Koné (Nouvelle-Calédonie)

Koné (Nouvelle-Calédonie)
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21° 03′ 32″ S 164° 51′ 07″ E / -21.059025, 164.851819

Koné
Koohnê
Administration
Pays France
Collectivité Nouvelle-Calédonie
Province Province Nord
Aire coutumière Paici-Camuki
Code commune 98811
Code postal 98860
Maire
Mandat en cours
Joseph Goromido
2008-2014
Site web www.kone.nc
Démographie
Population 6 416 hab. (2009)
Densité 17 hab./km²
Ethnie Kanak : 60,5 %
Européens : 19,9 %
Métis : 8,5 %
Asiatiques : 3,2 %
Tahitiens : 1,2 %
Wallisiens-Futuniens : 0,7 %
Ni-Vanuatu : 0,1 %
Autres : 5 %
Non déclarés : 0,8 %
Géographie
Coordonnées 21° 03′ 32″ Sud
       164° 51′ 07″ Est
/ -21.059025, 164.851819
Altitudes mini. 0 m — maxi. 1014 m
Superficie 373,6 km2
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Voir la carte administrative
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Koné (en dialecte haeke : Koohnê[1]) est une commune de Nouvelle-Calédonie, sur la côte ouest de la Grande Terre. Il s'agit du chef-lieu de la Province Nord, où siège l'hôtel de Province ainsi que les services principaux du Commissaire délégué de la République (CDR) qui relaye les services du Haut-commissaire délégué du gouvernement en Nouvelle-Calédonie pour la Province Nord.

Sommaire

Démographie

Généralités

C'est une commune qui reste peu peuplée mais en forte croissance : avec 4 500 habitants au recensement de 2004, elle était la 10e commune du territoire sur 33 de par sa démographie, et la 3e de la Province Nord derrière Poindimié et Houaïlou. Cinq ans plus tard, au nouveau recensement de 2009, elle compte désormais 5 199 résidents, soit une croissance brut de 15,5 % (et une moyenne d'environ 3,1 % par an), lui faisant gagner 3 place au classement des municipalités néo-calédoniennes par leur population (7e rang) et faisant d'elle la commune la plus peuplée de la Province Nord.

Avec 373,6 km², il s'agit de l'une des plus petites communes de l'archipel (la 23e) et a donc une densité de 13,9 habitants au km² légèrement supérieure à la moyenne de la Nouvelle-Calédonie (13,2 hab./km²). La population s'est particulièrement accrue dans les années 1990, passant de 2 919 habitants en 1989 à 4 088 au recensement de 1996 (40,05 % en sept ans, soit une moyenne de 5,7 % par année), du fait d'un solde naturel particulièrement important avec une forte natalité (un taux d'environ 27 pour 1000 en 2000) et une faible mortalité (un taux d'environ 7 pour 1000 en 2000). De plus, le solde migratoire entre 1989 et 1996 a été positif : 108 personnes de plus, avec 396 arrivées et 288 départs. Ce développement s'est maintenu dans les années 2000, et plus particulièrement en 2004, Koné drainant véritablement la main d'œuvre de la Province depuis que la grande transversale avec la côte est dite Koné-Tiwaka a été aménagée, la construction de l'Usine de traitement de nickel du Nord qui doit être installée au pied du massif voisin de Koniambo et le développement de la conurbation VKP (qui totalisait en 2009 9 685 habitants).

La population mélanésienne

La population est sinon essentiellement mélanésienne, à 63 % selon le recensement de 1996 et 60,5 % en 2009, avec un mode de vie avant tout traditionnel puisque 49,2 % de la population totale de la commune et donc 78 % de la population mélanésienne vivait en tribu en 1996. Il y a 9 tribus sur le territoire de la commune, surtout répartie dans l'intérieur et donc dans la Chaîne centrale, qui se partagent entre deux districts coutumiers. Tout d'abord celui de Baco, le plus peuplé et qui regroupe 4 tribus (de la plus peuplée à la moins peuplée : Baco et Koniambo qui sont les plus proches du village même de Koné et les mieux desservies par le réseau routier, puis les tribus de Tiaoué et d'Atéou dans la Chaîne). Ces tribus parlent le paicî, langue kanak la plus parlée après le drehu de Lifou et appartenant au groupe centre, à l'exception de la tribu même de Baco qui elle pratique un dialecte de la région de Voh-Koné, appartenant au groupe nord, qui lui est propre : le haeke.

