Jean Émile Laboureur

Jean Émile Laboureur
Jean Émile Laboureur

Nom de naissance Émile Laboureur
Naissance 16 août 1877
Nantes
Décès 16 juin 1943
Pénestin
Nationalité Française
Activité(s) dessinateur, graveur, aquafortiste, lithographe, peintre, illustrateur
Formation Académie Julian
Maître Auguste Lepère
Élèves Marie Laurencin, André Dunoyer de Segonzac
Mouvement artistique Indépendant
Influencé par Gauguin, Toulouse-Lautrec, Cubisme

Jean Émile Laboureur, né à Nantes le 16 août 1877 et mort à Pénestin dans le Morbihan le 16 juin 1943, est un peintre, dessinateur, graveur, aquafortiste, lithographe et illustrateur français.

Laboureur est l'auteur de nombreuses gravures au burin, en planches individuelles ou pour des livres illustrés. Il illustre ainsi près de quatre-vingts livres, souvent d'auteurs contemporains comme Maurois, Giraudoux, Colette, Gide, P.-J. Toulet, Maeterlinck, Mauriac.

Il peint des tableaux de genre, des paysages animés ou non, des natures mortes. Il réalise aussi quelques fresques et des sculptures. Ses œuvres sont exposées dans plusieurs musées nationaux et provinciaux. Il fonde ou préside des associations d'artistes indépendants.

Sommaire

Biographie

Émile Laboureur, né à Nantes, est issu d'une famille de la bourgeoisie locale[1]. Il est cousin du futur peintre Jules Grandjouan[2]. Il part étudier à Paris en 1895, à 18 ans. Il s'inscrit en faculté de droit, selon la volonté de son père, mais ne s'y plait pas et s'inscrit en lettres[3].

Laboureur fréquente plus l'Académie Julian. Il est initié à la gravure par Auguste Lepère, et débute au salon de 1896[4]. Ses premières œuvres sont des bois gravés d'un type primitif, à la manière de Gauguin[5]. Il rencontre les artistes comme Toulouse-Lautrec qui l'influence, Guillaume Apollinaire, Marie Laurencin[2].

Il part voyager en Europe et en Amérique du Nord. Il va d'abord en Allemagne où il visite les musées, puis aux États-Unis en 1904, où il adopte le prénom de « Jean Émile », puis de nouveau en Amérique du Nord où il séjourne et expose à plusieurs reprises de 1905 à 1909, aux États-Unis et au Canada. Il va aussi en Grande-Bretagne, en Italie, en Grèce et en Turquie en 1911[6].

Il expose à Paris à partir de 1911 et s'y fixe en 1912. Il utilise moins le bois gravé et préfère l'eau-forte. Son dessin se rapproche du cubisme vers 1912-1913. Son rôle est jugé « considérable dans le grand mouvement de l'art moderne »[5]. Mobilisé en 1914, il continue cependant à créer, il compose trois suites de gravures sur le thème de la guerre, et s'inspire de son vécu pour d'autres œuvres ultérieures[7],[2].

J. E. Laboureur avec ses élèves, en 1932.

Laboureur expérimente la technique du burin pour l'illustration de L'Appartement des jeunes filles de Roger Allard en 1919. C'est le premier d'une longue série de soixante-six livres illustrés[2]. Il collabore aussi à des revues comme La Gazette du bon ton, La Revue musicale. Dans son atelier parisien, Laboureur enseigne l'art de la gravure à des élèves comme Marie Laurencin et André Dunoyer de Segonzac.

De 1926 à 1929, il illustre Les Silences du colonel Bramble d'André Maurois[2]. Il illustre aussi Suzanne et le Pacifique, de Jean Giraudoux[8], et des livres de Valery Larbaud, Colette, André Gide, Maeterlinck, Mauriac[7],[9]. En 1930, il compose de nombreuses gravures pour Les Contrerimes de Paul-Jean Toulet. Selon Anne Lombardini, il atteint alors « le sommet de son art »[10]. Pendant l'entre-deux-guerres, en moins de vingt ans, il aura illustré près de soixante-dix livres, sans compter les frontispices. Il continue par ailleurs de créer des planches individuelles et organise plusieurs expositions[2].

Il travaille essentiellement à Paris, mais passe chaque année plusieurs mois en Bretagne où il a acheté une maison[11]. Il y dessine un paysage breton pour un timbre gravé par Delzers et émis en 1935 pour une valeur faciale de 2 francs.

