Thriller (album)

Thriller (album)
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Thriller
Album par Michael Jackson
Sortie 1er décembre 1982
Enregistrement 14 avril - 8 novembre 1982
Los Angeles
Durée 42:15
Genre Funk
Pop
Disco
Quiet Storm
Soft rock
Dance
Producteur Quincy Jones, Michael Jackson
Label Epic Records, MJJ production
Critique Allmusic 5 étoiles[1]
Robert Christgau (A)[2]
Rolling Stone 5 étoiles[3]
Singles
Albums de Michael Jackson
Off the Wall (1979)
Bad (1987)

Thriller est le sixième album studio de l'artiste américain Michael Jackson. Co-produit par Quincy Jones, il sort le 30 novembre 1982 chez Epic Records, à la suite du succès commercial et critique de l'album Off the Wall (1979). Thriller explore des genres similaires à ceux d'Off the Wall, tels le funk, le disco, la soul, le soft rock, le R&B et la pop. Toutefois, les paroles de Thriller traitent généralement de thèmes plus sombres, comme la paranoïa et le surnaturel.

Avec un budget de production de 750 000 dollars, les sessions d'enregistrement se déroulent entre avril et novembre 1982 aux studios Westlake Recording à Los Angeles. Assisté de Quincy Jones, Jackson signe quatre des neuf chansons de Thriller. À la suite de la sortie du premier single de l'album, The Girl Is Mine (en duo avec Paul McCartney), certains chroniqueurs prédisent un succès limité. Mais après la sortie du deuxième single, Billie Jean, l'album se hisse en tête des classements des meilleures ventes dans de nombreux pays. À son apogée, il se vend un million d'exemplaires par semaine à travers le monde. En une seule année, Thriller devient l'album le plus vendu au monde de tous les temps, et le demeure avec des ventes estimées entre 55 et 104 millions de copies d'après le Livre Guinness des records[4]. Sept des neuf chansons de l'album sortent en single et figurent toutes au Billboard Hot 100. L'album obtient un nouveau record en remportant huit Grammy Awards en 1984, dans trois genres différents : pop, R&B et rock.

Avec Thriller, Michael Jackson acquiert un nouveau statut en devenant l'une des plus grandes stars de la fin du XXe siècle. Il lui permet notamment de briser les barrières raciales par l'intermédiaire de ses apparitions sur la chaîne musicale MTV et de ses rencontres avec le Président Ronald Reagan à la Maison Blanche. L'album est également le premier à utiliser avec succès les clips comme moyen de promotion, ceux de Thriller, Billie Jean et Beat It passent en boucle sur MTV. Thriller est conservé par la Bibliothèque du Congrès par le biais du « National Recording Registry », ce qui est considéré comme une reconnaissance nationale de sa valeur culturelle.

Sommaire

Genèse et enregistrement

Contexte

Quincy Jones en 2007

Le précédent album de Michael Jackson, Off the Wall, (1979) est un succès critique[5] et commercial, avec environ huit millions d'exemplaires vendus à travers le monde[6]. Néanmoins, Jackson s'est senti humilié par l'unique récompense remportée par l'album aux Grammy Awards : celle du meilleur album R&B de l'année. Cette catégorie ne comprend que des albums interprétés par des artistes noirs. « C'est totalement injuste qu'il n'ait pas reçu le Grammy Award du disque de l'année et ça ne doit jamais se reproduire. »[N 1], déclare-t-il[7]. Il se sent sous-estimé par l'industrie de la musique ; en 1980 lorsqu'il demande à un journaliste du mensuel Rolling Stone si le magazine accepterait qu'il soit en couverture, le journaliste répond par la négative, et Jackson dira « On m'a dit à maintes reprises que mettre des noirs en couverture de magazines n'est pas vendeur... J'attends. Un jour, ces mêmes magazines mendieront auprès de moi pour que je leur accorde une interview. Peut-être le ferai-je. Et peut-être que non. »[N 2],[7].

