Issoire

Issoire
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45° 32′ 42″ N 3° 14′ 59″ E / 45.545, 3.24972222222

Issoire
Image illustrative de l'article Issoire
Armoiries
Détail
Administration
Pays France
Région Auvergne
Département Puy-de-Dôme
(sous-préfecture)
Arrondissement Issoire
(chef-lieu)
Canton Issoire
(chef-lieu)
Code commune 63178
Code postal 63500
Maire
Mandat en cours
Jacques Magne[1]
2008-2014
Intercommunalité Issoire Communauté
Site web http://www.issoire.fr/
Démographie
Population 14 163 hab. (2008)
Densité 719 hab./km²
Gentilé Issoiriens
Géographie
Coordonnées 45° 32′ 42″ Nord
       3° 14′ 59″ Est
/ 45.545, 3.24972222222
Altitudes mini. 360 m — maxi. 560 m
Superficie 19,69 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Issoire est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme et la région d'Auvergne. Elle est l'une des quatre sous-préfectures du département avec Ambert, Riom et Thiers. Ses habitants sont appelés les Issoiriens. Issoire et Clermont-Ferrand partagent le même espace urbain.

Sommaire

Géographie

Située au sud de Clermont-Ferrand, près de l'autoroute A75, en bordure de l'Allier, elle est traversée par la Couze Pavin, affluent de l'Allier.

En venant de Clermont-Ferrand, on doit d'abord traverser une profonde gorge rocheuse au niveau de l'horst de Saint-Yvoine, où court la tumultueuse Allier. Au sortir de cette gorge, on découvre Issoire s'ouvrant sur la Limagne du même nom. C'est une vallée fertile se développant sur un axe nord-sud le long de l'Allier en direction de Brioude. Elle s'agrémente de nombreuses buttes d'origine volcanique aux formes douces, dont les plus remarquables sont le Puy d'Isson, Usson et Nonette. La Limagne d'Issoire est aussi bordée de beaux plateaux formés de coulées de basalte comme à Perrier. La région d'Issoire est marquée par une architecture au caractère nettement méditerranéen. La douceur du paysage, la qualité de la lumière ont valu à cette région le surnom de Toscane Auvergnate.

Économie

Église Saint-Austremoine en 1825

Longtemps agricole, Issoire a commencé à se développer en 1855 avec l'arrivée du chemin de fer. Puis l'implantation d'un régiment a donné un nouveau souffle au commerce. C'est surtout au XXe siècle que l'industrie a pris son essor :

  • usine Ducellier (1938), devenue Valeo en 1986, qui produit des accessoires pour l'automobile (systèmes d'essuyage) ;
  • Wassmer Aviation, devenu Issoire Aviation, qui produit l'avion APM 20 Lionceau ;
  • l'usine Voxan, fabriquant la seule moto française encore commercialisée a fermé ses portes en 2010 ;
  • surtout, métallurgie de l'aluminium destiné à l'aérospatiale, qui a valu à Issoire le titre de « capitale européenne de l'aluminium » : Alcan, Aubert et Duval, Interforge.

La Technopole Innomat est tournée vers les matériaux nouveaux. Issoire connaît également une activité commerciale importante.

Circuit automobile CEERTA

La ville dispose d'une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie de Clermont-Ferrand / Issoire.

Histoire

Dénommée jadis Isiodorensis, "Issoire la Belle" garde à travers son vocable le souvenir d'une origine gallo-romaine. Plusieurs objets datant de cette époque furent découverts dès 1780 : urnes antiques, monnaies gauloises et romaines, vases funéraires gallo-romains.

Le nom de la ville s'est écrit pendant longtemps Yssoire. Le "Y" qui apparaît dans les armoiries en témoigne. C'est à partir de la révolution que l'orthographe moderne Issoire s'est imposée. En occitan, la ville s'appelle Soire (ce qui se prononce [ˈsujre], [ˈsujrə] ou localement [ˈsɥirə]).

Moyen Âge

Si les sources historiques demeurent difficiles à rassembler, il est probable qu'un premier monastère ait été fondé à Issoire par le premier évêque auvergnat, saint Austremoine, vers le milieu du IIIe siècle, d'après le témoignage le plus ancien, celui de l'historien Grégoire de Tours. Celui-ci aurait été pillé par les Wisigoths lors de leur passage en 474.

Du Ve au VIIIe siècle, la mémoire de saint Austremoine tomba dans l'oubli. Ses reliques furent transférées à Volvic, puis à l'abbaye de Mozac. En 816, des moines bénédictins venus de Charroux dans le Poitou et fuyant les invasions normandes, se réfugient dans la région, à Saint-Yvoine. L'un d'entre eux, nommé Gislebert, se rend à Issoire et décide de reconstruire l'ancien monastère de Saint-Austremoine. Le nouveau monastère sera consacré en 937 par Bernard, évêque de Clermont, sous le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Austremoine.

