Front de l'est (seconde guerre mondiale)

Front de l'est (seconde guerre mondiale)

Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale)

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Front de l’Est
Informations générales
Date du 22 juin 1941 au 8 mai 1945
Lieu Union soviétique, Europe de l'Est
Issue Capitulation allemande. Victoire soviétique
Belligérants
URSS URSS
Pologne Armée Polonaise de l'Est
Roumanie Roumanie (1944-1945)
Flag of Bulgaria (1878-1944).svg Bulgarie (1944-1945)
Allemagne Allemagne nazie
Italie Italie (jusqu'en 1943)
Roumanie Roumanie (jusqu'en 1944)
Finlande Finlande (jusqu'en 1944)
Slovaquie Slovaquie
Hongrie Hongrie (jusqu'en 1944)
Hongrie État hongrois (1944-1945)
Flag of Spain 1945 1977.svg Division Bleue (jusqu'en 1943)
Flag of France.svg Légion des volontaires français (jusqu'en 1944)
Flag of Croatia Ustasa.svg Croatie
Naval Ensign of Russia.svg Armée Vlassov (1944-1945)
Flag of Bulgaria (1878-1944).svg Bulgarie (1944)[1]
Commandants
URSS Joseph Staline
URSS Alexei Antonov
URSS Azi Aslanov
URSS Ivan Bagramyan
URSS Ivan Koniev
URSS Georgi Joukov
URSS Rodion Malinovsky
Flag of the Soviet Union.svg Kirill Meretskov
URSS Ivan Petrov
URSS Alexander Rodimtsev
URSS Constantin Rokossovski
URSS Pavel Rotmistrov
URSS Semion Timochenko
URSS Fiodor Tolboukhine
URSS Aleksandr Vasilevsky
URSS Nikolaï Vatoutine
URSS Kliment Vorochilov
URSS Andrei Yeremenko
URSS Matvei Zakharov
Allemagne Adolf Hitler
Allemagne Fedor von Bock
Allemagne Ernst Busch
Allemagne Heinz Guderian
Allemagne Franz Halder
Allemagne Erich Hoepner
Allemagne Hermann Hoth
Allemagne Ewald von Kleist
Allemagne Hans von Kluge
Allemagne Georg von Küchler
Allemagne Wilhelm Ritter von Leeb
Allemagne Wilhelm List
Allemagne Erich von Manstein
Allemagne Walter Model
Allemagne Friedrich Paulus
Allemagne Gerd von Rundstedt
Allemagne Ferdinand Schörner
Allemagne Erhard Raus
Italie Giovanni Messe
Italie Italo Gariboldi
Roumanie Petre Dumitrescu
Roumanie Constantin Constantinescu
Finlande Karl Lennart Oesch
Hongrie Gusztáv Jány
Hongrie Ferenc Szombathelyi
Pertes
URSS URSS
~13 300 000 civils,
1 000 000 Juifs
6 500 000 soldats
3 800 000 soldats tués en captivité

Pologne Pologne
2 900 000 civils
97 000 partisans
2 500 000 Juifs
24 000 Tsiganes
320 000 soldats[2]
Allemagne Allemagne nazie
3 043 000 civils,
3 350 000 soldats[2]
Seconde Guerre mondiale
Batailles
Seconde Guerre mondiale - Front de l’Est

Campagne de Pologne · Guerre d’Hiver · Opération Barbarossa · Guerre de Continuation · Opération Silberfuchs · 1re bataille de Smolensk · Seconde bataille de Kharkov · Siège de Léningrad · Bataille de Moscou · Opération Fall Blau ·Poche de Demiansk · Poche de Kholm · Bataille de Stalingrad · Opération Uranus · Bataille de Koursk · 2e bataille de Smolensk · Bataille du Dniepr · Opération Bagration · Insurrection de Varsovie · Guerre de Laponie · Bataille de Budapest · Bataille de Seelow  · Bataille de Berlin (et prise du Reichstag) · Insurrection de Prague · Offensive de Prague


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique et du Moyen-Orient


Bataille de l’Atlantique


Campagnes de Méditerranée et d'Europe du Sud


Guerre en Asie et dans le Pacifique


Guerre sino-japonaise

Le terme de Front de l'Est (aussi appelé le Front russe) désigne le théâtre d'opérations en Europe de l'Est pendant la Seconde Guerre mondiale. De juin 1941 à mai 1945, l'Allemagne nazie et l'Union soviétique, les deux principales nations belligérantes, se livrèrent à une guerre totale. La férocité de ce conflit provoqua d'énormes destructions et d'immenses pertes militaires et civiles en Union soviétique dans un premier temps, puis dans les pays Alliés ou occupés par les forces de l'Axe dans la deuxième partie de la guerre à l'Est.

Ce conflit fut déterminant dans la chute du Troisième Reich et eu comme conséquences l'accession de l'Union soviétique au rang de superpuissance et la constitution du bloc soviétique en Europe de l’Est (le rideau de fer) et la division de l'Allemagne, pendant la Guerre froide au contraire du front de l'Est durant la Première Guerre mondiale qui vit la victoire de l'empire Allemand sur la Russie fin 1917.

Les Soviétiques et maintenant les Russes appellent ce conflit la Grande Guerre patriotique, par allusion à la « Guerre patriotique » de 1812 contre Napoléon Ier[3]. Les Finlandais, qui combattirent aux côtés des Allemands, nomment quant à eux la partie des combats qui se déroula sur leur territoire entre 1941 et 1944 guerre de Continuation, car elle prolongeait la guerre d'Hiver de 1939-1940.

Le 9 mai, jour de la reddition allemande pour le fuseau horaire de Moscou, est une fête nationale en Russie et dans certaines des anciennes républiques soviétiques (День Победы, littéralement le jour de la victoire).

Le Front de l'Est fit sa jonction avec le Front de l'Ouest en Allemagne et en Tchécoslovaquie, et déborda sur le Front d'Europe du Sud avec la participation soviétique au conflit yougoslave.

Sommaire

Aperçu préliminaire

Forces en présence

Affiche de propagande soviétique.

La guerre qui opposa l'Allemagne nazie à l'Union Soviétique débuta le 22 juin 1941, quand l'Allemagne viola la frontière fixée par le Pacte germano-soviétique, envahissant l’Union soviétique. La guerre s'acheva le 8 mai 1945, quand les forces armées allemandes capitulèrent, après la bataille de Berlin.

