Relations entre l'Allemagne et la France

Relations entre l'Allemagne et la France
Relations entre l'Allemagne et la France
Drapeau de l'Allemagne
Drapeau de la France
Allemagne et France
     Allemagne
     France
Ambassades
Ambassade d'Allemagne en France
  Ambassadeur Reinhard Schäfers
  Adresse 13/15, avenue Franklin-D.-Roosevelt
75008 Paris
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Ambassade de France en Allemagne
  Ambassadeur Bernard de Montferrand
  Adresse Pariser Platz 5
10117 Berlin
  http://www.botschaft-frankreich.de
Frontière
Frontière entre l'Allemagne et la France
  Longueur 451 km
Rencontres sportives
Football 23
Rugby à XV 15

Monument représentant Charles de Gaulle et Konrad Adenauer
Monument représentant Charles de Gaulle et Konrad Adenauer

L'article des relations franco-allemandes concerne l'ensemble des relations bilatérales entre la France et l'Allemagne de la naissance du nationalisme allemand (~1806) jusqu'à aujourd'hui.

Durant le haut Moyen Âge, les territoires actuels de la France et de l'Allemagne appartenaient au même empire carolingien. L'empire de Charlemagne a été divisé entre ses trois petits-fils par le traité de Verdun en 843 : Francie occidentale, Francie orientale et Lotharingie (royaume central). Alors que la Lotharingie s'effondre rapidement et devient un enjeu entre les deux nouveaux royaumes, la Francie occidentale devient la France, et la Francie orientale, l’Allemagne.

Le pouvoir central décline dans les deux royaumes et un nouveau système social se développe : la féodalité où le pouvoir souverain est exercé localement par les seigneurs.

Les deux États évoluent différemment : en France, le pouvoir central reprend son importance et la monarchie française, qui devient absolue, s'attache à rassembler les provinces françaises. À l'inverse, en Allemagne, le pouvoir central continue à s'affaisser, la monarchie devient élective et les micro-principautés se multiplient.

Á la veille de la Révolution française, la France est un pays puissant et moderne mais le pouvoir de la monarchie absolue de droit divin y est contesté ; l'Allemagne, quant à elle, est composée d'une multitude de petites monarchies vaguement rassemblées au sein d'une institution féodale, le Saint-Empire romain germanique, largement dominée par l'Autriche des Habsbourg et, dans une moindre mesure, par la Prusse.

Avec la Révolution française, le conflit franco-allemand devient un conflit idéologique. Les révolutionnaires considèrent que la France doit atteindre ses « frontières naturelles » jusqu'au Rhin. En réaction, le nationalisme allemand naissant cherche l'unification politique des différents États du Saint Empire et revendique les territoires supposés allemands, y compris l'Alsace et la Moselle. Ce conflit culturel et géopolitique autour du Rhin est, en partie, à l'origine des guerres franco-allemandes.

Les relations franco-allemandes se sont apaisées depuis la Seconde Guerre mondiale, prenant même la forme d'une amitié franco-allemande.

Sommaire

De la fondation du premier Reich à sa dissolution (962 - 1806)

Fondation de la France et de l'Allemagne

Expansion de l'Empire franc de 481 à 814.

Les territoires qui forment aujourd’hui la France et l'Allemagne furent progressivement réunis par les Francs. Ce vaste empire atteignit son apogée sous Charlemagne, mais s’écroula à la mort de son héritier, Louis le Pieux. À la mort de ce dernier, en 840 son fils aîné Lothaire s'arroge sa succession. Ses deux cadets, Louis le Germanique et Charles le Chauve, s'allient et battent leur frère et demi-frère aîné à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye en 841. En 842 ils renforcent leur alliance par le Serment de Strasbourg. Lothaire finit par céder et signe avec ses frères le traité de Verdun[1].

En août 843[2], par le traité dit de Verdun, les trois petits-fils de Charlemagne se partagent les territoires de l'empire[3] que ce dernier avait fondé :

Le partage de Verdun en 843.

Ce partage « des quatre fleuves » (Meuse, Escaut, Rhône et Rhin), soulève des problèmes quant aux langues parlées dans les différents États : des populations de langue romane se trouvent dans une entité germanique (Wallons), et inversement, la Flandre, de langue germanique, se trouve rattachée à la future France[4]. De même dans les déplacements au sein des États (il faut près de trois semaines pour rallier Rome à Aix-la-Chapelle).

« Ce traité de hasard a déterminé tout le destin de l'Europe. En effet, par suite de la faiblesse de nos derniers Carolingiens puis de nos premiers Capétiens, les rois de Germanie purent annexer sans grande difficulté toute la fameuse zone médiane, à savoir en 880, la Lotharingie, puis en 1034, le royaume d'Arles, sans parler de l'Italie que leur livrait juridiquement leur accession au trône impérial »

— René Grousset

La Francie médiane disparaît rapidement. Dès 855, par le traité de Prüm, elle est partagée entre les trois fils de l'empereur : Louis II a la partie sud, le royaume d'Italie, Lothaire II a la Lotharingie partie nord et Charles le centre, le royaume de Provence.

À la mort de Charles de Provence en 863, ses possessions sont partagées entre ses deux frères. Après la mort de Lothaire II (869), la Lotharingie est séparée entre ses oncles Louis le Germanique et Charles le Chauve (traité de Meerssen, 870). En 875, Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, récupère le royaume d'Italie suite à la mort de son neveu Louis II. En 879, c'est Charles le Gros, roi de Francie orientale, qui récupère l'Italie. En 880, par le traité de Ribemont, Louis III et Carloman II, petits-fils de Charles le Chauve, abandonnent la Lotharingie au roi de Germanie Louis II le Jeune. Par ce traité, la Francie occidentale retrouve approximativement les frontières qui avaient été fixées au traité de Verdun.


Rivalités Franco-Habsbourgeoises

L'empire européen de Charles Quint (Castille, Aragon, Bourgogne et Autriche) encerclant le Royaume de France.

Depuis la fin du Moyen-Âge, la maison de Habsbourg, suivant la devise de son pays, l'Autriche, Bella gerant alii, tu felix Austria, nube! (« Les autres font la guerre, toi, heureuse Autriche, tu te maries ») s'était constitué un vaste territoire par une politique de mariage ambitieuse.

Sous Charles Quint de Habsbourg, ces possessions formaient un Empire regroupant pour l'essentiel l'Autriche, les Pays-Bas méridionaux, l'Espagne et son empire colonial. Par ailleurs, les Habsbourg dominait le Saint-Empire, à tel point que cette monarchie, théoriquement élective, se transmetait en réalité de père en fils au sein de la dynastie des Habsbourg. Ainsi tous les empereurs germanique de 1452 à 1740 furent des Habsbourg.

Cet empire, sur lequel le soleil "ne se couchait jamais", encerclait la France au Sud (Espagne), au Nord (Pays-Bas) et à l'Est (Franche-Comté). La France considérait cet encerclement comme une menace permanente et conduisit plusieurs guerres au cours des siècles suivant, pour briser cet isolement. Les diverses guerres d'Italie ne permirent pas de renverser cette situation. En revanche, la guerre de Trente Ans fut sans aucun doute plus significative, dévastant une grande partie de l'Allemagne et façonnant une nouvelle carte politique de l'Europe plus favorable à la France.

À partir du Traité de Münster qui scelle la fin de cette guerre en 1648 et, plus encore, du traité des Pyrénées en 1659, la puissance de l'Espagne habsbourgeoise commença a décliné. Quant à la France, elle devint la puissance prédominante en Europe.

Après la mort du dernier Habsbourg espagnol, Charles II, en 1700, Louis XIV de France soutena la montée de son petit-fils Philippe sur le trône d'Espagne, ce qui entraîna la guerre de Succession d'Espagne. Avec le traité d'Utrecht qui mit fin à la guerre, Louis réussi à installer la dynastie des Bourbons en Espagne, qui devint désormais une puissance de second rang, mais qui permit de briser l'encerclement de la France par les Habsbourg.

Il fallut attendre 1756 et la guerre de Sept Ans pour que France et Autriche s'allie contre la montée en puissance de la Prusse. Cette alliance fut scellée plus tard avec le mariage de la princesse autrichienne Marie-Antoinette d'Autriche au Dauphin, le futur roi Louis XVI.

De la Révolution française au Second Reich (1806-1871)

La Révolution française et l'Allemagne

Le Saint-Empire à la veille de la Révolution française

Au début, la Révolution française est généralement bien accueillie par les intellectuels allemands ; les philosophes s’enthousiasment devant les avancées démocratiques portées par la Révolution[5]. Des clubs se créent à Mayence sur le modèle jacobin, et vont bientôt demander le rattachement de leur ville à la nation française.

Toutefois, cette attitude bienveillante change lorsque la France envahit la rive gauche du Rhin en 1794, en accord avec la doctrine des frontières naturelles exprimée par Danton le 13 janvier 1793 à la tribune de la Convention nationale : « Les limites de la France sont marquées par la nature, nous les atteindrons des quatre coins de l’horizon, du côté du Rhin, du côté de l’Océan, du côté des Alpes. Là doivent finir les bornes de notre République. »

Le sentiment national allemand, à l'origine l'apanage des intellectuels, se popularise avec les annexions de territoires allemands par la France. En 1803, le premier consul, Napoléon Bonaparte réorganise le Saint-Empire qui passe de plus de 300 États à une centaine. Toutes les principautés ecclésiastiques sont supprimées, ce qui renforce le protestantisme. Le 6 août 1806, le dernier empereur du Saint-Empire romain germanique, François II se soumet à un ultimatum de Napoléon Ier. Il renonce à la couronne impériale et délie tous les États allemands de leur fidélité[6]. La Confédération du Rhin (ancien Saint-Empire) quitte le giron autrichien pour entrer dans le giron français.

