Calendrier Julien

Calendrier Julien

Calendrier julien

Le calendrier julien est une réforme du calendrier romain introduite par Jules César en 46 av. J.-C.. Utilisé dans la Rome antique à partir de 45 av. J.-C., il reste employé jusqu'à son remplacement par le calendrier grégorien à partir de la fin du XVIe siècle et dans certains pays jusqu'au XXe siècle. Il est encore utilisé par les Berbères, dans les monastères du mont Athos et par plusieurs Églises nationales orthodoxes, notamment par l'Église orthodoxe russe.

Sommaire

Caractéristiques

Structure générale

Le calendrier julien est un calendrier solaire. Il compte 12 mois de 28, 30 ou 31 jours conduisant à un total de 365 jours pour une année commune.

Afin de mieux approcher la durée de l'année tropique (environ 365,2422 jours) et donc d'éviter un décalage progressif des saisons, le calendrier julien emploie un jour intercalaire tous les quatre ans ; l'année correspondante compte 366 jours. En moyenne, une année du calendrier julien dure donc 365,25 jours.

Mois

Le calendrier julien comportait douze mois, nommés januarius, februarius, martius, aprilis, maius, junius, quintilis (plus tard, julius), sextilis (plus tard augustus), september, october, november et december, comme le calendrier romain antérieur.

La réforme julienne leur donna leurs longueurs modernes. Auparavant, elles étaient respectivement de 29, 28, 31, 29, 31, 29, 31, 29, 29, 31, 29 et 29 jours (ça fait un total de 355 jours !?). Elles passèrent à 31, 28, 31, 30, 31, 30, 31, 31, 30, 31, 30 et 31. L'ancien mois intercalaire de 27 jours fut supprimé et remplacé par l'adjonction d'un jour supplémentaire à februarius les années bissextiles.

Au XIIIe siècle, Sacrobosco émit l'hypothèse que les mois du calendrier romain précédent alternaient 30 et 29 jours et que la réforme initiale de César donnait 29 jours à februarius et 30 à sextilis, Auguste ayant transféré un jour de februarius à sextilis après le renommage de ce mois en son honneur. De nombreuses sources la contredisent explicitement.

Années

Identification et numérotation

Divers systèmes d'identification des années ont été employés avec le calendrier julien. Pour les Romains, la méthode dominante consistait à la nommer d'après les deux consuls éponymes y prenant office, ce qui s'effectuait le 1er janvier depuis -153. Les Romains ont également parfois utilisé l'année de règne de l'empereur, et vers la fin du IVe siècle, les documents étaient datés selon le cycle de 15 ans de l'indiction. En 537, Justinien imposa la mention du nom de l'empereur et de son année de règne en plus de celle de l'indiction et du consul eponyme, tout en autorisant l'usage d'ères locales.

En 309 et 310, ainsi qu'à certaines dates ultérieures, aucun consul ne fut appointé. Dans ce cas, la date consulaire était donnée en indiquant le nombre d'années depuis le dernier consul (datation post-consulaire). Après 541, seul l'empereur dirigea le consulat, typiquement pendant une seule année, et la datation postconsulaire devint la norme. Le système, obsolète, fut formellement aboli par Léon VI en 888.

L'ab Urbe condita, la datation « à partir de la fondation de la ville » (c'est-à-dire de Rome), ne fut que rarement utilisée pour désigner les années. Cette méthode servait aux historiens romains pour déterminer le nombre d'années entre deux événements et différents historiens pouvaient utiliser différentes dates.

L'adoption du calendrier julien conduisit à plusieurs ères locales, comme l'ère d'Actium ou l'ère hispanique, et certaines furent utilisées pendant un temps certain. L'ère des Martyrs, également nommée anno Diocletiani, fut utilisée par les chrétiens d'Alexandrie pour dater leurs Pâques pendant le IVe siècle et le Ve siècle, et continue à l'être par les Églises copte et éthiopienne.

Dans l'est de la Méditerranée, les efforts des chronographes chrétiens tel Anien d'Alexandrie pour dater la création du monde d'après la Bible conduisirent à l'introduction d'ères d'Anno Mundi basées sur cet événement. La plus importante est l'Etos Kosmou, utilisé dans le monde byzantin à partir du Xe siècle et en Russie jusqu'en 1700. À l'ouest, aux alentours de 527, Denys le Petit proposa le système de l'anno Domini, c'est-à-dire « année du Seigneur », qui s'est graduellement répandu dans le monde chrétien : les années étaient numérotées à partir de la date supposée de l'incarnation ou de l'annonce du Christ, le 25 mars de l'an 1 (soit en l'an 753 ab Urbe condita).

