La fantasia

La fantasia

Fantasia (Maghreb)

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Sommaire

Étymologie

Fantasia marocaine photographiée au début du XXe siècle par Gabriel Veyre

Le terme fantasia serait d'origine latine signifiant « divertissement » et plus probablement hispano-italienne signifiant fantaisie.

Le terme fantasia entre dans le langage courant ou populaire marocain (la darija) où elle prend le sens d'ostentation ; en effet, au cours de la fantasia, les tribus marocaines ajoutèrent, selon les régions, des touches personnelles : des jeux avec le fusil, des acrobaties, des tenues de couleurs vives habillant le cheval... afin d'impressionner les tribus rivales. Toutes ces touches et les risques pris par les cavaliers jugés osés par le public marocain, feront passer le terme fantasia dans la darija pour qualifier une personne ostentatoire, exhibitionniste ou insolente.

Les marocains appellent la fantasia de groupe et au fusil " Laab el Baroud " c'est à dire " le jeu de la poudre " que le langage rural transforma en " tbourida "

Le terme arabe " baroud " signifiant " la poudre " est entré dans le langage militaire français dans l'expression " Le baroud d'honneur ".

Définition

An sens large, La fantasia désigne les différentes formes de manifestations équestres dont certaines sont d'origine berbère et remonteraient aux cavaliers numides , actuellement localisés dans la région de Batna dans les Aurès en Algérie , les berbères Chaouis[1], qui étaient réputés pour leur course à cheval sans frein,et dont dérivent très probablement les fantasias sans arme de l'actuelle Tunisie visibles lors des cérémonies traditionnelles de mariage.

Au sens strict, les européens utiliseront la première fois le terme fantasia pour désigner la charge de groupes de cavaliers marocains munis de fusil maure qu'ils découvrent suite au passage au Maroc d'Eugène Delacroix au cours de son voyage diplomatique pour Napoléon III en Afrique du Nord (Algérie, Maroc).Ce peintre orientaliste l'a peinte et décrite en 1832 lors de son escale à Meknès ville impériale de l'Empire chérifien (ancien nom du royaume du Maroc).Dans ses carnets de voyage, le peintre précisera avoir assisté au Maroc à ce type de Fantasia à Sidi Kacem et à Ksar el Kébir. [2] [3]

D'autres peintres orientalistes du 19ème tel que Fromentin ou Loti et autres en voyage en Afrique du Nord décriront des fantasias au Maroc. [4]

Les différentes formes de Fantasia ne seraient sans le cheval berbère, le Barbe ou l'arabo-barbe.

La Fantasia de groupe et de tirs à distance serait au départ une technique martiale d'assaut héritée de l'Islam selon A. Sedrati , puis une démonstration (ou exercice) militaire pratiquée dans certaines régions avant de devenir une tradition chez certaines tribus guerrières rurales.

Selon les récits de Léon Godard sans on ouvrage ( en consultation libre sur le net) intitulé «  Description et histoire du Maroc comprenant la géographie et la statistique  » paru en 1860, si cette technique fut un temps efficace comme lors de la bataille d'Isly, elle se révéla très insuffisance en particulier face aux avancées de l'armée coloniale française dotée de moyens modernes du général Bugeaud. Elle fut abandonnée et ne resta que lors des fantasias traditionnelles du Moussem. Dès le 17 ème siècle, Les sultans Saadiens s'étaient rendus compte de la nécessité de réformer leur armée et avaient fait appel à des instructeurs et mercenaires ottomans.[5].

Si aujourd'hui, certaines fantasias suivent des règles communes, en particulier celles en groupe avec tirs vers le haut ou vers le bas , certains cavaliers se livraient à des figures libres parfois périlleuses [6].

Fantasia traditionnelle et fantasia spectacle de groupe et au fusil

Historique

En consultant des archives militaires relatant la campagne de Napoléon 1er en Égypte où ses troupes se retrouvèrent face à des tribus pratiquant une technique militaire en aller-retour, le Docteur-Vétérinaire Azzedine Sedrati ancien professeur à I'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (Maroc) émet une hypothèse arabo-musulmane sur l'origine de la Fantasia de groupe : cette charge en groupes et de tirs de flèches ou de lances par vagues ou en aller-retour serait une stratégie militaire arabe trouvant son fondement dans le Coran [7].

