Centre national d'art et de culture georges pompidou

Centre national d'art et de culture georges pompidou

Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou

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Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou
Centre Georges-Pompidou vu du Montmartre.jpg
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Informations géographiques
Coordonnées 48° 51′ 38″ Nord
       2° 21′ 09″ Est
/ 48.860653, 2.352411
Pays France France
Localité Paris
Informations générales
Date d'ouverture 1977
Collections Art moderne Sculptures Objets d'art Peintures Arts graphiques
Informations visiteurs
Visiteurs / an
Adresse Centre Pompidou 75191 Paris cedex 04
Site officiel www.centrepompidou.fr

48°51′38.35″N 02°21′08.68″E / 48.8606528, 2.3524111

Le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, plus communément appelé Centre Georges-Pompidou, Centre Pompidou ou Centre Beaubourg, est un établissement poly-culturel situé dans le quartier Beaubourg, dans le 4e arrondissement de Paris, entre le quartier des Halles et le Marais.

Le Centre, qui accueille le public depuis 1977, est né de la volonté de Georges Pompidou, alors Président de la République française, de créer au cœur de Paris une institution culturelle originale entièrement vouée à la création moderne et contemporaine où les arts plastiques voisineraient avec les livres, le design, la musique et le cinéma.

En 2006, le Centre Pompidou accueillait 6,6 millions de visiteurs par an[1], ce qui en fait la troisième institution la plus visitée en France après le musée du Louvre et la tour Eiffel. Il conserve l'une des deux plus importantes collections d'art moderne et contemporain au monde avec celle du Museum of Modern Art de New York, abrite d'importantes galeries d'expositions temporaires, des salles de spectacles et de cinéma, et la première bibliothèque de lecture publique en Europe.

Courant 2009, la ville de Metz accueillera une antenne décentralisée du Centre, le Centre Pompidou-Metz

Sommaire

Histoire

Dans l'esprit du président Georges Pompidou, l'implantation au centre de Paris d'un équipement culturel d'un type nouveau, voué à toutes les formes de la création contemporaine, se situait au coeur des préoccupations :

  • la volonté d'enrayer le déclin de Paris sur la scène artistique et de lui conserver son statut de place majeure de l'art contemporain au niveau mondial, de plus en plus contesté par New York ;
  • symétriquement, la volonté d'ouvrir la création française sur le monde et de favoriser, par l'interdisciplinarité, l'expression de nouvelles formes artistiques ;
  • la conviction que l'art le plus contemporain peut renouer avec le public le plus large à la condition que la puissance publique joue pleinement son rôle de médiation ;
  • le désir de créer à Paris un grand monument représentatif de l'architecture de la seconde moitié du XXe siècle, dont les réalisations dans la capitale avaient, jusqu'alors, été peu importantes ou peu notables.

Cette ambition était faite, particulièrement à l'époque, pour susciter de vifs débats, qu'il s'agisse de l'opposition courante entre culture de masse et culture élitiste, de la problématique de la décentralisation culturelle – le Centre serait-il un grand équipement parisien supplémentaire ou, selon la formule de Michel Guy, parviendrait-il à s'imposer comme « la centrale de la décentralisation »[2] ? – et des rapports entre pouvoir et création – nombre d'artistes redoutaient alors les tentatives de récupération ou d'instrumentalisation, comme le montra, en 1972, la polémique créée par l'exposition du Grand Palais « 72-72 »[Quoi ?][réf. nécessaire].

Les origines du projet

Parmi les sources directes du projet, on trouve deux projets distincts qui avaient été conçus et avaient cheminé parallèlement au cours des années 1960 :