L'autre district, celui de Poindah, est plus peuplé que celui de Baco mais regroupe toutefois une plus faible part de la population mélanésienne de Koné que ce dernier, du fait qu'il regroupe 7 tribus qui se répartissent dans la Chaîne à cheval entre les deux communes voisines de Koné (5 tribus : Netchaot, Noelly, Néami, Poindah et Bopope par ordre décroissant de population) et de Pouembout (2 tribus : Ouaté et Paouta-Baï, soit la totalité des tribus de la commune). Ces tribus sont aussi de langue paicî, à l'exception de celles de Netchaot et de Bopope qui parlent aussi bien le paicî que le cèmuhî, les deux langues (appartenant toutes deux au groupe nord) qui ont donné le nom à l'Air coutumière à laquelle appartient la commune de Koné : l'Aire Paici-Camuki.

Tribus essentiellement créées avec un statut de réserve afin de permettre l'exploitation du nickel et l'installation de colons à partir des années 1860, Koné a été l'endroit où la révolte kanak de 1917, la plus importante insurrection mélanésienne après celle de 1878, a atteint son paroxysme.

La population « broussarde » : européens et indonésiens

Même si elle est minoritaire, il existe une solide population d'origine européenne à Koné avec entre un quart et un tiers de la population de la commune (24,4 % se déclarant Européens en 1996, puis 19,9 % à quoi s'ajoutent 8,5 % de métis et 5 % se disant « autres - calédoniens » en 2009). Il s'agit de la deuxième plus forte population d'origine européenne présente dans une commune de Province Nord, derrière Koumac, avec environ 1 500 individus (1 037 Européens, 444 métis et 259 « autres » en 2009). Il s'agit pour l'essentiel de « Caldoches », dits aussi « Broussards », c'est-à-dire issus de familles installées là depuis plusieurs générations, remontant ainsi à la colonisation. C'est même l'un des foyers de colonisation des plus anciens : des colons s'y sont installés dans les deux décennies qui ont suivi directement la prise de possession, Koné constituant l'un des points les plus au nord où arrivaient la colonisation de peuplement française. L'installation s'est surtout faite à partir des années 1860 lorsque la mine de Koniambo commença à être exploitée. Plus tard, un poste militaire (dont le bâtiment sert aujourd'hui de gendarmerie) est créé en 1879 pour mieux surveiller les populations kanaks après l'insurrection du Grand chef Ataï en 1878, et une mission catholique s'installe en 1891 pour évangéliser les tribus. En 1888, Koné se dote d'une commission municipale.

Cette population, descendant donc des premiers colons, est essentiellement composée d'éleveurs de bovins sur les plaines herbeuses et à savane de la côte ouest.

Intégrés parmi les « Broussards » se trouvent les descendants de la main d'œuvre indonésienne venue travailler dans les mines ou dans les plantations de café au début du XIXe siècle et qui sont aujourd'hui environ 150 (149 en 2009), soit 2,9 % de la population totale de la commune.

Activités

Activités économiques

Koné est, comme beaucoup de communes de brousses, touchées par un fort taux de chômage : il était de plus d'1/3 de la population active (33,5 % exactement) en 1996. En vérité, il faut prendre en compte alors tous les habitants des tribus qui n'exercent pas d'activités professionnelles à proprement parler mais participent aux tâches de la tribu parmi lesquelles la Kanak#L'igname dans la société kanake.5B35.5D[2] polyculture vivrière traditionnelle (igname, taro).