Jean Émile Laboureur fonde en 1923 le groupe des Peintres-Graveurs indépendants, et préside en 1929 le Comité de l'art français indépendant. Membre de plusieurs sections de l'Exposition universelle de 1937, il contribue en 1938 à créer le Comité national de la gravure française[2].

En plus des livres illustrés et des gravures, il élabore plusieurs fresques, notamment à la Maison du travail en 1937 et travaille pour l'École nationale de la marine marchande de Paimpol avec Jean Frélaut et Pierre Dubreuil[2].

De 1928 à 1937, Laboureur écrit plusieurs ouvrages et articles sur la gravure et l'approche qu'il en a. Il établit aussi le catalogue de l'œuvre gravée de Marie Laurencin[7].

Pendant la seconde Guerre mondiale, il se retire, malade, dans sa maison de Pénestin. Il meurt le 16 juin 1943 à Kerfalher près de Pénestin[2].

Œuvres

  • 1728 gravures, dont 74 séries de gravures ou dessins pour livres illustrés.
    • Les Avantures satyriques de Florinde, habitant de la Basse Région de la Lune, publiées d'après l'exemplaire de 1625 et décorées d'eaux-fortes par J.-E. Laboureur, Paris, impr. Jacoub et Cie ; les gravures ont été tirées par D. et M. Vernant, taille-doucier ; se vendent au cabinet du Livre, 79, rue de Vaugirard, 1928.
  • Peintures diverses, fresques.

Livres illustrés

Dans les musées

Principales expositions

  • Exposition J. E. Laboureur, Galerie André Groult, mars 1914.
  • Galerie Marcel Guiot, Paris, 1926 (œuvre gravée) et 1931 (dessins et aquarelles).
  • Rétrospective Laboureur, Bibliothèque nationale, Paris, 1954.
  • Laboureur et J. Villon, Excelsior, Anvers, 1955.
  • Exposition J.-E. Laboureur, Musée des beaux-arts de Nantes, décembre 1966-janvier 1967.
  • J. E. Laboureur, galerie Marcel Lecomte, Paris, 1974.
  • Laboureur, Alliance française, New York, 1977.
  • J.-E. Laboureur, gravures, Château-musée de Nemours, septembre-octobre 1977.
  • Jean-Emile Laboureur, Musée des beaux-arts de Pont-Aven, mars-juin 1993.
  • Jean Emile Laboureur, médiathèque-espace Jacques Demy, Nantes, 1996.
  • Jean-Emile Laboureur, bois gravé, Quimperlé, été 1999.
  • Jean-Emile Laboureur, Galerie Antoine Laurentin, Paris, 2002.
  • Jean-Emile Laboureur, Galerie Bruno Jansem, Paris, 2011.

Autres hommages

  • Rue Jean Emile Laboureur, à Nantes.

Sources bibliographiques

  • Jean-Emile Laboureur, illustrateur, coédition Ville de Nantes et Editions MeMo, 1996.
  • Sylvain Laboureur, Catalogue complet de l'œuvre de Jean-Émile Laboureur, Neuchâtel, Ides et calendes, 1989-1991. (Tome 1, Gravures et lithographies individuelles ; Tome 2, Livres illustrés ; Tome 3, Peintures, aquarelles et gouaches ; Tome 4, Documentation).
  • « Laboureur, Jean Émile », dans Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t. 9, Paris, Gründ, 1999, p. 119 .
  • Anne Lombardini, J.E. Laboureur, vie et œuvre gravé, L'Equerre, 1987 .
  • « Laboureur, Jean-Émile  », dans David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Presses Université Laval, 1992 (ISBN 9782763772356 et 2763772358) [lire en ligne], p. 437-438 .
  • « Jean Émile Laboureur », dans Jean-Loup Avril, 1000 Bretons, dictionnaire biographique, Les Portes du large, 2002, p. 228.
  • Louis Godefroy, L'œuvre gravé de Jean-Émile Laboureur, 1929.

Notes et références

  1. Lombardini 1987, p. 3.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h et i Nantes, site officiel, page sur Laboureur.
  3. Lombardini 1987, p. 5.
  4. Karel 1992, p. 437.
  5. a et b Bénézit 1999, p. 119.
  6. Karel 1992, p. 437-438.
  7. a, b, c et d Karel 1992.
  8. Site de L'Express, page sur l'exposition à Nantes en 1996.
  9. Jean-Loup Avril, 1000 Bretons, dictionnaire biographique, 2002, p. 228.
  10. Lombardini 1987, p. 49.
  11. Lombardini 1987, p. 58.

Voir aussi

Liens externes


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