Le blocus continental contre le Royaume-Uni pousse Napoléon Ier à annexer une partie des États allemands: Hambourg, Brême, Münster, Aix-la-Chapelle, Mayence et Coblence sont des chef-lieux de départements français. Mis à part la Prusse, tous les dirigeants des États restés indépendants sont à la solde de la France. Il est cependant à distinguer le cas des alliés qui doivent à la France un soudain accroissement de puissance (principalement les royaumes de Bavière, de Saxe, et de Wurtemberg, ainsi que le Grand-duché de Bade), et celui des États vassaux, dirigés par un membre de la famille Bonaparte (la Westphalie). La présence française est source de mécontentement. Les armées françaises présentes sur le territoire vivent de réquisitions. Le blocus continental limite les échanges commerciaux même s'il permet le développement de la production de charbon dans la Ruhr en remplacement des importations anglaises.

Reprenant souvent dans les premières années du XIXe siècle les idées de la Révolution française (la nation comme « communauté de citoyens », d'abord fondée sur l'ordre juridique de l'État et l'adhésion à une même Constitution, la Staatsnation), le nationalisme allemand va en diverger rapidement : le patriotisme allemand à pour moteur la résistance à l'emprise française et apparaissent les penseurs qui centrent au contraire leur conception de la Nation, non plus sur un concept purement politique, mais sur la singularité culturelle et historique du peuple allemand, la Volksnation : Joseph Görres ou Johann Gottlieb Fichte se font les premiers chantres de la germanité. Á cette époque va se forger la différence entre les conceptions allemande et française de la Nation :

Depuis la Révolution française, la définition française de la Nation, completée plus tard par Ernest Renan, se veut universelle et insiste sur le contrat social entre les citoyens, la nation étant alors le résultat d'un acte d'autodéfinition rationnel.

Les philosophes allemands, quant à eux, vont définir la Nation comme l'ensemble des individus ayant en commun des caractéristiques, supposées objectives et indépendantes de la volonté des individus, telles que la langue, la religion, la culture, l'histoire, voire les origines raciales, tout cela les différenciant des membres des autres nations (voir Mouvement völkisch).

Le traumatisme d'Iéna (1806)

Article détaillé : Bataille d'Iéna.
Suite à sa victoire d'Iéna, Napoléon entre à Berlin à la tête de ses troupes. Charles Meynier, 1810

Au cours du XVIIe siècle, le Royaume de Prusse, sous l'impulsion énergique de Frédéric le Grand et de son prédécesseur, s'était élevé au rang de grande puissance européenne, capable de rivaliser avec les anciens grands pays que sont la France et la Grande Bretagne[7]. Sa résistance face aux attaques combinées des trois grandes puissances continentales européennes (France, Autriche et Russie) au cours de la Guerre de Sept ans, forge l'image d'une Prusse invincible, renforcée par le militarisme et l'autoritarisme sévère qui imprègnent la société prussienne.

L'humiliante défaite d’Iéna en 1806, où l’armée prussienne est écrasée par l’armée française, et l'occupation de Berlin qui en découle provoquent un traumatisme au sein de l’élite prussienne et allemande[8]. Des réformateurs, tels que Clausewitz, Fichte ou Arndt vont prendre conscience de la nécessité de transformer la vieille Allemagne en un État moderne et unifié afin de rivaliser avec la France[9]. Les Allemands sortent humiliés et fascinés par l’occupation française et souhaitent réformer l'Allemagne à l'image de la France. La France servira donc à la fois de modèle et de repoussoir pour l’unité allemande[10] : le nationalisme allemand sera nourri du libéralisme politique issu de la Révolution française tout en étant imprégné de francophobie.


Les guerres de libération (1813)

Article détaillé : Sixième Coalition.

Lors de la retraite de la Grande Armée à travers l'Allemagne, après la campagne ratée de Russie, la population allemande se soulève contre les troupes françaises dans ce qu'on appellera les "guerres de Libération" (Befreiungskriege) ou "guerres de la liberté" (Freiheitskriege). Celles-ci s'achèvent avec le retrait français d’Allemagne, en novembre 1813, suite à la bataille de Leipzig.

Retraite de Napoléon après la bataille de Leipzig, le 19 octobre, gravure d'après Couché fils

Lors de le campagne de France, le Feldmarschall Blücher, le vaincu d'Iéna, lâcha la bride de ses soldats qui se distinguèrent, parmi les troupes alliées, par leur cruauté envers la population civile[11]. Par ailleurs, Blücher voulut faire sauter le Pont d'Iéna lors de l'occupation de Paris par les troupes alliées, mais Louis XVIII s'y opposa vivement. On débaptisa simplement l'ouvrage qui prit alors le nom de Pont de l'École Militaire et l'on fit disparaître les aigles qui le décoraient[11]. Ces représailles font naître en France un profond ressentiment envers la Prusse : "Blücher" devient un nom couramment donné aux chiens[11]...

Ce mouvement souhaite la création d’une Allemagne unie et espère gagner la représentation politique promise par les princes et rois allemands. Toutefois, les promesses des princes allemands ne seront pas tenues et ces derniers rétabliront tous leurs droits à quelques rares exceptions près[12].

Après les guerres de la Révolution et de l'Empire, le romantisme imprègne le nationalisme allemand. Aux références intellectuelles, esthétiques et politiques de la Révolution française, succèdent en Allemagne son antithèse : Les références religieuses, moyen-âgeuses et particularisantes du romantisme allemand s'opposent directement aux références rationnalistes, antiques et universalistes du néoclassicisme français.

Les conceptions françaises et allemandes de la Nation évoluent alors de deux manières : la Nation civique (française) et la Nation ethnique (allemande). Ces conceptions, qui s'opposent, seront le moteur des querelles franco-allemandes jusqu'en 1945, notamment en ce qui concerne l'appartenance nationale de l'Alsace-Lorraine.

Le Congrès de Vienne (1815)

Article détaillé : Congrès de Vienne.
l'Europe redessinée par le congrès de Vienne. La France retrouve ses frontières pré-révolutionnaires, La Prusse s'agrandit de la région industrielle de Rhénanie.

Lorsque Napoléon Ier est déchu (en 1814 puis en 1815), les monarchies victorieuses entendent réduire autant que possible les apports de la Révolution française (1789-1815) pour en revenir à l’ordre antérieur européen, c'est-à-dire à l’« Ancien Régime ». La « Sainte-Alliance », composée des principaux royaumes victorieux de Napoléon[13], lutte contre les idées nouvelles (libéralisme et nationalisme) et réorganise le continent européen. Les sentiments nationaux naissants ne seront pas pris en compte lors du redécoupage de la carte de l’Europe, seul comptera l’intérêt des dynasties s’étant le plus vivement opposées à l’empereur des Français. Des États sont créés, restaurés ou réunis selon le principe d’équilibres entre les grandes puissances qui est censé garantir la paix en Europe. Ce sera une illusion : en recevant la région industrielle de Rhénanie, la Prusse, pays traditionnellement agricole, devient également une puissance industrielle de premier plan et développe de manière exponentielle son industrie de l'armement. L'« alliance du seigle et de l'acier », c'est-à-dire l'alliance entre l'aristocratie agraire prussienne (Junkers) et la bourgeoisie industrielle rhénane permettra d'installer un régime autoritaire et conservateur en Prusse puis en Allemagne.

En Allemagne, le Congrès de Vienne institue la Confédération germanique censée remplacer le Saint-Empire romain germanique[14]. Mais cet organisation ne rencontre pas les aspirations nationales allemandes : elle reste extrêmement souple notamment parce que Prusse et Autriche craignent la suprématie de l’une ou de l’autre dans cette organisation.

Malgré ce climat contre-révolutionnaire, les idéaux de la Révolution, essaimés par les armées de la République et de l’Empire, continuent à marquer profondément la société allemande. La bourgeoisie libérale, influencée par les idéaux des Lumières, réclame aux princes allemands des Constitutions et des Institutions représentatives pour le peuple. La bourgeoisie est également influencée par le nationalisme allemand, elle cherche à unifier politiquement la nation germanique et s'oppose donc aux multiples monarchies absolues qui se partagent l'Allemagne. Les espoirs et les aspirations libérales des jeunes générations, seront, la plupart du temps et malgré les promesses, balayées[15].

Johann Gottlieb Fichte

Parmi les premiers théoriciens du nationalisme allemand se trouve Johann Gottlieb Fichte qui considère que l’appartenance à la Nation se détermine objectivement au travers de la culture, de l'histoire et de la langue[16]. Il s'oppose donc au nationalisme étatique et universaliste issu de la Révolution française[17].

Dès 1815, l’agitation nationaliste et libérale gagne les milieux universitaires dont les étudiants avaient en grand nombre participé à la guerre de libération nationale au sein de milices nationales (les Landwehr). Ils sont hostiles au pouvoir autoritaire et à la division persistante de la Nation allemande. L’agitation estudiantine culmine avec l’assassinat d’August von Kotzebue en 1819, soupçonné d’être un tenant du pouvoir aristocratique. Ce meurtre provoquera une vive réaction de la part des États allemands et particulièrement de l’Empire d'Autriche qui renforce la censure, condamne lourdement les meneurs et met en place un politique répressive à travers les décrets de Karlsbad[18].

Une grande partie du XIXe siècle allemand sera animé par la lutte entre deux factions : d’un côté les nationalistes libéraux qui luttent pour une représentation démocratique des citoyens et contre le morcellement des États allemands ; et, d’autre part, les partisans des monarchies autocratiques allemandes.

La Révolution de juillet (1830)

Article détaillé : Révolution de juillet.
La Liberté guidant le peuple 28 juillet 1830. Eugène Delacroix. Paris, musée du Louvre.

La Révolution de juillet en France ranime les révoltes nationales et libérales en Allemagne et dans le reste de l'Europe. Charles X de France est renversé, les meneurs de la révolution installent un « roi-bourgeois » libéral et constitutionnel : Louis-Philippe Ier « roi des Français » et non plus « roi de France » comme sous l’Ancien Régime et la Restauration[19] ; le drapeau royal est abandonné et le Tricolore refait son apparition.

