Laurence Myers

Laurence Myers

Lon Myers

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Myers.
Pix.gif Lon Myers Portail athlétisme
Laurence Myers.jpg
Lon Myers portant les couleurs du Manhattan Athletic Club
Discipline(s) 100 yards, 220 yd, 440 yd, 880 yd et mile
Période d'activité Fin du XIXe siècle
Nationalité États-Unis Américaine
Naissance 16 février 1858
Lieu Richmond, Virginie
Décès 15 février 1899
Taille 1,73 m
Poids 52 kg
Club(s) Knickerbocker Yacht Club
Manhattan Athletic Club[1]
Entraineur(s) John Fraser
Records
Détenteur des records du monde du 220 yd (1881-1883), 440 yd (1879-1889) et 880 yd (1880-1888).
Palmarès
Championnats des États-Unis 15 2 1

Laurence (ou Lawrence[Note 1]) Eugene Myers dit Lon Myers ou encore L. E. Myers (né le 16 février 1858 à Richmond et mort le 15 février 1899) est un athlète américain, spécialiste de nombreuses disciplines allant du sprint au demi-fond. À un moment ou à un autre de sa carrière, Myers a détenu tous les records américains et ce du 50 yd (environ 45,7 m) au mile (environ 1 609 m). Sur son épreuve fétiche, le 440 yd, sur laquelle il est rarement battu, il fait passer son record personnel de 55 s en 1878 à 48 s 3/5 en 1881, devenant également le premier homme à courir en moins de 50 secondes. À son époque, il a couru plus de 440 yd en moins de cinquante secondes et plus de 880 yd en moins de deux minutes que tous les athlètes amateurs et professionnels réunis. En dépit d'une santé fragile et déclinante en fin de carrière, il parvient à dominer les meilleurs athlètes britanniques de l'époque, à l'image de Walter George, sur des distances pourtant considérées comme leur chasse gardée. Lon Myers est perçu par les spécialistes comme l'un des plus grands athlètes du XIXe siècle.

Sommaire

Jeunesse

Laurence Myers naît le 16 février 1858 à Richmond en Virginie. Sa mère meurt de tuberculose alors qu'il n'est encore qu'un nourrisson. Malade durant son enfance, les médecins lui déconseillent toute activité physique jusqu'à l'âge de quatorze ans[2]. Il passe son enfance dans le sud avec son père Salomon A. Myers, alors que les États-Unis sont en pleine Guerre de Sécession. Lon, comme il est surnommé par ses amis et sa famille, écrit alors pour des magazines ou des journaux. Relatant certains faits de sa vie, Myers rapporte qu'il a probablement commencé à courir à l'âge de deux ans. Encore enfant, ses camarades l'opposent déjà contre des coureurs plus rapides contre lesquels il ne connaît pas la défaite. Vers l'âge de treize ou quatorze ans, il devient membre d'une équipe de baseball où ses talents de coureur sont mis à contribution. Scolarisé au lycée de Richmond, il se prend de passion pour l'athlétisme, et notamment pour le saut en longueur.

En 1875, Myers obtient son diplôme du lycée de Richmond. Lui et son père déménagent alors et s'installent à Jersey City, où Laurence rejoint une nouvelle équipe de baseball, dans laquelle il attire l'attention par sa capacité à « couvrir du terrain ». Son père l'encourage à faire du sport en extérieur pensant que c'est un bon moyen d'améliorer la mauvaise santé qu'il a héritée de sa mère. Peu de temps après, il abandonne pourtant ce sport pour devenir comptable dans une entreprise de vente de médicaments, Schiefflein & Co. Mais après trois ans, sa santé se détériore et son médecin soupçonne même une tuberculose. Il lui conseille alors de pratiquer des activités en extérieur afin de renforcer sa capacité pulmonaire. Travaillant à l'époque avec un Canadien ayant une certaine réputation en tant qu'athlète, il se risque un jour à dire qu'il peut battre son collègue à la course et au saut alors qu'il n'est pas au mieux de sa forme. Ce dernier relève le défi et les deux hommes se rendent le dimanche suivant à Coney Island où se trouve une plage. Myers remporte tous les jeux qu'ils organisent. Son ami, impressionné par ses capacités, lui conseille de participer aux compétitions programmées tous les dimanches par les différents clubs à New York ou dans les environs. En 1878, Myers décide d'entamer une carrière de coureur amateur.

Carrière sportive (1878-1888)

Quand il commence sa carrière, l'athlétisme ne compte pas autant de compétitions qu'aujourd'hui, mais Myers attire rapidement l'attention des organisateurs. À cette époque, ce sont les Britanniques qui sont la référence mondiale de ce sport et de nombreux doutes pèsent quant à la régularité des records établis par les coureurs américains. En effet, aux États-Unis, aussi bien les spectateurs que les coureurs ne s'intéressent qu'au vainqueur d'une course et pas à la longueur de la piste ou à la façon dont a été réalisée la mesure de la performance. Malgré les améliorations effectuées dans ces deux domaines, les Britanniques sont encore suspicieux. En battant tous les records américains du 50 yd au mile, Lon Myers va mettre fin à ces doutes. Il apporte ainsi la crédibilité aux athlètes américains en battant des records à la fois en Amérique et en Grande-Bretagne.

Débuts (1878)

Siège du Manhattan Athletic Club en 1889

L'Américain dispute sa première course aux Jeux du New York Athletic Club, à Mott Haven dans le Bronx, le 5 novembre 1878, organisés spécialement en l'honneur des élections présidentielles. Myers participe à deux épreuves : le 100 yd et le 440 yd. Sur la première, il bénéficie d'un d'une avance de 7 yd (environ 6,4 m). Sans expérience des compétitions et nerveux, il manque son départ et ne prend que la deuxième place, ce qui ne lui permet pas d'accéder à la finale puisque seuls les vainqueurs sont qualifiés. Sur le quart de mile, aidé par un handicap de 18 yd (environ 16,5 m), il remporte sa série en 56 s 1/4 et peut donc prendre part à la finale qu'il gagne avec près de deux mètres d'avance en 55 s. Plus tard, Myers raconte à propose de cette course qu'il « aurait pu la gagner sans avantage ».

À la recherche d'un entraîneur, il approche John Fraser, un Écossais renommé, fabricant de chaussures de sport et entraîneur. Au premier abord, Fraser est réticent à l'idée d'aider un homme toussotant et visiblement fragile, même s'il a entendu des échos favorables de sa première course. Finalement, il accepte de l'entraîner non sans s'attirer la crainte de sa femme qui est convaincue que Myers va tuer son mari en lui transmettant sa tuberculose. Cependant, même si sa mère est morte de cette maladie, Myers ne l'a jamais contractée. Apprenant cela, Myers finit par convaincre Fraser qu'il est sûr de battre tous ses adversaires la saison suivante.

