Joseph Garat

Joseph Garat
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Joseph Garat
Joseph Garat (1872-1944).jpg
Mandats
Maire de Bayonne
19081919
Élection 1908
Réélection 1912
Prédécesseur Léo Pouzac
Successeur Prosper Castagnet
Député des Basses-Pyrénées
1er juin 19107 décembre 1919
Élection 24 avril 1910
Réélection 26 avril 1914
Législature Député des Basses-Pyrénées
1er juin 192431 mai 1936
Élection 11 mai 1924
Réélection 29 avril 1928
8 mai 1932
Législature René Delzangles
Maire de Bayonne
19251934
Élection 1925
Réélection 1929
Prédécesseur Prosper Castagnet
Successeur Jules Lafourcade
Biographie
Date de naissance 31 décembre 1872
Lieu de naissance Bayonne
Drapeau français République française
Date de décès 28 décembre 1944 (à 71 ans)
Lieu de décès Bayonne
Flag of France.svg GPRF
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Gauche radicale Page d'aide sur l'homonymie
Parti républicain, radical et radical-socialiste
Diplômé de École libre des sciences politiques de Paris
Profession Avocat

Blason de la ville de Bayonne.
Liste des maires de Bayonne
Liste des conseillers généraux des Basses-Pyrénées
Liste des députés des Basses-Pyrénées

Dominique-Joseph Garat, né le 31 décembre 1872 à Bayonne, décédé le 28 décembre 1944 au même endroit, est un homme politique français du XXe siècle, impliqué dans l'affaire Stavisky.

Sommaire

Biographie

« Première ère garatiste »

Docteur en droit, diplômé de l'École libre des sciences politiques de Paris, auteur d'un ouvrage qui témoignait de sa curiosité juridique[1], Joseph Garat exerce la profession d'avocat jusqu'en 1910, date à laquelle il est élu député et cesse de plaider.

Il débuta dans la politique comme conseiller municipal de Bayonne (depuis 1900), avant d'être élu maire de la même ville en 1908 puis comme conseiller général du canton de Bayonne-Est en 1909. À part une courte interruption, il conserva son mandat de conseiller général jusqu'en 1934[1].

Il se présenta pour la première fois aux élections législatives de 1910 et fut élu au premier tour[2] contre MM. Barillier[3] et d'Arcangues[4],[5]. C'est alors que commence la « première ère garatiste[réf. nécessaire] » sur la cité bayonnaise, puisqu'il est réélu maire en 1912 et député en 1914, toujours au premier tour[6], contre Castagnet[7].

Échec de 1919

Durant la Première Guerre mondiale, il est engagé volontaire[8][réf. nécessaire] (il a alors 42 ans) et participe à l'expédition de Salonique, où son action le fait décorer de la Croix de guerre.

Le scrutin de liste, en 1919, ne lui fut pas favorable. Le département des Basses-Pyrénées ne comportait plus que deux circonscriptions. Louis Barthou qui était précédemment député des Basses-Pyrénées, circonscription d'Oloron, se présenta en tête de la liste de concentration républicaine dans la 1re circonscription. Cette liste emporta les quatre sièges. Dans la 2e circonscription, Joseph Garat se présenta en tête de la liste d'union républicaine, mais ce fut la liste républicaine d'action économique et sociale qui enleva les trois sièges.

Garat n'avait obtenu que 9 267 voix sur 34 476 votants : maire radical bien implanté à Bayonne, il n'avait pas résisté à la marée de droite qui submerga le pays et élit une « Chambre bleu horizon ».

Garat se retire alors de la vie politique et travaille, de 1919 à 1924, dans un cabinet d'affaires de Paris.

« Deuxième ère garatiste »

En mai 1924, Joseph Garat retrouva son siège de député, seul élu[9] de la liste d'union des gauches. Il fut réélu[10] au scrutin de ballottage en 1928 contre Castagnet[11], puis, pour la cinquième fois en 1932, au deuxième tour[12],[13], contre René Delzangles[14] qui devait le remplacer quatre ans plus tard.

C'est alors le début de la « deuxième ère garatiste[réf. nécessaire] » : ayant repris son écharpe de maire de Bayonne en 1925, il se maintînt à la mairie en 1929.

Au cours des cinq législatures, Joseph Garat, inscrit au groupe du parti républicain radical et radical-socialiste, fut membre de diverses commissions : commission de l'armée, du travail, de la marine, des affaires extérieures, « du suffrage universel ».

Par ses propositions et ses rapports ou avis, Joseph Garat se préoccupa aussi bien de l'indemnisation des victimes d'intempéries dans la région de Bayonne qu'au statut de l'École polytechnique, à la situation des officiers et sous-officiers, aux provocations à la désertion, à la suppression de l'octroi, au mandat des conseillers généraux, au monopôle en faveur de l'État des jeux dans les casinos. Il fit des interventions sur les événements de guerre et sur la politique du gouvernement en Alsace-Lorraine.

Rien ne semblait stopper cette brillante carrière politique locale quand, en 1933, est révélée l'affaire Stavisky.

Affaire Stavisky

Joseph Garat, député-maire de Bayonne.
Article principal : Affaire Stavisky.

