1948

1948

Années :
1945 1946 1947  1948  1949 1950 1951

Décennies :
1910 1920 1930  1940  1950 1960 1970
Siècles :
XIXe siècle  XXe siècle  XXIe siècle
Millénaires :
Ier millénaire  IIe millénaire  IIIe millénaire


Chronologies géographiques :
Afrique • Amérique (Canada, États-Unis) • Asie • Europe (France, Italie, Suisse) • Océanie


Chronologies thématiques :
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Calendriers :
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Cette page concerne l'année 1948 du calendrier grégorien.

Sommaire

Événements

Afrique

  • 26-27 janvier : Un cyclone tropical dévaste la Réunion.
  • 29 février : Émeutes à Accra et dans d’autres villes de la Côte-de-l'Or. Le leader nationaliste Kwame Nkrumah est emprisonné (1948-1950). Le gouvernement britannique est contraint de mettre en train des réformes constitutionnelles (1950).
  • 4-11 avril : Élections truquées en Algérie.
  • 10 avril : Création de l’UPC (Union des populations camerounaises). Elle milite pour l’acquisition de l’indépendance immédiate et la réunification des deux Cameroun et entretient des relations privilégiées avec le PCF. Soulèvement de Ruben Um Nyobe pour l’indépendance du Cameroun.
  • 4 juin : L'arrivée au pouvoir du parti nationaliste en Afrique du Sud multiplie les mesures d'apartheid (développement séparé des races). Daniel François Malan est nommé Premier ministre (fin en 1954). Le docteur Hendrik Verwoerd (1901-1966) sera le maître d’œuvre de la politique qui doit transformer l’Afrique du Sud en un État blanc.
  • 22 juillet : Procès à Tananarive des dirigeants du MDRM. Six peines de mort son prononcées (4 octobre), dont celles des députés Raherivelo Ramamonjy et Justin Bezara. Le député Rabemananjara est condamné aux travaux forcés à perpétuité. Les condamnés à mort seront graciés le 15 juillet 1949.
  • Juillet : Accord entre le Patriarcat copte et l’Église éthiopienne : le chef de l’Église, l’Abouna, traditionnellement un Égyptien nommé par le patriarche, sera désormais un Éthiopien, toujours approuvé par le Patriarcat, qui reçoit le pouvoir de consacrer des évêques.
  • 27 septembre : Léopold Sédar Senghor démissionne de la SFIO.
    • Première mention du groupe parlementaire des Indépendants d’Outre-Mer (IOM), regroupant des hommes d’horizons différents comme Sédar Senghor (Sénégal), Jean-Hilaire Aubame (Gabon) et Nazi Boni (Haute-Volta), des Algériens, des habitants de la Côte Française des Somalis, des originaires des autres territoires d’outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Inde) ainsi que des élus des régions françaises. Ils utilisent la manœuvre parlementaire pour obtenir des avancées économiques, sociales puis politiques dans les colonies françaises.
  • 1er novembre : Fondation de la Communauté thérapeutique de Bredbo, à l’initiative du prophète et guérisseur Albert Atcho. Elle se développera dans les années 1960 en basse Côte d'Ivoire et au Ghana.
  • 17 novembre : Fondation de l’Université d’Ibadan au Nigeria.
  • Nouvelle Constitution au Nigeria.
  • Le Soudan anglo-égyptien obtient des institutions représentatives devant conduire à l’autonomie.
  • Émeutes et grèves en AOF et en Côte d'Ivoire.
  • Émeutes et grèves à Zanzibar. Emeutes et grèves au Buganda.
  • Émeutes et grèves à Bulawayo en Rhodésie du Sud.
  • Révolte au Mozambique contre la vente des travailleurs autochtones à l’Afrique du Sud. Répression.
  • Lancement à Luanda du mouvement Vamos Descobrir Angola !
  • Création du Colonial Development Corporation (CDC).
  • La Belgique favorise au Congo belge la création d’une classe « d’évolués » et procède à une certaine « indigénisation » de l’administration.

