Benquet

Benquet

43° 49′ 51″ N 0° 30′ 02″ W / 43.8308333333, -0.500555555556

Benquet
Mairie de Benquet
Mairie de Benquet
Administration
Pays France
Région Aquitaine
Département Landes
Arrondissement Mont-de-Marsan
Canton Mont-de-Marsan-Sud
Code commune 40037
Code postal 40280
Maire
Mandat en cours
Pierre Mallet
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Marsan
Site web www.communedebenquet.com
Démographie
Population 1 427 hab. (2007)
Densité 49 hab./km²
Gentilé Benquetois, Benquetoises
Géographie
Coordonnées 43° 49′ 51″ Nord
       0° 30′ 02″ Ouest
/ 43.8308333333, -0.500555555556
Altitudes mini. 46 m — maxi. 91 m
Superficie 29,33 km2

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Benquet est une commune française, située dans le département des Landes (40) et la région Aquitaine. Ses habitants sont les Benquetois.

Sommaire

Géographie

Benquet se situe à 8 km au sud de Mont-de-Marsan, dans le pays de Marsan, marquant la transition entre la Haute Lande et la région agricole de la Chalosse.

Les communes limitrophes sont Saint Pierre-du-Mont, Bretagne-de-Marsan, Saint-Maurice-sur-Adour, Saint-Sever, Bas-Mauco et Haut-Mauco.

Hydrographie

Situé dans le bassin versant de l'Adour, le territoire de la commune est traversé[1] par les ruisseaux de Saint-Jean (qui prend le nom de ruisseau de Saint-Christau en traversant la commune) et du Pesqué, affluents droit de l'Adour. Le ruisseau de Lagralote, tributaire droit du ruisseau de Saint-Jean est également présent sur la commune.

Origine du nom

Selon Michel Grosclaude, le nom désigne « une oseraie », un lieu planté d'osiers destinés à produire des liens. Du latin vincio, je lie, comme le terme gascon vencilh, lien. Le v se prononce partout [b], le suffixe –et, du latin –etum, désigne habituellement un collectif végétal, comme dans arboretum, ou dans Haget, Sanguinet, Cassanet, Bernet[2].

Histoire

Des haches en silex datant du Néolithique trouvées sur site et des traces d'une station romaine attestent d'une présence humaine dès la préhistoire et l'Antiquité[3].

Formation

Le peuplement de Benquet et de ses environs, petite région de l'ancienne province de Gascogne située entre l'Adour et la Midouze, se structure essentiellement entre les VIe et XIVe siècles, autour des premières églises de la Chrétienté, lesquelles forment les noyaux des futurs villages. Cette occupation du territoire s’opère localement du sud vers le nord, à partir des pays de l'Adour landais, en trois vagues successives qui, à Benquet, se matérialisent par les constructions suivantes :

À partir du VIIe siècle, la christianisation est largement entamée, surtout à proximité de l’Adour. Une église mérovingienne dédiée à Saint-Christophe est probablement édifiée dans l'actuel quartier de Saint-Christau, qui est le berceau du village.

Le IXe siècle voit le triomphe du christianisme. L'abbaye de Saint-Sever voisine, fondée à la fin du Xe siècle, s'attache Benquet[3]. Le réseau paroissial s’étoffe. L'église Saint-Jean-Baptiste de Benquet s’élève parmi d'autres dans les grands espaces vides laissés entre les églises primitives. Autour d’elles, l’habitat, les terroirs et les chemins s’organisent. Une motte castrale, appelée tuc en Gascogne, est élevée pour y établir la résidence du seigneur et assurer la surveillance de l’environnement afin de renforcer la sécurité des points de péages sur la transhumance. C’est le cas à Benquet.

Vers l’an Mil, apparaît la dernière génération de paroisses dont le terroir est le plus souvent réduit : c'est le cas de Saint-Pé-d’Alis (ou Saint-Pedalis, Saint-Pé-d'Alys, Saint-Pé-d'Aris, signifiant St Pierre aux liens) à Benquet au quartier de la Chine. Elle disparaît au milieu du XVIIIe siècle. L’actuelle statue de Saint Pierre perpétue son souvenir depuis 1894.