L’agitation révolutionnaire se répand dans les États du Sud de l’Allemagne, c’est la première fois que le drapeau noir-rouge-jaune, symbole de l’unité allemande, est brandi. Toutefois, Louis-Philippe Ier n’entend pas se mêler des affaires extérieures à son royaume et de nombreuses révolutions échouent comme en Pologne[20].

Le mouvement libéral allemand se divise entre modérés qui s’opposent légalement au régime conservateur et radicaux qui souhaitent renverser les monarques par la force avec l’aide des révolutionnaires français et polonais[21].

Les Révolutions de 1848

Article détaillé : Révolution de 1848.
La Révolution de Mars à Berlin.

Louis-Philippe Ier est à son tour renversé par une troisième Révolution et la seconde République est proclamée. Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de Napoléon Ier, est élu premier président de la République.

Dans les États allemands règne un mélange d’admiration pour le triomphe des libertés en France, mais également une crainte de retrouver un Bonaparte au pouvoir. À Vienne et à Berlin les monarchies vacillent également mais les concessions du pouvoir seront de courte durée et réprimées dès la fin de l’année 1848[22] : En Prusse, le roi est contraint d’accepter une constitution et une assemblée nationale élue au suffrage universel, il alla même jusqu’à arborer la cocarde nationale noir-rouge-jaune et à déclarer que le destin de la Prusse était de se fondre dans l’Allemagne.

À Vienne, la bourgeoisie s’empare du pouvoir et l’empereur doit abdiquer. Les États du Sud de l’Allemagne s’insurgent et réclament un parlement et un gouvernement nationaux. Un Parlement préparatoire est institué à Francfort-sur-le-Main qui vise à établir une série de libertés fondamentales et un droit de citoyenneté allemand. Mais l’espoir est de courte durée car, dès la fin de l’année 1848, le nouvel empereur autrichien réprime les forces révolutionnaires. Son exemple est rapidement suivi par les autres souverains allemands qui écrasent les insurrections. Suite à cette répression, 180.000 Allemands émigrent en France, dont 60.000 à Paris. En Prusse, une nouvelle constitution est toutefois établie ; si elle reconnaît les principales libertés, elle concentre exclusivement le pouvoir exécutif dans les mains du souverain et de son ministre-président[23].

Lutte d'influence entre l'Autriche et la Prusse au sein de la Confédération (1848-1867)

Carte de la Confédération germanique en 1820 ; les deux puissances principales, le royaume de Prusse (en bleu) et l'empire d'Autriche (en jaune), n'étaient pas totalement encloses dans les frontières de la Confédération (en rouge).

L’époque est marquée par une tension croissante entre les deux grandes puissances allemandes de l'époque, l'Empire d'Autriche et le Royaume de Prusse, quant à la domination sur la Confédération germanique. Cette tension mène une première fois les deux puissances au bord du conflit, mais la Prusse recule et signe le traité d'Olmütz, en 1850, Frédéric-Guillaume IV de Prusse, malgré les mouvements nationalistes allemands qui le poussent à prendre la tête d’une Allemagne unifiée, y renonce face à l’opposition de l’Autriche. Qualifié de « reculade », ce traité d’Olmutz voit la Prusse renoncer à son rêve d’union nationale et accepter l'hégémonie de l’Autriche au sein de la Confédération germanique et l’abrogation des Libertés fondamentales[24].

Les Prussiens n’abandonnent pas pour autant leur projet d’union nationale centrée autour de la Prusse. De nombreux nationalistes allemands estiment que seule la Prusse, le plus grand et le plus puissant État de la Confédération, pourra réaliser l’unité allemande. L’Autriche, perçue comme nettement plus conservatrice et ne faisant pas partie du Zollverein, est un vaste empire dont seule la partie germanophone est intégré la Confédération germanique. En outre, toute l’attention de l'Autriche est tournée vers ses possessions de l'Est (Hongrie, Croatie, Galicie, etc.) qui menacent de faire sécession.

Le chancelier prussien Bismarck, convaincu que l’unité nationale allemande devait se faire en expulsant l’Autriche d'Allemagne, fit tout pour exclure l’Autriche sur le plan international. Après s’être assuré de la neutralité de la France et du soutien passif de la Russie, Bismarck accumule les provocations pour pousser l’Autriche à la guerre. Presque tous les États se rangent aux côtés de l’Autriche, seuls quelques États du nord de l’Allemagne s’allient à la Prusse, mais les Autrichiens sont écrasés par l’armée prussienne à la bataille de Sadowa. L’Autriche accepte la dissolution de la Confédération germanique et son éviction d’Allemagne[25]. La Prusse obtient sa revanche de l’humiliation d’Olmutz. L’Autriche va accepter le démantèlement de la Confédération germanique. La Confédération de l'Allemagne du Nord sera créée en 1866 et se dotera d’une constitution le 26 juillet 1867, elle regroupe, autour de la Prusse, la plupart des petits États du Nord de l'Allemagne. Exclue de ses zones d'influence traditionnelles (l’Italie en 1860, puis l’Allemagne en 1866) l'Autriche prend le nom d'Autriche-Hongrie pour conforter son assise en Europe centrale, mais aussi pour satisfaire les aspirations nationales croissantes des hongrois.

La Guerre franco-allemande (1870)

Articles détaillés : Second Empire, Empire allemand et Guerre franco-prussienne de 1870.

Les craintes allemandes concernant Louis-Napoléon Bonaparte ne sont pas totalement infondées puisqu’en 1851, ce dernier provoque un coup d’État et proclame le Second Empire dont il devient le souverain sous le nom de Napoléon III. Toutefois, il n’est pas aussi fin diplomate et stratège que son oncle, Napoléon I.

D'une autre envergure, Otto von Bismarck, le chancelier allemand, doit, pour achever l'unité allemande, combattre les sentiments anti-prussiens des États catholiques du Sud. Après s’être assuré de la non-intervention des principales puissances européennes, il accumule les provocations à l’égard de la France pour la pousser à la guerre. Les maladresses de Napoléon III lui donnent l'occasion de dresser l'opinion publique de tous les États allemands contre la France. En effet, après l'éclatante victoire de la Prusse contre le Danemark lors de la Guerre des Duchés, l'empereur des Français qui n'avait jusque là rien réclamé, demande des compensations pour sa neutralité, des territoires sur la rive gauche du Rhin d'abord, puis le Luxembourg. Bismarck a l'habileté de rendre publiques ces revendications qu'il qualifie de politique des pourboires.

Napoléon III et Bismarck, le 2 septembre 1870 à Donchery, entrevue après la bataille de Sedan. Reproduction d'une œuvre de Wilhelm Camphausen.

En 1870, une nouvelle pomme de discorde surgit entre les deux États. Les Espagnols qui ont chassé leur reine, proposent dans le plus grand secret le trône à Guillaume de Hohenzollern-Sigmaringen, petit-cousin du roi de Prusse. Quand cette proposition est connue début juillet 1870, la France s'émeut. Elle ne veut pas d'un souverain prussien au sud. Dans un premier temps, Guillaume Ier assure à l'ambassadeur français, Benedetti qu'il ne s'opposera pas à un retrait de la candidature Hohenzollern en Espagne. Bismarck, dépité, songe à démissionner. Mais la France s'obstine et demande la garantie officielle que le roi s'opposera à toute nouvelle candidature Hohenzollern. Guillaume éconduit l'ambassadeur et fait part de la rencontre dans un télégramme, la dépêche d'Ems, que Bismarck, qui n'en attendait pas tant, s'empresse de publier en durcissant le ton dans le but de provoquer la France. Les États allemands voient dans l'insistance française un désir de les humilier. L'Empire français, ulcéré par la publication du télégramme déclare la guerre au Royaume de Prusse le 19 juillet 1870.

La guerre de 1870 commence. L'impréparation française la conduit au désastre alors que les États d'Allemagne du Sud (Bavière, Wurtemberg, Bade...) acceptent dès novembre 1870 d'intégrer la Confédération d'Allemagne du Nord et d'entrer en guerre au côté de la Prusse. Les troupes allemandes encerclant Paris, l'Empire allemand est proclamé le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles[26], jour anniversaire de couronnement du premier roi de Prusse à Koenigsberg en 1701. Sous les peintures de Lebrun qui célèbrent les victoires de Louis XIV sur le Rhin, l'Allemagne prend sa revanche sur l'humiliation ressentie lors des guerres du Roi-Soleil et de Napoléon I. Le traité de Francfort qui met fin à la guerre est signé le 10 mai 1871.

La France, qui échappe de peu à la guerre civile, sort dépouillée de l'Alsace-Lorraine et humiliée par cette défaite. La défaite française a fini de sceller l'unité de l'Allemagne qui se trouve plus puissante que jamais. L'Esprit de revanche et la germanophobie se développent en France.

Un nouveau clivage politique et idéologique s'installe entre la France et l'Allemagne : En France, le Second Empire fait place à une république démocratique tandis que l'Allemagne se dote d'un système politique monarchique et autoritaire.

Du Second Reich au Troisième Reich (1871-1945)

Le Souvenir, statue érigée à Nancy, commémore la perte de l'Alsace-Moselle en 1870

La défaite française face à la Prusse lors de la guerre franco-prussienne de 1870, la perte de l'Alsace et du nord de la Lorraine qui en a résulté, les rivalités coloniales au Maroc notamment avaient fait naître un antagonisme et un ressentiment profond entre la France et l'Empire allemand, appelé revanchisme. Il se nourrit aussi de la crainte qu'éprouvent les Français devant l'accroissement constant de la démographie, du territoire et de l'industrie allemands.

Rivalités coloniales

Articles détaillés : Conférence d'Algésiras et Coup d'Agadir.
Apogée de l'empire colonial allemand en 1914

Pour compenser la perte de l'Alsace-Lorraine et pour modifier le rapport de force franco-allemand qui était désormais défavorable à la France, la Troisième République, qui avait hérité dans l'indifférence des nombreuses colonies réunies par les régimes précédents, élargit grandement son empire colonial.

