Le parti de gauche (France)

Le parti de gauche (France)

Parti de gauche (France)

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Parti de gauche
Logo du Parti de gauche (France).png 
Président du Bureau national Jean-Luc Mélenchon
Fondation 1er février 2009[1]
Disparition {{{disparition}}}
Siège 63, avenue de la République
75011 Paris
Délégué général François Delapierre
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Présidents du groupe
au Sénat {{{Sénat}}}
à l'Assemblée {{{Assemblée}}}
au Parlement européen {{{ParlementEuropéen}}}
Représentation du parti
Députés
Sénateurs
Députés européens
Idéologie Socialisme,
écologisme,
républicanisme,
anticapitalisme[2]
Affiliation européenne {{{européenne}}}
Affiliation internationale {{{internationale}}}
Couleurs Rouge
Site Web www.lepartidegauche.fr
voir aussi

Constitution française
Politique de la France
Gouvernement français
Président français
Partis politiques français
Élections en France

Le Parti de gauche (PG) est un parti politique français fondé le 1er février 2009 et dont la création avait été annoncée par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez le 12 novembre 2008[3], après leur départ du Parti socialiste (PS) cinq jours plus tôt[4], c'est-à-dire le lendemain du vote des militants sur les motions pour le congrès de Reims.

Sommaire

Orientation politique

Jean Jaurès, référence de la pensée socialiste selon le Parti de gauche.

Le PG est un parti de gauche au sens classique, se référant à l'analyse marxiste avec l'objectif de l'adapter aux réalités contemporaines. Il se présente comme l'héritier de l'expérience des luttes féministes, antiracistes, écologistes et altermondialistes et promeut le « dépassement » du capitalisme par une méthode (la « révolution par les urnes ») respectueuse des institutions démocratiques. Il met en avant les impératifs sociaux et écologiques, qu'il relie ensemble dans le concept de « planification écologique ». Le Parti de gauche se définit ainsi comme un parti politique d'éducation populaire, « ouvert et démocratique », « alliant réflexion et action », « unitaire et fédérateur », internationaliste et « de perspective européenne »[5].

Le PG met la crise économique sur le compte du système capitaliste, qu'il estime en outre être de plus en plus dangereux. Il prône donc un « renversement politique » et affirme qu'une « autre voie » est possible. Le PG ambitionne de devenir majoritaire, en s'appuyant sur une mobilisation massive, populaire et citoyenne, pour ensuite prendre des responsabilités gouvernementales afin d'appliquer un programme républicain de rupture avec la domination du capitalisme. Il veut agir « en faveur de l'implication citoyenne à tous les niveaux de la vie sociale, dans la protestation comme dans l'action gouvernementale »[6]. Soucieux de « reformuler l'idéal socialiste pour tourner la page du capitalisme », il propose à ce titre un juste partage des richesses, une réhabilitation de la souveraineté populaire qu'il qualifie d'exigence républicaine, le « dépassement » du système capitaliste et celui du modèle productiviste en inventant un « alterdéveloppement ». Il souhaite atteindre ces objectifs en s'attelant à trois tâches : faire face à la droite, rassembler « l'autre gauche » pour gagner les élections et devenir à terme « un parti pour réinventer la gauche ». Le PG propose donc d'organiser ce qu'il qualifie de « travail programmatique » autour de cinq axes[2].

  • Faire face à « l'urgence sociale » en redéfinissant ce qui doit revenir sous contrôle public et en inversant l'ordre du partage des richesses entre le capital et le travail sous toutes ses formes.
  • Faire face à « l'urgence environnementale » en installant la planification écologique pour engager une transition vers un modèle d'alterdéveloppement.
  • Faire face à « l'urgence démocratique » pour réaliser la refondation républicaine et laïque des institutions et de la société française afin d'inventer la société de ce que Jean Jaurès appelait « la démocratie jusqu'au bout ».
  • Faire face à « l'urgence européenne » en tournant la page du « modèle de construction libérale de l'Europe dont le Traité de Lisbonne est la règle du jeu antidémocratique et antisociale ».
  • Faire face à « l'urgence économique, sociale et écologique planétaires », en démocratisant les institutions des Nations Unies, en reconnaissant « la supériorité des normes sociales et environnementales » et en réorientant les politiques de coopération, notamment.