Jour de l'an

L'année consulaire du calendrier romain débutait le 1er janvier depuis 153 av. J.-C. et ce point ne fut pas modifié par la réforme julienne (d'autres types d'années pouvaient débuter un autre jour, comme l'année religieuse ou l'année traditionnelle). En revanche, des calendriers locaux alignés sur le calendrier julien purent conserver une date de début d'année différente. En Égypte, le calendrier alexandrin débutait le 29 août (le 30 août après une année bissextile). Plusieurs calendriers provinciaux locaux l'alignèrent sur l'anniversaire d'Auguste, le 23 septembre. L'indiction provoqua l'adoption du 1er septembre comme début d'année dans l'Empire byzantin ; cette date est toujours utilisée dans l'Église orthodoxe pour le début de l'année liturgique. Lorsque Vladimir Ier de Kiev adopta le calendrier julien en 988, l'année fut numérotée Anno Mundi 6496 et débuta le 1er mars, six mois après le début de l'Anno Mundi byzantine du même numéro. En 1492 (Anno Mundi 7000), Ivan III réaligna le début d'année au 1er septembre ; l'Anno Mundi 7000 ne dura donc que six mois en Russie, du 1er mars au 31 août 1492.

Pendant le Moyen Âge, dans les régions d'Europe de l'Ouest affiliées à l'Église catholique romaine, les calendriers continuèrent à afficher les mois en 12 colonnes de janvier à décembre, en débutant au 1er janvier. Cependant, la plupart de ces pays débutèrent la numérotation de l'année à une fête religieuse importante, comme au 25 décembre (nativité de Jésus), au 25 mars (incarnation de Jésus), voire à Pâques comme en France.

Au IXe siècle, le 25 mars fut utilisé comme début d'une nouvelle année dans le sud de l'Europe. Cette pratique s'étendit en Europe à partir du XIe siècle et en Angleterre à la fin du XIIe siècle. Par exemple, les archives parlementaires anglaises enregistrèrent l'exécution de Charles Ier le 30 janvier 1648, même si la date correspondrait à ce qui serait actuellement considéré comme le 30 janvier 1649.

La plupart des pays d'Europe de l'Ouest déplacèrent le jour de l'an au 1er janvier avant leur adoption du calendrier grégorien (voire même avant sa création en 1582), principalement pendant le XVIe siècle. La liste suivante en donne quelques exemples :

Intercalation

Principe

Le calendrier julien prévoit l'ajout d'un jour intercalaire tous les quatre ans afin d'obtenir une année moyenne de 365,25, proche de la valeur de l'année tropique de 365,2422. Toutefois, ce système ajoute trop d'années bissextiles et conduit à un décalage moyen des équinoxes d'environ 11 minutes plus tôt chaque année, soit un jour en 134 ans. Il est possible que ce problème ait été connu de César à la création du calendrier, mais qu'il y ait pas accordé d'importance. Cet écart conduisit, à terme, à l'adoption de la réforme grégorienne en 1582.

Position

La position exacte du jour bissextile dans le calendrier julien original n'est pas connue avec certitude. En 238, Censorinus déclarait qu'il était inséré après les Terminales (23 février)[1]. Il était donc suivi des cinq derniers jours de février, c'est-à-dire a. d. VI, V, IV, III et prid. Kal. Mart. (ces jours correspondent aux 24 à 28 février dans une année commune et aux 25 à 29 février dans une année bissextile). Tous les écrivains ultérieurs, comme Macrobe vers 430[2], Bède en 725[3] et les computistes médiévaux suivirent cette règle, tout comme le calendrier liturgique de l'église catholique romaine jusqu'en 1970.

Les jours des mois ne furent numérotés de façon consécutive qu'à la fin du Moyen Âge. Le jour bissextile fut alors considéré comme le dernier jour de février, c'est-à-dire le 29 février.

Historique

Motivation

Avant la réforme julienne, le calendrier romain possédait plusieurs règles pour les intercalations. Une année commune était composée de 12 mois pour un total de 355 jours. Un mois intercalaire de 27 jours, le mensis intercalaris, était parfois inséré entre février et mars : il était inséré après les 23 ou 24 premiers jours de février, les cinq derniers jours de février devenant les cinq derniers du mois intercalaire. Au total, 22 ou 23 jours étaient ajoutés pour former une année intercalaire de 377 ou 378 jours.

