Le Banquet (Platon)

Le Banquet (Platon)
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Le Banquet (en grec ancien Συμπόσιον, Sumpósion) est un texte de Platon écrit aux environs de 380 avant J.-C. Il est constitué principalement d’une longue série de discours portant sur la nature et les qualités de l’amour (eros). Tò sumpósion en grec est traduit traditionnellement par le Banquet ; ce terme désigne ce que l'on appelle aujourd'hui une « réception », une fête mondaine dans laquelle on boit généralement plus qu'on ne mange.

Anselm Feuerbach, Le Banquet de Platon, 2e tiers du XIXe siècle

Sommaire

Présentation

Le Banquet dans l’œuvre de Platon

Le Banquet est avec le Phèdre, un des deux dialogues de Platon où le thème majeur est l'amour. Dans ce texte, Platon fait entendre des voix différentes pour parler de l'amour.

Introduction

Le Banquet : manuscrit sur papyrus.

Dans le Banquet, les paroles des personnages ne sont pas directement retranscrites. Platon ne les rapporte pas non plus en tant que narrateur, et préfère se servir d'un intermédiaire, Apollodore. Il raconte en effet comment Apollodore vient à refaire le récit de cette soirée, en rapportant toutes les paroles importantes qui y furent échangées.

Platon écrit vers 385, mais il situe le récit d'Apollodore 16 ans auparavant, vers 404 (la Guerre du Péloponnèse, qui a opposé Sparte à Athènes, s'est achevée par la défaite d'Athènes), tandis que onze années ont passé depuis la fameuse réception de 416. Apollodore lui-même n'était pas chez l'hôte Agathon. Il tient son récit d'un autre disciple de Socrate, Aristodème, qui l'accompagnait.

La multiplication de témoins intermédiaires a pour but de signaler au lecteur que le texte qu’il lira n’est pas la retranscription exacte de la soirée, mais de l’essentiel de ce qui a été dit. Le Banquet est donc une adaptation libre et dramatiquement très élaborée d'une soirée mémorable. On peut ajouter qu'une enquête rapide sur le caractère des personnages que sont Aristodème et Apollodore en dira un peu plus sur la manière dont ils entendent jouer leur rôle d'intermédiaire entre les auditeurs et cette soirée à laquelle personne, parmi les auditeurs présents, n'a assisté.

Intermédiaire se dit en grec metaxu: Apollodore et Aristodème vont être les metaxu d'un daimon (érôs) qui est lui-même le metaxu par excellence.

Le lecteur aura soin de prendre garde que sous la forme tragi-comique, Platon fera dévoiler par les protagonistes de son dialogue les mystères d'Éros. Un des personnages présents de ce dialogue, qui va faire l'éloge du philosophe Socrate, est aussi celui qui aura eu dans sa vie à supporter l'accusation de sacrilège pour avoir mutilé les statues des Hermès. Aux révélations des mystères d'Éros, on peut donc ajouter ici les révélations sur Socrate, formulées par un politicien ivre, Alcibiade, bientôt poursuivi pour sacrilège.

Les circonstances du dialogue

Quelles circonstances donnent lieu à toutes ces paroles sur l'amour ? Le jury d’un festival a couronné la première tragédie du jeune Agathon. Pour célébrer sa victoire, Agathon organise une grande fête le soir même, qui se termine en beuverie. Le lendemain, il donne à nouveau une réception, mais plus intime, plus calme, en invitant des personnalités importantes à fêter son succès. À l'initiative de Phèdre, relayé par Eryximaque, chacun est invité à faire à son tour un éloge de l'amour, ce qui selon lui n'aurait jamais été fait. Le Banquet est donc l'histoire de cette longue nuit, où on entend se succéder ces éloges, ainsi que les discussions et les multiples incidents qui interrompent le protocole.

Les 7 personnalités

Apollodore rapporte le récit d'Aristodème, mais les personnages principaux du dialogue sont :

  1. Agathon, jeune poète couronné, disciple de Gorgias, et organisateur de la réception. Il a obtenu le premier prix au concours des Lénéennes de 416 av. J.-C. ; il s'agissait de sa toute première représentation, et c'est ce jour-là qu'il a donné le festin dont Platon s'est inspiré pour situer le Banquet. On ne sait rien de ses autres représentations, qui furent peu nombreuses, puisqu'il a quitté Athènes dès -408/-407.
  2. Pausanias, amant d'Agathon ; il fait l'éloge de l'homosexualité ; il suit son amant lorsque celui-ci quitte Athènes (-408/-407); sa sensualité est proverbiale à Athènes : il a une réputation de grossier, mais fait preuve de raffinement dans le discours.
  3. Aristophane, autre poète comique à succès.
  4. Eryximaque, médecin fils de médecin (son père s'appelle Acoumène) : érudit et pédant, organisateur du tour d'éloges d'Éros ;
  5. Socrate, accompagné de son disciple Aristodème ;
  6. Aristodème, du dème de Cydathénéon ; il cherche à imiter Socrate, son maître ; il fait preuve de mépris à l'égard de la religion officielle ;
  7. Phèdre, jeune athénien brillant et riche, fils de Pythoclès du dème de Myrrhinos, il accompagne Socrate dans l'œuvre éponyme (Phèdre) ;
  8. Alcibiade, exubérant, encore amoureux de Socrate, qui arrive sur le tard, ivre.