Au cours de l’Histoire, ces trois paroisses fusionnent successivement autour de Saint-Jean-Baptiste, l’église principale, pour ne plus former qu’une seule entité religieuse, préfigurant la physionomie du village actuel, qui acquiert le statut de commune à la Révolution française[4]. La paroisse a, quant à elle, perdu son autonomie et Benquet n'est plus de nos jours qu'un simple « relais paroissial » de la paroisse Saint-Martin-du-Marsan[5], créée le 8 septembre 1996, et qui regroupe sept villages[6].

La tradition orale rapporte l’existence d’une église qui aurait brûlé. Celle-ci daterait du Xe siècle et se serait située au lieu-dit Pelouha, en bordure du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Au bourg de Benquet, la chapelle seigneuriale Notre-Dame-du-Bourg, attachée au Château-Vieux, est désacralisée en 1790. Elle est transformée en mairie et accueille également pendant des années l'école communale et un logement de fonction du garde champêtre et de l’instituteur[7].

Guerre de Cent Ans

Benquet, et plus particulièrement La Plaine, garde la trace dans sa mémoire collective d'un combat, ou d'une simple échauffourée, qui aurait opposé pendant la guerre de Cent Ans des soldats français à des soldats d'occupation en Guyenne. Les cadavres anglais auraient été inhumés dans une parcelle[8], aujourd'hui plantée d'arbres, qui porte encore le nom de « Cimetière des Anglais »[9].

Guerres de religion

Quand Martin Luther propose en 1517 à l'église catholique de se réformer, il déclenche des bouleversements dans toute l'Europe. La reine Marguerite de Navarre, qui séjourne souvent à Mont-de-Marsan, s'intéresse à ces nouvelles idées, qui sont propagées par des prédicants. Ainsi sont convertis dans les Landes des religieux, bourgeois, artisans, paysans, mais aussi des nobles, parmi lesquels Rolland de Chauveron, seigneur de Benquet.

En 1560, Jeanne d'Albret se convertit au protestantisme et par l’ordonnance du 19 juillet 1561, elle impose le calvinisme dans son royaume. La même année, la régente Catherine de Médicis charge Blaise de Monluc d'assurer l'ordre en Guyenne. En 1562, une bande armée de huguenots, menée par Montgomery, massacre des habitants de Saint-Christau et en saccagent l'église, qui sera reconstruite en 1563.

Il s'agit d'un exemple des prémices d'une longue guerre civile de 36 ans (1562-1598), qui se décompose en huit guerres de religion. La troisième d'entre elles est éprouvante pour les Landes. Catherine de Médicis interdit le culte réformé et confisque tous les domaines de Jeanne d'Albret. Les protestants sont battus à la bataille de Jarnac et à Bordeaux, 579 « hérétiques » sont condamnés à mort. Parmi eux se trouve Rolland de Chauveron, seigneur de Benquet[7].

En 1572, année du massacre de la Saint-Barthélemy, l'église Saint-Jean-Baptiste de Benquet est gravement endommagée par une bande armée huguenote et le prêtre Jean Pescay est assassiné.

En 1598, la signature de l'édit de Nantes par le roi de France Henri IV met un terme aux guerres de religion. Celui-ci possédait à Benquet un pied-à-terre hérité de sa mère et dénommé Château-Vieux[3]. Il en reste de nos jours une maison appartenant à un particulier. L'actuelle mairie de Benquet est l'ancienne chapelle du Château-Vieux.

Les Cagots

Les civilisations génèrent parfois des catégories d'êtres humains relégués tout en bas de l'échelle sociale, frappés par la répulsion et le mépris. Ce fut le cas dans le sud-ouest de la France, du haut Moyen Age jusqu'au XIXe siècle. Dans les Landes, au regard des limites administratives de l'actuel département, plus d'une centaine de villages eurent ainsi une communauté de « cagots », caste suspectée de porter la lèpre et reléguée tout en bas de la société, sans être totalement exclue, les cagots étant reconnus comme chrétiens.

