Liaison Seine-Escaut

Liaison Seine-Escaut
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Liaison Seine-Escaut
Canal Seine-Nord Europe
Caractéristiques
Longueur 106 km
Gabarit 54 m de large
Mouillage 4,50 m
Nombre de ponts-canaux 3
Nombre d'écluses 7
Histoire
Année début travaux 2008
Année d'ouverture 2015
Géographie
Début Oise à Compiègne
Fin Canal Dunkerque-Escaut à Aubencheul-au-Bac
Traverse Oise, Somme et Pas-de-Calais
Pays France

La liaison Seine-Escaut est un projet visant à relier par canal à grand gabarit la ville du Havre au Benelux (et non le Havre à Rotterdam qui sont plus brièvement et plus facilement reliés par voie de mer). C'est l'un des 30 projets prioritaires du futur réseau transeuropéen de transport (RTE-T).

Pour cela, la construction d'un nouveau canal à grand gabarit (de 106 km), dit « canal Seine-Nord Europe » (SNE), doit être entreprise entre l'OiseCompiègne dans l'Oise) et le canal Dunkerque-EscautAubencheul-au-Bac, dans le Nord)[1] ; pour un coût estimé de 4,3 milliards d’euros (plates-formes trimodales incluses)[2], financés via un contrat de partenariat prévue par la loi Grenelle I du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle Environnement.

Sommaire

Le projet global

Il comprend notamment, en France, un canal dit « Seine-Nord Europe », d'une longueur de 106 km devant relier le canal Dunkerque-Escaut à l'Oise. Les travaux doivent débuter fin 2012 et se terminer en 2015 pour une mise en service fin 2016/2017. Le projet Seine-Nord a été déclaré d’utilité publique (décret du 11 septembre 2008).

En France, il s'agira de mettre en communication fluviale l'Île-de-France avec le réseau fluvial à grand gabarit du nord et de l'est de l'Europe. L'Île-de-France est la première région économique française, et le port autonome de Paris le premier port fluvial français. Il s'agit aussi de connecter les ports normands du Havre et de Rouen, avec les ports de Dunkerque, Anvers et Rotterdam, ainsi qu'avec le réseau fluvial du Benelux et le bassin du Rhin.
Ce canal désenclaverait deux segments actuellement en impasse du réseau navigable français à grand gabarit.

Les travaux engendreront le terrassement de 54 millions de mètres cubes, la construction de sept grandes écluses et de trois ponts-canal (dont un de 1,3 km, ainsi que de 59 ouvrages de franchissement[3]. Un système de réalimentation des biefs hauts et du double escalier d'eau se fera à partir de réservoirs[4] ; huit plans d’eau (biefs) séparés par sept écluses de 6,4 à 30 mètres de hauteur constitueront ces escaliers pour s'adapter au relief séparant les grands bassins versants.

Histoire du projet

Dans les années 1980-1990, Voies navigables de France envisage de compléter le maillage national des canaux à grand gabarit. VNF commande des évaluations et des projets à des bureaux d’études pour évaluer les coûts, trafics, et bénéfices possibles, selon divers scénarii, et effectuer un calcul de rentabilité et de l'intérêt socio-économique. Une évaluation socio-économique du projet est faite par un consortium européen de bureaux d'études, sous le contrôle d'un comité économique mis en place par VNF. S'appuyant sur cette évaluation, le ministre chargé des Transports approuve un avant-projet et lance (janvier) un enquête préalable à la déclaration d'utilité publique. Une commission interministérielle spéciale réunie sous l’égide du Conseil général des ponts et chaussées examine les arguments de VNF et apporte quelques modifications au projet[5].

Le projet présuppose un trafic potentiel de 13 millions de tonnes en 2020 (céréales, betteraves, agrocarburants, granulats, métaux ferreux, conteneurs, etc.). Les études prospectives estiment que 45 % de ce trafic (environ 6 millions de t/an) proviendra d'un transfert modal notamment de l'autoroute A1 que le TGV et l'A16 n'ont finalement pas pu désengorger alors que le trafic global ne cessait d'augmenter de 1990 à 2010, suite notamment à l'ouverture du tunnel sous la Manche. VNF propose que les péniches ne paient qu'un péage modeste (1,7 €/tonne) qui ne pourrait couvrir qu'un peu plus que le coût de fonctionnement annuel du canal (alors estimé à 20 millions d’euros), proposant aux collectivités (Europe, État, Région, etc.) de financer le creusement et la construction du canal.

