Reproduction (biologie)

Reproduction (biologie)
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Grenouille au milieu de milliers d'œufs fécondés

La reproduction est l'ensemble des processus par lesquels une espèce se perpétue, en suscitant de nouveaux individus. C'est une des activités fondamentales, partagées par tous les êtres vivants (avec la nutrition et la croissance). En effet, toute espèce doit posséder un système de reproduction efficace, sans quoi elle est menacée d'extinction.

Si la reproduction permet une perpétuation de l'espèce dans le temps, elle est souvent couplée à un système de dispersion dans l'espace. Il s'agit de systèmes permettant de coloniser de nouveaux milieux, et d'augmenter les chances de survie de l'espèce.

La reproduction avec soin aux jeunes (Femelle d'élan et son petit, Rocky Mountain National Park)

Sommaire

Reproduction sexuée et asexuée

Article détaillé : Reproduction dans le règne animal.

La reproduction sexuée est assurée par la fécondation, c'est-à-dire par fusion des gamètes mâle et femelle donnant un œuf (ou zygote)[1],[2],[3],[4] . Cette reproduction permet le maintien d'une diversité génétique au sein des populations, car elle assure le brassage génétique.

La reproduction asexuée (également multiplication asexuée)[5] désigne tous les autres moyens de reproduction où n'intervient ni gamètes ni fécondation. Dans ce cas le matériel génétique des parents et des descendants reste identique. Car seule la mitose assure la transmission de l'information génétique aux nouvelles cellules. C'est une forme de clonage naturel.

Pour certains auteurs, le terme reproduction est réservé à la reproduction sexuée[6],[2],[3].

La reproduction sexuée

Article connexe : Sexualité (reproduction).
Le cycle de reproduction des angiospermes
La fleur est l'appareil qui permet la reproduction sexuée chez les plantes angiospermes

La reproduction dite sexuée fait référence à la rencontre d'individus de types sexuels différents (mâle et femelle, MATa et MATα, + et-) ou, seulement de cellules de types différents. Elle n'implique pas forcément d'accouplement ou de copulation, car des organismes immobiles comme les plantes, les champignons, les moules, sont aussi capables de reproduction sexuée. La reproduction sexuée n'est partagée que par les espèces eucaryotes, ce qui permet chez elles le brassage génétique.

Dans une même espèce, les individus ont quasiment le même nombre de gènes (ex: 35 000 chez les humains). En revanche les versions de ces gènes (les allèles) ne sont pas les mêmes. C'est pour cela que chaque individu est différent. Chez les espèces eucaryotes, la reproduction est l'occasion de brasser ou mélanger ces allèles, entre 2 individus, en général de sexe opposé. Cela produit une nouvelle combinaisons d'allèles, donc un nouveau génome. Ceci permet l'évolution des populations, et si l'environnement venait à se modifier (réchauffement du climat, nouveau parasite...), ces nouvelles combinaisons pourront être favorisées par la sélection naturelle.

A chaque génération ou cycle de reproduction, on retrouve au niveau cellulaire les mêmes étapes:

  • Méiose, qui produit des cellules (gamètes ) portant la moitié des gènes du parent.
  • Fécondation, qui est la réunion de 2 gamètes (spermatozoïde et ovule), pour reconstituer un génome entier, mais original.