Les années entre Off the Wall et Thriller constituent également une période de transition pour le chanteur, il revendique de plus en plus son indépendance vis-à-vis de sa famille. En 1973, Joseph Jackson le père de Michael entame une liaison secrète avec une femme de vingt ans plus jeune que lui ; le couple a un enfant caché. En 1980, Joseph Jackson révèle la vérité à sa famille. Michael Jackson, déjà en colère contre son père du fait de son comportement violent durant son enfance, se sent tellement trahi qu'il se brouille avec lui durant de nombreuses années[8]. Dès août 1979, Michael Jackson qui vient d'avoir 21 ans, annonce à son père qu'il n'est plus son manager et qu'il le remplace par John Branca[9]. Il confie à ce dernier qu'il veut être « la plus grande star du show-business »[N 3] et « la plus riche »[N 4].

Cependant, le chanteur reste profondément malheureux ; il explique : « Même à la maison, je suis seul. Je suis assis dans ma chambre et parfois je pleure. C'est tellement difficile de se faire des amis... Parfois, je me balade dans le quartier la nuit, avec l'espoir de trouver quelqu'un à qui parler. »[N 5],[10]. Dans le même temps, il modifie son apparence physique de façon radicale. Conseillé par Diana Ross en 1980, il entame la première d'une longue série d'opérations de chirurgie esthétique : « nez affiné, les pommettes redessinées, les lèvres amincies, les cheveux décrêpés et la peau miraculeusement éclaircie »[11]. Cette métamorphose l'éloigne du physique de l'Afro-américain typique qu'il représentait sur la couverture de l'album Off the Wall[12].

Déroulement

Steve Lukather du groupe Toto

En 1982, Jackson fait à nouveau équipe avec Quincy Jones, le producteur d'Off the Wall pour enregistrer son sixième album studio. La préparation de Thriller a lieu d'avril à novembre, avec un budget de production de 750 000 dollars. Michael Jackson a une idée bien précise en tête, il veut que chaque titre de l'album soit conçu pour devenir un hit en puissance[13]. Pour ce faire, les deux hommes travaillent ensemble sur 300 chansons, dont seulement neuf sont finalement conservées[14]. Comme l'expliquèrent plus tard, Jones et Temperton, certaines chansons ne sont pas retenues car elles n'ont pas la « nervosité »[N 6] des autres titres[15]. L'album, dont les styles musicaux sont principalement le funk, la soul et la pop, bénéficie également du renfort d'artistes et musiciens renommés sur plusieurs titres dont ceux du groupe Toto[14]ainsi que James Ingram, Rod Temperton, Paul McCartney, Eddie Van Halen, etc. « Issu d'un travail collectif de musiciens possédant tous une parfaite maîtrise de leur métier, Thriller est un patchwork de sonorités et d'influences de toutes sortes taillé d'emblée pour le marché mondial » analyse l'historien Ludovic Tournès[16]. À la fin des années 1970, les qualités de chanteur de Michael Jackson sont respectées par les médias. Rolling Stone compare sa voix au « bégaiement de rêve et à couper le souffle »[N 7] de Stevie Wonder et retient que « le timbre ténor de Jackson, léger comme une plume est extraordinairement beau. Il glisse doucement vers une surprenante voix de fausset, qui est utilisée de manière audacieuse »[N 8],[5]. Dans cet album, Jackson pouvait chanter plus bas, mais il préfère le faire un ton plus élevé parce que les ténors pop disposent d'un éventail plus large pour créer un style[17]. Rolling Stone pense que Jackson chante désormais avec une « voix pleinement adulte »[N 9] qui est « teintée de tristesse »[N 10],[18]. Le chanteur a déjà adopté un « hoquet vocal »[N 11], qu'il continue d'utiliser dans Thriller[19].

Création et analyse des chansons

Jackson écrit quatre chansons pour cet album : Wanna Be Startin' Somethin', The Girl Is Mine (avec Paul McCartney), Beat It et Billie Jean[20]. Contrairement à de nombreux artistes, Jackson n'écrit pas ses chansons sur papier, mais utilise un appareil enregistreur. Puis lors des enregistrements, il chante les chansons de mémoire[21],[22]. Déjà dans Off the Wall, Michael Jackson laissait entrevoir un côté sombre malgré la thématique pop et légère de l'ensemble. Cet aspect est renforcé dans Thriller où s'affichent des éléments contradictoires, caractéristiques de l'œuvre de Jackson[23] : la paranoïa et une imagerie plus sombre[18]. Cela se vérifie surtout dans les chansons Billie Jean, Wanna Be Startin' Somethin et Thriller.