Le Parti de gauche propose également 29 « mesures d'urgence » pour faire face à la crise économique. Ces mesures ont pour objet de combattre les licenciements et les délocalisations, de faire reculer la précarité du travail et la précarité sociale, d'augmenter le pouvoir d'achat et de modifier le partage des richesses, de développer l'emploi et d'amorcer un alterdéveloppement, d'instaurer une maîtrise publique du système financier afin de contrer la spéculation et de maîtriser le développement[7].

Organisation interne

Animé par la volonté de porter des orientations politiques et un fonctionnement « novateurs et originaux », en particulier en matière de démocratie et de culture populaire, le PG se veut ouvert à la diversité des expériences de ses militants. Ses statuts[6] déclarent à ce titre que le PG « ne veut pas de chapelles, de culte du chef ou de domination des spécialistes de la politique » et qu'il a vocation à devenir « un parti organisé pour être efficace qui n'épuise pas son énergie dans des luttes internes ». Se définissant comme « accueillant », « ouvert et démocratique », le PG, en tant que parti d'éducation populaire, demande à chacun de ses membres d'être « en veille et en formation politiques permanentes et d'aider les autres à acquérir cette formation ». Il entend consacrer l'énergie que lui insufflent ses militants à son engagement « dans la vie associative, syndicale, intellectuelle et culturelle de la société ».

Adhérents et structures locales

L'adhésion au Parti de gauche est ouverte à toute personne qui ne soit pas déjà membre d'un parti politique. Chaque adhérent est tenu de se maintenir à jour de cotisation, cotisation proportionnelle à son niveau de revenus. À partir de 2010, il faudra être adhérent depuis au moins deux mois pour prendre part aux votes et investitures internes[6].

Les adhérents du Parti de gauche se réunissent en « comités », chaque comité correspondant à une circonscription législative. Par souci pratique, les comités peuvent aussi regrouper plusieurs circonscriptions ou, à l'inverse, une partie seulement d'une circonscription, avec approbation de la coordination départementale. Dans tous les cas, chaque comité doit compter au moins cinq adhérents s'il veut prendre part aux activités décisionnelles du Parti de gauche. Le comité est tenu de se réunir au moins dix fois par an, et élit en son sein, au scrutin majoritaire plurinominal à un tour, un trésorier, un secrétaire chargé de l'animation et deux correspondants à la coordination départementale[6].

Les comités peuvent se subdiviser en « cercles », comprenant au moins cinq et pas plus de neuf adhérents. Les cercles sont constitués sur la base du lieu d'habitation ou du lieu de travail. Chaque cercle élit en son sein un responsable, chargé d'organiser ses réunions et activités. Les responsables de cercle coordonnent entre eux et avec le secrétaire de comité leurs activités militantes[6].

Tous les comités locaux d'un même département participent à une «coordination départementale». Chargée d'impulser l'activité militante au niveau des comités et de les lier aux activités et décisions des instances nationales, elle est constituée de représentants élus de chaque comité du département et d'adhérents du département élus en charge de certaines tâches transversales. Chaque comité élit en son sein deux délégués, à parité homme/femme, à la coordination, auxquels ils faut adjoindre d'autres délégués en fonction du nombre d'adhérents du comité. Lorsqu'une coordination départementale réunit plus de vingt membres, elle peut se doter d'un secrétariat élu en son sein. La coordination départementale représente le Parti de gauche dans le département auprès des organisations politiques et syndicales avec lesquelles le PG interagit[6].

Les adhérents chargés des tâches transversales (site internet, matériel, etc) sont élus par l'ensemble des adhérents du département réunis en « Assemblée générale ». Cette dernière procède également à l'investiture des candidats du PG aux élections ayant lieu dans le département, ainsi qu'à l'élection des membres du Conseil national (voir ci-après). Dans tous les cas de figure, et ce quelle que soit l'instance concernée, les élections internes et investitures aux élections se font par vote à bulletin secret. Les votes sur des résolutions ou des textes politiques se font à main levée[6].

Instances nationales

Les comités du Parti de gauche sont représentés au sein du « Conseil national » (CN), instance délibérative habilitée à discuter des rapports proposés par le Bureau national et les commissions thématiques. Ses membres sont élus pour un mandat de huit mois en Assemblée générale départementale des adhérents, à raison de deux délégués par tranche de cinquante adhérents, en respectant la parité homme/femme. Le CN se réunit au moins trois fois par an sur convocation du Bureau national[6].