Á la fin du XIXe siècle, l'Allemagne qui vient de s'unifier ne possède aucune colonie. Le Reich, au nom de la Weltpolitik initiée par l'empereur Guillaume II, souhaite sa « place au soleil » (Platz an der Sonne), c'est-à-dire obtenir, à l'instar des empires coloniaux français et britanniques établis de longue date, un empire colonial allemand. Suite à la Conférence de Berlin, l'Allemagne reçoit principalement la Namibie, le Cameroun, Zanzibar et le territoire du Tanganyika, le Togo et la Nouvelle-Guinée.

La France et l'Allemagne désirent prendre pied au Maroc, ce qui conduit à une multiplication d'incidents diplomatiques entre les deux pays. Au mois de novembre 1904, la France accorde un prêt énorme au sultan, ce qui équivaut à une mise sous tutelle de ses finances. En 1905, Guillaume II effectue une visite au Maroc et y affirme son indépendance. Ce «coup de Tanger» entraîne une poussée de germanophobie en France. Il débouche aussi sur la réunion l'année suivante, du 16 janvier au 7 avril 1906, d'une conférence internationale à Algésiras, au sud de l'Espagne. Elle confirme l'indépendance du Maroc, indépendance qui ressemble plutôt à une mise sous tutelle internationale. Mais elle établit aussi implicitement des «droits» particuliers de la France sur l'empire chérifien : la France et l'Espagne se voient confier la police des ports marocains et un Français est chargé de présider la Banque d'État du Maroc. Par approches successives, la France va finir par imposer son protectorat au sultan. En avril 1911, une armée occupe les villes impériales de Rabat, sur la côte atlantique, Fès et Meknès. L’Allemagne y voit une violation des accords signés à Algésiras cinq ans plus tôt. Elle envoie la canonnière "Panther" vers Agadir sous le prétexte de protéger les entreprises de la région et plus sérieusement pour marquer son territoire et signifier à la France qu'elle n'a pas tous les droits au Maroc. Les gouvernements français et britannique en sont informés le 1er juillet 1911. La tension est alors à son comble et un conflit semble imminent. Finalement, l'affaire se résout grâce à la politique d'apaisement du président du Conseil français, Joseph Caillaux. On aboutit ainsi à un traité franco-allemand le 4 novembre 1911, avec un échange de territoires en Afrique équatoriale, entre le Cameroun, alors colonie allemande, et le Congo, colonie française. L'Allemagne concède par ailleurs à la France une entière liberté d'action au Maroc.

L'incident de Saverne

Article détaillé : Incident de Saverne.

L'incident de Saverne est une crise politique intérieure qui s'est produite fin 1913 dans l'Empire allemand, à la veille de la Première Guerre mondiale. La crise s'est déclenchée lorsqu'un sous-lieutenant stationné à Saverne, ville de cantonnement de deux bataillons du 99e régiment d’infanterie prussien, a tenu des propos humiliants à l'égard de la population alsacienne. L'armée a réagi aux protestations populaires par des actes arbitraires et, en majeure partie, illégaux, ce qui a provoqué un débat au Reichstag sur les structures militaristes de la société allemande et sur la position des dirigeants du pays vis-à-vis du Kaiser Guillaume II, puis conduit à un vote contre le gouvernement.

Le fait que cette première motion de censure dans l'histoire du Reich contre le chancelier impérial soit restée sans conséquence démontre de manière exemplaire l'impuissance du pouvoir législatif dans un système politique où l'exécutif n'est pas responsable devant le parlement, mais devant un souverain plus soucieux de conserver le « régime personnel », comme l'a écrit l'historien John Röhl, que du maintien des acquis constitutionnels et parlementaires, chers notamment aux États sud-allemands[27].

L'affaire a non seulement détérioré les relations internationales de l'Allemagne mais aussi les relations entre la terre d'Empire d'Alsace-Lorraine et le reste du Reich. Elle y a également entrainé une perte de considération du Kaiser et, par extension, du militarisme. L'incident démontre en outre l'antagonisme structurel entre l'État de droit et l'État militaire[28], ainsi que les difficultés du régime wilhelminien à intégrer ses minorités nationales qui seront détachées du Reich quelques années plus tard[29].

La Première Guerre mondiale (1914-1918)

Article détaillé : Première Guerre mondiale.

Un mécanisme d'alliances qui oppose France et Allemagne

Articles détaillés : Triplice et Triple-Entente.
Les systèmes d’alliances

Deux grands systèmes d'alliance s'étaient mis en place. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier prussien Otto von Bismarck[30], elle comprend autour de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de l’Alsace-Lorraine, Bismarck avait cherché à isoler, sur le plan diplomatique, la France pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich.

La France de son côté, avait scellé une alliance avec l'Empire russe dès 1891[31]. Ce choix diplomatique contre nature était dicté par les impératifs de la politique internationale. Les contentieux coloniaux franco-britanniques étant réglés depuis le règlement de la crise de Fachoda en 1898, rien ne s'opposait à ce que le Royaume-Uni, inquiet des progrès économiques, industriels et commerciaux de l’Empire allemand et surtout par la montée en puissance de la marine de guerre impériale, accepte enfin de se joindre à l'Alliance franco-russe, en 1907. Ainsi naît la Triple-Entente.

Par ces entrelacs diplomatiques et à cause d'un contexte extrêmement tendu (dû aux contentieux géopolitiques et économiques antérieurs), l'attentat de Sarajevo va déclencher un « mécanisme »[32] d'alliance qui va entraîner, presque malgré eux, les protagonistes vers une guerre totale.

Une guerre d'usure

Soldats français du 87e régiment près de Verdun (France) en 1916.

Le 4 août, l’Allemagne viole les neutralités belge et luxembourgeoise en envahissant les deux pays. Sur toute la ligne de front belge et luxembourgeoise, les Alliés reculent. Les Britanniques et les Français se replient précipitamment, mais en ordre, sur la Marne. L’attaque de la capitale semble imminente, mais Paris n’est pas le but des Allemands. Aussi pivotent-ils, conformément au plan Schlieffen, en direction du sud-est pour encercler les armées françaises. Le commandement français voit là l’occasion d’attaquer les Allemands sur leur flanc. Des renforts sont envoyés de Paris grâce à la réquisition de taxis parisiens. C’est la première bataille de la Marne (6-9 septembre)[33]. Après 4 jours de combats acharnés, les armées allemandes sont stoppées et reculent. Mais la bataille n’est pas décisive. L’ensemble des forces allemandes se replie sur l’Aisne puis se fixe le long des Ardennes et de l’Argonne. Au front, les deux armées adverses sont immobilisées face à face sur une ligne continue de 780 kilomètres, allant de la mer du Nord à la Suisse. Ainsi la guerre devient une guerre de positions et de tranchées. Il s’agit d’une guerre d’usure, qui met à l’épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants.

La cathédrale de Reims, lieu du sacre des rois de France fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Les atrocités allemandes commises en Belgique et dans le Nord de la France sur les populations civiles ainsi que la destruction gratuite et planifiée d'un patrimoine historique inestimable brisent l'image d'une Allemagne internationalement réputée jusqu'alors comme une terre de grande culture. Son discrédit moral put jouer dans la propagande un rôle en vue de l'entrée en guerre des États-Unis en 1917 et du recrutement de volontaires.

Français et Allemands lancent à plusieurs reprises des offensives gigantesques afin d'obtenir un avantage décisif pour gagner la guerre sans y parvenir, notamment :

Á partir de 1918, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne des Alliés. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat.

La fin de la guerre

Photo prise juste après la signature de l'Armistice avec au premier plan le maréchal Foch, encadré par les amiraux britanniques Hope et Rosslyn Wemyss.

Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées désormais coordonnées par le général Foch. Les alliés bulgares, turcs et austro-hongrois de l'Allemagne réclament un à un l'armistice. Les généraux allemands, conscients de la défaite imminente de l’Allemagne et pressés par des manifestations pacifistes, ne songent plus qu’à hâter la conclusion de l’armistice. Ils voudraient la signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude et avant qu’il ait reconquis entièrement le territoire français. L'empereur allemand Guillaume II abdique et se réfugie à Doorn aux Pays-Bas. L'état-major demande à ce que soit signé l'armistice[35]. Le gouvernement de la nouvelle République allemande le signe alors dans la forêt de Compiègne à Rethondes le 11 novembre 1918 dans le wagon du maréchal Foch.

Ainsi, les Allemands n’ont pas connu la guerre sur leur propre territoire ; ayant campé pendant quatre ans en terre ennemie, ils imaginent mal qu’ils sont vraiment vaincus. Les clauses de l’armistice leur paraissent d’autant plus dures. Pour sauver les apparences, l'État-major allemand fait circuler le mythe du coup de poignard dans le dos qui prétend que l’armée allemande n'était pas vaincue et que la défaite incombait entièrement au gouvernement.

La République de Weimar (1919-1933)

Article détaillé : République de Weimar.

La France récupère l'Alsace-Moselle, les Français qui ont énormément souffert durant cette guerre deviennent pacifistes. En Allemagne, le Kaiser est déchu et la république est proclamée.

Le Traité de Versailles et ses suites

Le traité de Versailles est vécu ou présenté comme un diktat par certains Allemands.

Vainqueur sur le Reich à l'issue de la Première Guerre mondiale, la France a exigé de l'Allemagne, lors du traité de Versailles de 1919, le paiement de dommages de guerre pour compenser les lourdes destructions qui ont touché son territoire.

Les relations internationales de la première moitié des années 1920 sont marquées par des problèmes liés à l'application du traité. C'est un sujet constant de tensions entre la France et l'Allemagne, en particulier sur la question des réparations financières.

Certains analystes considèrent que le défaite est très mal ressentie par la population allemande, du fait qu'elle n'a pas vu les troupes françaises pénétrer sur son territoire. Foch avait averti en vain Clemenceau de ce risque : le général considérait qu'un défilé des vainqueurs à Berlin, loin d'humilier l'Allemagne, servirait au contraire à lui faire percevoir sa défaite, ce qui n'a jamais été le cas. L'idée d'un « fausse défaite » servira de terreau aux partisans de la revanche et à la montée du nazisme.

