Cinéma au Québec

Cinéma au Québec
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Au Québec, la production cinématographique et vidéo et sa diffusion reposent sur des sources de financement publiques et privées. À l’image de la société québécoise, le contenu qui y est créé est, en grande partie, d’expression française, mais demeure, à un certain point, attaché à la culture nord-américaine. Le Québec possède le second cinéma francophone par l’importance du nombre de productions après le cinéma français[1].

En 2009, on comptait 25,3 millions d'entrées dans les cinémas et ciné-parcs de la province. Les films québécois représentaient 13 % des ventes[2].

Le Prix Albert-Tessier est la plus haute décoration pour l’ensemble de la carrière d’un artiste québécois du cinéma. Depuis 1999, les Prix Jutra récompensent les œuvres et les personnalités de l’industrie cinématographique québécoise.

Sommaire

Histoire du cinéma au Québec

Articles connexes : Histoire du cinéma et Histoire du Québec.

L’Époque des pionniers

Léo-Ernest Ouimet et la première salle du Ouimetoscope en 1906 Léo-Ernest Ouimet et la première salle du Ouimetoscope en 1906
Léo-Ernest Ouimet et la première salle du Ouimetoscope en 1906

Ce sont les français Louis Minier et Louis Pupier qui introduisent le cinéma au Québec le 27 juin 1896[C 1]. Cette première représentation du cinématographe et des premières œuvres d'Auguste et Louis Lumière se déroule à Montréal. Il s’agit alors de la première représentation de cinéma au Canada[B 1]. Jusqu’au début du XXe siècle, le cinéma est d’abord et avant tout considéré comme une attraction foraine; des projectionnistes ambulants sillonnent la province et offrent des représentations lors de fêtes et grands rassemblements[3]. Parmi les premiers projectionnistes ambulants, on compte les aristocrates français Marie Tréourret de Kerstrat et son fils Henry de Grandsaignes d'Hauterives, dont le répertoire est principalement constitué des films de Lumière, Méliès et Pathé de l’époque, et Wilfrid Picard qui, à partir de 1905, parcoure la province pour y présenter des films religieux et des documentaires[B 2].

Les premiers films tournés au Québec sont l’œuvre de projectionnistes et opérateurs américains et français en visite. Leur but est principalement de recueillir des extraits pour les catalogues des compagnies Lumière, Edison et Biograph[C 2]. Le premier film toujours disponible tourné en sol québécois est Danse Indienne (1898) de l’opérateur Lumière Gabriel Veyre[A 1]. La compagnie d'Edison et l’American Mutoscope and Biograph Company offre également quelques films tournés dans la province à partir de 1898[4].

Grâce au projectionniste et «mécanicien de machine à vues» Léo-Ernest Ouimet, la projection et la distribution de films s’organise au Québec. À partir du 1er janvier 1906, date d’ouverture du Ouimetoscope[C 3], de nombreuses salles de cinéma seront créées dans la région de Montréal. On y en compte déjà 28 en 1908[C 4], et dans les autres grandes villes du Québec. En plus d’y projeter des films étrangers, desquels il traduit souvent lui-même les intertitres en français québécois, Ouimet remporte également un grand succès grâce à ses films d’actualités locales[B 3], qui font de lui le premier cinéaste québécois[A 2]. La grande popularité de sa première salle de cinéma entraîne, en 1907, la construction du second Ouimetoscope, la première salle de spectacle de luxe expressément dédiée au cinéma en Amérique du Nord[B 3].

Au Québec, les premières formes de censure du cinéma affectent directement les propriétaires de salles québécois qui investissent déjà beaucoup d’énergie à lutter contre la concurrence. À la fin de 1907, l’archevêque de Montréal, Mgr Napoléon Bruchési somme les catholiques de ne pas projeter de films le dimanche, qui est alors considéré comme le jour le plus rentable de la semaine, sous peine de devoir payer une amende[B 4]. En 1908, l’interdiction s’étend à tous les cinémas de Montréal, toutes confessions confondues. Ouimet conteste cette loi à la Cour suprême du Canada ; il obtient finalement gain de cause en 1912, après un procès de 4 ans[B 5]. Dès 1909, Ouimet se retrouve propulsé à la tête de la Motion Picture association of the Province of Quebec, un organisme créé pour unir les propriétaires de salles contre la censure exercée par l’Église dans la province[C 4].