Les moines décident la reconstruction complète du monastère et de son abbatiale vers le milieu du XIIe siècle, à l'image des autres églises majeures déjà édifiées. C'est le monument que nous pouvons admirer aujourd'hui.

Guerres de religion

Un protestant est brûlé vif en 1548. Le 15 octobre 1575 (cinquième guerre de religion), la ville est prise et pillée par les troupes du capitaine Merle. Lors de la guerre suivante, en juin 1576, la ville est reprise et pillée par l'armée royale du duc d'Anjou[2]. La ville d'Issoire est prise par les ligueurs le 10 février 1590. Le 11 février, Jacques de Villelume-Barmontet assiège les ligueurs réfugiés dans la citadelle, c'est alors que le chef de la Ligue Jean-Louis de La Rochefoucauld, comte de Randan, fait le siège de la ville tenue par les royalistes, commandés par Jacques de Villelume-Barmontet, maréchal de camp qui repoussent les ligueurs. Le 14 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet, à la tête de cinquante cuirassiers, aide les troupes royales, les contingents de Clermont et les volontaires menés par François de Chabannes, marquis de Curton à poursuivre le comte de Randan et à le défaire à la bataille de Cros-Rolland, près d'Issoire. Il se marie en 1578 avec Magdelaine, Dame de Vassel. Le 15 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet est nommé gouverneur d'Issoire, et dans sa charge de maréchal de camp, continue à prendre part aux opérations contre la Ligue jusqu'en 1595. Un contemporain, Julien Blauf, notable de la ville, rédigea une chronique des évènements de 1540 à 1622[3].

Depuis le XIXe siècle

Place de la République à Issoire en 1909.

Issoire est restée longtemps agricole. Mais la crise du phylloxéra en 1895 fut un coup très dur. L'une des seules activités économiques est alors la batellerie: on transporte sur l'Allier, principalement, du bois de sapin. Il faut attendre 1831 pour que le premier pont sur l'Allier, à Parentignat, ne rende plus nécessaire le passage par un bac. L'arrivée du chemin de fer en 1855 entraîne la faillite des bateliers. L'installation d'un régiment d’artillerie donne un peu de souffle à l'économie. Il est remplacé ensuite par l'EATAT, puis par l'ENTSOA (École nationale technique des sous-officiers d'active), fermée et remplacée en 1999 par le 28e RT. L'essor économique de la ville date du milieu du XXe siècle, avec l'installation d'une importante usine métallurgique.

Unités militaires ayant tenu garnison à Issoire

Unités militaires actuellement en garnison à Issoire

Héraldique

Blason d'Issoire

blasonnement : « d'azur à la lettre y d'or, la queue inversée à senestre et enroulée par la pointe, surmontée d'une couronne de marquis du même ».

Les maires qui se sont succédé à Issoire

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 1800 juillet 1808 Jean-Joseph Gabriel D'AUGEROLLES    
juillet 1808 avril 1815 Jean REYMOND    
avril 1815 avril 1819 Jacques CHASSAING    
avril 1819 avril 1831 Bertrand Jean-Luc CHOMETTE    
avril 1831 décembre 1847 Guillaume TRIOZON-BAYLE    
décembre 1847 mai 1848 Arthur MALOS-LAFOND    
mai 1848 février 1854 Eugène BOURNET    
février 1854 septembre 1870 Antoine VERNIERE    
septembre 1870 septembre 1882 Jean NAFFRE    
septembre 1882 mai 1884 Jean BARISSA    
mai 1884 janvier 1885 Antoine FOURY    
janvier 1885 juin 1885 Auguste CHARLES    
juin 1885 mars 1906 Eugéne GAUTTIER    
mars 1906 décembre 1919 Pierre BOYER    
décembre 1919 mars 1923 Jules CIBRAND    
mars 1923 mars 1925 Pierre-Antoine ROUVET    
mai 1925 avril 1941 Albert BUISSON    
avril 1941 octobre 1944 Jean RETU    
octobre 1944 septembre 1945 Georges BIENFAIT    
septembre 1945 octobre 1947 Jacques VERGNIERES    
octobre 1947 mai 1953 Jean BIGOT    
mai 1953 mars 1965 Alfred LAMY    
mars 1965 septembre 1968 Antonin GAILLARD    
octobre 1968 mars 1971 Jean PONCIE    
mars 1971 mars 1977 Jean GROLIER    
mars 1977 mars 1989 Jacques LAVEDRINE    
mars 1989 mars 2008 Pierre PASCALLON    
mars 2008 en cours Jacques MAGNE    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Politique

Pour la première fois de son histoire, la ville d'Issoire, ancrée à droite, a voté en majorité pour un candidat de gauche (Ségolène Royal) dans une élection présidentielle, le 6 mai 2007.

