Parti de gauche (France)

Parti de gauche (France)
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Parti de gauche
Nouveau logotype PG.png
Présentation
Coprésidents Jean-Luc Mélenchon
Martine Billard
Fondation 1er février 2009[1]
Siège 63 avenue de la République
75011 Paris
Délégué général François Delapierre
Idéologie Socialisme,
écologie politique,
républicanisme,
anticapitalisme[2]
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne
Couleurs Rouge et vert
Site web www.lepartidegauche.fr
Présidents du groupe
au Sénat Nicole Borvo Cohen-Seat (PCF)
à l'Assemblée Yves Cochet (EELV)
au Parlement européen Lothar Bisky (GUE-NGL)
Représentation du parti
Députés
Sénateurs
Députés européens

Le Parti de gauche (PG) est un parti politique français fondé le 29 novembre 2008. Lancé par les parlementaires Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez le 12 novembre 2008[3], après leur départ du Parti socialiste (PS)[4] à la suite du congrès de Reims, le PG fédère des personnalités et des regroupements issus de traditions politiques diverses, et revendique une orientation socialiste, écologiste et républicaine. Allié au Parti communiste français et à Gauche unitaire dans le cadre du Front de gauche, le Parti de gauche entend fédérer l'ensemble des sensibilités de « l'autre gauche » (antilibérale et anticapitaliste) au sein d'une même alliance, afin de mobiliser les couches populaires dans le cadre du mouvement social et des élections pour parvenir au pouvoir et impulser un changement de société. Le PG est coprésidé depuis le Congrès du Mans par Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard[5].

Sommaire

Orientation politique

Jean Jaurès, référence de la pensée socialiste selon le Parti de gauche.

Le PG est un parti de gauche au sens classique, se référant à l'analyse marxiste avec l'objectif de l'adapter aux réalités contemporaines. Il se présente comme l'héritier de l'expérience des luttes féministes, antiracistes, écologistes et altermondialistes et promeut le « dépassement » du capitalisme par une méthode (la « révolution citoyenne ») respectueuse des institutions démocratiques. Il met en avant les impératifs sociaux et écologiques, qu'il relie ensemble dans le concept de « planification écologique ». Le Parti de gauche se définit ainsi comme un parti politique d'éducation populaire, « ouvert et démocratique », « alliant réflexion et action », « unitaire et fédérateur », internationaliste et « de perspective européenne »[6].

Le PG met la crise économique et la catastrophe écologique actuelle sur le compte du système capitaliste, qu'il estime en outre être de plus en plus dangereux. Il prône donc un « renversement politique » et affirme qu'une « autre voie » est possible. Le PG ambitionne de devenir majoritaire, en s'appuyant sur une mobilisation massive, populaire et citoyenne, pour ensuite prendre des responsabilités gouvernementales afin d'appliquer un programme républicain de rupture avec la domination du capitalisme. Il veut agir « en faveur de l'implication citoyenne à tous les niveaux de la vie sociale, dans la protestation comme dans l'action gouvernementale »[7]. Soucieux de « reformuler l'idéal socialiste pour tourner la page du capitalisme », il propose à ce titre un juste partage des richesses, une réhabilitation de la souveraineté populaire qu'il qualifie d'exigence républicaine, le « dépassement » du système capitaliste et celui du modèle productiviste en inventant un « alterdéveloppement ». Il souhaite atteindre ces objectifs en s'attelant à trois tâches : faire face à la droite, rassembler « l'autre gauche » pour gagner les élections et devenir à terme « un parti pour réinventer la gauche ». Le PG propose donc d'organiser ce qu'il qualifie de « travail programmatique » autour de cinq axes[2].

  • Faire face à « l'urgence sociale » en redéfinissant ce qui doit revenir sous contrôle public et en inversant l'ordre du partage des richesses entre le capital et le travail sous toutes ses formes.
  • Faire face à « l'urgence environnementale » en installant la planification écologique pour engager une transition vers un modèle d'alterdéveloppement.
  • Faire face à « l'urgence démocratique » pour réaliser la refondation républicaine et laïque des institutions et de la société française afin d'inventer la société de ce que Jean Jaurès appelait « la démocratie jusqu'au bout ».
  • Faire face à « l'urgence européenne » en tournant la page du « modèle de construction libérale de l'Europe dont le Traité de Lisbonne est la règle du jeu antidémocratique et antisociale ».
  • Faire face à « l'urgence économique, sociale et écologique planétaires », en démocratisant les institutions des Nations Unies, en reconnaissant « la supériorité des normes sociales et environnementales » et en réorientant les politiques de coopération, notamment.