Ce fut le cas à Benquet, mais la mémoire collective n'en garde pas le souvenir, signe qu'ils ont dû être assimilés relativement rapidement à la population. On retrouve cependant leur trace grâce à leur nom : comme ils sont souvent désignés par leur prénom et le nom de leur paroisse, on a pu retrouver, dans une douzaine de villages landais, des cagots benquetois, comme par exemple, en 1695, le mariage de Marie de Benquet à Baigts.

En 1714, on signale seulement à Benquet « deux maisons de crestians », sans autre précision. Certains toponymes apportent des informations, comme les lieudits Coy[10] ou Coye[11], signifiant panier d'osier, laissant supposer que des communautés de cagots auraient pu vivre en ces lieux, les cagots étant spécialistes de la vannerie et du travail du bois[7]. Le bois était en effet supposé ne pas transmettre la lèpre, d'où la possibilité laissée aux cagots d’exercer les métiers de charpentier, tonnelier, vannier ou fabricant de cercueils[12].

La Révolution française

Le 9 mars 1789, les habitants de la baronnie de Benquet se réunissent « au sous de la cloche », probablement dans la première église Saint-Jean-Baptiste, pour exprimer dans un « cahier de paroisse » leurs « vœux et réclamations » en préparation de la convocation des États généraux, prévue le 5 mai 1789.

Le juge de Benquet étant absent, c'est un ancien, Jean Baignères, qui préside l'assemblée. Le procès verbal est rédigé par le greffier Destenabes. Les chefs de feux, de nationalité française, et âgés de plus de vingt-cinq ans sont tous invités à participer ; les femmes qui sont chefs de famille sont aussi convoquées. Chacun figure dans le rôle nominatif des impôts et fait partie de la communauté benquetoise, composée alors de deux cent cinquante feux. Lecture est faite de la lettre envoyée de Versailles le 24 janvier, dans laquelle le roi Louis XVI ordonne la convocation des États généraux. Lecture est faite également du règlement annexe et de l'ordonnance du lieutenant général de la sénéchaussée, qui précisent toutes les dispositions à prendre.

Dans chaque paroisse comme Benquet, concernant les gens du Tiers état, un cahier de paroisse est rédigé. Tous les cahiers de paroisses de la sénéchaussée sont apportés le lendemain 10 mars à Saint-Sever par trois représentants élus pour être fondus en un seul cahier de doléances. À Benquet, ceux qui savent écrire apposent leur signature sur le document. Les trois premiers notables se voient confier le cahier de paroisse, mais son contenu ne nous est pas connu[7].

L'école publique

En 1790, le culte et interdit, et la chapelle Notre-Dame du Bourg est désacralisée. On y installe la mairie, qui l'occupe toujours, et une école publique. En 1824, le conseil municipal envisage de démolir l'édifice en mauvais état pour des raisons de sécurité, et de réutiliser les matériaux pour la construction d'une « maison commune », comportant aussi le logement de fonction de l'instituteur et une prison. Le préfet n'ayant pas donné suite à cette demande, on suppose que des travaux de réhabilitation ont résolu le problème. En 1830, le maire, « frappé des graves inconvénients qui résultent de la réunion des garçons et des filles dans une même école », demande aux religieuses d'ouvrir une école de filles dans leur petite maison[13]. Il envisage aussi d'agrandir l'école existante et de développer la gratuité de l'enseignement. Ainsi, en 1832, Benquet compte 12 élèves « payants » mais aussi sans doute 70 élèves « gratuits », sur une population de 400 habitants. En 1835, décision est prise d'entretenir une école primaire élémentaire et de l'installer dans l'ancienne chapelle, de même que le logement de l'instituteur. Celui-ci perçoit 200 francs par an mais une participation est demandée aux familles. En 1867, l'école publique de garçons compte 55 élèves dont deux obtiennent le certificat d'études primaires créé un an plus tôt sous l'impulsion de Victor Duruy. En 1881-82, les lois Jules Ferry imposent l'école laïque, gratuite et obligatoire, nécessitant d'agrandir l'école. En 1910, une école de filles et la maison de l'instituteur (l'actuelle médiathèque) sont construites, une troisième classe est créée en 1935 puis une quatrième en 1958, en partageant en deux la première classe à l'étage de la mairie. En 1979, un ensemble scolaire plus moderne est bâti, ce qui permettra à la mairie d'investir l'intégralité de l'ancienne chapelle[14].

