Jeannette Bougrab

Jeannette Bougrab
Jeannette Bougrab
Jeannette Bougrab.png
Jeannette Bougrab lors des États Généraux
de la Femme en 2010

Mandats
Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de la Vie associative
Actuellement en fonction
Depuis le 14 novembre 2010
Président Nicolas Sarkozy
Gouvernement François Fillon III
Prédécesseur Marc-Philippe Daubresse
Présidente de la HALDE
23 mars 201014 novembre 2010
Prédécesseur Louis Schweitzer
Successeur Eric Molinié
Biographie
Date de naissance 26 août 1973 (1973-08-26) (38 ans)
Lieu de naissance Déols (Indre)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique UMP
Profession Conseillère d'Etat

Jeannette Bougrab, née le 26 août 1973 à Déols (Indre)[1], est une universitaire devenue maître des requêtes au Conseil d'État, membre de l'UMP. Elle a été présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) du 16 avril 2010 au 14 novembre 2010, date à laquelle elle est nommée au Secrétariat d'État à la Jeunesse et à la Vie associative.

Sommaire

Biographie

Ses débuts, ses études

Jeannette Bougrab est née d'un père ouvrier métallurgiste et harki, décoré de la Légion d'honneur à titre militaire[2].

Après des études de droit à Orléans, elle obtient un DEA (1997) puis un doctorat (2002)[1] en droit public à la Sorbonne. Elle est également titulaire du diplôme du Magistère de droit des activités économiques de la Sorbonne. Juriste au Conseil constitutionnel avant de devenir maître de conférences en droit public à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne jusqu'en 2007, et à l'Institut d'études politiques de Paris de 2007 à 2009[3], elle est remarquée par Pierre Mazeaud[4].

Carrière politique

Elle s'engage en politique à l'UMP sous la présidence d'Alain Juppé et est nommée secrétaire nationale chargée d'un rapport sur « les discriminations dans l’accès au marché de l’emploi ». Grâce au soutien de Pierre Mazeaud, elle est nommée membre du Haut conseil à l'intégration en 2002[5]. À son arrivée à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy lui confie le secrétariat national des nouvelles adhésions, aux côtés d'Yves Jégo.

Elle est aussi membre du conseil d’administration de l’Institut du monde arabe, du Conseil d'analyse de la société et du Conseil d'Orientation et de Réflexion de l'Assurance (CORA)[6] dépendant de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA).

Lors des élections législatives des 10 et 17 juin 2007, elle est candidate investie par l'UMP dans la 18e circonscription de Paris (Barbès, porte de Clignancourt, une partie des Grandes Carrières, Montmartre) face au député socialiste sortant, Christophe Caresche. A l'issue d'une campagne violente[3], distancée lors du premier tour malgré le soutien de personnalités comme David Douillet, Luc Ferry et Alexandre Adler, elle perd au soir du second tour avec 36,71 % des voix contre 63,29 % pour Christophe Caresche[7], réalisant le plus bas score jusqu'alors enregistré dans la circonscription pour une élection législative, nettement en-dessous de celui réalisé par Xavier Chinaud lors de la législative de 2002 avec 42,63%[8], et par ailleurs, le second plus bas score de la droite à Paris lors de scrutin[9]. À l'issue de l'élection, elle se déclare déçue d'avoir été cantonnée à un rôle « d'animateur de réunions communautaires » pour Nicolas Sarkozy[réf. nécessaire], de n'avoir obtenu que de haute lutte son investiture aux législatives, dans une circonscription bastion de la gauche, et a annoncé vouloir s'éloigner de la politique partisane pour se consacrer à l'écriture[10].

Décrite dans les médias comme proche de Claude Guéant[11] et d'Alain Juppé[3], elle entre le 14 novembre 2010, au gouvernement Fillon comme secrétaire d'État à la Jeunesse et à la vie associative.

En déclarant le 30 janvier 2011 sur France Info qu'Hosni Moubarak devait quitter le pouvoir en Egypte, elle entre en contradiction avec la position officielle du gouvernement français[12]. Convoquée et rappelée à l'ordre par le premier ministre François Fillon, elle a dû faire son mea culpa par communiqué.

Autres activités

Après son échec aux élections législatives de 2007, elle est nommée maître des requêtes au Conseil d'État au tour extérieur par décret du 28 septembre 2007[13].

Elle est membre du Conseil d'orientation et de réflexion de l'assurance (CORA)[14], créé par le lobby des assureurs[15].

Présidente de la HALDE

Elle est nommée, par décret présidentiel du 21 janvier 2010[16], présidente du conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE).

Proposée par la présidence de la République le 23 mars 2010)[17], elle est nommée officiellement présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) le 16 avril suivant[18].

Elle doit défendre l'autonomie de son institution face à la volonté des parlementaires de réduire les moyens alloués à la HALDE et d'intégrer ses fonctions à celles du Défenseur des droits, créé par la réforme constitutionnelle de 2008. Elle est, en interne, contestée par des salariés, qui lui reprochent « un management brutal et irrespectueux[19] » et désavouée par ses services qui défendent, contre sa volonté, une salariée de crèche licenciée pour avoir porté un voile[3].

En juin 2010, elle est mise en difficulté par Le Canard enchaîné qui l'accuse d'avoir obtenu le doublement de son indemnité de présidente de la HALDE (passant de 6 900 à 14 000 euros mensuels)[20], affirmation qu'elle récuse et contre laquelle elle porte plainte pour diffamation[21] : Jeannette Bougrab est finalement déboutée en mai 2011, le tribunal correctionnel de Paris estimant que l'enquête menée par le journal était sérieuse et les chiffres avancés étaient « tout sauf fantaisistes[22] ».