Plusieurs autres personnes sont présentes, mais elles n'ont pas de rôle majeur au cours de la réception.

Diotime n'est pas présente lors du banquet mais est invoquée par Socrate.

Scène de Banquet. Coupe attique, v. 480 av. J.-C. (musée du Louvre).

Chronologie

Seize ans après que cette réception eut lieu, Apollodore relate en détail, à qui veut l’entendre, tout ce qui s’est passé et dit lors de cette réunion, tel qu’il l’a appris d’Aristodème qui était présent puisqu’il accompagnait Socrate.

  1. Socrate se fait beau, il invite Aristodème à l’accompagner
  2. Socrate en retard, Aristodème arrive seul
  3. Début du repas
  4. L’arrivée tardive de Socrate, Agathon le place à sa droite
  5. À la fin du repas, rejet de l’ivresse pour une discussion réglée par Eryximaque : chacun à son tour fera l’éloge de l’amour, selon l’envie de Phèdre
  6. Le jeune Phèdre inaugure le premier éloge de l’amour (I)
  7. Plusieurs éloges non rapportés par Aristodème
  8. L’éloge de l’amour vertueux par Pausanias (II)
  9. Le hoquet d’Aristophane
  10. Eryximaque prend la parole à sa place, et fait un éloge très enflé (III)
  11. L’histoire des moitiés coupées (mythe des androgynes) par Aristophane (IV)
  12. Socrate met la pression sur Agathon et engage avec lui une discussion
  13. Phèdre rappelle la règle imposée, de parler tour à tour
  14. L’éloge de l’amour par Agathon (V)
  15. Socrate questionne Agathon sur son discours
  16. Socrate rapporte l’enseignement de Diotime (VI)
  17. Arrivée impromptue d’Alcibiade ivre
  18. Alcibiade se place entre Agathon et Socrate, couronne l’un puis l’autre
  19. Eloge de Socrate par Alcibiade (VII)
  20. Socrate convainc Agathon de se remettre à côté de lui pour qu’il fasse son éloge à son tour
  21. Arrivée impromptue d’une bande de buveurs qui sème le désordre
  22. Tous sont obligés de boire, finissent par partir ou s’endormir
  23. Au réveil d’Aristodème, le soleil est déjà levé, seuls Socrate, Aristophane et Agathon sont encore éveillés
  24. Socrate termine une discussion sur l’identité de la comédie et la tragédie avec Aristophane et Agathon qui finissent par s’endormir
  25. Socrate et Aristodème repartent
  26. Socrate ne se couchera que le soir venu

Le jeu des places musicales

Les changements successifs de places autour d'Agathon :

  • PHEDRE - - - PAUSANIAS - ARISTOPHANE - ERYXIMAQUE - AGATHON
  • PHEDRE - - - PAUSANIAS - ARISTOPHANE - ERYXIMAQUE - AGATHON - SOCRATE
  • PHEDRE - - - PAUSANIAS - ARISTOPHANE - ERYXIMAQUE - AGATHON - ALCIBIADE - SOCRATE
  • PHEDRE - - - PAUSANIAS - ARISTOPHANE - ERYXIMAQUE - ALCIBIADE - SOCRATE - AGATHON
Jeune garçon servant du vin lors d'un banquet (kylix attique, v. 460-450 av. J.-C, Musée du Louvre).

Le médecin Eryximaque organise le tour des éloges. Le jeune Phèdre en est l'initateur. Le tour commence également par lui. Il est en effet à la première place, le plus à gauche. Agathon est assis à la dernière place. Il est le plus à droite, il parlera en dernier. Aristodème qui accompagnait Socrate arrive avant lui. Agathon l’installe à côté d'Eryximaque. Socrate finit par arriver au milieu du repas et Agathon l’invite à s’asseoir juste à côté de lui. C'est désormais Socrate qui devra parler en dernier. Quand après Pausanias, vient le tour d'Aristophane, celui-ci est pris d'un hoquet. Il échange son tour avec Eryximaque, le temps que son hoquet passe. Après donc Eryximaque, puis Aristophane, puis Agathon, Socrate prend la parole pour dire le dernier éloge. Mais quand il est sur le point de terminer arrive Alcibiade ivre. Il s'assoit entre Agathon et Socrate, et sépare ainsi les deux. Il parle à son tour, et décide de faire l'éloge de Socrate. Socrate est à sa droite. Il doit à nouveau parler. Il invite Agathon à venir à sa droite pour faire son éloge. Socrate se retrouve assis entre les deux. Agathon revient à la place qui lui convient, le plus à droite. Cette dernière configuration en fait n'a pas lieu. Une bande de buveurs vient interrompre le protocole. Au lever du soleil, les seuls à ne pas encore dormir sont Agathon, Aristophane, et Socrate qui entre eux anime la discussion. Il repart après les avoir endormis, en compagnie d’Aristodème qui s’est réveillé.