Dans Billie Jean, Jackson raconte l'histoire d'une fan obsessionnelle qui affirme qu'il est le père de son enfant. C'est une chanson qui lui tient à cœur car le personnage féminin, Billie Jean, est un mélange de plusieurs femmes perturbées qui ont prétendu à différentes reprises que lui ou l'un de ses frères étaient les géniteurs de leurs enfants[24]. Ce morceau demande à Michael Jackson beaucoup de travail. Il met notamment trois semaines pour trouver le solo de basse de l'introduction mais se heurte à Quincy Jones qui préfère qu'elle soit écourtée. Jackson insiste pour la conserver car il pense qu'elle incite les gens à danser immédiatement sur la chanson[25].

L'acteur emblématique des films d'horreur, Vincent Price

Jones et Jackson sont déterminés à faire une chanson rock qui leur permettrait d'élargir leur public. Ils passent donc des semaines à la recherche d'un guitariste pour la chanson écrite par Jackson, Beat It. Ils fixent leur choix sur Eddie Van Halen du groupe de hard rock Van Halen[25],[22]. Pour Jackson, « le propos [de la chanson] est que personne n'est obligé d'être un dur, vous pouvez fuir une bagarre et être toujours un homme. Vous n'avez pas à mourir pour prouver que vous êtes un homme »[N 12],[26]. Dans le clip qui l'accompagne, l'hymne non-violent et anti-gangs, que constitue Beat It, se double d'un hommage à West Side Story[20].

Lorsque Rod Temperton écrit la chanson Thriller, il veut dans un premier temps l'appeler Starlight ou Midnight Man mais choisit Thriller car il estime que ce mot a un potentiel commercial plus important[22]. Souhaitant qu'une personnalité célèbre récite les paroles de clôture de la chanson, Temperton fait appel à une figure des films d'horreur, l'acteur américain Vincent Price, qui effectue sa prestation en deux prises. Temperton écrit le dialogue dans un taxi qui le conduit vers le studio d'enregistrement[22].

Wanna Be Startin' Somethin' a été écrite quelques années plus tôt et a un style qui ressemble beaucoup plus à celui d' Off The Wall. Ce titre funk s'accompagne d'une basse, de percussions à l'arrière-plan et, vers le milieu du morceau, d'une ligne rythmique en Swahili, donnant au titre un style international[26]. Dans cette chanson, il se bat contre les ragots et les médias[18]. Cependant, en 1984, Michael Jackson est accusé par le musicien camerounais Manu Dibango et la SACEM d'avoir utilisé 77 secondes de la chanson Soul Makossa sans avoir réglé de droits d'auteur. L'affaire se règle par un arrangement financier[27].

À l'époque de Thriller, Paul McCartney et Michael Jackson sont amis et enregistrent quelques duos ensemble, dont The Girl Is Mine. La chanson parle de deux amis qui se disputent la même femme, chacun tentant de convaincre son rival qu'il l'aime davantage. Elle s'achève sur un dialogue[26]. Même si Paul McCartney juge a posteriori la chanson un peu superficielle, Michael Jackson déclarera plus tard qu'elle fait partie de ses chansons préférées du fait de sa très bonne entente avec McCartney lors de l'enregistrement[24].

Le ton mélancolique et introspectif d' Human Nature se retrouve dans ses paroles : « Regarde dehors, le matin, lorsque la ville se réveille, tends ta main, je touche son épaule, je rêve de la rue »[N 13],[26]. Écrite par Steve Porcaro du groupe Toto et composée par John Bettis, c'est la dernière chanson choisie pour Thriller, évinçant Carousel de celui-ci[28].

Écrite à l'origine par Michael Jackson, P.Y.T. (Pretty Young Thing) est entièrement remaniée par James Ingram et Quincy Jones. Janet et LaToya Jackson en assurent les chœurs[29]. Cette chanson ainsi que Lady in My Life de Rod Temperton, donnent à l'album une direction plus R&B[26].

