Yanne

Yanne

Jean Yanne

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Jean Yanne
Nom de naissance Jean Gouyé
Naissance 18 juillet 1933
Les Lilas, France
Nationalité(s) France Française
Décès 23 mai 2003 (69 ans)
Morsains, France
Profession(s) acteur
auteur
réalisateur
producteur
compositeur
Film(s) notable(s) Que la bête meure
Le Boucher
Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil
Armaguedon
Attention bandits !
Pétain
Regarde les hommes tomber
Le Radeau de la Méduse
Je règle mon pas sur le pas de mon père
Les Thibault
Conjoint(e) Jacqueline Allard (mariage 1960)
Sophie Garel
Nicole Calfan
Mimi Coutelier
Distinction(s) Prix d'interprétation, festival de Cannes

Jean Yanne (de son vrai nom Jean Gouyé) est un acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur français. Né le 18 juillet 1933 aux Lilas (Seine-Saint-Denis), il est mort d'une crise cardiaque le 23 mai 2003 dans sa propriété de Morsains (Marne).

Sommaire

Parcours

Ancien élève du lycée Chaptal, il avait commencé des études de journalisme qu'il abandonna pour écrire des sketches de cabaret. Ses condisciples du Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris se souviennent de ses talents d'amuseur et de provocateur, avec lesquels il mettait en révolution cet établissement.

Il commence une carrière de journaliste au Dauphiné Libéré, puis d'animateur à la radio au début des années 1960. Il se lance également dans la chanson, comme compositeur et chansonnier, dans des émissions comiques avec Jacques Martin, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, notamment un disque de rock sous le nom de Johnny RockFeller et ses RockChild, avec des titres comme J'aime pas le rock, Le rock coco, Saint Rock, en 1961 ; également des parodies comme celles des Élucubrations d'Antoine, écrites avec Jacques Martin: les Émancipations d'Alphonse, Les Revendications d'Albert, Les Pérégrinations d'Anselme, et les Préoccupations d'Antime (1966). Toujours à la recherche de son style, il écrira dans l'hebdomadaire L'Os à mœlle, brièvement repris par Pierre Dac en 1965. Ces textes furent repris dans un recueil paru peu avant sa mort.

Avec Jacques Martin, il apparaît dans une émission de télévision, 1 = 3, très caustique pour son temps, qui est arrêtée après trois numéros (il y interprète son fameux dialogue sur Ben Hur). Mais, passant à 20h30 sur l'unique chaîne de l'époque, les deux compères sont immédiatement connus de la France entière.

Sa carrière prend le tournant du cinéma en 1964 dans La Vie à l'envers d'Alain Jessua. Il tournera dans des dizaines de films, en multipliant les seconds et premiers rôles. Il incarnait, avec une gouaille très parisienne et un humour grinçant, une figure de Français moyen, râleur, vachard, égoïste et roublard, mais avec un grand cœur.

Une confusion du public entre l'acteur et les rôles que celui-ci incarnait ne servit pas, au début, son image. Sa manière de plaisanter, agressive, débraillée, versant du vitriol sur des plaies ouvertes, tenant la compassion pour obscénité, choquait un peu la France de l'époque. Bref, il fut viré de la radio (le film Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil en parle de façon romancée).

En 1967, il joue dans Week-End de Jean-Luc Godard, puis se révèle véritablement en 1969 dans Que la bête meure de Claude Chabrol, où il incarne un homme intelligent, mais d'une absence de sensibilité qui le rend brutal. Il enchaîne avec Le Boucher de Claude Chabrol, où il se retrouve en inquiétant commerçant, amoureux et assassin. Avec Maurice Pialat, en 1971, il tourne Nous ne vieillirons pas ensemble, où il incarne à nouveau son personnage d'insensible, et pour lequel il obtient le prix d'interprétation au festival de Cannes qu'il refuse.

Voulant changer de registre et plutôt se tourner vers la comédie et l'humour satirique, il tourne ses premiers films à partir de 1972, dans lesquels il veut donner toute sa mesure à son esprit caustique, anticonformiste, parodique et parfois à la limite du délire.

Avec son compagnon d'écriture Gérard Sire, il brocarde la radio qu'il connaît bien, avec le film Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil en 1972, la politique avec le film Moi y'en a vouloir des sous en 1973 et Les Chinois à Paris en 1974, le monde du spectacle avec le film Chobizenesse en 1975, et celui de la télévision avec le film Je te tiens, tu me tiens par la barbichette en 1978.

Il réalise ensuite une parodie de péplum, Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ en 1982, qui remporte un gros succès public, puis de nouveau une parodie du monde politique avec Liberté, égalité, choucroute.