Le Parti de gauche propose également vingt-neuf « mesures d'urgence » pour faire face à la crise économique. Ces mesures ont pour objet de combattre les licenciements et les délocalisations, de faire reculer la précarité du travail et la précarité sociale, d'augmenter le pouvoir d'achat et de modifier le partage des richesses, de développer l'emploi et d'amorcer un alterdéveloppement, d'instaurer une maîtrise publique du système financier afin de contrer la spéculation et de maîtriser le développement[8].

Organisation interne

Animé par la volonté de porter des orientations politiques et un fonctionnement « novateurs et originaux », en particulier en matière de démocratie et de culture populaire, le PG se veut ouvert à la diversité des expériences de ses militants. Ses statuts[7] déclarent à ce titre que le PG « ne veut pas de chapelles, de culte du chef ou de domination des spécialistes de la politique » et qu'il a vocation à devenir « un parti organisé pour être efficace qui n'épuise pas son énergie dans des luttes internes ». Se définissant comme « accueillant », « ouvert et démocratique », le PG, en tant que parti d'éducation populaire, demande à chacun de ses membres d'être « en veille et en formation politiques permanentes et d'aider les autres à acquérir cette formation ». Il entend consacrer l'énergie que lui insufflent ses militants à son engagement « dans la vie associative, syndicale, intellectuelle et culturelle de la société ».

Adhérents et structures locales

Premier logotype du PG.

L'adhésion au Parti de gauche est ouverte à toute personne qui n'est pas déjà membre d'un parti politique. Chaque adhérent est tenu de se tenir à jour de cotisation, cotisation proportionnelle à son niveau de revenus. Depuis 2010, il faut être adhérent depuis au moins deux mois pour prendre part aux votes et investitures internes[7].

Les adhérents du Parti de gauche se réunissent en « comités », chaque comité correspondant à une circonscription législative. Par souci pratique, certains comités regroupent plusieurs circonscriptions ou, à l'inverse, une partie seulement d'une circonscription. Chaque comité doit compter au moins cinq adhérents s'il veut prendre part aux activités décisionnelles du Parti de gauche. Le comité est tenu de se réunir au moins dix fois par an, et élit, au scrutin majoritaire plurinominal à un tour, un trésorier, un secrétaire chargé de l'animation et deux correspondants à la coordination départementale[7].

Les comités peuvent se subdiviser en « cercles », comprenant entre cinq et neuf adhérents, sur la base du lieu d'habitation ou de travail. Chaque cercle élit un responsable, chargé d'organiser ses réunions et activités. Les responsables de cercle coordonnent entre eux et avec le secrétaire de comité leurs activités militantes[7].

Tous les comités locaux d'un même département participent à une « coordination départementale ». La coordination départementale représente le Parti de gauche dans le département auprès des organisations politiques et syndicales avec lesquelles le PG interagit. Elle est composée de représentants de chaque comité et d'adhérents du départements élus, en charge de certaines tâches transversales (matériel, site Internet etc.). Chaque comité élit plusieurs représentants (deux minimum, plus selon le nombre de membres), à parité hommes/femmes. Les adhérents chargés des tâches transversales sont élus par l'ensemble des adhérents du département réunis en « assemblée générale »[7].

Lorsqu'une coordination départementale réunit plus de vingt membres, elle peut se doter d'un secrétariat élu en son sein.

L'investiture des candidats du PG aux élections a lieu en assemblée générale départementale, ainsi que l'élection des membres du Conseil national. Dans tous les cas de figure, et ce quelle que soit l'instance concernée, les élections internes et investitures aux élections se font par vote à bulletin secret. Les votes sur des résolutions ou des textes politiques se font à main levée[7].

