Joaillier

Joaillier

Joaillerie

La joaillerie est étymologiquement l'art de fabriquer des joyaux, et plus largement des objets de parure mettant en valeur principalement les pierres précieuses, les pierres fines, les pierres ornementales et les perles, en utilisant pour les montures les métaux précieux suivants : l'or, le platine et parfois le palladium. Actuellement des pièces de joaillerie de très haut de gamme sont réalisées en titane. Ces pièces utilisent les spécificités du titane (rigidité et légèreté) pour atteindre des dimensions jamais vues (fleurs de 18 cm de diamètre, grands papillons, etc). Ces pièces en titane sont réalisée par coulage (cire perdue), puis polies.

Sommaire

Les bijoux classiques en joaillerie

Ce sont par exemples :

La joaillerie est donc essentiellement, la mise en scène des pierres avec un support en métal précieux.

Comparaison avec la bijouterie

Le principe même de la joaillerie consiste en la mise en valeur d'une pierre ou d'un ensemble de pierres sur une monture en métal, à l'inverse de la bijouterie qui est essentiellement axée sur des pièces en métal, parfois agrémentées de pierres.

La bijouterie traditionnelle consiste à fabriquer des objets de parure mettant en valeur principalement l'argent, l'or et le platine (ex : joncs, chaînes, médailles, chevalières, bracelets, etc.).

De plus, la joaillerie n'est pas le superlatif de la bijouterie.

Il existe en outre la bijouterie dite "fantaisie", utilisant des métaux non-précieux comme le cuivre, le laiton, l'étain, le zamac, et plus récemment l'acier chirurgical et le titane. Cette partie de la bijouterie utilise aussi des matériaux tels que que le cristal (strass), l'émail à froid (résine époxy), les matières naturelles comme le bois, la corne, les plumes, ainsi que les résines de synthèse. Ses créations sont parfois d'une étonnante inventivité et ne sont pas toujours bon marché.

Ces deux métiers (joaillerie et bijouterie) sont tout aussi créatifs l'un que l'autre. De très nombreuses civilisations, par l'intermédiaire d'artisans, ont créé et fabriqué des bijoux et des joyaux.

Les acides

Les acides sont utilisés pour enlever le Borax (produit liquide pour souder qui se cristallise) avec de l'acide nitrique mélangé au sulfurique. Le mélange pour enlever le borax se nomme le déroché, 1 partie d'acide sulfurique, 9 parties d'eau. Ce déroché permet aussi de désoxyder les bijoux après coulée par le procédé de fonte à cire perdue.

Les techniques de joaillerie

Fabrication artisanale traditionnelle

La fabrication de la joaillerie est traditionnellement entièrement faite à la main par des artisans, avec une très haute qualité d'exécution et une grande solidité. Elle repose sur la déformation (emboutissage), le pliage, le limage, le sciage, la soudure, de pièces de métaux précieux.

Moulage

Outre cette technique traditionnelle, on utilise également la technique du moulage, qui devait démocratiser le métier, mais qui eut comme conséquence surtout de baisser la qualité générale quand cette technique n'est pas parfaitement maîtrisée. Cette technique est aujourd'hui utilisée tant en haute joaillerie (où la majorité des pièces sont maintenant faites par moulage) que chez les nombreux artisans.

Le moule, élastomère résistant à une très haute température, est pris sur une pièce métallique fabriquée soit par la méthode traditionnelle ci-dessus, soit par fonte à cire perdue.

La fonte à cire perdue ou casting

Une pièce métallique de joaillerie, qui sera soit une pièce unique (ex : bague de fiançaille sur mesure unique), soit le modèle utilisé pour un moulage par élastomère, peut être produite par la méthode de la fonte à cire perdue. Il s'agit d'une méthode traditionnelle qu'employaient déjà les Égyptiens de l'antiquité.

Une tige de coulée est fixée sur le modèle original. Le modèle est ensuite inséré dans le caoutchouc brut. Le caoutchouc brut est vulcanisé sous pression et en température pour qu’il moule parfaitement le modèle original.

On sépare ensuite soigneusement le moule en deux au moyen d’un scalpel et on retire le modèle original.

Dans le moule vide, on injecte soigneusement de la cire, ce qui crée un modèle en cire de l'original.

L’arborescence en cire se plante sur un socle, qu’on enferme ensuite à l’intérieur d’un tube métallique. Le cylindre ainsi créé est rempli d’un plâtre assorti à l’alliage de fonderie.

Après durcissement du plâtre, la cire est éliminée en la faisant fondre au four. Le moule est ensuite décapé et préchauffé au four pendant plusieurs heures.

On arrive à la phase essentielle : le métal liquide est coulé dans le moule, soit par le procédé de coulée centrifuge sous vide, soit par celui de coulée statique sous vide.

Après refroidissement, on dégage l’arborescence métallique du plâtre solide. On peut alors séparer les différentes pièces coulées et, le cas échéant, les sabler.