  • le projet d'un musée du XXe siècle qu'André Malraux avait envisagé de construire[3] et dont il souhaitait confier la conception à l'architecte Le Corbusier[4] : ce projet visait à répondre à l'état d'abandon du musée national d'art moderne, qui était alors installé au Palais de Tokyo. Disposant de très peu de moyens, ce musée, dont les collections étaient passées à côté d'artistes majeurs du XXe siècle, n'accueillait qu'un public très limité (165 000 visiteurs seulement en 1971). Le IVe Plan avait donc prévu la construction d'un nouveau musée d'Art moderne et alloué un crédit de 8 millions de francs pour l'achat du terrain et les études préparatoires. Une étude avait été confiée par Max Querrien, directeur de l'Architecture, à Maurice Besset, adjoint de Jean Cassou, conservateur en chef du musée national d'Art moderne et ami personnel de Le Corbusier. Celui-ci avait remis en 1964 un Avant-projet de programme pour le musée du XXe siècle[5].
  • le projet d'une grande bibliothèque de lecture publique dans le centre de Paris, destinée à désengorger la Bibliothèque nationale avait pris de la consistance avec la décision de transférer les Halles centrales à Rungis, en 1963-1965 : l'administrateur général de la Bibliothèque nationale, Étienne Dennery, avait suggéré de profiter de l'emplacement libéré pour implanter cet équipement. Un comité interministériel pour la lecture publique fut créé en 1966 sous l'impulsion de Georges Pompidou, qui attachait une grande importance à cet enjeu, et la nouvelle bibliothèque fut prévue au Ve Plan. Elle devait offrir 1 300 places, 1 000 000 de volumes et 2 000 périodiques sur 11 000 m², et être ouverte à tous. Le programme fut approuvé par le ministre de l'Éducation nationale, Alain Peyrefitte, le 11 décembre 1967.

La décision initiale de Georges Pompidou

En 1969, Georges Pompidou, devenu Président de la République, décida de construire un nouveau musée d'Art moderne et choisit le plateau Beaubourg comme le seul emplacement disponible[6]. Mais, ce terrain étant également le seul susceptible d'accueillir la grande bibliothèque publique[7], il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités proposées. « Je voudrais passionnément, expliqua-t-il, que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu’ici inégal, qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d’art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création, évidemment, serait moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. »[8]

La décision de construire « un ensemble monumental consacré à l'art contemporain sur l'emplacement du plateau Beaubourg » à Paris fut prise officiellement par le Président de la République Georges Pompidou lors d'un conseil restreint tenu le 11 décembre 1969, sur la base d'un document programmatique qui avait été rédigé par Sébastien Loste, alors chargé de mission à la Présidence de la République[9]. Le Conseil de Paris donna son accord le 23 décembre.

À l'origine, le Centre devait comprendre un musée d'Art moderne, une bibliothèque publique et le Centre de création industrielle (CCI) créé par François Mathey, conservateur en chef du musée des Arts décoratifs. Mais, en 1971, sous l'impulsion directe de Georges Pompidou, il fut décidé d'y inclure également un centre de création musicale confié à Pierre Boulez, qui acceptait de rentrer en France, où il avait cessé toutes ses activités depuis 1966, et qui devait devenir l'IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique)[10].

D'emblée, le projet fut extrêmement mal accueilli par l'administration. Il réunissait en effet un équipement relevant du ministère des Affaires culturelles (le musée), un autre relevant à l'époque du ministère de l'Éducation nationale (la bibliothèque), et un troisième (l'IRCAM), qui s'affirmait comme indépendant, voire rival, de la direction de la musique, de l'art lyrique et de la danse dont le directeur nommé par André Max, le compositeur Marcel Landowski, était en guerre ouverte avec Pierre Boulez. Dans l'esprit de ses concepteurs[11], le Centre se voulait une réponse à un certain nombre de faillites de la politique culturelle française : l'incapacité à créer un musée d'art moderne digne de ce nom, le retard de la lecture publique par rapport notamment à l'Europe du Nord, le dédain dans lequel les autorités avaient tenu la musique contemporaine. Au lendemain de mai 1968, la fondation du Centre Pompidou apparaissait ainsi comme un nouveau défi lancé à l'académisme des institutions culturelles d'État.

La conception et la réalisation du Centre

Le 26 août 1970, Robert Bordaz, conseiller d'État, fut nommé en Conseil des ministres « délégué pour la réalisation du Centre du plateau Beaubourg ». Il constitua une équipe d'une dizaine de personnes, chargée de préparer le concours international d'architecture lancé en décembre 1970 et de mettre en place l'établissement public qui devait être chargé de la construction et de la préfiguration du Centre[12].