Démographie

Avec 14 163 habitants en 2008, Issoire est la cinquième commune la plus peuplée du département du Puy-de-Dôme. Pour la première fois, au recensement de 2006, elle franchit le seuil des 14 000 habitants, profitant de son statut attractif de sous-préfecture, au sud de l'aire urbaine de Clermont-Ferrand.

Évolution démographique
(Source : Cassini[4] et INSEE[5])

1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
4 951 5 095 5 454 5 929 5 990 5 741 5 224 5 702 5 889
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
6 067 6 159 6 063 5 876 6 250 6 303 6 265 6 182 6 011
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
5 791 5 603 5 658 5 660 6 037 6 719 6 421 7 115 8 541
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008  
10 454 11 886 13 673 13 674 13 559 13 773 14 016 14 163  

Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes


Monuments remarquables

Choeur de l'église Saint-Austremoine
Issoire et sa Tour de l'Horloge

L'église Saint-Austremoine d'Issoire est l'une des plus belles églises romanes d'Auvergne, avec les cinq autres églises dites « majeures » :

Elle est classée monument historique depuis 1840[6].

Ancienne église abbatiale bénédictine, elle fut bâtie au XIIe siècle grâce à différentes arkoses et calcaires.

Saccagée par le capitaine huguenot Merle lors des guerres de religion, elle fut restaurée plusieurs fois aux XIXe et XXe siècles. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1835.

Le chevet est la partie la plus valorisée de l'édifice et accuse, par son parti à chapelle axiale rectangulaire déjà rencontré à Souvigny et Saint-Menoux, le milieu du XIIe siècle. À l'intérieur, ce qui frappe c'est la couleur, qui date de 1859. Les chapiteaux du rond-point sont historiés et centrés sur la Passion du Christ. Ils racontent : la Cène, la visite des femmes au tombeau, les apparitions du Christ à Marie-Madeleine, etc.

Les chapiteaux du chœur illustrent différents moments vécus par le Christ entre le jeudi Saint et le dimanche de Pâques. Ils sont probablement le fruit de sculpteurs expérimentés venus du Languedoc.

Sous le chœur se trouve une magnifique crypte, qui a échappé au « barbouillage ». On y trouve une belle châsse du XIIIe siècle en émail de Limoges. Elle fut achetée par l'abbé Daguillon en 1853 pour y placer les reliques de Saint-Austremoine. Ses faces décrivent la visite des Saintes Femmes au Tombeau et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine. Volée en 1963, la châsse a été retrouvée à Hawaii en 1990 après un périple dans le monde. Elle est de nouveau dans la crypte depuis 1992.

Célébrités

  • Yves d'Allègre, baron de Millau et Françoise d'Estrées (mère de Gabrielle d'Estrées) y furent assassinés le 8 juin 1592.

Jumelage

Drapeau de l'Allemagne Neumarkt (Allemagne) depuis 1971

Issoire dans la littérature et au cinéma

Les personnages du conte philosophie Jeannot et Colin de Voltaire sont originaires d'Issoire.

Issoire est, avec Ambert, l'une des deux sous-préfectures victimes des canulars arbitraires et anarchisants des sept héros des Copains, roman de Jules Romains paru en 1913[7]. Le choix s'était porté sur ces deux villes car, sur une carte de France, elles lorgnaient d'un mauvais œil les sept amis. Yves Robert en tira en 1964 un film portant le même nom, Les Copains.

À voir aux environs

  • Le village de Montpeyroux et sa tour médiévale ;
  • Le village d'Usson ;
  • La vallée des saints, près de Boudes ;
  • Les grottes de Perrier ;
  • Le château de Siorac ;
  • Le point de vue du puy d'Ysson au-dessus de Solignat.

Notes

  1. Site de la préfecture du Puy-de-Dôme, consulté le 8 janvier 2008
  2. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9) p. 325
  3. Julien Blauf, Texte revue et commenté par André Serre, « Issoire pendant les guerres de religion », La Française d'Édition et d'Imprimerie, Clermont-Ferrand, 1977, 297p.
  4. http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
  5. INSEE : Population depuis le recensement de 1962
  6. Notice no PA00092139, sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
  7. Jules Romains n'a pas hésité à intituler un chapitre de son roman « Destruction d'Issoire », même si le terme est légèrement excessif.

Voir aussi

Liens externes

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