Johann Friedrich Gronovius

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Johann Friedrich Gronovius

Johann Friedrich Gronovius (forme latinisée de Gronow) (8 septembre 1611, Hambourg - 28 décembre 1671, Leyde), critique et latiniste allemand du XVII^e siècle

Biographie

Il naquit non pas en 1613, comme le dit Jacques-Georges Chauffepié, faute d'avoir lu assez attentivement le passage de Klefeker (Bibl. erud. prœcoc.), dont il s'appuie, mais en 1611. Son père, conseiller du duc de Holstein, ayant été nommé syndic de Brême, l'emmena, dans cette ville, où il fit ses premières études avec une rare distinction. Il visita ensuite les universités de Leipzig et de Iéna, et séjourna à Altdorf bei Nürnberg pour y étudier le droit sous les savants professeurs qui faisaient alors l'ornement de cette école. Il revint à Bremen après la mort de son père ; et ayant réglé ses affaires, il se rendit en 1634 à Groningue, près d'Ant. Mathieu, grand jurisconsulte et l'ami de sa famille, ïl n'y resta que peu de temps.

Il parcourut les principales villes de Hollande pour en visiter les savants et les bibliothèques, passa dans le même dessein en Angleterre, en 1639, et vint l'année suivante en France. Il s'arrêta quelques mois à Paris, reçut le degré de docteur en droit à Angers, et alla ensuite en Italie, d'où il revint, par la Suisse et l'Allemagne, à Deventer, où on lui offrait la chaire de littérature et d'histoire. Il succéda en 1658 à Daniel Heinsius, célèbre professeur de belles-lettres de l'université de Leyde, et mourut en cette ville le 28 décembre 1671. J. Coccius prononça son oraison funèbre. Gronovius laissa deux fils. Il redoutait si fort l'éclat des disputes littéraires, qu'il n'en eut jamais qu'une seule avec Emeric Cruceius, ou Lacroix, au sujet de Stace, et il se repentit de lui avoir répondu avec une certaine vivacité ; en sorte qu'il retira lui-même les exemplaires de son ouvrage pour les brûler.

Publications

La liste des nombreuses productions de Gronovius se trouve dans la Bibl. erudit. prœcoc. de Klefeker et dans le Dictionnaire de Chauffepié.

On se bornera donc à citer :

1. Diatribe in Statii poetœ Sylvas, la Haye, 1637, in-8°. Cet écrit lui a mérité une place parmi les érudits précoces, et l'engagea malgré lui dans une querelle avec Cruceius. Celui-ci l'attaqua, caché sous le nom de Mercurius frondator ; Gronovius lui répliqua par Elenchus anti-diatribes Mercurii frondatoris, Paris, 1640, in-12. Les pièces de cette querelle, devenues très rares, ont été reproduites par les soins de M. Ferdinand Handius, Leipzig, 1811, 2 vol. in-8°.
2. De sestertiis sive subsecivorum pecuniœ veteris Grœcœ et Romanœ libri IV, Deventer, 1643, in-4° ; Amsterdam, 1656, in-8° ; Leyde, 1691, in-4° : ouvrage savant et estimé sur le système monétaire et pondéral des anciens Romains. La dernière édition, due à Jakob Gronovius, est augmentée de plusieurs morceaux intéressants (dont l'édition du traité antique de Volusius Maecianus sur les divisions de l'as).
3. Observationum libri IV. Les trois premiers livres parurent d'abord à Deventer, 1662, in-12. Frédéric Plainer en donna une bonne édition, augmentée du quatrième livre, Leipzig, 1785, in-8°.
4. Laudatio funebris Joann. Golii, Leyde, 1668, in-8° ;
5. De Musœo Alexandrino exercitationes academicae. Elles ont été insérées dans le tome 8 du Thesaurus antiquitatum Grœcarum ;
6. Lectiones Plautinœ, quibus non tantum fabulœ Plautinœ, et Terentianœ ; verum etiant Cœsar, Cicero, Livius illustrantur, Amsterdam, in -8° ; recueil d'observations critiques très estimées, et qu'on joint au Plaute Variorum. Cette édition est précédée d'une vie de l'auteur.
7. des Notes sur le traité de Hugo Grotius De jure belli et pacis.

Gronovius a revu le texte et publié avec des notes Tite-Live, Stace, Pline l'Ancien, Justin, Tacite, Plaute, les Sénèques, Aulu-Gelle, Phèdre, saint Paulin. Les éditions qu'il a données de ces différents auteurs font presque toutes partie de la collection Variorum.

Source

« Johann Friedrich Gronovius », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2^e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]