Les relations entre Jackson et Jones se sont tendues au cours de l'élaboration de l'album. Jackson passe beaucoup de temps à répéter seul des pas de danse. Concentré sur cet objectif, il oublie de s'alimenter correctement, de se laver et broie du noir, au grand désarroi de ses proches[12]. Lorsque les neuf chansons de l'album sont enfin achevées, les deux hommes sont mécontents du résultat et passent une semaine sur chaque chanson pour les remixer[22]. Jones est persuadé que Billie Jean n'est pas un titre assez fort pour être conservé sur l'album, mais Michael Jackson est en désaccord et décide de le garder. Jones dit à Jackson que Thriller ne pourra sans doute pas avoir le même succès qu'Off the Wall, car le marché du disque va mal. En réponse, Jackson menace d'annuler la sortie de l'album[14].

Accueil public et critique

Thriller sort le 30 novembre 1982 et à son apogée, se vend à un million d'exemplaires par semaine dans le monde entier[17]. Sept 45 tours sont issus de l'album, dont The Girl Is Mine, qui sort en premier. Ce choix surprend et déplaît et laisse croire aux critiques et fans que l'album risque d'être une déception voire que Michael Jackson s'est « vendu » au public blanc[26]. The Girl Is Mine est suivi par le hit Billie Jean, qui permet à Thriller de grimper aux sommets des hit-parades du monde entier[30],[31]. Le succès continue avec Beat It, à laquelle participent les guitaristes Eddie Van Halen et Steve Lukather[32]. Enfin, le single Thriller devient à son tour un succès international[26].

Les critiques musicaux sont enthousiasmés par Thriller et saluent la performance de Michael Jackson. Pour Rolling Stone, l'album est « somptueux », d'une « vitalité pure » et « une autre fontaine pour l'évolution créative de cet artiste prodigieusement doué »[33]. Pour l'hebdomadaire People, « la volonté d'expérimenter et un sens du rythme sans aucune faille en font un album qui ne dément pas son titre »[33]. Selon Variety, « Jackson retravaille des thèmes romantiques qui nous sont familiers de sa voix de fausset qui s'envole, légère ; il nous donne sa version avec élégance, dans une production adroite, vive, réminiscente de ses succès passés »[33]. La revue musicale Stereo Review est impressionnée par « la production super-spectaculaire », « l'interprétation saisissante » et « la tempête de rythme et d'effets spéciaux ». Thriller est « flamboyant » et « ne renie pas son titre »[33]. Autre revue musicale américaine, High Fidelity admire « la machine lisse et acérée » que constitue Thriller, il s'agit pour elle, d'« un travail de conscience et d'assurance inouïe »[33]. Enfin, le New York Times loue un album « superbement fait » et conclut sur ces mots : « avec une confiance inébranlable qui colore l'album dans son entier, Thriller suggère que l'évolution de M. Jackson en tant qu'artiste est loin d'être terminée. »[N 14],[34],[33].

Bruce Swedien, ingénieur du son, gagne le huitième Grammy Award de l'album.

L'album permet à Jackson de décrocher un nouveau record en remportant sept Grammy Awards en 1984, dont celui de l'album de l'année. Le huitième Grammy est remis à l'ingénieur du son Bruce Swedien[35],[36]. La même année, Jackson obtient huit American Music Awards, le « Special Award of Merit » et trois MTV Video Music Awards[37]. Thriller est reconnu officiellement le 7 février 1984 comme étant l'album le plus vendu au monde, par le Livre Guinness des records[38]. Au début de l'année 2009, les ventes mondiales de l'album sont estimées entre 47 et 109 millions d'exemplaires[39].

