Massis

Massis

Henri Massis

Henri Massis, né à Paris le 21 mars 1886 et mort à Paris le 16 avril 1970, est un essayiste français, critique littéraire et historien de la littérature[1].

Sommaire

Éléments biographiques

Un critique littéraire de la Droite catholique

Après des études de philosophie, il publie à 19 ans son premier ouvrage de critique littéraire, Comment Émile Zola composait ses romans. Anti-dreyfusard, nationaliste et revanchard, Massis est très tôt attiré par Charles Maurras et l'Action française. Fervent polémiste, il stigmatise la diffusion de la culture allemande à la Sorbonne et le déclin de la culture classique (enquête avec Alfred de Tarde sous le pseudonyme d'Agathon) ; il se montre également critique envers la jeune génération de l'avant-guerre qui fait bon marché, à ses yeux, de la morale chrétienne et des traditions.

Durant les années 1920, Massis renouvelle ce type de critique à propos des écrivains de son temps comme André Gide ou Romain Rolland. Au premier il reproche, notamment, ses mœurs « sataniques » et ses attaques contre l'institution familiale (Nourritures terrestres) ; il dénonce le penchant socialiste du second et voit en lui un traître qui pactise avec « l'ennemi ». Comme pour ses confrères de l'Action française, la germanophobie de Massis lui fait condamner - logiquement - le régime hitlérien (Chefs, 1939). Dans le même ouvrage, il publie la transcription d'un entretien qu'il a eu avec Benito Mussolini et il se prononce en faveur de la doctrine fasciste. Il manifeste également son appui à Salazar, dont les idées sont proches de celles de Maurras.

Journaliste sous l'Occupation

Massis s'est longuement consacré au journalisme. Il a fait ses débuts à L'Opinion avant d'être rédacteur en chef à la Revue universelle de 1920 à 1936, puis directeur de ce même journal de 1936 à 1944. La revue s'installe à Vichy en 1940 et y défend la collaboration.

Sous l'Occupation, il est membre du Conseil national mis en place par Vichy. Il fonde la Revue universelle avec l'historien maurrassien Jacques Bainville. Après la Seconde Guerre mondiale, il se consacre en particulier à des études biographiques, s'intéressant entre autres à Renan, Barrès, Proust et Salazar. Le 19 mai 1960, il est élu membre de l'Académie française.

Un écrivain antimoderniste

Massis fut un témoin engagé des bouleversements sociaux et politiques de la France du XXe siècle. En homme de droite, catholique et antimoderniste, il a pris part à de nombreux débats de son temps en se démarquant du pangermanisme, du protestantisme et de l'engouement pour le communisme. Loin du modernisme littéraire, il garde la mémoire d'écrivains qui sont restés dans l'ombre de Proust et du surréalisme, tels que Ernest Psichari et Jacques Rivière. Ses témoignages sur Barrès et Maurras sont de précieux documents pour la compréhension de la genèse des idées de droite après l'affaire Dreyfus.

Œuvres

  • Comment Émile Zola composait ses romans, 1905.
  • Le Puits de Pyrrhon, 1907.
  • La Pensée de Maurice Barrès, 1909.
  • Agathon (et Alfred de Tarde) L'Esprit de la nouvelle Sorbonne, 1911.
  • Agathon (et Alfred de Tarde) Les Jeunes Gens d'aujourd'hui, 1913.
  • Romain Rolland contre la France, 1915.
  • Luther prophète du germanisme, 1915.
  • La Vie d'Ernest Psichari, 1916.— Réédité en 2008, à la suite du Voyage du centurion d'Ernest Psichari (Paris, Éditions Saint-Lubin (ISBN 9782917302026)).
  • Impressions de guerre, 1916.
  • Le Sacrifice (1914-1916), 1917.
  • La Trahison de Constantin, 1920.
  • Jérusalem le Jeudi-Saint de 1918, 1921.
  • Jugements I : Renan, France, Barrès, 1923.
  • Jugements II : André Gide, Romain Rolland, Georges Duhamel, Julien Benda, les chapelles littéraires, 1924.
  • De Lorette à Jérusalem, 1924.
  • Le Réalisme de Pascal, 1924.
  • Jacques Rivière, 1925.
  • En marge de "Jugements", 1927.
  • Réflexions sur l'art du roman, 1927.
  • Défense de l'Occident, 1927.
  • Avant-postes, 1928.
  • Évocations. Souvenirs (1905-1911), 1931.
  • Dix ans après, 1932.
  • Débats, 3 vol., 1934.
  • Les Cadets de l'Alcazar, 1936.
  • Notre ami Psichari, 1936.
  • Le Drame de Marcel Proust, 1937.
  • L'Honneur de servir, 1937.
  • Chefs. Les Dictateurs et nous, 1939.
  • La Guerre de trente ans (1909-1939), 1940.
  • Les Idées restent, 1941.
  • La Prière de Lyautey, 1942.
  • Découverte de la Russie, 1944.
  • D'André Gide à Marcel Proust, 1948.
  • Allemagne d'hier et d'après-demain, 1949.
  • Portrait de M. Renan, 1949
  • Maurras et notre temps, 2 vol, 1951.
  • L'Occident et son destin, 1956.
  • Visage des idées, 1958.
  • À contre-courant, 1958.
  • L'Europe en question, 1958.
  • De l'homme à Dieu, 1959.
  • Salazar face à face, 1961.
  • Maurras et notre temps, éd. définitive et augmentée, 1961.
  • Barrès et nous, suivi d’une correspondance inédite (1906-1923), 1962.
  • Au long d'une vie, 1967.
  • Préface: "Robert Brasillach" en: R. B.: Œuvres complètes Vol XII. Au Club de l'honnête homme, 1964, p. X - XVI

Voir aussi

Pour un parti de l'intelligence (manifeste rédigé par Henri Massis en 1919)

Références

  1. selon le site de l'Académie Française: [1]

Liens externes


Précédé par
Georges Grente
Fauteuil 32 de l’Académie française
1960-1970
Suivi par
Georges Izard
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