Le Bureau national (BN) du Parti de gauche est constitué de cinquante membres, élus à parité homme/femme par des délégués des adhérents réunis en « congrès », dans le cadre d'un système électoral mixte, avec prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Cette instance dispose d'un pouvoir décisionnel, et doit rendre compte de son action devant le Conseil national. Le BN se réunit au moins huit fois par an, et chacun de ses membres doit s'impliquer dans au moins une des commissions du PG[6].

Une fois constitué, le BN élit en son sein le « Secrétariat national » (SN), constitué de vingt-deux secrétaires nationaux, tous responsables d'une tâche organisationnelle (trésorerie, propagande, élus, etc.) ou d'un thème politique précis (mouvement social, international, économie, etc). Le SN se réunit toutes les semaines et est doté d'un pouvoir décisionnel sur la base de l'orientation fixée par le BN lors de sa dernière réunion[6].

Le BN organise enfin des commissions thématiques, ouvertes à tous les adhérents. Elles débattent de sujets prédéfinis et doivent présenter un rapport, fruit de ces débats, devant le CN au moins une fois par an. Des commissions fonctionnelles sont chargées d'assister les différents secrétaires nationaux dans leur tâche. À la demande des adhérents, une « commission démocratie interne », chargée de recenser les éventuels dysfonctionnements constatés au cours de la période transitoire et de formuler des propositions pour y remédier, a été mise en place[6].

Les instances nationales élaborent le programme et les statuts du PG, qui sont par la suite validés par le congrès après amendements par les comités. Le congrès est constitué de délégués des comités élus en leur sein. Le nombre de délégués varie en fonction du nombre d'adhérents du comité[6].

Les secrétaires nationaux du PG sont actuellement :

  • Personnes ressources, Hayat Dhalfa
  • Élus, Marc Dolez
  • Coordination, Helen Duclos
  • Éducation populaire, Audrey Galland
  • International, Raquel Garrido
  • Économie, Jacques Généreux
  • Protection sociale, Jeannick Le Lagadec
  • Développement du PG, Pascale Le Neouannic
  • Combat écologique, Corinne Morel Darleux
  • Renouveau civique, Marie Perret
  • Libertés, Franck Pupunat
  • Secrétaire du SN, Robert Spizzichino
  • Trésorière, Marie Pierre Oprandi
  • Planification écologique, Elodie Vaxelaire

Histoire

La scission du Parti socialiste

Article détaillé : Congrès de Reims.
Jean-Luc Mélenchon, co-fondateur du Parti de gauche.

Le PG est issu d'une scission du Parti socialiste (PS) opérée durant le congrès de Reims, sur la base de divergences sur la ligne politique à adopter. Le 7 novembre 2008 a lieu, dans le cadre de ce congrès, le vote des militants socialistes pour départager les différentes motions et définir ainsi la ligne politique du PS. Les courants animés par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, respectivement Trait d'union et Forces militantes, font alors partie de la motion C, conduite par Benoît Hamon et qui rassemble pour la première fois tous les courants de l'aile gauche du PS. Elle n'obtient que 18,52 % des suffrages, les militants plébiscitant les trois motions issues de la majorité sortante[8]. L'aile gauche du PS voit son score diminuer de moitié par rapport au congrès précédent : les motions conduites par Laurent Fabius et par le Nouveau Parti socialiste avaient alors capitalisé 45 % des suffrages militants[9]. S'estimant marginalisés, MM. Mélenchon et Dolez font part de leur intention de quitter le parti immédiatement après la publication des résultats.

Ils justifient leur choix par le fait que ce vote traduit une très large victoire de la majorité sortante, qui emporte 80 % des suffrages et, parmi elles, de celle prônant l'alliance au centre (motion E soutenue par Ségolène Royal et la majeure partie des courants et personnalités de l'aile droite du PS, arrivée en tête avec 29 % des voix)[4]. Se jugeant trop éloignés de cette ligne politique qu'ils ont toujours dénoncée, et estimant qu'elle est devenue majoritaire au sein de leur parti, ils décident, « par fidélité à leurs engagements » et dans un souci d'indépendance d'action, de quitter le PS, pour créer un nouveau mouvement « sans concession face à la droite »[10]. Ils appellent dans la foulée « à la constitution d'un front de forces de gauche pour les élections européennes »[11]. Un site Internet provisoire destiné à promouvoir leur initiative, « Ça suffit comme ça », est très rapidement mis en place. Leur appel trouve dès le lendemain un écho favorable auprès du Parti communiste français qui, par la voix du député européen Francis Wurtz, leur propose une union pour créer un « Front progressiste européen »[12], conformément à l'appel lancé par le PCF dès le 24 octobre[13].