Le long fusil maure (mokahla) vient plus tardivement où il remplace les lances et les arcs.

Le premier récit de fantasia de groupe et au fusil nous vient d’Ali Ben Hodeil à Mogador (actuelle Essaouira) en 1818. Elle y est semblable à celle d’aujourd’hui puisque les cavaliers portaient déjà le burnous et utilisaient la mokahla [8].

Mais selon la Revue de linguistique romane, Volume 49, Issues 193-196, les auteur Par Louis Adolphe Terracher, Société de linguistique romane précisent que la fantasia au Maroc a été décrite pour Louis de Chénier, diplomate du roi de France Louis XVI auprès du Sultan du Maroc dans l'un de ses 3 tomes parus en 1787 sur le Maroc [9] sans que le mot fantasia n'apparaisse [10].

Dans tout le Maghreb, des chevauchées guerrières ont eu lieu [11], comme d'ailleurs dans l'histoire de très nombreuses nations à forte tradition équestre : chevauchées mongoles, tartares, napoléoniennes.......aux sabres, à l'arc, au javelot, aux fusils ou aux pistolets.

A l'évidence, ce point ne suffira pas à l'établissement d'une tradition ancestrale de Fantasia de groupe et au fusil dans un pays ou une région vu qu'il n'existe pas ou plus de Fantasia dans de nombreux pays arabo-musulmans où pourtant la place du cheval et des chevauchées revêtent un caractère historique, symbolique et culturel prépondérant.

Si, aujourd'hui, cette forme de fantasia au fusil ( de type spectacle) est pratiquée dans de nombreux pays du Maghreb (avec notamment des portées politico-symboliques et/ou touristiques), il est difficile de savoir si elle était pratiquée de manière traditionnelle en dehors du Maroc.

À ce jour, en effet, les seules archives probantes (picturales, manuscrites, cinématographiques ou photographiques) montrant une pratique séculaire et continue de la fantasia de groupe et au fusil maure mentionnent le Maroc. Néanmoins, puisqu'il s'agit d'une tradition portant sur plusieurs siècles, il devrait être très aisé pour les chercheurs des pays ( en particulier ceux revendiquant cette tradition ) de trouver plusieurs documents d'archives . En effet, le terme tradition implique une périodicité et continuité dans le temps.

Le récit ponctuel d'une fantasia organisée en 1860 en Algérie pour Napoléon III (désireux de voir une fantasia suite au récit fascinant fait par Delacroix) ne permet pas de conclure d'une pratique traditionnelle de Fantasia de groupe et au fusil dans ce pays. Il s'agit là davantage d'un spectacle organisé ou d'un show (célébrant les 30 ans de l'entrée de la France en Algérie) que de tradition . Toutefois, ce récit confirme, ce que de nombreuses archives attestent, à savoir la présence de cavaliers dans tout le monde arabo-musulman de l'époque. [12]

De même, en Libye, en 1968 une fantasia-spectacle avait été organisée en l'honneur du roi déchu libyen Driss Ier.

La technique militaire de fantasia de groupe a donné lieu à des exercices (ou démonstrations) militaires tribaux de tirs (à l'arbalète, à l'arc ou au javelot) avant l'avènement de la mokahla ; Cet exercice a peut-être existé et s'est perdu dans différents pays ou régions du monde arabo-musulman pour différents motifs obscurs relevant de l'histoire spécifique de chacun de ces pays.

Description

Au vu des diverses archives actuelles, il est clair que cette tradition est bien inscrite dans le patrimoine séculaire équestre marocain .