En dehors de cela, Koné reste un village essentiellement rural et agricole, bien que le chiffre de 90 propriétaires exploitants et 47 ouvriers agricoles (soit 12,3 % de la population active) reste assez faible : il concerne en fait essentiellement les activités d'élevage des propriétés des familles « broussardes », vouées à la commercialisation, et ne prend pas en compte encore une fois les activités agricoles vivrières des tribus. Le tertiaire est sinon très développé, avec 746 personnes travaillant dans ce secteur en 1996, dont certains commerçants mais aussi des fonctionnaires notamment municipaux, provinciaux, du Commissariat délégué de la République, des différents services publics comme la gendarmerie, la poste, le dispensaire ou encore les enseignants. Au 30 septembre 2008, 262 entreprises sur les 1 059 de la commune inscrites au Répertoire d'identification des entreprises (RIDET), soit près du quart d'entre elles (24,7 %), relevaient du secteur « services collectifs, sociaux et personnels ». À l'époque de la construction de la route transversale de la Koné-Tiwaka, le secteur du BTP était le 3e de la commune en termes d'actif en 1996 avec 121 personnes. Ce secteur est resté important par la suite et s'est même développé, grâce aux chantiers de l'usine du Nord à Vavouto (Voh) et les aménagements de la conurbation VKP (Voh-Koné-Pouembout). Au 30 septembre 2008, 14,2 % des entreprises de Koné inscrites au RIDET (140 d'entre elles) relevaient du domaine de la construction.

Le tourisme reste assez peu développé, même si la Koné-Tiwaka est devenue en elle-même très visitée par les touristes du fait de ses paysages et de ses nombreux points de vue aménagés. Le site archéologique de Lapita, où fut découvert pour la première fois la poterie dite de la « tradition de Koné » qui sert d'emblême à la culture « Lapita » qui a fleuri dans une grande partie du Pacifique dans les 1ers millénaires avant notre ère. Comme dans les autres communes de « brousse » sinon, il s'agit essentiellement d'un tourisme rural avec l'installation de plusieurs gîtes en tribu ou sur des propriétés « broussardes », la pratique de sports comme la randonnée notamment à cheval dans la chaîne. En 2006, un hôtel trois étoiles, le Koniambo, qui fait partie de la chaîne des « Grands Hôtels de Nouvelle-Calédonie » gérée par la Société financière et de développement de la Province Nord (Sofinor), a été ouvert en face de l'aéroport de Koné. S'y ajoutent trois « 2 étoiles » (La Néa ouvert en 2009 à la sortie nord du village et qui fait également partie des « Grands Hôtels de Nouvelle-Calédonie », L'Hibiscus qui a été agrandi et réaménagé en 2007 et 2008 à l'entrée du chef-lieu, et L'Escale en son cœur). Enfin, il existe deux terrains de camping : un gratuit à la plage de Foué, et un payant (avec possibilité de loger en case) à la tribu d'Atéou.

Vers le pôle urbain du nord

Suite aux accords de Matignon de 1988, l'une des politiques majeures entreprises alors fut celle du rééquilibrage entre les Provinces, et notamment entre le Nord et le Sud. C'est dans le cadre de ce rééquilibrage que fut pensé l'idée de créer un pôle urbain dans le nord, entre les communes de Voh - Koné - Pouembout (VKP). La première étape a été l'inauguration officielle de la Koné-Tiwaka le 24 novembre 2000, après 10 ans de travaux, qui a fait véritablement de Koné un carrefour stratégique en Province Nord en reliant la commune sur la côte Ouest à Poindimié et à Hienghène sur la côte Est en 1h15 de route. Ensuite, fut lancé le projet de construction d'une usine de traitement de nickel d'une capacité souhaitée de 60 000 tonnes par un partenariat de la Société minière du Sud Pacifique (SMSP), vendue après les accords par le dirigeant anti-indépendantiste Jacques Lafleur à la Province Nord pour procéder au rééquilibrage minier en faveur du Nord, et du groupe canadien Falconbridge (remplacé par le suisse Xstrata en 2004). Malgré le retard considérable pris par ce projet, les travaux ont commencé pour un lancement de la production prévu en 2011. La commune dispose aussi d'un aéroport pour les vols intérieurs essentiellement en provenance ou à destination de Nouméa, et d'un petit port sur la presqu'île de Foué.

