Taïwan

Taïwan
Page d'aide sur l'homonymie Cet article traite uniquement de l’île de Taïwan au sens strict, notamment sur le plan de la géographie physique, humaine et climatologique. Outre un résumé succinct de son histoire et de son statut politique actuel, tous les autres domaines devront être traité dans l'article République de Chine (Taïwan).
Taïwan
Formose
Carte de Taïwan
Carte de Taïwan
Géographie
Pays Drapeau : Taïwan République de Chine
Revendication par Drapeau : République populaire de Chine République populaire de Chine
Archipel Aucun
Localisation Mer de Chine orientale, mer de Chine méridionale, mer des Philippines (océan Pacifique)
Coordonnées 23° 28′ N 121° 00′ E / 23.46, 121.023° 28′ N 121° 00′ E / 23.46, 121.0
Superficie 36 008 km2
Côtes 1 566,3 km
Point culminant Yu Shan (3 952 m)
Géologie Île continentale
Administration
Statut Voir statut de Taïwan
Démographie
Population 23 040 040 hab. (2010)
Densité 639,86 hab./km2
Plus grande ville Taipei
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire +8

Géolocalisation sur la carte : Chine

(Voir situation sur carte : Chine)
Taïwan
Taïwan

Taïwan ou Taiwan (en sinogrammes traditionnels : 臺灣 et plus souvent en sinogrammes traditionnels : 台灣 ; en sinogrammes simplifiés : 台湾 ; en pinyin : Táiwān) est une île indépendante administrés par le gouvernement de la République de Chine depuis la fin 1949 et dont elle constitue l'essentiel de son territoire et de celui de la province de Taïwan. Située au sud-est de la Chine continentale, au sud du Japon et au nord des Philippines, elle bordée à l’est par l’océan Pacifique, au sud par la mer de Chine méridionale, à l’ouest par le détroit de Taïwan et au nord par la mer de Chine orientale.

Le nom de « Taïwan » est couramment utilisé pour distinguer ce régime politique de la République populaire de Chine, bien que l'île de Taïwan ne soit pas l'unique territoire sous l'autorité de la République de Chine.

L’île de Taïwan, longtemps connue en français sous le nom de Formose et Formosa dans la majorité des autres langues européennes (les marins portugais l’appelaient Ilha Formosa, la « belle île »[1], et c’est sous ce nom qu’elle a été désignée pendant toute la période antérieure aux années 1960).

Taïwan fut officiellement gouverné par la Chine de 1885 à 1895, puis cédé au Japon, par le traité de Shimonoseki (1895), à la suite de la première guerre sino-japonaise.

Ce dernier entreprend sérieusement le développement de Taïwan, la dotant d'infrastructures importantes. En 1945, suite à la défaite japonaise à l'issu de la Deuxième Guerre mondiale, la République de Chine acquiert Taïwan.

En 1949, le gouvernement de la République contrôlé par le Kuomintang s'y installe, après avoir perdu la guerre civile contre les communistes chinois, faisant de l'île un bastion imprenable, dernier vestige du premier régime républicain chinois fondé par Sun Yat-sen.

Depuis, la République de Chine (Taïwan) est devenu un pays démocratique après quelques décennies sous le régime autoritaire.

Une réforme agraire réussie puis un développement économique rapide et soutenu pendant la deuxième moitié du XXe siècle ont transformé Taïwan, un des dragons asiatiques, en un pays industrialisé développé jouissant d'un niveau de vie équivalent à celui du Japon ou de l'Union européenne. Cette ascension économique est souvent appelée le miracle taïwanais (台灣奇蹟, hanyu pinyin : táiwān qíjī). Ses industries de haute technologie jouent un rôle essentiel dans l'économie mondiale. Les entreprises taïwanaises fournissent une bonne partie des produits électroniques du monde, mais la grande majorité de ceux-ci sont fabriqués dans leurs usines en Chine et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est.

Sommaire

Géographie

Article détaillé : Géographie de Taïwan.
Vue des montagnes taiwanaises depuis le sommet de la Yu Shan.

L’île de Taïwan proprement dite (y compris certaines petites îles voisines qui lui sont géographiquement associées) a une superficie de 36 008 km2. Elle fait dans sa plus grande longueur 394 km et sur sa plus grande largeur 144 km. L’île de Taïwan se situe au sud-est de la Chine et est séparée de celle-ci par le détroit de Taïwan ou détroit de Formose qui au plus court entre Taïwan et la Chine continentale est large de 150 km.

