Alfons Mucha

Alfons Mucha
Alfons Mucha
Alfons Maria Mucha (Chicago, 1906)
Alfons Maria Mucha (Chicago, 1906)

Naissance 24 juillet 1860
Ivančice
Décès 14 juillet 1939 (à 78 ans)
Prague
Nationalité Drapeau : Tchécoslovaquie Tchèque
Activité(s) Peinture
Mouvement artistique Art nouveau

Alfons Maria Mucha (Alphonse Mucha), né à Ivančice (ville de Moravie qui faisait alors partie de l'Empire d'Autriche, aujourd'hui sise en République tchèque) le 24 juillet 1860 et mort à Prague le 14 juillet 1939, est un peintre tchèque, fer-de-lance du style Art nouveau.

Sommaire

Biographie

Les débuts

Deuxième enfant de Ondřej Mucha, huissier de justice, son aptitude au chant lui permet de poursuivre son éducation dans la capitale morave, Brno, mais son amour de jeunesse a bel et bien été la danse classique dont il a été inscrit aux concours les plus importants de France. Il avait commencé à dessiner avant même de savoir marcher, sa mère lui attachant régulièrement un crayon au cou. Très peu de ses dessins de jeunesse ont été conservés. Parmi ceux-ci, se trouve Ukřižování (La Crucifixion), qu'il dessina quand il avait environ huit ans.A l'occasion d'un voyage, il rencontre le dernier representant de la peinture sacrale baroque, le vieux maitre Umlauf, dont les fresques que l'on pouvait voir dans l'église d'Usti et surtout dans l'église de Prague saint Ignace ont profondément marqué Mucha. Après avoir réalisé quelques travaux décoratifs en Moravie (essentiellement des décors de théâtre), il émigre en 1879 à Vienne afin de travailler pour la plus grande entreprise de décors de théâtre de Vienne, tout en continuant sa formation artistique ou il fut l'élève de Hans Makart Il revient en Moravie en 1881, après qu'un incendie a détruit cette entreprise, et réalise des décorations et des portraits en indépendant. Le comte Karl Khuen-Belasi (le plus gros propriétaire de la région), l'ayant recruté pour décorer les murs du château Hrusovany Emmahof, est tellement impressionné qu'il finance les études de Mucha à Munich chez les professeurs Herterich et Lofftz. Le travail achevé, il alla poursuivre cette vie dans les Dolomites, au château de Candegg, où Egon, le frère du comte Karl, souhaitait, lui aussi, faire exécuter des travaux de décoration.

L'essor parisien

Mucha-Maude Adams en Jeanne d'Arc.

Mucha se rend ensuite à Paris en 1887 pour continuer ses études à l'Académie Julian et à l'Académie Colarossi, tout en produisant une revue et en réalisant des affiches publicitaires. Seul artiste disponible en décembre 1894, il réalise l'affiche publicitaire de Gismonda, la pièce jouée par Sarah Bernhardt au Théâtre de la Renaissance où il est engagé pour six ans. Son style délié lui vaut une certaine notoriété. Il réalise notamment Lorenzaccio, La Dame aux camélias (1896), Hamlet et Médée (1898). En 1896, il participe à l'Exposition du Cirque de Reims et réalise l'affiche du Salon des Cent qui se tient à Paris. Pour un graphiste habile, il n'était pas trop difficile à s'employer dans un Paris à l'activité commerciale stimulée par une nouvelle Exposition Universelle - celle de 1889. Mucha illustra des livres, des catalogues ou des calendriers au gré des clients qu'il parvenait à trouver. Peu à peu dans les milieux professionnels l'habileté et le goût de l'artisan pris place. Le directeur de l'importante maison d'édition qu'était déjà la librairie « Armand Colin » l'embaucha.

Boutique du bijoutier Georges Fouquet anciennement située 6 rue Royale à Paris, musée Carnavalet

En 1901, Mucha conçoit la boutique du bijoutier Georges Fouquet au 6 de la rue Royale. La boutique fut démontée en 1923 et est aujourd'hui présentée au musée Carnavalet.