Contributions et influences

Industrie musicale

Michael Jackson engrange des profits records grâce aux ventes de l'album ainsi que celles du documentaire, The Making of Michael Jackson's Thriller, produit par Jackson et John Landis. Financée par MTV, la vidéo se vend à 350 000 exemplaires dès les premiers mois de sa commercialisation. Dans un marché dominé par les singles, Thriller rehausse l'importance des albums, de plus les multiples succès de ses singles ont bouleversé l'évaluation préalable du nombre de singles à succès qui peuvent être extraits d'un album individuel[40]. Thriller occupe une place dans la culture américaine ; le biographe J. Randy Taraborrelli explique qu' « À un certain moment, Thriller a cessé d'être vendu comme un objet de loisir — tel qu'un magazine, un jouet, des places pour un film à succès — et a commencé à être vendu comme un produit de base »[N 15],[41].

Au moment de la sortie de l'album, un communiqué de presse de Gil Friesen, Président d'A&M Records, affirme que « ce succès représente un enjeu pour l'industrie [musicale] »[N 16],[17]. Ainsi, le magazine rival de Billboard, Cash Box n'hésite pas à écrire que Michael Jackson est « le sauveur du disque »[42]. Ce que confirme le chiffre d'affaires réalisé par CBS l'année qui suit la sortie de l'album : selon le Los Angeles Times du 24 juillet 1983, « l'augmentation du profit de 101 % pendant le premier trimestre fut la meilleure performance de janvier à mars de toute l'existence de la société (unité disques). Ce gain avait été provoqué par des artistes tel Michael, dont l'album Thriller avait produit quatre 45 tours à succès et s'était vendu à plus de huit millions d'exemplaires — le meilleur chiffre depuis l'heure de gloire de la société en 1978. »[42]. Le critique musical du Los Angeles Herald Examiner, Mikal Gilmore, rappelle que : « Tout comme Elvis Presley et les Beatles aidaient au temps de leur gloire à galvaniser les industries stagnantes, Jackson le peut également. (…) [Il] aide à unifier un public large et suffisamment divers pour compter de façon réaliste comme consensus de masse ! »[42]. Time résume l'influence de Thriller en une « confiance retrouvée »[N 17] pour une industrie proche des « ruines du punk et des zones chics de la synthpop »[N 18]. Le magazine décrit l'influence de Michael Jackson : « Star des disques, de la radio des vidéos rock. Une équipe de sauvetage solo pour l'industrie de la musique. Un auteur qui fixe le rythme pendant une décennie. Un chanteur qui traverse toutes les frontières de goût, de style et aussi de couleur »[N 19],[17].

En 2007, la bibliothèque nationale des États-Unis, la Bibliothèque du Congrès, inscrit officiellement l'album Thriller au « National Recording Registry »[43]. Les enregistrements sonores (discours, sons, chansons, albums musicaux, etc.) qui figurent sur cette liste présentent un « intérêt culturel, historique ou esthétique, et reflètent ou donnent des informations sur la vie aux États-Unis »[N 20],[44].

Clips et égalité raciale

Les studios MTV à New York

Depuis sa création, la chaîne musicale américaine MTV refuse de diffuser des chanteurs noirs arguant du fait que son public d'abonnés, en majorité de couleur blanche, n'est pas intéressé par les musiques dites « noires » et serait choqué de voir ces artistes à l'antenne[45]. Accusée de racisme, surnommée « KKKTV » (Ku Klux Klan TV) dans les quartiers noirs, la chaîne est même traînée en justice par certains artistes noirs, dont Rick James. Malgré la popularité de Michael Jackson avant la sortie de Thriller et la qualité de ses clips, MTV ne fait pas d'exception à la règle et refuse de les diffuser[11]. Furieux, le président de CBS Records, Walter Yetnikoff, fait pression sur la chaîne en déclarant « Je ne vais pas vous donner plus de clips, je vais aller voir le public et putain je vais leur dire que vous ne voulez pas passer de la musique interprétée par un noir ! »[N 21],[46]. Sa position persuade MTV de commencer à diffuser Billie Jean en mars 1983 et Beat It le mois suivant, ce qui conduit à un partenariat de longue date. Au début des programmations, les dirigeants de MTV et CBS sont convaincus que Billie Jean séduira essentiellement le public noir contrairement à Beat It qui s'adresse davantage au public blanc. Or, l'énorme succès de Billie Jean va les prendre de court, le clip s'imposant sans effort auprès du public habituel de MTV[47]. Grâce à ces succès, MTV change peu à peu sa politique commerciale, ce qui permet à Michael Jackson, ainsi que progressivement à d'autres artistes noirs, d'obtenir une véritable reconnaissance populaire en touchant un plus large public[48]. À cette époque pour un artiste noir, le succès populaire de Michael Jackson est sans précédent. Selon The Washington Post, Thriller ouvre la voie à d'autres artistes afro-américains, tels que Prince[49]. The Girl Is Mine est félicitée pour avoir évoqué une histoire d'amour interraciale à la radio[50]. De son côté, MTV profite également de ces succès en devenant la chaîne de référence pop et R&B et une véritable marque de fabrique[48],[51].