Émergence (1879)

Début janvier 1879, Myers alors membre du Knickerbocker Yacht Club participe aux Jeux d'hiver en salle du New York Athletic Club, qui se tiennent au Gilmore's Garden. Il est inscrit sur 220 yd et 440 yd avec handicap. Le 3 janvier, il remporte ses séries sur les deux distances, respectivement en 27 s (avantage de 8 yd) et 57 s 1/5 (avantage de 15 yd) et se qualifie donc pour les finales. Plus tard dans la journée, lors de la finale du 220 yd, il se classe deuxième[3], un yard seulement derrière le vainqueur, après une fin de course très serrée. Le lendemain, il obtient également la deuxième place sur 440 yd, lors d'une course où lui et le vainqueur tombent à terre, épuisés par leurs efforts. Sur ces deux courses, il est chaque fois battu par des hommes à qui il laisse de longs départs (14 yd pour le 220 yd et 35 yd pour le 440 yd)[4]. Deux jours plus tard, il s'aligne au départ d'un 440 yd avec handicap au Jeux d'hiver du Knickerbocker Athletic Club. Malade et insuffisamment remis de ses efforts, Myers est éliminé dès les séries. Rétabli, il revient à la compétition le 1er mars, lors des Jeux d'hiver d'un autre club, le Scottish-American Athletic Club. Myers est inscrit pour la première fois sur 880 yd. Dans cette course sans handicap, il est entouré de dix-sept concurrents très aguerris[Note 2]. Malgré cela, il remporte la course en 2 min 13 s 1/4, avec une marge de 50 yd[5], après avoir attaqué ses adversaires dans le dernier tour.

Dans les mois qui suivent, sa santé lui fait à nouveau défaut et il est notamment contrarié par des accès de malaria. À ce propos, il remarque plus tard qu'il est malade un jour et à nouveau en forme le suivant. Il montre également un faible pour le jeu et ne résiste pas à une partie de poker, pouvant jouer toute la nuit. Il change alors de club, puisque le 4 avril, il participe aux Jeux d'hiver du Columbia College Boat Club sous les couleurs du Manhattan Athletic Club, arborant ainsi pour la première fois le célèbre diamant rouge cerise. Il est engagé sur 880 yd avec handicap, bénéficiant d'une avance de 18 yd, par rapport au détenteur du record des États-Unis Edward Merritt. Néanmoins, cet avantage ne lui permet pas d'être placé par rapport à ses adversaires. Au mois de mai suivant lors des Jeux du Jersey City Athletic Association, il a plus de succès sur cette distance qu'il enlève facilement en 2 min 08 s 1/4, abaissant sa précédente marque de cinq secondes[6] et devançant de 30 yd le deuxième. Peu de temps après, le 24 mai, il se trouve opposé pour la deuxième fois à, Edward Merritt, champion national du 440 yd en 1876 et en 1877[7]. À la surprise générale, il défait le champion américain en le dépassant dans les cent derniers yards avant de couper la ligne en 54 s[8],[9], avec 5 yd d'avance. Cette défaite suscite un vif intérêt puisque, la semaine suivante, les deux hommes se retrouvent aux dixièmes Jeux de printemps du New York Athletic Club. Contrairement à la semaine précédente où il a effectué la course en tête avant de se faire passer dans les cinquante derniers yards, Merritt décide d'attendre jusqu'au 340 yd où il accélère afin de dépasser Myers. Merritt coupe la ligne en 53 s 3/5, deux yards devant Myers[10]. Lors de cette course, Myers alors souffrant, est parti contre l'avis de ses amis, battre le record des États-Unis de la distance de 52 s 1/5, détenu par William Wilmer depuis 1878. Dominant la course sur les trois cents premiers yards, il s'effondre ensuite laissant le champ libre à Merritt qui le bat dans les cinquante derniers yards[11]. Également engagé sur 880 yd, il remporte la course en 2 min 21 s 2/5. Quelques semaines plus tard, lors des Jeux de printemps du Manhattan Athletic Club, Myers améliore son record personnel sur cette épreuve, le portant à 2 min 07 s 1/2. Le 21 juin, il court le 440 yd avec handicap dans le cadre d'une rencontre du MAC. Il remporte sa série en 56 s 1/2. Mais, lors de la finale, il n'obtient que la deuxième place, battu d'un yard par un adversaire à qui il a laissé 40 yd. Le temps de Myers 53 s est remarquable compte tenu de la piste très lente du MAC dont les lignes droites sont trop courtes et les virages trop serrés. Ce temps est alors le plus rapide du coureur américain. Une semaine plus tard, au meeting du Plainfield Athletic Club dans le New Jersey, il dispute le 100 yards et le 220 yards avec handicap. Remportant sa série et sa demi-finale sur la première épreuve, il échoue à la troisième place en finale. Sur le 220 yards, il gagne la course en 23 s 1/2. En juillet, aux Jeux du Scottish-American Athletic Club, il s'essaie sur le mile en 4 min 44 s 3/5[12]. Il manque le record américain de Merritt (4 min 43 s 3/4) de moins d'une seconde. Un duel avec William Wilmer, détenteur du record américain du 440 yd est programmé avant d'être annulé car Wilmer s'est cassé une jambe. Myers court plusieurs courses pendant le reste de l'été avant d'améliorer son record personnel sur le quart de mile, le 6 septembre aux Jeux d'automne du MAC avec 52 s 3/4. Cependant ayant ralenti dans les vingt derniers yards pour couper la ligne en marchant, il aurait dû courir 51 s 1/2 et ainsi battre le record des États-Unis.

Premier record

Le 20 septembre 1879, à New York, il participe aux Jeux d'automne du New York Athletic Club. Le travail effectué avec John Fraser semble porter ses fruits puisque Myers arrive en bonne forme. Il commence la journée en remportant sa série sur 220 yards en 24 s 1/4. La course suivante s'avère être le quart de mile qui n'a d'autre intérêt que l'aspect chronométrique. En effet dès le coup de feu, les spectateurs focalisent leur attention sur Myers tant il domine ses adversaires. Il passe en tête près le premier virage puis poursuit son effort en passant devant les tribunes. Les observateurs commencent alors à réaliser la performance que Myers est en train d'accomplir. Pourtant à 130 yd du but, Myers manque de chuter après avoir heurté la lice[13] et souffle à un officiel que sa chaussure est en train de s'enlever. Quelques mètres plus loin, il la perd définitivement[14] et semble hésiter lors des foulées suivantes avant de continuer, déterminé à battre le record du monde. Il finit donc la course avec une chaussure et un pied nu, demandant aux officiels une fois la course terminée quel est son temps. Ce temps est pris par les trois plus expérimentés chronométreurs en Amérique. Deux annoncent un temps de 49 s tandis que la troisième marque 49 s 1/5. Parmi les spectateurs, un chronomètre indique 48 s 7/8 et une demi-douzaine 49 s. Finalement le temps officiel est de 49 s 1/5. Myers vient de battre le record des États-Unis de William Wilmer ainsi que le record du monde officieux du Britannique Robert Philpot (49 s 3/5) qui date de 1871[15], temps établi sur une piste de 576 yd bénéficiant d'un dénivelé de près de deux mètres avantageant les coureurs. Les autres temps de référence étant supérieurs à 50 secondes, il est donc le premier homme à passer sous cette barrière. Il devient aussi le premier athlète à courir en moins de 49 secondes sur 400 m. Le record de Myers a la particularité d'avoir été établi sur une piste de 220 yards aux virages carrés[13] (deux tours sont donc nécessaires pour couvrir le quart de mile). Pourtant, quand la presse anglaise entend parler de la performance de Myers, elle doute de sa validité croyant que la piste utilisée est trop courte ou que les officiels n'ont pas enregistré correctement le temps. Lors du même meeting, Myers établit un nouveau record américain du 220 yd avec 22 s 3/4[14], battant le temps de référence de 22 s 7/8 qui appartient à Wilmer.