Second Empire

Le 20 et 21 décembre 1851, les Français acceptent par plébiscite les réformes du « prince-président » Louis Napoléon Bonaparte, ratifiant le coup d'État du 2 décembre 1851. La Constitution de 1852, promulguée le 14 janvier 1852, jette les bases du Second Empire. L'adhésion se manifeste à Benquet par le texte suivant, qui lui est adressé par le conseil municipal du 18 janvier 1852 :

« Monsieur le Prince Louis Napoléon Bonaparte, Président de la République Française,

L'enthousiasme avec lequel la fête Nationale du 11 courant a été célébrée dans toute l'étendue de la France prouve à la fois la sincérité du vote des 20 et 21 décembre et la profonde reconnaissance que la nation entière a pour l'immense service que vous lui avez rendu. La religion protégée, la propriété respectée, les liens sacrés de la famille assurés, le hideux socialisme enfin à jamais vaincu, tel est, Prince, le prix de votre noble et courageuse entreprise ! Persévérez, Prince, dans la voie que vous vous êtes tracée et la France, grâce à vous, va enfin redevenir la puissance protectrice des nations civilisées !

Les membres du Conseil Municipal de la commune de Benquet, en vous adressant l'expression de leur chaleureuse adhésion, vous prient d'agréer l'assurance de leur loyal concours pour la réalisation de vos grands projets et celle de leurs respectueux sentiments. »

Louis Napoléon Bonaparte annonce la même année son intention de rétablir l'empire héréditaire et de prendre le nom de Napoléon III. Cela est favorablement accueilli à Benquet, où une nouvelle « adresse » est rédigée à l'attention du Prince le 14 septembre 1852. Des avatars et un désastre marquent la fin du Second Empire, mais le département des Landes garde aussi en mémoire l'œuvre d'assainissement et de mise en valeur de son territoire, matérialisée par la loi du 19 juin 1857[7].

Seconde Guerre mondiale

Le 3 septembre 1939, la Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l'Allemagne nazie. Le soir même commence l'évacuation de la population civile d'Alsace vers des régions plus éloignées, notamment du sud-ouest de la France. Les Landes deviennent la destination d'une partie de la population du Haut-Rhin, soit 50.000 habitants, dont 319 en provenance de Muespach-le-Haut, accompagnés de leur curé. Ces derniers rejoignent la gare de Dannemarie, à 20 km de chez eux, où ils attendent sept jours le départ du convoi de wagons de marchandises, car les trains militaires sont prioritaires. Le voyage à travers le centre de la France par des voies secondaires dure quatre jours. Ils arrivent enfin en gare de Grenade-sur-l'Adour avant d'être dirigés sur Benquet par convoi militaire.

La municipalité a entretemps été avertie par la préfecture des Landes. Elle est chargée d'organiser leur hébergement. Le maire M. Labayle et son secrétaire, le garde champêtre M. Tauzin, l'« intendant des réfugiés » M. Jean-Baptiste Barrère déploient de gros efforts mais tous les réfugiés ne sont pas logés la première nuit. Les platanes du bourg et les loges des vaches des arènes en abritent un certain nombre. Par la suite, après la réquisition de maisons ou pièces vides en plus ou moins bon état et par la solidarité des Benquetois, les 82 familles sont toutes hébergées dans un confort relatif, parfois à plusieurs dans une même pièce, des tentures faisant office de cloisons.

La vie s'organise progressivement malgré la différence de dialectes et de genres de vie. Les hommes valides et non mobilisés sont employés dans des fermes ou des entreprises de Mont-de-Marsan. Les jeunes de 17 à 20 ans sont réquisitionnés à la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles. L'intendant, mandaté par les autorités, gère les finances des réfugiés (dotations de l'État, frais de réparation des logements, etc.). Une année passe, marquée par la drôle de guerre, l’effondrement des armées françaises en juin 1940, la demande d’armistice du maréchal Pétain, le départ à Londres du général de Gaulle et son appel du 18 Juin, la signature de l'armistice du 22 juin 1940, la fin de la Troisième République. Durant cette période, la population alsacienne réfugiée à Benquet enregistre deux mariages, quatre naissances et trois décès.