The Old Guard, film américain de 1912 où les rue du Vieux-Québec servent de décors pour illustrer Paris au XIXe siècle

En 1912, de nombreuses productions américaines sont réalisées au Québec, plus particulièrement dans la ville de Québec qui, comme arrière-plan, peut prendre les allures d’une ville française pour le producteur qui ne veut pas traverser l’Atlantique. C’est dans la région de Québec que seront tournés deux courts-métrages de D.W. Griffith, A Sailor’s Heart et Pirate’s Gold ainsi que plusieurs autres films du Trust Edison comme The Old Guard, Put Yourself in Their Place, A gay Time in Old Quebec[C 5].

Jusque là administrées par des canadiens-français, les salles de cinéma commerciales du Québec tombent, de 1915 à 1920, une à une, aux mains des américains qui, avantagés par l’absence de compétiteurs causée par la Première Guerre mondiale en Europe, prennent le contrôle unilatéral des cinémas canadiens et en font une part de leur marché intérieur[B 6]. À cette époque, Léo-Ernest Ouimet, qui a déjà perdu au début des années 1910 le droit de diffuser des films de la Motion Picture Patent Company d’Edison, est contraint de se tourner vers Pathé afin de s’assurer du contenu[C 6]. Après avoir placé le Ouimetoscope en location en 1914, il fonde la Speciality film Import en 1915, distributeur officiel des films Pathé au Canada[B 3]. En 1922, sa compagnie est contrainte à la faillite ; il perd le Ouimetoscope malgré la popularité toujours croissante du cinéma à cette époque. Sa compagnie est achetée la même année par la filiale canadienne du distributeur américain Famous Players[B 7].

Mgr Albert Tessier, «prêtre-cinéaste» pionnier du documentaire au Québec

Même si les producteurs et les distributeurs des États-Unis ne se heurtent à aucune concurrence au Québec au début des années 1920, ils doivent faire face à la censure de plus en plus sévère imposée par le clergé. Cette situation amène ces grands studios à menacer de boycotter le Québec. Enthousiasmée par ce qu’elle perçoit comme une bonne nouvelle, l’Église, appuyée par le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau, menace d’interdire la diffusion des grandes productions hollywoodiennes en plus de renforcer davantage sa censure qui ampute déjà largement les films américains projetés dans la province à cette époque. Hollywood cède finalement aux menaces et se plie à la censure au Québec[B 8].

Tandis que les moyens de diffusions s’américanisent, les années 1920 voient naître les premiers balbutiements d’une production locale indépendante. Autodidacte et considéré comme l’un des tout premiers cinéastes documentaire au Québec, Mgr Albert Tessier, qui est également historien, journaliste et enseignant, commence à tourner de courts films dès 1925. Ces œuvres dépeignent le milieu de vie et le travail au Québec. Elles sont présentées lors de ciné-conférences où il improvise lui-même la narration à vive voix. Il est actif jusqu’en 1956[A 3].

Du côté de la fiction, Joseph-Arthur Homier, un dramaturge et photographe reconnu à l’époque, se lance dans la production de Oh! Oh! Jean, le premier véritable film de fiction québécois en 1922. Encouragé par son succès auprès du public, ce film burlesque est suivi la même année par le long-métrage Madeleine de Verchères et La Drogue fatale en 1924. Malgré le succès local, les difficultés que rencontre Homier à présenter ses œuvres dans un marché contrôlé par des américains l’empêche de mener ses projets suivants à terme[A 4]. Ces films, imprimés sur supports en nitrate, furent détruits par le département des incendies de la ville de Montréal[B 9]. Un autre cinéaste, Jean Arsin, réussira à réaliser trois films grâce à l’appui du journal La Presse. Il connait également un certain succès[B 9].

Même si les jeunes de moins de 16 ans doivent être accompagnés par un adulte dans les cinémas de la province depuis 1919, le dimanche 9 janvier 1927 l’incendie du Laurier Palace entraîne vers la mort 78 enfants âgés de 4 à 18 ans[B 10]. Ce drame sans précédent, largement couvert dans la presse et utilisé par l’Église pour condamner le cinéma, entraîne la création de la Commission d’enquête publique sur l’incendie de Laurier Palace ou Commission Boyer[B 10]. Le Rapport Boyer, qui en découlera, entraîne l’interdiction totale du cinéma aux moins de 16 ans[B 11]; cette loi est appliqué à partir du 22 mars 1928[C 7].

Le Cinéma sonore et la barrière de la langue

La première salle équipée pour le cinéma sonore est le Palace de Montréal qui projette Street Angel et The Jazz Singer à la fin de 1928. Peu à peu tous les cinémas de la province convertiront leurs salles pour accueillir le son. En 1932, les distributeurs américains cessent de distribuer les films muets[5].