L’île de Taïwan fait partie de la ceinture de feu du Pacifique et est dans le prolongement direct du Japon ; elle est donc également soumise à des tremblements de terre.

L’île est couverte essentiellement de montagnes, mais la partie occidentale est plate au centre et au sud. Le sommet le plus haut est la montagne Yu Shan (玉山 Yùshān, montagne de Jade) qui culmine à 3 952 mètres.

Climat

Le climat de Taïwan est un climat tropical au sud et un climat subtropical humide au nord, des typhons frappent Taïwan du printemps jusqu'à l’automne. Les pluies sont fréquentes mais concentrées surtout en été.

La Gorge du Taroko

Démographie

Article détaillé : Démographie de Taïwan.

L'île de Taïwan (y compris le comté de Penghu, ainsi les îles Verte et des Orchidées, qui dépendent du comté de Taitung) compte 23 040 040 habitants en septembre 2010[2], sur les 23 146 090 que compte au total la République de Chine (Taïwan). L'espérance de vie est très élevée (76 ans pour les hommes, 83 pour les femmes), mais la population vieillit rapidement. Le taux de fécondité, à peine plus d'1 enfant par femme, est parmi les plus bas au monde.

La population taïwanaise est constituée de 98 % de Chinois Han et de 2 % d’Austronésiens encore appelés « aborigènes ».

Le peuplement de l’île s’est opéré en trois phases principales :

  1. Les Austronésiens arrivent à Taïwan il y a 6 000 ans par vagues successives depuis les plaines côtières de la Chine du Sud.
  2. Immigration d’habitants du Fujian puis du Guangdong, à partir du XVIIe siècle et jusqu'au XIXe siècle.
  3. XXe siècle : arrivée de près de deux millions de Chinois entre 1945 et 1949.

Les nouveaux immigrants et les travailleurs étrangers, originaires principalement de la Chine et de l'Asie du Sud-Est, sont au nombre de près d'un million.

Histoire

En 2011, Taïwan fête en grande pompe le 100e anniversaire de la fondation de la République de Chine.

Les traces d'occupation humaine de Taïwan sont anciennes: des restes humains datés au carbone 14 de 30 000 ans ont été retrouvés à Taïwan ; on a donné à ces restes humains le nom d'Homme de Zuozhen. Vers 4000 avant notre ère, les ancêtres des populations austronésiennes actuelles arrivent à Taïwan en provenance du sud-est de la Chine. Les cultures austronésiennes à Taïwan se développeront sans interférence extérieure majeure jusqu’au début du XVIIe siècle et l’arrivée des Européens.

À partir de cette époque, les Hollandais qui entreprennent la colonisation de l’île encouragent la migration chinoise à ses débuts, notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s'accélère et entraînera un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l'avenir de l’île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chassera les Hollandais de Taïwan en 1662 et la migration chinoise continuera vers l’île. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée de la gouvernance de la Chine par les Mandchous, puis son fils Zheng Jing considèrent alors surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent à l’époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, contre 50 000 à l’époque des Hollandais, et autant d'aborigènes. Cette migration étant à ses débuts quasi-exclusivement masculine, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan est prise aux Zheng par les Mandchous (dynastie Qing) en 1683. Au début du XIXe siècle, Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois. En 1885, comprenant l'importance stratégique de l’île, les Qing élèvent Taïwan au rang de Province et Liu Mingchuan en devient le premier gouverneur. En 1895, suite à la défaite face au Japon, la Chine signe le traité de Shimonoseki par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de République de Taïwan mais ne résiste que quelques mois, jusqu'en octobre 1895, à la prise de contrôle de l'île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d'assimilation. Le 25 octobre 1945, les troupes japonaises se rendent à l'armée américaine, contrainte alors de céder Taïwan et les Pescadores à la République de Chine, sous tutelle des États-Unis, puis signé lors du traité de paix de San Francisco en 1952[3].

Les troupes chinoises de Chiang Kai-chek arrivent à Taïwan en 1945, et la République de Chine commence à gouverner l’île. Très vite, le malaise s’installe entre les nouveaux venus et la population taïwanaise et le 28 février 1947 éclatent des émeutes, provoquant la mort d'environ 30 000 Taïwanais, et la loi martiale est proclamée. Après sa défaite face aux communistes, Chiang Kai-chek se replie à Taïwan avec près de deux millions de continentaux qui fuient les communistes. Taïwan vivra alors pendant plusieurs décennies sous la dictature dirigée par le Kuomintang, qui visait encore à cette époque la reconquête de la Chine continentale - Taipei n'étant considérée que comme capitale administrative provisoire en attendant le retour à Nankin[réf. à confirmer] [4],[5].