L’Allemagne fit appel aux forces armées d'autres puissances de l'Axe principalement la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, la Croatie et l'Italie pour l'aider au front et dans les territoires occupés. La très antisoviétique Finlande, qui participa à la guerre d'Hiver, rejoignit également les rangs de l’Axe.

L’Allemagne nazie a également été assistée par des partisans anticommunistes en Ukraine de l'Ouest, Crimée et dans les États baltes. Le dictateur Francisco Franco a par ailleurs envoyé sa Division Bleue pour maintenir une relation de confiance avec les forces de l'Axe. L'Union soviétique a pu également bénéficier du soutien de partisans d'Europe de l'Est, notamment de Slovaquie, Pologne, Bulgarie et de Yougoslavie. De plus elle eut l'aide de l’armée polonaise de l'Est, plus particulièrement de la Première et Seconde armées polonaises, armées et entraînée par les Soviétiques, qui combattit au front aux côtés de l'Armée rouge.

Articles détaillés : Pacte germano-soviétique et guerre d'Hiver.

Idéologies en opposition

Adolf Hitler a mentionné dans son autobiographie Mein Kampf la nécessité pour l'Allemagne d'un Lebensraum, par l'acquisition de nouveaux territoires allemands en Europe de l'Est. Il envisageait de coloniser la Russie jusqu’à l'Oural par la race de maîtres allemande, tout en déportant la majorité des Russes en Sibérie, en exploitant comme esclaves ceux qui restent. Après les grandes purges des années 1930, Adolf Hitler voyait l'Union soviétique comme militairement faible, et mûre pour l'invasion :

« Nous n'avons qu'à donner un coup de pied à la porte, et toute la structure pourrie va s'effondrer. » Adolf Hitler

Le chancelier prussien Bismarck avait déjà prôné, au XIXe siècle l'extermination ("Die Ausrottung") des Slaves.

Après la bataille de Koursk et la situation militaire allemande qui en résulta, Adolf Hitler et la propagande nazie proclamèrent que le front de l'Est était la défense par l'Allemagne de la civilisation occidentale contre les hordes bolchéviques qui se déversent sur l'Europe.

Les ambitions de Staline incluaient également l'occupation de pays étrangers : saisissant l'occasion de la bataille de France, il annexa les États baltes en 1940, obtenant une place d'arme dans le cas d'une guerre contre Adolf Hitler. La participation active de l'Union soviétique à l'invasion de la Pologne, en violant ses frontières à l'Est en l'annexant, est aussi une action conforme à son idéologie.

Ainsi, pareillement à Adolf Hitler, Staline avait de larges plans de conquête à long terme en Europe de l'Est et en Europe de l'Ouest, la Bessarabie,la Carélie,mais aussi une partie de la Pologne,furent prises de force.

Articles détaillés : Bataille de Koursk et invasion de la Pologne.

Conséquences du conflit

Le Front de l’Est a été de loin le plus grand théâtre d'opérations de la Seconde Guerre mondiale. Il est couramment admis que ce fut le conflit le plus sanglant de l'Histoire avec ses 30 millions de morts. Le front de l'Est fut engagé sur des territoires plus vastes que tous les autres théâtres d'opérations réunis. Les conséquences des combats du front russe furent entre autres des pertes humaines et militaires colossales et un mépris jamais vu de la vie humaine, sans doute dû à un antagonisme idéologique farouche. Les nazis avaient adopté une ligne de conduite qui se résumait à la lutte du fascisme contre le communisme, et le combat entre la race Aryenne et les races Slaves et Juives. Dès le départ, Adolf Hitler faisait mention de « guerre d'annihilation », de « guerre totale ». Même en mettant de côté le contexte idéologique, les manières de gouverner des dictateurs allemands et soviétiques, respectivement Adolf Hitler et Staline, ont largement contribué à l'escalade de la terreur et du meurtre de masse à un point jamais connu auparavant. Adolf Hitler planifiait de soumettre les peuples slaves à l'esclavage et de supprimer les nombreuses populations juives d'Europe de l'Est.

Adolf Hitler et Staline méprisaient la vie humaine quand il s'agissait d'atteindre leurs objectifs de victoire. Tous ces facteurs réunis ont eu pour résultat la brutalité farouche des combattants et des civils qui ne retrouvent aucune commune mesure avec le Front de l'Ouest.

Enfin géographiquement et géopolitiquement parlant, les frontières de l'Europe de l'Est ont été bouleversées avec le déplacement de la Pologne vers l’ouest, la disparition de la Prusse Orientale, la création d'une enclave russe à sa place, l'annexion de Königsberg et des ses alentours à l'Union soviétique, renommé Kaliningrad. La moitié de l'Europe plongea dans le communisme sans élections démocratiques, des États nouveaux ont été crées comme la Biélorussie et l'Ukraine.

Article détaillé : Holocauste.

Contexte ayant précédé l'ouverture du front

Anschluss

Article détaillé : Anschluss.

La Wehrmacht entre en Autriche en 1938, proclamant l'Anschluss. Le premier Einsatzgruppen est créé pour "s'occuper" des réfractaires. C'est le premier pas dans les plans d'Adolf Hitler de création d'un empire germanophone qui incluait la réappropriation des territoires perdus à cause du traité de Versailles.

La conférence de Munich

Articles détaillés : Crise des Sudètes et Accords de Munich.

Après l'Anschluss, les Sudètes, en forte majorité germanophones, ont été prises de force le 10 octobre 1938, quant au reste du pays il fut nommé protectorat allemand en 1939. C'est le résultat des accords de Munich signés par Adolf Hitler, Neville Chamberlain, Benito Mussolini et Édouard Daladier en Allemagne le 29 septembre 1938. L'accord fut signé au mépris des alliances militaires signées entre la Tchécoslovaquie,la France et la Grande-Bretagne.

Le Pacte germano-soviétique

Article détaillé : Pacte germano-soviétique.

Le Pacte germano-soviétique, signé le 23 août 1939, était un pacte de non-agression entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique. Des protocoles secrets de ce pacte établissaient comment la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Roumanie devaient être partagées entre les deux puissances. L'invasion de la Pologne en septembre 1939 vit l'application du protocole, tout comme la guerre d'Hiver et les chantages diplomatiques de Staline de juin 1940, qui menaçait d'utiliser la force contre la Roumanie pour obtenir la Bessarabie et les régions moldaves. Ces protocoles furent mis en œuvre sans difficulté véritable, sauf en ce qui concerne la Finlande (qui devait être sous influence soviétique), où se déroula la guerre d'Hiver. Ainsi, l'Union soviétique et l'Allemagne nazie se partagèrent une partie de l'Europe, sans que cela ne déclenche de réaction notoire de la part des pays occidentaux.