Le 15 juillet 1971, le jury du concours international d'architecture, présidé par Jean Prouvé, décida de retenir, parmi les 681 projets présentés, celui des architectes Renzo Piano et Richard Rogers. Les architectes, auxquels était adjoint le bureau d’ingénieurs Ove Arup & Partners, s'installèrent à proximité immédiate des locaux de la mission Bordaz, puis dans les locaux même de celle-ci en 1973.

En janvier 1972, Robert Bordaz fut nommé président de l'établissement public du Centre Beaubourg, chargé de la construction du Centre. Il réunit autour de lui les futurs responsables des activités culturelles du Centre, les « utilisateurs », qu'il constitua, dès 1971, en un « conseil des utilisateurs » qui devint, une fois le Centre achevé, le « conseil de direction » :

Le 20 mars 1973, le Conseil des ministres arrêta le programme de la construction et les moyens financiers nécessaires, programmés sur plusieurs années et alloués sous forme de dotations exceptionnelles hors des crédits ordinaires du ministère des Affaires culturelles.

Le statut définitif de la nouvelle institution fut fixé par la loi du 3 janvier 1975 portant création du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou[14]. Entre-temps, le Premier ministre, Jacques Chirac, avait dû batailler ferme contre le nouveau Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, qui envisageait d'arrêter le projet. À sa demande, un conseil restreint tenu en août 1974 avait décidé la poursuite des travaux.

De l'inauguration à nos jours

Le 31 janvier 1977, le Centre national d'art et de culture Georges Pompidou est inauguré par Valéry Giscard d'Estaing en présence du Premier ministre, Raymond Barre, de Mme Claude Pompidou et de nombreuses personnalités.

L'architecture du Centre suscite une vive polémique : canalisations, escaliers électriques, passerelles métalliques, tout ce qui est traditionnellement dissimulé est ici volontairement montré à la vue de tous. En argot parisien, on surnomme le Centre : Notre-Dame de la Tuyauterie, ou encore le Pompidolium. On raille un « hangar de l'art », une « usine à gaz », une « raffinerie de pétrole », un « fourre-tout culturel » ou une « verrue d'avant-garde ». On stigmatise un équipement dispendieux qui absorbe, l'année de son inauguration, le septième du budget de l'État pour la culture.

Mais cette architecture controversée fonctionne et réalise le projet de Renzo Piano qui déclara « avoir voulu démolir l'image d'un bâtiment culturel qui fait peur. C'est le rêve d'un rapport extraordinairement libre entre l'art et les gens, où l'on respire la ville en même temps ». Le Centre, prévu pour cinq mille visiteurs quotidiens, en accueillera finalement cinq fois plus. La plupart des visiteurs viennent pour voir les grandes expositions sur l’art, mais la Bibliothèque publique d’information et sa médiathèque bat aussi des records d’affluence.

En 1992, le CCI fusionne avec le MNAM. Les directeurs successifs du musée renouvellent profondément l'accrochage et font procéder à d'importants travaux.

Fin 1997, après avoir célébré son vingtième anniversaire, le Centre ferme ses portes pour être rénové en profondeur. Le chantier dure vingt-sept mois et coûte près de 576 millions de FRF (88 millions d'euros) financés à hauteur de 482 millions par l'État. Conduit par Renzo Piano, il permet d'accroître la superficie totale de 8 000 m² et de reconfigurer les surfaces et les volumes. Pendant la fermeture, le Centre se décentralise en organisant en province 34 expositions « hors les murs » qui rencontrent un vif succès, attirant plus de 2 500 000 visiteurs.

Dès sa réouverture, le 1er janvier 2000, le succès est encore au rendez-vous avec quatre-vingt mille visiteurs lors du premier week-end. Les visiteurs découvrent de nouveaux services, une nouvelle organisation des salles, des pièces plus vastes.

Ces changements permettent notamment d’exposer davantage d’œuvres et de proposer plus de spectacles de danse, de théâtre et de musique. L’espace consacré aux jeunes est aussi développé avec la nouvelle galerie des enfants où sont présentées deux expositions chaque année.