Championnats nationaux

Une semaine plus tard, lors des Championnats des États-Unis 1879, qui se déroulent pour la première fois sous l'autorité de la National Association of Amateur Athletes of America Championships ou en abrégé N4A, Myers est aligné sur trois épreuves : le 220 yd, le 440 yd et le 880 yd. Le coureur se qualifie facilement pour les finales des deux plus courtes distances, courus les matin. Lors de la finale du quart de mile, Myers enlève facilement la victoire en 52 s 2/5, battant à nouveau Edward Merritt. Sur le 880 yd, il court tranquillement avant de passer ses adversaires dans le dernier tour et de relâcher dans les 75 derniers yards. Il coupe la ligne en 2 min 01 s 2/5, ce qui constitue un nouveau record des États-Unis, plus d'une seconde plus rapide que l'ancienne marque de Merritt. Il termine la journée en ajoutant le titre national du 220 yd en 23 s 3/5, en devançant Rene LaMontagne. Ces trois victoires lui valent de recevoir une coupe en argent de la part de la célèbre maison Tiffany en tant que meilleur athlète. Il est également acclamé comme le meilleur coureur amateur en Amérique pour l'année 1879[14]. Myers termine sa saison en gagnant un 220 yd et deux 440 yd mais finissant seulement quatrième d'un 1 000 yd.

Période de domination (1880-1881)

Lon Myers

Dès l'année suivante, Lon Myers se lance de nouveaux défis. Le plus ambitieux d'entre eux est celui qui consiste à battre tous les records des États-Unis du sprint au demi-fond : « La saison prochaine, je vais battre tous les records du 100 yd au mile »[16]. Ce faisant, il veut prouver qu'il peut à la fois courir le 440 yd en moins de 50 secondes quand il veut mais qu'il peut aussi battre n'importe quel Américain sur ces distances. Ainsi en 1880, il commence à établir une série de records, qu'il ne cesse d'améliorer au cours de sa carrière.

Tentatives de records (1880)

Ainsi après avoir établi le record du monde amateur du 440 yd, Myers veut s'approprier celui du demi-mile qui est la propriété de Fred Elborough depuis 1876 avec 1 min 57 s 1/2. Pour cela, il essaie de passer sous la barre des deux minutes lors des Jeux d'hiver du MAC au Madison Square Garden le 7 février. Myers s'est entraîné en conséquence et a battu le record officieusement. Il est opposé à deux coureurs à qui il donne de l'avance. Au plus dangereux d'entre eux, un certain Manahan, il laisse 40 yd ; à l'autre 50 yd. Au coup de feu, Myers lance sa course tranquillement et passe à mi-distance en 54 s 7/8, puis rattrape ses rivaux dans la deuxième moitié du dernier tour puis passe la ligne et ralentit, hésite, visiblement désorienté et quitte la piste. Les spectateurs commencent alors à siffler exprimant leur déception. Ayant effectué plusieurs entraînements et compétitions sur des pistes de longueurs différentes et dépourvues de lignes, Myers ne se rend pas compte qu'il lui reste encore un tour à effectuer. De plus, il pense qu'il ne va pas rattraper Manahan avant le dernier tour. Myers s'est donc arrêté à un tour du but. Myers ne reprend la compétition qu'au mois de mai suivant, aux Jeux de printemps du Staten Island Athletic Club. Il décide de s'attaquer au record du monde amateur du 600 yd qui est également la propriété d'Elborough avec 1 min 14 s 3/5 depuis 1877. Pour cette course, son objectif est double : il vise à la fois les records du monde amateurs et professionnels sur 500 yd et 600 yd. Deux chronométreurs sont postés à chaque point. Il court les cinq cent premiers yards en 58 s ce qui constitue le record du monde amateur et professionnel avant de réaliser 1 min 14 s 1/2 sur 600 yd. Il manque cependant le record professionnel de l'épreuve (1 min 13 s) qui date de 1864. Suivent deux jours plus tard ceux du 300 yd et du mile aux Jeux de printemps du New York Athletic Club[17],[18]. Sur le 300 yd, un officiel se tient au 250 yd où Myers passe en 27 s 1/8, nouveau record du monde amateur. Ralentissant ensuite afin de se préserver pour le mile, le coureur américain coupe la ligne en 34 s 1/5, nouveau record des États-Unis. Pour le mile, une coupe en argent du magasin Tiffany & Co est réservée au vainqueur de la course à condition qu'il batte le record américain amateur qui est 4 min 37 s 2/5. À l'origine, la course doit réunir le détenteur de ce record, W. J. Duffy, Henry Pellat, le champion national en titre et Lon Myers, mais les deux premiers sont absents. Pendant la course, Myers est quelque peu bousculé mais parvient à rallier l'arrivée épuisé par les efforts consentis. Le temps, 4 min 29 s 1/2 est un nouveau record américain amateur. Deux temps intermédiaires, respectivement au 1 000 yd et au trois-quarts de mile ont été enregistrés : 2 min 20 s 7/8 et 3 min 18 s 1/2 qui constituent également de nouveaux records nationaux. Après cette journée, Myers repart avec cinq records, plusieurs médailles et la coupe.

Le 5 juin, il court dans le New Jersey un 220 yd en ligne droite avec handicap qu'il termine à la troisième place en 21 s 7/8. Les observateurs de l'époque soupçonnent que les chronomètres utilisés ne sont pas fiables. Cependant, on peut penser que le fait de courir en ligne droite associé à un vent fort dans le dos a pu permettre une telle performance. Quelques jours plus tard, il participe à un quart de mile avec handicap à Boston aux cinquièmes Jeux de printemps de l'Union Athletic Club. La course se déroule sur le gazon d'un stade de baseball, un anneau ovale d'une longueur d'un sixième de mile (environ 390 m), parsemé par endroit de cailloux. Partant sans avoir entendu le signal du starter, Myers se relève après quelques mètres et s'apprête à revenir au départ quand il entend le coup de feu. Il rattrape son plus proche adversaire au bout de 340 yd et est quatrième à 50 yd de l'arrivée. À ce moment-là, il marche sur une pierre qui tord ses pointes et provoque une douleur à l'aine qui lui fait renoncer au demi-mile. Cet incident perturbe sa course tant est si bien qu'il ne peut passer qu'un seul de ses trois adversaires avant l'arrivée. Les trois premiers coupent la ligne l'un derrière l'autre. Le temps donné par deux officiels est de 48 s. Myers quant à lui, est troisième en 48 s 1/4, même si certaines l'annoncent à 48 s 1/8 et ce pour 434 yd puisqu'il est parti avant le signal officiel. Malgré cela, William B. Curtis, l'un des pères de l'athlétisme amateur aux États-Unis, n'hésite pas à qualifier cette course de « quart de mile le plus remarquable jamais couru ».

Au mois de juillet il se consacre au record du monde du 880 yd. Sa première tentative intervient le 5 aux jeux d'été du MAC. Néanmoins, la pluie qui tombe ce jour-là ne lui permet pas de concrétiser cet essai. Le 10 juillet, à Elizabeth, il monte sur 1 000 yd, une course avec handicap. Myers est opposé à un seul adversaire R. A. Knight, un camarade de club, à qui il donne une avance de 75 yd. Le rattrapant au bout de 880 yd, couru en 1 min 59 s 1/4, il coupe la ligne en 2 min 18 s 4/5, battant à la fois les records amateurs et professionnels. C'est également la première fois que Myers court le demi mile en moins de deux minutes. Une semaine plus tard il s'attaque à nouveau au record du monde du demi mile, sur la piste du Manhattan Athletic Club. Aidés par des amis qui lui servent de lièvres, Myers court la distance en 1 min 56 s 1/8[19],[20]. Néanmoins ses proches ont espéré qu'il courre quelques secondes plus vite étant donné l'état de la piste. Mais confiant dans ses possibilités, Myers ne s'est pas entraîné suffisamment pour améliorer plus ce record. Ne courant pas pendant le mois de juillet, Myers renoue avec la compétition le 15 septembre en tentant de battre le record du 220 yd. Les mauvaises conditions météorologiques font échouer sa tentative et l'Américain franchit la ligne en 23 s 1/8. Trois jours plus tard aux jeux d'automne du MAC, Myers remporte sa série et la finale du 100 yd avec handicap en 10 s[20],[21], égalant ainsi le record américain que détiennent Rene LaMontagne et William Willmer. Participant aussi au 250 yd, il bat le temps de référence amateur en série et lors de la finale avec respectivement 26 s 1/2 et 26 s 1/4. Épuisé après cette dernière course, il décide de renoncer au quart de mile.