La bataille de France

Article détaillé : Bataille de France.

La bataille de France qui fut victorieuse pour l'Allemagne a principalement permis de repousser la menace d'une guerre sur deux fronts. Les Allemands étaient confiants qu'avant 1943, la Grande-Bretagne sera incapable d'accumuler le matériel nécessaire pour un débarquement. La Grande-Bretagne elle-même en redoute un.

La bataille d’Angleterre

Article détaillé : Bataille d'Angleterre.

Le seul moyen pour les Allemands de réaliser un débarquement, est d'obtenir même temporairement la supériorité aérienne. Ceci afin de couvrir de la puissante flotte britannique les vaisseaux allemands qui iraient débarquer. C'est l'enjeu de la bataille d'Angleterre. Cet objectif ne fut pas atteint. Alors que la bataille fait rage, Adolf Hitler ordonne pourtant dès le 21 août 1940[4] la préparation des plans pour envahir l'Union soviétique : le 15 mai 1941 la Wehrmacht doit être prête pour l'invasion.

La Yougoslavie, la Grèce et Crète

Le 28 octobre 1940 débute la guerre italo-grecque. Mussolini prenant Adolf Hitler par surprise décide d'envahir la Grèce à partir de l'Albanie. Échec total, l'Allemagne doit absolument éliminer la menace d'une guerre sur deux fronts et intervient, car les Britanniques ont des accords d'assistance mutuelle avec la Grèce. Adolf Hitler sait très bien que si les Britanniques interviennent, les puits de pétrole de Ploiesti en Roumanie seront automatiquement exposés et à la portée des bombardiers britanniques décollant de Grèce. L'opération Barbarossa est menacée. Les divisions qui sont déjà en Roumanie et en Bulgarie sont donc utilisées pour l'attaque.
Le Blitzkrieg fonctionne à merveille en Yougoslavie et en Grèce. La Crète elle sera très coûteuse en parachutistes.
Du point de vue des plans d'Adolf Hitler, cette intervention a repoussé le début de Barbarossa, mais certains historiens sont d'avis qu'elle devait être repoussée tout de même car en mai des pluies diluviennes s'abattaient encore en Union soviétique. Est-ce qu'elle serait repoussée jusqu'au 22 juin comme elle le fut, on ne le saura jamais.

La décision de guerre

Plan d'origine des Allemands

La frontière entre l'Allemagne et l'Union soviétique fut calme pendant les deux années durant lesquelles le Danemark, la Norvège, la France et les Balkans furent envahis. Hitler a cependant toujours eu l'intention de briser le pacte avec l'Union soviétique pour l'envahir, et la décision fut prise dès le printemps 1940. Hitler croyait que les Soviétiques capituleraient rapidement après l'irrésistible offensive allemande. Hitler et le commandement allemand voulaient tirer les leçons de l'offensive de Napoléon, qui fut un échec car l'armée russe ne fut pas détruite à la frontière et put se replier. Conséquemment il décida de grandes manœuvres d'encerclement pour détruire l'Armée rouge dès le début de la guerre, qu'il prévoyait de gagner bien avant le terrible hiver russe.
Joseph Staline redoutait la guerre avec l'Allemagne, mais ne pensa pas une seconde que l'Allemagne pourrait débuter une guerre sur deux fronts, et donc fut réticent pour toute initiative qui puisse provoquer Adolf Hitler. Bien que l'Allemagne était en train de concentrer de vastes troupes à l'Est de Pologne, tout en opérant des vols de reconnaissance clandestins de l'autre côté de la frontière, Staline ignorait les avertissements des ses compatriotes et des services secrets étrangers, pensant que les Britanniques voulaient l'induire en erreur pour provoquer la guerre. Par ailleurs, la nuit même de l'invasion, les troupes soviétiques reçurent une directive explicite du maréchal Semyon Timoshenko et du général Georgi Joukov qui ordonnait (à la demande expresse de Staline) : « ne pas répondre aux provocations » et « ne pas prendre d'initiatives sans ordres spécifiques ». Par conséquent l'invasion allemande prit largement par surprise les militaires soviétiques, bien que Staline reçut de son espion Richard Sorge tous les détails de l'attaque.
Étant donné que les archives soviétiques furent fermées durant la guerre froide, et que beaucoup d'archives russes demeurent toujours inaccessibles, les décisions et la stratégie du commandement suprême soviétique demeurent peu claires. Il y a une explication alternative pour le manque de préparation soviétique pour une stratégie défensive, qui est proposée par Viktor Suvorov, auteur quelque peu controversé. Son hypothèse repose sur un pré-positionnement des troupes en vue d'une stratégie offensive, Staline ayant secrètement décidé d'attaquer l'Allemagne qui l'aurait cependant pris de vitesse. Rejetée par la plupart des chercheurs et historiens, cette théorie a gagné le soutien de certains académiciens et historiens russes (Mikhail Meltyukhov, Vladimir Nevezhin, V. D. Danilov).

Opérations militaires

1941

Opération Barbarossa de l'été 1941

Article détaillé : Opération Barbarossa.
Avancées allemandes du 22 juin au 25 août 1941

Le 22 juin 1941, à 03h15 du matin, à la suite du mot de passe "Dortmund", plus de trois millions de soldats allemands, soutenus par l'artillerie et l'aviation et bientôt assistés par leurs alliés italiens, roumains et finlandais, débutent l’opération Barbarossa (en allemand : Unternehmen Barbarossa). Du côté soviétique la surprise est totale. Disposant d'une supériorité tactique incontestable, la Wehrmacht prévoit une attaque sur trois axes, du nord au sud avec :

  • Une poussée vers Léningrad, à travers les pays baltes, menée par les 16e et 18 e armée, ainsi que le 4e groupe blindé, regroupé dans le groupe d'armée nord commandé par le maréchal Wilhelm Ritter von Leeb et appuyé par la 1er flotte aérienne du général Alfred Keller.
  • L'attaque principale menée par le groupe d'armées Centre, commandé par le maréchal Fedor von Bock, et comprenant la 2e et la 4e armée, ainsi que les 2e et 3e groupes blindés, le tout étant soutenu par la 2e flotte aérienne du général Albert Kesselring. L'objectif de ce groupe est Moscou, mais grâce à sa position centrale, il doit appuyer les deux autres mouvements et s'attacher à anéantir le maximum d'unités soviétiques.
  • Le groupe d'armées Sud, commandé par le maréchal Gerd von Rundstedt et comprenant la 6e, la 11e et la 17e armée ainsi que le 1er groupe blindé, appuyé par 4e flotte aérienne du général Alexander Löhr. Il doit bénéficier de plus, dès leur entrée en guerre, de l'appui non négligeable des 3e et 4e armées roumaines. Il a pour objectifs premiers la ville de Kiev, le port d'Odessa, puis les grandes villes industrielles de Kharkov, Dniepropetrovsk et Donetsk. Ses objectifs finaux étant les ports de Sébastopol en Crimée, Rostov-sur-le-Don et la grande ville de Stalingrad, clé du contrôle de la Volga.