Depuis décembre 2003, l'Espace 315, situé au premier niveau, côté sud (juste avant la galerie sud), accueille, sur 315 m², des artistes contemporains. C'est notamment ici qu'expose chaque année le lauréat du Prix Marcel Duchamp.

Architecture

Le Centre Pompidou occupe l’emplacement de l’ancien îlot insalubre nº 1. Sa construction a fait l’objet d’un concours international d’architecture, conformément à la volonté de Georges Pompidou qui avait souhaité « que ce concours soit le plus souple possible. Ceci veut dire que les conditions du concours ne devront comporter qu'un minimum de servitudes se rapportant à l'utilisation envisagée des lieux, et qu'il appartiendra aux architectes en fonction de ces servitudes d'établir leurs projets sans avoir à se préoccuper des règlements tels que ceux concernant la limitation de hauteur[15]. Ce n'est que dans un second stade et sur un des projets retenus pour leur qualité esthétique et leur adaptation aux besoins d'un centre de l'art moderne que l'on pourra être amené à prendre position sur ce problème de hauteur. Il convient aussi que le concours soit accessible à tout architecte de talent, serait-il jeune et dépourvu de moyens financiers. Les conditions d'organisation du concours doivent donc prévoir sous des formes à définir le moyen pour tout architecte dont le projet aurait été remarqué d'être rémunéré de son travail et des frais engagés. »[16]

Le 19 juillet 1971, un jury présidé par Robert Bordaz choisissait le projet des architectes Renzo Piano et Richard Rogers, assistés par le programmiste Gianfranco Franchini[17]. La construction a duré de 1971 à 1977.

Le projet de Piano et Rogers était le seul, parmi tous les projets proposés, à implanter le bâtiment selon un axe nord-sud, respectant la trame urbaine du quartier (avec les axes du boulevard Sébastopol et des rues Saint-Martin et du Renard). Ce parti permettait en outre de n'occuper que la moitié du terrain en dégageant une vaste esplanade, la piazza, permettant l'accueil du public et une liaison plus fluide entre le bâtiment et la ville.

Le bâtiment se compose de 8 niveaux de 7 500 m² chacun, dont deux niveaux de sous-sols. Chaque niveau forme un vaste plateau, entièrement modulable, l'ensemble de la structure porteuse, ainsi que les différentes gaines techniques, étant rejetés à la périphérie du bâtiment, lui conférant un aspect extérieur très caractéristique, comparé par certains critiques à une raffinerie de pétrole dans le centre de la ville. Toutes les circulations verticales, personnes et fluides sont rejetées sur la façade : les tuyaux extérieurs colorés constituent une particularité du bâtiment. Les conduites d'air conditionné sont bleues, les tuyaux d'eau sont verts et les lignes électriques sont jaunes. Les ascenseurs sont rouges. Les canalisations blanches sont des gaines de ventilation pour les parties souterraines. Même les poutres métalliques qui composent la structure sont apparentes.

L'intention des architectes était de placer les services de logistique hors du corps du bâtiment afin de consacrer la totalité de l'intérieur à sa vocation de musée. L'un des inconvénients est l'entretien important vis-à-vis de la corrosion.

Hommage quelque peu décalé à l'architecture métallique du XXe siècle et au modernisme architectural, multipliant références et citation, le bâtiment a pu être qualifié de dernier grand bâtiment moderne et de premier grand bâtiment post-moderne : « C'est un bâtiment qui fait semblant, c'est une parodie de la technologie » (Renzo Piano).

Les étages supérieurs offrent une large vue sur Paris. On y accède par la diagonale des escaliers roulants extérieurs qui, en traversant toute la façade en zig-zag, donnent à l'édifice sa signature visuelle.

Des artistes de rue animent la piazza qui fait face au musée. Un bassin proche expose des fontaines constituées par des statues en mouvement de Tinguely (structures métalliques) et Niki de Saint-Phalle (formes colorées). Cette fontaine (la Fontaine Stravinski) est une œuvre dite in situ, dans la mesure où les artistes l'ont créée pour cet endroit précis. Elle symbolise la musique (bruits de l'écoulement de l'eau ou des mécanismes) et a été placée à côté de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM).