Le PG revendiquait 6 000 adhérents en décembre 2009[9], et 8 000 en novembre 2010. Selon Martine Billard, le profil des adhérents du PG en 2010 est différent de celui qui existait à la fondation du Parti. Alors qu'il était initialement composé essentiellement d'anciens militants socialistes, les nouveaux militants du PG seraient plutôt des syndicalistes et des personnes n'ayant appartenu à aucune organisation politique depuis une à deux décennies[10].

Instances nationales

Les comités du Parti de gauche sont représentés au sein du « Conseil national » (CN), instance délibérative habilitée à discuter des rapports proposés par le Bureau national et les commissions thématiques. Ses membres sont élus pour un mandat de huit mois en Assemblée générale départementale des adhérents, à raison de deux délégués par tranche de cinquante adhérents, en respectant la parité homme/femme. Le CN se réunit au moins trois fois par an sur convocation du Bureau national[7].

Le Bureau national (BN) du Parti de gauche est constitué de cinquante membres, élus à parité homme/femme par des délégués des adhérents réunis en « congrès », dans le cadre d'un système électoral mixte, avec prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. Cette instance dispose d'un pouvoir décisionnel, et doit rendre compte de son action devant le Conseil national. Le BN se réunit au moins huit fois par an, et chacun de ses membres doit s'impliquer dans au moins une des commissions du PG[7].

Une fois constitué, le BN élit en son sein le « Secrétariat national » (SN), constitué de vingt-deux secrétaires nationaux, tous responsables d'une tâche organisationnelle (trésorerie, propagande, élus, etc.) ou d'un thème politique précis (mouvement social, international, économie, etc). Le SN se réunit toutes les semaines et est doté d'un pouvoir décisionnel sur la base de l'orientation fixée par le BN lors de sa dernière réunion[7].

Le BN organise enfin des commissions thématiques, ouvertes à tous les adhérents. Elles débattent de sujets prédéfinis et doivent présenter un rapport, fruit de ces débats, devant le CN au moins une fois par an. Des commissions fonctionnelles sont chargées d'assister les différents secrétaires nationaux dans leur tâche. À la demande des adhérents, une « commission démocratie interne », chargée de recenser les éventuels dysfonctionnements constatés au cours de la période transitoire et de formuler des propositions pour y remédier, a été mise en place[7].

Les instances nationales élaborent le programme et les statuts du PG, qui sont par la suite validés par le congrès après amendements par les comités. Le congrès est constitué de délégués des comités élus en leur sein. Le nombre de délégués varie en fonction du nombre d'adhérents du comité[7].

Histoire

Scission du Parti socialiste

Article détaillé : Congrès de Reims.
Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche.

Le PG est issu d'une scission du Parti socialiste (PS) opérée durant le congrès de Reims, sur la base de divergences sur la ligne politique à adopter. Le 7 novembre 2008 a lieu, dans le cadre de ce congrès, le vote des militants socialistes pour départager les différentes motions et définir ainsi la ligne politique du PS. Les courants animés par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, respectivement Trait d'union et Forces militantes, font alors partie de la motion C, conduite par Benoît Hamon et qui rassemble pour la première fois tous les courants de l'aile gauche du PS. Elle n'obtient que 18,52 % des suffrages, les militants plébiscitant les trois motions issues de la majorité sortante[11]. L'aile gauche du PS voit son score diminuer de moitié par rapport au congrès précédent : les motions conduites par Laurent Fabius et par le Nouveau Parti socialiste avaient alors capitalisé 45 % des suffrages militants[12]. S'estimant marginalisés, MM. Mélenchon et Dolez font part de leur intention de quitter le parti immédiatement après la publication des résultats.

Ils justifient leur choix par le fait que ce vote traduit une très large victoire de la majorité sortante, qui emporte 80 % des suffrages et, parmi elles, de celle prônant l'alliance au centre (motion E soutenue par Ségolène Royal et la majeure partie des courants et personnalités de l'aile droite du PS, arrivée en tête avec 29 % des voix)[4]. Se jugeant trop éloignés de cette ligne politique qu'ils ont toujours dénoncée, et estimant qu'elle est devenue majoritaire au sein de leur parti, ils décident, « par fidélité à leurs engagements » et dans un souci d'indépendance d'action, de quitter le PS, pour créer un nouveau mouvement « sans concession face à la droite »[13]. Ils appellent dans la foulée « à la constitution d'un front de forces de gauche pour les élections européennes »[14]. Un site Internet provisoire destiné à promouvoir leur initiative, « Ça suffit comme ça », est très rapidement mis en place. Leur appel trouve dès le lendemain un écho favorable auprès du Parti communiste français qui, par la voix du député européen Francis Wurtz, leur propose une union pour créer un « Front progressiste européen »[15], conformément à l'appel lancé par le PCF dès le 24 octobre[16].

