Ligne Estrées-Saint-Denis

Ligne Estrées-Saint-Denis
Estrées-Saint-Denis - Froissy
Crèvecœur-le-Grand
Animation autour du petit train en gare de Froissy
Animation autour du petit train en gare de Froissy
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Saint-Just-en-Chaussée - Crèvecœur-le-Grand - Estrées-Saint-Denis
Historique
Mise en service 1891
Fermeture 1961
Concessionnaires Cie Estrées à Froissy (1889 - 1920)
VFIL (CGL ou VFIL) (à partir de 1920)
Caractéristiques techniques
Longueur 55 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Trafic Ch. de fer secondaire : voyageurs et fret,
notamment trafic betteravier
Schéma de la ligne

La Ligne Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand (EFC) est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique de 55 km de longueur, située dans l'Oise.

C'était une ligne de plateau, dont la vocation essentielle, outre la desserte voyageurs de petites localités était la collecte des récoltes de betteraves à sucre.

Cette ligne était l'un des éléments du réseau départemental de chemins de fer secondaires de l'Oise, qui comprenait également :

Sommaire

Histoire

Le chantier de construction de la ligne

Un projet de voie ferrée d'intérêt local (VFIL) à voie normale entre Granvilliers et Estrées-Saint-Denis par Crèvecœur-le-Grand, Froissy et Saint-Just-en-Chaussée fut concédé par le Conseil général de l'Oise à M. Caille, dans le but de créer une liaison ferroviaire de Rouen vers l'est de la France.

Le concessionnaire débuta les travaux, mais fit faillite en 1883, et le projet fut repris par Alfred Lambert. Celui-ci renonçait à aller jusqu'à Grandvilliers, et obtint de créer une ligne à voie métrique. Il créa la compagnie du Chemin de fer d'Estrées à Froissy (EF).

La ligne fut ouverte :

L'exploitation était officiellement confiée à la compagnie voisine du chemin de fer de Hermes à Beaumont.

Un train en gare de Francastel, avant 1915

En 1907, le prolongement de la ligne à Crèvecœur-le-Grand fut déclaré d'utilité publique et la compagnie modifia son nom en compagnie du Chemin de fer d'Estrée à Froissy et Crèvecœur (EFC). Ce prolongement ouvrit le 21 mai 1911[1].

En 1920, la Compagnie générale de voies ferrées d'intérêt local, dite CGL ou CGVFIL, remplaça la compagnie EFC pour l'exploitation de la ligne, ainsi que l'ensemble des lignes du réseau départemental de l'Oise à voie métrique. Cette société, créée en 1919 par la Compagnie du Chemin de fer d'Anzin à Calais, géra également de nombreux réseaux du nord de la France, dont notamment la ligne Aire-sur-la-Lys - Berck-Plage (Pas-de-Calais), ou le Refoulons en Seine-et-Oise (à voie normale),

Comme sur l'ensemble des chemins de fer secondaires, la concurrence de la voiture et des transports en camion se fit de plus en plus forte, et la compagnie ferma le tronçon Estrées-Saint-Denis - Saint-Just-en-Chaussée en 1948, puis le tronçon Francastel-Ourcel - Crèvecœur-le-Grand en 1953.

Entre Saint-Just et Froissy, une exploitation voyageurs et fret[2] fut maintenue jusqu'au 30 avril 1961.

Ce fut donc la dernière ligne secondaire exploitée dans le bassin parisien.

La ligne

L'intérieur de la gare de Saint-Just-en-Chaussée. Les voies de l'EFC sont sur le quai le plus éloigné du bâtiment voyageurs, à gauche du cliché
On distingue clairement sur cette carte de l'avant gare de Saint-Just les deux voies de la ligne Paris - Lille, à droite, et, à gauche, la voie à double écartement sur laquelle circulaient les trains de l'EFC

La voie avait un armement classique, avec des rails Vignole de 20 kg/m.

Le centre de la compagnie était à Saint-Just-en-Chaussée, gare de correspondance avec la ligne de la Compagnie du Nord Paris-Nord - Lille, mais également de ses lignes :

et d'un important embranchement particulier à 4 rails (la voie métrique de l'EFC était placée au centre d'une voie normale de la compagnie du Nord) desservant la Sucrerie de Saint-Just, du groupe Say

Depuis la gare de Saint-Just partaient vers le nord les deux branches de la ligne de l'EFC, confondues sur une faible distance avec la ligne de Cambrai[3], jusqu'à la halte de Plainval pour la branche d'Estrées-Saint-Denis.

Celle-ci desservait ensuite :

La branche de Crèvecœur se séparait plus rapidement du tronc commun Saint-Just - Plainval et desservait :

La gare de Saint-Just accueillait l'atelier et le dépôt de l'EFC et les billets étaient vendus dans le bâtiment de la compagnie du Nord.