La campagne doit au final établir, avant l'hiver, une ligne de défense qui partant de Léningrad suivrait le cours de la Volga, jusqu’à son embouchure. D'ici là, l'Allemagne comptait sur une destruction complète de l'Armée rouge, car les effectifs engagés seraient incapable de mener les tâches d'occupation du pays conquis et la tenue de ce gigantesque front, long de plusieurs milliers de kilomètres.

L'attaque se passe très bien les premières semaines : les Panzers allemands encerclent dans de grandes poches les armées soviétiques, qui sont ensuite réduites par l'infanterie. Après la prise de Smolensk, la route vers Moscou semble ouverte pour le groupe d'armées Centre, qui n'est plus qu'à 400 km. Les généraux allemands plaident devant Adolf Hitler pour une avancée irrésistible vers Moscou, mais le Führer détournera le 2e Groupe de Panzers de l'Armée Centre pour prendre Kiev ; il explique que la Wehrmacht a besoin du grain ukrainien et de ses régions industrielles, mais il veut aussi écarter la possibilité d'une attaque sur le flanc de l'Armée Centre. Cette décision occupera les mois d'août et septembre pour être appliquée. La jonction du 2e Groupe de Panzers et du 1er Groupe de Panzers à Lokhvista le 14 septembre permet de capturer 665 000 soldats soviétiques et de prendre Kiev le 19 septembre.

Staline, après s'être isolé quelques jours pour réaliser ce qui se passe, décide de déplacer autant que possible toute l'industrie de guerre soviétique derrière l'Oural, pour l'éloigner de la ligne de front.

Opération Silberfuchs (Renard d'argent)

Article détaillé : Opération Silberfuchs.
Plan original de l’opération Silberfuchs

En janvier 1941, l'officier allemand Erich Buschenhagen a été envoyé en Finlande pour discuter avec l'état-major finlandais d'un effort conjoint contre l'Union Soviétique.
Les Finlandais et les Allemands se mirent d'accord pour une attaque bilatérale découpée en trois phases. La première action, (l'opération Rentier) avait pour but d'occuper la région de Petsamo et ce grâce à deux divisions de troupes de montagnes commandées par le Generaloberst Eduard Dietl qui devaient, depuis leur stationnement de Norvège, attaquer Mourmansk.
Les deuxième et troisième étapes devaient être lancées à l'unisson. L'assaut plus au nord, (l'opération Platinfuchs) menée par des troupes de montagnes allemandes et aidées par le bataillon de garde-frontières finlandais d'Ivalo devaient frapper à l'est de Petsamo, puis attaquer, en longeant la côte de la mer de Barents, le port de Mourmansk.
L'assaut plus au sud, fut, nommé Polarfuchs. Le général de cavalerie allemand Hans Feige du corps d'armée XXXVI, aidé de deux unités de Panzers, devait attaquer plus à l'est depuis Kuusamo le long de la ligne Salla-Urinsalmo. Cette opération visait la capture de la ville de Kandalaksha, depuis la mer Blanche dans la région de la Carélie. Avec toujours pour objectif de maintenir au sud les troupes soviétiques qui auraient été envoyées vers Mourmansk et la péninsule de Kola pour briser l'encerclement de la ville.
L'opération Rentier fut un succès, tous les objectifs furent atteints.
Le 29 juin, Polarfuchs et Platinfuchs commencèrent. L'attaque de Platinfuchs se passa très mal dès le départ, l'approvisionnement s'avérant faillible dans les conditions climatiques du Grand Nord.
Polarfuchs fut également un échec et fut le clou sur la tombe de Silberfuchs.
Alors que le reste des lignes russes s'effondrait au Sud, cet échec met largement en relief le fait que les Allemands étaient très inférieurs face aux Soviétiques dans des conditions de climat froid et difficile, lors d'avances en terrain rugueux avec des lignes d'approvisionnement ralenties par le manque de routes praticables. Ces mêmes conditions présidèrent en novembre-décembre 1941 à la bataille de Moscou.

Objectif Moscou et Rostov : automne 1941

Article détaillé : Bataille de Moscou.
L’encerclement de Kiev et l'opération Typhoon