Michael Jackson transforme le clip en une forme d'art à part entière et surtout en un outil promotionnel particulièrement efficace grâce à l'utilisation de scénarios complexes, de chorégraphies, d'effets spéciaux et d'apparitions (caméos) de personnalités célèbres. La popularité des clips propulse une nouvelle fois l'album à la première place du classement des meilleures ventes, toutefois le label refuse de produire le troisième clip de l'album. Ils se satisfont des succès déjà obtenus par l'album et le coût estimé pour la réalisation du clip de Thriller leur semble prohibitif, aussi Jackson propose à MTV de financer ce projet[22],[52]. Lorsque ce court-métrage de quatorze minutes est diffusé, MTV le passe deux fois en une heure à la demande des téléspectateurs[52]. Il bouleverse l'industrie du clip, est désigné meilleur clip de tous les temps par les médias et le public et inspire de nombreux artistes[40]. L'écrivain, critique musical et journaliste Nelson George écrit en 2004 « Il est difficile d'écouter les chansons de Thriller sans les dissocier des clips. Pour la plupart d'entre nous, les images définissent les chansons. En fait, on pourrait faire valoir que Michael est le premier artiste de l'ère MTV à avoir un album entier étroitement lié aux images dans l'imagination du public. »[N 22],[53]. Si la chorégraphie finale de Beat It est fréquemment imitée, celle de Thriller est indissociable de Michael Jackson[15]. Elle devient un élément de la culture pop, reproduite de Bollywood aux prisons des Philippines[54]. L'impact du clip sur les ventes des singles est indéniable. Ainsi, la chanson Thriller sort le 2 décembre 1983 et se vend à 200 000 exemplaires. Après la diffusion du clip, les ventes triplent en cinq jours[55].

Reparutions

Thriller est réédité en 2001 dans une version élargie intitulée Thriller: Special Edition. Les titres originaux sont remasterisés et l'album comprend un nouveau livret, des morceaux inédits, tels que Someone In the Dark, Carousel et la maquette originale de Billie Jean, ainsi que des entretiens avec Quincy Jones et Rod Temperton racontant l'enregistrement de l'album[15],[56].

En février 2008, Sony BMG, en collaboration avec Epic Records, célèbre le 25e anniversaire de Thriller en sortant l'album Thriller 25 et dont Jackson est le producteur exécutif[57]. Thriller 25 est gravé sur CD mais également sur vinyle avec sept morceaux inédits : deux nouvelles chansons intitulées For All Time et Vincent Price ainsi que cinq re-mixes enregistrés par les artistes américains Fergie, will.i.am, Kanye West et Akon[57],[58],[59]. De plus, il contient un DVD où figurent trois clips, la performance de Michael Jackson sur Billie Jean lors du concert célébrant les 25 ans de la Motown ainsi qu'un livret avec un message de Jackson[57]. Deux titres sortent en single : The Girl Is Mine 2008 et Wanna Be Startin' Somethin' 2008. L'accueil critique de cet album est mitigé. Dans l'ensemble, les fans et les chroniqueurs musicaux trouvent que les remixes sont décevants et n'apportent strictement rien à l'original[60],[61].