Création du Parti de gauche

Structuration du futur parti et meeting de lancement

De gauche à droite, au premier rang, François Delapierre, Jean-Luc Mélenchon et Oskar Lafontaine lors du premier meeting de lancement.

MM. Mélenchon et Dolez annoncent officiellement le 12 novembre 2008 la création du Parti de gauche dont le congrès fondateur devait à l'origine avoir lieu 7 février 2009[1]. Lors d'une conférence de presse, ils affirment vouloir prendre pour modèle le parti allemand Die Linke (« La Gauche »)[4], fondé en 2005 par des scissionnistes du Parti social-démocrate d'Allemagne et les ex-communistes d'Allemagne de l'est, qui connaît un succès électoral grandissant. Pour la République sociale (PRS), association fondée en mai 2004 par Jean-Luc Mélenchon en dehors du PS et Forces militantes, rejoints par le syndicaliste Claude Debons et le parti MARS-Gauche républicaine, présidé par Éric Coquerel, s'investissent pleinement dans la fondation du nouveau parti[14]. Le site officiel du PG est lancé dans la même journée. Dans les journées suivantes, le PG est rejoint par plusieurs élus locaux, notamment de l'Essonne et des Hauts-de-Seine et par deux conseillers de Paris. D'autres personnalités issues du Mouvement des citoyens (MDC) font également part de leur intérêt pour le nouveau parti, comme le député Jacques Desallangre ou l'ancien député Pierre Carassus. Le 18 novembre, le PG et le Parti communiste français (PCF) forment une alliance en vue des européennes, le « Front de gauche », qu'ils veulent ouvert à toutes les formations politiques de gauche qui se sont opposées à la ratification du défunt Traité constitutionnel européen.

Le 22 novembre, suite aux résultats du second tour de l'élection du premier secrétaire du PS, le Parti de gauche reçoit le soutien de nouveaux socialistes démissionnaires. Ainsi Franck Pupunat, dirigeant du Mouvement Utopia, annonce qu'il rejoint, à titre personnel, le Parti de gauche[15], accompagné par plusieurs autres animateurs de ce courant[16], de même que Jacques Généreux[17], économiste, membre du Conseil national du PS et du courant NPS. Au cours de la semaine suivante, le député-maire divers gauche de Tergnier (Aisne) Jacques Desallangre et le sénateur MRC de la Loire-Atlantique François Autain rallient le PG[18], qui dispose alors de deux députés et de deux sénateurs. Le Mouvement de la gauche progressiste, parti politique actif dans la Sarthe, annonce au même moment son intention de participer à la fondation du Parti de gauche. Au Sénat et à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez quittent les groupes parlementaires socialistes pour rejoindre des groupes plus à gauche (respectivement CRC-SPG et GDR).

Public au meeting de lancement.

Un premier meeting de lancement a eu lieu le 29 novembre, en présence du co-président de Die Linke Oskar Lafontaine, dans le gymnase de l'Île-des-Vannes, situé sur le territoire communal de L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)[19]. L'évènement a rassemblé entre un millier, selon la journaliste de l'AFP dépêchée sur place (qui aurait volontairement sous-estimé l'affluence réelle en raison d'une frustration selon le PG[20]), et plus de 3 000 personnes selon les organisateurs. Se sont succédé à la tribune les membres fondateurs du parti, M. Lafontaine, ainsi que l'ambassadrice de Bolivie en France, porteuse d'un message de soutiens du président Evo Morales[21], ou encore le cinéaste Robert Guédiguian[22]. Lors de son discours de clôture, Jean-Luc Mélenchon a exhorté les écologistes de gauche à rejoindre la coalition du « Front de gauche » plutôt que celle d'« Europe Écologie » en vue des européennes, a confirmé la stratégie d'alliance avec le PCF et a annoncé qu'une rencontre était prévue avec Olivier Besancenot[21]. Il présente également le PG comme un parti aspirant à gouverner sur la base d'une nouvelle majorité à gauche[23].