L'abbé Maurice Proulx, agronome et cinéaste documentaire

Même avant l’arrivée du cinéma sonore, on parle déjà d’incorporer du contenu francophone dans les salles de la province dès le milieu des années 1920. Avec l’américanisation rapide du contenu et des propriétaires de salles après la Première Guerre mondiale, des voix s’élèvent au sein des milieux nationalistes et cléricaux pour demander des films possédant des intertitres en français[B 12]. Il faut attendre mai 1930 pour que le premier film parlant en français projeté au Québec, Les trois masques d’André Hugon, soit présenté au théâtre Saint-Denis[C 8].

Le créneau du cinéma en français demeure sous-exploité au Québec jusqu’en août 1930, année de formation de la Compagnie cinématographique canadienne, une entreprise d’importation fondée par le Français Louis Hurel et sa filiale de distribution et d’exploitation, France-Film, incorporée en 1932[B 13]. Une autre entreprise, Les films des Éditions Édouard Garant est fondée en juillet 1931. Dirigée par Édouard Garant au départ, la direction est assurée à partir de 1934 par Joseph-Alexandre DeSève, le jeune comptable de l’entreprise. Les films des Éditions Édouard Garant devient Franco-Canada Films la même année[B 14]. La fragilité du marché francophone force France-Film et Franco-Canada Films à fusionner sous le nom de France-Film le 1er octobre 1934[B 15].

Du côté de la production, les années 1930 voient l’essor du documentaire tourné en région. L’abbé Maurice Proulx, un prêtre, agronome et cinéaste parcourt le Québec pour réaliser des films pédagogiques. Son premier film, En pays neuf, devient le premier long-métrage documentaire sonore du Canada en 1937[A 5]. D’autres membres du clergé et cinéastes seront actifs dans plusieurs régions du Québec comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, la Beauce, la Gaspésie et la Côte-Nord[A 6].

Recevant l’appui du clergé pour sa promotion du français, l’entreprise France-Film se dote d’un comité de pré-censure même si le Bureau de censure du Québec s’inspire déjà directement du très contraignant Code Hays depuis 1931. En 1940, les films francophones, très majoritairement distribués par France-Film, occupent 10 % des salles de la province[B 16].

Essor du cinéma québécois

Article connexe : Cinéma québécois.

Distribution

Article connexe : Distribution de film.
Nombres de films présentés dans les salles de cinéma et les ciné-parcs du Québec selon leur provenance (2009) [6]
Lieu de provenance Nombre de films  %
Drapeau des États-Unis États-Unis 362 49 %
Drapeau de France France 99 14 %
Drapeau : Québec Québec 77 11 %
Drapeau du Canada Canada[7] 44 6 %
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 38 5 %
Autres lieux 115 16 %
Total 735

Revenus

Article connexe : Économie du cinéma.
Recettes totales des films présentés dans les salles de cinéma et les ciné-parcs du Québec selon leur provenance (2009) [8]
Lieu de provenance Recettes ($ CA)  %
Drapeau des États-Unis États-Unis 135 010 594 73 %
Drapeau : Québec Québec 22 457 716 12 %
Drapeau de France France 6 360 342 3 %
Drapeau du Canada Canada[7] 1 385 916 1 %
Autres lieux 19 566 484 11 %
Total 184 781 052


Exploitation

En 2009, le Québec comptais 123 cinémas, 13 ciné-parcs et 150 salles polyvalentes[9] pour un total de 735 salles et 148 000 sièges[10].

Réseau parallèle



Les origines

Montréal est la métropole économique du Canada à l'invention du cinéma. Le 28 juin 1896, six mois seulement après la naissance officielle du cinématographe des Frères Lumière, Louis Minier et Louis Pupier[11] présentent quelques-unes des premières bandes filmées dans cette ville. La première projection en Amérique du cinématographe Lumière a donc lieu à Montréal. Elle sera le début d'une tournée de dix ans à travers le Québec pour ses opérateurs.

Projectionniste dès 1902, Ernest Ouimet[12] ouvrira son premier cinéma commercial permanent en 1906 sur la rue Sainte-Catherine, le Ouimetoscope. C'est le début de l'exploitation organisée du cinéma au Québec.

Jusqu'en 1940, la structure de production demeure embryonnaire, avec des œuvres très inégales. Le Québec dépend encore à cette époque des capitaux étrangers pour se développer. Les initiatives locales sont mal vues par les métropoles comme Paris, Londres et New York dont elles menacent l'influence. De plus, l'intérêt pour les questions culturelles est très variable au Québec, que ce soit au niveau de l'État ou de la société, car l'argent s'y fait très rare. En effet, la majorité de la population (francophone) est très pauvre et n'a pas les surplus monétaires pour se divertir régulièrement grâce au cinéma, au théâtre ou même pour acheter des livres autres que ceux nécessaires à l'éducation. Dû au récent passé de la province, il y existe très peu d'investisseurs francophones et l'État, fragile économiquement, ne veut pas en devenir un. Durant cette période, le cinéma est donc dominé par la production américaine, anglaise ou française.