Après la prise de Kiev, Adolf Hitler et le commandement général constatent l’évidence : les objectifs de Barbarossa ne sont pas atteints. Trois mois ont passé, et l'Oural est à des milliers de kilomètres. Cet objectif est donc abandonné, car l'hiver approche. Hitler croit que pour briser la volonté des Russes la capitale doit être prise : ce sera l'opération Typhoon.
La Wehrmacht va attaquer sur deux axes pour s'emparer de la capitale soviétique ; le but final de l'offensive est de déborder celle-ci à la fois par le nord et le sud pour obtenir une capture facile. L'opération Typhoon débutera le 30 septembre 1941, avec la 2e Armée de Panzers qui attaque sur la route vers Orel (capturé le 5 octobre). La 4e Armée de Panzers (qui appartenait au groupe d'Armée Nord et qui fut transférée à l'Armée Centre), et la 3e Armée de Panzers encercla dans deux poches des forces soviétiques à Vyazma et Bryansk. Le Groupe d'Armée Nord qui est aux portes de Leningrad tenta de couper l'approvisionnement par rail de la ville à Tikhvine à l'Est. C'est le début du blocus de Leningrad qui durera 900 jours. Au Nord, les forces finlandaises et allemandes sont repoussées de Mourmansk et n'iront pas plus loin que la rivière Litsa, où ils prennent position.
Le groupe d'armées Sud lui pousse vers le Dniepr jusqu'aux rives de la mer d'Azov, avançant à travers Kharkov, Koursk et Stalino. La 11e Armée entre en Crimée et prend le contrôle de la péninsule (à l'exception de Sebastopol, qui tiendra jusqu'au 3 juillet 1942). Le 21 novembre, les Allemands prennent Rostov-sur-le-Don, la porte d'entrée du Caucase. Cependant, les routes d'approvisionnement des allemands sont surétendues, et les défenseurs soviétiques contre-attaquèrent par le Nord, forçant les Allemands à abandonner la ville en se plaçant derrière la rivière Mius.
En plein milieu de l'opération Typhoon, le climat russe frappa. Durant la seconde moitié d'octobre tombèrent des pluies diluviennes, qui rendirent boueuses les seules routes russes praticables : les véhicules, les chevaux et les troupes allemands furent bloqués. Ensuite à 160 km de Moscou, les températures tombèrent rapidement et furent accompagnées de neige. Certes les véhicules purent reprendre route, mais les hommes et les chevaux commencèrent à geler sans habillement pour l'hiver. Le commandement allemand n'avait pas prévu une campagne qui durera plus longtemps que quelques mois, et les officiers étaient dans leurs uniformes d'été. Enfin, en territoire russe l'écartement des rails était différent de celui qu'il y a en Allemagne, et l'approvisionnement en habillement et en équipement fut retardé.
Un dernier mouvement allemand le 15 novembre montre une tentative d'enveloppement de Moscou. Le 27 novembre la 4e Armée de Panzers arriva à 30 km du Kremlin, captura le dernier arrêt de tramways de la ligne de Moscou à Khimki, pendant que la 2e Armée de Panzers, tenta comme elle le put, de prendre Tula, la dernière ville soviétique sur le chemin vers Moscou. Après réunion à Orsha, entre le commandement général allemand, le général Halder, et les chefs des trois groupes d'Armées, décidèrent de continuer la poussée vers Moscou, estimant que c'était mieux de tenter la chance, comme argumentait le chef du groupe d'Armée Centre, le maréchal Fedor von Bock, plutôt que de s'arrêter et d'attendre que les Soviétiques se regroupent et renforcent leurs lignes.
Cependant, le 6 décembre il devint clair que la Wehrmacht était trop faible pour capturer Moscou et l'attaque stoppa. À partir de ce moment, le général Georgi Joukov entama une contre-offensive, employant des troupes fraîches et bien entraînées, les réserves de Sibérie transférées de l'Est, après avoir eu la garantie de la neutralité japonaise.

Contre-offensive soviétique des troupes sibériennes

La contre-offensive soviétique des armées sibériennes, 5 décembre 1941 jusqu'au 7 mai 1942

Le 5 décembre 1941, par des températures de –20 °C, les soldats soviétiques des armées de Sibérie, retirées du front de Mongolie par Joukov, qui sont bien équipés pour l'hiver et bien entraînés pour des combats dans ces conditions, contre-attaquent au nord et au sud de Moscou. (Ces troupes stationnaient dans le cas d'une attaque japonaise, mais l'espion Richard Sorge, indiqua à Staline que les Japonais préfèrent attaquer le Sud-Est Asiatique et le Pacifique) Les armées allemandes, déjà bloquées depuis quelques semaines, sont éventrées. Elles manquent d'équipement d'hiver. Les moteurs des chars et des avions gèlent et les soldats aussi. Pour les Allemands le spectre du général Hiver devient obsédant. De plus les troupes soviétiques jettent sur le front leurs nouveaux chars T-34 et avec le support des lance-roquettes Katyusha, tout en alignant des bataillons sur ski extrêmement bien préparés pour des conditions de guerre hivernale.

Pendant décembre et janvier les Russes continuent leur attaque sous des températures oscillant entre -20 et -50 degrés, libérant définitivement le secteur de Moscou et décimant une cinquantaine de divisions allemandes qui parviennent néanmoins à stabiliser le front en évitant de grands encerclements. Seules quelques divisions allemandes sont piégées dans la ville de Demiansk, Adolf Hitler ordonnant le ravitaillement par les airs.

1942

Offensives soviétiques sur toute l’étendue du front jusqu’en mai

Seconde offensive de Kharkov et encerclement allemand

Les offensives sur le groupe d'Armée Centre stoppèrent, un premier temps le 7 janvier 1942, après avoir repoussé les armées allemandes gelées et épuisées de 100 à 250 km de Moscou.

Pourtant une seconde attaque fut organisée fin janvier sur le secteur qui rejoint l'armée Nord et Centre considéré comme un point faible, au niveau du lac Seliger et Rjev, pour exploiter la brèche. En concert avec l'avancée du sud-ouest de Moscou au niveau de Kalouga, le plan prévoyait de se rejoindre à Smolensk, mais les Allemands anticipèrent et réussirent à les maintenir à distance, ce qui aboutit au saillant de Rjev. Les Soviétiques organisèrent même un parachutage massif sur la ville de Dorogobouj pour supporter cette manœuvre, mais il fut un échec total et les parachutistes qui survécurent passèrent du côté des partisans.

La Wehrmacht subira pourtant son premier revers, sans être un véritable échec. Au Sud Staline a également lancé ses troupes vers l'offensive, notamment en Crimée, et à Rostov-sur-le-Don. Les Allemands se replieront de Rostov-sur-le-Don mais la 11e armée de Manstein maîtrisera la situation face au débarquement soviétique surprise de Crimée. Enfin, la seconde bataille de Kharkov se jouera du 12 mai au 28 mai 1942, où les Russes attaquèrent au niveau de la rivière Donets et à Izioum pour replier les Allemands vers la mer d'Azov. La bataille se terminera en faveur des Allemands, qui coupèrent les armées soviétiques de leurs arrières, et ensuite contre-attaquèrent.

Objectif Don, Caucase et Stalingrad : offensive d'été allemande

Opération Blau: avancées allemandes du 7 mai 1942 jusqu'au 18 novembre 1942:      jusqu'au 7 juillet 1942      jusqu'au 22 juillet 1942      jusqu'au 1er août 1942      jusqu'au 18 novembre 1942

L'« opération Braunschweig », à partir du 23 juillet 1942 est prépondérante dans l'échec allemand. Alors qu'il était prévu lors de « Blau » qu'un fort groupement comprenant la 6e Armée et surtout la 4e Panzerarmee, couvertes sur le Don par l'ARMIR (Armata Italiana in Russia), les Hongrois et les Roumains, plus la 2e Armée à hauteur de Voronej devaient foncer dans la grande boucle du Don et le corridor Don-Volga, l'opération « Braunschweig » déroute la 4e Panzerarmee (en fait le XXXXVIII. Panzerkorps renforcé) vers le Caucase, en laissant à la seule 6e Armée (également renforcée) le soin de conquérir la grande boucle du Don et Stalingrad.

