Élevage au Cameroun

Élevage au Cameroun

Élevage au Cameroun

Sommaire

Introduction

Le secteur de l'élevage s'impose aujourd'hui comme une valeur sûre et considérable de l'économie camerounaise. Il participe ainsi à près de 165 milliards de francs CFA à la formation du Produit intérieur brut (PIB) et procure des revenus à environ 30 % de la population rurale[1]. Autrefois, activité identitaire pour les éleveurs traditionnels, l' élevage connaît désormais l'intervention d'une nouvelle génération d'opérateurs en quête de revenus à savoir les fonctionnaires, les jeunes diplômés chômeurs et les «hommes d'affaires». Il représente pour les populations qui n'ont accès ni à des services financiers fiables ni à la capitalisation foncière, une façon de constituer une épargne sûre. Les systèmes de productions et les contraintes sanitaires qui déterminent le cheptel varient selon les régions.

Le cheptel

Le cheptel camerounais est pour l'essentiel constitué de bovins, d'ovins, de caprins, de porcins et de volailles. Le tableau I présente son évolution entre 1995 et 2000.

L'élevage de nouvelles espèces animales voit progressivement le jour dans les différentes provinces du pays. Il s'agit essentiellement du lapin et de l'aulacode.

Malgré son importance, ce cheptel demeure insuffisant pour satisfaire à la demande de la population camerounaise en protéines animales d'autant plus qu'il est de plus en plus sollicité par les pays voisins.

Ce cheptel est élevé dans plusieurs régions du pays.

Zones d'élevage

La répartition des zones d'élevage au Cameroun est influencée par la variabilité des facteurs tels que le climat, le relief, la végétation, le milieu humain et les contraintes sanitaires.

Le pays est divisé en deux grands ensembles climatiques.

  • le domaine équatorial, situé dans la partie sud du pays, offre une grande pluviométrie avec une végétation constituée de forêt dense. Ce domaine héberge les glossines qui constituent un facteur limitant de l'élevage des ruminants,
  • le domaine tropical, situé dans la partie septentrionale du pays, se caractérise par un climat chaud, de faibles précipitations, un couvert végétal constitué de savanes arborées et de steppes.

Zones d'élevage des ruminants

Les bovins

Quatre-vingt-trois pour cent (83%) du cheptel bovin camerounais se trouvent dans les trois provinces que sont le Nord, l'Extrême-Nord et l'Adamaoua. Les 17% restant sont répartis dans les provinces de l'Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Est[2].

Les animaux élevés au Cameroun sont surtout les zébus (Bos indicus). Les taurins (Bos taurus) sont en nombre assez restreint et ne représentent que 2% de la population bovine totale.

Les espèces taurines retrouvées sont :

  • les Muturu au Sud-Ouest ;
  • les Namchi ou Dowayo au Nord-Ouest dans le Faro ;
  • les Kapsiki à l'Extrême-Nord et dans le Mayo Tsanaga ;
  • les Kouri au niveau du Lac Tchad.

Les races de zébus élevées au Cameroun sont au nombre de 4 :

  • le zébu Mbororo rouge ou Red fulani qui vit au Nord, au Nord-Ouest, à l'extrême Nord, dans l'Adamaoua, à l'Ouest et à l'Est;
  • le zébu Mbororo blanc ou White fulani est élevé dans les trois provinces septentrionales du pays, à l'Ouest et à l'Est;
  • le zébu Goudali se rencontre dans l'Adamaoua, à l'Est et au Nord-Ouest;
  • le zébu Peuhl du Sahel est retrouvé dans le Nord et l'Extrême-Nord.

Les petits ruminants

Les petits ruminants sont élevés sur toute l'étendue du territoire avec une importance variable selon les provinces. Les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord totalisent à elles seules près des 3/4 du cheptel national.

Les différentes races de moutons élevées au Cameroun sont représentées par le mouton du Sahel rencontré au Nord et à l'Extrême-Nord ; le mouton Oudah qu'on retrouve à l'Extrême-Nord ; le mouton Djallonké dans le Nord, l'Extrême-Nord et l'Adamaoua ; puis le mouton Belly au centre, au Sud et à l'Est.

Quant aux races de chèvres, elles regroupent la chèvre du Sahel au Nord et à l'Extrême-Nord ; la chèvre rousse au Nord et à l'Extrême-Nord ; la chèvre Djallonké au Nord, à l'Extrême-Nord et à l'Adamaoua ; puis la chèvre naine dans les zones méridionales.