Les 7 discours

Éros ailé tenant une lyre. Détail d'une amphore attique, v. 470 av. J.-C. (musée du Louvre).

Discours de Phèdre

C'est Phèdre qui prononce le premier discours.
Éros, dit-il, est un dieu important, admirable surtout par son origine : il est le plus ancien et n'a ni père ni mère. D'abord, il y eut le chaos, puis la Terre et Éros. Étant le plus ancien, il est pour nous la source des biens les plus grands, car le principe qui doit inspirer les hommes qui cherchent à vivre comme il faut, c'est l'amour. En effet, la honte est liée à l'action laide, la recherche de l'honneur est liée à l'action belle : sans cela, il n'y a ni cité, ni individu pour réaliser des grandes et belles choses. Or, si on formait une cité ou une armée avec des amants et leurs aimés, chacun rejetterait ce qui est laid, et il y aurait émulation dans la recherche de l'honneur. Combattant ensemble, ils vaincraient l'humanité entière, car toute lâcheté est impossible quand on est prêt à mourir par amour. Enfin, celui que les dieux admirent le plus et honorent, c'est le sentiment de l'aimé pour l'amant : l'amant est plus divin, inspiré par les dieux.

Discours de Pausanias

Après quelques autres discours, vient celui de Pausanias.
Selon lui, il y a en réalité plusieurs Éros ; pour lequel faire un éloge ? Il n'y a pas d'Aphrodite sans Éros ; or, il y a deux Aphrodite, donc il y a deux Éros. La plus ancienne Aphrodite, fille d'Ouranos, est la Céleste, l'autre est la vulgaire (Aphrodite Pandémos c'est-à-dire populaire). Or, une action n'est ni belle ni laide en elle-même, c'est la façon de l'accomplir qui la rend belle : donc Éros n'est pas indistinctement beau, seul est digne d'éloge celui qui incite à l'amour.

Éros vulgaire

L'Éros vulgaire aime l'aventure : il aime les femmes comme les garçons, les corps. Il recherche des partenaires peu intelligents, car seul son but lui importe. Il fait l'amour au hasard, sans se demander si son action est bonne.

L'Éros vulgaire c'est l'amour physique et superficiel en opposition à l'Aphrodite céleste qui est l'amour des âmes, l'amour pur.

Éros céleste

L'autre Éros se rattache à l'Aphrodite céleste. Celle-ci s'adresse aux garçons et n'est pas insolente. Un tel Éros inspire en effet l'amour du sexe le plus fort et le plus intelligent. Mais il faudrait des règles de conduite pour éviter les comportements intempestifs des amants vulgaires. Chez certains l'homosexualité n'est pas honteuse, mais pour d'autres, elle l'est. Pour nous, prenons en considération les trois points suivants :

  • il est plus convenable d'aimer ouvertement et d'aimer des gens de meilleure famille, de haut mérite ;
  • celui qui est amoureux doit recevoir des encouragements : s'il fait une conquête, c'est une belle chose, s'il échoue, c'est honteux ;
  • on a toute liberté d'entreprendre une conquête, et l'extravagance n'est pas dans ce cas blâmée : on admet une forme d'esclavage inacceptable dans d'autres circonstances. L'amoureux peut même ne pas tenir ses promesses : un serment d'amour n'est pas un vrai serment. L'amoureux a donc une totale liberté.

Pourtant, on fait des reproches aux aimés, on les empêche de parler à leurs amants. C'est qu'une action est belle si on se conduit comme il faut, honteuse autrement ; par exemple, céder à quelqu'un qui n'en vaut pas la peine, à l'amant vulgaire qui aime surtout le corps. Cet amant n'a pas de constance ; celui qui aime un caractère qui en vaut la peine reste un amant toute sa vie car il s'est fondu avec quelque chose de constant. La règle sera donc que l'amant poursuive et que l'aimé fuit : le temps qui passe sera en effet un excellent révélateur.
Il n'y aura donc qu'une seule voie pour l'aimé de céder de belle manière, par l'esclavage volontaire à la vertu, car si l'on accepte d'être au service de quelqu'un pour devenir meilleur, cela n'est pas honteux. L'amant et l'aimé ont alors le même but : la justice, devenir bon, être sage. Cela oblige l'amant et l'aimé à prendre soin d'eux-mêmes pour devenir vertueux. Le reste appartient à l'Aphrodite vulgaire.

Remarquons qu'Aristophane passe son tour car il a le hoquet. Il occupera donc ultérieurement la place qui ne lui revenait pas à l'origine.

