- Bouton du mandarin
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Le bouton du mandarin est une métaphore souvent attribuée à Jean-Jacques Rousseau qui l'aurait imaginée pour examiner les racines du comportement moral de l'individu. Rousseau demande à son lecteur comment celui-ci agirait s'il pouvait par un simple acte de volonté, sans quitter Paris et sans jamais être suspecté, tuer un vieux mandarin habitant Pékin et dont la mort lui apporterait quelque avantage[1].
En réalité, cette métaphore fut attribuée à Rousseau par Balzac dans Le Père Goriot. Il semble que l'auteur de La comédie humaine l'ait en fait empruntée à Chateaubriand[2]. Freud la cite à son tour dans Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort[3] pour analyser les motivations inconscientes pouvant pousser l'individu à accepter, voire à participer, aux horreurs de la guerre.
Le terme de "bouton" est souvent utilisé pour renforcer la désinvolture avec laquelle pourrait s'accomplir ce meurtre avec impunité garantie[4]. Georges Bernanos fera remarquer dans La France contre les robots qu’ « un soudard pouvait jadis tuer une femme, dix, vingt, sans état d’âme. Mais cent. Mais mille ? La lassitude, à défaut d’écœurement l’aurait empêché de continuer. De nos jours, le pilote d’un bombardier peut déclencher la mort de cent mille personnes par un geste aussi peu chargé émotionnellement que celui consistant à boire une tasse de thé ».
Mais il semble que ce soit au philosophe Alain (Émile Chartier) que l'on doive le terme précis de "mandarin". Dans son Propos sur le bonheur daté du 27 décembre 1910, il écrit : « Chacun, à toute minute, tue le mandarin ; et la société est une merveilleuse machine qui permet aux bonnes gens d'être cruels sans le savoir. »
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Notes et références
- Richard Matheson s'en inspire sans doute pour écrire sa nouvelle, Button, button
- Chateaubriand, Génie du christianisme, Ire partie, livre VI, chapitre II : Du remords et de la conscience. : « O conscience ! ne serais-tu qu'un fantôme de l'imagination, ou la peur des châtiments des hommes ? je m'interroge ; je me fais cette question : « Si tu pouvais par un seul désir, tuer un homme à la Chine et hériter de sa fortune en Europe, avec la conviction surnaturelle qu'on n'en saurait jamais rien, consentirais-tu à former ce désir ? ».
- Jankélévitch, page 26. http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_de_psychanalyse/Essai_4_considerations/Freud_considerations.pdf Sigmund Freud, Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort, 1915, traduction de
- Mais également par double sens sur le mot bouton
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