Chez la mère Charlotte

Depuis ses débuts d'artisan, Mucha s'était installé dans une pièce assez claire au-dessus de l'humble restaurant (crémerie) rue de la Grande-Chaumière tenu par Charlotte Caron, plus connue sous le nom de Madame Charlotte. Un témoignage du séjour de Mucha devait subsister plusieurs années sous la forme d'une décoration faite avec Slewinski (un camarade de l'Académie Colarossi). Chacun des peintres fit une fresque de part et d'autre de la porte d'entrée et ils inscrivirent le mot « Crémerie » bien visiblement, au dessus de l'entrée.

Mucha photographie ses modèles

Dès son arrivée à Paris, Mucha avait commencé à photographier ses modèles. Il développait et tirait lui-même les clichés qu'il gardait soigneusement. Il constitua une importante collection de clichés dans laquelle il puisait au gré de ses besoins. De ce fait, certains de ses dessins, très éloignés dans le temps, sont curieusement proches les uns des autres. Les photos elle-mêmes constituent un remarquable répertoire de la femme 1900 à cru, si l'on peut dire.

Évitant, autant que possible, de recourir à des modèles professionnels, trop onéreux pour sa bourse, il demandait à ses camarades, chez Charlotte, de poser devant lui dans des tenues diverses. C'est ainsi qu'à quelques reprises il représenta son jeune compatriote Kukpa, futur pionner de la peinture abstraite.

Le passage aux États-Unis

Aprés son mariage avec Maruska Chytilova, Mucha se rend aux États-Unis de 1906 à 1910 Il y travaille aux académies de New York, Chicago et Philadelphie. C'est sur sa propre proposition que le comité des slaves fut crée a New York.Il eut alors l'idée de réaliser 36 tableaux monumentaux pour illustrer l'essor des slaves depuis les festivités de saint Guy a Rujana jusqu’à la libération du peuple slave. Il recueille alors des fonds et a son retour en Bohême réalise ce qu'il considérait comme son œuvre maîtresse, l'Épopée des Slaves.

Le retour aux sources

C'est Charles Crane, un riche industriel rencontré à Chicago qui lui permet de revenir en Bohême et de s'établir à Prague. Outre la réalisation de son Épopée, il décore le Théâtre national, la Maison municipale ainsi que d'autres monuments de la ville. Lorsque la Tchécoslovaquie obtient son indépendance après la Première Guerre mondiale, il conçoit les nouveaux timbres-poste (dont la première émission du Château de Prague), billets de banque et autres documents officiels pour la nouvelle nation.

Il meurt à Prague le 14 juillet 1939 d'une pneumonie à l'âge de 78 ans, quelques jours après avoir été interrogé par la Gestapo qui s'intéresse à lui du fait de son appartenance à la franc-maçonnerie. Son corps est jeté à la fosse commune. Une plaque commémorative lui est dédiée au cimetière des Grands Hommes de Prague.

À l'époque de sa mort, son style était déjà considéré comme dépassé, mais l'intérêt pour cet art est réapparu dans les années 1960 et continue périodiquement à inspirer et à influencer les illustrateurs contemporains. Son fils Jiří Mucha, un auteur qui a beaucoup écrit sur son père, a souvent attiré l'attention sur son travail.

Une loge maçonnique francophone, à Prague, porte son nom.