Le retour en Alsace a lieu en septembre 1940. Beaucoup d'Alsaciens ont alors la douleur de constater que leurs maisons ont été pillées par les différentes troupes qui y ont séjourné et que leur région a été intégrée au Troisième Reich et germanisée[15].

Administration

Cantons

La commune de Benquet est rattachée successivement aux cantons de :

Maires

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1966 1972 Jean Benderitter[16]    
1972 2001 Roland Clavé    
2001 2014 Pierre Mallet MoDem  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
Années 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
Population 1 470 1 281 940 1 243 1 288 1 280 1 238 1 304 1 284
Années 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
Population 1 246 1 183 1 222 1 155 1 173 1 155 1 134 1 096 1 054
Années 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
Population 1 016 1 039 1 036 907 875 832 803 801 867
Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 -
Population 858 828 1 039 1 154 1 240 1 293 1 405 1 427[17] -
Notes, sources, ... De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; à partir de 2006 : population municipale légale.
Sources : INSEE [18] et Ldh/EHESS/Cassini [19]

Économie

La population traditionnelle vit de l'agriculture. Après une lente diminution jusqu'à la fin des années 1960, la démographie connaît un nouveau dynamisme liée à la rurbanisation. Une part grandissante de la population vit ainsi à Benquet mais dépendant économiquement de Mont-de-Marsan.

Métayage d'antan

Le métayage est un bail rural créant une association entre le propriétaire foncier (appelé « colon »), qui apporte les terres, et un cultivateur, fournissant son travail. En 1914, ce mode est encore le plus répandu dans treize départements français, les Landes en tête avec 20 000 métairies. En 1939, 70% des exploitations landaises sont dans le même cas. Très divers, les baux sont généralement moins durs pour les métayers de la Landes forestière que dans la Chalosse agricole. Par exemple, le 11 novembre 1818 est signé à Benquet un « bail à faisandise » de trois ans, devant le notaire Dupouy de Mont-de-Marsan. Le contrat stipule le prélèvement de la dîme, soit le dixième des produits de l'exploitation. Initialement versée au clergé avant le partage et le paiement au colon, elle avait été supprimée par la Révolution française, mais maintenue par certain propriétaires à leur profit.

Toujours à Benquet, le 11 novembre 1898, jour de la Saint Martin, souvent choisi comme échéance, on peut lire :

« Conditions de tenir par le colon : à la charge du colon l'entretien de la cabane, des claies et des barrières tournantes, le curage des rigoles, 1/3 chaque année, reporter et étendre la terre des rigoles sur le champ comme il est d'usage et curer tous les ans le ruisseau qui traverse la prairie. Les récoltes ci-après seront partagées aux 2/5 : seigle, froment, maïs, panis, haricots, pommes de terre, lin et chaume. Les châtaignes, pommes de pommier, foin à moitié. Il est défendu de vendre du bois et de la paille de seigle, cette dernière sera consommée dans la propriété. Les thuies coupées dans le courant de l'année devront être enlevées au 1er mai.

Redevances :

  • un jambon à deux tétons de 20 kg au moins ou 20 francs en argent
  • deux paires de poulets, trois paires de poulardes, deux paires de chapons, cinq douzaines d'œufs, quatre oies avec plumes
  • s'il tient des canards ou dindons, il sera redevable d'une tête de chaque espèce. S'il en tient plus de huit, il sera redevable de deux têtes de chaque espèce
  • le colon devra, en outre, faire quatre journées de travail avec les bœufs pour son maître en cas de besoin. »

Ce dernier alinéa concerne une prestation en nature que les métayers appellent « corvées », réminiscence de l'Ancien Régime très mal vécue. Sur réquisition du maître, elles peuvent également concerner des travaux de charrois, filage de textile, lessives, etc. En 1937, la fédération SFIO des Landes demande la suppression du métayage et une loi sur le fermage, mais en raison de la seconde guerre mondiale et de l'occupation, ce n'est que le 13 avril 1946 que l'Assemblée constituante, sur le rapport du députais landais SFIO Charles Lamarque Cando, vote la loi sur le statut du fermage et du métayage. Les 3/4 des métayers demandent aussitôt à devenir fermiers. Il faudra attendre 1981 pour la suppression totale du métayage[20].