Zones de l'élevage porcin

L'élevage porcin est surtout pratiqué dans les régions de l'Ouest, du Nord et du Sud-Ouest, du Littoral, du Centre, du Sud, de l'Adamaoua et dans l'Extrême-Nord. Les principales races exploitées sont représentées par les races locales et des métisses (races locales x Large white / Land race).

Zones de l'aviculture

L'élevage traditionnel exploitant les souches locales est pratiqué dans tout le pays, alors que les élevages modernes sont concentrés autour des grandes villes des provinces de l'Ouest, du Littoral et du Centre et exploitent les souches exotiques.

Zones de l'élevage équin et asin

Le cheval est présent dans les régions du Nord et de l'Ouest du pays. Il est utilisé dans la chevalerie nationale, le transport, la traction hippomobile, l'équitation sportive, la chorégraphie équine lors des manifestations culturelles telles que la fantasia au Nord du pays. Il est très peu rencontré au centre et au sud du pays du fait de la trypanosomose qui y sévit.

Les systèmes d'élevage pratiqués dans ces différentes zones sont multiples.

Systèmes d'élevage

Les systèmes d'élevage au Cameroun varient d'une région à une autre selon les délimitations géographiques et climatiques. Ils sont par ailleurs influencés par les évolutions de la demande des populations en produits animaux, par la culture des populations et par le niveau d'instruction ou de formation des éleveurs.

Systèmes d'élevage des ruminants

Les systèmes d'élevage des ruminants sont peu spécialisés. Ils restent dominés par le mode extensif de conduite des troupeaux.

En fonction de la densité animale dans chaque zone écologique et des disponibilités en fourrage, on distingue de façon schématique trois grands systèmes de production bovine au Cameroun : l'agropastoralisme, le pastoralisme et le ranching[3].

Systèmes utilisés en aviculture

L'aviculture traditionnelle utilise les souches locales et représente 70 % de l'effectif aviaire camerounais[4]. Elle est essentiellement pratiquée en milieu rural. Les effectifs par propriétaire sont faibles et dépassent rarement dix têtes.

L'aviculture moderne quant à elle connaît des progrès considérables. En effet, l'interdiction des importations de poulets de chair conditionnés au cours de l'année 2005, l'augmentation de la demande et des investissements privés ont permis l'exploitation des effectifs importants. Les producteurs font aussi bien l'élevage des poulets de chair que celui des pondeuses.

Les contraintes sanitaires

Aujourd'hui, les maladies animales demeurent un des facteurs limitant du développement de l'élevage en Afrique subsaharienne car, elles entraînent de lourdes pertes directes et indirectes dans les cheptels nationaux[5] (SIDIBE, 2001). Ces maladies anéantissent parfois les efforts des éleveurs pour la multiplication du troupeau.

Les pathologies dominantes au sein des effectifs peuvent être regroupées en deux catégories selon le type d'agent pathogène responsable : les maladies parasitaires et les maladies infectieuses. Dans ces deux groupes de maladies, nous allons nous intéresser particulièrement à celles qui ont une grande incidence sur le cheptel et qui constituent de ce fait, de véritables obstacles au développement de l'élevage au Cameroun. Ainsi, nous présenterons d'abord les principales maladies parasitaires puis, les maladies infectieuses majeures.


Références

  1. Hamadou S., « Un nouveau cadre de l'exercice des activités de santé animale au Cameroun », Afrique Agriculture, 2001, 294:30-31.
  2. Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales, Direction des productions animales, Rapport annuel. Yaoundé, 2000.
  3. Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales, Direction des productions animales, Rapport annuel. Yaoundé, 2000.
  4. Ichakou A., « Mise en évidence sérologique des certaines pathologies virales (maladie de Newcastle, maladie de Gumboro et bronchite infectieuse) en aviculture traditionnelle dans la province de l'Extrême-Nord au Cameroun et essai de la vaccination contre la maladie de Newcastle », thèse de médecine véterinaire, Dakar, 2004, 4.
  5. Sidibe S.A., « Impact économique des maladies animales sur l'élevage en Afrique Subsaharienne », (18-28), Acte du séminaire sur l'utilisation des médicaments vétérinaires en Afrique Subsaharienne, Dakar, EISMV, 6 au 9 Février 2001, 2001 1-70 p
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