Kupka

Kupka

František Kupka

« Plans par couleurs, grand nu », 1910

František Kupka, né à Opocno, Bohème orientale, le 23 septembre 1871 et mort à Puteaux, Hauts-de-Seine, le 24 juin 1957, était un peintre tchèque comptant parmi les pères de l'abstraction avec Vassili Kandinsky et Piet Mondrian[1].

Sommaire

Biographie

František Kupka a quinze ans quand il invente un alphabet mélangeant les écritures grecque, cyrillique et latine dont il se sert pour rédiger son journal.
En 1889, il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Prague dans la section peinture sacrée et historique. En 1892, il suit les cours de l'Académie de Vienne. Il est initié à l'occultisme et exerce l'activité de médium spirite.

En 1896, il émigre à Paris, s’inscrit aux cours de l’Académie Julian et de l’Ecole des Beaux-Arts et gagne sa vie comme illustrateur et affichiste. En 1901, il s'installe à Puteaux. Il a pour voisin le peintre Jacques Villon et le frère de celui-ci Marcel Duchamp. Il travaille pour le journal satirique "L'Assiette au Beurre". En 1905, il suit des cours de physiologie à la Sorbonne. Il travaille également au laboratoire de biologie et s'intéresse à des problèmes d'optiques et de mécanique.

En 1910 survient la première rupture stylistique : Kupka s'oriente vers l'art non-figuratif. Et en 1912, le Salon d'automne accepte d'exposer des œuvres non-figuratives comme « Fugue en deux couleurs ». Au Salon des Indépendants, Kupka est exposé avec les peintres cubistes, mais il refuse d'être assimilé à un mouvement.
En 1913, il publie « La Création dans les arts plastiques », un recueil de textes écrits directement en français depuis 1910 :

« On peut qualifier "d'atelier spirituel" le domaine subjectif où se projettent les images de la vie intérieure, miroir magique d'une réalité recréée, peuplée de visions dont l'origine semble voilée d'un secret insondable. Le secret de ce monde intérieur, c'est l'énigme des processus psychiques, énigme qui souvent demeure irrésolue aussi bien pour le protagoniste - l'artiste - que pour son entourage[2]. »


« Adieu, pauvres peintres, obligés de voler des costumes dans les loges des comédiens pour parsemer vos toiles de quelques taches de couleurs osées ! Adieu, artistes-décorateurs, appliqués à l'instar des tapissiers et des modistes, à harmoniser matières et objets colorés ! Vous avez oublié que le sens des couleurs se trouve en vous-mêmes. C'est là qu'il faut aller le chercher[3]. »


Dès la déclaration de guerre d'août 1914, bien qu'il fréquente les milieux anarchistes parisiens et soit antimilitariste, Kupka s'engage comme volontaire. En 1918, il termine la guerre avec le grade de capitaine et reçoit la Légion d'honneur.
Après la guerre, il reprend plusieurs toiles laissées inachevées, poursuit ses recherches sur la lumière et le mouvement et réoriente son style vers une peinture plus figurative. En 1921, sa première exposition monographique est organisée à la galerie Povolozky, à Paris. En 1923, il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Prague, mais il reste cependant à Paris avec la charge de s'occuper des boursiers tchèques. Il rencontre un industriel tchèque, Jindrich Waldes, qui devient son mécène.

En 1931, il participe à la fondation du mouvement « Abstraction-Création » créé en opposition à la peinture de la « Nouvelle Objectivité » allemande et au surréalisme. Alors qu'il l'a depuis longtemps délaissé, Kupka réintroduit le noir dans sa palette[4]. Il quitte le groupe en 1934.

En 1936, il participe à l'exposition "Cubism and Abstract Art" au MOMA de New York.
De 1939 à 1945, il est réfugié à Beaugency avec sa femme Eugénie Straub.
En 1946, il participe au premier Salon des Réalités nouvelles.
En 1958, le Musée d'art moderne de Paris organise une rétrospective posthume, un an après sa mort.