Amérique

15 février : Rómulo Gallegos, président. Ici aux États-Unis le 4 juillet
Juan Perón signe la nationalisation des chemins de fer en Argentine
  • 8 février : Les élections au Costa Rica opposent Calderón, soutenu par les communistes et l’Église, et l’opposition qui rassemble l’oligarchie des planteurs de café (cafetaleros) et la social-démocratie autour de trois pôles (anticommunisme, anticalderonisme et défense de la clarté du suffrage). Le candidat de l’opposition, le journaliste Ulate, est déclaré vainqueur. Il est accusé de fraude et le Congrès annule les élections[2].
  • 10 mars : Guerre civile au Costa Rica. Les partisans d’Ulate prennent les armes sous la direction de José Figueres Ferrer contre les communistes et l’armée.
  • 19 avril, Costa Rica : Vainqueur les 11-12 avril, Figueres signe le pacte de l’Ambassade du Mexique qui met fin aux affrontements, puis le pacte d’Ochomogo avec le dirigeant communiste Manuel Mora. Les communistes acceptent de déposer les armes si les garanties sociales sont préservées. Figueres répond qu’il entend étendre ces garanties.
  • 30 mars-2 mai : IXe conférence interaméricaine tenue à Bogotá.
  • Avril : Les affrontements entre libéraux et conservateurs en Colombie ouvrent une période appelée La Violencia, qui fait plus de 150 000 morts (1 % de la population) entre 1948 et 1953. Le libéral Gaitán entraîne ses troupes d’une opposition à l’État conservateur à une opposition à l’État tout court. Le 9 avril, il est assassiné à Bogotá, ce qui provoque des émeutes meurtrières pendant trois jours (Bogotazo).
  • 30 avril : Création à Bogotá de l'OEA (OAS) : Organisation des États américains chargée du maintien de la paix et de la résolution pacifique des différends entre les pays du continent. Signature d’un Traité Américain de Règlement Pacifique (pacte de Bogota), d’une convention économique, de deux conventions sur les droits politiques et civiques de la femme et de 46 résolutions, dont celle de « Préservation et défense de la démocratie en Amérique » qui indique clairement que le communisme est incompatible avec la démocratie.
  • 1er mai : Signature au Costa Rica entre les vainqueurs du pacte Ulate-Figueres en vue d’un retour à la normale. Une junte dirigée par Figueres gouvernera pendant 18 mois, planifiera l’accession de Ulate au pouvoir et organisera des élections pour une Assemblée constituante.
  • 19 juin, Costa Rica : José Figueres Ferrer annonce la nationalisation de tout le système bancaire. Le parti communiste (Vanguardia Popular) et le parti de Calderón (Partido republicano nacional) se voient interdire leur participation aux élections de décembre.
Articles détaillés : 1948 au Canada et 1948 au Québec.

États-Unis

  • 12 janvier : La Cour Suprême proclame que Blancs et Noirs sont égaux devant l’enseignement ;
  • 25 février : Martin Luther King est nommé pasteur baptiste :
  • 25 mars : Première prévision de tornade couronnée de succès, par Robert C. Miller et E. J. Fawbush de la USAAF ;
  • 31 mars : Le Congrès approuve le plan Marshall d'aide à l'Europe ;
  • 3 mai : La Cour suprême des États-Unis invalide les lois, contrats et autres textes interdisant aux Noirs d'être propriétaires fonciers ;
  • 11 juin : Le Sénat adopte la « résolution Vandenberg » qui permet au gouvernement de conclure des alliances militaires en temps de paix. Elle marque une étape importante dans l’intégration des États-Unis dans le système de défense occidental ;
  • 21 juillet : Un B-29 Superfortress se crashe dans les eaux du lac Mead dans le Nevada[3].
  • 2 novembre : Réélection de Harry S. Truman (D) comme président des États-Unis avec 49,6 % des voix contre Thomas E. Dewey (R) 45,1 %. Il adopte un vaste programme de réformes sociales, le Fair Deal : amélioration de la Sécurité sociale, législation avancée sur les droits civiques, augmentation du salaire minimum, programme de logements sociaux, assurance maladie, abolition de la loi Taft-Hartley, renforcement et modernisation du soutien des prix agricoles, subventions à l’instruction, etc. ;
  • Légère récession (1948-1949) ;
  • 750 000 récepteurs de télévision aux États-Unis.