Inconvénients

  • Elle nécessite normalement la présence d'un second individu. C'est pour éviter ce problème qu'elle a parfois évolué en parthénogénèse, reproduction sexuée sans partenaire - cas des Pucerons, des Daphnies, etc. Un animal isolé découvrant un nouveau territoire ne pourra propager l'espèce - sauf s'il s'agit bien sûr d'une femelle fécondée.
  • Ce partenaire doit souvent être recherché, ce qui peut être difficile ou dangereux, par exemple les mâles de la même espèce doivent souvent se battre entre eux pour conquérir les femelles.
  • Ce type de reproduction suppose parfois une concurrence entre mâles ou femelles, donc une compétition. Celle-ci peut demander un surcroit de ressources, une baisse de vigilance vis-à-vis des prédateurs, parfois des blessures ou la mort.
  • En cas d'accouplement, il y a un risque d'échange d'agents infectieux - bactérie, virus, champignons, divers parasites...
  • De nombreux gamètes doivent être produits et s'agissant des mâles ils sont souvent perdus.
  • Complexité accrue du génome qui doit développer deux versions différentes mais compatibles : l'une mâle, l'autre femelle au sein de chaque individu (2 allèles issues des deux parents). De plus l'espèce est contrainte à un processus évolutif plus lent afin de conserver la compatibilité, là ou les individus asexués peuvent muter beaucoup plus rapidement pour s'adapter aux changements tels de nombreuses bactéries et virus.
  • Réduction de la diversité du vivant réduite aux quelques espèces communes, plutôt qu'à des "individus asexués" tous radicalement différents évoluant séparément avec le temps en autant d'embranchements évolutifs que d'êtres vivants sans les contraintes liées à l'espèce. Ainsi tous les individus semblables d'une même espèce ont tous les mêmes "points faibles", ce qui peut précipiter la fin de toute l'espèce en peu de temps, par un changement climatique ou un nouveau prédateur.
  • Le brassage génétique issu de la reproduction sexuée est un avantage pour l'espèce (puisqu'elle fait s'associer un jour ou l'autre les meilleurs gènes) mais cela est un inconvénient majeur pour l'individu. Rien ne dit que la combinaison de ses gènes avec ceux venant de l'autre partenaire (même sélectionné) ne donnera pas des individus déficients. C'est le cas de toutes les maladies génétiques récessives, invisibles chez les parents.

Le faible nombre de descendants est un autre inconvénient, mais qui n'est pas spécifique du mode sexué. De même, les ressources alimentaires ou énergétiques nécessaires pour produire les gamètes sont considérables dans tout type de reproduction.

Avantages

  • Accentuation de la "Sélection naturelle" causée par la difficulté de reproduction, ce qui élimine les moins aptes et favorise le croisement des meilleurs individus.
  • Recombinaison génétique au cours de la méiose et réparation chromosomique pour réduire les mutations non désirées.
  • Théorie du changement adaptatif : diminution du nombre des maladies récessives.
  • "Semble lié à une longue vie"

On peut toutefois remarquer que :

  • Les maladies récessives ne se manifestent pas dans le cas de la reproduction non sexuée, un individu qui se divise donnant deux individus génétiquement identiques donc peut-être porteurs sains mais non malades. Ce n'est qu'en cas de reproduction sexuée que la maladie risque se manifester chez ses descendants...
  • Si on met à part les risques liés aux inconvénients listés plus haut et de nature à raccourcir la durée de vie, force est de constater que les individus les plus vieux de la planète (comme les arbres millénaires) peuvent tous se reproduire sans le mode sexué... Une plante que l'on bouture à l'infini est virtuellement immortelle, tout comme les bactéries ou même les animaux qui se reproduisent ainsi.

Effets génétiques

La reproduction permet la transmission des gènes d'une génération à l'autre impliquant :

  • un maintien de la fidélité de l'information génétique ;
  • une certaine variabilité permettant une évolution de l'information génétique (indispensable à long terme pour permettre aux espèces de s'adapter par la sélection du milieu selon la vision évolutionniste de Darwin).

Dans le cas de la reproduction sexuée, faisant intervenir la méiose, le patrimoine génétique n'est pas reproduit. Un enfant n'a pas les mêmes chromosomes que son père ou sa mère mais un mélange des deux, voire de nouveaux chromosomes sont créés (cross-over et autres mutations).

La reproduction asexuée

La moisissure Aspergillus produit des spores pour sa reproduction asexuée
Article détaillé : reproduction asexuée.
Article connexe : multiplication végétative.
  • Chez les espèces unicellulaires, la division cellulaire assure ce type de reproduction de cellules. Toutes les cellule filles issues d'une même cellule mère disposent d'un patrimoine génétique identique au parent dont elles sont issues, sauf erreurs de copie et/ou mutation de ses gènes. Toutefois, la machinerie moléculaire d'un parent n'est pas nécessairement héritée de manière équitable par ses cellules filles.
  • Pour les organismes pluricellulaires, dans tous les cas le schéma est le même: l'organisme "parent" se sépare d'une ou plusieurs cellules, qui seront alors chargées de reconstruire un nouvel organisme (un clone). Puisque la formation de ces cellules ne s'est faite que par mitose (ou division bactérienne), le matériel génétique n'est pas changé.
    • Lorsqu'une seule cellule est dispersée, on parle de spore, qui donne l'aspect poudreux des moisissures, par exemple.
    • Si c'est un groupe de cellules ou un organe, on peut parler de propagule (hydre), de stolon (fraisier)....
    • Parfois l'organisme se sépare en deux, ou plusieurs parties équivalentes (plathelminthes, certaines annélides, plantes à rhizome...)