Les raisons du canal

L'argumentaire en faveur du canal porte principalement sur :

  • le désengorgement de l'autoroute du Nord) d'une partie de son important trafic de poids lourds, en risquant toutefois de déplacer du trafic ferroviaire, qui est un concurrent plus direct de la voie d'eau que le transport routier ;
  • l'augmentation du trafic fluvial sur cet axe, qui pourrait, selon les études prospectives réalisées par VNF, quadrupler à l'horizon 2020, et être porté à 15 millions de tonnes annuellement transportées[6].
    Quatre plates-formes trimodales doivent faciliter le développement d’activités logistiques et industrielles multimodale, en synergie avec le canal[2](l'équivalent de 500 000 poids-lourds/an sur le même axe) ;
  • de moindres émissions de gaz à effet de serre par tonnes transportées[2] ;
  • des transferts d’eau vers la Belgique et les agglomérations du Nord-Pas-de-Calais, et une contribution à la limitation des crues de l’Oise (en amont de Compiègne)[2] ;
  • 4 500 emplois directs d'ici 2025 pour les travaux et 25 000 nouveaux emplois durables annoncés par le secteur de la logistique et l'industrie[2] ;
  • l'argument touristique est parfois aussi avancé[2].

Zones desservies

Le périmètre du canal devrait couvrir une vaste région, de la Haute-Normandie en France au nord-ouest de l'Allemagne, soit moins de 4 % de la superficie de l'Union européenne à 25 états-membres, mais 12,6 % de sa population.

La zone concentre également 17 % du PIB des 25 et 60 % des flux maritimes de l'Europe de l'Ouest[7].

Débats et études

(à compléter)[8],[9]

Chronologie

Déclaration d'utilité publique

Une enquête publique sur le projet Seine-Nord Europe s'est déroulée du 15 janvier 2007 au 15 mars 2007.
La déclaration d'utilité publique a été obtenue le 12 septembre 2008[10].

La mise en service est prévue vers 2013 si le financement est fait via un contrat de partenariat public-privé ou en 2015 si le financement est fait en maîtrise d'ouvrage publique[11].

Fouilles archéologiques

Fouilles archéologiques à Aubencheul-au-Bac.

Les fouilles archéologiques ont débuté fin septembre 2008 par un sondage diagnostic. Les travaux de construction du canal ne débuteront qu'après des fouilles sur l'ensemble du trajet. Il s'agit du plus important chantier de fouille de France sur 106 km de long et 2 450 hectares à explorer qui sera réalisé par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP)[12].

En octobre 2009, après une année de fouille sur 10 % de la surface d'emprise plus de cent sites archéologiques ont été découverts par la cinquantaine d'archéologues coordonnés par un PC situé à la Croix-Moligneaux. Les découvertes vont du Paléolithique moyen au Moyen Âge.

Le long de la RD 939, près de Marquion, une voie romaine et de nombreuses villas ainsi qu'un monument funéraire de l'âge de bronze ont été repérés[13].

Avis d'appel public à concurrence

Deux groupes industriels de construction et de concession ont répondu à l'avis d'appel public à concurrence lancé en avril 2009. Vinci concessions et Bouygues travaux publics ont déposé des projets qui seront départagés jusqu'en mai 2011.

Construction

  • Coût : estimé à 3,6 milliards d’euros en 2006, puis porté à 4,2 milliards d'euros.
    • Financement privé : 2,1 milliards d'euros.
    • État : 900 millions d'euros.
    • Collectivités : 900 millions d'euros.
    • Union européenne : 333 millions d'euros.

Deux groupements (Vinci/Eiffage et Bouygues/Sanef) sont candidats pour ce contrat de partenariat pour le financement, la conception, la construction et l'exploitation-maintenance du maillon français du canal Seine-Escaut.

Lancement des travaux prévu fin 2012-début 2013[14].

Tracé

Le canal d'une longueur totale de 106 km parcourra 34 km dans le département de l'Oise dont 18 km dans la vallée de l'Oise[15], 19 km dans le Pays Noyonnais[16], 26 km dans la Somme et l'Oise en région agricole[17], 46 km dans la Somme dont 24 km dans la Haute-Somme[18] et enfin pour finir 26 km dans le Nord-Pas-de-Calais[19].

Le canal partant de Brunémont, passera par Marquion, Bertincourt, Moislains, Péronne, Brie, Nesle, Noyon, Ribécourt, Janville et Compiègne.

Le canal sera équipé de sept écluses : écluse d'Oisy-le-Verger, écluse de Marquion-Bourlon, écluse d'Havrincourt, écluse de Moislains, Pont Canal de Péronne, écluse de Campagne, écluse de Noyon, Écluse de Montmacq.