Mucha en quelques dates

Portrait charge d'Alfons Mucha par David Ossipovitch Widhopff paru dans La Plume en 1897.
  • 1860 : Le 24 juillet, Alphonse Maria Mucha naît à Ivancice, dans le sud de la Moravie. Son père, Ondrej Mucha, est huissier au tribunal.
  • 1871 : Mucha obtient une place dans une chorale de l'église Saint-Pierre de Brno, capitale de la Moravie.
  • 1875 : Il revient dans sa ville natale où son père lui trouve un emploi de greffier au tribunal.
  • 1878 : Mucha pose sa candidature pour entrer à l'Académie des Beaux-Arts de Prague. Sa demande est rejetée avec la recommandation : « Choisissez une autre profession où vous serez plus utile. »
  • 1879 : il part à Vienne pour travailler comme peintre de décors pour l'entreprise Kautsky-Brioschi-Burghardt.
  • 1881 : Il quitte Vienne lorsque le Ringtheater, le meilleur client de son employeur, brûle dans un incendie où 500 personnes trouvent la mort. Mucha, en sa qualité de plus jeune employé est congédié. Il se rend à Mikulov où il gagne sa vie comme portraitiste. Il rencontre le comte Khuen Belasi qui lui passe une commande pour la décoration de son château à Emmahof.
  • 1883 : Il s'installe au château de Gandegg dans le Tyrol, où le frère du comte Khuen, un artiste amateur, devient le mécène de Mucha.
  • 1885 : Il commence ses études à l'Académie de Munich, parrainé par le frère du comte Khuen.
  • 1887 : Il s'installe à Paris pour étudier à l'Académie Julian, toujours parrainé par le comte.
  • 1888 : Il quitte l'Académie Julian et devient étudiant à l'Académie Colarossi.
  • 1889 : Le parrainage du comte prend fin. Il quitte l'Académie Colarossi et cherche du travail comme illustrateur.
  • 1890 : Il s'installe dans le studio au-dessus de la crémerie de Madame Charlotte dans la rue de la Grande Chaumière. Il commence à illustrer un magazine de théâtre, dans lequel paraît son premier dessin de Sarah Bernhardt en Cléopâtre.
  • 1900 : Il reçoit la médaille d'argent a l'exposition universelle, il est également fait chevalier de la légion d'honneur

Bibliographie

  • Mucha, Jiri Mucha, Marina Henderson, Aaron Scharf, Flammarion, 1977.
  • Alphonse Mucha. Toutes les Cartes Postales. All the Postcards. Alle Postkarten, Hjert & Hjert, Uppsala, 1983.
  • Alphonse Mucha. Toutes les affiches et panneaux, Jack Reinnert et Alain Weill, Hjert & Hjert, Uppsala, 1984. (ISBN 2-85199-325-9)
  • Alphonse Mucha: The Complete Graphic Works, Ann Bridges, Random House Value Publishing, 1987. (ISBN 0-517-54189-0)
  • Mucha - La collection Ivan Lendl, texte de Jack Rennert, éditions Syros, 1989 (ISBN 2-86738-351-X)
  • Mucha le triomphe du Modern Style, Arthur Ellridge, Terrail, 1992.
  • Mucha ,Editions Taschen - 1996
  • Mucha le pater ,Editions Somogy - 2001
  • Mucha ,Editions Gründ - fondation Mucha - 2000
  • Mucha le triomphe du modern style, Editions Terrail - 2002 réédition de 1992
  • Alfons Mucha , Editions Somogy - 2009

Œuvres

  • Gismonda, 1894, lithographie en couleurs, 74,2 x 216 cm
  • Zodiaque, 1896, lithographie en couleurs, 48,2 x 65,7 cm
  • Série de lithographies en couleurs intitulée Les Saisons, 1896, 14,5 x 28 cm
  • Le Fruit, 1897, lithographie en couleurs, 44,4 x 66,2 cm
  • La Fleur, 1897, lithographie en couleurs, 44,4 x 66,2 cm
  • Rêverie, 1897, lithographie en couleurs, 55,2 x 72,7 cm
  • Série de lithographies en couleurs intitulée Les Arts, 1898 : la Danse, la Peinture, la Poésie et la Musique, 38 x 60 cm
  • Série de lithographies en couleurs intitulée Les Fleurs, 1898 : la Rose, l'Iris, l'Œillet et le Lys, 43,3 x 103,5 cm
  • La Nature, 1899
  • Série de lithographies en couleurs intitulée Les Heures du jour, 1899 : Éveil du matin, Éclat du jour, Rêverie du soir et Repos de la nuit, 39 x 107,7 cm
  • Série de lithographies en couleurs intitulée Les Pierres Précieuses, 1900 : La Topaze, Le Rubis, L'Améthyste et L'Emeraude, 30 x 67,2 cm
  • Illustre Clio d'Anatole France, Calmann-Levy Ed, 1900.
  • Le Lierre, 1901, lithographie en couleurs, 39,5 x 53 cm
  • Le Laurier, 1901, lithographie en couleurs, 39,5 x 53 cm
  • Bruyère des falaises, 1902, lithographie en couleurs, 35 x 74 cm
  • Chardon des sables, 1902, lithographie en couleurs, 35 x 74 cm
  • L'Apothéose des Slaves, 1926

Notes et références

Liens externes


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