Vie

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Les trois âges de la Vie et la Mort, peinture de Hans Baldung.

La vie est un phénomène caractérisant l'état dynamique ou latent d'unités complexes auto-organisées et homéostatiques de la matière (organismes vivants), possédant éventuellement une capacité de duplication et d'évolution. Cette définition est parfois étendue à l'ensemble des êtres vivants dans la biosphère. Elle implique un phénomène empirique particulièrement important pour les humains (étant eux-mêmes des êtres vivants sapiens et émotionnellement sensibles), mais qui ne se laisse pas facilement définir (cf. infra). Ce phénomène s'oppose à la notion de mort mais aussi de matière inerte, voire brute. On rapproche aussi la vie de la durée qui sépare la naissance de la mort, au contenu en événements ou en actions de cette étendue temporelle, et à l'approche harmonieuse des relations humaines (voir « question sociale »).

Une des marques de l'hominisation est l'existence de rites funéraires, et donc d'une conscience d'une transition entre la vie et la mort. La vie est un concept primordial qui a donné lieu depuis des temps immémoriaux à de nombreuses réflexions empiriques, philosophiques, scientifiques, etc. C'est également un sujet de débat politique, qu'il s'agisse du traitement accordé aux êtres vivants par rapport aux humains et aux choses inertes (cf. écologisme) ou des considérations sur le début et la fin de la vie humaine (cf. avortement, euthanasie, « vie éternelle »), bibliophilie.

Ces réflexions concernent par exemple la catégorie non-statique (par opposition à la matière inerte ou à l'état de mort), le concept d’évolution (passage de la matière inerte à la vie, développement et disparition des formes vivantes, mort, création, etc.) et la qualité de vie.

Elles sont toujours liées aux notions d'esprit et d'intelligence. Elles débouchent également sur des réflexions sur l'étendue temporelle et spatiale de la vie (y compris dans l'univers : « vie extraterrestre »). Elles s'interrogent à la fois sur les conditions d'apparition de la vie (phénomène unique ou au contraire très banal) et sur la possibilité d'une vie évoluée (par comparaison à l'humanité, implicitement considérée comme l'achèvement de l'évolution de la vie terrestre) au sein de l'univers.

La biologie est l'étude scientifique de la vie. Elle s'appuie notamment sur la chimie organique mais certains théoriciens n'excluent pas d'adopter des définitions pouvant inclure des formes mécaniques ou électromécaniques, et même des formes créées par l'homme hors de tout processus reproductif naturel (« vie artificielle » ou cellule artificielle).

Sommaire

Science

Domaine du vivant

Le domaine de la vie est potentiellement présent ailleurs dans l'Univers, mais n'est connu de l'Homme que dans la biosphère terrestre. Elle est principalement concentrée dans les quelques centimètres (ou premiers mètres) du sol, se produit surtout dans le premier mètre au-dessus du sol, ou les premières dizaines de mètres (mais se rencontre jusqu'à vers 10 km d'altitude) ainsi que dans les eaux douces et marines. Mais quelques formes de vies endolithiques sont connues : dans la roche, dans le pétrole ; et extrémophiles : certaines faisant preuves d'une grande résistance, y compris au vide poussé, à la radioactivité, à des pressions, pH ou températures extrêmes (chaud ou froid).

Définitions

Qu'est-ce qu'un être vivant ? En quoi se différencie-t-il des objets inanimés et des machines ? Et qu'est-ce que la vie [1]? A ces questions, la biologie n'a actuellement pas de réponse précise qui fasse l'unanimité. Certain biologistes, et non des moindres, pensent même que ces questions sont elles-mêmes sans objet.

Par exemple, Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux (1878), déclare explicitement que l'on n'a pas à se soucier de la notion de vie, car la biologie doit être une science expérimentale et n'a donc pas à donner une définition de la vie ; ce serait là une définition a priori et « la méthode qui consiste à définir et à tout déduire d'une définition peut convenir aux sciences de l'esprit, mais elle est contraire à l'esprit même des sciences expérimentales ». En conséquence, « il suffit que l'on s'entende sur le mot vie pour l'employer » et « il est illusoire et chimérique, contraire à l'esprit même de la science, d'en chercher une définition absolue ».