Discours d'Éryximaque

Éryximaque (dont le nom signifie : celui qui combat le hoquet), médecin, reprend la distinction des deux Éros en la rapportant à son art; il est le prototype du parfait positiviste, de l'homme de science :
pour lui, la distinction des deux Éros est bonne, mais elle ne concerne pas seulement les âmes des êtres humains : cela concerne toute chose qui recherche autre chose, comme le montre la médecine. Favoriser ce qu'il y a de bon et de sain dans chaque corps est beau, et c'est cela la médecine, car elle est la science des opérations de remplissage et d'évacuation du corps que provoque Éros. En conséquence, celui qui distingue le bon Éros est un médecin accompli. Il doit savoir en outre faire apparaître l'affection et l'amour mutuels entre les choses qui sont en conflit : froid, chaud, sec, humide, etc. C'est en établissant l'amour et la concorde entre ces choses qu'Asclépios a fondé la médecine. La médecine, la gymnastique, la musique sont gouvernées par ce dieu. En musique on réalise un accord par une opposition entre l'aigu et le grave : la musique crée l'amour mutuel, dans l'ordre de l'harmonie et du rythme, c'est une science des phénomènes de l'amour.
Il faut donc partout sauvegarder l'un et l'autre amour : l'Éros bien réglé apporte l'abondance et la santé, et l'Éros de la démesure provoque de nombreuses destructions (épidémies, etc.). Le déséquilibre dans les relations frappe les animaux et les plantes. De même, dans la communication entre les dieux et les hommes, il faut établir un lien d'amour par l'observation des lois divines, ce qui est la piété.
La puissance d'Éros est universelle, et la modération et la justice donnent le bonheur et rendent possible le commerce et l'amitié.

Aristophane, n'ayant plus le hoquet, commence son discours.

Discours d'Aristophane

Les hommes ne se rendent pas compte du pouvoir d'Éros, sinon ils lui auraient élevé les temples les plus imposants. Nul dieu n'est mieux disposé à l'égard des humains.
Qu'était la nature humaine, et que lui est-il arrivé ? Notre nature était autrefois différente : il y avait trois catégories d'êtres humains, le mâle, la femelle, et l'androgyne. De plus, la forme humaine était celle d'une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages, une tête unique et quatre oreilles, deux sexes, etc. Les humains se déplaçaient en avant ou en arrière, et, pour courir, ils faisaient des révolutions sur leurs huit membres. Le mâle était un enfant du soleil, la femelle de la terre, et l'androgyne de la lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anéantir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux. Il demanda ensuite à Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure.
Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de déplacer les organes sexuels à l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes (moitiés d'androgynes) permettraient la perpétuité de la race; et les hommes qui aiment les hommes (moitiés d'un mâle), plutôt que d'accoucher de la vie, accoucheraient de l'esprit. Ces derniers sont selon Aristophane les êtres les plus accomplis, étant purement masculins.
L'implantation de l'amour dans l'être humain est donc ancienne. C'est l'amour de deux êtres qui tentent de n'en faire qu'un pour guérir la nature humaine : nous sommes la moitié d'un être humain, et nous cherchons sans cesse notre moitié, de l'autre sexe ou du même sexe que nous.
Quand nous rencontrons notre moitié, nous sommes frappés d'un sentiment d'affection et d'amour : nous refusons alors d'en être séparés. Qu'attendent-ils donc, ceux qui passent leur vie ensemble ? Ce n'est certes pas la jouissance sexuelle. C'est quelque chose que souhaite l'âme, qu'elle ne saurait exprimer ; et pourtant elle le devine : ce qu'elle souhaite, c'est se fondre le plus possible dans l'autre pour former un même être. C'est cela que nous souhaitons tous, nous transformer en un être unique. Personne ne le refuserait, car personne ne souhaite autre chose.
Le nom d'amour est donc donné à ce souhait de retrouver notre totalité, et Éros est notre guide pour découvrir les bien-aimés qui nous conviennent véritablement. Le bonheur de l'espèce humaine, c'est de retourner à son ancienne nature grâce à l'amour, c'est là notre état le meilleur. Éros nous sert en nous menant vers ce qui nous est apparenté, il soulève en nous l'espoir de rétablir notre nature et de nous donner la félicité et le bonheur.