Au Maroc, pays fortement agricole et resté longtemps tribal (et cela même après l'indépendance en 1956 du pays), cette démonstration va perdurer en devenant une tradition tribale, rurale et religieuse : les tribus guerrières rurales l'associeront , avec la collaboration active de la population, aux Moussem (fête des semailles, de la moisson) et à la fête d'un saint de la tribu (ou reconnu par la tribu) et cela de façon annuelle et séculaire. La fête des saints a été instauré au XV ème siècle par les Mérinides [13]

Cette tradition consiste à simuler un assaut militaire de cavalerie. Ces courses brèves font concourir principalement des chevaux barbes, légers et aériens, portant un harnachement d'apparat souvent très coloré. Il s'agit de groupes de cavaliers munis de longs fusils à poudre (baroud en arabe) à un coup. La course commence au son du cri « Hadar l’khayle ! » (les chevaux sont prêts !). Le but de l'épreuve est de terminer la course en tirant un coup de fusil en l'air au même moment. Pour synchroniser les tirs et n'entendre qu'une seule détonation, ces cavaliers sont "dirigés" par un chef (estimé de la tribu) qui leur indique à quel moment tirer en l'air en criant « Hadar Lamkahal ! » (A vos fusils !). C'est ensuite l'intensité des « youyous » des femmes qui détermine les vainqueurs.

De nos jours, cette tradition équestre pacifique relate au Maroc plusieurs points de l'histoire tumultueuse de l'Empire chérifien : les guerres entre les diverses tribus (souvent chérifiennes ou puissantes) qui donneront les différentes dynasties marocaines (ainsi que de nombreuses villes et villages fortifiés) ou le soulèvement des tribus marocaines contre les colonisateurs espagnols, portugais, ottomans et français, du nord au sud du royaume. Ceci explique, en partie, sa présence actuelle dans de nombreuses régions du pays.

Répandue dans une large majorité des régions du Royaume , elle est pratiquée pour fêter la mousson (Moussem) et souvent en parallèle un saint bienveillant, protecteur ou guérisseur, parfois d'origine chérifienne : Sidi en arabe (voir Bibliographie). Elle est organisée spontanément par les habitants (principalement de simples agriculteurs ou de riches propriétaires terriens ) et les cavaliers de la tribu pour lesquels il est honorable de montrer la maîtrise de sa monture et son habileté dans le maniement particulier et ritualisé de la mokahla ainsi que son sang froid (signe d'une bonne éducation et de courage).

La fantasia n'existe pas dans toutes les régions de l'actuel Maroc ; ainsi certaines localités marocaines, n'ayant traditionnellement pas de Fantasia, fêtent leur Moussem avec d'autres rites ( rite berbère de Bou Jloud, récitation de prières, procession de bougies.... ).

La fantasia au Maroc, continue à se faire à la mokahla et répond aujourd'hui à des normes , à des codes et nécessite la participation de la population ; en effet, ces manifestations se sont à un moment précis de l'année et ont des sens communs et particuliers selon les tribus comme par exemple chez les berbères Ahidous du Maroc.[14]

Il serait réducteur de penser qu'une fantasia traditionnelle consiste, devant une caméra ou un photographe , à faire courir ensemble des cavaliers munis d'un fusil ou d'un sabre dans une plaine quelconque et en l'absence totale de participation de la population. Il faut plutôt parler ici de fantasia spectacle.

Les mokahla, comme toutes les armes, étaient relativement chères ; elles se transmettaient donc, dans la mesure du possible, de génération en génération. La fantasia traditionnelle et plus récemment la fantasia spectacle dû au tourisme sont aujourd'hui les principales activités permettant encore la fabrication et la persistance de la mokahla au Maroc. La disparition de la Fantasia dans une région va donc forcément entraîner la disparition régionale de la fabrication de cette arme.

L'utilisation d'armes européennes contemporaines (de type carabine ou fusil de chasse) dans certaines localités ou régions du Maghreb révèlent donc souvent une ré-introduction (ou une introduction) récente de ce type de fantasia.

On peut secondairement, voir ce type de manifestation au moment d'événements politico-culturels locaux ou de fêtes importantes. De nos jours, elle est surtout pratiquée dans un but touristique ou pour entretenir le folklore.