En 1922, Walther Rathenau, ministre allemand des Affaires étrangères se heurte à Raymond Poincaré, président du Conseil avec le portefeuille des Affaires étrangères, partisan de l'application intégrale du traité de Versailles. Les relations franco-allemandes deviennent tendues à cause du retard des paiements.

Dans les années 1923-24 Aristide Briand et Gustav Stresemann amorcent un rapprochement entre les deux États[36]. En effet, pour obtenir l'évacuation de la zone de Cologne, Stresemann propose à la France des garanties sur leur frontière commune. Le traité de Locarno est signé par la France, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Italie et l'Allemagne le 1er octobre 1925. L'Allemagne y renonce à l'usage de la force en ce qui concerne ses frontières occidentales.

En 1923, un comité franco-allemand, naît. Il regroupe des représentants de l'élite économique, intellectuelle et sociale mais il est sans lendemain tant la méfiance entre les deux pays est grande[37]. En 1931, l'Allemagne en crise réclame la fin des réparations. Elle réclame aussi l'égalité des droits en matière d'armement. La France reste le seul obstacle à ces revendications. De son côté, le chancelier Brüning refuse le projet d'union européenne initié par Briand, car il refuse de reconnaître les frontières Est de l'Allemagne[38].

Les nouveaux États et les nouvelles frontières de l'Europe en 1923 suite au Traité de Versailles : L'Autriche-Hongrie est démembrée, l'Allemagne perd des territoires à l'Ouest et à l'Est, les anciens territoires de l'Ouest de la Russie (Lettonie, Lithuanie, Finlande...) deviennent indépendants.
L'occupation franco-belge de la Ruhr (1923-1925)
Soldats français dans la région de la Ruhr
Article détaillé : Occupation de la Ruhr.

Suite à l'accord d'assistance militaire franco-belge de 1920, la France et la Belgique organisent l'occupation de la région industrielle allemande de la Ruhr. Celle-ci fut décidée pour remédier aux retards de paiement par la République de Weimar des indemnités de guerre dues à la France et à la Belgique et prévues par le traité de Versailles.

Cette occupation provoque un profond ressentiment anti-français dans la population allemande. Le gouvernement allemand décrète la « résistance passive » : une grève générale, des attentats, des sabotages ont lieu. La France est alors isolée sur le plan diplomatique. Elle doit sous la pression anglaise et américaine retirer ses troupes de la Ruhr sans contrepartie[39].

Hitler au pouvoir (1933)

Adolf Hitler en 1933
Léon Blum, chef du gouvernement français de 1936 à 1938.
Article détaillé : Adolf Hitler.

Plusieurs facteurs expliquent la puissance du parti nazi dans l'Allemagne de l'entre-deux-guerres :

Quoi qu'il en soit, le 30 janvier 1933 vers midi, Hitler est nommé à la chancellerie de la République de Weimar, suite à un mois d’intrigues au sommet organisées par l’ancien chancelier Franz von Papen, et grâce au soutien de la droite et à l’implication du DNVP. Le soir même, des milliers de SA effectuent un défilé nocturne triomphal sur l'Unter den Linden, sous le regard du nouveau chancelier, marquant ainsi la prise de contrôle de Berlin et le lancement de la chasse aux opposants.

Le clivage politique, idéologique et culturel franco-allemand atteint un nouveau sommet : alors que l'extrême-droite antisémite arrive au pouvoir en Allemagne, une coalition de gauche et d'extrême-gauche (le Front populaire), menée par un juif (Léon Blum), est élue en France. Á cela s'ajoute l'opposition entre le pacifisme qui imprègne la société française depuis « La Der des Ders » et le revanchisme allemand qui découle du « Diktat » de Versailles.

Remilitarisation de l’Allemagne

Le Traité de Versailles et la Société des Nations n'autorisaient l'Allemagne à posséder qu'un nombre très limité de soldats et de matériel militaire. Son désarmement supposait également qu'aucune troupe militaire ne puisse être disposé en Rhénanie.

Or dès juillet 1933, Hitler fit voter des lois qui orientèrent toute l'économie de l'Allemagne nazie vers le réarmement.

En 1935, un organisme est instauré en France par un propagandiste allemand, le comité France–Allemagne, visant à semer le doute quant aux intentions belliqueuses de la nation voisine.

La guerre civile espagnole (1936-1939)

La guerre civile en Espagne éclate en juillet 1936, la France hésite à soutenir militairement les républicains espagnols face aux nationalistes de Francisco Franco, eux-mêmes largement soutenus par l'Allemagne qui voit dans cette guerre un excellent terrain d'entraînement pour le conflit à venir.

Sous la pression du gouvernement conservateur britannique de Baldwin et des radicaux, Léon Blum et son gouvernement décident la « non-intervention » française et laissent le fascisme s'implanter en Espagne plutôt que de venir en aide aux républicains espagnols. L'Espagne républicaine fut aidée par l'Union soviétique et l'arrivée des Brigades internationales, dont 6 françaises et 3 allemandes, mais cette aide est insuffisante et le régime républicain s'effondre en 1939, privant ainsi la France et la Grande-Bretagne d'un allié européen.

La remilitarisation de la Rhénanie (1936)

Le 7 mars 1936, Hitler décide de remilitariser la Rhénanie en réaction à la ratification du pacte franco-soviétique d'assistance mutuelle. L'Allemagne installe des troupes en Rhénanie en violation du traité de Versailles et du pacte de Locarno. Londres ne réagit pas. La France saisit la SDN. Hitler propose à la France et à la Belgique l’ouverture de négociations en vue de conclure des pactes de non-agression de 25 ans garantis par le Royaume-Uni et l’Italie.

La réaction des démocraties occidentales n'est pas à la hauteur du défi, seuls quelques mouvements de troupes aux frontières sont décidés dans l'urgence par l'état-major français, alors que celui-ci ne veut pas s'engager plus loin sans obtenir de véritables moyens d'action et l'appui politique et militaire des Britanniques. Mais le Royaume-Uni se désolidarise de toute action militaire française en Rhénanie. Le 8 avril, l’Allemagne rejette le plan de paix proposé par la France. La France ne réagit plus. Quand Hitler apprit la réussite de l'opération Rhénanie il s'écria « Nous sommes vraiment des aventuriers » tant la réaction passive de la France lui parut incroyable. Si d'ailleurs la France était intervenue à ce moment en 1936 Hitler avait dit qu'il se tirait une balle dans la tête.[réf. nécessaire]

La marche à la guerre

Carte des agressions nazies avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale : l'Allemagne procède à l'annexion des territoires où vivent des germanophones, au mépris de la SDN; le régime confortant ainsi sa popularité auprès de l'opinion publique allemande.

En 1937, Hitler, pétri de pangermanisme, annonce à ses plus proches collaborateurs son projet d'annexer au Reich les populations germaniques d’Europe centrale et orientale afin de créer une Grande Allemagne. Les démocraties occidentales dont la France se trouvent incapables de ralentir les ambitions expansionistes de l'Allemagne.

Tardivement conscient des menaces fascistes sur la paix, Léon Blum augmente sensiblement les dépenses militaires du pays. La nationalisation des industries d'armement et la politique énergique des nouveaux responsables relancèrent le potentiel français d'armement.

L'Anschluss (1938)

L'Autriche étant considérée comme un État allemand, son annexion par l'Allemagne, bien que celle-ci fut formellement interdite par le Traité de Versailles, n'émeut pas outre mesure les démocraties occidentales.

La crise des Sudètes et les accords de Munich (1938)
La Région des Sudètes - zones en noir peuplées par des populations majoritairement allemandes en Tchécoslovaquie (partie occidentale tchèque) au début du XXe siècle. L'armée tchécoslovaque y possédait un nombre important de fortifications indisposant l'Allemagne.

Le 29 et 30 septembre 1938, Hitler, poursuivant ses objectifs pangermanistes et se faisant alors le champion du principe des nationalités, déclare vouloir « libérer les Allemands des Sudètes » de l'« oppression tchécoslovaque ».

La France est liée par un traité d'alliance à la Tchécoslovaquie, mais n'est pas prête pour la guerre et ne souhaite pas entrer en guerre sans l'appui du Royaume-Uni.

Durant l’entre-deux-guerres, la Tchécoslovaquie disposait d’une bonne armée et ses ouvrages de défense dans les Sudètes s’enfonçaient au cœur du territoire allemand. Cet allié important fut sacrifié par les grandes puissances, espérant par cela sauver la paix : Hitler promet la paix en échange de l’annexion des Sudètes et d'un protectorat allemand sur le reste de la Tchèquie. Les gouvernements français et britannique, croyant sauver la paix, pactisent avec Hitler en signant les accords de Munich le 28 septembre 1938. Ils décidèrent d'offrir à Hitler la Tchèquie en espérant que son armée se dirige ensuite vers l'URSS.

Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini le 29 septembre 1938

Á son retour en France, le ministre Daladier pensait être hué pour avoir cédé la Tchécoslovaquie à Hitler sans presque rien demander en échange sinon de vagues promesses de paix. Mais à sa sortie de l'avion le ramenant vers Paris, Daladier est vivement acclamé par la foule, à sa grande surprise, pour avoir « sauvé la paix »[40].

Au Royaume-Uni, Chamberlain est aussi accueilli en héros à sa descente d'avion et brandit les accords de Munich en signe de victoire, il est surnommé le « Peacemaker ».