Selon les écrivains ultérieurs Censorinus[1] et Macrobe[2], le cycle d'intercalation idéal consistait en années communes de 355 jours en alternance avec des années intercalaires de 377 ou 378 jours, alternativement. Avec ce système, une année romaine possédait en moyenne 366,25 jours tous les quatre ans, soit un décalage moyen d'un jour par an par rapport au solstice ou à l'équinoxe. Macrobe décrit un raffinement, pour une période de huit ans tous les 24 ans, ne comprenant que trois années intercalaires, toutes de 377 jours. Ce principe permet de moyenner la longueur de l'année à 365,25 jours sur 24 ans, la rapprochant de celle de l'année tropique. En pratique, les intercalations ne se produisirent pas systématiquement suivant ce système, mais étaient déterminées par les pontifes. Les éléments historiques montrèrent qu'elles furent nettement moins régulières que dans ce schéma idéal, généralement tous les deux ou trois ans mais parfois omises pendant plus longtemps, et à l'occasion utilisées lors de deux années consécutives.

S'il était utilisé correctement, ce système permettait à l'année romaine de rester grossièrement alignée sur l'année tropique. Cependant, si trop d'intercalations étaient omises, comme lors de la Deuxième Guerre punique ou des Guerres civiles romaines, le calendrier se décalait rapidement. De plus, comme les intercalations étaient déterminées assez tardivement, un citoyen romain ordinaire ne connaissait pas la date officielle, particulièrement s'il se trouvait loin de Rome. Pour ces raisons, les dernières années avant la réforme julienne furent ultérieurement nommées « années de la confusion ». Pendant les années où Jules César exerçait la charge de pontifex maximus avant la réforme, entre -63 et -46, seules cinq intercalations furent pratiquées au lieu de huit, et aucune ne se produisit entre -51 et -46.

La réforme julienne avait donc pour but de corriger définitivement ce problème en créant un calendrier qui resterait aligné de façon simple avec le Soleil sans intervention humaine.

Réforme julienne et adoption

En tant que pontifex maximus, Jules César avait la charge de fixer le début de chaque année. La réforme julienne fut introduite à son initiative en -46 et entra en action en -45, soit en 709 ab urbe condita dans le calendrier romain. Elle fut choisie après consultation avec l'astronome Sosigène d'Alexandrie et probablement conçue pour approcher l'année tropique, connue depuis au moins Hipparque.

La première étape de la réforme fut le réalignement du début de l'année romaine avec l'année tropique. Du fait des intercalations absentes, le calendrier romain avait accumulé 90 jours de retard. L'année -46 eut donc 445 jours. Cette année avait déjà été étendue de 355 à 378 jours par l'insertion d'un mois intercalaire régulier en février. Lorsque César décréta la réforme, probablement après son retour de la campagne africaine à la fin de quintilis (juillet), il ajouta 67 autres jours en intercalant deux mois intercalaires exceptionnels entre novembre et décembre. Cicéron nomme ces mois intercalaris prior et intercalaris posterior dans une lettre écrite à cette époque ; leur longueur individuelle est inconnue, tout comme la position des nones et des ides à l'intérieur. L'année -45 fut la première année d'opération du nouveau calendrier.

Les mois juliens furent formés en ajoutant dix jours à une année romaine commune pré-julienne de 355 jours, conduisant à une année de 365 jours : deux jours furent ajoutés à januarius (janvier), sextilis (août) et december (décembre), un à aprilis (avril), junius (juin), september (septembre) et november (novembre). Les mois prirent les longueurs qu'ils ont actuellement dans le calendrier grégorien.

Macrobe prétend que ces jours additionnels furent ajoutés immédiatement après le dernier jour de chacun de ces mois pour éviter de déplacer des fêtes établies[2]. Cependant, comme les dates romaines après les ides d'un mois étaient comptées à rebours relativement au début du mois suivant, ces jours supplémentaires eurent pour effet d'augmenter le compte initial du jour situé juste après les Ides. Les Romains de l'époque nés après les Ides d'un tel mois réagirent différemment à ce changement sur leur date d'anniversaire. Marc Antoine le conserva au 14e jour de januarius, ce qui le fit passer de a.d. XVII Kal. Feb. à a.d. XIX Kal. Feb., une date qui n'existait pas auparavant. Livie la conserva à a.d. III Kal. Feb., ce qui la décala du 28e au 30e jour d'januarius, un jour qui là encore n'existait pas avant. Auguste conserva la sienne au 23e jour de september, mais les deux dates, l'ancienne a.d. VIII Kal. Oct. et la nouvelle a.d. IX Kal. Oct., étaient célébrées à certains endroits.