Agriculture moderne

De nos jour l'économie du village est toujours dominée par l'agriculture, incluant polyculture (maïs essentiellement), sylviculture, élevage de porcs, de bœufs, de canards, de volailles et d'oies, production de foie gras, d'asperges, de kiwis, vente directe à la ferme. Dans le sillage d'Henri Pedelucq, qui a été le premier à introduire et expérimenter le kiwi dans le Bassin de l'Adour en 1965, M.Lafargue est un des pionniers de ce fruit dans les Landes et sera le premier à l'acclimater à Benquet au début des années 1970. La commune accueille également la station expérimentale d'Artigères des palmipèdes à foie gras, dépendant de l'INRA[3]. Le territoire de la commune de Benquet se situe dans le périmètre des Indications géographiques protégées suivantes :


Lieux et monuments

  • Église de Saint-Christau (XIe siècle), avec son clocher-mur typique des Landes. Cette dernière a été rebâtie en 1563, après son saccage et le massacre d'habitants par les troupes huguenotes de Montgomery [29]. À noter, dans l'enclos, la tombe de Bertrand Petit Loustau, ancien garde du corps de Louis XVI, mort à Benquet en 1831. Présence également de la sépulture d'un chevalier, compagnon de Saint-Louis. Le son de la plus petite cloche de l'église a la réputation d'écarter l'orage et la grêle.
  • Château de Laurens Castelet, non ouvert à la visite. Le site est acheté aux enchères au XIXe siècle par le marquis de Cornulier, surnommé l'« ami des pauvres ». Il reconstruit en 1872 l'aile gauche, la plus ancienne, en lieu et place d'un ancien château appartenant à la maison d'Orthez et dont il ne reste rien. Il fait de cette première aile sa demeure[3]. Un cèdre centenaire est visible sur le domaine.
  • Église Saint-Jean-Baptiste de Benquet (vers 1885). L'autel est l'œuvre du sculpteur landais Jean-Éloi Ducom, qui s'est inspiré de La Cène du peintre Léonard de Vinci.
  • Monument aux morts, également l'œuvre de Jean-Éloi Ducom[30]


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  • La mairie de Benquet est une ancienne chapelle, comme en atteste la présence d'une cloche au sommet de l'édifice et d'un angelot sculpté à l'intérieur. Sous l'ancien régime, cette chapelle était attachée à la résidence seigneuriale dite « Château Vieux », dont il reste une grande bâtisse de nos jours, et portait le nom de « Chapelle Sainte Marie du Bourg ». Elle se situait sur la même paroisse que l'église Saint-Jean, qui sera remplacée en 1888 par l'actuelle église Saint-Jean-Baptiste (l'autre paroisse de Benquet était celle de Saint-Christau, avec l'église Saint-Christophe). En 1790, la révolution française interdit le culte, et on installe dans cet édifice la municipalité et une école publique. La mairie occupe toujours l'édifice, l'école a investi depuis des locaux plus modernes[14].

Saint Jacques-de-Compostelle

Benquet est une étape du chemin de Saint-Jacques sur la voie limousine. L'actuelle route Saint-Jacques emprunte un tronçon de l'itinéraire historique du Camin Sin Yaques, et le lieudit l'Espitaou[31] marque la présence d'un ancien hôpital[32], accueillant les pélèrins au Moyen Âge. Une source[33] dite « miraculeuse » sur une propriété privée, à proximité de l'église de Saint-Christau, a la réputation de pouvoir guérir les maladies de peau.