Discours d'Agathon

Les discours précédents n'ont pas dit, selon Agathon, ce qu'est le dieu lui-même. Il faut donc expliquer sa nature pour en faire l'éloge.
Éros est le plus heureux des dieux, car il est le meilleur et le plus beau. Il est toujours jeune et fuit la vieillesse ; il est le plus jeune des dieux. Son règne est le règne de la concorde et de la paix, par opposition à l'ancienne Nécessité et aux actes violents qui en découlaient.
Il est également un dieu délicat et n'aime la compagnie que de ce qui est tendre dans les âmes. Il fuit donc les caractères durs. Sa constitution est ondoyante et harmonieuse, il possède la grâce par excellence : il vit parmi les fleurs et les parfums.
Éros exclut donc toute violence : il ne commet pas l'injustice, il ne la subit pas. Au contraire, en toute circonstance, chacun l'assiste. Il est modéré et tempérant car il domine les désirs. C'est un poète savant, créateur universel qui transforme en poète celui qu'il touche. Il a également un savoir dans la fabrication des êtres vivants, savoir qui fait naître et grandir tout ce qui vit. Dans la pratique des arts, c'est par désir et amour qu'Apollon inventa le tir à l'arc, la divination, etc. Tous les dieux sont donc des disciples d'Éros. Enfin, ce dieu nous interdit la croyance que nous sommes étrangers les uns aux autres : grâce à lui, nous appartenons à une même famille.

Ce discours est très applaudi. Socrate prend ensuite la parole.

Discours de Socrate

Éros. Détail d'une œnochoé attique, v. 430-425 av. J.-C. (Musée du Louvre).

Nature d'Éros

Pour Socrate, qui rapporte le discours de Diotime, Eros n'est pas un Dieu mais un "grand démon", c'est-à-dire un être intermédiaire entre l'homme et le divin, ayant pour charge de faire la liaison entre les deux mondes.

Le discours de Socrate a une double signification. Il est d’abord discours sur l’amour, sur l’amour sensuel et sur l’amour « spiritualisé », sur l’amour de l’Idée de la Beauté. Mais c’est aussi un discours sur le philosophe ou plus précisément sur la figure du philosophe comme amant, comme celui qui a réussi à passer de l’amour des beaux corps à l’amour de la Beauté elle-même. Mais Socrate est d'abord embarrassé. Il s'exprime avec son ironie habituelle : il croyait qu'il fallait dire la vérité sur ce dont on fait l'éloge ! Or, il comprend qu'en fait il faut lui donner de grandes qualités, même s'il ne les a pas. Il décide de parler à sa façon en s'adressant à Agathon.
Il est vrai que pour parler d'Éros, il faut en découvrir la nature. L'amour est-il amour de quelque chose ou de rien ? Il est désir de quelque chose, et s'il éprouve ce désir, c'est sans doute car il manque de ce qu'il désire, car on ne peut désirer ce qu'on possède. Éros n'est donc ni beau ni bon.
C'est à ce moment que Socrate rapporte le discours le plus platonicien du dialogue, discours où il raconte son entretien avec une prêtresse qu'il tient pour sage, Diotime, à propos d'Éros. La femme lui enseigne qu'Éros n'est pas un dieu, mais un « daïmon » (rien à voir avec nos "démons"), un être mi-homme mi-dieu : il ne dispose certainement pas des qualités qu'on lui attribue généralement, comme la beauté, puisqu'il les recherche. C'est donc un être intermédiaire. Ainsi l'amour est-il philosophe, ni sage ni ignorant, mais cherchant la connaissance.

L'amour, production dans la beauté

Enfin Diotime initie Socrate au secret d'Éros :

« l'amour est la production dans la beauté, selon le corps et selon l'esprit ».

Socrate, dans l'embarras de ne pas bien comprendre :

« Ceci demanderait un devin, lui dis-je: pour moi, je ne comprends point. »

Diotime précise :

« Eh bien, je vais m'expliquer. Oui, Socrate, tous les hommes sont féconds selon le corps et selon l'esprit; et à peine arrivés à un certain âge, notre nature demande à produire. Or elle ne peut produire dans la laideur, mais dans la beauté ; l'union de l'homme et de la femme est production : et cette production est œuvre divine; fécondation, génération, voilà ce qui fait l'immortalité de l'animal mortel. Mais ces effets ne sauraient s'accomplir dans ce qui est discordant ; or, il y a désaccord de tout ce qui est divin avec le laid; il y a accord au contraire avec le beau. Ainsi la beauté est comme la déesse de la conception et comme celle de l'enfantement. C'est pourquoi, lorsque l'être fécond s'approche de la beauté, il éprouve du contentement, il se répand dans sa joie, il engendre, il produit. Si au contraire il s'approche du laid, alors, triste et découragé, il se retire, se détourne, se contracte, il ne produit point, et porte le poids de son germe avec douleur. De là, chez tous ceux qui sont féconds et que presse le besoin de produire, cette inquiète poursuite de la beauté, qui doit les délivrer des douleurs de l'enfantement. Par conséquent, Socrate, l'objet de l'amour, ce n'est pas la beauté, comme tu l'imagines. »

Socrate questionne : « Et qu'est-ce donc?  »

Diotime précise : « C'est la génération, et la production dans la beauté »

Socrate rapporte ensuite les discussions où Diotime l'instruit sur les causes qui poussent les êtres à l'amour.

Tous les êtres mortels cherchent à se perpétuer ; leur seul moyen, c'est la naissance.