L'ancien intercalaris, mois intercalaire, fut aboli. Le nouveau jour intercalaire fut nommé ante diem bis sextum Kalendas Martias, généralement abrégé en a.d. bis VI Kal. Mart. ; l'année qui le contenait, annus bissextus.

Correction d'Auguste

Bien que l'intercalation julienne soit plus simple que celle du calendrier romain précédant, elle fut apparemment mal appliquée au début. Les pontifes — le groupe de prêtres chargé de maintenir le calendrier dans la société romaine et responsable de l'application du nouveau calendrier — comprirent apparemment mal l'algorithme et ajoutèrent un jour intercalaire tous les trois ans, et non tous les quatre. Auguste corrigea ce problème après 36 ans en sautant plusieurs jours intercalaires pour réaligner l'année, puis en appliquant la fréquence correcte.

La suite des années bissextiles de cette période n'est donnée explicitement par aucune source ancienne, même si l'existence d'un cycle triannuel est confirmée par une inscription datant de -9 ou -8. Le chronologiste Joseph Scaliger établit en 1583 que la réforme d'Auguste fut instituée en -8 et en déduisit que les années bissextiles furent -42, -39, -36, -33, -30, -27, -24, -21, -18, -15, -12, -9, 8, 12, etc. Cette proposition est toujours la plus acceptée. Il a parfois été suggéré que la première année de la réforme julienne, -45, était également bissextile.

D'autres solution ont été proposées. En 1614, Kepler émis l'hypothèse que la suite correcte était -43, -40, -37, -34, -31, -28, -25, -22, -19, -16, -13, -10, 8, 12, etc. En 1883, le chronologiste allemand Matzat proposa -44, -41, -38, -35, -32, -29, -26, -23, -20, -17, -14, -11, 4, 8, 12, etc., sur la base d'un passage de Dio Cassius mentionnant un jour intercalaire en -41 prétendument « contraire à la règle [de César] ». Dans les années 1960, Radke argumenta que la réforme fut instituée lorsqu'Auguste devint pontifex maximus en -12, suggérant la suite -45, -42, -39, -36, -33, -30, -27, -24, -21, -18, -15, -12, 4, 8, 12, etc. Dans tous les cas, le calendrier romain fut à nouveau aligné avec le calendrier julien à partir du 26 février 4 ; avec la solution de Radke, dès le 26 février -1.

En 1999 fut découvert un papyrus égyptien donnant un éphéméride de l'année -24 pour les dates romaines et égyptiennes, suggérant la séquence -44, -41, -38, -35, -32, -29, -26, -23, -20, -17, -14, -11, -8, 4, 8, 12, etc, proche de celle proposée par Matzat.

Modifications ultérieures

En raison de la contribution importante de Jules César et d'Auguste au calendrier, quintilis fut renommé julius en -44 et sextilis, augustus en -8. Quintilis fut rebaptisé en l'honneur de César car il s'agissait du mois de sa naissance. Selon un sénatus consulte cité par Macrobe, sextilis fut renommé en l'honneur d'Auguste car de nombreux événements de son accession au pouvoir se produisirent ce mois-là.

D'autres mois furent renommés par d'autres empereurs, mais aucun changement ne semble avoir survécu à leur mort. Caligula renomma september en germanicus. Néron renomma aprilis en neroneus, maius en claudius et junius en germanicus. Domitien renomma september en germanicus et october en domitianus. September fut également rebaptisé antoninus (en l'honneur d'Antonin le Pieux) et tacitus (pour Marcus Claudius Tacite), november en faustina (Faustine l'Ancienne) et romanus. Commode rebaptisa la totalité des douze mois par ses noms et désignations : amazonius, invictus, felix, pius, lucius, aelius, aurelius, commodus, augustus, herculeus, romanus et exsuperatorius.

Charlemagne renomma également les mois en vieux haut-allemand, mais cette opération fut plus pérenne que celle des empereurs romains. Ces noms furent utilisés jusqu'au XVe siècle en Allemagne et aux Pays-Bas, et jusqu'au XVIIIe siècle avec quelques modifications. De janvier à décembre : Wintarmanoth, Hornung, Lentzinmanoth, Ostarmanoth, Wonnemanoth, Brachmanoth, Heuvimanoth, Aranmanoth, Witumanoth, Windumemanoth, Herbistmanoth et Heilagmanoth.

Le décompte des ides et des calendes, qui comprenait une semaine de huit jours ou nundines, fut remplacé par la semaine de sept jours aux alentours du IIIe siècle. Constantin introduisit en 312 le dimanche comme jour férié dans cette semaine.

