Chamalières-sur-Loire

Chamalières-sur-Loire

45° 12′ 07″ N 3° 59′ 11″ E / 45.2019, 3.9864

Chamalières-sur-Loire
Vue générale
Vue générale
Administration
Pays France
Région Auvergne
Département Haute-Loire
Arrondissement Arrondissement du Puy-en-Velay
Canton Canton de Vorey
Code commune 43049
Code postal 43800
Maire
Mandat en cours
Jean-Julien Derail
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de l'Emblavez
Démographie
Population 407 hab. (1999)
Densité 30 hab./km²
Géographie
Coordonnées 45° 12′ 07″ Nord
       3° 59′ 11″ Est
/ 45.2019, 3.9864
Altitudes mini. 495 m — maxi. 984 m
Superficie 13,4 km2

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Chamalières-sur-Loire (à ne pas confondre avec Chamalières, dans le Puy-de-Dôme) est une commune française, située dans le département de la Haute-Loire et la région Auvergne.

L’histoire de Chamalières est intimement liée à la présence autrefois d’un important prieuré, qui se développa surtout à partir de la fin du Xe siècle. L’ancienne église de ce prieuré, datant du XIe siècle et demeurée à peu près intacte, forme le principal attrait du bourg.

Sommaire

Géographie

Chamalières est une commune de moyenne montagne. Le bourg-centre s’étire sur une étroite frange plate en bordure de la Loire, à 570 mètres d’altitude. Sur son territoire s’élèvent entre autres le suc de Bartou (984m) et le mont Gerbizon, dont la commune partage les flancs avec Retournac et Mézères.

Histoire

Même si une présence gallo-romaine est attestée, l’histoire de Chamalières commença véritablement lorsqu’un prieuré dédié à la Vierge fut fondé sur le site en l’an 674. Cependant, jusqu’au début du Xe siècle, Chamalières n’était encore qu’un modeste oratoire desservi par quelques prêtres se vouant à la vie monastique. Après avoir fait d’abord l’objet de persécutions de la part de l’évêque du Puy, le couvent put, sous l’épiscopat de Gotescalc, se développer en toute quiétude et, après que Dalmas (ou Dalmace) de Beaumont, à la fois abbé de l’abbaye Saint-Chaffre du Monastier et prieur de Chamalières, l’eut associé définitivement à son monastère (vers 950), sa prospérité et son domaine s’accrurent désormais régulièrement.

Suc de Bartou.

La translation, à l’initiative du même Dalmas de Beaumont, du corps de saint Gilles, pris à Arles, et le dépôt d’un saint Clou censément rapporté de Constantinople par Charlemagne firent de ce prieuré, au Moyen Âge, un des lieux de dévotion les plus illustres du Velay, qui vit affluer de toutes parts, non seulement les pèlerins, mais aussi les libéralités : le prieuré fut en effet abondamment doté par les puissantes familles nobles des contrées environnantes, c'est-à-dire nommément les Beaumont, desquels le site du prieuré avait auparavant été le fief, les vicomtes de Polignac, les Roche-en-Régnier, les Rochebaron, les Montrevel, etc., bientôt suivis par la petite noblesse. Grâce à ces largesses, les possessions du prieuré débordèrent bientôt du site d’origine et des villages circonvoisins, pour s’étendre jusque dans les cantons de Saint-Anthème, Viverols, Saint-Bonnet-le-Château, Roanne, Givors et Argental. Vers la fin du XIe siècle, le couvent comptait ainsi 27 moines et hébergeait, au-dedans de son enceinte fortifiée, 71 maisons. C’est alors, fin XIe ou début XIIe, que fut décidée la construction de l’église romane Saint-Gilles, laquelle, hormis le clocher reconstruit vers 1900, a été gardée à peu près intacte jusqu’à nos jours. En même temps que l'église romane furent édifiés d’autres bâtiments conventuels, dont les parties romanes ne nous sont parvenues en l’état qu’en nombre fort réduit, par une suite de transformations, notamment aux XIIe et XIIIe siècles.

Le prieuré fit l’acquisition de l’église de Saint-Flour en 1035, et unit à ses possessions les églises de Saint-Maurice-de-Roche et de Saint-Pierre-du-Champ ainsi que l’église de Saint-Jean de Rosières (fin XIe). Parmi la cinquantaine de prieurs qui se sont succédé à Chamalières, il convient de relever plus particulièrement le nom de Pierre III de Beaumont, réputé pour ses grandes vertus et son érudition, qui entreprit à partir de 1162 de consigner tous les actes intéressant le prieuré dans le précieux cartulaire qui s’est conservé jusqu’à nos jours.

Le prieuré de Chamalières resta dans l'obédience du monastère de Saint-Chaffre jusqu'en 1789, année de la suppression du prieuré.

Cartulaire

Le cartulaire de Chamalières, qui est conservé dans les archives de l’évêché du Puy, constitue quasiment la seule source de renseignements sur l’histoire de la partie nord du Velay pour la période allant du Xe au XIIIe siècle. La rédaction en fut entreprise vers 1162 par le prieur Pierre de Beaumont, puis poursuivie principalement sous ses successeurs Pierre de Servissas (fin XIIe), Durant Coiron (début XIIIe), Pons de Chalencon et Raymond de Mercoeur. Le savant bénédictin Claude Estiennot de la Serre[1], qui visita le prieuré en 1676, eut communication du cartulaire. Le document se trouva pendant un temps égaré, mais fut retrouvé en 1729.

Étymologie

L’origine du nom n’est pas établie. Pour certains, il s’agit d’une altération du nom de Calminius, fondateur de l’abbaye du Monastier, pour d’autres, il dériverait de tsama Leyra, litt. chemin de Loire, dans la variété locale de l’occitan.