Attaché à l'idée du dialogue avec les différentes organisations politiques de la gauche de transformation et les syndicats, le PG envoie des délégations à la rencontre d'un certain nombre de partis politiques et d'organisations syndicales entre novembre 2008 et janvier 2009[24].

Le 24 janvier 2009, le PG tient son premier forum sur la planification écologique au Sénat, en présence d'Hervé Kempf et de Martine Billard. Les conclusions des débats qui y eurent lieu ont été la base pour la rédaction d'un texte présenté au congrès constitutif de la semaine suivante, et pose les fondations du volet écologique du programme du PG qui sera élaboré lors du congrès de l'automne.

Congrès constitutif

Marc Dolez à la tribune du Congrès constitutif du PG.

Le premier congrès du Parti de gauche s'est tenu à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) du 30 janvier au 1er février 2009. Il devait initialement avoir lieu une semaine plus tard, mais a finalement été avancé pour ne pas avoir lieu en même temps que le congrès fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, avec lequel des négociations en vue d'une alliance pour les élections européennes étaient encore en cours[25]. Ce congrès de « l'urgence » était consacré à « la réponse à la crise qui s'aggrave et à la préparation des élections européennes ». Il a permis la constitution effective du PG en parti politique organisé. Les quelques 600 délégués des différents comités (chaque comité correspondant à une circonscription législative) ont débattu des mesures d'urgence pour répondre à la crise économique, des statuts du PG, de l'orientation qu'il doit prendre jusqu'à son congrès programmatique de l'automne 2009 et de la stratégie à adopter pour les élections européennes de 2009. Les principaux amendements apportés par les différents comités aux textes qui leur étaient proposés ont été soumis aux suffrages des délégués. Le projet de texte d'orientation et le texte relatif à l'organisation des élections européennes ont été approuvés à la quasi-unanimité. Les mesures d'urgences proposées par le PG pour remédier à la crise économique ainsi que les statuts du nouveau parti ont été longuement débattus, richement amendés et finalement très largement approuvés par les délégués.

Plusieurs représentants des partis et organisations politiques invités à rejoindre le front de gauche étaient présents, notamment Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, longuement ovationnée[26]. Des représentants de partis politiques d'autres pays étaient aussi présents. Les délégués du Parti socialiste unifié du Venezuela et du parti allemand Die Linke ont notamment été très chaleureusement accueillis. Le congrès a pris fin après un discours de Jean-Luc Mélenchon appelant à élargir autant que possible le Front de gauche, en particulier au NPA. Le prochain congrès, consacré au programme, se tiendra à l'horizon de l'automne 2009[25].

Le « Front de gauche » et les élections européennes

Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, lors d'un meeting du Front de gauche au Zénith de Paris le 8 mars 2009.

Le 18 novembre 2008, à l'occasion d'une rencontre avec le Parti communiste français (PCF), les deux partis ont officiellement annoncé leur alliance, qu'ils qualifient de « partenariat », dans le cadre d'un « front de gauche pour une autre Europe démocratique et sociale, contre la ratification du Traité de Lisbonne et les traités européens actuels ». Ils précisent que ce front est ouvert « à tous les partis qui se sont engagés dans la bataille du « non » de gauche contre le projet de Traité Constitutionnel Européen », appelant le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement et Les Alternatifs à rejoindre leur coalition[27].

La proposition du Front de gauche a été un premier temps favorablement accueillie par les Alternatifs et la CNCU, les premiers rejetant finalement l'hypothèse de leur participation au Front de gauche au terme d'une consultation interne, et le seconds préférant ne prendre position que dans le cadre de la Fédération pour une alternative sociale et écologique dont ils sont membres. Le Parti ouvrier indépendant a finalement décidé de ne pas prendre part à ces élections, tandis que Lutte ouvrière a déposé ses propres listes. Aucun accord n'ayant été trouvé avec le NPA, celui-ci ne fera pas parti du Front de gauche, mais sa minorité, menée par Christian Picquet et son nouveau parti, la Gauche unitaire, est désormais partie intégrante du Front de gauche. Le MRC, en désaccord sur la nature de la construction européenne et qui souhaitait étendre le Front de gauche au Parti socialiste, ce que le PG et le PCF refusent compte tenu du fait que le PS soutient la ratification du Traité de Lisbonne, a finalement refusé l'alliance.