Réforme grégorienne et désuétude

Le calendrier julien fut d'utilisation commune en Europe et en Afrique du nord depuis l'époque de l'Empire romain jusqu'en 1582, lorsque le pape Grégoire XIII promulgua le calendrier grégorien. Cette réforme était rendue nécessaire par l'excès de jours intercalaires du système julien par rapport aux saisons astronomiques. En moyenne, les solstices et les équinoxes avancent de 11 minutes par an par rapport à l'année julienne. Hipparque et peut-être Sosigène avaient déjà pris conscience de ce problème, mais il ne fut visiblement pas jugé important à l'époque de la réforme julienne. Cependant, le calendrier julien se décale d'un jour en 134 ans. En 1582, il était décalé de dix jours par rapport aux phénomènes astronomiques, une complication problématique pour le calcul de la date de Pâques, laquelle est fondamentale dans le calendrier liturgique romain et qui doit se produire après l'équinoxe de printemps.

Le calendrier grégorien fut rapidement adopté par les pays majoritairement catholiques (Espagne, France, Pologne, Portugal, la majeure partie de l'Italie, etc.) : en France, par exemple, Henri III fit suivre le dimanche 9 décembre 1582 par le lundi 20 décembre 1582. Les pays protestants suivirent plus tard et les pays orthodoxes encore après. Dans l'Empire britannique, le 2 septembre 1752 fut suivi du 14 septembre 1752. Entre 1700 et 1712, la Suède utilisa un calendrier julien modifié, et adopta le calendrier grégorien en 1753. La Russie utilisa le calendrier julien jusqu'en 1918 (aux termes d’un décret du Conseil des commissaires du peuple du 24 janvier 1918 et conformément auquel un décalage de 13 jours sur le calendrier traditionnel, julien, était décrété. Ainsi, le 31 janvier 1918 fut-il suivi non pas du 1er, mais du 14 février), après la révolution bolchevique et la Grèce jusqu'en 1923. Les deux calendriers continuèrent à s'écarter pendant cette période : en 1700, la différence passa à 11 jours, à 12 en 1800, et 13 en 1900, valeur qu'elle conservera jusqu'en 2100.

Si tous les pays orthodoxes (la majeure partie en Europe de l'Est et du Sud-Est) ont adopté le calendrier grégorien avant 1927, ce n'est pas le cas de leurs Églises nationales. En mai 1923, un synode à Istanbul proposa un calendrier julien révisé, constitué d'une partie solaire identique au calendrier grégorien (et qui le restera jusqu'en 2800) et d'une partie lunaire calculant la date de Pâques par observation astronomique à Jérusalem. Toutes les Églises orthodoxes refusèrent la partie lunaire ; presque toutes les Églises orthodoxes actuelles continuent de célébrer Pâques suivant le calendrier julien (l'Église orthodoxe de Finlande utilise le calendrier grégorien).

La partie solaire du calendrier julien révisée ne fut acceptée que par quelques Églises orthodoxes, dans l'espoir d'un meilleur dialogue avec l'Église d'Occident : le patriarcat œcuménique de Constantinople, les patriarcats d'Alexandrie et d'Antioche, les Églises orthodoxes de Grèce, Chypre, Roumanie, Pologne, Bulgarie (en 1963) et Amérique (certaines paroisses de cette dernière ont toujours le droit d'utiliser le calendrier julien). Les Églises orthodoxes de Jérusalem, Russie, Macédoine, Serbie, Géorgie et Ukraine continuent d'utiliser le calendrier julien (ainsi que certaines Églises schismatiques, vieilles-calendaristes). Elles fêtent par exemple la Nativité le 25 décembre julien, c'est-à-dire le 7 janvier grégorien jusqu'en 2100. Certaines paroisses occidentales de l'Église orthodoxe russe célèbrent la Nativité le 25 décembre géorgien, ainsi que celles du Diocèse orthodoxe bulgare en Amérique, avant et après le transfert en 1976 de ce diocèse de l'Église orthodoxe russe hors frontières à l'Église orthodoxe en Amérique.

Usage actuel

En dehors de certaines Églises orthodoxes, le calendrier julien est toujours utilisé en Afrique du Nord, chez les Berbères. Le calendrier berbère est utilisé dans un but agricole. Le premier jour de l'année correspond actuellement au 14 janvier du calendrier grégorien.

Voir aussi

Liens internes

Calendrier | Calendrier babylonien | Calendrier romain | Calendrier julien | Calendrier grégorien | Jours de l’année

Liens externes

Notes et références

  1. a  et b (la) Censorinus, De Die Natali, 238 
  2. a , b  et c Macrobe, Les Saturnales 
  3. Bède, Sur le Décompte du temps, 725 
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