En attendant l’opinion française se divise en deux : d’une part les « munichois » (les partisans de l’accord de Munich) et, d’autre part, les « anti-munichois » (les opposants au traité). Le député communiste et anti-munichois Gabriel Péri met en garde : « Jusqu'au diktat de Munich, on pouvait croire que la barrière tchécoslovaque, gardant la route des Balkans, protégerait aussi, le cas échéant, des poitrines françaises. Cette barrière a été renversée: vous avez détruit en même temps la confiance des peuples dans la France ; vous avez démontré au monde qu'il était dangereux d'être l'ami de la France… »

Au Royaume-uni, quelques voix anti-munichoise se font également entendre : Winston Churchill aura cette phrase historique : « Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. »[41] L'avenir lui donnera raison, quelques mois plus tard, Hitler lance son offensive contre la Pologne.

La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

La « Drôle de guerre » (1939-1940)

Articles détaillés : Drôle de guerre et Campagne de Pologne (1939).
Ligne de démarcation entre les forces militaires allemandes et soviétiques après l'invasion conjointe de la Pologne en septembre 1939.

L'Allemagne écrase de sa puissance mécanique l'armée polonaise, conseillée par des Français, courageuse mais prise sur deux fronts car, à partir du 17 septembre, elle est attaquée par les Soviétiques à l'est, en application d'un protocole secret du Pacte germano-soviétique.

À la nouvelle de l'invasion de la Pologne en septembre 1939, les Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne. Cette déclaration ne donne lieu qu'à une timide offensive dans la Sarre, les état-major britannique et français sont persuadés qu'ils peuvent bloquer les Allemands comme lors de la Première Guerre mondiale, et ce malgré la démonstration de force des stratégies allemandes en Pologne.

À la défaite polonaise, les troupes françaises quittent leurs avant-postes de la Sarre et se replièrent derrière la ligne Maginot ; le Royaume-Uni envoie sur le continent un Corps expéditionnaire britannique dans l'attente du prochain mouvement allemand.

La défaite française

La bataille de France commence le 10 mai 1940 et se termine le 25 juin à la suite de la signature de l'armistice du 22 juin 1940 par le gouvernement Pétain.

C'est la panique en France dans le monde politique, civil et militaire. Les uns se résignent à la défaite et réclament l'armistice, les autres veulent poursuivre la lutte comme promis aux Britanniques, en s'appuyant sur les colonies et notamment l'Algérie. Le président du Conseil Paul Reynaud, qui voulait continuer la lutte, choisit finalement de démissionner le 16 juin 1940.

La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départements annexés et du Nord de la France directement sous administration militaire allemande.

Le président de la République Albert Lebrun nomme alors Philippe Pétain président du Conseil. Le lendemain, ce dernier annonce à la radio que la France doit cesser le combat et demander l'armistice. Le gouvernement Pétain, constitué à Bordeaux le 17 juin, et le Parlement vont s'installer en juillet à Vichy. Le régime de Vichy se mettra au service de l'Allemagne nazie politiquement et militairement.

Le territoire national français sera divisé en plusieurs parties :

Cette division en zone cesse le 11 novembre 1942 quand, suite au débarquement allié en Afrique du Nord, les Allemands et les Italiens envahissent la zone dite libre.

Le commandement des troupes d'occupation est confié au général Otto von Stülpnagel de novembre 1940 à février 1942, puis au général Carl-Heinrich von Stülpnagel, son cousin.

La libération de la France

La libération de la France commence dès 1942 par le succès de l'opération Torch qui visait à libérer l'Algérie française. Elle se poursuit par la libération de la Corse qui est le premier département de la France métropolitaine libéré à la date du 4 octobre 1943. Surnommé USS Corsica, elle devient très vite un point stratégique de la Méditerranée où convergent les forces alliées.

Drapeau de la France libre.

Le 6 juin 1944, les troupes alliées lancent une offensive amphibie sur les côtes de Normandie. Cette opération d'envergure est connue sous le nom d'Operation Overlord.

Le 15 août 1944, le débarquement de Provence est lancé, son objectif est de libérer Toulon et Marseille puis de remonter le Rhône jusqu'à effectuer la jonction avec les forces de l'opération Overlord débarquées en Normandie.

Grâce aux soulèvements populaires spontanés de Paris et de Nice, des maquis communistes du Limousin et de la Bretagne (régions qui, comme celle de Toulouse se libèrent seules de l'occupant malgré une répression féroce) et du Vercors héroïque (écrasée par la Wehrmacht) ainsi que la prise de la Provence par la 1re armée française, et auparavant l'excellente tenue de 80 000 Français en Tunisie et de 120 000 en Italie, le Gouvernement provisoire de la République française possède ainsi la force et le prestige suffisants pour réaffirmer sa place parmi les grandes puissances victorieuses.

La chute du Troisième Reich

La capitulation sans conditions du Troisième Reich le 8 mai 1945 représente une rupture psychologique bien plus profonde que la fin de l’Empire en novembre 1918. Les Allemands sont anéantis moralement par les horreurs perpétrées par les nazis. Du coup, ils acceptent sans protester les dures conditions imposées par les vainqueurs : concession des territoires à l’est de l’Oder et de la Neisse à la Pologne ou à l'URSS, expulsion des populations allemandes de ces régions, partage de son territoire en quatre zones occupées par les puissances alliées : URSS, États-Unis, Royaume-Uni et France.

Du Troisième Reich à la réunification (1945-1990)

« Originaire de Rhénanie-du-nord-Westphalie, l’Abbé Stock est considéré comme un pionnier de l’amitié franco allemande  » [43] Indépendamment des états Franz Stock, qui œuvra toute sa vie pour les relations franco-allemandes , meurt en 1948.

L'occupation alliée

Les Zones d'occupation françaises (bleu) britanniques (vert), américaines (orange) et soviétiques (rouge).

L'Allemagne est désarmée et son territoire est partagé entre les 4 principales puissances ayant défait le nazisme (États-Unis, Grande-Bretagne, France et Union soviétique).

La guerre froide qui fait suite à la Seconde Guerre mondiale permet la renaissance de l'Allemagne en 1949, mais sous la forme de deux États distincts, la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans les zones d'occupation américaine, française et britannique, et la République démocratique allemande (RDA) dans la zone d'occupation soviétique. Alors que cette dernière entre dans la sphère d'influence de l'URSS, la RFA, sous la houlette de ses protecteurs occidentaux cherche à retrouver une place en Europe de l'Ouest. Les pays alliés abandonnent les dettes encore dues par l'Allemagne et n'imposent pas de réparations de guerre.

Les autorités françaises doivent gérer la Zone d'occupation française en Allemagne, mettent sur pied les forces françaises en Allemagne et cherchent à pacifier les relations franco-allemande et à empêcher l'Allemagne de mener, à l'avenir, une nouvelle guerre contre la France. C'est pourquoi plusieurs personnalités françaises vont proposer de remplacer les relations conflictuelles par des rapports d'interdépendance, notamment à travers le projet avorté de la CED ou à travers la CECA qui deviendra la base historique de la construction européenne.

Le protectorat de la Sarre

Le drapeau du territoire autonome de la Sarre.
Article détaillé : Sarre (protectorat).

En 1947, le territoire allemand de la Sarre devient un territoire autonome sous le contrôle de la France.

En 1955, le territoire de la Sarre vote par référendum son rattachement à l'Allemagne de l'Ouest, rattachement qui est est entériné le 1er janvier 1957. Ces accords mettent fin à un vieux contentieux territorial au sein des relations franco-allemandes.

Formation de la République fédérale d'Allemagne

L'Allemagne de l'Ouest (bleu) formée à partir de la Trizone et l'Allemagne de l'Est formée à partir de la zone d'occupation soviétique en Allemagne de 1957 à 1990. La zone de Berlin-Ouest figure en vert clair.

La loi constitutionnelle du 23 mai 1949 crée la République fédérale d'Allemagne à partir de la Trizone (zones d'occupation américaine, britannique et française). Les premières élections législatives ont lieu le 3 décembre 1949.

Devenu un membre principal de l'OTAN après son adhésion en 1955, cet état et la RDA (membre, de son côté, du Pacte de Varsovie) devinrent l'un des points de cristallisation de la Guerre froide.

Appelée Wirtschaftswunder, la croissance de l'Allemagne de l'Ouest fit que rapidement ce pays devint la troisième économie mondiale.

La Communauté européenne de défense (CED)

Dans les années 1950, la Guerre froide et particulièrement la guerre de Corée font prendre conscience aux européens de leur vulnérabilité face au géant soviétique. Le Français Jean Monnet suggère d'organiser une armée européenne qui comprendrait des contingents allemands, et ce moins de six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Le réarmement de l'Allemagne provoque une vague de crainte en Europe mais aussi en Allemagne de l'Ouest où des manifestations contre le réarmement ont lieu à Munich.

Toutefois, la menace étant telle, la création d'une Communauté européenne de défense (CED) est approuvée par toutes les parties. La non-ratification du traité par l'Assemblée nationale française met fin à ce projet mort-né.

La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA)

Robert Schuman en 1949

Après la création de la RFA, le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, propose, le 9 mai 1950, la création d'une haute autorité supranationale pour administrer en commun la production de charbon et d'acier des deux pays. Il espère que la solidarité économique ainsi établie rendra tout conflit impossible entre les deux nations. En 1951, naît la Communauté européenne du charbon et de l'acier, première étape de la construction européenne. En 1954, un premier accord culturel entre les deux pays est signé[44]. La communauté économique européenne (CEE) comprenant six membres fondateurs dont la France et la RFA, et la Communauté européenne de l'énergie atomique (EURATOM)sont fondées en 1957.

Konrad Adenauer et Charles de Gaulle (1958–1963)

Articles détaillés : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle.

Le rapprochement franco-allemand est surtout le fait de deux hommes : Konrad Adenauer et Charles de Gaulle. Le chancelier allemand s'en était entretenu avec Pierre Mendès France dès 1954[45]. Mais il faut attendre le début des années 1960 pour que les conditions géostratégiques rendent le rapprochement possible. Adenauer a pour objectif la réconciliation franco-allemande et la consolidation de cette relation, de Gaulle vise avant tout l’émancipation de l’Europe par rapport aux États-Unis. Lors d'un voyage officiel en RFA en 1962, le président français reçoit un accueil triomphal en évoquant le « grand peuple allemand ».