À ce stade là les pièces sont transmises au bijoutier pour les étapes suivantes.

La forme de la pièce à fabriquer est initialement sculptée dans une masse de cire ou fabriquée en métal, à l'échelle 1,05 (ou en moyenne 3%)pour tenir compte du "rétreint" ou "retrait" (légère réduction de dimension de la pièce métallique produite par rapport aux dimensions du modèle en cire, liée au phénomène physique de dilatation des métaux) et de retrait de la cire après refroidissement.

Dans certains cas de modèles ne supportant pas les hautes températures nécessaires à la vulcanisation du caoutchouc, le moule peut être réalisé en silicone. Cette technique est plus onéreuse et les moules sont plus fragiles.

Pour des séries importantes (plusieurs centaines de pièces) on utilise aussi des moules "en dur" afin d'obtenir une qualité plus élevée.

Dans certains cas les techniques de moulage sont combinées entre caoutchouc et moule dur.

Le nettoyage des fontes

La fonte à cire perdue produit des pièces ayant en surface une "croûte" (quelques centièmes de millimètres) qu'il faut éliminer pour atteindre un metal de bonne qualité. On trouve aussi des traces de moules plus ou moins prononcées.

Cette croûte et ces traces sont enlevées par le bijoutier, par limage, meulage ou ponçage (au barbu ou au cabron).

Le polissage

Il existe deux méthodes principales pour le polissage en bijouterie et en joaillerie :

  • Poli mécanique :
Des disques en feutre ou en coton sont enduits de pâtes plus ou moins abrasives et permettent de polir la surface du métal.
Pour les endroits difficiles à atteindre, (repercés, angle intérieurs), on utilise des fils de cotons enduits des mêmes pâtes abrasives que l'on passe dans la partie peu accessible puis qu'on frotte vigoureusement.
Pour certains éléments comme les queues de broches, on utilise un brunissoir en acier ou en agate polie, que l'on passe sur la surface du métal. Cette méthode permet de polir par frottement en évitant la déformation de l'objet (qui arrive fréquemment avec les techniques utilisant des disques, à cause de la vitesse de rotation), tout en donnant un écroui suffisant à la pièce si elle a un rôle mécanique à jouer (comme la queue de broche, donc)
  • Poli chimique :
Ce type de polissage est dangereux, il n'est pas applicable à tous les alliages utilisés en bijouterie.

Le sertissage

Le sertissage consiste à fixer une pierre précieuse ou fine sur une monture métallique, en déplaçant une partie de ce métal. Les techniques couramment utilisées pour le sertissage sont :

  • Serti griffes : Les griffes sont des tiges en métal sortant de la monture, tiges que le sertisseur vient replier en ergots sur la pierre pour la fixer. C'est la technique qu'on utilise couramment sur les solitaires.
  • Serti grains : C'est un petit copeau de métal qui est poussé par une échoppe coupante qui le sort de la masse de métal (sans l'en désolidariser) du bijoux, pour le rabattre sur le bord de la pierre. Ces grains maintiennent fermement la pierre, se comportant comme de minuscules griffes.
  • Serti clos : une mince plaque de métal précieux entoure le logement de la pierre. On replie la feuille sur tout le périmètre de la pierre, la solidarisant ainsi à la monture.
  • Serti rails : Les pierres sont glissées entre deux rails, cette technique est surtout utilisée pour les alliances.
  • Serti mystérieux ou invisible : Inventé par Van Cleef et Arpels, cette technique rends le métal totalement invisible.
  • Serti "LS" : Nouvelle procédure de sertissage brevetée et déposée par la société Lyon Serti. Ce serti consiste à entourer la pierre d'un fin rebord de métal à l'aide d'un outil spécial. La trace laissée par cet outil dévoile un motif d'un brillant incomparable.

Comparaison de la production artisanale par soudure, et de la méthode par moulage

L'utilisation du laminoir, compressant fortement les lingots de métaux précieux, produit des plaques d'épaisseurs régulières, nettement plus denses et plus brillantes que le métal moulé ne faisant que refroidir dans le plâtre sans effort mécanique.

Le métal moulé est donc moins résistant et moins fort que le métal laminé.

Les pierres utilisées en joaillerie, ou gemmes

Il s'agit des pierres précieuses, des pierres fines, et des pierres dures ou ornementales

Les pierres précieuses

Ce nom est réservé exclusivement à quatre pierres (placées par ordre décroissant de valeur, le rubis tendant toutefois à "doubler" l'émeraude depuis quelques années):

Les pierres fines

C'est le nom d'un vaste ensemble de pierre qui ne sont pas considérées comme précieuses, mais ont une belle couleur et une belle transparence, les rendant aptes à l'usage en joaillerie. On les appelle également pierres semi-précieuses. Leur usage chez les plus grands joailliers se sont élargis depuis les années 1980, après de larges usages novateurs par Cartier dans les années 1940.

