Laurent Pokou

Laurent Pokou
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Biographie
Nom	Laurent N'Dri Pokou
Nationalité	Cote d'Ivoire !Côte d'Ivoire
Naissance	10 août 1947 (1947-08-10) (64 ans) à Abidjan
Taille	1,78 m[1]
Poste	Attaquant
Parcours junior
Saisons	Club
-	USFRAN Bouaké
Parcours professionnel *
Saisons	Club	M. (B.)
1965- déc. 1973	ASEC Abidjan	- (-)
déc. 1973-1977	Stade rennais	68 (46)
1977-1978	AS Nancy-Lorraine	19 (3)
1978-1979	Stade rennais	14 (6)
1979-1980	ASEC Abidjan	- (-)
Sélections en équipe nationale **
Années	Équipe	M. (B.)
-	Côte d’Ivoire	- (-)
Équipes entraînées
Années	Équipe	Stats
1980	ASEC Abidjan
1981-	RS Anyama
* Compétitions officielles nationales et internationales. ** Matchs officiels.
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Laurent Pokou (né le 10 août 1947 à Abidjan) est un ancien footballeur international ivorien. Il fut attaquant au Stade rennais et en équipe de Côte d'Ivoire. Premier joueur professionnel à évoluer en dehors de la Côte d'Ivoire, il fut longtemps le meilleur buteur de l'histoire de la Coupe d'Afrique des Nations.

Carrière

En club

Laurent Pokou fait ses débuts de footballeur à l'USFRAN de Bouaké, à l'âge de quinze ans^[2]. Après avoir disputé une demi-finale de Coupe de Côte d'Ivoire avec son club, il tape dans l'œil de l'ASEC Abidjan, qu'il rejoint en 1965. Avec le club abidjanais, Pokou sera sacré trois fois champion et remportera la coupe nationale à six reprises. C'est cependant en sélection nationale qu'il se révélera au monde.

En décembre 1973, Pokou quitte finalement la Côte d'Ivoire pour rejoindre la France. Il devient au passage le premier footballeur ivoirien à évoluer en tant que professionnel hors des frontières de son pays natal^[3]. À la surprise générale, et malgré des approches de Marseille et de Nantes^[4], il rejoint le Stade rennais, qui a toutes les peines du monde à se maintenir en Division 1 à l'époque. Le grand artisan de sa venue est l'homme d'affaires breton François Pinault, alors membre du conseil d'administration du club^[4],[5].

Pokou ne tarde pas à briller, et marque lors de ses deux premières apparitions sous le maillot rennais, à Troyes, puis devant Lyon^[6]. Auteur de 8 buts en 14 apparitions pour sa première demi-saison rennaise, Pokou contribue au maintien de son nouveau club en D1.

Continuant sur sa lancée la saison suivante, Pokou inscrit 14 buts, s'affirme comme le meilleur buteur rennais, mais ne parvient pas à empêcher la relégation de son club en Division 2. Malgré la descente et les injonctions de la presse ivoirienne qui le somment de changer de club^[7], Pokou décide de rester en Bretagne. Les statistiques de son début de saison sont révélatrices de sa grande forme : 17 buts en l'espace de 11 matchs, dont un quadruplé et un triplé. Lors du douzième match, le 8 novembre 1975 face à Châteauroux, Pokou se blesse gravement au genou dans un choc avec le gardien local, Raymond Olejnik. Il sera absent pendant près de dix-sept mois, ne retrouvant les terrains qu'en mars 1977. Pendant son absence, le Stade rennais a retrouvé la D1, mais son retour coïncidera à une nouvelle relégation.

Sollicité par l'AS Nancy-Lorraine, Pokou rejoint la Lorraine à l'été 1977. Son passage y sera décevant. Souffrant d'un virus^[8], il ne donne pas la pleine mesure de ses moyens et ne participe que partiellement au parcours victorieux des Nancéiens en Coupe de France. De son époque lorraine, Pokou conservera des relations faites - selon ses termes - de « respect réciproque » avec Michel Platini, alors meneur de jeu de l'ASNL^[9].

Après avoir débuté la saison suivante avec Nancy, Pokou décide en septembre 1978 de revenir au Stade rennais, le « club de sa vie »^[6]. Malheureusement, ce retour est de courte durée. Le 24 décembre 1978, à l'occasion d'un match de Coupe de France disputé à Saint-Pol-de-Léon, il est expulsé pour avoir frappé et insulté M. Lopez, l'arbitre du match^[10]. À la suite de cet incident, il est suspendu pour une durée de deux ans^[10], peine qui sera réduite à six mois fermes, plus dix-huit mois avec sursis^[10]. Pokou démentira toujours avoir frappé l'arbitre de la rencontre^[11], et quittera le Stade rennais et la France à la suite de cet épisode. Il retourne alors en Côte d'Ivoire dans son ancien club de l'ASEC Abidjan, et prend sa retraite sportive à l'issue de la CAN en mars 1980^[11].

