La Lanterne

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48° 48′ 15″ N 2° 05′ 32″ E / 48.8041526, 2.0922674 La Lanterne est le nom d'un pavillon de chasse situé à Versailles utilisé de nos jours comme résidence d'État.

Lieu de villégiature affecté sous la Ve République au Premier ministre de la République française, il est mis à la disposition du Président de la République depuis mai 2007.

Sommaire

La Lanterne

Bâtiment

La propriété est contiguë au parc du château de Versailles et de la départementale reliant Versailles à Saint-Cyr-l'École. Elle comprend un bâtiment d'un étage en forme de U, le corps principal mesure une vingtaine de mètres de long pour six mètres de large, flanqué sur chaque côté de longères plus basses mais plus modernes qui encadrent une cour gravillonnée[1]. Au rez-de-chaussée figurent un grand salon, une salle à manger et un bureau. À l'étage, on trouve cinq chambres avec leurs salles de bain respectives, permettant d'accueillir les visiteurs. L'une des ailes abrite le logement du personnel et la cuisine et l'autre sert aux services de sécurité du bâtiment[2]. Une allée arborée relie cette cour à la route départementale, située à 200 mètres de là ; le portail permettant d’accéder au château voit deux bustes de cerfs surplomber l’enceinte[2]. La propriété comprend un grand jardin avec piscine et tennis.

Il tient son nom de « la Lanterne » de part « l’orientation de la maison dont les hautes fenêtres laissent entrer le soleil pendant la plus grande partie du jour »[2].

Histoire

Le pavillon de la Lanterne a été édifié en 1787 par le prince de Poix, capitaine des chasses et gouverneur de Versailles[2], sur un terrain situé en bordure de la ménagerie royale de Versailles (aujourd'hui détruite), offert au comte de Noailles, son père, par le roi Louis XV. Il comporte alors un rez-de-chaussée ainsi qu'un étage sous combles. Ses façades ornées de stucs comptent sept travées, celle du centre étant surmontée d'un fronton. Cependant, en l'absence d'archives, on ignore ceux qui y ont œuvré.

Contrairement à certaines rumeurs, le célèbre refrain révolutionnaire Ah ! ça ira, ne fait pas référence au nom du pavillon « la Lanterne » ni à ses nombreuses fenêtres, 36 en tout, qui éclairent les lieux[3], mais aux lanternes de Paris où les révolutionnaires pendaient les aristocrates.

Le pavillon de la Lanterne, comme le reste des bâtiments du château de Versailles, sera aliéné à la Révolution, puis racheté par la Couronne en 1818. À la fin du XIXe siècle, il est habité par le millionnaire américain James Gordon Bennett junior[2]. Pendant la Quatrième République, le pavillon est loué à David K. E. Bruce, ambassadeur des États-Unis en France[2].

Résidence d'État

Par décision de Charles de Gaulle en 1959, cet ancien pavillon de chasse est réservé à l'usage du Premier ministre en fonction, comme résidence de villégiature. Mais André Malraux, alors ministre de la Culture y loge de 1962 à 1969 après que son appartement de Boulogne-Billancourt eut été détruit par un attentat de l'Organisation armée secrète (OAS)[1]. Une grande partie de la décoration, décidée par Louise de Vilmorin, la compagne du ministre, date de cette époque ; le Premier ministre Georges Pompidou préférait pour sa part sa résidence secondaire de la Maison blanche, à Orvilliers[2].

Michel Rocard, Premier ministre de 1988 à 1991, fait procéder à une rénovation et à la construction d'une piscine et d'un court de tennis[1],[4] et s'y ressource à plusieurs reprises au cours de son mandat de chef du gouvernement. Il y négocie également une part des Accords de Matignon sur la Nouvelle-Calédonie[4].

La résidence de la Lanterne fut également un lieu apprécié par Lionel Jospin et son épouse, la philosophe Sylviane Agacinski, qui venait le week-end de 1997 à 2002 pour y jouer au tennis[4]. Elle écrit à ce sujet dans son livre Journal interrompu : « C’était pour moi comme si ce pavillon ancien, entouré d’arbres immense peut-être aussi vieux que lui, nous mettait à l’abri du temps présent et des crises »[2].

En 2007, peu après l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy y passe son premier week-end, les 12 et 13 mai, en tant que président élu, mais non encore investi[5]. Il y travaille à la composition du nouveau gouvernement[5]. Selon la version officielle, il a été invité à résider à la Lanterne par le Premier ministre d'alors Dominique de Villepin[6]. Le lieu de villégiature traditionnellement mis à la disposition du Premier ministre est désormais utilisé par le Président de la République. Le survol en est interdit depuis[7],[5].

En compensation, le domaine de Souzy-la-Briche, habituellement réservé au Président de la République, a été mis à la disposition du Premier ministre[8]. Jean-Pierre Raffarin aurait à cette occasion dit à François Fillon : « Avec la perte de la Lanterne, tu as perdu le meilleur du job ! »[4],[2]. Juridiquement, le pavillon de la Lanterne reste attribué à Matignon[2].

Bibliographie

Notes

  1. a, b et c « Résidence d'État : éclairage sur la Lanterne », Le Figaro, 21 mai 2007
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Charles Jaigu, « À la Lanterne, la République se met à l'ombre des rois », Le Figaro, vendredi 19 août 2011, page 3.
  3. Le Parisien, 2007, jour et mois inconnu, page inconnue.
  4. a, b, c et d Raphaëlle Bacqué, « Les fêtes de Malraux, le tennis de Jospin », Le Monde, 14 janvier 2008.
  5. a, b et c Raphaëlle Bacqué, « Ici, Nicolas Sarkozy vit caché », Le Monde, 14 janvier 2008.
  6. Villepin veut s'éloigner, RTL, 13 mai 2007
  7. Un aviateur condamné à payer 800 euros pour le survol de la Lanterne à Versailles Dépêche AFP du 9 novembre 2007
  8. « Fillon, un Sarko soft », Le Nouvel Observateur, 17 mai 2007

Voir aussi

Liens externes


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