Joseph Sec

43° 31′ 59″ N 5° 26′ 47″ E / 43.533056, 5.4463889

Joseph Sec (Cadenet, 1715 - Aix-en-Provence, 1794) était un bourgeois, un Jacobin et un pénitent gris^[1] d'Aix-en-Provence. Il exerçait la profession de maître menuisier et de marchand de bois^[2]. Il est resté célèbre pour avoir réalisé en 1792 sur le cours de l'Hôpital un imposant monument allégorique, connu sous le nom de mausolée Joseph-Sec, qui n'a subi quasiment aucune détérioration en plus de 200 ans.

Biographie

Les débuts

Joseph Sec naît à Cadenet, en 1715, de Philippe Sec, ménager, et d'Élisabeth Bosse, dans une famille semble-t-il de classe moyenne, voire cossue^[3]. Le père possède alors une douzaine d'hectares en propriété^[4]. Le frère de Joseph, Jean Sec, sera nommé troisième consul, sa sœur, Élisabeth Sec, devient religieuse au couvent du Bon-Pasteur à Aix.

C'est dans ce contexte que, à 17 ans, Joseph Sec devient apprenti-menuisier le 21 septembre 1732 auprès de Claude Routier^[3], un sculpteur de retables. Le 1^er février 1741, à l'âge de 26 ans, il résilie son contrat et devient maître menuisier le 4 février de la même année. On ne peut dire s'il fit le tour de France en tant que maître nouvellement nommé, mais l'hypothèse est très vraisemblable. Il devient ensuite marchand de bois de construction^[5]. Sa fortune va venir de sa construction d'une partie de quartier dans le nord de la ville d'Aix, faisant de lui un réel promoteur.

Sa mort

À sa mort survenue en 1794 à l'âge de 79 ans, Joseph Sec laisse une fortune estimable, consistant en plus de 115 000 livres et 17 maisons et immeubles à Aix^[3].

Le mausolée Joseph-Sec

En 1792, il achève un monument cénotaphe non loin de l'hôpital Saint-Jacques, classé monument historique en 1969^[6]. D'architecture révolutionnaire, le monument, connu aujourd'hui sous le nom de monument Joseph-Sec ou mausolée Joseph-Sec, emprunte des éléments décoratifs à la Bible, au Nouveau Testament et à la symbolique maçonnique. Il est probable que Sec ait fait appel à un professionnel pour le seconder, dont le nom était Barthélémy Chardigny et qui est visiblement l'auteur de plusieurs bas-reliefs^[2].

Sur le fronton du monument principal, Joseph Sec fait graver le texte suivant :

« 1792 – l'an IV de la liberté
Monument dédié à la municipalité de la
Ville observatrice de la loi
Par Joseph Sec.

Sorti d'un cruel esclavage
Je n'ai d'autre maître que moi
Mais de ma liberté je ne veux faire usage
Que pour obéir à la loi.

Fidèle observateur de ces lois admirables
Qu'un Dieu lui-même a daigné nous dicter
Chaque jour à mes yeux elles sont plus aimables
Et je mourrai plutôt que de m'en écarter. »

Ce genre de monument est extrêmement rare en France du fait des dégradations post-révolutionnaires, auxquelles il a échappé^[5]. Paul Mariéton indique qu'on pouvait y voir, encore à son époque (1894), un marbre peint représentant un homme grandeur nature, nu, ayant au front une cicatrice sanglante. Sculpté par Chastel, il aurait été déposé là par Joseph Sec en mémoire d'un ouvrier tué par une pierre alors qu'il travaillait au mausolée^[7].

Localisation

Le monument Sec se situe précisément au 8, avenue Pasteur, à Aix-en-Provence.

Galerie des statues du monument Sec

• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 

Annexes

Notes

1. ↑ La Révolution en Provence, Images & Histoire, Cl. Badet, éd. A. Barthélemy, Avignon, 1989, p. 63, (ISBN 978-2903044510).
2. ↑ ^{a et b} Monument Joseph-Sec, mairie d'Aix-en-Provence.
3. ↑ ^{a, b et c} *Les folies d'Aix ou la fin d'un monde, Michel Vovelle, éd. Le Temps des Cerises, Pantin, 2003.
4. ↑ Cadastre de Cadenet, 1718, cité in Les folies d'Aix ou la fin d'un monde, Michel Vovelle, éd. Le Temps des Cerises, Pantin, 2003.
5. ↑ ^{a et b} « Michel Vovelle, L'irrésistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d'Aix », par Maurice Agulhon, in Annales, économies, sociétés, civilisations, année 1976, vol. 31, n° 4, p. 853, 854.
6. ↑ Mausolée Joseph-Sec, Patrimoine de France.
7. ↑ La terre provençale : journal de route, 3^e édition, Paul Mariéton, éd. A. Lemerre, Paris, 1894, p. 263, 264.

Références

• L'Irrésistible Ascension de Joseph Sec, Michel Vovelle, éd. Édisud, Aix-en-Provence, 1975.
• Les folies d'Aix ou la fin d'un monde, Michel Vovelle, éd. Le Temps des Cerises, Pantin, 2003.

Lien externe

• (fr) Agence régionale du patrimoine de Provence-Alpes-Côte d'azur : Base de données des monuments historiques classés et inscrits de Provence-Alpes-Côte d’Azur : Le monument de Joseph Sec.