Le Front de gauche pour changer d'Europe, initialement formé par le PCF et le PG, sera au final composé, en plus de ces deux partis, de la Gauche unitaire, de dissidents du MRC rassemblés au sein de l'organisation République et Socialisme, ainsi que de plusieurs groupements locaux comme l'Alternative démocratie socialisme (ADS) dans le centre et de plusieurs personnalités indépendantes. C'est devant 6 000 personnes, au Zénith de Paris, que la campagne nationale des élections européennes a officiellement été lancée. Le Front de gauche réalise un score national de 6,05 % des suffrages exprimés (6,47 % si l'on inclut la liste de l'Alliance des Outre-mers soutenue par le FG), et fait élire quatre de ses candidats (cinq en incluant l'Outre-mer), dont Jean-Luc Mélenchon, élu dans la circonscription Sud-Ouest, avec un score de 8,15 % des voix.

Situation actuelle

Le Parti de gauche n'a pas encore fixé la date de son prochain congrès, qu'il qualifie de congrès fondateur, mais prévoit néanmoins de l'organiser d'ici à la fin de l'année 2009[28]. Le voulant ouvert et en capacité d'opérer un dépassement, le PG appelle ses comités à co-organiser ce congrès avec toutes les organisations et personnalités isolées susceptibles de l'intégrer[29].

Les instances nationales du PG ont définit la stratégie du parti pour les mois à venir[30] : constitution d'un front permanent de tous les partis de la gauche anticapitaliste, dans les luttes comme dans les urnes, incluant la formation de listes de rassemblement aussi larges que possible aux premiers tours des élections régionales de 2010. Il s'adresse à ce titre à ses partenaires de coalition lors des élections européennes, à savoir le Parti communiste, la Gauche unitaire et République & Socialisme, mais aussi à d'autres partenaires potentiels, comme le NPA, les Alternatifs, les groupements écologistes de gauche et le MRC. Le PG souhaite faire en sorte que ces listes de large rassemblement obtiennent des scores supérieurs à ceux des listes menées par le Parti socialiste, pour inverser le rapport de force au sein de toute la gauche. Dans le cas contraire, le PG se dit ouvert à l'idée d'une fusion avec les listes menées par le Parti socialiste, à condition qu'elles ne comprennent pas de représentants du MoDem.

Le 8 juillet 2009, lors d'une conférence de presse commune avec Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, Martine Billard, l'une des quatre députés des Verts, a annoncé qu'elle quittait son parti pour se rapprocher du PG[31]. Critiquant « cette évolution au centre que subissent les Verts avec Europe Écologie », elle appelle « les écologistes qui se reconnaissent dans l'antilibéralisme et dans l'antiproductivisme à participer collectivement » au congrès programmatique du Parti de gauche, qui doit se tenir à la fin de l'année. Elle annonce dans le même temps le ralliement de plusieurs autres militants des verts ainsi que celui du journaliste Paul Ariès[32].

Personnalités

Jacques Généreux, secrétaire national à l'économie.

Élus

Malgré sa constitution récente le PG compte des élus à tous les échelons électoraux[35] :

  • deux conseillers de Paris, Alexis Corbière (élu du 12e arrondissement) et Danielle Simonnet (élue du 20e) qui siègent au "Groupe communiste et élus du Parti de Gauche" ;
  • plusieurs conseillers généraux et régionaux, un groupe s'est même constitué au sein du Conseil régional de Rhône-Alpes avec quatre membres (ou apparentés) ainsi qu'au Conseil général de l'Essonne avec trois membres. En Île-de-France, les trois conseillers régionaux sont membres du groupe « communiste, Alternative citoyenne, républicain et Parti de gauche » (CACRPG).

Le Parti de Gauche dirige également neuf communes de plus de 3 500 habitants : Othis et Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), Crosne et Viry-Chatillon (Essonne), Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), Grabels (Hérault), Tergnier (Aisne), Vizille (Isère) et Grigny (Rhône) et une communauté d'agglomération : la Communauté d'agglomération Les Lacs de l'Essonne (Essonne).