De plus, le collège d'enseignement secondaire (CES) public de Koné, existant depuis 1976 avec alors l'ouverture d'une classe de 6e, et disposant d'une classe de chaque niveau (6e, 5e, 4e et 3e) depuis 1979, ne comportait à l'origine que 10 salles préfabriquées. L'établissement sous sa forme actuelle a été totalement reconstruit à partir de 1995. Il dispose désormais de 8 bâtiments, qui ont reçu chacun une lettre de A à H. Les effectifs étaient à la rentrée 2008 de 642 élèves (parmi lesquels 31 en Section d'enseignement général et professionnel adapté SEGPA et 54 en Groupes d'observation diversifiée GOD) répartis en 9 sixièmes (dont 1 SEGPA et 2 GOD), 8 cinquièmes (dont 1 SEGPA et 2 GOD), 10 quatrièmes (dont 1 SEGPA et 3 de découvertes professionnelles) et 10 troisièmes (dont 1 SEGPA et 3 de découvertes professionnelles), soit en tout 37 classes. À cela s'ajoute l'Antenne du Lycée professionnel (ALP) de Touho et ses 130 élèves. Dans la commune voisine de Pouembout se trouve une antenne du lycée de Poindimié et un lycée d'enseignement général, technologique et professionnel agricole (LEGPA).

Mais en termes d'infrastructures publiques Koné reste toutefois loin derrière Poindimié, sur la côte Est, où se trouve un hôpital (alors qu'il n'y a qu'un dispensaire à Koné) et un lycée d'enseignement général et technologique.

Des activités culturelles et sportives encore limitées

Koné abrite un centre culturel depuis 2005 et une salle polyvalente (de cinéma, de conférences et de soirées) baptisée Au Pitiri (ancien cinéma « CinéKoné » fermé en 2002 pour connaître une longue période de réhabilitation, elle est ouverte en décembre 2009 et officiellement inaugurée en juillet 2010)[3]. Sur le plan du sport, on y trouve un centre hippique et le stade Yoshida, et la tribu de Baco abrite un club de football, la JS Baco qui est l'un des principaux clubs du territoire : ce club a été champion de Nouvelle-Calédonie en 2000, 2001 et pour la saison 2006-2007, et a été finaliste en 2002 et 2003. La JS Baco a aussi remporté la coupe de Nouvelle-Calédonie en 1980, 1984, 1987, 1991 et 1995 et a été finaliste de la coupe en 1982, 1989, 2003, 2005 et 2006.

Administration

Koné est le chef-lieu de la Province Nord : elle accueille ainsi l'Hôtel de Province, les services administratifs de cette dernière, mais aussi les bureaux du Commissaire délégué de la République représentant le Haut-commissaire dans le Nord.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1961 1967 Lucien Allard Union calédonienne  
1967 1970 Lucien Allard UC  
1970 1971 Paul Napoarea UC  
1971 1977 Paul Napoarea UC  
1977 1983 Paul Napoarea UC puis FI-UC  
1983 1988 Paul Napoarea FI puis FLNKS-UC  
1988 1989 Daniel Devaud FLNKS-UC  
1989 1993 Daniel Devaud FLNKS-UC  
1993 1994 Paul Napoarea FLNKS-UC  
1994 1995 Jean-Léon Goromido FLNKS-Palika  
1995 2001 Marcel Nedia FLNKS-UC  
2001 2008 Joseph Goromido FLNKS-UNI-Palika  
2008 2014 Joseph Goromido FLNKS-UNI-Palika  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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