Création du Parti de gauche

Structuration du futur parti et meeting de lancement

De gauche à droite, au premier rang, François Delapierre, Jean-Luc Mélenchon et Oskar Lafontaine lors du premier meeting de lancement.

MM. Mélenchon et Dolez annoncent officiellement le 12 novembre 2008 la création du Parti de gauche dont le congrès fondateur devait à l'origine avoir lieu 7 février 2009[1]. Lors d'une conférence de presse, ils affirment vouloir prendre pour modèle le parti allemand Die Linke (« La Gauche »)[4], fondé en 2005 par des scissionnistes du Parti social-démocrate d'Allemagne et les ex-communistes d'Allemagne de l'est, qui connaît un succès électoral grandissant. Pour la République sociale (PRS), association fondée en mai 2004 par Jean-Luc Mélenchon en dehors du PS et Forces militantes, rejoints par le syndicaliste Claude Debons et le parti MARS-Gauche républicaine, présidé par Éric Coquerel, s'investissent pleinement dans la fondation du nouveau parti[17]. Le site officiel du PG est lancé dans la même journée. Dans les journées suivantes, le PG est rejoint par plusieurs élus locaux, notamment de l'Essonne et des Hauts-de-Seine et par deux conseillers de Paris. D'autres personnalités issues du Mouvement des citoyens (MDC) font également part de leur intérêt pour le nouveau parti, comme le député Jacques Desallangre ou l'ancien député Pierre Carassus. Le 18 novembre, le PG et le Parti communiste français (PCF) forment une alliance en vue des européennes, le « Front de gauche », qu'ils veulent ouvert à toutes les formations politiques de gauche qui se sont opposées à la ratification du défunt Traité constitutionnel européen.

Le 22 novembre, suite aux résultats du second tour de l'élection du premier secrétaire du PS, le Parti de gauche reçoit le soutien de nouveaux socialistes démissionnaires. Ainsi Franck Pupunat, dirigeant du Mouvement Utopia, annonce qu'il rejoint, à titre personnel, le Parti de gauche[18], accompagné par plusieurs autres animateurs de ce courant[19], de même que Jacques Généreux[20], économiste, membre du Conseil national du PS et du courant NPS. Au cours de la semaine suivante, le député-maire divers gauche de Tergnier (Aisne) Jacques Desallangre et le sénateur MRC de la Loire-Atlantique François Autain rallient le PG[21], qui dispose alors de deux députés et de deux sénateurs. Le Mouvement de la gauche progressiste, parti politique actif dans la Sarthe, annonce au même moment son intention de participer à la fondation du Parti de gauche. Au Sénat et à l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez quittent les groupes parlementaires socialistes pour rejoindre des groupes plus à gauche (respectivement CRC-SPG et GDR).

Public au meeting de lancement.

Un premier meeting de lancement a eu lieu le 29 novembre, en présence du coprésident de Die Linke Oskar Lafontaine, dans le gymnase de l'Île-des-Vannes, situé sur le territoire communal de L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)[22]. L'évènement a rassemblé entre un millier, selon la journaliste de l'AFP dépêchée sur place (qui aurait volontairement sous-estimé l'affluence réelle en raison d'une frustration selon le PG[23]), et plus de 3 000 personnes selon les organisateurs. Se sont succédé à la tribune les membres fondateurs du parti, M. Lafontaine, ainsi que l'ambassadrice de Bolivie en France, porteuse d'un message de soutien du président Evo Morales[24], ou encore le cinéaste Robert Guédiguian[25]. Lors de son discours de clôture, Jean-Luc Mélenchon a exhorté les écologistes de gauche à rejoindre la coalition du « Front de gauche » plutôt que celle d'« Europe Écologie » en vue des élections européennes, a confirmé la stratégie d'alliance avec le PCF et a annoncé qu'une rencontre était prévue avec Olivier Besancenot[24]. Il présente également le PG comme un parti aspirant à gouverner sur la base d'une nouvelle majorité à gauche[26].