Huit titres nationaux (1880)

Le 25 septembre 1880, lors des Championnats des États-Unis, il dispute en une seule journée sept courses et ajoute à ses trois titres obtenus l'année précédente celui du 100 yd plat[20]. Courant les séries des trois plus courtes distances le matin, ayant effectué un départ lent, il remporte l'après midi son premier titre sur le 100 yd devant John Jenkins qui a dominé la course jusqu'à 10 yd du but. La course suivante est le demi mile qu'il remporte facilement en 2 min 05 s 3/5. Suit ensuite le 440 yd couru en 52 s. Lors cette course, une réclamation est portée contre Myers qui a fait trois faux départs, sans qu'elle soit entendue. Il complète son quadruplé en gagnant le 220 yd en 23 s 3/5 à nouveau devant Jenkins. Engagé également au saut en longueur, il termine quatrième du concours. Myers contribue donc pur une bonne part au titre par équipes avec 54 points contre 51 au Scottish-American Athletic Club. En outre, la performance de Mers n'a jamais été réédité bien que Jesse Owens a gagné quatre titres universitaires en 1935 et 1936. Deux jours plus tard, il dispute un 440 yd au premier meeting d'athlétisme organisé par le Manhattan Polo Association. Sans repère sur une piste d'une longueur de 640 yd, il ralentit sur les trente derniers yards coupant la ligne en 49 s 5/8.

L'Américain se rend ensuite le 2 octobre à Montréal aux Jeux d'automne du Montreal Lacrosse Club qui tiennent lieu de championnats amateurs du Canada. Engagé sur les mêmes épreuves qu'une semaine auparavant, il remporte la finale du 100 yd en 10 s sur une piste en pente descendante. Sur la distance supérieure, il remporte la course facilement en 26 s avant de montrer sa pointe de vitesse sur le 440 yd couvert en 53 s 1/2. Enfin, il conclut avec une victoire sur le demi mile. Il devient alors le premier et probablement l'unique athlète à remporter huit titres nationaux en une semaine. Poursuivant sur sa lancée, il établit le record du monde du 350 yd, le 21 octobre lors d'une réunion organisée par le Elizabeth Athletic Club[22]. Il s'essaie également aux courses de haies et établit un record des États-Unis du 440 yd « haies basses », le 21 novembre en 61 s 5/8[23] lors des séries des Jeux d'automne du Short Hills Athletic Club. En finale, il abandonne ayant encore à apprendre des courses de haies. Le lendemain, il concourt au Jeux des élections du MAC. Enlevant les deux premiers tours du 100 yd, il ne prend pas part à la finale afin de laisser leurs chances à ses trois adversaires membres du MAC. Il dispute quand même le 600 yd qu'il enlève avec 30 yd d'avance en 1 min 18 s 1/4, ayant sprinté dans les 150 derniers yards.

Voyage en Angleterre (1881)

En 1881, Lon Myers détient les records du monde amateurs du 220 yd et du 440 yd qui sont jusqu'alors la propriété des coureurs britanniques, d'où est originaire l'athlétisme moderne. Comme les Britanniques doutent de ces performances, Le Manhattan Athletic Club décide d'envoyer Myers en Angleterre concourir aux championnats nationaux qui se déroulent le 16 juillet à Birmingham. Quand les autorités anglaises ont vent de l'intention de l'Américain de défier leur athlètes, ils décident de l'inviter n'ayant pas de doute quant à sa défaite : « Laissez-le venir [...] Je suis convaincu qu'il n'y a pas un homme en Amérique qui peut se servir correctement d'un chronomètre. Cet homme Myers sera battu de la longueur de cette pièce (40 pieds) ». Malgré tout le London Athletic Club, le plus prestigieux club en Angleterre élit Myers en tant que membre honoraire, lui accordant le privilège de pouvoir s'entraîner dans leur stade de Stamford Bridge et de disposer des autres équipements. Pourtant, il appréhende ce voyage à cause des rumeurs proférées outre Atlantique et qui mettent en doute les performances américaines. Le Manhattan AC l'aide à récolter l'argent nécessaire pour entreprendre ce voyage. Pour cela, le club organise spécialement en mars des Jeux d'hiver au Madison Square Garden, qui sont un grand succès sur le plan sportif et financier[20].

Le groupe composé de Myers mais aussi d'autres athlètes du club embarquent pour l'Europe à la fin du mois de mai 1881. Myers supporte difficilement le périple rapportant au journal The Spirit of the Times avec lequel il entretient une correspondance « qu'il ne voudrait pas être marin pour un million de dollars par an. » Arrivé à Londres, de nombreuses personnes sont convaincues qu'il ne pourra pas battre un athlète britannique. Deux jours plus tard, il s'entraîne pour la première fois sur le sol anglais sous le regard de plusieurs spécialistes dont l'entraîneur Bob Rogers. Après s'être échauffé pendant une demi-heure, il demande à Rogers la longueur de la ligne droite sur laquelle il se trouve. Rogers lui répond qu'elle mesure 280 yd. Une douzaine de chronomètres sont alors installés avant que Myers ne couvre la distance en 29 s 1/2. Rogers est étonné de la facilité de Myers qui n'a pas couru au maximum de ses capacités pendant la course. Le 25 juin, il dispute sa première course en Grande-Bretagne : un 440 yd qu'il remporte en 49 s 4/5[24], ce qui constitue un nouveau record d'Angleterre de l'épreuve. Sa forme est également bonne sur 880 yd, puisqu'il bat le record du monde de l'épreuve lors d'une course à Londres le 2 juillet en 1 min 55 s 8 (1 min 56 s 0[24]). En le voyant, les anglais déclarent alors que c'est « le meilleur qu'ils ont jamais vu »[24]. Quelques jours plus tard, il abaisse à nouveau son record sur 440 yd avec 49 s 0[25]. Le 15 juillet, lors des Championnats de Grande-Bretagne (AAA Championships) à Birmingham, dans le stade Aston Lower Grounds, il améliore encore son record du monde du 440 yd et le porte 48 s 6, ce qui lui permet de décrocher le titre devant le Britannique William Phillips[13]. Intrigués par le temps réalisé par l'Américain, les officiels procèdent à la vérification de la longueur de la piste et constatent qu'il manque 1,80 m à la distance[13]. Il est ainsi le premier homme à courir en moins de 49 secondes. Le lendemain, Myers s'aligne sur le 100 yd où il se trouve encore opposé à Phillips, champion d'Angleterre amateur sur la distance. Mais au coup de feu du starter, Myers trébuche et ne parvient pas ensuite à revenir sur les autres coureurs. Il finit quatrième de sa série et n'est donc pas qualifié pour la finale. Devant affronter ensuite Walter George, ce dernier déclare forfait étant souffrant. Le 21, il court encore deux courses, un 440 yd et un 880 yd, qu'il gagne facilement face à des coureurs moins forts[26]. Après cela, Myers décide de rentrer aux États-Unis. Pendant son voyage, George a récupéré et battu le record du monde amateur du 1 000 yd en 2 min 18 s 0.