La reproduction physique est l'expression la plus immédiate de ce désir d'immortalité :

« Ceux qui sont féconds selon le corps, préfèrent s'adresser aux femmes, et leur manière d'être amoureux c'est de procréer des enfants pour s'assurer l'immortalité ».

Mais il existe aussi les productions de l'esprit.

« il en est qui sont plus féconds d'esprit que de corps, pour les choses qu'il appartient à l'esprit de produire. Or, qu'appartient-il à l'esprit de produire? La sagesse et les vertus, qui doivent leur naissance aux poètes, et généralement à tous les artistes doués du génie de l'invention. Mais la plus haute et la plus belle de toutes les sagesses est celle qui établit l'ordre et les lois dans les cités et les sociétés humaines : elle se nomme prudence et justice ».

Il y a un chemin initiatique de l'amour. À chaque âge, sa recherche de beauté et la production qui en résulte.

« Elle continua en ces termes : Celui qui veut s'y prendre comme il convient, doit, dès son jeune âge, commencer par rechercher les beaux corps. D'abord, s'il est bien dirigé, il doit n'en aimer qu'un seul, et là concevoir et enfanter de beaux discours. Ensuite il doit reconnaître que la beauté qui réside dans un corps est sœur de la beauté qui réside dans les autres. Et s'il est juste de rechercher ce qui est beau en général, notre homme serait bien peu sensé de ne point envisager la beauté de tous les corps comme une seule et même chose. Une fois pénétré de cette pensée, il doit faire profession d'aimer tous les beaux corps, et dépouiller toute passion exclusive, qu'il doit dédaigner et regarder comme une petitesse. Après cela, il doit considérer la beauté de l'âme comme bien plus relevée que celle du corps, de sorte qu'une âme belle, d'ailleurs accompagnée de peu d'agréments extérieurs, suffise pour attirer son amour et ses soins, et pour qu'il se plaise à y enfanter les discours qui sont le plus propres à rendre la jeunesse meilleure. Par là il sera amené à considérer le beau dans les actions des hommes et dans les lois, et à voir que la beauté morale est partout de la même nature; alors il apprendra à regarder la beauté physique comme peu de chose. De la sphère de l'action il devra passer à celle de l'intelligence et contempler la beauté des sciences; ainsi arrivé à une vue plus étendue de la beauté, libre de l'esclavage et des étroites pensées du servile amant de la beauté de tel jeune garçon ou de tel homme ou de telle action particulière, lancé sur l'océan de la beauté, et tout entier à ce spectacle, il enfante avec une inépuisable fécondité les pensées et les discours les plus magnifiques et les plus sublimes de la philosophie ; jusqu'à ce que, grandi et affermi dans ces régions supérieures, il n'aperçoive plus qu'une science, celle du beau dont il me reste a parler. »

« Celui qui dans les mystères de l'amour s'est avancé jusqu'au point où nous en sommes par une contemplation progressive et bien conduite, parvenu au dernier degré de l'initiation, verra tout-à-coup apparaître à ses regards une beauté merveilleuse, celle, ô Socrate, qui est la fin de tous ses travaux précédents : beauté éternelle, non engendrée et non périssable »

« Quand de ces beautés inférieures on s'est élevé, par un amour bien entendu des jeunes gens, jusqu'à la beauté parfaite, et qu'on commence à l'entrevoir, on n'est pas loin du but de l'amour. En effet, le vrai chemin de l'amour, qu'on l'ait trouvé soi-même ou qu'on y soit guidé par un autre, c'est de commencer par les beautés d'ici-bas, et les yeux attachés sur la beauté suprême, de s'y élever sans cesse en passant pour ainsi dire par tous les degrés de l'échelle, d'un seul beau corps à deux, de deux à tous les autres, des beaux corps aux beaux sentiments, des beaux sentiments aux belles connaissances, jusqu'à ce que, de connaissances en connaissances, on arrive à la connaissance par excellence, qui n'a d'autre objet que le beau lui-même, et qu'on finisse par le connaître tel qu'il est en soi »

« Je le demande, quelle ne serait pas la destinée d'un mortel à qui il serait donné de contempler le beau sans mélange, dans sa pureté et simplicité, non plus revêtu de 318 chairs et de couleurs humaines, et de tous ces vains agréments condamnés à périr, à qui il serait donné de voir face à face, sous sa forme unique, la beauté divine ! Penses-tu qu'il eût à se plaindre de son partage celui qui, dirigeant ses regards sur un tel objet, s'attacherait à sa contemplation et à son commerce? Et n'est-ce pas seulement en contemplant la beauté éternelle avec le seul organe par lequel elle soit visible, qu'il pourra y enfanter et y produire, non des images de vertus, parce que ce n'est pas à des images qu'il s'attache, mais des vertus réelles et vraies, parce que c'est la vérité seule qu'il aime? Or c'est à celui qui enfante la véritable vertu et qui la nourrit, qu'il appartient d'être chéri de Dieu ; c'est à lui plus qu'à tout autre homme qu'il appartient d'être immortel. »

Arrivée et discours d'Alcibiade

Buste d'Alcibiade idéalisé (copie romaine d'un original grec, musée du Capitole, Rome).