Pour ce fils d'ouvrier fin lettré (il était également conseiller international en achat d'œuvres d'art), l'art n'était qu'un attrape-gogos. Il lançait sur RTL : « Quand j'entends le mot culture, j'ouvre mon transistor » (parodie de l'aphorisme célèbre de Hannst Johst, homme de théatre allemand [dans la pièce "Schlageter"] : « Quand j'entends parler de culture, je sors mon révolver »).

Jean Yanne oscillait entre deux faces d'un même personnage :

  • l'une, se plaisant à jouer ce que Cabu a nommé un « beauf ». Il s'en donnait tellement bien l'allure que beaucoup l'assimilaient aux personnages qu'il incarnait, et pensaient que ses rôles n'étaient pas de composition. Lui-même se délectait sans doute de cette ambiguïté en pensant, comme l'avait énoncé Courteline, que « passer pour un idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet ». Film typique : Que la bête meure.
  • l'autre, nettement plus positive, d'homme gardant les pieds sur terre quand tout le monde semble fou autour de lui, et ne se faisant guère d'illusion sur la condition humaine qu'il considère avec un détachement amusé. Films typiques : Tout le monde il est beau..., Êtes-vous fiancée à un marin grec..., L'Imprécateur, La Raison d'État ou Les Chinois à Paris (ce personnage était déjà en germe dans La Vie à l'envers). Dans ce style, Jean Yanne incarne tout à fait le Français moyen qui conserve son esprit critique, se moque bien de l'autorité, et à qui « on ne la fait pas », pour le délice de son public.

Il s'expatrie, en 1979, pour raisons financières, à Los Angeles (Californie), mais revient régulièrement en France, pour se ressourcer dans sa propriété de Morsains, petit village d'une centaine d'habitants en Champagne, entre Montmirail et Épernay ; pour apparaître dans des émissions de radio, comme sa chronique matinale sur RTL et aussi pour tourner au cinéma et à la télévision, la plupart de ses derniers rôles ressemblant à ceux de ses débuts, mettant en scène des personnages râleurs et individualistes, mais au grand cœur.

Il fut également l'un des plus brillants sociétaires des Grosses Têtes, l'émission de Philippe Bouvard sur la station de radio française RTL, aux côtés de ses amis Jacques Martin et Olivier de Kersauson, se livrant à d'hilarants numéros d'improvisation.

Côté audiovisuel, il est également le créateur, avec Jacques Antoine, de Je compte sur toi !, jeu diffusé sur La Cinq. Présenté par Olivier Lejeune, le programme a créé une polémique, à l'époque de sa diffusion car, lors de l'épreuve finale, les candidats devaient compter des centaines de véritables billets de banque pendant qu'ils étaient déstabilisés par tout un tas d'éléments perturbateurs. Si le compte des billets était bon, la somme était gagnée. Cet étalage d'argent en choqua beaucoup, qui considéraient cela vulgaire et choquant. Pourtant, cette émission ne faisait que parodier les codes existants des jeux télés (femmes-objets sur le plateau, étalage de cadeaux de luxe pour appâter le candidat...) et qui n'en étaient pas moins vulgaires.

Jean Yanne est également l'auteur du célèbre slogan Il est interdit d'interdire, qu'il prononça par dérision, lors d'une de ses émissions radiophoniques du dimanche au printemps 1968, et qu'il fut tout surpris d'entendre repris ensuite « au premier degré ».

Longtemps considéré comme un simple amuseur, Jean Yanne prend, avec le temps, la dimension d'un authentique critique des travers et des ridicules de son époque, à la manière d'un Molière au XVIIe siècle. Castigat ridendo mores...

Jean Yanne est inhumé au cimetière des Lilas.

Bibliographie

Bande dessinée

Jean Yanne présente également une facette aujourd'hui peu connue du grand public, celle d'un scénariste et dialoguiste de bande dessinée, en tandem avec le dessinateur Tito Topin. À leur actif, une série intitulée les Dossiers du B.I.D.E., parmi lesquels le premier volume, La langouste ne passera pas (Casterman, 1969), initialement publié en feuilleton dans les colonnes de l'hebdomadaire Télé 7 Jours. BD loufoque, aux multiples ingrédients sixties (couleurs et rondeurs, références à Nixon et Mao, vocabulaire de la pub et de la politique ("aïoli déviationniste"), et de la sexualité ("mayonnaise en pilule")).