Les pierres dures, également nommées pierres ornementales

Les trois plus courantes sont le lapis-lazuli, la malachite et le quartz. Les pierres dures sont surtout utilisées dans des objets de joaillerie, en combinaison avec des pierres précieuses et/ou fines.

Le confié

Les échanges entre lapidaires, diamantaires, joailliers, bijoutiers, etc. sont basés sur ce principe : par exemple, un diamantaire va confier dans de petits sachets aux plis toujours identiques, des sommes considérables de diamants, appelés plus souvent brillants, à celui qui va concevoir le bijou, le joaillier. De même, le lapidaire avec ses pierres de couleur.

Les reçus, signatures, engagements, cautions, etc. ? Aucun. L'engagement est total, le dérapage absolument déconseillé. Fable ou réalité, une bande dessinée, Les Immortels, évoque cette relation de confiance et d'engagement absolu jusque sur la prestigieuse place d'Anvers.

L'évocation de cette pratique dans ces métiers ne peut pas être faite sans en indiquer les garde-fous. En effet une solide et constante jurisprudence de la Cour de cassation, en France, fait de la non restitution, à première demande, d'un confié, un abus de confiance, c’est-à-dire un délit passible du Droit pénal.

Histoire de la joaillerie en France

La joaillerie, à proprement parler — l'art de monter les pierres précieuses pour en faire des bijoux — naîtra ainsi réellement sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal Mazarin en développera le goût, en acquérant les plus beaux diamants de son temps, en les faisant monter en bijoux, et en les léguant à la Couronne de France. Sous le roi Louis XIV, Mme de Montespan avait dit-on, une parure de bijoux assortie à la couleur de chacune de ses robes.

À cette époque le nom des grands orfèvres-joailliers du Roi, sont bien connus: Claude Ballin (1615-1678), Claude Ballin (le Jeune) (1660-1754), Nicolas Delaunay (1646-1727), Philippe van Dievoet dit Vandive (1654-1738), Jean de Lens (1616-1684), François-Thomas Germain etc...

Les joailliers ou les orfèvres du Roi, étaient des personnages d'ailleurs prestigieux et souvent anoblis.

Les formations à la joaillerie

En France

préparant au Certificat d'aptitude professionnelle d'ouvrier joaillier

  • Le CFA de Saumur de la CCI du maine et loire, propose une formation complète en bijouterie, joaillerie et sertissage.
  • la "BJO", ou École de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie (école privée soutenue par le syndicat professionnel), 58 rue du Louvre, 75002 Paris
  • Lycée professionnel Jean Guéhenno, à Saint-Amand-Montrond
  • Lycée professionnel Nicolas Flamel, affilié à l'école Boulle ; rue de Montmorency, Paris
  • Lycée professionnel de la SEPR, rue du professeur Rochaix, Lyon
  • l'Association pour la Formation Et le Développement des Arts Plastiques (école privée), AFEDAP, 15 rue Henri Mürger, 75019 Paris[1]
  • Lycée professionnel Amblard, 43 rue Amblard, 26000 Valence
  • Lycée professionnel Edgar Faure, 25500 Morteau.

préparant à la création en joaillerie

  • Le Lycée Jean Guéhenno, DMA (Diplôme des Métiers d'Arts) Art du Bijou et du Joyau
  • l'école Boulle, DMA (Diplôme des Métiers d'Arts) art du bijou et du joyau avenue Dorian, 75012 Paris
  • Le Lycée Nicolas Flamel rue Montmorency à Paris 75003 affilié à boulle pour le BMA ( Brevet des métier d'art)
  • La SEPR, DMA art du bijou et du joyau

Il existe plusieurs formations adaptées a ce métier. Elles préparent aux diplômes suivants: -CAP bijoutier option polissage -CAP arts du bijou et du joyau -CAP métaux précieux option bijouterie -CAP sertissage en haute joaillerie -CAP lapidaire option diamant et option pierres précieuses

  • Le lycée Amblard Valence (France), B.M.A et C.A.P Art du bijou et du joyau et sertissage en haute joaillerie.

Célèbres joailliers

  • Franco PianegondaItalie Italie
  • Pomellato Italie Italie
  • Trauringe Christian Bauer (de)
  • Carrera y Carrera (es)
  • Buchwald (ch)
  • Chimento (it)
  • Montblanc (stylo) (de)
  • Caratgram (ch)
  • Anne Prado France France

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages anciens

  • Placide Boué, Traité d'orfévrerie, bijouterie et joaillerie : contenant la description détaillée des caractères physiques et chimiques des métaux et des pierres précieuses qui constituent les matières premières de cette belle branche de l'industrie française, Chez Delaunay, Paris, 1832
  • Payl Lacroix et Ferdinand Séré, Le livre d'or des métiers : Histoire de l'orfévrerie-joaillerie et des anciennes communautés et confréries d'orfévres-joailliers de la France et de la Belgique, Séré, Paris, 1850, 216 p.

Liens externes

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