Soudain, les convives entendirent un grand bruit à la porte extérieure. On y frappait à coups redoublés, la voix de jeunes gens pris de vin et d'une joueuse de flute se fit entendre. C'est Alcibiade qui survint, ivre mort. Agathon l'invita à s'assoir entre lui et Socrate. Chose étrange, il ignora la présence de Socrate, bien qu'il se fut assis juste à ses côtés. Quand, soudain, au détour d'une remarque, il s'exclame :

« — Par Hercule ! qu'est ceci ? Quoi, Socrate, te voilà encore ici à l'affût pour me surprendre en réapparaissant au moment où je m'y attends le moins ! »

Socrate, inquiet : « — Au secours, Agathon! s'écria Socrate. L'amour de cet homme n'est pas pour moi un médiocre embarras, je t'assure. Depuis l'époque où j'ai commencé à l'aimer, je ne puis plus me permettre de regarder un beau garçon ni de causer avec lui sans que, dans sa fureur jalouse, il ne vienne me faire mille scènes extravagantes, m'injuriant, et s'abstenant à peine de porter les mains sur moi. Ainsi, prends garde qu'ici même il ne se laisse aller à quelque excès de ce genre, et tâche de nous raccommoder ensemble, ou bien protège-moi s'il veut se porter à quelque violence ; car il m'épouvante en vérité avec sa folie et ses emportements d'amour.  »

Alcibiade, pourtant ivre, redemanda à boire, non dans des verres, mais dans des vases. Les convives insistèrent pour qu'il fasse à son tour son éloge sur l'Amour. Il argua qu'en présence de Socrate, il ne pouvait faire l'éloge de quiconque, qu'il soit dieu ou bien homme, sans risque : Socrate « voudra me battre » déclara-t-il. Ainsi, plutôt que de faire l'éloge de l'Amour, il fait accepter l'idée qu'il puisse faire l'éloge de Socrate.

Son discours fut contradictoire. Socrate, pour lui, « ressemble particulièrement au satyre Marsyas », « es un effronté railleur », mais simultanément, dît-il « — je vous attesterais avec serment l'effet extraordinaire que ses discours m'ont fait et me font encore. En l'écoutant, je sens palpiter mon cœur plus fortement que si j'étais agité de la manie dansante des corybantes, ses paroles font couler mes larmes, et j'en vois un grand nombre d'autres ressentir les mêmes émotions. ». Il admet se sentir en position de faiblesse vis-à-vis de Socrate : « — Pour lui seul dans le monde, j'ai éprouvé ce dont on ne me croirait guère capable, de la honte en présence d'un autre homme : or il est en effet le seul devant qui je rougisse. J'ai la conscience de ne pouvoir rien opposer à ses conseils, et pourtant de n'avoir pas la force, quand je l'ai quitté, de résister à l'entraînement de la popularité ; je le fuis donc ; mais quand je le revois, j'ai honte d'avoir si mal tenu ma promesse, et souvent j'aimerais mieux, je crois, qu'il ne fut pas au monde, et cependant si cela arrivait, je suis bien convaincu que j'en serais plus malheureux encore ; de sorte que je ne sais comment faire avec cet homme-là. ».

Alcibiade semblait être fou d'amour pour Socrate. Il déclara avoir vainement tenté de le séduire dans le passé, mais que Socrate s'y était toujours refusé, ce qui était outrageant à ses yeux. Puis, il fit alors un sublime éloge de Socrate.

Alcibiade est dans un état intermédiaire, à la fois admiratif de Socrate, mais aussi avec un grand ressentiment à son égard. Il est dans la position de celui qui éprouve le malheur de l'amour déçu, mais qui conserve l'espoir d'arriver à ses fins; il souffre, fait des reproches, mais y croit toujours.

« Alcibiade ayant cessé de parler, on se mit à rire de sa franchise, et de ce qu'il paraissait encore épris de Socrate ».

Son éloge du philosophe n'avait-il pour but que de tenter de séduire Socrate?

