Jean PARIS DE MONMARTEL

Jean Paris de Monmartel

Jean Paris^[1] de Monmartel né le 3 août 1690 à Moirans (Isère), Marquis de Brunoy, comte de Sampigny, baron de Dagouville, Comte de Chateaumeillant, d'Argenton et de Veuil d'Argenson, Vicomte de la Motte Feuilly, Baron de Saint Jeanvrain, Saligny et Marigny, Seigneur de Villers sur Mer, Chateauneuf, La Chétardie, Varenne, Lamotte-Glauville, Bourgeauville, Drubec, des Humières, Le Donjon, La Forest les Dureaux, Lamirande, Lachetardie, et autres lieux.

Benjamin des 4 frères Paris, financiers sous Louis XV.

Monmartel lui vient d'un lieu-dit situé à Moirans (Isère) et orthographié « Montmartel », terres acquises par son père Jean.

Fils d'une famille de la petite bourgeoisie dauphinoise (son père est marchand de grains et ravitaille les armées, sa mère tient l'auberge familiale), il passe les premières décennies de son existence à Moirans dans l'Isère. Il participe aux affaires commerciales de son père avant de rejoindre ses frères aînés Antoine et Claude à Paris. Il va ainsi bénéficier du précieux réseau crée par ces derniers pour gravir à son tour les marches du pouvoir.

Commissaire des Guerres en 1709, il achète la charge de Trésorier des Ponts et Chaussées en 1715. Associé à l'opération dite du Visa en 1716, il y fait ses premières armes en matière de finance. Exilé en 1720 avec ses frères, il ne regagne la capitale que fin décembre de cette même année. Bénéficiant de l'expérience de ses aînés dans les approvisionnements aux armées et dans le commerce de gros, l'argent coule à flot et lui permet d'acquérir en 1722 la seigneurie de Brunoy.

Personnage le plus riche du royaume après Louis XV, il fait de son parc de Brunoy un chef d'œuvre de l'art paysager du XVIIIè siècle. Point d'orgue de la mise en scène : les grandes eaux que Jean Paris de Monmartel souhaite aussi grandioses que celles de Versailles. Le résultat est digne d'éloges et Brunoy deviendra le lieu de visite favori de la Marquise de Pompadour, Voltaire ou le ministre Choiseul.

La banqueroute de Law provoque le retour des 4 frères dans l'entourage du pouvoir. Philippe d'Orléans leur confie la mise en œuvre du deuxième Visa, opération visant à rétablir les finances de la France après la calamiteuse expérience de Law. Leur position se renforce encore fin 1723 avec la mort du Régent Philippe d'Orléans. Jean Paris de Monmartel acquiert en 1724 l'office de Garde du Trésor Royal. Cette emprise sur les finances du Royaume, un enrichissement jugé trop rapide par certains, cristallisent la rancœur d'une partie de la noblesse sur les 4 frères. Ils sont évincés du pouvoir à l'occasion d'une "révolution de palais" le 11 Juin 1726. A nouveau exilé, Jean Paris de Monmartel passe quelque temps à Saumur, avant de gagner Sampigny puis Brunoy.

L'état désastreux des finances du Royaume contraint le Cardinal Fleury alors Premier Ministre à rappeler Jean Paris à Versailles en 1730. Jean et son frère Joseph Paris Duverney profitent alors de circonstances favorables pour retrouver les antichambres du pouvoir : la mort de Fleury et l'arrivée de Madame de Pompadour.

Jeanne Antoinette Poisson, Marquise de Pompadour est la filleule de Jean Paris de Monmartel. Son père a travaillé comme commis pour les 4 frères Paris. Cette relation privilégiée va permettre à Jean Paris d'exercer progressivement la mainmise sur les domaines clefs de la politique du Royaume. Les Ministères des Finances, de la Guerre et des Affaires Étrangères sont contrôlés indirectement par Jean Paris de Monmartel et son cadet Paris Duverney. Le Duc de Saint Simon ne s'y trompe pas et écrit dans ses mémoires : "ils (les Paris) sont redevenus les maîtres des finances et que l'on voit la Cour à leur pieds".