Asie

  • 4 janvier : Indépendance officielle de la Birmanie, qui refuse de faire partie du Commonwealth. U Nu (bouddhiste et neutraliste), devient le Premier ministre de l'Union birmane. Début de l'exode des habitants d'origine indienne. Les groupes ethniques des Shans et des Karens sont inclus dans la république “fédérale” et Aung San obtient une écrasante majorité de sièges à l’Assemblée constitutionnelle.
  • 17 janvier : Armistice signé à bord du navire américain Renville en rade de Surabaya. Le territoire de la République indonésienne est limité aux hautes terres de Sumatra et à la partie centrale de Java. Un blocus hollandais des territoires républicains provoque d’énormes problèmes économiques et ne fait qu’accroître le mécontentement populaire à l’égard de la politique de la République, qui négocie avec les Hollandais au lieu de les attaquer militairement. Les Hollandais multiplient les États autonomes dans les « possessions extérieures ».
  • 30 janvier : Gandhi est assassiné par un brahmane extrémiste à Delhi. Un million de personnes assistent le lendemain à sa crémation.
  • 31 janvier : L’Union malaise prend le nom de fédération de Malaisie.
  • 28 mars, Birmanie : Début de l'insurrection déclenchée par les communistes du Drapeau Blanc birman, avec 25 000 partisans, armés d'un équipement disparate. Le Drapeau Blanc établit son QG à Pyinmana (actuelle Naypyidaw) et un Front militaire à Pégou où il commence des embuscades.
  • 5 juin : Signature entre les autorités françaises et l’ancien empereur Bảo Đại d’un accord reconnaissant l’unité (abandon de la Cochinchine) et l’indépendance du Vietnam dans le cadre de l’Union française (traité de la baie d'Along).
  • 28 juin[4] : Loi sur l’eugénisme au Japon permettant en fait à de nombreuses femmes d’avoir recours à l’avortement.
  • 6 juillet : Création du Zengakuren, syndicat national des associations d’étudiants au Japon.
  • 17 juillet : Promulgation de la Constitution de la Corée du Sud.
  • Juillet : État d’urgence en Malaisie.
    • Insurrections communistes en Malaisie. La guérilla se répand dans les campagnes (1948-1960). Le Parti communiste malais (MCP), qui avait joué un rôle essentiel dans la résistance contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale commence la lutte armée. Le MCP veut l’indépendance immédiate. Opérant à partir de la jungle, 4 000 maquisards, en majorité chinois, harcèlent les Britanniques. L’état d’urgence est proclamé en juillet. Il faudra onze ans aux miliciens, formés par le général Templer, et aux contingents britanniques, australiens, néo-zélandais, pour réduire la guérilla malaise.
  • 19 décembre : Deuxième opération de police. Ignorant les lignes de cessez-le-feu de l’ONU, les Hollandais attaquent à nouveau la République, capturant sa capitale Yogyakarta, arrêtant et exilant la plupart de ses hauts dirigeants, y compris Soekarno et Hatta. Malgré le succès de l’attaque hollandaise, la résistance de la guérilla républicaine et la pression de la communauté internationale (Ceylan, Inde, Pakistan) forcent les Hollandais à transiger.
  • Décembre :
    • L'armée birmane chasse la guérilla communiste de Pyinmana. 3 000 partisans se rendent, ce qui porte un coup décisif à la guérilla.
    • Évacuation par l'Armée rouge du nord de la Corée. Des changements politiques et économiques important sont réalisés par le parti communiste. Déjà avant la fondation de la RPDC, les éléments modérés avaient été éliminés. Les Églises, les partis d’opposition sont interdits ou absorbés, le programme du parti est défini : réunification, collectivisation des terres et nationalisation des industries.
  • Début du trafic des piastres, durant la guerre d'Indochine : la piastre vaut officiellement 17 francs, mais on l’achète pour 7 à 8 francs. C’est 10 francs de bénéfice pour ceux qui peuvent la changer au cours officiel, règlementé.
  • Grande grève des chemins de fer japonais. MacArthur, d’abord favorable à la renaissance du parti communiste japonais, se tourne contre lui.
  • Chine : Les communistes prennent le dessus après avoir vaincu les meilleures troupes nationalistes en Mandchourie (offensives du 5 janvier et du 12 septembre). Ils prennent la capitale de la Mandchourie le 20 octobre. Bataille décisive autour de Xuzhou de novembre 1948 à janvier 1949, au désavantage des nationalistes. Les forces nationalistes sont concentrées pour la défense de Pékin le 22 novembre. Depuis 12 jours l’état de siège est instauré à Shanghai. Le 18 décembre, les troupes communistes encerclent Pékin.
  • Inde :
    • Le parti du Congrès se transforme en un véritable parti politique en interdisant à ses membres d’appartenir en même temps à une autre formation politique. Le Congress Socialist Party devient alors le Parti socialiste. Le Congrès affirme une identité centriste, bien que cohabite en son sein une aile gauche qui s’inspire de Nehru et une aile droite dirigée par le sardar (commandant) Vallabhai Patel (1875-1950), qui occupe dans le gouvernement Nehru les portefeuilles de ministre de l’Intérieur et de vice Premier ministre. Le Congrès domine les autres partis. Seul le parti Communiste a une certaine influence.
    • Pour reconstruire l’économie de l’Inde sinistrée après la Seconde Guerre mondiale, Nehru favorise la mise en place d’une économie mixte basée sur le développement de l’industrie lourde et des infrastructures. La planification et la protection du marché intérieur sont deux autres de ses priorités. Une règlementation assure le contrôle majoritaire des entreprises privées aux capitaux indiens.
    • Lancement du « développement rural communautaire » dans l’Uttar Pradesh, avant d’être intégré dans le premier plan. Dans chaque village, un agriculteur rémunéré par l’administration doit se mettre au service du village et inciter les autres villageois à mettre bénévolement en œuvre des projets locaux de développement. Les résultats sont faibles.