C'est apparemment à cette conception que la biologie est restée fidèle, puisqu'elle continue à ignorer la notion de vie et à la remplacer par l'analyse d'objets que le sens commun lui désigne comme vivants. Néanmoins, le problème de la spécificité du vivant par rapport aux objets inanimés et aux machines n'est donc pas encore réglé par la biologie moderne qui ainsi n'a donc aucune définition claire et explicite de son objet. Ce problème est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant comme plus ou moins semblable à une machine très complexe.

Toute définition doit tenir compte de la notion de niveaux d'organisation structurels, d'émergence, d'homéostasie, d'entropie et de métabolisme pour éviter de se retrouver dans une « zone grise ». Les définitions suivantes semblent limiter ces zones grises :

  • Selon la NASA, est vivant tout système délimité sur le plan spatial par une membrane semi-perméable de sa propre fabrication et capable de s'auto-entretenir, ainsi que de se reproduire en fabriquant ses propres constituants à partir d'énergie et/ou à partir d'éléments extérieurs.
  • La vie est un état organisé et homéostatique de la matière.
  • Mode d’organisation de la matière générant des formes diverses, de complexités variables, en interaction et ayant comme propriété principale de se reproduire presque à l’identique en utilisant les matériaux et l'énergie disponibles dans leur environnement, auquel elles peuvent s’adapter. L'expression presque à l’identique réfère aux mutations qui apparaissent lors de la réplication de l'organisme et qui peuvent conférer un avantage adaptatif à celui-ci.

Autres définitions

Pour Francisco Varela et Humberto Maturana, une entité est vivante si elle peut se reproduire elle-même, si elle est basée sur l'eau, si elle produit des lipides et des protéines, si son métabolisme est basé sur le carbone, si elle se réplique grâce à des acides nucléiques et si elle possède un système permettant de « lire » des protéines. Cette définition a été largement utilisée par Lynn Margulis.

« Un système de rétrocontrôles négatifs inférieurs subordonnés à un rétrocontrôle positif supérieur. » (J. theor Biol. 2001)

Tom Kinch définit la vie comme un système autophage, hautement organisé, émergeant naturellement des conditions ordinaires sur les corps planétaires et qui consiste en une population de réplicateurs capables de muter.

Dans L'aventure du vivant, le biologiste Joël de Rosnay énumère trois propriétés fondamentales : l'autoconservation (qui est la capacité des organismes à se maintenir en vie par l'assimilation, la nutrition, les réactions énergétiques de fermentation et de respiration), l'autoreproduction (leur possibilité de propager la vie) et l'autorégulation (les fonctions de coordination, de synchronisation et de contrôle des réactions d'ensemble). Il faut ajouter à ces trois propriétés la capacité des êtres vivants à évoluer.


Une définition assez concise de la vie, opposée à la mort : c'est un ensemble de processus auto-régulés en interaction dynamique avec un contexte (un milieu "intérieur" et un milieu extérieur). Quand la chaîne de processus s'interrompt, on meurt.

Concernant le phénomène vivant pris dans son ensemble, on ajoutera que ce phénomène est capable de résilience par dissémination d'unités matérielles indépendantes comportant des défauts de recopies, lesquelles unités peuvent dès lors subir une sélection darwinienne et effectuer la radiation adaptative.

Origine

Article détaillé : Origine de la vie.

L'origine de la vie et la relation entre ses lignées majeures font l'objet de recherches incessantes, sans cesse bouleversées par de nouvelles découvertes scientifiques, en particulier la biologie moléculaire pour ces dernières années. Trois principaux groupes sont distingués, les procaryotes, les eucaryotes et les archaeas. Deux organites symbiotiques trouvés chez les eucaryotiques, à savoir la mitochondrie animale et le chloroplaste végétal, sont considérés comme le résultat de l'endosymbiose d'une bactérie.

Propriété

L’organisme vivant est l’objet d’un processus de développement, la vie, qui le conduit en général par étapes d’un état « embryonnaire » à l’adulte et à la mort, de manière individuelle ou coloniale, libre ou fixée, tout ou partie de sa vie.