Œuvres

. Huiles sur toile, sauf indication contraire

  • l'Argent, 1899, 81x81. Narodni Galerie à PRAGUE.
  • Ronde de femmes: Sirènes,vers 1900-1905.
  • « Epona ballade », 1901, huile sur bois, 83,5 x 126,5 cm, Musée national d'art moderne, Paris[5]
  • « Les Joies », 1902[6]
  • « La Voix du silence », 1903, 58,5 x 69 cm, collection Narodni, Prague[5]
  • « La Gamme jaune », 1907, 79 x 79 cm, Musée national d'art moderne, Paris[7]
  • « Femme cueillant des fleurs », 1908, 48 x 49,5 cm, Musée national d'art moderne, Paris[8]
  • Le Rêve. 1909.
  • « Les Touches de piano », 1909, 79 x 72 cm, collection Narodni, Prague[9]
  • « Ordonnance sur verticale », 1910, 58 x 72 cm, Musée national d'art moderne, Paris[10]
  • « Plans par couleurs, grand nu », 1910, 150 x 182 cm, Solomon R. Guggenheim Museum, New York[11]
  • « Portrait de famille », 1910, 103 x 112 cm, collection Narodni, Prague[7]
  • « Autour d'un point », 1911, 194,5 x 200 cm, Musée national d'art moderne, Paris[10]
  • « Madame Kupka parmi les verticales », 1911, 133 x 84 cm, Musuem of Modern Art, New York[12]
  • « Plans par couleurs », 1911, 109 x 99 cm, Musée national d'art moderne, Paris[13]
  • « Compliment », 1912, 111 x 108 cm, Musée national d'art moderne, Paris[10]
  • « Plans verticaux », 1912, 150 x 94 cm, Musée national d'art moderne, Paris[14]
  • « Fugue en deux couleurs », 1912[15]
  • « Déroulement gris et or », 1919, 60 x 81 cm, Galerie Louis Carré, Paris[16]
  • « Conte de pastels et d'étamines », 1920, 85 x 73 cm, Musée national d'art moderne, Paris[17]
  • « Synthèse », 1929, 180 x 125 cm, collection Narodni, Prague[18]
  • « Circulaires et rectilignes », 1937, huile sur contreplaqué, 102 x 102 cm, collection Narodni, Prague[19]
  • « Série CVI », 1935-1946, 70 x 70 cm, collection Narodni, Prague[20]
  • « Deux bleus », 1956[21]

. Écrit

  • « La Création dans les arts plastiques », 1910-1913. Réédition en 1989 aux Éditions du Cercle d'Art, Paris[22]

Bibliographie

  • Ludmila Vachtova « Kupka : ondes de choc », dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 82 à 95
  • F.KUPKA. L'homme et la femme dans la quatrième dimension.p 62 à 75 du catalogue de l'exposition HYPNOS au Musée de l'Hospice Comtesse à Lille (14.03 au 12.07.2009).

Notes

  1. Ludmila Vachtova « Kupka : ondes de choc », dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 85
  2. L. Vachtova, op. cité, p. 93
  3. Ce recueil ne paraîtra en Tchécoslovaquie qu'en 1923. L. Vachtova, op. cité, p. 93
  4. L. Vachtova, op. cité, p. 96
  5. a  et b Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 84
  6. Cité dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 95
  7. a  et b Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 86
  8. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 122
  9. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 91
  10. a , b  et c Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 93
  11. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 88
  12. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 90
  13. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 91
  14. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 92
  15. Cité dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 84
  16. Reproduction dans "Beaux Arts Magazine" n°103, juillet-août 1992, p. 50
  17. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 94
  18. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 95
  19. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 82
  20. Reproduction dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 95
  21. Cité dans "Beaux Arts magazine" n°74, décembre 1989, p. 95
  22. Le texte original a disparu dans les archives de la Gestapo. L. Vachtova, op. cité, p. 93
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