Proche-Orient[5]

14 mai : déclaration d'indépendance d'Israël
Réfugiés palestiniens. On estime entre 600 000 et 760 000 le nombre de réfugiés palestiniens pour la période 1948-1949. À la mi-mai, 2 à 300 000 Palestiniens fuient les combats, principalement dans les zones littorales. Au cours de la Guerre des Dix jours (juillet), 100 000 autres seront clairement expulsés par l’armée israélienne (région de Jérusalem et Galilée occidentale, annexées par Israël). Suite à l’offensive d’octobre contre l’Égypte, 130 000 civils arabes sont expulsés, principalement vers la bande de Gaza. La conquête de la Galilée entraîne l’exode vers le Liban de quelques dizaines de milliers de personnes. Israël refuse le retour des réfugiés sur son territoire. Le 11 décembre, l’ONU adopte la résolution 194 (III) qui dit que tout réfugié a le droit de retourner chez lui et qu’une indemnité compensatoire doit être verser par Israël à ceux qui refusent de rentrer. La Commission de conciliation chargée d’appliquer la résolution se heurte au refus d’Israël. La Commission propose l’annexion par Israël de la bande de Gaza pour y reloger les réfugiés. Israël et l’Égypte refusent. À Lausanne, Israël accepte le retour de 100 000 réfugiés, la Syrie en accepte 300 000 et l’Irak 350 000.
  • 15 janvier[6] : Une délégation irakienne conduite par Salih Jabr se rend à Londres et signe le traité de Portsmouth par lequel les Britanniques s’engagent à évacuer leurs bases militaires en échange de la poursuite de la coopération militaire avec l’Irak en cas de guerre. Le traité est accueilli avec hostilité en Irak et entraîne de violentes manifestations. Le régent renonce au traité et renvoie le gouvernement Jabr au profit de Nuri Sa’id le 3 mars.
  • Janvier-février, Palestine : L’essentiel des forces arabes sont concentrées dans la région de Jérusalem sous le commandement d’un neveu du mufti, Abdel Kader al-Husseini. En janvier, une force auxiliaire de volontaires, dépendant de la LEA et dirigée par Fawzi al-Qawuqji, prend position dans le nord de la Palestine. Il n’y a aucune coordination avec les forces du mufti. Au total, les forces arabes représentent 8000 combattants. La stratégie arabe consiste à rompre les communications entre les implantations juives. Les forces sionistes sont deux à trois fois plus nombreuses, mieux équipées et plus organisées (Irgoun, groupe Stern, légion juive, Haganah). Leur stratégie est défensive en attendant le retrait britannique prévu pour le 15 mai. Dès avril, les sionistes prennent l’avantage dans les principales villes. Les populations arabes fuient les zones de combat, et l’intervention des pays arabes parait inévitable.
  • Avril-mai : Pour assurer la sécurité des zones d’implantations juives, les sionistes conçoivent le plan Daleth qui préconise l’éliminations des forces présentes dans la partie juive et dans les zones qui pourraient être annexées : Haïfa est prise le 22 avril après un bombardement massif de la ville par la Haganah qui a entraîné l’exode de la population organisé par les britanniques. Début mai, il ne reste que 4000 arabes contre 70 000. Nettoyage de la route Tel-Aviv-Jérusalem par la destruction des villages arabes.
  • 2 -20 avril : Opération Nahshon.
  • 9 avril : Massacres de 110 civils par les terroristes juifs de l'Irgoun et du groupe Stern à Deir Yassin, qui entraîne une panique chez les Palestiniens.
  • 26 avril : L’Agence juive forme un gouvernement provisoire en Palestine que dirige David Ben Gourion tandis que la violence se développe entre militants sionistes et arabes.
  • 13 mai : Prise de Jaffa après un assaut violent de l’Irgoun arrêté par les Britanniques. Massacre d’Arabes. Lors de la reddition, il ne reste que 5000 Arabes sur 80 000. Attaque de la Galilée pour renforcer les positions face à l’intervention future des pays arabes. Fuite des civils arabes vers la Syrie et le Liban.