Attaché à l'idée du dialogue avec les différentes organisations politiques de la gauche de transformation et les syndicats, le PG envoie des délégations à la rencontre d'un certain nombre de partis politiques et d'organisations syndicales entre novembre 2008 et janvier 2009[27].

Le 24 janvier 2009, le PG tient son premier forum sur la planification écologique au Sénat, en présence d'Hervé Kempf et de Martine Billard. Les conclusions des débats qui y ont lieu servent de base à la rédaction d'un texte présenté au congrès constitutif de la semaine suivante, et posent les fondations du volet écologique du programme du PG qui sera élaboré lors du congrès de l'automne 2009.

Congrès constitutif

Marc Dolez à la tribune du Congrès constitutif du PG.

Le premier congrès du Parti de gauche s'est tenu à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) du 30 janvier au 1er février 2009. Il devait initialement avoir lieu une semaine plus tard, mais a finalement été avancé pour ne pas avoir lieu en même temps que le congrès fondateur du Nouveau Parti anticapitaliste, avec lequel des négociations en vue d'une alliance pour les élections européennes étaient encore en cours[28]. Ce congrès de « l'urgence » était consacré à « la réponse à la crise qui s'aggrave et à la préparation des élections européennes ». Il a permis la constitution effective du PG en parti politique organisé. Les quelque 600 délégués des différents comités (chaque comité correspondant à une circonscription législative) ont débattu des mesures d'urgence pour répondre à la crise économique, des statuts du PG, de l'orientation qu'il doit prendre jusqu'à son congrès programmatique de l'automne 2009 et de la stratégie à adopter pour les élections européennes de 2009. Les principaux amendements apportés par les différents comités aux textes qui leur étaient proposés ont été soumis aux suffrages des délégués. Le projet de texte d'orientation et le texte relatif à l'organisation des élections européennes ont été approuvés à la quasi-unanimité. Les mesures d'urgences proposées par le PG pour remédier à la crise économique ainsi que les statuts du nouveau parti ont été longuement débattus, richement amendés et finalement très largement approuvés par les délégués.

Plusieurs représentants des partis et organisations politiques invités à rejoindre le front de gauche étaient présents, notamment Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste, longuement ovationnée[29]. Des représentants de partis politiques d'autres pays étaient aussi présents. Les délégués du Parti socialiste unifié du Venezuela et du parti allemand Die Linke ont notamment été très chaleureusement accueillis. Le congrès a pris fin après un discours de Jean-Luc Mélenchon appelant à élargir autant que possible le Front de gauche, en particulier au NPA. Le prochain congrès, consacré au programme, se tiendra à l'horizon de l'automne 2009[28].

Comme au PCF, il n'y a officiellement pas de courants internes au sein du Parti de gauche, à la différence d'autres partis comme Europe Écologie Les Verts ou le PS.

Des figures emblématiques de la gauche de la gauche quittent le Parti de gauche en dénonçant un fonctionnement trop rigide: c'est le cas en 2010 de l'économiste Christophe Ramaux qui regrettait l'absence de programme du parti et la tonalité du livre de Jean-Luc Mélenchon Qu’ils s’en aillent tous remarquant que le meilleur du trotskisme n’est-il pas dans sa lutte pour l’unité de la gauche ? », puis en août 2011 de l'ex-syndicaliste Claude Debons qui déplore que le parti n'ait pas « su faire vivre un certain pluralisme des idées et des expériences» et«un centralisme inadapté à notre époque»[30].

Front de gauche et élections européennes

Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français, lors d'un meeting du Front de gauche au Zénith de Paris le 8 mars 2009.

Le 18 novembre 2008, à l'occasion d'une rencontre avec le Parti communiste français (PCF), les deux partis ont officiellement annoncé leur alliance, qu'ils qualifient de « partenariat », dans le cadre d'un « front de gauche pour une autre Europe démocratique et sociale, contre la ratification du Traité de Lisbonne et les traités européens actuels ». Ils précisent que ce front est ouvert « à tous les partis qui se sont engagés dans la bataille du « non » de gauche contre le projet de Traité Constitutionnel Européen », appelant le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot, le Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement et Les Alternatifs à rejoindre leur coalition[31].