Retour aux États-Unis

Arrivé à New-York, on lui fait un accueil triomphal. Pour montrer sa reconnaissance, il améliore quelques jours après son retour le record des États-Unis du 300 yd en 31 s 1/2. Pourtant, Myers dispute cette course, après avoir été malade, et ce contre l'avis de son médecin qui lui suggère d'arrêter de courir car il risque une congestion. Cette performance lui vaut de recevoir un diamant d'une valeur de cinq cents dollars de la part de G.M.L. Sachs, dirigeant d'une manufacture de soie[27].

Inscrition au revers de l'une des deux médailles remises à Lon Myers pour son record du monde du 880 yd[28].

Myers poursuit quand même de courir et fin septembre, il remporte trois nouveaux titres lors des championnats américains : le 100 yd, le 220 yd et le 440 yd. Sur cette dernière distance, il passe encore sous les 50 secondes avec un temps de 49 s 4[7], repoussant son dauphin Walter Smith, à près de 15 yd (presque 14 m). Engagé sur le 880 yd jusqu'à la veille de la course, il décide pourtant de ne pas la disputer[29]. Le 8 octobre, lors des Jeux d'automne de l'American Athletic Club, au Manhattan Polo Association grounds[27], il réalise probablement sa meilleure performance. Frais et disposant d'une piste rapide longue de 640 yd, il s'attaque au record du monde du 1 000 yd détenu par George. Pour éviter toute remise en cause du temps par les Britanniques, l'organisation dispose une vingtaine d'officiels pourvus de chronomètres. Trop impatient, l'Américain commet un faux départ. Au deuxième coup d'envoi, il prend rapidement les commandes de la course et laisse ses cinq adversaires loin derrière lui. Passant en 1 min 55 3/5 au 880 yd, ce qui est un nouveau temps de référence sur la distance, il sait qu'il va battre le record du monde. Paraissant épuisé vers la fin, il coupe pourtant son effort cinq mètres après avoir passé la ligne. Les trois chronomètres officiels indiquent 2 min 13 s 0. Pourtant, d'après les observateurs, Myers est capable de faire beaucoup mieux. En effet, il n'y a pas de lièvres ni de concurrence lors de cette course et Lon Myers n'a donc pas été poussé dans ces derniers retranchements et puis après son faux départ, le coureur américain a pris moins de risques. Grâce à cette performance, il bat le record amateur de Walter George de cinq secondes, mais aussi le record professionnel de William Cummings de quatre secondes. Dès ce moment, les journalistes britanniques ne mettent plus en doute les temps établis par des coureurs américains et se font les défenseurs de Lon Myers. Le 15 octobre 1881, il réalise 48 s 3/4 sur 440 yd sur la piste de Philadelphie.

Nouveaux records (1882)

Le Britannique Walter George

Dès 1882, la santé de Myers commence à se détériorer, l'Américain souffrant de bronchite chronique et de catarrhe[30]. Le 30 mai, l'Américain ajoute un nouveau record du monde amateur à son palmarès en courant le 120 yd en 11 s 3/8, lors des Jeux de printemps du Scottish-American Athletic Club[31]. Aux Championnats des États-Unis en juin, il n'obtient que le titre sur 440 yd, terminant deuxième du 220 yd derrière Henry Brooks, un étudiant de Yale — non sans avoir été pénalisé d'un yard pour faux départ[32] — ce qui constitue sa première défaite dans une course sans handicap depuis deux ans[33] et troisième du 100 yd dans une course remportée par Arthur Waldron devant Samuel Derickson, tous deux membres du Manhattan Athletic Club[34]. Cette course a vraisemblablement été arrangée comme en attestent les commentaires de l'époque, les athlètes ne cherchant qu'à recueillir des points pour leur club[35]. Quelques jours plus tard, le 1er juillet, il établit un nouveau record du monde du 600 yd en 1 min 11 s 4 lors des Jeux de l'American Athletic Club au Polo Grounds de New York[36]. Il poursuit sa quête de records en repoussant celui du 800 yd à 1 min 44 s 2/5 à Williamsburg, le 16 septembre[37],[38]. Pendant cette année, Myers a eu plus de difficultés à gagner les courses avec handicap étant donnée l'avance qu'il donne à ses adversaires. Une fois parti, il doit se frayer un chemin entre les autres coureurs qui le forcent à courir à l'extérieur, l'obligeant ainsi à couvrir une plus grande distance. Qui plus est, de nombreuses courses lui sont bloquées dans plusieurs clubs, car de moins en moins de coureurs veulent l'affronter[33]. Il améliore également des records sur des distances moins conventionnelles allant du 250 yd au 800 yd[39].

Toujours affaibli par ses ennuis de santé, il accepte néanmoins de relever le défi de Walter George de passage à New York et qui consiste à s'affronter lors de trois courses : le 880 yd, le 1 320 yd (trois quart de mile) et le mile. La première rencontre entre les deux hommes se déroule le 4 novembre 1882 sur le Polo Grounds de New York où Myers impose sa supériorité en enlevant le 880 yd en 1 min 56 s 0, devançant George d'une seconde. Une semaine plus tard, l'Anglais remporte la deuxième manche de ce duel dans l'épreuve du mile en terminant avec près de 6 secondes d'avance sur son rival. L'épilogue de ce match intervient durant l'hiver 1882, sur une piste enneigée[40]. Lon Myers, affaibli par la maladie, parvient néanmoins a tenir tête au Britannique dans le trois quart de mile (1 207 m). Après un sprint final disputé par les deux hommes, George remporte finalement la course en 3 min 10 s 5 puis s'évanouit sur la ligne d'arrivée[41]. Derrière, Myers chute à quelques mètres de son but puis rampe sur le sol pour franchir la ligne, avant de perdre à son tour connaissance[41]. 130 000 spectateurs au total ont assisté à ces trois rencontres, dont 60 000 pour la dernière course[30]. Entre temps, en octobre, l'Américain a ajouté deux titres de champion du Canada à son palmarès : le 440 yd e le 880 yd[42],[43].

Saison en retrait (1883)

L'année 1883 est marquée par de nombreux accès de malaria pendant le printemps et l'été qui l'obligent à rester alité. Cependant, il parvient à participer aux Jeux de printemps du Manhattan Athletic Club en avril. Il est aligné sur le 600 yd avec handicap, laissant effectivement 25 yd d'avance à tous ses adversaires. Malgré cela, Myers réussit à remporter la course facilement en 1 min 15 s 3/5[44]. Encore souffrant, il ne se remet sur pieds qu'une dizaine de jours avant les Championnats des États-Unis. Connaissant son état de santé, les observateurs pensent qu'il va tenter d'éviter une nouvelle course contre Brooks sur le 220 yd. Pourtant, Myers est bien présent au départ. En tête pendant une bonne partie de la course, jusqu'au moment où il trébuche et tombe sur la ligne. Brooks profite de cet événement pour le passer[42]. Sur 440 yd, il conserve sa suprématie en remportant son cinquième titre consécutif. En octobre aux Championnats du Canada, il est suffisamment en forme pour gagner ces deux épreuves[42].

Controverse (1884)

En 1884, alors que ses ennuis de santé continuent, il est accusé par l'un de ses adversaires de courir en tant que professionnel. et de violer par conséquent le code amateur qui régit alors les compétitions sportives. En effet, il occupe depuis 1883 un poste rémunéré de secrétaire au Manhattan Athletic Club[45], et accepte de l'argent pour être juge d'une course ou bien écrire des articles sur le sport dans divers journaux ou magazines. Il a également remporté une pièce d'or d'une valeur de 20 $ lors d'un meeting. Bien que les accusations ont été rejetées par l'Association nationale des athlètes amateurs d'Amérique (la N4A)[46], qui supervise alors l'athlétisme amateur, l'incident a conduit à la formation de l'Amateur Athletic Union, qui a remplacé la N4A dès 1888[47].