Ses prises de position face au sort des femmes dans la réforme des retraites en septembre 2010, et celles de son institution contre la proposition de soumettre les candidats à l'immigration à des tests d'ADN, lui valent des inimitiés dans la majorité présidentielle[11].

Convictions

Elle se revendique de droite, partisane du gaullisme social[23]. Favorable au mariage homosexuel et à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels[24], elle se montre réservée dans son rapport sur Les Discriminations dans l’accès au marché de l’emploi, quant à la notion de discrimination positive, lui préférant la notion de « mobilisation positive » et est opposée aux quotas ethniques[3].

Notes et références

  1. a et b « Jeannette Bougrab, 33 ans. Candidate aux législatives dans le XVIIIe », Libération, 2 juin 2007.
  2. Jeannette Bougrab, « Une certaine idée de la France » in Qu'est-ce qu'être français ?, Hermann éditeurs, 2009, pp.17-22
  3. a, b, c, d et e AFP, « Jeannette Bougrab, de la Halde au gouvernement », lepoint.fr, 14 novembre 2010
  4. Jeannette Bougrab - Maître en intégration
  5. « La vague Sarkozy : La génération Sarkozy », Le Point, 17 mai 2007.
  6. http://www.ffsa.fr/ffsa/jcms/fn_7333/les-membres-du-cora
  7. Le site officiel du ministère de l'Intérieur de l'Outre-mer et des Collectivités territoriales
  8. PARIS (75) -- 18ème circonscription (résultats officiels), Ministère de l'Intérieur, 16 juin 2002. Consulté le 23 novembre 2010
  9. PARIS (75) -- 6ème circonscription (résultats officiels), Ministère de l'Intérieur, 17 juin 2007. Consulté le 23 novembre 2010
  10. L'Express, 5 juillet 2007, page 44
  11. a et b Samuel Laurent, « La Halde perd sa tête, avant de disparaître ? », lemonde.fr, 17 novembre 2010
  12. "Il faut que Moubarak parte".
  13. Legifrance - Le service public de l'accès au droit
  14. Membres du CORA.
  15. Rue 89.
  16. Décret.
  17. Communiqué de la Présidence de la République concernant J. Bougrab le 23 mars 2010.
  18. « Jeannette Bougrab : berrichonne, fille de harki et docteur en Droit !!», L'Express, 19 avril 2010.
  19. Marie Bellan, « La présidente de la Halde en difficulté pour défendre son institution », Les Échos, 24 juin 2010
  20. « La nouvelle présidente de la Halde double son salaire », Le Monde.fr, 22 juin 2010.
  21. « Jeannette Bougrab porte plainte contre "Le Canard enchaîné" », LeMonde.fr avec l'AFP, 23 juin 2010.
  22. « Jeannette Bougrab perd en diffamation contre "Le Canard enchaîné" à propos de son salaire à la Halde »
  23. Des brèches dans le fief socialiste
  24. interview au journal Têtu, mai 2006

Publications

  • Aux origines de la Constitution de la IVe République (préface de Nicole Belloubet-Frier). Dalloz, collection « Nouvelle bibliothèque de thèses » no 12, Paris, 2002. X-768 p. (ISBN 2-247-04490-5). Reproduction de la thèse de doctorat en droit public, soutenue en 2001 devant l'université de Paris-I.
  • « Le contrôle de constitutionnalité des lois dans l'élaboration de la Constitution du 27 octobre 1946 », Revue française de droit constitutionnel, n°38, 1999, p. 285-314.
  • « L'aide juridictionnelle, un droit fondamental ? », L'Actualité Juridique Droit Administratif, n°12, 2001, p. 1016-1024.
  • « La gauche et la décentralisation », La décentralisation à la française, éditions F. X. de Guibert, 2003, p. 249-263.
  • « L'égalité entre les femmes et les hommes dans les jurisprudences de la Cour européenne des droits de l'homme, de la Cour de justice des communautés européennes et des juridictions françaises », L'Actualité Juridique Droit administratif, n° 31, 2003, p. 1640-1647.
  • « Le juge administratif français et les lois nationales étrangères », in Mélanges en l'honneur du professeur Timsit, Bruylant, 2004, p. 267-288.
  • « L'accès à la justice », in Informations sociales, décembre 2004, n° 120, p. 60-69.
  • « La contribution de François Luchaire à l'élaboration de la Constitution de la Cinquième République », in Un Républicain au service de la République, mélanges en l'honneur du professeur François Luchaire, Presses universitaires de la Sorbonne, 2005, p. 141-158.
  • « Independence administrative authorities », in Roberto Caranta, (dir.), Independent Administrative Authorities a Comparative Perspective, British Institute of Internationale and Comparative Law, London, 2005, p. 47-63.
  • « Les articles 34 et 37 de la Constitution », in Bertrand Mathieu et Michel Verpeaux, La Réforme du travail législatif, Dalloz, 2005.
  • « Note sous CE Sect. 29 janvier 2003, Syndicat départemental de l'électricité et du gaz des Alpes-Maritimes et commune de Clans : Une relecture du principe d'intangibilité de l'ouvrage public », in Les Petites Affiches, 21 mai 2003, n° 101, p. 4-8.

Article connexe

Liens externes

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