  • 14 mai : Proclamation de l'État d'Israël par David Ben Gourion le jour où expire le mandat britannique.
  • 15 mai : Début de la première guerre israélo-arabe (fin le 20 juin 1949). Israël est envahi par les armées égyptiennes, irakiennes, libanaises, syriennes et transjordaniennes de la Ligue arabe (24 000 hommes contre 30 000 israéliens).
    • Le roi Abdallah Ier de Jordanie s’apprête à envoyer la légion arabe en Cisjordanie. Ses visées expansionnistes sont critiquées par les autres pays arabes.
    • Devant la pression populaire et l’arrivée des premiers réfugiés palestiniens, Farouk Ier d'Égypte donne l’ordre d’entrer en guerre contre Israël sans en référer au gouvernement et malgré l’hostilité des militaires. L’armée est mal préparée et en dépit de quelques succès dans le Sinaï (Nasser), elle est battue. Attaquée sur son territoire, elle n’est sauvée que par la menace d’intervention britannique en cas de non-évacuation du Sinaï.
  • 17 mai : Le nouvel État d'Israël est reconnu de jure par l’Union soviétique et de facto par les États-Unis. Sous la pression américaine, un embargo sur les ventes d’armes est mis en œuvre, mais l’URSS et la Tchécoslovaquie livrent des armes à Israël.
  • 16 mai : L’armée syrienne enfonce les lignes israéliennes en Galilée et n’est contenue que le 20 mai. Au Sud, l’armée égyptienne occupe rapidement la région de Gaza, le Néguev et atteint la Cisjordanie. La progression vers Tel-Aviv est freinée par une forte résistance juive. L’armée irakienne prend position au nord de Jérusalem et menace le littoral.
  • 19 mai : La légion arabe intervient à Jérusalem pour protéger les populations arabes. Après de violent combats, les Israéliens se replient.
  • 21 mai : Massacre d'al-Tantoura.
  • 25 mai : Opération Ben Nun.
  • 26 mai : Création de Tsava Haganah le Israël (Tsahal) : « l'armée de défense d'Israël » (naissance officielle le 31 mai).
  • 30 mai : Alors que le territoire israélien est coupé en deux par les armées arabes, le comte Folke Bernadotte est envoyé en Israël comme médiateur.
  • 9 juin : Les Arabes et les Israéliens acceptent un cessez-le-feu, effectif le 11 juin. Cette trêve renforce les positions israéliennes avec l’arrivée des armes soviétiques (60 000 hommes, avec une aviation contre 35 000 arabes). Bernadotte propose un plan de partage de la Palestine (Cisjordanie annexée à la Jordanie, union économique entre Israël et la Jordanie, Jérusalem arabe et Haïfa port franc). Sa proposition est refusée par les deux parties.
  • 10 juin : Les Syriens opèrent une nouvelle progression.
  • 8 juillet : Rupture de la trêve par les armées arabes. La « Guerre des Dix jours » voit le succès de Tsahal (armée nationale israélienne) dans la région de Jérusalem et en Galilée. Les États arabes acceptent un cessez-le-feu le 18 juillet.
  • En août, Bernadotte propose un nouveau plan (internalisation de Jérusalem, retour des réfugiés et échanges de territoires favorisant la formation de blocs plus homogènes), soutenu par les États-Unis et la Grande-Bretagne mais rejeté par les pays Arabes et Israël qui refuse de laisser le Néguev aux Arabes.
  • 17 septembre, à Jérusalem, le Comte suédois Folke Bernadotte, médiateur de l'ONU est assassiné par un groupe de sionistes dissidents de la faction Lehi.
  • 23 septembre : Formation à Gaza d’un gouvernement arabe par le mufti.
  • 15 octobre : Rupture du cessez-le-feu. L’armée israélienne lance une offensive contre l’armée égyptienne qui se terminera par l’occupation du Néguev.
  • 22 octobre : Victoire navale israélienne sur l'Égypte à la bataille d'El-Magdel.
  • 27 octobre : Offensive irakienne dans la région de Naplouse.
  • 1er décembre : Abdallah organise un congrès de notables palestiniens à Jéricho qui vote l’union entre la Jordanie et la Cisjordanie.
  • Décembre : Le chef du gouvernement égyptien décide de dissoudre les Frères musulmans à la fin de l’année. Il est assassiné le 28 décembre.

