- Villerupt
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Villerupt
Ancienne salle des fêtes.Administration Pays France Région Lorraine Département Meurthe-et-Moselle Arrondissement Briey Canton Villerupt
Chef-lieuCode commune 54580 Code postal 54190 Maire
Mandat en coursAlain Casoni
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays-Haut Val d'Alzette Démographie Population 9 520 hab. (2008[1]) Densité 1 451 hab./km² Aire urbaine 14 493 hab. () Gentilé Villeruptiens Géographie Coordonnées Altitudes mini. 309 m — maxi. 442 m Superficie 6,56 km2 Villerupt [vilʁy][2] est une ville du nord-est de la France, chef-lieu de canton du département de Meurthe-et-Moselle, au sud-est de Longwy.
Ses habitants sont appelés les Villeruptiens.
Sommaire
Géographie
Cette commune fut un village-frontière avec l'Allemagne entre 1871 et 1919.
Les Allemands avaient annexé la partie de la Lorraine, correspondant en grande partie à l'actuel département de la Moselle, non seulement pour des questions culturelles et linguistiques, mais aussi et surtout pour s'approprier les minerais de fer.
Il se trouve en effet que les géologues, en prospectant les couches connues géologiques de Moselle dont le pendage descend vers l'ouest dans cette partie du Bassin de Paris, en déduisirent qu'il serait possible de retrouver les mêmes minerais plus en profondeur. Les plus accessibles étant les moins profondes, ce sont les villes-frontières qui, disposant de vastes mines à ciel ouvert, furent alors exploitées en priorité.
Villerupt doit son développement grâce à l'exploitation de ces mines et fut donc au centre d'un enjeu qui suscita les convoitises des nations alentours.
Histoire
La fondation de Villerupt est aussi impossible à déterminer qu’elle paraît ancienne. L’hypothèse fréquemment admise est que Villerupt fut peuplée dès l’époque du néolithique (entre 4500 et 1700 avant Jésus-Christ).
Si, en 1284, Anselme de Villerupt et les siens sont vassaux du comte Henri III de Luxembourg, c'est du comte de Bar que, en 1333, les Malberg, sires d'Audun-Le-Tiche, tiennent en fief Cantebonne et Villerupt.
Durant le Moyen Âge, l’histoire de Villerupt épouse celle de cette région frontière, appelée Lorraine à partir du IXe siècle ballottée entre les royaumes de France et de Germanie.
Il est à noter que, dès ses origines, Villerupt travaille le minerai de fer où l’existence d’une forge y est attestée. Mais c'est surtout pendant le XVIIe siècle que se développe progressivement la technique du haut fourneau.
Villerupt dispose alors d’un site avantageux de par la nature de sous-sol. En effet, le plateau lorrain à ossature calcaire contient une couche géologique d’un grand intérêt industriel : l’aalénien. Il renferme le minerai de fer lorrain, la « Minette ».
En 1817, Villerupt, village de l'ancienne province du Barrois sur l'Alzette, avait pour annexes le village de Thil, les hameaux de Cantebonne et de Micheville et le moulin de Tutange. À cette date, la commune comptait 363 habitants, répartis dans 72 maisons.
Villerupt et Thil restent français en 1871 grâce à un Normand
En 1871, Adolphe Thiers souhaitait donner de l'espace à la place-forte de Belfort devant rester française. Les Allemands, qui n'ignoraient pas la grande valeur du sous-sol, acceptèrent à condition de récupérer à leur profit des communes en déplaçant vers l'ouest la frontière prévue lors des préliminaires de paix signés à Versailles le 26 février 1871. Les communes de Rédange, Thil, Villerupt, Aumetz, Boulange, Lommerange, Sainte-Marie-aux-Chênes, Vionville devenaient donc allemandes. L’humeur joviale d’un des négociateurs français, Augustin Pouyer-Quertier, qui plaisait à Bismarck, sauva du moins Villerupt : "... Je ne vous eusse pas obligé à devenir Français, dit-il au chancelier Bismarck, et vous me faites Allemand ! — Comment cela ?... Qui vous parle de prendre votre Normandie ?... — La chose est pourtant bien simple : je suis un des principaux actionnaires des forges de Villerupt, et vous voyez bien que, de ce côté, vous me faites Allemand. " Et Villerupt, comme Thil, resta française grâce au normand Augustin Pouyer-Quertier, ministre des finances du gouvernement Thiers.(Extrait du livre "La délimitation de la frontière franco-allemande" par le colonel Aimé Laussedat, éditions Delagrave, Paris 1902)
Sidérurgie
La première mention des forges de Villerupt date en effet du XVe siècle, mais s'agit-il vraiment d'un haut fourneau ? Elles connaissent au maximum quatre hauts-fourneaux au bois dont un qui se maintient jusqu'au XIXe siècle.