La proposition du Front de gauche a été dans un premier temps favorablement accueillie par les Alternatifs et la CNCU, les premiers rejetant finalement l'hypothèse de leur participation au Front de gauche au terme d'une consultation interne, et les seconds préférant ne prendre position que dans le cadre de la Fédération pour une alternative sociale et écologique dont ils sont membres. Le Parti ouvrier indépendant a finalement décidé de ne pas prendre part à ces élections, tandis que Lutte ouvrière a déposé ses propres listes. Aucun accord n'ayant été trouvé avec le Nouveau Parti anticapitaliste, celui-ci ne fera pas partie du Front de gauche, mais sa minorité, menée par Christian Picquet et son nouveau parti, la Gauche unitaire, est désormais partie intégrante du Front de gauche. Le Mouvement républicain et citoyen, en désaccord sur la nature de la construction européenne et qui souhaitait étendre le Front de gauche au Parti socialiste, ce que le PG et le PCF refusent compte tenu du fait que le PS soutient la ratification du Traité de Lisbonne, a finalement refusé l'alliance.

Le Front de gauche pour changer d'Europe, initialement formé par le PCF et le PG, sera au final composé, en plus de ces deux partis, de la Gauche unitaire, de dissidents du MRC rassemblés au sein de l'organisation République et socialisme, ainsi que de plusieurs groupements locaux comme l'Alternative démocratie socialisme (ADS) dans le centre et de plusieurs personnalités indépendantes. C'est devant 6 000 personnes, au Zénith de Paris, que la campagne nationale des élections européennes a officiellement été lancée. Le Front de gauche réalise un score national de 6,05 % des suffrages exprimés (6,47 % si l'on inclut la liste de l'Alliance des Outre-mers soutenue par le FG), et fait élire quatre de ses candidats (cinq en incluant l'Outre-mer), dont Jean-Luc Mélenchon, élu dans la circonscription Sud-Ouest, avec un score de 8,15 % des voix.

Évènements récents

Congrès fondateur et ralliement de Martine Billard

Martine Billard, députée écologiste de Paris, ralliant le Parti de gauche.

Le 8 juillet 2009, Martine Billard, l'une des quatre députés des Verts, annonce qu'elle quitte son parti pour se rapprocher du PG[32]. Critiquant « cette évolution au centre que subissent les Verts avec Europe Écologie », elle appelait alors « les écologistes qui se reconnaissent dans l'antilibéralisme et dans l'antiproductivisme à participer collectivement » à la convention nationale du PG des 5 et 6 décembre 2009. Elle annonçait dans le même temps le ralliement de plusieurs autres militants issus des verts et d'autres courants de l'écologie politique[33], qui s'organisent dans un premier temps dans le courant « Gauche écologiste » pour coorganiser avec le PG la Convention nationale au terme de laquelle ils sont définitivement intégrés au Parti de gauche. Ils seraient près de 300 militants à l'avoir suivie[34]. Martine Billard a été proposée à cette même occasion pour occuper la fonction de porte-parole[35]. Au terme de la convention, un premier texte programmatique de plus de 80 pages, baptisé « Lignes d'horizon », a été adopté après débats et amendements et une nouvelle version du logotype du PG, intégrant une nuance de vert et le sous-titre « Écologie, Socialisme, République » a été rendu public[36].

Le PG a repoussé son congrès fondateur au mois de juin de l'année 2010[37]. Le voulant ouvert et en capacité d'opérer un dépassement[pas clair], il appelle ses comités à co-organiser ce congrès avec toutes les organisations et personnalités isolées susceptibles de l'intégrer[38].

Élections régionales

Les instances nationales du PG définissent très tôt la stratégie du parti pour les mois à venir[39] : constitution d'un front permanent de tous les partis de la gauche anticapitaliste, dans les luttes comme dans les urnes, incluant la formation de listes de rassemblement aussi larges que possible aux premiers tours des élections régionales de 2010. Il s'adresse à ce titre à ses partenaires de coalition lors des élections européennes, à savoir le Parti communiste français et la Gauche unitaire, mais aussi à d'autres partenaires potentiels, comme le NPA, les Alternatifs, la Fédération pour une alternative sociale et écologique ou encore le club République et socialisme. Le PG souhaite faire en sorte que ces listes de large rassemblement obtiennent des scores supérieurs à ceux des listes menées par le Parti socialiste, pour inverser le rapport de force au sein de toute la gauche. Dans le cas contraire, le PG se dit ouvert à l'idée d'une fusion avec les listes menées par le Parti socialiste, à condition qu'elles ne comprennent pas de représentants du MoDem.