Le traité de l'Élysée, naissance de l'amitié franco-allemande

Signature du traité de l'Élysée.

La réconciliation se concrétise par la signature du traité de l'Élysée du 22 janvier 1963 qui donne naissance au couple franco-allemand. Mais cet accord bilatéral est vivement critiqué par les États-Unis et le Royaume-Uni mais aussi par des ministres de la défense et des affaires étrangères allemands. Adenauer doit accepter l’ajout d’un préambule affirmant l’attachement allemand à la coopération transatlantique qui vide en grande partie le traité de son sens. La démission d’Adenauer en octobre et son remplacement par Ludwig Erhard, peu francophile limitent encore plus la coopération franco-allemande naissante. Les États-Unis deviennent alors l’interlocuteur unique de la RFA sur le plan militaire et diplomatique. Bonn, qui a besoin du protecteur américain en ces temps de guerre froide, s’aligne sur la politique nucléaire et européenne de Washington. La coopération militaire franco-allemande se limite à des échanges de personnel, la pratique de la concertation et la coopération en matière d’armement.

L'attitude française d'indépendance face aux États-Unis provoque une véritable crise entre les deux pays. La sortie de la France du commandement militaire intégré de l'OTAN en 1966 empêche toute coopération militaire efficace. Bonn est exaspéré par les prétentions françaises d'indépendance et de grandeur. Paris est agacé par une Allemagne atlantiste et qui manifeste son autonomie avec l'Ostpolitik[46]. En 1967, le veto français à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne indispose l'Allemagne. Quand le général de Gaulle quitte le pouvoir en 1969, les relations franco-allemandes sont moribondes.

Willy Brandt et Georges Pompidou (1969–1974)

Articles détaillés : Willy Brandt et Georges Pompidou.

La coopération économique entre les deux pays est relancée en 1969 par la décision de produire en commun l’Airbus et de lancer le premier programme européen de satellites de télécommunications Symphonie. À partir de 1970, le chancelier Brandt veut améliorer sa position en Europe en recherchant la détente avec les pays d'Europe de l'Est, en particulier la République démocratique allemande (RDA). Dans le cadre de cette Ostpolitik, la relation franco-allemande n'est pas une priorité allemande[47]. On peut juste noter en 1972 la signature à Paris de la convention concernant l’établissement de lycées franco-allemands et la création du baccalauréat franco-allemand[48].

Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing (1974–1981)

Articles détaillés : Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing.

Il faudra attendre 1975 pour que se forme le premier véritable « couple franco-allemand » avec Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt. Les deux hommes, arrivés au pouvoir en 1974, décident de faire de la relation franco-allemande le moteur de la construction européenne. Ils multiplient donc les accords et les initiatives pour harmoniser les politiques économiques et favoriser les échanges éducatifs. Cette fructueuse collaboration se poursuit avec le second « couple franco-allemand », François Mitterrand et Helmut Kohl.

Helmut Kohl et François Mitterrand (1982–1995)

Articles détaillés : Helmut Kohl et François Mitterrand.
François Mitterrand et le chancelier allemand Helmut Kohl : les deux hommes ont établi entre eux une réelle complicité, formant l'un des nombreux « couples franco-allemand » qui ont marqué l'histoire des relations entre les deux pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La France soutient le déploiement en RFA de missiles Pershing pour répondre à la menace des nouveaux missiles soviétiques SS-20. Les bonnes relations entre les deux pays permettent à Jacques Delors d'être nommé à la tête de la Commission européenne en 1984. Cette même année, les deux hommes commémorent ensemble, à Verdun, le souvenir des soldats français et allemands tombés durant la Première Guerre mondiale. L'image des deux chefs d'État main dans la main a fait le tour du monde et est devenu le symbole de la réconciliation franco-allemande. Dans le domaine militaire, la création en 1985 d'un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité et de la Brigade franco-allemande a surtout valeur de symbole.

Le président François Mitterrand et le chancelier Helmut Kohl passant en revue des troupes de la Force d'action rapide stationnées au Baden-Württemberg, le 24 septembre 1987 lors de manœuvres franco-allemande.

Pendant ce temps, le régime socialiste de la RDA se délite totalement. Le 9 novembre 1989, les Berlinois ouvrent le mur permettant aux habitants de la RDA de passer de nouveau librement à l'Ouest. Le régime s'effondre. La diplomatie allemande prépare la réunification. C'est à ce moment que la diplomatie française fait une erreur de jugement importante. Les diplomates et responsables politiques français pensent que l'URSS ne laissera pas la RDA s'unir à la RFA. François Mitterrand effectue même une visite officielle en RDA, du 20 au 22 décembre 1989. Au cours d'un dîner officiel, il déclare même : "République démocratique allemande et France, nous avons encore beaucoup à faire ensemble[49]". Les dirigeants ouest-allemands sont surpris et déçus de l'attitude de la France. Ils comprennent que malgré la réconciliation et l'amitié entre les deux peuples, ils ne peuvent vraiment compter que sur l'allié américain. Cela a beaucoup joué dans la détérioration des relations franco-allemandes[49].. Aujourd'hui le voyage de François Mitterrand est présenté par la diplomatie française comme une attitude de prudence vis-à-vis de l'URSS. Des élections libres de RDA favorables à une unification rapide et l'intense travail diplomatique d'Helmut Kohl précipitent la réunification. Le 12 septembre 1990 est signé le traité de Moscou avec les anciennes puissances occupantes. L'Allemagne devient un État comme les autres avec une pleine souveraineté. Une fois la crise passée, Mitterrand et Kohl travaillent en concertation étroite jusqu’au départ de l’Élysée du Président socialiste en mai 1995.

Article détaillé : Réunification allemande.

Depuis la réunification (1990-…)

La réunification change les relations dans le couple franco-allemand. En effet, le développement de relations franco-allemandes comme moteur de l’intégration européenne faisait de la RFA un glacis stratégique durant la guerre froide. De plus la RFA n'ayant pas la plénitude de ses pouvoirs souverains, se trouvait dans une position diminuée par rapport à la France détentrice de l'arme nucléaire et membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies. Même si l’armée allemande est plafonnée à 370 000 hommes, la puissance économique de l'Allemagne et son poids démographique, 81 millions d'habitants, rééquilibrent le couple franco-allemand au profit de cette dernière. En effet, dans une nouvelle perspective géopolitique du continent européen, l’Allemagne constitue le centre, la France étant reléguée sur les flancs occidentaux de l'Union européenne. Pour Paris, toute ouverture de l’UE vers les PECO, pays d’Europe centrale et orientale, signifie un renforcement du rôle central de l’Allemagne sur l'Europe. La France ne peut pas non plus freiner le processus d’élargissement sous peine de perdre l'alliance bilatérale avec l'Allemagne[50]. La marge de manœuvre de la France reste donc extrêmement étroite.

Les années 1990 voient à la fois une coopération sur la construction européenne et un suivisme de la France jusqu'en 1998-1999. L'exemple le plus connu de « suivisme français » est celui de l'Union économique et monétaire (UEM) pour mettre sur pied la monnaie unique. La France insiste pour que l'UEM se fasse et accepte que la RFA décide des critères notamment le pacte de stabilité.
Les deux pays coopèrent aussi pour approfondir la construction européenne. La signature du traité de Maastricht du 7 février 1992 en est une étape importante. Peu après, le 25 mai 1992, Mitterrand et Kohl annoncent la création d’un Corps militaire européen ou Eurocorps ayant son état-major à Strasbourg. La Brigade franco-allemande doit intégrer l'Eurocorps. Il est prévu que ce Corps européen puisse manœuvrer avec l’OTAN. Cette année-là, La chaîne de télévision franco-allemande Arte diffuse des premières émissions. En 1993 les ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et Klaus Kinkel décident de la mise en place d’un groupe de travail franco-allemand permanent pour renforcer la coopération politique et diplomatique. Les réunions communes commencent en 1995.

Gerhard Schröder et Jacques Chirac (1995–2005)

Articles détaillés : Gerhard Schröder et Jacques Chirac.

En 1996, le Président de la République Jacques Chirac assure l’Allemagne du soutien français pour devenir membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Cependant, les intérêts franco-allemands divergent dans la construction européenne. Les traités d’Amsterdam de 1997 et de Nice de 2001 sont deux textes conçus pour préparer le futur élargissement de l’Union européenne aux PECO et aux États européens du sud. Dans la période de négociation et de discussion, la concertation entre Paris et Berlin ne fonctionne plus. Les intérêts nationaux des deux partenaires ne coïncident plus. La RFA est soucieuse d'élargir son champ d'influence à l'Est alors que la France cherche à limiter l'influence allemande dans le jeu européen. Finalement c'est l'Allemagne qui impose à son partenaire français que l'Union européenne s'élargisse sans attendre. La France se trouve dans une position intenable. Elle cherche à contenir le leadership allemand mais elle a besoin de son potentiel de puissance pour valoriser le sien[50]. Ceci explique son suivisme.

En fait, plus la Communauté s'élargit, moins le partenariat franco-allemand pèse sur les autres états membres. Dans une Europe à 15, 25 ou 27, le multilatéralisme semble l’emporter. Il faut s'entendre à plusieurs pour faire fonctionner la machine européenne. Les exemples de ratés du couple franco-allemands se multiplient. Ainsi, en ce qui concerne la Politique étrangère et de sécurité commune ou PESC dans le cadre la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), c'est un accord franco-britannique signée à Saint-Malo en 1998 qui sert de déclencheur à la mise en œuvre. De plus en plus, la coopération franco-allemande est au service de l’unification européenne et ne représente plus une fin en soi. Pour remédier à cela, les deux pays lancent à partir du 31 janvier 2001 à Blaesheim le processus de Blaesheim. Il s'agit de rencontres qui ont lieu environ tous les deux mois et qui complètent les deux sommets franco-allemands. Y sont présents le président de la République et le Premier ministre français, le Chancelier allemand et les deux ministres des Affaires étrangères. Entre ces réunions prennent place, à un rythme plus soutenu, des rencontres entre les deux ministres des Affaires étrangères. Selon les sujets débattus, d'autres ministres peuvent y participer. L’objectif de ces rencontres est de prévoir et, si possible, de régler à l’avance les divergences entre Paris et Berlin afin de présenter un front commun avant les grands rendez-vous européens[51]. Ainsi, lors du Conseil européen de Stockholm des 23 et 24 mars 2001, Paris et Berlin ont défendu le principe d’une libéralisation maîtrisée des marchés dans certains secteurs comme l’énergie ou les postes.