En 1831, des documents signalent l'existence des Forges de Sainte-Claire-lès-Villerupt, qui ont compté jusqu'à quatre hauts-fourneaux au bois.
En 1866, ces deux établissement se regroupent pour former la Société des Usines de Villerupt et Sainte-Claire, celle-ci fusionne en 1894 avec la Société des fonderies d'Aubrives pour donner naissance à la Société d'Aubrives-Villerupt. Dès l'origine, la production de cette usine est orientée essentiellement vers la production de fonte.
A la veille de la Première Guerre mondiale, l'usine exploite deux hauts-fourneaux.
L'année 1926 marque le rachat de l'usine de Laval-Dieu, datant de 1882 et où deux hauts-fourneaux sont en activité depuis 1899 ; détruite après la Première Guerre mondiale, elle n'a jamais été reconstruite.
En 1930, l'usine de Villerupt compte deux hauts-fourneaux ; en 1955, ils ont un diamètre de creuset de 4 mètres et une capacité de production de 125 000 tonnes de fonte de moulage par an. Un nouveau haut-fourneau est mis en service en 1960.
En novembre 1968, l'usine de Villerupt cesse toute activité et le dernier haut-fourneau est éteint.
L'usine de Micheville trouve son origine dans la création en 1872 de la Société Ferry et Cie, qui met à feu son premier haut-fourneau en 1878. Dès 1873, il travailla au lancement de l'usine de Micheville et de 1880 à 1927, Ernest Nahan dirigea d'une manière paternaliste l'usine qui passa progressivement à six hauts-fourneaux.
À la veille de la guerre de 1914/1918, cinq hauts-fourneaux sont à feu et un sixième en reconstruction. Ils ont une capacité annuelle de production de 390 000 tonnes de fonte. L'usine est endommagée pendant la Première Guerre mondiale, mais des travaux de reconstruction sont lancés dès 1918.
En 1920, le haut-fourneau n°1 est rallumé. En 1925, l'usine compte à nouveau six hauts-fourneaux en état de marche. L'activité de l'usine est arrêtée pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Cette usine est à l'origine du développement de Villerupt. De modeste village, le bourg se mua progressivement en une petite ville industrielle, passant de 561 habitants en 1861 à 6 636 habitants en 1911 ; ensuite de 9 041 habitants en 1936 jusqu'à atteindre son maximum démographique à 16 300 habitants en 1966. La progression serait d'un rapport de près de 16 fois la population de 1861 !
Dans les années 1950, les quatre hauts-fourneaux existant ont un volume compris entre 580 et 680 m³ ; un nouveau haut-fourneau (1 bis), de 7,05 m de creuset, est allumé le 29 mai 1957. En 1959, l'usine comprend cinq hauts-fourneaux, puis quatre en 1971 (les n° 1, 3, 4 et 6).
En 1974, l'usine est définitivement arrêtée, c'est alors la création de la SLV (Société des laminoirs de Villerupt).
Population
Villerupt doit son essor urbain grâce à ses mines de fer qui sont à l'origine du développement de la sidérurgie et de la métallurgie.
L'agglomération actuelle, qui s'étend également sur le département de la Moselle avec la petite ville voisine d'Audun-le-Tiche, n'est qu'une partie d'une conurbation industrielle plus étendue qui franchit la frontière, dont le principal centre est la ville luxembourgeoise d'Esch-sur-Alzette.
En raison de la crise sidérurgique de la région, la population est passée de presque 15 000 habitants dans les années 1960 à moins de 10 000 aujourd'hui.