Au terme d'une longue procédure de consultations internes, le PCF vote l'idée d'un Front de gauche « élargi » et autonome au premier tour dans 17 régions métropolitaines sur 22[40]. Après une série de « rencontres unitaires », les discussions achoppent entre le NPA et les composantes du Front de gauche sur la question des conditions posées à la participation aux exécutifs régionaux avec le PS et les Verts. Un accord national est finalement signé entre, d'une part, les trois composantes du Front de gauche et, d'autre part, le M'PEP, le PCOF, Les Alternatifs, République et Socialisme et, dans un premier temps, la FASE pour présenter des listes intitulées « Ensemble pour des régions à gauche, solidaires, écologiques et citoyennes » dans les 17 régions dans lesquelles le PCF a opté pour l'autonomie au premier tour. Dans trois de ces régions (Languedoc-Roussillon, Limousin et Pays de la Loire), le NPA s'ajoute à ce rassemblement. Dans les cinq autres régions, le PG opte pour une stratégie variable dépendante des contextes locaux. Il présente ainsi des listes communes avec le NPA en Bourgogne, en Champagne-Ardenne et en Basse-Normandie, et constitue des listes avec des dissidents du PCF et les autres forces signataires de l'accord national des listes « Ensemble » en Bretagne et en Lorraine. Sur l'ensemble de ces listes, le PG en mène quatre auxquelles il faut ajouter 24 têtes de liste départementales[41].

Le résultat global des listes Front de gauche, 7 % dans les 17 régions dans lesquelles il était présent au premier tour permet au PG, au terme de fusions avec le PS et Europe écologie au deuxième tour, d'obtenir 17 élus dans les conseils régionaux[42].

Manifestations contre la réforme des retraites

Le Parti de gauche se montre très présent dans les manifestations contre la réforme des retraites, un thème qui a dominé en septembre 2010 la Fête de l'Humanité. Les 23 et 24 octobre, le Front de gauche (PG, Parti communiste français et Gauche unitaire) organisent une collecte nationale de soutiens aux salariés grévistes, réunissant notamment 6 000 euros à Paris[43].

Élections cantonales

Le Parti de gauche présenta des candidats sous l'étiquette Front de Gauche et obtient 5 élus selon les résultats officiels[44].

À la suite du premier congrès du Nouveau Parti anticapitaliste depuis sa fondation, en février 2011, certains militants du NPA décident de rejoindre le Parti de gauche. C'est notamment le cas de Leila Chaibi et Maël Goepfert, tous les deux membres du Collectif L'Appel et la Pioche[45],[46].

Personnalités

Jacques Généreux, secrétaire national à l'économie.

Élus

Le Parti de gauche dirige également une communauté d'agglomération : Les Lacs de l'Essonne (Essonne), ainsi que dix communes de plus de 3 500 habitants : Grabels (Hérault), Tergnier (Aisne), Vizille (Isère), Grigny (Rhône), Othis et Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), Longpont-sur-Orge et Viry-Chatillon (Essonne), Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), Ytrac (Cantal).