À Saint-Just-en-Chaussée, Estrées-Saint-Denis et Crèvecœur-le-Grand étaient implantées des voies permettant le transbordement des marchandises du grand réseau et de l'EFC.

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Exploitation

Les horaires de la ligne en mai 1914
Les horaires de la section St-Just - Crèvecoeur au service d'été 1938

Comme le montre le tableau horaire ci-contre, la ligne était desservie jusqu'en 1914 par 3 trains dans chaque sens, dont un seul faisait le trajet complet, les deux autres ayant une rupture de charge à Saint-Just.

Après-guerre, le service fut réduit à 2 trains par jour, puis renforcé, à partir du milieu des années 1920, par un troisième train tri-hebdomadaire.

À partir de 1933, la compagnie introduit des autorails, qui assurèrent deux des trois trajets quotidiens, le troisième restant assuré par train mixte à vapeur.

En 1947, il n'y avait plus que deux trains assurés par autorails, sur chacune des deux branches. Il fallait alors 1 heure pour parcourir les 23 km de la branche d'Estrées et une heure et demi environ pour les 33 km de la branche de Crèvecœur.

À la fin de l'existence du réseau, le trafic voyageur Saint-Just - Froissy était assuré par autocars certains jours et par trains pour les autres

Le trafic marchandises assuré jusqu'en 1961 conservait une activité importante, notamment pour le transport de céréales ou de betteraves.

Matériel roulant

Locomotive en gare de Crèvecœur
L'une des locomotives du réseau en 2006, la 130T N° 15, magnifiquement restaurée par le Chemin de fer de la baie de Somme, où elle assure un trafic touristique

Les locomotives initiales du réseau était quatre locomotives-tender type 031T de 14 tonnes construites en 1890 par Corpet-Louvet, et portèrent les N°1 à 4 sur le réseau. Les locomotives N° 2 et N° 4 furent mutées sur la ligne du Noyon - Guiscard - Lassigny, et furent remplacées par deux locomotives identiques construites en 1891, numérotées 1 et 2 (ce qui entraîna la renumératation de la première locomotive N°1 en N°4).

En 1911, le réseau acquit pour permettre l'extension de la ligne de Froissy à Crèvecœur deux nouvelles machines, toujours type 031T, numérotées 9 et 13.

En 1926, la locomotive N°1 étant hors service, une nouvelle machine fut livrée, toujours numérotée N°1.

Après la Seconde Guerre mondiale, la CGL profita de la fermeture de nombreux réseaux pour acquérir d'occasion deux locomotives pour renforcer son parc très vétuste. Ce furent :

  • la 031T N°39, construite par Corpet-Louvet en 1926 pour la ligne Maubeuge - Villers-Sire-Nicole
  • la 130T N°13, construite par SACM en 1924, provenant des réseaux du Pas-de-Calais puis du Noyonnais.
  • la 130T N°15, construite par la société belge Haine-Saint-Pierre en 1920, provenant du réseau du Noyonnais

L'une des locomotives à vapeur du réseau, la 130T N°15, poursuit sa carrière sur le réseau touristique de la Baie de la Somme, et une autre, la 130T N°13, est préservée au Musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français.

Notes et références

  1. Nota : Des projets sans suite ont été étudiés au début du XXe siècle pour prolonger la ligne de Crèvecœur-le-Grand à Grandvilliers, comme prévu dans la concession d'origine, et de Crèvecœur-le-Grand à Marseille-en-Beauvaisis. La première guerre mondiale mis fin à ces projets, qui auraient permis de desservir des villages isolés et de raccorder la ligne à celle de la Compagnie du Nord Paris-Nord - Beauvais - Abancourt - Le Tréport-Mers
  2. Nota : les trains de marchandise desservaient le tronçon Francastel-Ourcel - Crèvecœur-le-Grand pour les campagnes de récolte des betteraves.
  3. NOTA : le tronc commun Gare de Saint-Just-en-Chaussée - Halte de Plainval avait donc quatre files de rails pour assurer la circulation des trains aux deux écartements

Bibliographie

  • Daniel Delattre, Les Chemins de fer de l'Oise, éd. Delattre : Grandvilliers, 1987.
  • Henri Domengie et José Banaudo, Les Petits trains de jadis, t. 4 : Nord de la France, éd. du Cabri, 1995, (ISBN 2-908816-29-6).
  • Daniel Delattre, Emmanuel Delattre, Odette Delattre et Laëtitia Delattre-Rigaux, Les chemins de fer de l'Oise au début du XXème siècle, Grandvilliers, ed. Delattre, 2010, 168 p. (ISBN 9782915907841) [présentation en ligne], p. 79-87 

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes



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