Avant que ne commence ce déclin urbain à partir des années 1970, la croissance de la population était stimulée en grande partie par l'immigration italienne. Villerupt est, à ce titre, sans doute l'une des communes les plus « italiennes » de France, ce qui peut se constater à la lecture de l'annuaire, la très grande majorité des noms de famille y étant à consonance italienne. Villerupt fut aussi comme Audun-le-Tiche et Hussigny-Godbrange un actif centre de l’immigration italienne qui fournissait une main d’œuvre importante pour les besoins du bassin minier de la minette. Une grande partie de cette immigration italienne provenait de Gualdo Tadino.
Villerupt organise chaque année le festival du film italien vers la fin du mois d'octobre.
Soucieuse de développer son volet culturel, Villerupt possède aussi une MJC dynamique proposant diverses activités, mais aussi une école de musique, une école de danse, une école d'arts plastiques et une salle de concerts et d'expositions dénommée « La Cave ».
La municipalité participe activement aux programmations sportives et culturelles proposées par le tissu associatif de la ville
Administration
Le canton de Villerupt est composé des communes de Baslieux, Bazailles, Boismont, Bréhain-la-Ville, Fillières, Laix, Morfontaine, Thil, Tiercelet, Ville-au-Montois, Villers-la-Montagne et Villerupt.
Par ailleurs, Villerupt fait partie depuis 2006 de la Communauté de communes du Pays-Haut Val d'Alzette (CCPHVA) comprenant les communes de : Audun-le-Tiche, Aumetz, Boulange, Ottange, Rédange, Russange et Thil.
En 2010, la commune de Villerupt a été récompensée par le label « Ville Internet @@ »[5].
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1792 1794 Joseph Reard 1794 1808 Jean-François Simon 1808 27 janvier 1832 Jean-Baptiste Pacotte 27 janvier 1832 9 septembre 1832 Jean-Baptiste Prignon 9 septembre 1832 9 juillet 1836 Jean-Claude Fourrier 9 juillet 1836 9 novembre 1838 Pierre-Joseph Clesse 9 novembre 1838 13 septembre 1840 Michel Vanniere 13 septembre 1840 mai 1848 Jean-Baptiste Pacotte juin 1848 27 août 1848 Jean-François Simon 27 août 1848 29 mai 1852 Michel Vanniere 29 mai 1852 3 août 1852 Nicolas Mousty 3 août 1852 10 août 1864 Jean-François Simon 10 août 1864 14 mai 1871 Louis Laurent Herrgott 14 mai 1871 23 janvier 1881 Nicolas Bodson 23 janvier 1881 14 septembre 1889 François Mousty 14 septembre 1889 17 mai 1896 François dit Eugène Clesse 17 mai 1896 20 mai 1900 François Eugène Simon 20 mai 1900 15 mai 1904 François Eugène Mousty 10 mai 1904 19 mai 1912 Joseph Pierre 19 mai 1912 31 juillet 1914 François Perruchot 31 juillet 1914 27 décembre 1923 François Georges 27 décembre 1923 17 mai 1925 Charles Chanoir 17 mai 1925 16 juillet 1931 François Georges 23 août 1931 1er janvier 1933 Joseph Grandjean 5 février 1933 19 mai 1935 Eugène Schmitt 19 mai 1935 6 novembre 1940 Armand Mechel 6 novembre 1940 18 juin 1941 Joseph Hutzinger 18 juin 1941 18 mai 1945 Jules Schneider 18 mai 1945 26 octobre 1947 Robert Choltus 26 octobre 1947 8 mars 1959 Gaston Poncin (1897-1980) Chef de travaux aux aciéries Sidélor-Micheville 8 mars 1959 28 septembre 1986 Armand Sacconi PCF 28 septembre 1986 1er juin 1995 Alain Casoni PCF 1er juin 1995 16 mars 2008 Christiane Witwicki PS 16 mars 2008 Alain Casoni PCF Conseiller général du Canton de Villerupt depuis 1985 Toutes les données ne sont pas encore connues. Lieux et monuments
- Salle des fêtes Maurice-Thorez, située au 1er étage de l’Hôtel de ville – avenue Albert Lebrun. La salle des Fêtes de Villerupt a eu l'occasion d'accueillir de grands artistes tels que : Johnny Hallyday et Jimi Hendrix (15 octobre 1966), Jean Ferrat (12 décembre 1966), les Chœurs de l'Armée rouge (29 septembre 2007), Dieudonné (16 avril 2010 et 27 mai 2011), et beaucoup d'autres encore
- Ancien château seigneurial, première moitié du XVIIIe siècle, pour François Joseph de Hunault.