Europe

Europe de l'Est

  • 4 février : La République populaire roumaine signe au Kremlin un traité d’amitié et d’assistance avec l’Union soviétique.
  • 18 février : Traité de coopération entre l'URSS et la Hongrie[7].
  • 20-27 février : Coup de Prague, la Tchécoslovaquie bascule dans le camp communiste avec l'appui de la diplomatie soviétique.
    • Suite au conflit au sein du gouvernement tchèque à propos de la nomination systématique de communistes au sein de l’administration et de la police, 12 ministres non communistes démissionnent du gouvernement pour provoquer une confrontation, mais la tentative échoue (20 février). Les communistes sont toujours en majorité au gouvernement et le contrôle qu’ils exercent sur la police et les milices ouvrières leur permettent d’organiser des manifestations de rue. Le Premier ministre Klement Gottwald et le ministre de l’Intérieur Vaclav Noek mobilisent la police et proclament l’état de siège à Prague (23 février). Retournant la situation, ils exigent la démission des ministres non-communistes pour former un nouveau gouvernement. Le président Edvard Beneš, malade et effrayé des risques de guerre civile, capitule et nomme un nouveau gouvernement dominé par les communistes. Nombre de dirigeants de l’opposition s’exilent, comme Ripka.
  • Purges en URSS (1948-1952).