Statut et organisation

Selon la loi n° 75-1 du 3 janvier 1975 portant création du centre national d'art et de culture Georges Pompidou, le Centre est un « établissement public national à caractère culturel ». Il a pour objet de « favorise[r] la création des œuvres de l'art et de l'esprit, [de] contribue[r] à l'enrichissement du patrimoine culturel de la nation, à l'information et à la formation du public, à la diffusion de la création artistique et à la communication sociale [...] [et d']assure[r] le fonctionnement et l'animation, en liaison avec les organismes publics ou privés qui lui sont associés, d'un ensemble culturel consacré à toutes les formes de la création artistique, notamment dans le domaine des arts plastiques, de la recherche acoustique et musicale, de l'esthétique industrielle, de l'art cinématographique, ainsi qu'à la lecture publique » (article 1er).

Le Centre Georges Pompidou présente la particularité d'être un établissement public auquel sont associés plusieurs organismes dotés de la personnalité morale :

Le musée national d'Art moderne / Centre de création industrielle fait partie du Centre Georges Pompidou, dont il constitue un département[18], mais il n'est pas doté de la personnalité morale.

Le Centre est dirigé par un président, nommé pour cinq ans en Conseil des ministres, et renouvelable par périodes de trois ans. Il est assisté, pour l'administration et la gestion, par un directeur général nommé, sur sa proposition, par le ministre de la Culture.

Présidents du Centre Georges-Pompidou

Activités culturelles

Équipements

Montmartre vue du centre Pompidou.

À l'issue des travaux conduits depuis 2000, le bâtiment principal du Centre abrite les espaces et activités suivants :

  • le Musée national d'art moderne : la présentation permanente des collections d'art moderne dispose de 15 000 m² et présente en permanence 1 330 œuvres sur les 59 000 de 5 000 artistes différents que comporte la collection du Centre (en 2006)[28] ;
  • des galeries d’expositions temporaires (design, photographie, etc.) occupent au total 5 200 m² ;
  • la Bibliothèque publique d’information (BPI), avec médiathèque de langues, cinéma, occupe 10 000 m² et offre 2 200 places assises ;
  • une bibliothèque spécialisée consacrée à l'art du XXe siècle, la bibliothèque Kandinsky[29], peut également accueillir jusqu'à 76 lecteurs sur une surface de 390 m² ;
  • au sein du musée, un espace de consultation documentaire multimédia sur les collections ;
  • deux salles de cinéma de 316 et 150 places ;
  • une salle de spectacles de 396 places ;
  • une salle de débats de 160 places ;
  • un espace spécifique pour le jeune public avec galerie d'expositions temporaires et ateliers de pratique artistique.

Le Centre propose également une librairie spécialisée (art, architecture, objets d’art, affiches, photo, etc.) et un restaurant concédé, situé au dernier niveau (Georges).

En dehors du bâtiment principal on trouve :

  • sur la piazza, l'Atelier Brancusi ;
  • un bâtiment spécifique qui abrite l'IRCAM, avec notamment une salle à jauge et acoustique variable, des studios et une médiathèque ;
  • les bureaux ainsi que certaines activités sont répartis dans quatre bâtiments à proximité immédiate (un acquis en 2004 et trois en location).

Indicateurs d'activité

En 2006, le Centre Georges-Pompidou a reçu 5 133 506 visiteurs, soit une moyenne de 16 776 visiteurs par jour, y compris la Bpi. La Bpi accueille en moyenne 6 000 lecteurs par jour. Le site internet a reçu 3 083 735 visites en 2006, contre 2 403 407 en 2005.

Le Centre a organisé en 2006 vingt-quatre expositions temporaires qui ont reçu 1 623 000 visiteurs, tandis que la présentation « Le Mouvement des images » au niveau 4 du Musée national d'art moderne en a reçu 1 120 000. Il a également organisé 105 spectacles vivants qui ont attiré 22 392 spectateurs et 857 séances de cinéma (84 328 spectateurs).