La graine, la spore, le spermatozoïde ou l’ovule sont aussi des formes du vivant, bien qu’ils n’aient en eux-mêmes ni la forme ni les caractéristiques des êtres vivants qu’ils vont devenir. Il est ainsi difficile d’isoler totalement la vie d’un individu de la lignée à laquelle il appartient et de la biosphère. Le vivant nait du vivant : nous ne connaissons pas de vivant émergeant de l'inerte, ce qui rend difficile la reconstitution des étapes prébiotiques.

Caractéristiques (activités)

En biologie, une entité est traditionnellement considérée comme vivante si elle présente les activités suivantes, au moins une fois durant son existence :

  1. Développement ou croissance : l’entité grandit ou mûrit jusqu’au moment où elle devient capable de se reproduire ;
  2. Métabolisme : consommation, transformation et stockage d'énergie ou de masse; croissance en absorbant de l’énergie ou des nutriments présents dans son environnement ou en réorganisant sa masse, par production d’énergie, de travail et rejet de déchets ;
  3. Motricité externe (locomotion) ou interne (circulation) ;
  4. Reproduction : pouvoir créer de façon autonome d'autres entités similaires à soi-même.
  5. Réponse à des stimuli : pouvoir détecter des propriétés de son environnement et d'agir de façon adaptée.

Discussion sur ces critères :

  • Ils ne sont pas tous satisfaits en même temps pour un individu particulier : il faut parfois considérer la lignée ou l’espèce pour qu’ils coexistent (les hybrides stériles sont des êtres vivants) ;
  • En isoler un ou deux peut conduire à des conclusions erronées : le feu (combustion) assimilable à une digestion, car ce sont deux processus d’oxydation, ne transforme pas le feu en être vivant ;
  • Parfois, un critère manque : les virus ne grandissent pas et n'ont pas d'activité métabolique, mais certains les considèrent comme vivants puisqu’ils peuvent contenir de l’ADN et être munis de mécanismes (transcription d’ADN en ARN) provoquant leur reproduction dans les cellules hôtes ;
  • D’autres fois encore, c’est une seule propriété qui est présente et qui se transmet à d’autres entités, comme un mime de la fonction de reproduction (le prion est une protéine, conformée en miroir par rapport à la protéine normale, qui transmet sa propriété pathogène aux autres protéines), etc.

Caractéristiques (structures et composés chimiques)

D’où le besoin, éprouvé par les biologistes, de compléter ces caractéristiques pour réduire ces ambigüités : les organismes vivants sont composés au moins d'une cellule, c’est-à-dire d’une membrane fermée, séparant le milieu extérieur du milieu intérieur, qui contient le métabolisme et le matériel génétique. Les organismes vivants contiennent des molécules telles que : des hydrates de carbone, des lipides, des acides nucléiques et des protéines, toutes à base de carbone ; mais il peut être perçue une vision biaisée parce que « carbocentrique » des organismes vivants. Des formes de vie « pourraient » aussi en théorie être fondées sur le silicium, mais celui-ci ne présente pas l’étonnante variété de formes et de propriétés du carbone. Une nouvelle « forme de vie » (ou type de biochimie) est découverte sur Terre, annoncée le 2 décembre 2010, incorporant l'arsenic[2], qui est un poison pour la plupart des formes de vies plus « communes ».

Selon la source d'énergie utilisée, deux classes d'autotrophie : les chimiotrophes, tirant leur énergie du potentiel de réaction de certaines molécules, et les phototrophes, tirant leur énergie de la lumière solaire. Un organisme vivant est un ensemble organisé de matière qui tend à se maintenir à l'état homéostatique par une utilisation concertée d'énergie.

Classification

Les organismes vivants sont classés par la phylogénétique. La première subdivision comprend trois domaines : les archéobactéries, les eubactéries et les eucaryotes.

Organismes presque vivants

Il existe des entités proches des organismes vivants, qui ne sont toutefois pas considérés comme tels, du fait d'une absence de métabolisme : les virus et les prions. Cependant, ces entités partagent avec les organismes vivants la capacité de se répliquer, c'est-à-dire de susciter de la part de leur environnement la production de copies d'elles-mêmes (formulation de David Deutsch) : ce sont des réplicateurs.