Garat avait créé en 1930 le crédit municipal de Bayonne « dans des intentions fort louables et avec le souci de l'administrateur de collectivité locale préoccupé de sa prospérité[1]. » ; ce fut sa qualité de président du conseil d'administration de cette banque qui lui attira de graves ennuis lors de l'affaire Stavisky. Cet organisme permit le détournement de plusieurs dizaines de millions de francs et les bons de Bayonne furent au centre du scandale.

Le matin du samedi 23 décembre 1933, le sous-préfet Anthelme reçoit Gustave Tissier, directeur du Crédit municipal de Bayonne. Il répond ainsi - avec un peu d’étonnement - à sa demande pressante d’entretien. Quelle n’est pas sa surprise de voir l’homme lui déballer ce qui va devenir l’escroquerie du siècle.

« Tissier, directeur du Crédit Municipal, a été arrêté et écroué à la maison d’arrêt, sous l’inculpation de faux, d’usage de faux et de détournement de deniers publics. Il a été émis pour plusieurs milliers de faux bons de Crédit municipal... »

. C’est en ces termes que le journal Le Courrier de Bayonne relate l’événement quelques jours plus tard. C’est le début de l’Affaire Stavisky qui de scandales en crises politiques aboutira à l’émeute parisienne du 6 février 1934[15],[16].

Garat fut interpellé le 7 janvier 1934 et incarcéré à la prison de Bayonne, il démissionne alors de sa fonction de maire et de conseiller municipal : le Parti radical décide son exclusion au mois de mars suivant. L'affaire, comme on le sait, provoqua une grande agitation politique et la démission, le 27 janvier, du cabinet Chautemps II. Elle fut aussi à l'origine de la journée d'émeute du 6 février.

Devant la commission d'enquête, Joseph Garat, plaidant son innocence « dans le plein sens du terme, s'abrita derrière l'influence néfaste du mauvais génie[1] » (Stavisky alias « Alexandre ») qui l'avait trompé :

« Pour mon malheur, Messieurs, j'avais fait la connaissance d'un homme que je n'ai connu que sous le nom d'Alexandre jusqu'à la fin de 1933. »

Dans ses conclusions, le rapporteur, Ernest Lafont, juge avec rigueur l'attitude de Joseph Garat :

« Sans l'aide de Garat, député-maire de Bayonne, l'escroquerie de Bayonne qui est la pièce maîtresse de l'entreprise Stavisky aurait été impossible, Garat porte toute la responsabilité de cette affaire, depuis la constitution du crédit municipal de Bayonne jusqu'au moment où éclata le scandale fin décembre 1933... Garat demeure donc un des plus gravement coupables et jamais culpabilité n'a été mieux établie contre un homme qui, après vingt-cinq années de vie publique irréprochable, n'a pas craint de compromettre la dignité de ses fonctions de maire et de député de Bayonne et de trahir la confiance que ses concitoyens avaient mise en lui. »

Inculpé de vol, faux et usage de faux en écritures publiques, complicité de faux en écritures publiques, abus de confiance, recel, complicité de détournements de pièces et de deniers publics et d'escroquerie, Joseph Garat est condamné par la cour d'assises de la Seine à deux ans de prison.

L'affaire Stavisky marque donc sa mort politique. Joseph Garat meurt à Bayonne, le 28 décembre 1944, à l'âge de 72 ans, oublié, malgré une importante carrière politique locale et parlementaire.

Annexes

Bibliographie

  • Claude Duhau, Maires et édiles de Bayonne (1831-2001), Éditions Claude Duhau, Bayonne, 1999
  • Jean-Claude Larronde, Un siècle d'élections municipales à Bayonne, 1983
  • Louis Noguères, Plaidoirie pour M. Joseph Garat: l'affaire Stavisky, Pau, Marrimpouey jeune, 1936
  • « Garat (Joseph) » , dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • « Garat (Joseph) » , dans le Dictionnaire des parlementaires français (1940-1958), La Documentation française, 1988-2005 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]

Notes et références

  1. a, b, c et d « Garat (Joseph) » , dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  2. Avec 7 121 voix sur 14 085 votants
  3. 4 219 voix.
  4. Miguel « Michel » d'Iranda d'Arcangues[réf. à confirmer]  (1857-1915), comte d'Arcangues, marquis d'Iranda, vicomte d'Ascubea, maire d'Arcangues (1904-1906, 1908-1915).
  5. 2 141 voix.
  6. Par 8 157 voix sur 12 145 votants.
  7. 2 206 voix.
  8. Mobilisé selon « Joseph Garat » , dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] .
  9. Avec 27 807 voix sur 93 475 votants.
  10. Réélu avec 8 550 voix sur 16 821 votants, il avait obtenu le 22 avril 7 090 voix sur 16 314 votants, Castagnet 6 986 et Perse 1 126.
  11. 7 452 voix.
  12. Avec 8 679 voix sur 17 426 votants.
  13. Au premier tour il avait recueilli 7 596 voix sur 17 740 votants contre 6 596 à René Delzangles, 2 121 à Bidegaray et 1 168 à Perse.
  14. 7 726 voix.
  15. in Semaine du Pays Basque, T. Laxalt, février 1996
  16. référence, Maires et Ediles de Bayonne, C. Duhau, 1999, p.80

Voir aussi

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