Socrate réagit : « — Je soupçonne, Alcibiade, dit-il, que tu as été sobre aujourd'hui; sans quoi tu n'aurais jamais si habilement tourné autour de ton sujet en t'efforçant de nous donner le change sur le vrai motif qui t'a fait dire toutes ces belles choses, et que tu n'as touché qu'incidemment là fin de ton discours : comme si l'unique dessein qui t'a fait parler n'était pas de nous brouiller, Agathon et moi, en prétendant, comme tu le fais, que je dois t'aimer et n'en point aimer d'autre, et qu'Agathon ne doit pas avoir d'autre amant que toi. Mais l'artifice ne t'a point réussi; et on voit ce que signifiaient ton drame satirique et tes Silènes. Ainsi, mon cher Agathon, tâchons qu'il ne gagne rien à toutes ces manœuvres, et fais en sorte que personne ne nous puisse détacher l'un de l'autre. »

La feinte est éventée. À noter que Socrate sous-entend qu'Alcibiade est fort coutumier de la boisson, ce qui le rend fréquemment malhabile. Est-ce étonnant pour quelqu'un qui ne parvient pas à tourner la page d'un amour déçu ? Alcibiade se détruirait-il lui-même à persister dans sa recherche à satisfaire cet amour manifestement impossible ? Détruirait-il même ainsi, en importunant sans cesse Socrate, tout possibilité de satisfaction de cet amour à l'avenir ? Ce malheur n'alimenterait-il pas toujours plus sa déchéance ? Plus Alcibiade harcèle Socrate, plus il est repoussé, mais comme plus il est repoussé, plus son malheur grandit, et que plus son malheur grandit, plus il harcèle Socrate...

« — En vérité, dit Agathon, je crois que tu as raison, Socrate; et justement il est venu se placer entre toi et moi pour nous séparer, j'en suis sûr. Mais il n'y gagnera rien, car je vais à l'instant me placer à côté de toi. »

Mais Alcibiade de continuer ses manœuvres pour parvenir à ses fins. Et Socrate et Agathon de s'en défendre...

Ce petit jeu est interrompu par l'arrivée chez Agathon d'une foule joyeuse. C'est la fin du banquet ; il se termine en beuverie. Le matin, Agathon, Aristophane et Socrate discutent de l'art de la tragédie. Agathon et Aristophane finissent par s'endormir. Socrate s'en va, passe tranquillement sa journée et rentre chez lui le soir se reposer.

Les traductions du Banquet

Marsile Ficin grâce à sa traduction en latin fait connaître l'œuvre qui est diffusée dans toute l'Europe au 16e siècle.

La lecture de Platon connaît un renouveau au 20e siècle, notamment en France. On délaisse toutes les lectures trop partiales, notamment platoniciennes ou néo-platoniciennes, pour ne négliger aucun aspect (littéraire, dramatique, social, politique, historique) d'une œuvre très riche.

Après la traduction très utilisée par Chambry dans les années 1960, vient notamment celle de Luc Brisson en 1998.

Notes et références


Bibliographie

  • Allan Bloom. L'Amour et l'Amitié. Traduction française par Pierre Manent de Love and Friendship. De Fallois, 1996. Édition en poche Biblio-Essais, 2003. 821 pages. Le chapitre qui forme le commentaire du Banquet de Platon occupe les pages 641-814.
  • Brunet, Roland, « Vin et Philosophie : le Banquet de Platon. Esquisse d'une sympotique platonicienne », Le Vin des historiens , 1990, p. 21-48
  • Marsile Ficin, "commentarium in convivium Platonis, de amore". Les belles lettres, 2002. Édition bilingue Français et Latin. Commentaire de chaque discours du Banquet, vu sous un angle néo-Platonicien. C'est un classique chez les commentateurs de Platon.
  • Jacques Lacan, « Le ressort de l’amour. Un commentaire du Banquet de Platon » in Le Séminaire VIII : Le transfert (1960-61), éditions du Seuil, 1991.
  • Platon, Plato's Symposium. Chicago University Press, 2001. Édition par Seth Benardete du texte du Banquet de Platon (en anglais). Cette édition comporte le texte de Bloom L'Échelle de l'Amour (paru originellement dans Love & Friendship) et un texte de Benardete publié antérieurement en allemand par le Carl Friedrich von Siemens Stiftung de Munich.
  • Léon Robin, La théorie platonicienne de l'amour. Paris, Presses Universitaires de France, 1933. Réédition 1964. 189 pages. Il s'agit d'une analyse du Lysis, du Banquet et du Phèdre.
  • Stanley Rosen. Plato's Symposium. Yale University Press, 1968. Réédition par Saint Augustine's Books, South Bend, Indiana (U.S.A.), 1999. XXXVII-362 pages. (ISBN 1-890318-64-7) (En anglais)
  • George Steiner, "La Nuit du Banquet", entretien avec François L'Yvonnet, préface à l'édition bilingue du Banquet dans les "Classiques en poche", no 100, Les Belles-Lettres, 2010.
  • Leo Strauss, On Plato's Symposium. University of Chicago Press, 2003. 320 pages. (ISBN 0226776867). Il s'agit de la transcription du cours que LS fit en 1959 à Chicago sur le Banquet de Platon. Ce volume a été traduit en français et publié par O. Sedeyn aux Éditions de l'Éclat, 2006. 334 pages. (ISBN 2-84162-105-7).

Livres-audio

Lien interne

  • Le Banquet : téléfilm de Marco Ferreri adapté du Banquet

Lien externe

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Voir aussi


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