Jean-François Martin Gardien

Jean-François Martin Gardien

Jean-François-Martin[1] Gardien, né à Château-Renault le 9 janvier 1755 et mort guillotiné à Paris le 31 octobre 1793, était un homme politique français.

Sommaire

Biographie

Avocat en Touraine

Fils d'un notaire royal, Gardien exerce la profession d'avocat à Château-Renault. Il est tout d'abord hostile à la Révolution, comme le prouve une lettre écrite en avril 1790.

Toutefois, Gardien change d'opinion dans les moins suivants et rallie le camp révolutionnaire, ce qui lui permet de devenir procureur-syndic de Château-Renault.

Député de l'Indre-et-Loire

Sur les bancs de la Montagne

Le 6 septembre 1792, Gardien est élu député de l'Indre-et-Loire à la Convention nationale, le quatrième sur huit. Au début de son mandat, il siège à gauche et se montre proche des Montagnards.

Il est membre de la commission chargée d’examiner les papiers de l’Armoire de fer, et présente son rapport devant la Convention le 23 novembre 1792. Il insiste particulièrement sur une lettre de félicitations adressée par Louis XVI au marquis de Bouillé après la répression de la mutinerie de la garnison de Nancy, en 1790. Gardien en déduit que le roi est le principal responsable de la conclusion sanglante de cette affaire.

Quelques semaines plus tard, Gardien intervient pour faire arrêter quelques administrateurs de Château-Renault, suspectés de royalisme.

Le virage à droite

C'est alors qu'il quitte les bancs de la Montagne pour rejoindre ceux de la Gironde, et fait preuve de plus en plus de conservatisme.

Ainsi lors du procès de Louis XVI, s'il vote contre l'appel au peuple, il se prononce pour la détention et le bannissement à la paix, puis le sursis. Il soutient pleinement la mise en accusation de Marat, qu'il considère comme un dangereux agitateur.

Passage à la Commission des Douze et chute

Le 18 mai 1793, Gardien est élu à la Commission extraordinaire des Douze instaurée par les Girondins. Il est alors dénoncé par la municipalité de Blois comme traître pour avoir entretenu des liens avec des contre-révolutionnaires, preuves écrites à l'appui. Il se défend avec courage de ces accusations, qu'il attribue à ses dénonciations contre Tallien. Bourdon de l'Oise réclame cependant son arrestation. Il est contraint de donner sa démission, puis être décrété provisoirement d'arrestation tandis que ses papiers sont mis sous scellés. Ils sont examinés par Barère, membre du Comité de Salut Public. Rien de probant n'est découvert contre lui, ce que déclare Basire le 30 mai au nom du Comité de sûreté générale. Malgré tout, avec la chute des Girondins dans les jours qui suivent, il est maintenu en prison.

Procès et exécution

Le 3 octobre, Gardien est décrété d'accusation, et passe en jugement avec les autres Girondins arrêtés depuis les Journées du 31 mai et du 2 juin 1793. Sa participation à la Commission des Douze suffit à le perdre devant la Tribunal révolutionnaire. Interrogé sur son rôle à la Commission, il affirme avoir eu un rôle plutôt passif, pensant déjouer une conspiration qui, selon lui, n'existait pas. Il reconnaît avoir interrogé Dobsen, arrêté sur l'ordre de la Commission, et en avoir déduit son innocence, au point de réclamer sa libération[2]. Mais lorsqu'il est appelé à témoigner, Dobsen accuse Gardien de l'avoir maltraité au cours de son entretien, ce que réfute le député tourangeau, qui rejette la responsabilité sur ses collègues. Choqué par sa conduite, son coaccusé Vigée confirme sa brutalité[3].

Il est condamné à mort le 9 brumaire an II (30 octobre 1793) et guillotiné le lendemain. Doté d'une belle voix, il est l'un de ceux qui chantent avec le plus d'ardeur sur le chemin de l'échafaud. Il avait 38 ans.

Gardien est remplacé par le suppléant Louis Potier à la Convention.

Source

  • « Jean-François Martin Gardien » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]

Notes


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