Deuxième voyage en Angleterre

Une fois l'affaire classée, il effectue une deuxième tournée en Angleterre, voulant à nouveau participer aux Championnats britanniques. Cependant les organisateurs refusent sa participation et le champion anglais Walter George l'évite. Ayant de nombreux supporteurs acquis à sa cause en Grande-Bretagne, il établit un nouveau record du 880 yd en 1 min 55 2/5, le 7 juillet, à Birmingham. De retour aux États-Unis, il récupère, fin septembre, les titres nationaux sur 220 yd et sur 880 yd en plus de celui sur 440 yd.

Dernière saison amateure (1885)

Le 22 janvier 1885, Myers affronte un adversaire peu commun en la personne du patineur Charles Pfaff, Jr. Pour l'occasion il est équipé de pointes spéciales et doit parcourir 120 yd dont 5 yards de handicap tandis que Pfaff n'en a que 115. Au bout de 20 yd, Myers a déjà rattrapé son adversaire. Aux 80 yd, il vire en tête, profitant du vent dans le dos. Au terme de la course, il devance Pfaff de 2 mètres (environ 6 pieds) et établit un nouveau record amateur sur la distance avec 11 s 3/4. Quelques mois après, il se rend pour la dernière fois en Grande-Bretagne où il est chaleureusement accueilli par ses supporteurs britanniques. Participant aux championnats nationaux qui se déroulent à Southport, il y gagne les titres sur 440 et sur 880 yd. Revenu chez lui, il annonce son retrait de la compétition.

En 1886 et en 1887, il réussit encore à égaler son record du monde du 440 yd[48]. Sa santé se détériore de mois en mois, les médecins lui conseillent d'observer de longues périodes de repos[30].

Lon Myers (à droite) au côté d'Alfred Shrubb

Passage professionnel (1886)

Sa retraite est de courte durée puisqu'en janvier 1886, il devient professionnel afin de pouvoir se mesurer au Britannique Walter George de passage à New York. Myers a en effet accepté une offre du journal Spirit of the Times dont George est à l'origine. L'Américain garde un souvenir amer de ses deux défaites face à George en 1882. Une rencontre baptisée « Middle Distance Championship of the World » est organisée au Madison Square Garden. Les deux hommes signent un accord portant sur trois courses : le 1 000 yd, le 1 320 yd, et le mile (1 760 yd). Le vainqueur de chaque course empoche une récompense. Lors de chacune des courses, Myers laisse George imposer le rythme, restant avec lui puis utilise sa pointe de vitesse pour le dépasser vers le fin. Myers remporte ainsi les trois victoires et empoche la somme de 3 000 dollars.

Exil en Australie (1887-1888)

Après avoir vainement essayé de rencontrer d'autres athlètes professionnels tels que William Cummings ou Harry Hutchens, Lon Myers décide de partir en Australie où l'athlétisme professionnel est très populaire. Séjournant 18 mois là-bas, il connaît un certain succès mais ne menace plus de records du monde.

Une rencontre entre Walter George et Myers est organisée en Australie. Myers a gagné les deux premières course quand George décide de rentrer en Angleterre sans disputer la dernière course. Il est sans doute dégouté par les succès de Myers. Sur leurs neuf rencontres, Myers en a effectivement remporté six[49].

Reconversion

À son retour d'Australie, Myers décide de mettre un terme à sa carrière de coureur, sa santé ne lui permettant plus de continuer la pratique de l'athlétisme. Myers revient alors aux États-Unis et se fait bookmaker dans le domaine des courses hippiques, activité qui devient légale quelques temps après. Il rencontre également le succès dans ce domaine allant même jusqu'à posséder ses propres chevaux de courses. L'un d'entre eux porte le nom de Disraeli, en hommage à l'auteur et Premier ministre britannique Benjamin Disraeli. Quand ce dernier est anobli par la reine Victoria, Myers rebaptise son cheval du titre reçu par Disraeli : Lord Beaconsfield.

Le 15 février 1899, il meurt d'une pneumonie dans son domicile newyorkais, la veille de son 41e anniversaire.

Style de course

À son époque, l'Américain est décrit comme possédant « des jambes extraordinairement longues »[48], disproportionnées par rapport à taille. Ses contemporains ne tardent d'ailleurs pas à le surnommer la « machine à courir ». Montague Sherman, acteur et coureur de 440 yards à l'époque de Myers, explique les performances de l'Américain par sa capacité d'allonger sa foulée en fin de course, contrairement à tous ses rivaux : « Il le peut, car il n'a pratiquement pas de poids à porter au dessus de la ceinture [...] Quant il court on ne voit que ces deux bielles qui vont chercher le sol loin en avant d'elles et qui lui donnent une allure irréelle »[50].

Premier véritable phénomène de l'athlétisme moderne, tous les observateurs restent ébahis par ses performances. Ainsi, lors d'une de ses tournées en Angleterre, un article du Manchester News déclare « qu'il y n'avait jamais eu un homme aussi bien taillé naturellement pour la course que L.E. Myers, » tandis que le comte de Crawford a ajouté que Myers « est le seul vrai coureur qu'il a jamais vu[46]. »

Personnalité

En compétition, Myers est très apprécié par ses adversaires, étant toujours agréable. En société, il passe pour être un gentleman et un homme d'une grande moralité.

Palmarès

Pendant sa carrière amateure, Laurence Myers a remporté quinze titres aux Championnats des États-Unis. Il faut ajouter à cela dix victoires aux Championnats du Canada (dont quatre pour la seule édition 1880) et trois à ceux Grande-Bretagne[51].

Championnats des États-Unis

À l'époque, les Championnats des États-Unis se déroulent sous la bannière de la National Association of Amateur Athletes of America (N4A)[52].

Épreuve / Édition New York 1879 New York 1880 New York 1881 New York 1882 New York 1883 New York 1884
100 yd[35] 1er
10 s 2/5
1er
10 s 1/4 (RC)
3e
220 yd[32] 1er
23 s 3/5
1er
23 s 3/5
1er
23 s 1/2
2e 2e 1er
24 s 1/5
440 yd[7] 1er
52 s 2/5 (RC)
1er
52 s (RC)
1er
49 s 2/5 (RC)
1er
51 s 3/5
1er
52 s 1/8
1er
55 s 4/5
880 yd[53] 1er
2 min 01 s 3/5 (RA)
1er
2 min 04 s 3/5
1er
2 min 09 s 4/5
Longueur[54] 4e
5,83 m

Championnats de Grande-Bretagne

Lon Myers participe deux fois aux championnats de Grande-Bretagne. Lors de sa première participation en 1881, à Birmingham, il établit le record du monde du 440 yard en 48 s 6, le 15 juillet. Ce record ne sera battu qu'en 1889 par le Britannique Henry Tindall avec 48 s 5[15].

Épreuve / Édition Birmingham 1881 Southport 1885
440 yd[51] 1er
48 s 3/5 (RM)
1er
52 s 2/5
880 yd[51] 1er
2 min 01 s

Championnats du Canada

Lon Myers a remporté dix titres de champion du Canada, dont quatre titres consécutifs sur 440 yd.