Les Éditions du Centre Georges-Pompidou ont publié 36 ouvrages en 2006.

Principales expositions temporaires

Jugements et citations

  • « Je voudrais passionnément que Paris possède un centre culturel comme on a cherché à en créer aux États-Unis avec un succès jusqu'ici inégal qui soit à la fois un musée et un centre de création où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle, etc. Le musée ne peut être que d'art moderne, puisque nous avons le Louvre. La création serait évidemment moderne et évoluerait sans cesse. La bibliothèque attirerait des milliers de lecteurs qui du même coup seraient mis en contact avec les arts. » (Georges Pompidou, entretien paru dans Le Monde, 17 octobre 1972)
  • « Le Centre Georges-Pompidou est le premier monument de la révolution culturelle qui consiste à remettre en question la notion même de beauté. C'est l'encyclopédie d'une culture de l'angoisse. » (Jean d'Ormesson)
  • « Beaubourg est pour la première fois à l'échelle de la culture ce que l'hypermarché est à l'échelle de la marchandise. » (Jean Baudrillard, L'Effet Beaubourg. Implosion et dissuasion, Galilée, 1977, pp. 32-33)
  • « Moins donc un monument, que, s'il me faut inventer ce mot : un moviment » (Francis Ponge, L'écrit Beaubourg, 1977)
  • « Mobile géant, kaléidoscope, reflet du monde à son abri, le centre Georges Pompidou est un lieu de trêves et de vertiges, de trottes et de repos, d'errance, d'apprentissage, de liberté provisoire et de prière profane. » (Hervé Guibert, L'œuvre sans fin, texte commandé à l'occasion du Xe anniversaire du Centre Georges-Pompidou, in : Centre Pompidou : trente ans d'histoire, Paris, Éditions du Centre Pompidou, 2007)
  • « Un coup de force, un viol, une sorte de King-Kong architectural » (Le Monde, 18 janvier 1977)

Conclusion

« Grande affaire » du mandat présidentiel de Georges Pompidou, le Centre national d'art et de culture est le premier des grands projets culturels présidentiels : il servira de précédent, d'inspiration et de modèle à ceux de Valéry Giscard d'Estaing (le musée d'Orsay, l'Institut du monde arabe, la Cité des sciences et de l'industrie), François Mitterrand (le Grand Louvre, la Bibliothèque nationale de France, l'Arche de la Défense) et Jacques Chirac (le musée du quai Branly).

Au-delà des polémiques suscitées par une architecture qui apparut comme audacieuse avant de trouver sa place dans le paysage et dans le tissu urbain parisien, le Centre s'est rapidement imposé comme un succès important en termes de fréquentation (200 millions de visiteurs cumulés de son ouverture à la fin 2006), grâce à une programmation attractive et diversifiée et à des horaires d'ouverture décalés.

Le Centre Georges-Pompidou a réhabilité en France le concept de musée, qui était en plein marasme au moment de sa création, et son succès a été à l'origine de la multiplication des institutions muséales dans les années 1980 et 1990.

Voir aussi

Bibliographie

Centre Pompidou
  • Jean Baudrillard, L'Effet Beaubourg, implosion et dissuasion, Galilée, 1977
  • Bernadette Dufrêne, La Création de Beaubourg, préface de Pontus Hulten, Presses universitaires de Grenoble, 2000
  • Jean Lauxerois, L'Utopie Beaubourg, vingt ans après, Paris, Éditions de la Bibliothèque publique d'information / Centre Pompidou, 1996
  • Marie Leroy, Le Phénomène Beaubourg, Paris, Syros, 1977
  • Claude Mollard, L'Enjeu du Centre Georges Pompidou, Paris, Union générale d'éditions, Coll. 10/18, 1976
  • Bernadette Dufrêne, Centre Pompidou : trente ans d'histoire, Editions du Centre Pompidou, Paris, 2007
Georges Pompidou et la culture
  • Jean-Claude Groshens et Jean-François Sirinelli (dir.), Culture et action chez Georges Pompidou, Paris, Presses universitaires de France, coll. Politique d'aujourd'hui, 2000 (ISBN 2-13-050908-8)
  • Georges Pompidou, homme de culture, Paris, Éditions du Centre Georges-Pompidou, 1995 (ISBN 2-85850-817-8)
  • Georges Pompidou et la modernité, Paris, Éditions du jeu de Paume et éditions du Centre Pompidou, 1999 (ISBN 2-84426-018-7)