Europe de l'Ouest

Blocus de Berlin

Les quatre secteurs d'occupation de Berlin. Après le 10 mai 1948, la zone bleutée devient une enclave, Berlin-Ouest.


  • Loi sur la nationalité[8], accordant sans restriction le droit de résidence aux « citoyens du Royaume-Uni et des colonies » (entrée en vigueur le 1er janvier 1949).
  • 392 millions de £ de subventions sont données aux agriculteurs britanniques.
  • Lancement du plan Marshall : l’économie britannique reçoit 1,9 milliard de $ au cours des deux premières années. La production industrielle se situe à 30 % au-dessus de son niveau d’avant-guerre, les exportations reprennent, réduisant le déficit de la balance des paiements à 120 millions de £ en 1948 (- 80 %).


Articles détaillés : 1948 en France et 1948 en Suisse.
Italie
  • 1er janvier : entrée en vigueur de la Constitution. Le président de la République est élu pour sept ans par le Parlement. Le pouvoir est aux mains du Conseil des ministres et des deux Chambres (chambres des députés et Sénat) élues au suffrage universel direct. Le président du Conseil est désigné par le président de la République responsable devant les Chambres. Une Cour constitutionnelle et un Conseil supérieur de la magistrature sont prévus. La Démocratie chrétienne insiste pour que les accords du Latran de 1929 soient inclus dans la Constitution.
  • 5-10 janvier : VIe congrès du parti communiste italien à Milan.
  • 20 mars : Déclaration tripartite (France, Grande-Bretagne, États-Unis) sur le problème de Trieste. Les trois puissances demandent que le territoire libre soit rendu à l’Italie.
  • 18 avril : victoire de la Démocratie chrétienne (48,5 % des voix) aux élections parlementaires. Le Front populaire démocratique du PCI et du PSI réunit obtient 31 %. Alcide De Gasperi forme un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates (PSLI), les libéraux et les républicains. Il pratique une politique centriste, ouverte au progrès social mais prudente.
  • 11 mai : Luigi Einaudi est élu président de la République.
  • Juin : Congrès extraordinaire du parti socialiste italien à Gênes.
  • 29 juin : L’Italie adhère au plan Marshall.
  • 14 juillet : Un attentat contre le leader communiste Palmiro Togliatti donne lieu à d’importantes manifestations dans tout le pays.
  • Juillet : Le gouvernement abolit le rationnement du lait et de la viande.


  • L’économie de l’Italie a souffert de la guerre. L’industrie, après des années de protectionnisme, est obsolète. Les entreprises son minuscules (90 % emploient moins de cinq personnes), deux millions de personnes sont au chômage. L’Italie reçoit une aide importante des États-Unis (plan Marshall) ce qui lui permet de soutenir la lire, de développer la sidérurgie et les cimenteries et d’atténuer les privations de l’après-guerre. La stabilité de la monnaie donne confiance aux Italiens qui investissent dans le développement national. Les énormes ressources de main-d’œuvre bon marché du Sud se déplacent en masse vers les industries du Nord. Nombre de ces travailleurs sont des artisans, qui s’adaptent facilement aux techniques industrielles. La croissance économique atteint 6 % par an dans un système économique éclectique, ou cohabite le libéralisme et l’intervention de l’État, sans plan d’harmonisation. L’IRI, énorme holding d’État établi pendant le fascisme reste en place, contrôlant les lignes aériens (Alitalia), l’automobile (Alfa Romeo), les constructions navales, le BTP, les machines outils, les banques et institutions de crédit.

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