La Seconde Guerre mondiale vient changer la donne, provoquant notamment l'industrialisation du pays, son développement, tout comme la montée d'un sentiment national, exacerbé par la propagande de guerre, et ce tant au Québec qu'au Canada anglophone. Autre conséquence non négligeable de cette guerre et du blocus allemand, le Québec se voit coupé de son approvisionnement en films de langue française, puisque ceux-ci étaient essentiellement français.

1940-1950 : le premier flirt

Deux événements importants dans l'histoire du cinéma québécois interviennent pendant cette période. D'une part le développement de l'Office national du film du Canada qui fournit sans distinction matériel de propagande et information. Le Canada se dote d'une expertise technique solide, en phase avec la production internationale de News reel à la fois documentaire et propagandiste.[réf. nécessaire]

D'autre part, en marge de son industrialisation de guerre, on voit apparaître une industrie québécoise de production qui cherche à combler le vide créé par la disparition des films français. L'Église catholique québécoise (qui détient un pouvoir décisif en matière d'éducation et de censure au cinéma) s'intéresse au projet. Avec cette alliée puissante, une société active et florissante rêve à la création d'une industrie privée du long-métrage « canadienne française ». Ce sont les débuts du cinéma de fiction canadien, qui connaît quelques succès commerciaux, par exemple La Petite Aurore, l'enfant martyre ou Ti-Coq[13].

Mais trois facteurs fragilisent cette industrie privée et mèneront rapidement à sa perte :

  1. D'abord le marché du film québécois ne touche qu'un public de 3 millions d'habitants, ce qui rend très précaire toute rentabilité (l'étude d'époque, toujours pertinente, de la RBC[14] en convient).
  2. Ensuite la plupart des salles sont contrôlées par Hollywood qui limite la sortie des films québécois.
  3. Enfin la télévision est sur le point de prendre son essor, causant la fuite d'une partie du public de cinéma qui diminue de 50 % au Québec entre 1940 et 1985, et ce malgré une population qui double.

Les folles années 1960-1970 et l'Office national du film du Canada (ONF)

Avec la Révolution tranquille, le contrôle de l'Église catholique au Québec n'est plus, ni dans la censure, ni en éducation. L'État canadien est depuis 25 ans de plus en plus interventionniste, marquant grandes réussites et échecs. L'Office national du film du Canada (ONF) fait partie des réussites.[réf. nécessaire]

En effet au sein de l'ONF, les années 1960-1970 seront les années de la plus grande effervescence, à l'image de ce qui se passe dans l'ensemble de la société québécoise. Les accomplissements artistiques se feront principalement dans le documentaire (cinéma direct) et l'animation, dont Pierre Perrault et Norman McLaren sont respectivement les artistes les plus exemplaires. C'est à ce jour la contribution la plus intéressante de la société québécoise au cinéma. Cependant il y a des frictions entre Ottawa et les cinéastes de l'ONF. Il y a des cas de censure, Gilles Groulx et Denys Arcand. Des frictions qui en disent long[style à revoir] sur la liberté d'esprit des cinéastes d'alors.

Car avec le recul[style à revoir], il semble que ces succès du Cinéma québécois, particulièrement florissant au niveau artistique dans les années 1960-1970 soient le fruit de la grande liberté qu'obtiennent après d'âpres luttes ces créateurs, conditions de travail, qui couplées à des moyens techniques novateurs et performants expliquent l'émergence de ces grands cinéastes.[réf. nécessaire]

Réussites techniques et artistiques

L'ONF contribue à l'invention et au perfectionnement du cinéma direct, cela non pas seulement techniquement mais éthiquement et esthétiquement. Cette façon nouvelle de sortir la caméra des studios amène une société qui n'a jamais vu son image à porter un premier regard, une première oreille sur elle-même.[réf. nécessaire]

Plus spécifiquement, au niveau technique, on invente par exemple, un des premiers appareils de prise de son portable, dont le support est un ruban magnétique perforé (le « SprocketapeMD »). Il permettra le tournage des Raquetteurs en son synchrone. Outre sa contribution à l'animation, le cinéma direct marque probablement la contribution la plus importante du cinéma québécois au cinéma mondial.[réf. nécessaire]

En animation les innovations techniques seront encore plus nombreuses : grattage de pellicule, développement de la pixilation, premières animations par ordinateur (avec le CNRC), etc[réf. nécessaire].