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Personnalités liées à la commune

Jumelage

Drapeau de la France Muespach-le-Haut (France), en souvenir des civils alsaciens qui ont trouvé refuge dans le village landais au début de la Seconde Guerre mondiale. Deux cérémonies de jumelage ont lieu, respectivement le 14 juillet 1980 à Benquet et le 2 août 1981 à Muespach-le-Haut. Les retrouvailles quarante ans après les faits ont permis de tisser des liens d'amitié transmis aux générations suivantes. Celle-ci est devenue une véritable institution dans 35 communes des Landes[15].

Événements

  • Festival de musique Atout Chœurs chaque année au début du mois de mai. Sa première édition a eu lieu en 2002.
  • Fêtes de Benquet : deuxième dimanche de juillet.

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

  1. SANDRE, « Cours d'eau de la commune de Benquet ». Consulté le 3 septembre 2010
  2. Bénédicte Boyrie-Fénié confirme cette hypothèse
  3. a, b, c, d, e et f Quid, fiche sur Benquet (Archive, Wikiwix, que faire ?)
  4. Le terme de « commune », au sens de l’administration territoriale contemporaine, est imposé par le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II (31 octobre 1793)
  5. Dépendante du diocèse d'Aire et Dax
  6. Benquet, Bougue, Bretagne-de-Marsan, Haut-Mauco, Laglorieuse, Mazerolles, Saint-Perdon
  7. a, b, c, d, e, f, g et h Yves Pabon, Benquet et son histoire, bulletin municipal.
  8. À l'angle nord de la route du Sarrat et du chemin de Laouga
  9. Yves Pabon, Bulletin municipal de Benquet n°69, année 2009
  10. À l'est de la paroisse disparue de Saint-Pé-d'Alis
  11. Annexe de Saint-Christau au nord, ou de Castet Charlat à l'ouest
  12. L'Almanch du Landais 2002, éditions CPE, p22
  13. La mémoire collective situe cette maison des religieuses au 70 avenue du Marsan
  14. a et b Yves Pabon, Bulletin municipal de Benquet n°74, année 2011
  15. a et b Yves Pabon, Bulletin municipal de Benquet n°70, année 2009
  16. Né à Vendôme en 1908, diplômé de l'École de santé navale de Bordeaux, médecin lieutenant du 14e régiment de tirailleurs sénégalais de Mont-de-Marsan, médecin commandant en 1947 au 6e régiment de parachutistes coloniaux, médecin lieutenant colonel en Algérie en 1954, médecin colonel, officier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre, auteur en 1990 du livre « Sous le képi rouge à l'ancre d'or »
  17. Recensement de la population au 1er janvier 2007 sur INSEE. Consulté le 2 février 2010
  18. Résultats du recensement de la population - 2006 - Benquet sur INSEE. Consulté le 2 février 2010
  19. Site "Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui"
  20. Yves Pabon, Bulletin municipal de Benquet n°72, année 2010
  21. Fiche « Asperges des sables des Landes » de l'INAO
  22. Fiche « Bœuf de Bazas» de l'INAO
  23. Fiche « Bœuf de Chalosse » de l'INAO
  24. Fiche produit « Canard à foie gras du Sud-Ouest » de l'INAO
  25. Fiche produit « Jambon de Bayonne » de l'INAO
  26. Fiche « Kiwi de l'Adour » de l'INAO
  27. Fiche « Volailles de Gascogne » de l'INAO
  28. Fiche « Volailles des Landes » de l'INAO
  29. Voir : Guerres de religions dans les Landes
  30. Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Éditions Alan Sutton, 2010, 144 p. (ISBN 978-2-8138-0205-7) 
  31. Visible sur carte IGN 1/25 000e, 1542 est
  32. Les chemins de Saint-Jacques dans les Landes, Francis Zapata et Jean-Pierre Rousset, éditions Sud-Ouest
  33. Dite « source des cristalles »
  34. Olivier de Marliave, Sources et saints guérisseurs des Landes de Gascogne, L'Horizon chimérique, 1999
  35. Route de Bretagne-de-Marsan

Liens externes


Étape précédente
Mont-de-Marsan
Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
Coquille Saint-Jacques
Via Lemovicensis
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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Benquet de Wikipédia en français (auteurs)

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