En sélection nationale

C'est en sélection nationale que Pokou réalise l'exploit qui fera une grande partie de sa renommée. Avec la Côte d'Ivoire, il sera sacré à deux reprises meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des Nations, en 1968 et en 1970, sans jamais remporter l'épreuve néanmoins (la Côte d'Ivoire échouera à la troisième place en 1968, et à la quatrième place en 1970).

En 1968 en Éthiopie, Pokou fait déjà forte impression. Il marque trois buts en poule, et inscrit un doublé en demi-finale face au Ghana. Malgré la défaite, sa performance ce jour-là lui donne le droit à un surnom. Il sera désormais « L'homme d'Asmara »^[12].

En 1970, Pokou renforcera cette formidable impression en inscrivant pas moins de cinq buts à l'Éthiopie en match de poule. Il est encore à ce jour l'unique auteur d'une telle performance lors d'une phase finale de Coupe d'Afrique des Nations^[13]. Au total, Pokou aura inscrit quatorze buts en deux éditions de la CAN, record qui aura tenu pendant 38 ans. Le 1^er février 2008, son record est battu par le Camerounais Samuel Eto'o, celui-ci ayant disputé cinq fois la compétition cependant^[13].

En 1972, Laurent Pokou aura également participé à la Coupe de l'Indépendance du Brésil au sein d'une sélection de joueurs africains^[14].

Après sa carrière de joueur

Après sa retraite sportive, Pokou devient entraîneur de l'ASEC Abidjan pour la fin de l'année 1980, avant de rejoindre en 1981 le Rio-Sports d'Anyama qu'il conduit de la troisième division ivoirienne jusqu'à la première^[15]. En parallèle, il s'investit dans une société de textiles^[11]. Après avoir dirigé divers clubs à Yamoussoukro et Abidjan, il prend définitivement ses distances avec les terrains en 1999^[11].

Depuis, « L'homme d'Asmara » a intégré la Fédération ivoirienne de football^[6] et est ambassadeur FIFA - SOS Villages d'Enfants^[16].

Le 6 avril 2009, il est victime d'un passage à tabac par les forces de police d'Abidjan lors d'un contrôle de routine^[17]. Quelques jours plus tard, le président de Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo vient en personne lui apporter son soutien^[18].

Palmarès

En tant que joueur

• Champion de Côte d'Ivoire (3) : 1970, 1972 et 1973 avec l'ASEC Abidjan
• Coupe de Côte d'Ivoire (6) : 1967, 1968, 1969, 1970, 1972 et 1973 avec l'ASEC Abidjan
• Coupe de France (1) : 1978 avec l'AS Nancy-Lorraine
• Meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des Nations (2) : 1968 et 1970

En tant qu'entraîneur

• Coupe de Côte d'Ivoire (1) : 1980 avec l'ASEC Abidjan

Citation

« Les joueurs qui m'ont le plus impressionné ? Je ne vais pas faire dans l'originalité et citer Platini, Beckenbauer, Pelé, Giresse bien sûr, mais je n'ai jamais rien vu de tel que Laurent Pokou lors d'un Rennes - Saint-Étienne le 16 mars 1974 »

— Michel Vautrot, le 2 août 1988^[19]

Références

1. ↑ Fiche de Laurent Pokou sur National-football-teams.com
2. ↑ « Laurent Pokou, "L'homme d'Asmara" », portrait sur Sport-ivoire.ci
3. ↑ Profil de Laurent Pokou sur Abidjan.net
4. ↑ ^{a et b} Claude Loire, Le Stade rennais, fleuron du football breton 1901-1991, Éditions Apogée, 1994, p.364
5. ↑ « Les années 90 : le groupe Pinault prend les commandes », Site officiel du Stade rennais FC
6. ↑ ^{a, b et c} Jacques Guyader, « Laurent Pokou : "Rennes, le club de ma vie..." », Ouest-France, 6 octobre 2009
7. ↑ Claude Loire, op. cit., p. 372
8. ↑ Récit du passage de Laurent Pokou à l'AS Nancy-Lorraine, asnlstory.com
9. ↑ Interview de Laurent Pokou par Africafoot.com, 10 juin 2004
10. ↑ ^{a, b et c} Claude Loire, op. cit., p. 386
11. ↑ ^{a, b, c et d} Gilles Verdez, « Les stars africaines au secours de Laurent Pokou », Le Parisien, 15 avril 2000
12. ↑ Du nom de l'ancienne ville éthiopienne, devenue capitale de l'Érythrée, où s'était joué le match
13. ↑ ^{a et b} « Le Roi Eto'o succède à Pokou », Fifa.com, 1^er février 2008
14. ↑ Résultats et compositions d'équipes lors de la Coupe de l'Indépendance du Brésil 1972, sur RSSSF.com
15. ↑ Claude Loire, op. cit., p.408
16. ↑ Liste des ambassadeurs FIFA - SOS Villages d'Enfants pour l'Afrique
17. ↑ « Le célèbre footballeur Laurent Pokou bastonné par la police », Afrik.com, 15 avril 2009
18. ↑ « Le chef de l'Etat apporte sa compassion à "l'homme d'Asmara" », Le Matin d'Abidjan
19. ↑ Claude Loire, op. cit., p. 431