Articles connexes

Liens externes

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Architecture
Textes officiels

Notes et références

  1. Tourisme en France - Palmarès 2006 des sites les plus visités selon l'ONT
  2. cité par Mireille Gaüzère in Georges Pompidou, homme de culture, p. 94, qui attribue à Robert Bordaz une formule qu'on trouve plus souvent donnée à Michel Guy.
  3. Avec André Wogenscky, principal collaborateur de Le Corbusier, Malraux avait d'abord envisagé un terrain situé porte Dauphine qui fut écarté comme trop petit. Ils envisagèrent ensuite un terrain de 40 hectares situé à La Défense sur les communes de Puteaux et Nanterre, sur lequel aurait été édifié, outre le musée du XXe siècle, le Conservatoire national supérieur d'art dramatique et une École nationale des arts décoratifs. Mais Le Corbusier ne voulait pas construire à La Défense : « Je ne veux pas construire le musée du XXe siècle à La Défense comme on l'a écrit. C'est trop loin. On peut y aller en métro : mais personne n'a envie de faire un voyage en métro pour se rendre à l'autre bout de la ville. En voiture, ce n'est guère commode avec les embouteillages. Un musée, pour être vraiment ouvert à tous, doit être édifié au cœur de la cité. » (entretien au Figaro littéraire, publié le 28 septembre 1965) Dans le même entretien, l'architecte ajoutait : « Il y a toute la place que l'on veut à Paris pour l'accueillir comme il faut. Il y a même un emplacement idéal au bord de la Seine. Où cela ? À l'emplacement où subsistent encore le Petit et le Grand Palais, ce sont des baraquements provisoires. On veut nous faire croire qu'ils sont beaux parce qu'on a oublié de les démolir. Ils sont laids. En outre, ils sont incommodes et coûteux. »
  4. Le Corbusier réalisa les premières esquisses en juillet 1965 mais il mourut subitement le 27 août de la même année.
  5. Publié par la Réunion des musées nationaux sous forme d'une plaquette ronéotypée de 38 pages. Faisant la synthèse des conceptions dominantes de l'époque, le document prévoyait d'intégrer le musée dans un vaste ensemble architectural et culturel où toutes les expressions artistiques – théâtre, cinéma, photographie, architecture, etc. – trouveraient leur place. Les œuvres auraient été présentées en les situant dans le contexte des progrès techniques, sociaux et intellectuels de l'époque, dans l'esprit de l'exposition « Les sources du XXe siècle » organisée par Jean Cassou en 1959. Le projet recommandait une surface d'exposition de 34 000 m² et un personnel comprenant un conservateur en chef, 5 conservateurs et 20 assistants, ce qui représentait un changement d'échelle par rapport au musée du Palais de Tokyo.
  6. « Pour la localisation, le plateau Beaubourg a été choisi uniquement parce que c'était le seul terrain disponible dans l'immédiat et que je voulais aller vite, sûr que si j'attendais, rien ne se ferait jamais. » (Georges Pompidou, interview accordée au journal Le Monde, 17 octobre 1972) Mme Claude Pompidou a raconté que : « J'allais souvent chercher mon mari en voiture à la banque Rothschild, rue Laffitte. Nous habitions à ce moment-là rue Charlemagne et passions par ce fameux plateau Beaubourg. Ce plateau était dans un état de ruine lamentable, abandonné. Mon mari râlait de voir cela. Il disait tout le temps qu'il fallait faire quelque chose. Il y avait de la place, c'était situé en plein cœur de Paris, entre les Archives, la Bibliothèque nationale et surtout le Louvre. Il fallait faire quelque chose de formidable, de nouveau. Cela voulait dire non seulement un musée ou une bibliothèque, mais quelque chose de plus important. » (entretien avec Daniel Abadie, in Georges Pompidou et la modernité, Paris, Éditions du jeu de Paume et éditions du Centre Pompidou, 1999, p. 176)