Structure de l'album

Titres présents

No Titre Auteur(s) Durée
1. Wanna Be Startin' Somethin' Michael Jackson 6:02
2. Baby Be Mine Rod Temperton 4:20
3. The Girl Is Mine (avec Paul McCartney) Michael Jackson 3:42
4. Thriller Rod Temperton 5:57
5. Beat It Michael Jackson 4:17
6. Billie Jean Michael Jackson 4:54
7. Human Nature John Bettis, Steve Porcaro 4:05
8. P.Y.T. (Pretty Young Thing) James Ingram, Quincy Jones 3:58
9. The Lady in My Life Rod Temperton 4:59
Édition spéciale de 2001
No Titre Crédit(s) Durée
10. Quincy Jones Interview #1 2:19
11. Someone in the Dark[N 23],[28] 4:47
12. Quincy Jones Interview #2 2:04
13. Billie Jean (Home Demo from 1981) 2:20
14. Quincy Jones Interview #3 3:10
15. Rod Temperton Interview #1 4:03
16. Quincy Jones Interview #4 1:32
17. Voice-Over Session from Thriller 2:52
18. Rod Temperton Interview #2 1:56
19. Quincy Jones Interview #5 2:01
20. Carousel 1:50
21. Quincy Jones Interview #6 1:17

Titres non-présents sur l'album

Steve Porcaro du groupe Toto

Les chansons suivantes ont été enregistrées pour l'album Thriller, mais n'ont pas été retenues pour la sélection finale :

  • Got the Hots  : co-écrite par Michael Jackson et Quincy Jones[62] ;
  • Starlight[62] ;
  • Nite Line : écrite par Glen Ballard[62] ;
  • Al Capone : co-écrite par Michael Jackson et Rod Temperton[62] ;
  • Goin' to Rio : co-écrite par Michael Jackson et Carole Bayer Sager[62] ;
  • Sunset Driver : co-écrite par Michael Jackson et Rod Temperton[62] ;
  • Carousel, aussi connue sous le nom de Circus Girl, composée par Michael Sembello[28].

Participants

  • Brian Bans – claviers, synthétiseur, programmation
  • Michael Boddicker – claviers, synthétiseur
  • Leon 'Ndugu' Chancler – batterie
  • Paulinho da Costapercussion
  • David Foster – claviers, synthétiseur
  • Gary Grant – trompette, bugle
  • Eddie Van Halenguitare (Beat It)
  • Jerry Hey – trompette, bugle
  • Michael Jackson – co-producteur, chant, arrangements, batterie
  • Paul Jackson – guitare
  • Louis Johnson – guitare basse
  • Quincy Jones – producteur, arrangements
  • Steve Lukather – guitare, guitare basse
  • Anthony Marinelli – programmation synthétiseur
  • Paul McCartney – chant (The Girl Is Mine)
  • David Paich – claviers, synthétiseur, programmation
  • Dean Parks – guitare
  • Greg Phillinganesrhodes, claviers, synthétiseur, programmation
  • Jeff Porcaro – batterie, cor et arrangements d'instruments à cordes
  • Steve Porcaro – auteur, claviers, synthétiseur, programmation
  • Vincent Price – voix (Thriller)
  • Bill Reichenbach – trombone
  • Bruce Swedieningénieur du son, mixage
  • Rod Temperton – auteur, claviers, synthétiseurs
  • David Williams – guitare
  • Larry Williams – saxophone et flûte
  • Bill Wolfer – claviers, synthétiseurs
  • LaToya Jackson – chœurs (PYT)
  • Janet Jackson – chœurs (PYT)
  • Julia Waters – chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')
  • Maxime Waters – chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')
  • Oren Waters – chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')
  • James Ingram – auteur, chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')
  • Bunny Hull – chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')
  • Becky Lopez – chœurs (Wanna Be Startin' Somethin')

Annexes

Classements et certifications

Classements
Pays Position en 1983 Position en 1984
États-Unis 1[63] 1[64]
Royaume-Uni 1[65] 6[65]
France 1[66] -
Suisse - 4[67]
Certifications
Pays Organisme attributeur Certification
France[68] SNEP Diamant
États-Unis[69] RIAA 2x Diamant + 9x Platine
Allemagne[70] BVMI 3x Platine
Royaume-Uni[71] BPI 11× Platine
Suisse[72] IFPI 6x Platine