Épreuve / Édition Montréal 1880 Montréal 1881 Montréal 1882 Montréal 1883
100 yd 1er
10 s
220 yd 1er
26 s
1er
24 s
440 yd 1er
53 s 1/2
1er
56 s 1/4
1er
52 s[43]
1er
58 s
880 yd 1er
2 min 21 s
1er
2 min 21 s
1er
2 min 14 s[43]

Autres victoires notables

Statistiques

Records personnels

Records personnels de Lon Myers
Épreuve Temps Lieu Date
50 yd 5 s 1/2 12 décembre 1884
60 yd[55] 6 s 2/5 New York 12 décembre 1882
75 yd 7 s 3/4 21 janvier 1881
100 yd 10 s New York 18 septembre 1880
120 yd 12 s New York 18 septembre 1880
200 yd 20 s 1/8 New York 15 septembre 1881
220 yd[56] 22 s 1/2[57] New York 15 septembre 1881
250 yd 26 s New York 3 juin 1882
300 yd 31 s 3/8 New York 22 octobre 1881
330 yd 35 s New York 22 octobre 1881
350 yd 36 s 4/5 Philadelphie 15 octobre 1881
400 yd 43 s 5/8 New York 3 juin 1882
440 yd 48 s 3/4 Philadelphie 15 octobre 1881
500 yd 58 s Staten Island 29 mai 1880
600 yd 1 min 11 s 2/5 New York 1er juillet 1882
660 yd[58] 1 min 22 s 1880
700 yd 1 min 31 s Williamsburg 16 septembre 1882
800 yd 1 min 44 s 2/5 Williamsburg 16 septembre 1882
880 yd[59] 1 min 55 s 4 Birmingham 7 juillet 1884
New York 3 octobre 1885
1 000 yd 2 min 13 s New York 8 octobre 1881
1 320 yd 3 min 13 s New York 30 novembre 1882
1 mile 4 min 27 s 3/5 New York 11 novembre 1882

Records du monde

Au cours de sa carrière, Lon Myers a battu une fois le record du monde du 220 yd[56], deux fois celui du 440 yd[15] et quatre fois celui du 880 yard[59]. De 1881 à 1889, il détient le record du monde du 440 yd. Il obtient celui du 880 yd en 1880 avant de le perdre au profit du Britannique Francis Cross en 1888. De 1881 à 1883, il possède également celui du 220 yd. Qui plus est, l'Américain est le premier homme à courir le 440 yd en moins de 50 secondes en 1879 puis en moins de 49 secondes en 1881.

Records du monde battus par Lon Myers
Épreuve Temps Lieu Date
220 yd 22 s 5 New York 15 septembre 1881
440 yd 49 s 2 New York 20 septembre 1879
48 s 6 Birmingham[Note 3] 15 juillet 1881
880 yd 1 min 56 s 2 New York 17 juillet 1880
1 min 55 s 8 Londres 2 juillet 1881
1 min 55 s 6 New York 8 octobre 1881
New York 16 septembre 1882
1 min 55 s 4 Birmingham 7 juillet 1884
New York 3 octobre 1885

Meilleures performances

Meilleurs 440 yd en moins de 50 secondes
Temps Pl. Type Compétition Lieu Date
Carrière amateure
48 s 3/5 1 en pente Championnats d'Angleterre Birmingham 16 juillet 1881
48 s 3/4 s Olympic AC Games Stenton PA 15 octobre 1881
48 s 4/5 s Tentative de record Polo Grounds 22 octobre 1881
48 s 4/5 1 hcp Civil Service Sports Lillie Bridge 6 juin 1885
49 s 3 hcp Union AC Spring Games Boston 26 juin 1880
49 s 1 en pente Moseley Harriers Birmingham 9 juillet 1881
49 s 1/5 1 NYAC Fall Games Mott Haven 20 septembre 1879
49 s 1/5 1 hcp MAC/SLH Meeting Balham 4 août 1884
49 s 1/5 1 hcp Manchester PFCC Games Manchester 23 juillet 1885
49 s 1/4 1 hcp MAC Fall Games Manhattan 15 septembre 1883
49 s 1/4 1h hcp Hull AC Games Hull 11 juillet 1885
49 s 2/5 1 Championnats NAAAA Mott Haven 24 septembre 1881
49 s 2/5 1h hcp MAC/SLH Meeting Balham 4 août 1884
49 s 2/5 1 hcp Rovers FC Blackburn 1er août 1885
49 s 2/5 3h hcp Nottingham OF Manchester 3 août 1885
49 s 2/5 1 hcp Rochdale CC Rochdale 19 août 1885
49 s 3/5 2 hcp MAC Fall Games Manhattan 30 septembre 1882
49 s 3/5 1 hcp NYAC Games Mott Haven 27 octobre 1883
49 s 3/5 1 MAC/SLH Meeting Lillie Bridge 5 juillet 1884
49 s 3/5 1 hcp North Durham CC Newcastle-on-Tyne 29 juin 1885
49 s 3/5 2 hcp Victoria AC Sports Stoke-on-Trent 5 août 1885
49 s 5/8 1 Manhattan Polo Association Polo Grounds 27 septembre 1880
49 s 4/5 1 London AC Stamford Bridge 25 juin 1885
49 s 4/5 1 Victoria AC Games Stoke-on-Trent 5 août 1884
49 s 4/5 1 hcp Hadley 10 août 1885
Carrière professionnelle
48 s 2/5 1 hcp Botany 30 mai 1888
48 s 3/5 3h hcp Botany 15 octobre 1887
48 s 2/5 1 hcp Botany 29 octobre 1887
Meilleurs 880 yd en moins d'une minute cinquante-huit secondes
Temps Pl. Type Compétition Lieu Date
Carrière amateure
1 min 55 s 2/5 1 MAC/SLH Meeting Birmingham 7 juillet 1884
1 min 55 s 2/5 1 hcp Olympic AC Games Manhattan 3 octobre 1885
1 min 55 s 3/5 + American AC Games Polo Grounds 8 octobre 1881
1 min 55 s 3/5 s Williamsburgh AC Brooklyn 16 septembre 1882
1 min 56 s 1 London AC Stamford Bridge 2 juillet 1881
1 min 56 s 1 hcp Williamsburgh AC Brooklyn 4 juillet 1882
1 min 56 s 1 hcp Pittsburgh AC Pittsburgh 3 novembre 1883
1 min 56 s 1/8 s Manhattan AC Manhattan 17 juillet 1880
1 min 56 s 1/5 + hcp MAC/SLH Meeting Birmingham 19 juillet 1884
1 min 56 s 1/4 2 hcp Blackley CC Manchester 3 août 1885
1 min 56 s 3/5 1 Myers vs George Polo Grounds 4 novembre 1882
1 min 57 s 2/5 1 hcp Rochdale CC Rochdale 19 août 1885
1 min 57 s 1/2 2 hcp NYAC Fall Games Mott Haven 9 octobre 1885
1 min 57 s 3/5 1 hcp Widnes AC Games Farnsworth 13 juin 1885
1 min 57 s 4/5 2 hcp North End FC Sports Preston 15 août 1885
Carrière professionnelle
1 min 57 s 1/5 s Schuylkill Navy AC Philadelphie 7 juin 1886

Statistiques

Tout au long de sa carrière qui s'étale de 1878 à 1888, Lon Myers a participé selon l'auteur Don Potts à 188 meetings, 377 concours et a remporté 240 victoires incluant les séries qualificatives.