Banquier de la Cour en 1740 puis Conseiller d'État en 1755, son influence est considérable. L'Abbé de Bernis, Ministre des Affaires Etrangères, écrira en 1758 : "Nous sommes dépendants de Monmartel (...) Passez vous de cet homme, la banqueroute s'en suivra". Le maréchal de Saxe écrit en 1746 à propos de Montmartel et de son frère Duverney : « Ce sont deux personnages qui ne veulent pas paraître, et qui, dans le fond, sont fort considérables dans ce pays-ci, parce qu'ils font mouvoir toute la machine. Ce sont mes amis intimes de tous les temps, et ce sont les plus honnêtes gens et les meilleurs citoyens ».

Jean Paris de Monmartel demeurera Banquier de la Cour jusqu'en 1759, date à laquelle il passera le relais au Fermier Général Jean-Joseph de Laborde. Il s'éteint dans son château de Brunoy le 10 septembre 1766.

Il se marie trois fois, en 1720 avec Marguerite Françoise Mégret (1704-1720), en 1724 avec sa nièce Antoinette Justine Paris (morte en 1739) dont Amédée Victor Joseph Paris (1727-1745), la troisième fois le 19/2/1746 il épousa Marie Armande de Béthune (1709 - morte à Paris en son hôtel rue de Grenelle Saint-Germain le 14/5/1772 âgée de 62 ans 9 mois et 20 jours, inhumée à Brunoy), soeur d'Armand marquis de Béthune dont postérité du troisième lit.

Son fils Armand-Louis Joseph Paris de Montmartel (1748 - avril 1781), conseiller d'Etat, premier maître d'hôtel du Roi, marquis de Brunoy, pour son château. Acculé à la faillite après avoir notamment défrayé la chronique en organisant des fêtes macabres, il cède l'édifice en 1774 au comte de Provence, futur Louis XVIII. Il épouse le 8/6/1767 Jeanne de Pérusse d'Escars (1745-1823), dont il se sépare très vite, sans postérité.

Sources

• Association Moirans de Tout Temps, exposition sur les Frères Paris réalisée en 2003,
• Publications de la S.A.H.A.V.Y.(Société d'Art, Histoire et Archéologie de la Vallée de l'Yerres),
• "En Dauphiné la jeunesse d'un grand financier" par Jean-Luc Cartannaz, article publié dans "Le Monmartel" n°33 décembre 2006 édité par la S.A.H.A.V.Y.
• Robert DUBOIS-CORNEAU "Jean Paris de Monmartel, Banquier de la Cour", Librairie Fontaine, Paris, 1917.
• BEAUMARCHAIS (Pierre-Augustin CARON de), "Le Tartare à la Légion", Édition établie, présentée et annotée par Marc Cheynet de Beaupré, Bordeaux, Le Castor Astral, Collection "Les Inattendus", 1998 (longue introduction sur les Paris, en particulier sur les rapports de Beaumarchais avec Paris-Duverney, et généalogie très complète de la descendance des quatre frères Paris).
• Irène de CHATEAU-THIERRY "Hôtel Monmartel, la demeure parisienne d'un grand financier", mémoire de recherche de l'École du Louvre, 1993-1998

Notes

1. ↑ Bien qu'orthographié dans le Larousse avec un accent circonflexe, aucun des 4 frères Paris n'a jamais signé un document en utilisant cette orthographe, c'est pourquoi ces notes biographiques ont été rédigées en respectant l'orthographe de l'époque

Liens externes

• Association Moirans de Tout Temps [1]
• Société d'Art, Histoire et Archéologie de la Vallée de l'Yerres [2]

Notices Biographiques

• Antoine Paris
• Claude Paris la Montagne
• Joseph Paris Duverney

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