En 2003, la célébration du 40e anniversaire de la signature du traité de l'Élysée est l'occasion de la signature d'un nouveau « Pacte fondateur » et de la décision de célébrer la journée franco-allemande tous les 22 janvier. La coopération culturelle et éducative s'approfondit encore avec la signature d'un accord sur l'équivalence des diplômes professionnels entre les deux pays, des mesures pour l'encouragement de l'apprentissage de la langue du pays partenaire et l'édition pour la rentrée 2006 d'un manuel d'histoire commun pour les classes du lycée, présentant le même contenu dans les deux pays[44]. Mais la non ratification par la France du Traité constitutionnel en 2005 crée une nouvelle asymétrie entre la France et l'Allemagne qui comme 17 autres États de l'UE l'a ratifié.

Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (2005-...)

Articles détaillés : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Angela Merkel, chancelière d'Allemagne, en conversation avec Nicolas Sarkozy, président de la République française, à la 45e conférence de Sécurité de Munich en 2009.

Avec la réunification allemande et l'élargissement de l'Union européenne vers l'ancien bloc de l'Est, les priorités des gouvernement français et allemands divergent : l'Allemagne retrouve sa zone d'influence naturelle en Europe centrale et orientale et la France reste axée vers sa zone d'influence méditerranéenne. Lorsque le président français lance son Union pour la Méditerranée, le projet est accueilli avec scepticisme, voire irritation de la part du gouvernement allemand.

Cependant les deux pays restent très attachés à montrer la force des liens qu'ils ont tissés depuis la Seconde Guerre mondiale. Ainsi la disparition du dernier poilu français permet à Nicolas Sarkozy d'inviter Angela Merkel aux cérémonies du 11-Novembre 2009, et de qualifier de « trésor » l'amitié franco-allemande[52]. L'avant-veille, c'est le président français qui s'est rendu à Berlin pour fêter les 20 ans de la chute du Mur.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • Jacques Bariéty et Raymond Poidevin, Les Relations franco-allemandes, 1815-1975, Paris, Armand Colin, 1977.
  • Philippe Bedouret, L'influence du monde germanique sur Charles de Gaulle, Sarrebruck, Editions Universitaires Européennes, 2011 (ISBN 978-613-1-59983-5)
  • Hans Manfred Bock, Corine Defrance, Gilbert Krebs et Ulrich Pfeil (éd.), Les Jeunes dans les relations transnationales. L’Office franco-allemand pour la jeunesse 1963–2008, Paris, PSN, 2008.
  • Corine Defrance, Ulrich Pfeil (éd.), Le Traité de l’Élysée et les relations franco-allemandes 1945 – 1963 – 2003, Paris, CNRS-Éditions, 2005.
  • Damien Ehrhardt, Les relations franco-allemandes et la musique à programme 1830-1914, Lyon, Symétrie, 2009.
  • Marion Gaillard, François Mitterrand et l'Allemagne, 1981-1995 dans Histoire@Politique no 4, janvier-avril 2008.
  • Ulrich Pfeil, Die »anderen« deutsch-französischen Beziehungen. Die DDR und Frankreich 1949–1990 (Zeithistorische Studien des Zentrums für Zeithistorische Forschung Potsdam, Bd. 26), Cologne, Böhlau, 2004.

Notes et références

  1. (fr)Jean-Charles Volkmann, Chronologie de l'histoire de France, Éditions Jean-paul Gisserot, 1997, p. 17
  2. (fr)Robert Parisot, Le royaume de Lorraine sous les Carolingiens (843-923), A. Picard et fils, 1898, p. 16
  3. (fr) Bibliothèque de l'École des chartes, Impr. de Decourchant, 1921, p. 316
  4. (fr) Université de Nancy II, Verdun - La société verdunoise du XIIIe au XIXe siècle - Journées d'études meusiennes, 5-6 octobre 1974, Université de Nancy, p. 114
  5. Ernest Weibel, op. cit., pp.439-440.
  6. [1]
  7. Ernest Weibel, Mille ans d’Allemagne. Histoire et géopolitique du monde germanique, Ellipses, Paris, 2007 pp.436-437.
  8. René Girard, Achever Clausewitz, Carnets Nord, Paris, 2007, p.29
  9. Ibid., pp.27-28.
  10. Ibid., p.13.
  11. a, b et c Aimé Leroy, Docteur le Glay, Arthur Dinaux, Archives historiques du Nord de la France et du Midi de la Belgique, Valenciennes, 1829.[2]
  12. Ernest Weibel, op. cit., p.483.
  13. C'est-à-dire la coalition des monarchies conservatrices : Empire russe, Royaume de Prusse, Empire d'Autriche, Royaume-Uni de de Grande-Bretagne et d'Irlande... et le Royaume de France récemment restauré qui parvint à se faire représenter grâce à Talleyrand.
  14. Le Saint-Empire romain germanique avait été dissous et substitué par la Confédération du Rhin par Napoléon en 1806.
  15. Ernest Weibel, op. cit., pp.481-484.
  16. Johann Gottlieb Fichte, Discours à la Nation allemande, Paris, Imprimerie nationale Éditions, 1992.
  17. On peut distinguer, au moins, la Nation étatique « française » (corps des citoyens régis par un État) et la Nation culturelle « allemande » qui identifie les citoyens à une Nation selon leur langue. CF : Daniel-Louis Seiler, La Méthode comparative en science politique, Armand Colin, 2004, p.207.
  18. Ernest Weibel, Op. Cit., pp.484-485.
  19. Cela sous-entend que le roi est constitutionnel, choisi par le peuple français, et non absolu de droit divin.
  20. Ernest Weibel, op. cit., p.485.
  21. Ernest Weibel, Op. Cit., p.485.
  22. Ibid., pp. 486-488.
  23. Ibid., pp.486-488
  24. Ernest Weibel, Mille ans d’Allemagne. Histoire et géopolitique du monde germanique, Ellipses, Paris, 2007, p. 486-489.
  25. Ibid., pp. 492, 496-499.
  26. bid., pp. 499-501.
  27. (de)/(en) John C.G. Röhl, Wilhelm II. Der Weg in den Abgrund 1900–1941, Verlag C.H. Beck, 2008 ; Cité d'après Volker Ullrich, Deutsche Kaiserzeit : "Er ist durch und durch falsch", Die Zeit, n° 41, 1er octobre 2008, consulté le 29/01/2010.
  28. (de) Hans Ulrich Wehler, Deutsche Gesellschaftsgeschichte, Band 3 "Von der Deutschen Doppelrevolution bis zum Beginn des Ersten Weltkrieges 1845/49–1914", Munich, 1995, p.1129.
  29. (de) Dr Angela Borgstedt, „Der "Fall Brüsewitz" - Eine badische Zabern-Affäre? Militär und Zivilgesellschaft im Deutschen Kaiserreich", Blick in die Geschichte, Nr. 68 vom 16. September 2005, consulté le 29/01/2010.
  30. Raymond Poidevin, op. cit., p.39.
  31. Raymond Poidevin, op. cit., p.40.
  32. Jean-Baptiste Duroselle, La Grande Guerre des Français, Paris, 2002, p.34.
  33. Pierre Miquel, op. cit., p.191.
  34. Pierre Miquel, op. cit., p.407f.
  35. (de)Erich Ludendorff, Meine Kriegserinnerungen 1914-1918, Berlin, 1919, p.553.
  36. P. Gay, Le Suicide d'une république, Calman-Lévy, 1993
  37. Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, 1999, Armand Colin p 44
  38. Alfred Wahl, p 76
  39. Chronologie des réparations allemandes après la 1ère guerre mondiale
  40. Il n'existe à notre connaissance aucun témoignage historique fiable confirmant la réplique « les cons ! » adressée à Alexis Léger qui le suivait, que Jean-Paul Sartre lui met entre les lèvres dans le deuxième tome Le Sursis de son roman Les Chemins de la liberté, Gallimard (1945-1949) :citation reprise en quatrième de couverture de l'édition "Folio", 1976
  41. « You were given the choice between dishonour and war. You chose dishonour. And you will have war. » Hebdomadaire français Match du 29 septembre 1938, p. 4
  42. La convention d'armistice, sur le site de l'Université de Perpignan, mjp.univ-perp.fr, consulté le 29 novembre 2008.
  43. Biographie de l’abbé Franz Stock (1904 - 1948) sur le portail France Allemagne
  44. a et b cidu, « Relations franco-allemandes : Histoire :Dates-clé » sur [3]. Consulté le 30 octobre 2007
  45. Les historiens et le traité de l’Élysée
  46. Philippe Moreau Defarges, Relations internationales, T 1, questions régionales, Seuil, 2003, p 72
  47. la documentation française, « Les relations franco-allemandes » sur [4]. Consulté le 30 octobre 2007
  48. Chronologie des relations franco-allemandes depuis 1945
  49. a et b La réunification allemande et les relations franco-allemandes Jacques Jessel, ministre plénipotentiaire honoraire
  50. a et b Annuaire français de relations internationales, « L’Allemagne face à sa puissance » sur [5]. Consulté le 30 octobre 2007
  51. Après le Traité de Nice : l’harmonisation du discours franco-allemand à travers le processus de Blaesheim
  52. article du 11 novembre 2009 sur Libération.fr

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Relations entre l'Allemagne et la France de Wikipédia en français (auteurs)

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