Ce changement a deux conséquences désastreuses :

  1. la 6e Armée n'est plus assez forte pour opérer seule, de manière décisive, dans la grande boucle du Don. Cela implique un raidissement de la résistance soviétique face à l'affaiblissement des forces d'assaut allemandes du secteur, donc un ralentissement de la progression vers Stalingrad préjudiciable à sa conquête rapide.
  2. la 4e Panzerarmee, en rejoignant la 1e Panzerarmee et la 17e Armée dans leur progression vers le Caucase, provoque un effet inattendu et catastrophique : elle embouteille complètement les voies logistiques de la Heeresgruppe A et ralentit également la progression, sans même pouvoir entrer en ligne !

Ainsi, à la mi-août 1942, la 4e Panzerarmee est réorientée vers le nord-est, vers Stalingrad. Trois semaines ont ainsi été perdues sans gain notable sur le front du Caucase et avec des effets négatifs dans la grande boucle du Don.

La bataille de Stalingrad et le général Hiver

Article détaillé : Bataille de Stalingrad.
Opérations Uranus, Saturne et Mars: avancées soviétiques du 18 novembre 1942 jusqu’à mars 1943:      jusqu'au 12 décembre 1942      jusqu'au 18 février 1943      jusqu'à mars 1943 (gains soviétiques)

Pendant que la 6e Armée et la 4e Armée de Panzers avancent dans Stalingrad, les armées soviétiques se sont regroupées des deux côtés de la ville, spécifiquement dans la boucle du Don que les Roumains ne sont pas parvenus à réduire, et c'est à partir de cet endroit qu'ils attaquèrent le 12 novembre 1942. Durant l'opération Uranus les deux fronts soviétiques frappèrent sur les armées roumaines et hongroises.

Les unités soviétiques attaquèrent sous le commandement du général Nikolaï Fiodorovitch Vatoutine. Elles étaient composées de trois armées complètes, la 1re de la Garde, le 5e Régiment de chars d'assauts et la 21e Armée, y compris un total de dix-huit divisions d'infanterie, de huit brigades de chars, de deux brigades motorisées, de six divisions de cavalerie et d'une brigade antichar. Les troupes roumaines ont continué à demander des renforts sans résultat. Trop écartée, dépassée en nombre et mal équipée, la 3e Armée roumaine, qui a tenu le flanc nord de la 6e armée allemande, a été brisée après une défense d'une journée quasi-miraculeuse.

Le 22 novembre, les deux pinces de la tenaille se rejoignirent à Kalatch, terminant l'encerclement de Stalingrad. Trois cent mille hommes de troupes de l'Axe furent pris au piège.

Les Soviétiques montèrent une offensive simultanée sur le secteur de Rjev durant l'opération Mars, qui elle avait pour ambition d'avancer vers Smolensk, mais fut un échec, en raison de l'anticipation allemande. Mars avait aussi pour objectif secondaire d'immobiliser l'Armée Centre dans la défensive, pour l'empêcher de consacrer des forces pour sauver les troupes bloquées à Stalingrad.

L'Armée du Caucase elle dans la panique la plus totale se regroupe pour tenter de secourir Stalingrad, mais l'offensive n'eut lieu qu'à partir du 12 décembre, et les Soviétiques eurent le temps de consolider leurs lignes défensives pour l'empêcher de rejoindre l'armée de Paulus bloquée à Stalingrad. De plus les Soviétiques attaquèrent à ce moment-là le secteur italien et l'armée qui voulait secourir Stalingrad dut stopper pour aider les Italiens. Enfin énormément d'avions de transport allemand qui ravitaillaient Stalingrad furent détruits ce qui rendit le ravitaillement de plus en plus difficile.

Les Russes montèrent également une petite offensive en direction de Rostov (nœud ferroviaire vital), ce qui mit en danger toute l'Armée du Caucase (Groupe d'Armée A), et Hitler décida le repli derrière le Don, ce qui scella le sort des troupes de Paulus à Stalingrad.

1943

Repli général allemand : l'Armée de Paulus se rend

Article détaillé : Troisième bataille de Kharkov.
Avancées allemandes à la Troisième Bataille de Kharkov et à Koursk, du 19 février 1943 jusqu'au 1er août 1943:      jusqu'au 18 mars 1943      jusqu'au 1er août 1943

Le 31 janvier 1943, les 90 000 survivants de la 6e Armée qui comprenait 300 000 soldats se rendent. Entre-temps la 2e Armée hongroise a également été écrasée. Les Soviétiques ont avancé depuis le Don de 500 km à l'ouest de Stalingrad, continuant à travers Koursk (prise le 8 février 1943) et Kharkov (prise le 16 février 1943). Afin de sauver la situation au Sud, les Allemands ont décidé d'abandonner le saillant de Rjev, libérant suffisamment de troupes pour riposter avec succès en Ukraine orientale. La contre-offensive de Manstein, soutenue par le SS Panzer Corps équipée de chars Tigre, débute le 20 février 1943, et fraye son chemin à travers Poltava jusqu’à reprendre Kharkov la troisième semaine de mars, avant que ne débutent ensuite les pluies et les boues du printemps. Un saillant important se forme, avec la ville de Koursk en son centre.

La bataille de Koursk : dernière tentative allemande

Article détaillé : Bataille de Koursk.

Après l'échec de Stalingrad, Adolf Hitler réattribua la planification pour la prochaine campagne d'été au commandement suprême de la Wehrmacht. Il redonna à Guderian un rôle majeur, cette fois-ci comme inspecteur des Panzers. Le débat est trop polarisé, même Adolf Hitler était très nerveux sur la perspective d'un enveloppement du saillant de Koursk. Les positions des Soviétiques se sont largement fortifiées avec des canons antichars, des mines antichars, des fils barbelés, des tranchées, soutenus par de l'artillerie et des mortiers. Cependant, si au moins un seul grand Blitzkrieg pouvait être organisé, il serait envisageable de signer un traité de paix avec les Soviétiques, pour pouvoir vaincre les alliés de l'Ouest. L'avance serait organisée dans le saillant d'Orel du Nord, et de Belgorod au Sud du saillant. Les deux pinces doivent converger vers l'Est de Koursk, et de ce fait restaurer les lignes du Groupe d'Armée Sud, au même point que l'hiver 1941-1942.