Données géographiques du projet

Aménagements en France

  • Écluse fluviale de port 2000 au Havre
  • Approfondissement de l’Oise entre Conflans et Compiègne, reconstruction du pont de Mours et modernisation des barrages
  • Construction du canal Seine-Nord Europe (voir ci-après)
  • Relèvement ou reconstruction des ponts sur le réseau du Nord-Pas-de-Calais ainsi que recalibrage de la Deûle et de l’Escaut
  • Doublement de l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle par une écluse de classe Vb1 et mise au gabarit Vb de la Lys
  • Remise en navigation du canal de Condé-Pommerœul (voir Canal Mons-Condé)

Aménagements en Belgique

  • Approfondissement de la Lys, aménagement du canal de dérivation de la Lys, élargissement du canal circulaire de Gand à la classe Vb
  • Élargissement du canal entre Gand et les ports de Zeebruges et Ostende à la classe Vb
  • Remise en navigation du canal de Condé-Pommeroeul
  • Sur le Haut-Escaut, modernisation de barrages et suppression du goulet d’étranglement du pont des trous à Tournai
  • Construction d’une nouvelle écluse à Pommerœul
  • Élargissement du canal Nimy-Blaton et la reconstruction des écluses du canal du Centre

Données générales (de Compiègne à Marquion) - Liaison Seine-Nord Europe

Données géographiques Nord-Pas-de-Calais

  • Nombre de communes traversées : 32 dans le Pas-de-Calais, 13 dans le Nord ;
  • Écluses pour le Pas-de-Calais, trois écluses prévues à :
  • Ponts : 11 ponts routiers, 2 ponts-canaux au-dessus des autoroutes A26 et A29 et un pont de 1 330 m qui franchira la Somme.

Données de terrassement

Déblais 

Le volume des déblais est d’environ 55 millions de  m3. La topographie implique des passages en grands déblais. Ces grands déblais (supérieurs à 20 m) représentent un linéaire de 7 860 m et sont situés au niveau des communes suivantes :

Remblais 

Le volume des remblais est d’environ 25 millions de  m3. On rencontre des zones de remblais supérieurs à 20 m totalisant un linéaire d’environ 2 640 m au niveau des communes suivantes :

Notes et références

  1. [PDF] La version pdf du dépliant VNF de janvier 2007 sur http://www.vnf.fr.
  2. a, b, c, d, e et f ministère chargé du développement durable, « Présentation du projet de canal Seine Nord Europe » sur http://www.developpement-durable.gouv.fr.
  3. « Le canal Seine-Nord Europe », dans Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment, no 5469, 19 septembre 2008, p. 17 .
  4. Caractéristiques d’un canal à grand gabarit sur http://www.vnf.fr.
  5. [PDF] Maurice Bernadet, L'évaluation socio-économique du projet de canal Seine-nord Europe, CNRS UMR5593, Université Lumière - Lyon II, École Nationale des Travaux Publics de l'État, 2007, 15 p. [lire en ligne] .
  6. « VNF : L'avenir des voies navigables », dans La Jaune et la Rouge, no 654, avril 2010  : interview de Thierry Duclaux (X73) dans la revue mensuelle de l'association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique.
  7. Un projet inter-régional sur http://www.vnf.fr. Consulté le 29 novembre 2008.
  8. [PDF] Canal Seine-Nord Europe sur http://www2.equipement.gouv.fr. Consulté le 29 novembre 2008.
  9. Direction régionale et départementale de l'équipement Picardie / Somme, « Canal Seine Nord Europe : la consultation sur l’avant-projet est terminée » sur http://www.picardie.equipement.gouv.fr. Consulté le 29 novembre 2008.
  10. Secrétariat général du gouvernement français, « Décret du 11 septembre 2008 déclarant d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe ». Consulté le 14 septembre 2008..
  11. « Chronologie » sur http://www.lavoixeco.com.
  12. L'Express, mai 2009, dossier réalisé par Olivier le Naire.
  13. Maxime Bitter, « ? », dans Le Moniteur, no 5525, 16 octobre 2009, p. 42 .
  14. Le moniteur, no 5511, page 41.
  15. [PDF] De Compiègne à Passel : Seine-Nord Europe dans la vallée de l’Oise sur http://www.vnf.fr. Consulté le 29 novembre 2008.
  16. [PDF] De Passel à Libermont : Seine-Nord Europe au cœur du Noyonnais sur http://www.vnf.fr. Consulté le 29 novembre 2008.
  17. [PDF] De Campagne à Saint-Christ-Briost : Seine-Nord Europe entre Oise et Somme sur http://www.vnf.fr.
  18. [PDF] De Villers-Carbonnel à Étricourt-Manancourt : Seine-Nord Europe au cœur de la Haute-Somme sur http://www.vnf.fr consulté le=29 novembre 2009.
  19. [PDF] De Ytres à Aubencheul-au-Bac : Seine-Nord Europe entre Artois et Cambrésis sur http://www.vnf.fr. Consulté le 29 novembre 2008.

Voir aussi

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Lien externe

Articles connexes


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