Gérard Nagelmackers

Gérard Nagelmackers
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Gérard Théodore Pierre Joseph Nagelmackers (Liège, 6 janvier 1777 - Angleur, 25 juillet 1859) est un banquier et membre du Congrès national.

Biographie

Nagelmackers, à 18 ans, termine ses humanités quand son père l’intéresse dans les affaires de la banque qu’il dirigeait à Liége. Cette maison, de faible importance, se développe rapidement et finit par devenir l'un des établissements bancaires les plus important du pays.

En 1817, alors qu'il est âgé de quarante-un ans, il débute une carrière politique. À peine était-il installé de quelques mois au conseil de régence, que le collège électoral lui confie un siège aux États provinciaux. Le 18 juillet, les membres de cette assemblée le députèrent à leur tour, avec d’Omalius-Thierry, pour représenter la province de Liége à la seconde chambre des États généraux, en remplacement de MM. de Grady de Bellaire et de Schiervel, membres sortants non réélus. À la seconde chambre, il défend les libertés commerciales. C’est en partie grâce à ses discours et à ses motions que l’on doit la suppression du double droit qui pesait illégalement sur la Meuse et qui paralysait la navigation de ce fleuve. Aux États provinciaux, il est l’un des premiers qui cherchent à s’opposer aux projets anti-constitutionnels du gouvernement. Il contribue, puissamment, en outre, à organiser le pétitionnement de 1828.

Dévoué à l’opposition libérale, Nagelmackers prend part active à la Révolution belge.

Le 27 août 1830, Sandberg, gouverneur de la province de Liège, nomme, en vue des événements qui se déroulent à Bruxelles, une commission de sûreté publique, chargée d’aviser, de concert avec les autorités constituées, au maintien de l’ordre public[1]. Nagelmackers est désigné pour faire partie de ce comité, qui exerce une grande influence sur l’esprit public. Il en suivit assidûment les travaux, accepte plusieurs missions délicates[2].

Peu après, il est également nommé président de la chambre de commerce et membre du comité provincial d’agriculture, de commerce et d’industrie, chargé d’éclairer le gouvernement sur les améliorations réclamées par la province. C'est ce comité qui, en novembre 1830, émet le premier l’idée de joindre l’Escaut au Rhin en reliant par un chemin de fer Anvers à Cologne afin de conserver à la Belgique le commerce de transit. Quatre ans plus tard, cette idée reçoit une exécution pratique.

Lors de la formation du Congrès national, le 4 novembre 1830, le corps électoral choisit Nagelmackers au nombre de ses représentants. Il conserve son mandat jusqu’au 30 décembre, date à laquelle il démissionne pour gérer ses affaires commerciales. Il n'a pris que rarement la parole au Congrès. Les Annales parlementaires ne mentionnent guère que le discours qu’il prononce à propos de l’exclusion de la maison d’Orange de tout pouvoir en Belgique. Il a néanmoins voté : pour l’indépendance du peuple belge, sauf les relations du Luxembourg avec la Confédération germanique ; pour l’exclusion des Nassau, pour la question préalable, sur la disposition relative à l’indépendance du clergé ; pour la question de surveillance de l’enseignement ; pour l’institution de deux chambres ; contre la nomination du Sénat par le Roi ; pour la nomination du Sénat par les électeurs de la chambre des représentants ; pour la dissolution du Sénat.

Membre du nouveau conseil de régence de Liège, Nagelmackers y siège jusqu’en 1836 et prend une grande part aux débats de 1833 et de 1834, qui assurent la prépondérance du parti libéral aux élections communales. Appelé à faire partie du Conseil de la province lors de son installation en 1836, il est nommé président de cette assemblée et voit se renouveler dix-huit fois de suite son mandat, à la presque unanimité des suffrages.

Il prend sa retraite en 1855.

Voir aussi

Notes et références

  1. La commission de sûreté publique était composée de MM. le comte Émile d'Oultremont, président ; Étienne de Sauvage, avocat, vice-président : B. Bayer, avocat, secrétaire ; Étienne de Gerlache, membre des Etats généraux ; de Behr, conseiller à la Cour, Gérard Nagelmackers, banquier ; Dehasse-Comblen, fabricant ; Henri-Joseph Orban, fabricant ; Burdo-Stas, fabricant ; Joseph Lebeau, avocat, Tombeur, docteur en médecine ; Kauffmann ; D. Stts, éditeur du Courrier de la Meuse, et Lombard, docteur en médecine.
  2. Dans une lettre adressée à la Gazette de Liège et à la Meuse, au commencement d’août 1850, M. J. B. Kauffmann fournit des détails curieux sur cette époque de la vie de Nagelmackers. Voici comment il s’exprime : "M. Nagelmackers et moi avions été chargés, par nos collègues de la Commission de sûreté, de voir le général hollandais qui commandait la citadelle, pour lui demander de ne pas bombarder la ville, que la menace des canons de la forteresse plaçait dans une situation des plus critiques. Ce fut M. Nagelmackers qui se mit d’accord avec le général dans l’entrevue que nous eûmes sur cet objet. - La première partie de notre mission avait réussi ; mais, pour qu’elle arrivât à ses pleins effets, nous devions prévenir l’arrivée à Liége d’un bataillon qui déjà se trouvait à Tongres. Nous nous rendîmes dans cette dernière ville, où M. Nagelmackers, bien qu’il n’eût pas d’ordre écrit, obtint que le major commandant le premier bataillon ne passerait pas plus avant. Les commissaires de la sûreté publique avaient donc atteint leur but".

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gérard Nagelmackers de Wikipédia en français (auteurs)

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