- Mur alvéolé (rue Gambetta) de l'ancienne usine sidérurgique d'Aubrive
- Cage à laminoir provenant du site de l'usine de Micheville et vieille locomotive servant à l'époque pour le transport du minerai de fer
- Les cités de Butte, site unique en Lorraine. Une des caractéristiques de la géographie urbaine de Villerupt est sans aucun doute la présence d'un quartier de cités ouvrières construites dès 19087(?) en suivant les courbes de niveau du relief
- L'exposition Guerino Angeli (né à Villerupt en 1926) visible au rez-de-chaussée et au deuxième étage de l'hôtel de ville
Édifices religieux
- Ancienne église paroissiale de la-Nativité-de la-Vierge, construite en 1736, agrandie en 1844, fermée en 1905, détruite après 1905, autel en marbre. Une nouvelle église ayant été construite 200 mètres au nord, à la suite de l'augmentation de la population liée à l'essor de la sidérurgie. Elle se située au-dessus du monument aux morts.
- Nouvelle église paroissiale de la-Nativité-de la-Vierge , construction début 1902 fin 1907.L'orgue de l'église datant du milieu du XIXe siècle , réparée en 1947, grâce aux dommages de guerre
- Chapelle Sainte-Croix de Cantebonne , XXe siècle.Chapelle construite et bénite en 1913, en remplacement d'une petite chapelle devenue fort vétuste et insuffisante ; clocher reconstruit après la guerre 1939, 45
- Croix Monumentale, située 1 rue Carnot.Croix élevée en 1630 (date portée) aux frais de Gérard Villiribus et de son épouse Catherine. Remployée dans une façade de maison
Héraldique
Le Blason de la Ville
D'azur à deux bars adossés d'or, accostés de deux croix de Lorraine de même et accompagnés en chef et en pointe de deux croix recroisetées d'argent ; mi parti d'or au haut-fourneau de sable, flambant de gueules sur une terrasse de sable avec une coulée aussi de gueules.
La partie 'azur' (gauche) représente la moitié des armoiries de Villers la Montagne, rappelant l’ancien bailliage établi en ce lieu, succédant à une châtellerie et prévôté dont dépendait Villerupt. La deuxième moitié (droite) symbolise le champo d’or : la richesse apportée au pays par l’industrie, le haut fourneau.
Le Logo de la Ville
La forme rouge symbolise la vie, l'énergie. Après une période de déclin (usine), la courbe remonte pour créer un ensemble proche de la lettre V de Villerupt.
Les rayures bleues dans une forme carrée symbolisent un proche passé où l’on a vu une industrie stagner puis s’effondrer.
Les rayures vertes et la partie blanche du cercle permet de mettre en évidence le virage opéré par le cheminement de la vie. En opposition au passé symbolisé par le bleu.
Personnalités liées à la commune
- Gilles Benizio, alias Dino du duo comique Shirley et Dino
- Alain Casoni, homme politique
- Aurélie Filippetti, femme politique et romancière française
- Olivier Jacque, champion motocycliste
- Rebecca Manzoni, journaliste et animatrice radio et télévision
- Carlo Molinari, ancien président du FC Metz
- Frédéric Biancalani, footballeur
- Ludovic Biancalani, footballeur
- Fabien Biancalani, chanteur, compositeur et producteur
- Christophe Borbiconi, footballeur
- Stéphane Borbiconi, footballeur
- Patrick Formica,ancien footballeur français
- Pascal Raspollini,ancien footballeur français
- Georges Sesia ,ancien footballeur français
- Baru, dessinateur de bandes dessinées
Notes et références
- Populations légales 2008 de la commune : Villerupt sur le site de l'Insee
- Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 104.
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- Palmarès 2010 des Villes Internet sur le site officiel de l'association. Consulté le 19/12/2009.
Liens internes
Liens externes
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