Philosophie

La vie est un système ordonné capable de volonté. Ce système est dépendant de l'environnement dans lequel il évolue.

Idéalisme et matérialisme

Plante vivante.

Deux grands groupes de définitions sont discutés depuis les débuts de la philosophie : les conceptions idéalistes qui s’appuient sur une séparation plus ou moins nette entre la matière et la vie (cf. la définition phénoménologique, ci-après) et les conceptions matérialistes qui supposent la vie comme une des manifestations émergentes de la matière.

Historiquement, il existe deux thèses, sans qu'il soit possible de déterminer si l'une est antérieure à l'autre, d'autant qu'elles peuvent faire l'objet de synthèses variées (les deux thèses cohabitant à des degrés divers au sein de théories plus sophistiquées). Elles sont trouvées dans la pensée grecque antique.

Selon les thèses dites dualistes, la vie est conçue comme fondamentalement différente de la matière : il y a du vivant (spirituel) et de l'inerte (matériel et énergie) comme il y a du fer et de l'eau. La seule difficulté, c'est de « purifier » et « d'isoler » (au sens quasiment chimique) le vivant de l'inerte, séparation d'autant plus difficile qu'elle est, par définition, inaccessible aux méthodes exclusivement matérielles. Ces thèses font appel à des notions diverses : l’âme, le souffle vital, l’élan vital, etc. Cette séparation a donné lieu à diverses théories, comme celle de la génération spontanée, encore vivaces au temps de Louis Pasteur.

Selon les thèses monistes, au contraire, la vie est une manifestation de la matière, une propriété émergente qui apparaît spontanément dans certaines conditions. Il est alors possible de faire varier la définition de la vie selon les conditions que les individus considèrent comme caractéristiques, ce qui introduit des marges de faux débats (les contradicteurs croyant discuter sur le concept de vie alors que, en adoptant des critères différents, ils s'interdisent a priori tout accord) même si en pratique seuls les objets en marge sont sujet à discussion (les microbes, les virus, les prions, le feu, etc.). La pensée scientifique moderne relève de ce type de thèse, en particulier suite aux expériences de Pasteur sur la stérilisation : tant qu'il n'a pas été démontré la nécessité de postuler une dualité, il convient de s'en tenir à l'hypothèse moniste. Même si les étapes de l’apparition de la vie, ou de l'organisation des êtres vivants, restent à expliquer, les lois chimiques connues sont pour l'instant suffisantes.

Les recherches sur les conditions matérielles originelles de notre planète, avec l’espoir de parvenir à croiser ces informations avec celles existant sur d’autres planètes, nous donneront peut-être un jour un ou des scénarios convaincants du passage de la matière inerte à la vie.

Définition phénoménologique

Article détaillé : Phénoménologie de la vie.

Le philosophe Michel Henry définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir « de se sentir et de s'éprouver soi-même en tout point de son être ». Pour lui, la vie est essentiellement force subjective et affectivité, elle consiste en une pure expérience subjective de soi qui oscille en permanence entre la souffrance et la joie. Une « force subjective » n’est pas une force impersonnelle, aveugle et insensible comme le sont les forces objectives rencontrées dans la nature, mais une force vivante et sensible éprouvée de l’intérieur et résultant d’un désir subjectif et d’un effort subjectif de la volonté pour le satisfaire. Il établit également une opposition radicale entre la chair vivante douée de sensibilité et le corps matériel, qui est par principe insensible, dans son livre Incarnation, une philosophie de la chair.

Religion

Christianisme

La religion insiste sur le caractère inaliénable de la vie en tant que fruit de la création divine. Le livre de la Genèse contient le récit de la création. Dans les dix commandements, il est écrit qu'il est interdit de tuer. Le décalogue est en quelque sorte un code de vie pour les Israélites et, dans un certain sens, pour les Chrétiens également. Dans le Nouveau Testament, Jésus dit Je suis la voie, la vérité et la vie. (Jn 14, 6). L'Esprit Saint est appelé souffle de vie. La vie surnaturelle trouve sa source dans l'union hypostatique de Dieu. Le magistère a adressé les encycliques : Evangelium vitae et Humanae Vitae, sur le droit à la vie et au respect fondamental qui lui est dû.

Références

Annexes

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