Notes

  1. Citation originale : « It was totally unfair that it didn't get Grammy Award for Record of the Year and it can never happen again. »
  2. Citation originale : « I've been told over and over that black people on the cover of magazines doesn't sell copies ... Just wait. Someday those magazines are going to be begging me for an interview. Maybe I'll give them one. And maybe I won't. »
  3. Citation originale : « the biggest star in show business »
  4. Citation originale : « the wealthiest »
  5. Citation originale : « Even at home, I'm lonely. I sit in my room sometimes and cry. It's so hard to make friends... I sometimes walk around the neighborhood at night, just hoping to find someone to talk to. »
  6. Citation originale : « edginess »
  7. Citation originale : « breathless, dreamy stutter »
  8. Citation originale : « Jackson's feathery-timbered tenor is extraordinarily beautiful. It slides smoothly into a startling falsetto that's used very daringly »
  9. Citation originale : « fully adult voice »
  10. Citation originale : « tinged by sadness »
  11. Citation originale : « vocal hiccup »
  12. Citation originale : « the point is no one has to be the tough guy, you can walk away from a fight and still be a man. You don't have to die to prove you're a man »
  13. Citation originale : « Looking out, across the morning, the City's heart begins to beat, reaching out, I touch her shoulder, I'm dreaming of the street »
  14. Citation originale : « with a pervasive confidence infusing the album as a whole, Thriller suggests that Mr. Jackson's evolution as an artist is far from finished. »
  15. Citation originale : « At some point, Thriller stopped selling like a leisure item—like a magazine, a toy, tickets to a hit movie—and started selling like a household staple »
  16. Citation originale : « The whole industry has a stake in this success »
  17. Citation originale : « restoration of confidence »
  18. Citation originale : « the ruins of punk and the chic regions of synthesizer pop »
  19. Citation originale : « Star of records, radio, rock video. A one-man rescue team for the music business. A songwriter who sets the beat for a decade. A dancer with the fanciest feet on the street. A singer who cuts across all boundaries of taste and style and color too »
  20. Citation originale : « culturally, historically or aesthetically important, and/or inform or reflect life in the United States »
  21. Citation originale : « I'm not going to give you any more videos and I'm going to go public and fucking tell them about the fact you don't want to play music by a black guy! »
  22. Citation originale : « It's difficult to hear the songs from Thriller and disengage them from the videos. For most of us the images define the songs. In fact it could be argued that Michael is the first artist of the MTV age to have an entire album so intimately connected in the public imagination with its imagery »
  23. Composée par Rod Temperton, cette chanson n'a jamais été prévue pour l'album Thriller mais pour le livre-disque E.T, l'extraterrestre.

Références

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  2. Robert Christgau, « Michael Jackson - Consumer Guide Reviews » sur Robertchristgau.com. Consulté le 14 juillet 2010
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  4. Pendant plusieurs années, le chiffre de 104 millions, provenant du Guinness Book of Records, a circulé, mais le chiffre a été corrigé dans l'édition 2008 à 55 millions. Ludovic Tournès dans son histoire de la musique enregistrée publiée en mars 2008 reprend le chiffre de 104 millions (Du phonographe au MP3. Une histoire de la musique enregistrée au XIXe-XXIe siècle, Autrement, coll. « Mémoires/Culture » n° 138, 2008, p. 125.).
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Bibliographie

Ouvrages en français

  • Christian Perrot, Michael Jackson, Paris, Albin Michel, 1984 (ISBN 978-2-226-02097-0) 
  • Ludovic Tournès, Du phonographe au MP3. Une histoire de la musique enregistrée au XIXe-XXIe siècle, Autrement, 2008 
  • Mark Bego, Michael Jackson, Michel Lafon, 1984 

Ouvrages en anglais

  • Nelson George, Michael Jackson: The Ultimate Collection (livret), 2004 
  • (en) J. Randy Taraborrelli, The Magic and the Madness, Londres, Headline, 2004 (ISBN 978-0-330-42005-1) 
  • (en) Craig Halstead, Chris Cadman, Michael Jackson - the Solo Years, Hertford, Authors On Line Ltd, 2003 (ISBN 978-0-7552-0091-7) (OCLC 52975896) 


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