Administration

Vue générale du bourg-centre de Chamalières.

La commune de Chamalières-sur-Loire regroupe, outre le bourg-centre éponyme, les villages et hameaux suivants : Ventressac, Combres, la Fayolle, le Pinet, Granoux, Pieyres (-Haut et -Bas), Aunas, Varenne, Lascour, Bernard, les Viges et Viaspre. À l’exception de ce dernier, proche du bourg-centre, tous ces hameaux se situent sur la rive droite (c'est-à-dire sud) de la Loire.

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 en cours Jean-Julien Derail[2] UMP  
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[3])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
508 471 478 429 385 407 448
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Église Saint-Gilles

Église prieurale Saint-Gilles.

L’église prieurale Saint-Gilles[4], édifiée à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle, est un exemple représentatif de l’art roman auvergnat. D’inspiration clunisienne, elle se caractérise ― outre par sa taille considérable ― par sa grâce et sa sobriété. On relève par ailleurs des influences arabes, notamment dans la suite d’arcades, dont certaines trilobées, de la façade méridionale, qui peuvent évoquer celles de la cathédrale du Puy-en-Velay.

L’église est constituée de deux parties distinctes, correspondant à deux campagnes de construction : la première comprend la nef de trois travées voûtée en berceau plein cintre, ses bas-côtés à voûte d'arêtes, et les transepts, dont la croisée avec la nef est surmontée d’une coupole sur trompe ; la deuxième se compose du vaste mais harmonieux chœur en cul-de-four, doté de quatre chapelles absidiales rayonnantes. La façade occidentale est flanquée de deux frustes tourelles d’angle rondes. Le chevet se voit à l’extérieur comme s’élevant sur deux étages : en bas, absidioles et arcades sur colonnettes percées de fenêtres, et en haut, sept arcades, également sur colonnettes à chapiteaux sculptés, dont trois sont percées d’un oculus.

L’actuel clocher carré, posé sur la croisée du transept, culminant à 18 mètres, est daté de 1900, et remplace l’ancien clocher, qu’à la révolution l’on préféra démolir plutôt que de réparer. Il est couronné d’une girouette avec un coq en bronze du XIIe siècle, et héberge trois cloches, dont l’une pèse 420 kg.

À l’intérieur, les chapiteaux sont sculptés d'animaux fantastiques, de végétation et de figures humaines. Sur le revers des deux piliers du chœur subsistent des vestiges de fresques du XIIIe siècle, représentant un Christ pantocrator et une Vierge à l’enfant assise entre deux anges. Certaines dalles de l’église sont en fait des fragments lapidaires de tombeaux dont les gravures illustrent les différentes fonctions des défunts.

À l’entrée de l’église se trouve un bénitier en pierre, taillé au XIIe siècle par des moines de Cluny, et offert ensuite à l’église de Chamalières. Ce bénitier d’environ 1,35 mètre de haut, de forme rectangulaire, est supporté sur chacun de ses côtés par des statues figurant quatre personnages ayant pour point commun d’avoir annoncé la venue du Christ : deux prophètes (Isaïe et Jérémie) et deux rois (David et Salomon). Plusieurs tableaux en pierre monochrome jalonnent la paroi du collatéral gauche.

Est à signaler encore, sur le flanc septentrional de l’édifice, une porte du XIIe siècle, avec voussure historiée.

Du cloître construit au XIIe siècle, qui autrefois jouxtait l’église sur sa face nord, ne subsistent que quelques arcades situées au rez-de-chaussée du bâtiment adossé au transept nord.

L'église bénéficie d'une acoustique particulièrement propice à la musique vocale, et a d’ailleurs accueilli deux concerts à l'occasion de la 41e édition du festival de la Chaise-Dieu. La qualité acoustique de la nef repose entre autres sur la présence, dans l’abside, d’une trentaine de petites caisses de résonance, dites « échéas », insérées dans les pierres de la voûte, propres à amplifier les sons et à les diffuser dans l’église.

Abside, avec fresques du XIIIe siècle.
Bénitier (XIIe siècle).
Vestige du cloître (au centre de la photo).
Croisée du transept.

Château du village

Le « château » de Chamalières.

Le « château » du village date du XVe siècle, mais a été considérablement remanié par la suite. Il semble aujourd’hui passablement délabré.

Maison forte de Ventressac

Située au pied du mont Gerbizon, dans le hameau de Ventressac à l’ouest de Chamalières, cette maison forte de forme cubique présente un aspect très rustique. Elle fut bâtie au XVe siècle, mais subit ensuite plusieurs remaniements, notamment au XVIe siècle (percement de fenêtres, tourelle à escalier à l’angle sud-est, plafonds caissonnés) et au milieu du XVIIIe siècle (aménagements intérieurs) ; néanmoins l’édifice, qui était d’abord destiné à protéger contre le brigandage, a gardé plusieurs de ses éléments défensifs que sont ses trois échauguettes d'angle et une petite bretèche défendant la façade nord. La maison forte figure à l’inventaire des monuments historiques.

Transports

Chamalières est desservi par la halte ferroviaire de Chamalières (ligne de Saint-Étienne-Châteaucreux au Puy-en-Velay).

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Notes et références

  1. répertorié par erreur comme « ...de la Serre », mais son vrai nom est « ...de la Serrée ».
  2. Site de la préfecture-Liste des maires, consultée le 7 mai 2010
  3. Chamalières-sur-Loire sur le site de l'Insee
  4. Olivier Beigbeder - Forez-Velay roman - pp.227-262 - Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" n°15) - La Pierre-qui-Vire - 1962

Liens externes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chamalières-sur-Loire de Wikipédia en français (auteurs)

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