Ces dernières années, les autorités culturelles marocaines organisent des concours de Fantasia entre les différentes localités du royaume où participent nouvellement des cavalières. Sur ce point, il est important de signaler que dans certaines tribus marocaines riches et puissantes ABDA (comme celle des Chorfa Hadriyines de Sidi Chrif Denoune ) les femmes se déguisaient en cavaliers armés en compagnie de leurs esclaves lorsque les hommes partaient en guerre loin de leur région ou de leur village fortifié.Au sujet de cette tribu, Louis de Chénier (diplomate du roi de France Louis XVI ) écrit page 12 de son Tome 3 intitulé " Recherches sur les Maures et Histoire de l'Empire de Maroc " paru en 1787 (consultable librement sur le net) que les ABDA ont un goût prononcé pour les armes et qu'ils sont nombreux au service du l'Empereur du Maroc[15].

Au Maroc, certaines associations et passionnés de chevaux voudraient voir renaître cette fantasia dans tous les pays arabo-musulmans où elle a, semble-t-il existé, afin d'en faire une discipline sportive.

Autres formes de la fantasia

Une variante de la fantasia, sans coup de fusil mais avec des figures acrobatiques, clôture traditionnellement le mariage berbère.

En Mauritanie et en Tunisie, il s'agit le plus souvent d'une course de deux ou trois cavaliers sans arme à feu, parfois accompagnée de positions acrobatiques.

En Libye, les fantasias sont rares ; en général, la fantasia de groupe et au fusil est organisée par le pouvoir lors de visites officielles.Il existerait dans ce pays des fantasia à dos de chameaux.

En Algérie, il existerait dans l'unique région de Batna[16][17][18] une forme de fantasia traditionnelle à un ou deux cavaliers munis de sabres. Ce type de charge aurait existé au Tchad chez les Haoussa [19]

Bibliographie

Notes et Référence

  1. http://www.lexpressiondz.com/article/3/2004-05-04/19000.html
  2. Eugène Delacroix : Exercices militaires des Marocains ; année 1832
  3. Eugène Delacroix : Jeu de la poudre à Meknès ; année 1832
  4. Tableaux de Pierre Loti au Maroc
  5. Structure politique du Maroc Livre en consultation libre sur le net
  6. Vidéo fantasia traditionnelle en 1957
  7. Origine arabo-islamique de la Charge de Fantasia
  8. Origine historique de la fantasia : 1er récit d'une fantasia ; année 1818 Essaouira Maroc
  9. http://books.google.fr/books?lr=&as_brr=0&id=vlFZAAAAMAAJ&dq=Ch%C3%A9nier+%2B+Fantasia&q=Ch%C3%A9nier+#search_anchor
  10. http://books.google.fr/books?lr=&as_brr=0&id=vlFZAAAAMAAJ&dq=Ch%C3%A9nier+%2B+Fantasia&q=fantasia#search_anchor
  11. Origine historique de la fantasia : 1er récit d'une fantasia ; année 1818 Essaouira Maroc
  12. Origine historique de la fantasia : 1er récit d'une fantasia ; année 1818 Essaouira Maroc
  13. http://books.google.fr/books?id=-Mtu9IWXHsAC&pg=PA86&dq=fantasia+marocaine&lr=&as_brr=3#v=onepage&q=&f=false
  14. Fantasia : symbolique berbère chez les Ahidous
  15. http://books.google.fr/books?id=wjAQAAAAYAAJ&pg=PP13&dq=RECHERCHES+HISTORIQUES+SUR+LES+MAURES,+ET+HISTOIRE+DE+LEMPIRE+DE+MAROC++Par+M.+DE+CHENIER&lr=&as_brr=3#v=onepage&q=Abda&f=false
  16. http://colloque-algerie.ens-lsh.fr/communication.php3?id_article=277
  17. http://notrejournal.info/destins/Elle-habitait-BARIKA-dans-le-sud
  18. http://orientaliste.free.fr/rousseau/index.html
  19. Charge ou "Fantasia" des Tchadiens Haoussa

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