Bien que les Allemands savaient que les réserves de l'Armée rouge ont été saignées à blanc durant les étés de 1941 et 1942, les Soviétiques étaient toujours en train de se ré-équiper, simplement en recrutant parmi les régions libérées.

Sous la pression de ses généraux, Hitler acquiesça pour l'attaque sur Koursk, ne réalisant pas que les informations de l'Abwehr sur les positions Soviétiques étaient complètement erronées grâce au travail concerté de la Stavka, et du contre-espionnage de celle-ci. Avant que les Allemands ne démarrent leur offensive, les Soviétiques ont renforcé leur lignes, et assemblé plus de canons antichars dans le saillant, qu'aucune autre armée n'a jamais fait auparavant, et depuis.

Au Nord, la 9e Armée dans sa totalité a été redéployée du saillant de Rjev jusqu'au saillant d'Orel, et son objectif était d'avancer de Maloarkhangelsk jusqu'à Koursk. Cependant, cette armée n'a même pas pu atteindre son premier objectif à Olkhovatka, elle a seulement avancé de 8 kilomètres. Le fer de lance de l'avancée de la 9e Armée a en effet été stoppé par la présence de champs de mines. L'objectif de l'offensive fut ensuite redirigé vers Ponyri, à l'ouest de Olkhovatka, elle ne put également percer les lignes de défensives, et en conséquence bascula vers une stratégie défensive.

L'offensive méridionale, dont le fer de lance fut la 4e Panzerarmee, dirigée par Hermann Hoth, eut un meilleur succès. Avançant des deux côtés du Donetz du Nord, dans un corridor très étroit, le 2e SS-Panzerkorps et la division Großdeutschland se frayèrent leur chemin au travers des champs de mines, et au travers de terrains surélevés en direction de Oboyan. À cause d'une résistance farouche, l'offensive changea de direction d'est en ouest du front, et les chars avancèrent de 25 km avant de rencontrer les réserves de la 5e armée blindée de la garde soviétique, à l'extérieur de Prokhorovka. La bataille débuta le 12 juillet, avec environ 1 000 chars dans la bataille. Après la guerre, la bataille de Prokhorovka fut idéalisée par les historiens soviétiques, comme la plus grande bataille de l'histoire. Cette bataille fut en effet un succès soviétique au niveau défensif, bien que très cher payée.

Automne et Hiver 1943 : le front russe affaibli à cause du débarquement en Italie

Avancées soviétiques du 1er août 1943 jusqu'au 31 décembre 1944 :      jusqu'au 1er décembre 1943      jusqu'au 30 avril 1944      jusqu'au 19 août 1944      jusqu'au 31 décembre 1944

1944

L'année précédente a été une bonne année pour l'Armée rouge, les Allemands ont raté la bataille de Kursk et se sont repliés. Des trois armées allemandes présentes au front de l'Est, seule l'armée Nord n'a pas reculé et enserre Leningrad depuis deux ans et demi.

La supériorité numérique soviétique se fait de plus en plus sentir, l'URSS alignant en début d'année environ 6 millions de soldats contre les 2,8 millions d'hommes de la Wehrmacht (2,5 millions en Europe de l'Ouest) et 10 000 avions de l'armée de l'air soviétique contre les 2 000 appareils de la Luftwaffe sur ce front [5].

Suppression du blocus de Leningrad

Conséquemment Staline ordonne de briser l'encerclement de Leningrad.

Opération Bagration

Article détaillé : Opération Bagration.
Opération Bagration.

L’opération Bagration est, pendant la Seconde Guerre mondiale, le nom de l'offensive générale soviétique visant à nettoyer de toute présence militaire allemande la République socialiste soviétique biélorusse. Elle eut comme conséquence non seulement la défaite et la destruction du groupe d'armées Centre, mais constitua probablement la plus grande défaite de la Wehrmacht pendant la guerre. L'opération fut baptisée du nom du général russe du XVIIIe siècle-XIXe siècle Pierre de Bagration, mort à la bataille de la Moskowa.

Hitler a sans doute été la cause principale de cette défaite, après la bataille de Normandie, il ordonne à l'armée Centre de ne pas reculer, et de se battre jusqu'au dernier obus, quitte à sacrifier l'armée entière. Adolf Hitler argumenta que c'était pour gagner du temps et empêcher les Soviétiques de continuer leur offensive, en laissant de côté des divisions pour maintenir l'encerclement. Selon lui, c'était le temps nécessaire pour refouler le débarquement de Normandie.

Ce fut la plus grande opération militaire de l'année 1944.

L’Armée rouge s’arrête aux portes de Varsovie en insurrection : objectif Roumanie

1945

Le commandant en chef de l'Armée rouge, le maréchal Joukov, sir Bernard Montgomery, le maréchal Sokolovsky et le général K. Rokossovsky à la porte de Brandebourg à Berlin le 12 juillet 1945

Staline met en concurrence les fronts biélorusses et ukrainien : objectif Berlin

Article détaillé : Bataille de Berlin.

Les alliés de l'Ouest sont de plus en plus sur le point de percer la ligne Siegfried, conséquemment il en va du prestige du communisme de capturer Berlin en premier. Dans cette situation Staline décide de concentrer tous ses efforts sur Berlin.

Fin de la guerre et prise de la Tchécoslovaquie sans véritable résistance

Déroulement général

Le conflit éclata, le 22 juin 1941, lorsque l'Allemagne nazie attaqua le territoire de l'Union soviétique sur la quasi-totalité de sa frontière occidentale en Russie d'Europe, au cours de l'opération Barbarossa. Le début de la campagne fut un désastre pour l'Armée rouge, elle y subit des pertes colossales et dut reculer loin à l'intérieur du pays, mais des erreurs de jugements de l'OKW et l'entrée en guerre des États-Unis permirent à l'Union soviétique d'échapper à l'anéantissement, ce qui constituait le premier échec pour la Wehrmacht réputée invincible. Elle fut même en position de contre-attaquer, à partir de décembre, empêchant la capture de la capitale soviétique et repoussant les Allemands de plusieurs centaines de kilomètres, au cours de la bataille de Moscou et d'autres opérations successives, jusqu'en avril 1942. Une dernière poussée soviétique fut écrasée à Kharkov, laissant les deux adversaires exsangues.

Grâce à de nouveaux renforts, la Wehrmacht put reprendre l'offensive pendant l'été 1942, avec des objectifs limités et d'ordre économique, visant les riches régions industrielles de l'Ukraine orientale et pétrolières du Caucase. Leur défaite dans la ville même, coïncidant avec des revers pour l'Axe, comme El Alamein en Afrique et Midway dans le Pacifique, marqua le tournant de la guerre. Néanmoins, l'avancée soviétique fut stoppée lors de la seconde bataille de Kharkov, en mai 1942, et les deux camps marquèrent une pause.