Romans, scénarios

  • 1972 : Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, récit adapté par Jean Yanne et Gérard Sire
  • 1973 : Moi y en a vouloir des sous
  • 1977 : L'Apocalypse est pour demain ou les aventures de Robin Cruso, illustré par Cardon (Éditions Jean-Claude Simoën)
    roman d'anticipation sur les dérives possibles de l'automobile

Recueils

  • 1999 : Pensées, répliques, textes et anecdotes
  • 2000 : Dictionnaire des mots qu’il y a que moi qui les connais
  • 2001 : Sketches joués, non-joués, à jouer ou injouables
  • 2001 : Je suis un être exquis
  • 2003 : J'me marre

Filmographie

Réalisateur

réalisateurs et réalisatrices

par récompense ou nationalité

Producteur

Acteur de cinéma

acteurs et actrices

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Filmographie 1952 - 1969


Filmographie 1970 - 1979


Filmographie 1980 - 1988


Filmographie 1990 - 2003


Acteur de télévision


Acteurs avec lesquels Jean Yanne a joué

(Les films ou séries-téléfilms en commun entre la liste d'acteurs et Jean Yanne sont aussi cités)

  • Michel Serrault : Jaloux comme un tigre, Ces messieurs de la famille, Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, Liberté, égalité, choucroute, Beaumarchais l'insolent, Les Acteurs
  • Thierry Lhermitte : Fucking Fernand, Fallait pas...
  • Francis Blanche : Jaloux comme un tigre, Ces messieurs de la famille, Erotissimo, Êtes-vous fiancée à un marin grec ou à un pilote de ligne ?
  • Jean-Paul Belmondo : Désiré, Les Acteurs
  • Lino Ventura : Deux Romains en Gaule, Fantasia chez les ploucs
  • Bernard Blier : Laisse aller c'est une valse, Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y'en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris
  • Albert Dupontel : Chacun pour toi
  • Coluche : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ

Chansons

  • 1958 : La gamberge, La légende orientale, Conseils aux filles, La gloriole, avec Popoff et son orchestre
  • 1961 : Je n'suis pas bien portant, reprise de la célèbre chanson de G Koger / Vincent Scotto-Gaston Ouvrard
  • 1961 : Le rock coco, J'aime pas le rock, Saint-Rock, par "Johnny RockFailair et ses RockChild", musique de Jean Baitzouroff
  • 1964 : L’eunuque, Mon cher Albert, Si tu t’en irais, Pourquoi m’as-tu mordu l’oreille, musique de Jean Yanne et Popoff
  • 1965 : Rouvrez les maisons, Camille, Le pauvre blanc, Avec Maria, musique de Jean Yanne, arr. Jean Baitzouroff
  • 1966 : Hue donc ou Les Emancipations d'Alphonse, Les Revendications d'Albert, Les Pérégrinations d'Anselme, Les Préoccupations d'Antime, Jean Yanne et Jacques Martin, parodies des Elucubrations d'Antoine, musique de Jean Baitzouroff
  • 1966 : Cresoxipropanediol en capsule, chanson pour Ginette Garcin, musique de Jean Baitzouroff
  • 1972 : BO de Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, musique de Michel Magne, paroles de Jean Yanne (Jesus Tango, Jesus Java, Alleluia garanti, Tout le monde il est beau, Notre père sur mesure, etc. interprétées par Ginette Garcin, Anne Germain, Jean Yanne, N'Dongo Lumba
  • 1973 : BO de Moi y'en a vouloir des sous (paroles de Jean Yanne, musique de Michel Magne)
  • 1974 : BO de Les Chinois à Paris (paroles de Jean Yanne, musique de Michel Magne)
  • 1976 : Coït, Il a chaud Bibi, BO de Chobizenesse, musique de R. Alessandrini
  • 1979 : La Barbichette, BO de Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, musique de Jacques Morali
  • 1981 : Paris des dégueulass, une chanson du film Les Uns et les Autres de Claude Lelouch
  • 1982 : Homosexualis discothecus, Jouez transistors résonnez cassettes, extraits de la BO de Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, musique de Jean Yanne et R. Alessandrini, chez RCA
  • 1985 : BO de Liberté, Égalité, Choucroute, musique composée par Claude Germain et Jean Yanne

Autres chansons: Sacha, Psychose, Suivez le veuf, Si tu ne veux pas; Allo Brigitte, avec Gillian Hills, Henri Salvador, Jean Yanne et Brigitte, et le Ramirez Cha cha Band (reprise par Henri Salvador, album Salvador S'amuse, 1989)

Tous les disques ont été publiés par Barclay, sauf indication contraire. On peut trouver des compilations récentes (1998, 2003, 2006).

Des chansons de Jean Yanne ont aussi été interprétées par Hector, au début des années 1960.

Théâtre

Voir aussi

Sur Jean Yanne

  • Gilles Durieux, Jean Yanne : ni dieu ni maître (même nageur) : biographie. – Paris : le Cherche Midi, coll. « Documents », 2005. – 444 p.-16 p. de pl., 24 cm. – (ISBN 2-7491-0237-5).
  • Christianne Fugger von Babenhausen, "Jean Yanne, mon amour", Lausanne, Favre 2006. - 200 p.-8 p. de ph., - (ISBN 2828908712).

Liens externes

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