  7. Le 24 octobre 1968, sous l'impulsion de René Capitant, le Conseil de Paris fixa l'emplacement de la bibliothèque publique sur le plateau Beaubourg, propriété de la Ville de Paris.
  8. interview accordée au journal Le Monde, 17 octobre 1972
  9. Surnommé le « livre rouge », ce document devait constamment servir de référence lors de l'élaboration et de la mise en œuvre du projet.
  10. Non prévu dans le programme initial, l'IRCAM dut être installé en dehors du bâtiment principal. Pour cela, il fut décidé de transférer l'école Saint-Merri dans de nouveaux locaux construits sur un terrain disponible rue du Renard.
  11. V. par exemple : Claude Mollard, L'Enjeu du Centre Georges Pompidou, Paris, Union générale d'éditions, Coll. 10/18, 1976. Magistrat à la Cour des comptes, Claude Mollard a été secrétaire général du Centre Georges Pompidou de 1970 à 1978.
  12. L'équipe s'installa d'abord rue de la Bienfaisance (8e arrondissement), puis dans des barraquements de chantier sur le plateau Beaubourg (1971-1972), et enfin dans un immeuble du boulevard Sébastopol.
  13. Symbole d'ouverture internationale, cette décision fut alors violemment critiquée. Trois noms avaient été retenus : outre Pontus Hulten, Eddy de Wilde et Harald Szeemann. Robert Bordaz les avait rencontrés tous les trois et avait retenu Pontus Hulten, qui dirigeait le Moderna Museet à Stockholm, que le Président et Madame Pompidou avaient visité et apprécié (Claude Pompidou, entretien avec Daniel Abadie, in Georges Pompidou et la modernité, Paris, Éditions du jeu de Paume et éditions du Centre Pompidou, 1999, p. 178).
  14. L'originalité du statut du Centre avait justifié le recours à la loi, compétente, aux termes de l'article 34 de la Constitution de 1958, pour définir les catégories d'établissements publics.
  15. Georges Pompidou regrettait la frilosité des Parisiens au sujet des immeubles de grande hauteur. Il reprochait aux tours du quartier Beaugrenelle d'être insuffisamment hautes.
  16. Lettre de Georges Pompidou à Edmond Michelet, ministre d'État chargé des Affaires culturelles, 13 décembre 1969, reproduite in : Georges Pompidou et la modernité, Paris, Éditions du jeu de Paume et éditions du Centre Pompidou, 1999, pp. 182-183
  17. Selon Claude Pompidou, Georges Pompidou n'était pas intervenu dans le choix des architectes : « Je me souviens qu'à son retour, après avoir vu le projet retenu, mon mari a dit : “On a choisi, je suis sûr que cela va faire crier, mais je crois que c'est bien.” » (entretien avec Daniel Abadie, in Georges Pompidou et la modernité, Paris, Éditions du jeu de Paume et éditions du Centre Pompidou, 1999, p. 177)
  18. article 1er du décret n° 92-1351 du 24 décembre 1992 modifié portant statut et organisation du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou. Selon le même décret, le second département du Centre est le département du développement culturel.
  19. décret du 29 mars 2007
  20. décret du 25 juin 2002
  21. décrets du 28 mars 1996, 26 mars 1999, 7 mars 2002
  22. décret du 4 août 1993
  23. décret du 29 août 1991
  24. décrets du 16 février 1989
  25. décret du 1er mars 1983, 19 février 1986
  26. décret du 31 janvier 1980
  27. décret du 15 septembre 1976
  28. 30 000 œuvres d'arts plastiques dont 20 000 dessins, 3 000 pièces de design, 5 000 pièces dans les collections d'architecture, 17 000 photographies, 1 000 films, 1 500 œuvres de nouveaux médias
  29. Elle trouve son origine dans la documentation rassemblée à l'hôtel Salomon de Rothschild par le Centre national d'art contemporain (Cnac), réunie à la très petite bibliothèque du musée d'art moderne.
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