Le début de la fin et la retraite

La bataille de Stalingrad fut un tournant important, car elle fut la première défaite de l'Allemagne nazie, avec ses 100 000 soldats de l'Axe pris au piège.

Les Allemands tentèrent de reprendre l'initiative au cours de l'opération Zitadell, contre le saillant de Koursk, mais leur offensive fut rapidement brisée, avec de fortes pertes de part et d'autres. Ce dernier échec allemand, marqua le début d'une suite ininterrompue d'offensives soviétiques, qui les mena jusqu’à Berlin.

Belligérants

Au début du conflit, l'Union soviétique, isolée, ne put compter que sur ses propres ressources, malgré une alliance assez informelle qui la liait au Royaume-Uni, puis aux États-Unis après leur entrée en guerre. Ceux-ci lui apportèrent néanmoins une aide économique vitale, au titre de la loi de prêt-bail, qui commença à parvenir à l'Armée rouge, dès la fin de 1941. Par contre, l'engagement de troupes alliées sur le front fut anecdotique, seul le groupe de chasse Normandie-Niémen et quelques escadrons de chasse britanniques furent engagés aux côtés des Soviétiques. Ces derniers eurent cependant un appoint humain non négligeable, par la formation de la première puis la seconde armée polonaise, à partir des prisonniers de 1939. Par la suite, la Tchécoslovaquie, la Roumanie et la Bulgarie, après leur reddition se joignirent à la lutte du côté soviétique.

L'Allemagne nazie pouvait, elle, compter sur l'appui de plusieurs alliés pour cette lutte, sur son flanc nord, la Finlande battue pendant l'hiver 1940, reprit les hostilités contre l'Union soviétique, étendant le front jusqu’à Mourmansk et permettant à l'Allemagne de menacer directement Leningrad. Au sud, le Royaume de Roumanie s'engagea dans la lutte pour récupérer la Bessarabie annexée par Moscou en 1940, permettant d'attaquer en direction d'Odessa. De plus, de nombreux États satellites de l'Allemagne en Europe fournirent des contingents pour la lutte contre le bolchévisme, de façon officielle comme le Hongrie, l'Italie fasciste (la 8e Armée italienne) et la République slovaque, ou par des unités de volontaires comme l'Espagne franquiste (la division Azul fut engagée officiellement par le régime franquiste, mais suite au retrait de celle-ci, des Espagnols restés sur place formèrent la Légion Azul, celle-ci uniquement composée de volontaires). La Légion des volontaires français n'avait pas de lien officiel avec le régime de Vichy en France, bien qu'ayant reçu un message de soutien du Maréchal Pétain. Ses membres furent ensuite incorporés à la division SS Charlemagne. Des collaborateurs belges rejoignirent la division SS Wallonie.

La guerre totale

Einsatzgruppen

Article détaillé : Einsatzgruppen.

Les Allemands de la Volga déportés

Les camps de prisonniers de guerres

Allemands

On estime que les Allemands ont fait mourir de faim plus de 3 millions de prisonniers de guerres soviétiques.

Soviétiques

Après la guerre, les 2 millions de prisonniers soviétiques capturés par les allemands furent envoyés en camp de travail par Staline car ils étaient accusés de propagande capitaliste.

Combattants étrangers aux côtés des Allemands

Certaines des nationalités composant l'Union soviétique et persécutées par Staline ou son administration, résolument pro-russe, en vinrent à s'allier avec les Allemands dans leur combat (notamment les Ukrainiens, très hostiles au régime depuis la famine génocidaire de 1932-1933) même si l'idéologie nazie considérait la plupart de ces peuples comme inférieurs. Ainsi il a été possible de voir dans la Wehrmacht et même dans les Waffen-SS, des unités composées de Slaves issus de peuples constituant l'Union soviétique : Ukrainiens, Baltes, Tatars, Cosaques

Les Hiwis et nationalistes ukrainiens

Article détaillé : Hiwi.

Les Waffen SS

Article détaillé : Waffen SS.

La Division Bleue "Azul" franquiste

Article détaillé : Division Bleue.

Les Hongrois

Les Finlandais

Les Roumains

Les Slovaques

L’armée du général Vlassov

Article détaillé : Armée de libération de la Russie.

Hitler ne faisait aucune confiance aux Russes capturés, par conséquent il ne l'utilisa qu'en dernier ressort en mars 1945, aux combats pour la défense de Stettin, aujourd'hui ville polonaise appelée Szczecin.

Les Alliés en discussion redessinant la carte de l’Europe

L'évolution du front de l'Est a donné une position dominante à Staline au cours de discussions avec les Alliés. En effet, la machine de guerre allemande consacrait entre 70% et 85% de ses moyens à sa guerre contre le bolchevisme. Les ressources restantes inférieures étaient partagées entre:

  • La campagne d'Afrique du Nord/le Front d'Italie
  • Les troupes d'occupation stationnées en France ayant pour objectif principal le refoulement d'un débarquement
  • L'occupation des territoires restants et la répression de partisans

Cet état des choses incitait les Alliés à plutôt tempérer les appétits de Staline, au lieu d'imposer des postulats conforme à l'idéologie occidentale comme par exemple installer la démocratie dans les pays libérés.

Yalta

Téhéran

Potsdam

Coûts humains

Le coût humain est estimé à 30 millions de morts, sans compter les disparus, les blessés, les mutilés, les viols et autres méfaits qui ravagèrent la zone de guerre.

Ce chiffre correspond à plus de 21 000 morts par jour en moyenne, sur presque quatre ans de guerre.


Liens internes

Liens externes

Notes

  1. Membre de l'Axe, ne déclare cependant pas la guerre à l'URSS, mais est envahie en septembre 1944 par l'Armée rouge.
  2. a , b  et c World War 2 Casualties - Worldwar-2.net
  3. Le terme apparaît pour la première fois dans la manchette du premier numéro de la Pravda à paraître après l'invasion, et Staline ne tarde pas à reprendre personnellement cette formule (voir Antony Beevor, Stalingrad, p.49).
  4. World War 2 Timelines 1939-1945 - Eastern Europe 1940 - Worldwar-2.net
  5. Claude Huan, La marine soviétique en guerre, Economica, 1991, (ISBN 2-7171-1920-7), p. 186
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