Stratégies démographiques de reproduction

Les stratégies démographiques de reproduction

La survie de l'espèce devant être assurée constamment, face à des environnements différents, l'évolution a sélectionné une variété de stratégies différentes. En voici les deux descriptions extrêmes:

  • Les espèces qui vivent dans les milieux instables et imprévisibles adoptent une stratégie de la reproduction rapide et massive : c'est la stratégie r. C'est le cas des micro-organismes détritivores : moisissures, bactéries...
  • Dans les milieux prévisibles, aux variations stables ou cycliques, la stratégie sélectionnée est celle de la reproduction moins rapide mais efficace, notamment par rapport aux quantités de ressources nécessaires. C'est la stratégie K. C'est l'exemple des organismes complexes (mammifères...).

Par exemple chez les vertébrés, l'élan a une stratégie K : peu de descendants, allaitement... En revanche la grenouille est caractérisée par une stratégie r : beaucoup de descendants et de mortalité, aucun soin aux jeunes. Voir:

Reproduction et colonisation de nouveaux milieux

Le fruit de l'érable (samare) contient la graine, et une aile qui permet de freiner la chute et donc favorise la dispersion par le vent.

Chez de nombreuses espèces, animales ou végétales, les organismes adultes (aptes à se reproduire) sont immobiles : plantes, champignons, huître, corail... Les systèmes de reproduction sont alors couplés à des systèmes de dispersion des jeunes organismes :

  • Une plantule contenue dans une graine et éventuellement un fruit.
  • Des spores (de champignon, de fougère, de bactérie...)
  • Des larves (corail, moule...)
  • Des oeufs (Tenia...)

Comme ces jeunes structures sont petites et légères, le transport est passif. Il est assuré par le vent, les courants d'eau, ou encore grâce à d'autres espèces.

Article détaillé : Dissémination des graines.

La reproduction aux échelles moléculaire et cellulaire

La reproduction des organismes n'est possible que grâce à des processus et des structures microscopiques universelles : Voir :

Reproduction entre espèces différentes

Le produit d'une reproduction réussie peut ne pas appartenir à la même espèce, stricto sensu. En effet, certaines espèces différenciées depuis peu de temps à l'échelle des temps restent assez voisines pour que la procréation sexuée reste possible, même si le produit (hybride) est rarement fertile. Le cas est bien connu :

Le phénomène peut même prendre une extension spectaculaire, avec des variations importantes dans la structure génétique (modification importante dans le nombre et la structure des chromosomes) et la forme et les caractéristique de l'hybride

  • entre certains végétaux : blé et seigle : triticale
  • Miscanthus géant, une graminée hybride stérile, mais qui peut se développer par ses rhizomes, qui atteint et dépasse 4 m de hauteur.

Reproduction chez l'être humain

Article détaillé : Reproduction humaine.

Notes et références

  1. Dictionnaire raisonné de biologie, Jean-Louis Morère et Raymond Pujol, editions Frison-Roche, 2003.
  2. a et b ZILLER Catherine et CAMEFORT Henri. Reproduction. Encyclopédia Universalis, 2006
  3. a et b Biologie et phylogénie des algues - Tome 1 de Bruno de Reviers. Ed. Belin, 2002.
  4. Dictionnaire de botanique de Bernard Boullard. Ed. Ellipses, 1988
  5. * Biologie de Neil A. Campbell, Jane B. Reece éd De Boeck 2004, trad française de Biology, 2002 def p250 manuel de référence pour l'enseignement supérieur. (ISBN 2-8041-4478X) *biologie générale de Paulette Van Gansen et Henri Alexandre, ed Dunod 2004
  6. Dictionnaire raisonné de biologie, Jean-Louis Morère et Raymond Pujol, éditions Frison-Roche, 2003.

Voir aussi

Articles connexes

Concernant les « Stratégies » reproductives :

Lien externe


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