Projets homonymes

Plusieurs projets de création de parti politique en France, jamais réalisés, ont utilisé un nom similaire :

  • Dominique Voynet avait appelé à une organisation confédérale de toute la gauche, nouveau parti dont elle suggérait qu'il s'appelle simplement « La Gauche » ;
  • le « Parti de la Gauche », appelé de leurs vœux par Jean-Pierre Chevènement et Marie-Noëlle Lienemann le 8 septembre 2008, devait confédérer les formations politiques de la gauche. Paul Quilès et Lienemann, animateurs de l'association Gauche avenir, s'étaient exprimés auparavant dans le même sens[36].

Notes et références

  1. a  et b « Congrès fondateur du Parti de gauche », sur l'agenda du Parti de gauche.
  2. a  et b « Texte d'orientation adopté par le congrès constituant », sur le site du Parti de gauche
  3. « Mélenchon rêve de peser à la gauche de la gauche », Le Figaro, 12 novembre 2008.
  4. a , b  et c « Ça suffit comme ça ! », communiqué de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, sur le site du Parti de gauche.
  5. Extraits du ocument présentant le Parti de gauche à destination des adhérents potentiels, page 3, repris par le « Guide de l'adhésion au Parti de gauche », page 7
  6. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k  et l « Statuts transitoires du PG adoptés par le congrès constituant », sur le site du Parti de gauche
  7. « Face à la crise, il faut résolument changer de cap! Les 29 mesures du Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche
  8. « Réunion entre Delanoë, Aubry et Hamon », Le Nouvel Observateur, 14 novembre 2008.
  9. Résultats du congrès du Mans du Parti socialiste, sur le site de la section de Metz du Parti socialiste.
  10. « Jean-Luc Mélenchon quitte le PS », Le Figaro, 7 novembre 2008.
  11. « Jean-Luc Mélenchon quitte le PS », Le Monde, 7 novembre 2008.
  12. « Le PCF tend la main à Mélenchon et Dolez », Le JDD, 8 novembre 2008.
  13. « Résolution du Conseil National pour les élections européennes », sur le site du Parti communiste français.
  14. Annonce de la création du Parti de gauche, sur le site officiel du parti.
  15. « Pupunat quitte le PS pour Mélenchon », Le Figaro, 22 novembre 2008
  16. Michel Soudais, « Les animateurs d’Utopia quittent le PS », 22 novembre 2008, Politis
  17. « Pourquoi je quitte le PS », sur le blog de Jacques Généreux.
  18. « Deux parlementaires supplémentaires rejoignent le Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche.
  19. « Dernière minute! », sur le site du Parti de gauche.
  20. « L’intoxiqueuse », sur le site du Parti de gauche.
  21. a  et b Rosalie Lucas, « Mélenchon fait sa révolution », 31 novembre 2008, Le Parisien
  22. « Un lancement réussi pour le Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche.
  23. « Mélenchon à la recherche d'une nouvelle majorité de gauche pour gouverner », Le Monde, 29 novembre 2008.
  24. « Le front est en marche », « Compte rendu officiel de la rencontre entre le Parti de Gauche et le Parti ouvrier indépendant », « Compte rendu de la rencontre entre le parti de Gauche et le secrétariat de la coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU) », sur le site du Parti de gauche
  25. a  et b « Deux Congrès pour le PG en 2009 », sur le site du Parti de gauche
  26. « Marie-George Buffet ovationnée », article de L'Humanité du lundi 2 février 2009, p. 11.
  27. « Une rencontre dynamisante et stimulante », sur le site du Parti de gauche.
  28. PARIS (AFP), « Le Parti de gauche prépare un congrès "fondateur" pour fin 2009 »
  29. « Savoir se dépasser », sur le site du Parti de gauche
  30. « Déclaration du Conseil National du Parti de Gauche », 16 juin 2009, sur le site du Parti de gauche
  31. « Pourquoi je démissionne des Verts », sur le blog de Martine Billard
  32. a , b  et c AFP, « Europe Ecologie: Billard démissionne des Verts et se rapproche de Mélenchon », 08/07/09
  33. Maurice Charrier rejoint le Front de gauche, Le Progrès, 29 mai 2009
  34. « Meeting de lancement, discours de Robert Guédiguian » sur le site national du Parti de gauche
  35. « Ils soutiennent le Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche.
  36. Revue de presse, sur le site « Pour le parti de la gauche ».

Voir aussi

Liens génériques

Liens externes


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