Notes et références

  1. a et b « Congrès fondateur du Parti de gauche », sur l'agenda du Parti de gauche.
  2. a et b « Texte d'orientation adopté par le congrès constituant », sur le site du Parti de gauche
  3. « Mélenchon rêve de peser à la gauche de la gauche », Le Figaro, 12 novembre 2008.
  4. a, b et c « Ça suffit comme ça ! », communiqué de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, sur le site du Parti de gauche
  5. « 2012 : Mélenchon met en garde contre "le piège mortel du vote utile du PS" », AFP, 20/11/2010
  6. Extraits du document présentant le Parti de gauche à destination des adhérents potentiels, page 3, repris par le « Guide de l'adhésion au Parti de gauche », page 7
  7. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k et l « Statuts transitoires du PG adoptés par le congrès constituant », sur le site du Parti de gauche
  8. « Face à la crise, il faut résolument changer de cap! Les 29 mesures du Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche
  9. « Le Parti de Gauche : début de l'acte II », 9 décembre 2009, sur le site du Parti de gauche.
  10. Le Parti de gauche, une formation politique moins monolithique qu’elle n’apparaît, L'Humanité, 19 novembre 2010
  11. « Réunion entre Delanoë, Aubry et Hamon », Le Nouvel Observateur, 14 novembre 2008.
  12. Résultats du congrès du Mans du Parti socialiste, sur le site de la section de Metz du Parti socialiste.
  13. « Jean-Luc Mélenchon quitte le PS », Le Figaro, 7 novembre 2008.
  14. « Jean-Luc Mélenchon quitte le PS », Le Monde, 7 novembre 2008.
  15. « Le PCF tend la main à Mélenchon et Dolez », Le JDD, 8 novembre 2008.
  16. « Résolution du Conseil National pour les élections européennes », sur le site du Parti communiste français.
  17. Annonce de la création du Parti de gauche, sur le site officiel du parti.
  18. « Pupunat quitte le PS pour Mélenchon », Le Figaro, 22 novembre 2008
  19. Michel Soudais, « Les animateurs d’Utopia quittent le PS », Politis, 22 novembre 2008
  20. « Pourquoi je quitte le PS », sur le blog de Jacques Généreux.
  21. « Deux parlementaires supplémentaires rejoignent le Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche.
  22. « Dernière minute! », sur le site du Parti de gauche.
  23. « L’intoxiqueuse », sur le site du Parti de gauche.
  24. a et b Rosalie Lucas, « Mélenchon fait sa révolution », Le Parisien, 31 novembre 2008
  25. « Un lancement réussi pour le Parti de Gauche », sur le site du Parti de gauche.
  26. « Mélenchon à la recherche d'une nouvelle majorité de gauche pour gouverner », Le Monde, 29 novembre 2008.
  27. « Le front est en marche », « Compte rendu officiel de la rencontre entre le Parti de Gauche et le Parti ouvrier indépendant », « Compte rendu de la rencontre entre le parti de Gauche et le secrétariat de la coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU) », sur le site du Parti de gauche
  28. a et b « Deux Congrès pour le PG en 2009 », sur le site du Parti de gauche
  29. « Marie-George Buffet ovationnée », article de L'Humanité du lundi 2 février 2009, p. 11.
  30. Claude Debons claque la porte du Parti de gauche, Mediapart, 23 août 2011. Consulté le 11 septembre 2011
  31. « Une rencontre dynamisante et stimulante », sur le site du Parti de gauche.
  32. « Pourquoi je démissionne des Verts », sur le blog de Martine Billard
  33. a et b AFP, « Europe Ecologie: Billard démissionne des Verts et se rapproche de Mélenchon », 08/07/09
  34. [1]
  35. « Mélenchon fan d'écologie », Sylvia Zappi pour Le Monde, 5/12/2009
  36. « Régionales: pour Jean-Luc Mélenchon (PG), "ce sera l'Ile-de-France et rien d'autre" », AFP, 6/12/2009
  37. PARIS (AFP), « Le Parti de gauche prépare un congrès "fondateur" pour fin 2009 »
  38. « Savoir se dépasser », sur le site du Parti de gauche
  39. « Déclaration du Conseil National du Parti de Gauche », 16 juin 2009, sur le site du Parti de gauche
  40. « Le virage à hauts risques du Parti communiste, par Sylvia Zappi », Le Monde, 2/12/2009
  41. « Régionales 2010: partout, autonome, unitaire », sur le site national du Parti de gauche
  42. « Les élus du PG », sur le site national du Parti de Gauche
  43. « Près de 6000 euros pour les grèvistes » TF1, 24/11/2010
  44. Ministère de l'Intérieur : Second tour des élections cantonales 2011 : les résultats
  45. « [2] » sur le site rezocitoyen.org le 14 février 2011
  46. « [3] » Sur le site du Parti de Gauche, le 15 février 2011
  47. Maurice Charrier rejoint le Front de gauche, Le Progrès, 29 mai 2009
  48. « Meeting de lancement, discours de Robert Guédiguian » sur le site national du Parti de gauche

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