En 1971, l'O.N.U. vote la Résolution 2758 par laquelle la République de Chine (Taïwan) perd son siège au profit de la République populaire de Chine, qui devient le seul représentant de la Chine à l’O.N.U.

À la mort de Chiang Kai-chek, son fils Chiang Ching-kuo commencera l’ouverture démocratique de l’île ainsi que la « taïwanisation » du gouvernement. Il mourra avant la fin des réformes qu’il avait entreprises, mais Lee Teng-hui continue sa politique, ce qui aboutit en 1996 à la première élection présidentielle au suffrage universel direct, qui voit la victoire de Lee Teng-hui.

En 2000, Chen Shui-bian et la coalition pan-verte gagnent les élections : Chen Sui-bian est le premier président du pays à ne pas appartenir au Kuomintang. En 2004, il est réélu de justesse au cours d'une élection controversée. En mars 2008, Ma Ying-jeou, candidat du Kuomintang, est élu à la présidence de la République.

Statut actuel de Taïwan

Article détaillé : Statut de Taïwan.

La République de Chine (Taïwan) administre l’île depuis 1945. Sa constitution précise pourtant qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (Taïwan et Chine continentale). Depuis les années 1990, Taïwan ne réclame plus dans les faits la souveraineté sur le continent[6].

Dans les faits, Taïwan se comporte comme un État indépendant, sans que l’indépendance ait jamais été officiellement proclamée. Sujet politique par excellence, les différents partis (coalition pan-bleue, coalition pan-verte et d'autres partis) de l’île se définissent sur cette question.

Dans le cadre de la politique d’une seule Chine, la République populaire de Chine - qui administre la totalité de la Chine continentale depuis 1949 - considère Taïwan comme sa 23e province. De nombreux pays reconnaissent la politique de réunification de Pékin, notamment compte tenu de son poids économique et des pressions incessantes exercées dans l’objectif d’isoler la démocratie taïwanaise, allant par exemple jusqu’à l’exclusion de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui a été particulièrement problématique durant l'épidémie de SRAS en 2003[7],[8].

Le 23 juillet 2007, Taïwan a demandé à adhérer à l’Organisation des Nations unies en tant qu’État indépendant sous le nom de Taïwan et non sous la dénomination République de Chine. L’adhésion a été refusée par l’ONU au nom du principe d’une seule Chine qui est appliqué depuis le remplacement au siège de membre permanent de la République de Chine (Taïwan) par la République populaire de Chine (la Chine continentale), en 1971. Par ailleurs, un référendum national concernant l'adhésion à l'ONU a été organisé en mars 2008 en même temps que l'élection présidentielle ; environ 95 % des votants étaient favorables à une adhésion à l'ONU, que ce soit sous le nom de Taïwan ou sous tout autre nom qui conviendrait aux instances internationales[9], mais ce référendum fut cependant un échec, du fait d'une trop faible participation : seulement 35,8 % de votants alors qu'il aurait fallu un minimum de 50 % de votants pour que le référendum soit considéré comme valide.

Taïwan entretient des relations diplomatiques avec seulement 23 États. Cependant, en pratique, la plupart des pays ont des relations diplomatiques officieuses avec Taïwan par le biais de bureaux de représentation faisant office de consulats.

Notes et références

  1. Dictionnaire des noms de lieux – Louis Deroy et Marianne Mulon (Le Robert, 1994) (ISBN 285036195X)
  2. National Statistics
  3. (fr)Chen Shui-Bian et le salut américain
  4. Voir page 441 in Cities of the world: world regional urban development, Stanley D. Brunn, Jack F. Williams & Donald J. Zeigler, Rowman & Littlefield, 2003
  5. Voir page 56 in Colonialism and nationalism in Asian cinema, Wimal Dissanayake, Indiana University Press, 1994
  6. J.P. Cabestan, « Recrudescence de tension « d’État à État » dans le détroit de Formose, La nouvelle approche taïwanaise de ses relations avec la Chine populaire et ses répercussions » [lire en ligne]
  7. http://www.nature.com/nature/journal/v422/n6933/full/422652a.html
  8. http://www.nytimes.com/2003/05/16/opinion/16iht-edchien_ed3_.html
  9. Taïwan UN membership referendum [lire en ligne]

Annexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Lee Hsiao-feng, Histoire de Taïwan, L'Harmattan, 2004 

Articles connexes


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