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. (en) Biographie de Lon Myers On trouve les deux orthographes pour le prénom
  2. Jeux d'hiver du Scottish-American Athletic Club Le plateau du 880 yd est constitué de coureurs réputés
  3. Record du monde établi lors des championnats de Grande-Bretagne

Références

  1. Joe D. Willis and Richard G. Wettan, L. E. Myers, "World’s Greatest Runner", p.94
  2. Robert Parienté et Alain Billouin, La fabuleuse histoire de l'Athlétisme, Paris, Minerva Press, 2003, (ISBN 2830707273), p.146
  3. (en) Résultats des Jeux d'hiver du New York Athletic Club, article du New York Times daté du 4 janvier 1879
  4. (en) Résultats des Jeux d'hiver du New York Athletic Club
  5. (en) Résultats des Jeux d'hiver du Scottish-American Athletic Club, article du New York Times daté du 2 mars 1879
  6. (en) Résultats des Jeux de printemps du Jersey City Athletic Club, article du New York Times daté du 11 mai 1879
  7. a , b  et c (en) Champions des États-Unis sur 440 yd
  8. (en) Myers bat Merritt aux Jeux de printemps du Staten Island Athletic Club
  9. (en) Myers remporte le 440 yd, article du New York Times daté du 25 mai 1879
  10. (en) Merritt bat Myers aux Jeux de printemps du New York Athletic Club, article du New York Times daté du 31 mai 1879
  11. (en) Défaite de Myers face à Merritt, p.77
  12. (en) Résultats des jeux du Scottish-American Athletic Club, article du New York Times daté du 5 juillet 1879
  13. a , b , c  et d Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., p.146
  14. a , b  et c Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.97
  15. a , b  et c (en) Progression du record du monde du 440 yd, « Unofficial Progression before IAAF »
  16. Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.96
  17. Bob Wechsler, Day by day in jewish sports history, KTAV Publishing House, Inc., 2007, (ISBN 0881259691), p.152
  18. Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.97-98
  19. (en) Myers bat le record du monde du 880 yd, article du New York Times, daté du 18 juillet 1880
  20. a , b , c  et d Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.98
  21. Bob Wechsler, op. cit., p.281
  22. Bob Wechsler, op. cit., p.295
  23. Bob Wechsler, op. cit., p.306
  24. a , b  et c Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.99
  25. (en) Voyage de Myers en Angleterre en 1881, article du New York Times daté du 7 août 1881
  26. (en) Voyage de Myers en Angleterre en 1881, article du New York Times daté du 7 août 1881
  27. a  et b Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.100
  28. (en) Voyage de Myers en Angleterre en 1881, article du New York Times daté du 7 août 1881
  29. (en) Résultats des Championnats des États-Unis 1881, article du New York Times daté du 25 septembre 1881
  30. a , b  et c Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., p.147
  31. (en) Myers bat le record du 120 yd, article du New York Times daté du 31 mai 1882
  32. a  et b (en) Champions des États-Unis sur 220 yd
  33. a  et b Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.101
  34. (en) Membres du Manhattan Athletic Club
  35. a  et b (en) Champions des États-Unis sur 100 yd
  36. Bob Wechsler, op. cit., p.183
  37. Bob Wechsler, op. cit., p.260
  38. (en) Le record de Myers sur 600 yards battu, article du New York Times, daté du 24 août 1910
  39. Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.101-102
  40. Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., p.193
  41. a  et b Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., p.194
  42. a , b  et c Joe D. Willis and Richard G. Wettan, op. cit., p.102
  43. a , b  et c Bob Wechsler, op. cit., p.281
  44. (en) Myers gagne le 600 yd, article du New York Times daté du 22 avril 1883
  45. (en) Bureau du Manhattan Athletic Club (1877-1885)
  46. a  et b (en) Biographie de Lon Myers
  47. (en) Controverses au sujet de Lon Myers
  48. a  et b (fr) Myers établit son premier record du monde du 440 yd, le 20 septembre 1979
  49. (en) Informations sur les rencontres entre Lon Myers et Walter George
  50. Robert Parienté et Alain Billouin, op. cit., p.148
  51. a , b  et c (en) Champions de Grande Bretagne sur 440 yd
  52. (en) Sites des Championnats des États-Unis
  53. (en) Champions des États-Unis sur 880 yd
  54. (en) Champions des États-Unis de saut en longueur|yd}}
  55. (en) Le record de Myers sur 60 yards battu, article du New York Times daté du 19 janvier 1905
  56. a  et b (en) Progression du record du monde du 220 yd, « Unofficial Progression before IAAF »
  57. (en) Lon Myers sur usatf.org l'USA Track & Field annonce un temps de 22 s 6
  58. (en) Le record de Myers sur 660 yards battu, article du New York Times daté du 31 mai 1910
  59. a  et b (en) Progression du record du monde du 880 yd, « Unofficial Progression before IAAF »

Annexes

Bibliographie

  • (en) G. Gems, L. Borish, G. Pfister, Sports in American History: From Colonization to Globalization, Human Kinetics, 2008 (ISBN 0736056211) [1]
  • (en) Edward Seldon Sears, Running through the ages, McFarland, 2001 (ISBN 0786409711) [2]
  • (fr) Robert Parienté et Alain Billouin, La Fabuleuse Histoire de l'Athlétisme, Paris, Minerva Press 2003 (ISBN 2830707273)
  • (en) Cordner Nelson and Roberto Quercetani, The Milers, Tafnews Press, 1985, (ISBN 0911521151)
  • (en) Robert Crego, Sports and games of the 18th and 19th centuries, Greenwood Publishing Group, 2003 (ISBN 0313316104) [3]
  • (en) Bob Wechsler, Day by day in jewish sports history, KTAV Publishing House, Inc., 2007, (ISBN 0881259691) [4]
  • (en) D. H. Potts, Lon, Tafnews Press, 1993, (ISBN 0911521364)

Liens externes

  • Portail de l’athlétisme Portail de l’athlétisme
  • Portail des États-Unis Portail des États-Unis
Ce document provient de « Lon Myers ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Laurence Myers de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Laurence Leboeuf — est une actrice canadienne née le 13 décembre 1985 à Montréal (Québec, Canada). Sommaire 1 Biographie 2 Filmographie 3 Distinctions …   Wikipédia en Français

  • Laurence Leboeuf — Laurence Lebœuf (* 13. Dezember 1985 in Montreal, Québec) ist eine kanadische Schauspielerin. Laurence Charlotte Lebœuf ist die Tochter der aus Québec stammenden Schauspieler Marcel Lebœuf und Diane Lavallée. Ihre Schauspielkarriere begann 1996… …   Deutsch Wikipedia

  • Laurence Crane — (born 1961 in Oxford) is a composer.He studied composition at Nottingham University with Peter Nelson and Nigel Osborne. He now lives and works in London.He is closely associated with the ensemble Apartment House, for whom he has written two… …   Wikipedia

  • Laurence Leboeuf — Infobox actor imagesize = 150px name = Laurence Leboeuf birthname = birthdate = birth date and age|1985|12|13 location = Montreal, Quebec, Canada deathdate = deathplace = othername = yearsactive = spouse = children = homepage = Laurence Leboeuf… …   Wikipedia

  • Myers, Laurence E. — ▪ American athlete byname  Lon Myers   born Feb. 16, 1858, Richmond, Va., U.S. died Feb. 15, 1899       American all around runner who set records in every race from the 50 yard dash to the mile run. He competed for the Manhattan Athletic Club.… …   Universalium

  • Lon Myers — Pour les articles homonymes, voir Myers. Lon Myers …   Wikipédia en Français

  • Dunbar High School (Fort Myers, Florida) — Dunbar High School, Academy For Technology Excellence, Center For Math Science Location Edison avenue, Fort Myers, FL United States Information Type …   Wikipedia

  • 400 m — 400 mètres (athlétisme) 400 m …   Wikipédia en Français

  • 400 mètres — (athlétisme) 400 m …   Wikipédia en Français

  • 400 mètres (Athlétisme) — 400 m …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”