Le cinéma miroir

Malheureusement[style à revoir] le résultat est une grande incompréhension entre ce cinéma québécois, alors un des plus innovants au monde, et son public.[réf. nécessaire][style à revoir] Car ce public qui ne comprend pas, ne suit pas.

Il faut dire[style à revoir]qu'outre une courte parenthèse dans les années 1940, les salles de cinéma au Québec sont depuis toujours occupées par le cinéma de fiction de la France et des États-Unis. Et la télévision québécoise propose une vision policée, bien pensante, de la société.[réf. nécessaire] [style à revoir]

Le choc pour le public, face à ce regard exigeant des cinéastes sur leur société, est donc très grand.[réf. nécessaire] Pendant cette période des cinéastes de grand talent seront donc pour une large part boudés, au profit d'un cinéma populiste, très souvent étranger, moins dérangeant pour le public[style à revoir].

Jutra

Les années 1960 et 1970 verront aussi le meilleur de la contribution remarquable de Claude Jutra dont Mon oncle Antoine (1971), qui est considéré comme un film majeur de la cinématographie québécoise. Il a été dit que l'œuvre jutralienne semble à elle seule avoir ouvert la voie au cinéma introspectif des années 1980, en raison de son caractère singulier et unique[15].

Un entre-deux

1967. À l’occasion de son centenaire confédératif, le Canada se veut moderne. Il change sa politique culturelle, qui on l’a compris avec l’ONF, a un impact prépondérant sur la cinématographie québécoise.[réf. nécessaire]

Politique culturelle, privé et public

Le climat social très politisé avait mené des tensions dans l’agence.[réf. nécessaire] C'est ainsi que s'était créée la section française de l'ONF.

On[Qui ?] voit des cas de censure à L'ONF. On[Qui ?] parle de liberté d'expression. Des entrepreneurs[Qui ?] en profitent pour demander à l'État d'aider à la mise en place d’un secteur privé, de la « libre entreprise », dans le domaine du cinéma. Privé que l'on voit alors comme garant d'une plus grande liberté d'expression. On mettra donc en place à cette époque de généreux crédits d'impôt aux particuliers investissant en cinéma, de même que la SDICC par Ottawa.

Avec un optimisme suspect (quand on se rappelle l'étude de la RBC)[style à revoir], on promet qu'avec son fonds de départ de quelques millions, la SDICC permettra l'émergence d'une industrie du cinéma canadienne parfaitement autonome.[réf. nécessaire] L'échec est à ce niveau bien évidemment[style à revoir] retentissant.[réf. nécessaire] Quelques fortunes privées en émergent toutefois, base du secteur privé du cinéma québécois et canadien. Un secteur « privé » qui est, il faut le dire, encore et toujours aujourd’hui, financé à 90% par l’État.

C'est ainsi que des films prétextes à magouilles fiscales ou des films raccoleurs d'intérêt très variable verront le jour.[réf. nécessaire] [style à revoir] C'est l'époque de Valérie et des Deux femmes en or[16] (à ce jour le plus grand succès public du cinéma québécois). Pour un temps, le public du Québec suit, marquant de l'intérêt pour ce que Variety appelle le « Maple syrup porn »[17]. Mais les industriels américains flairent l'occasion, et ils feront demain avec Deep Throat une exploitation bien plus systématique et efficace du genre, jetant de l'ombre sur des films décidément plus paillards que vicelards[style à revoir], tel que La pomme, la queue et les pépins[18].

L'époque Ni-ni

Cette désaffection du public, couplée à la création de la SDICC (qui deviendra Téléfilm Canada[19]) qui cherche à fabriquer un secteur économique viable, voudra dire pour le cinéma québécois une traversée aride de 35 ans qui mènera au mirage actuel. Trois décennies de cinéma ni hollywoodien, ni québécois, ni d’auteur, ni de commerce : la rentabilité commerciale étant exclue pour des raisons démographiques, le cinéma d’auteur étant lui, craint.[réf. nécessaire] Et pendant ce temps, l'ONF perd des plumes, voyant son financement coupé, année après année. On ne peut s'en surprendre : les cinéastes, on s'en souvient, y prenaient toutes les libertés, critiquant parfois très durement l'État. L'institution en paya le prix politique.[style à revoir]

Échec 80

Les années 1980 s'ouvrent sur l'échec du référendum québécois de 1980, échec qui, étant donné la nature engagée des cinéastes québécois d'alors, sera un dur coup au cinéma. Le Confort et l'indifférence est emblématique de ce choc.[réf. nécessaire]

En même temps, partout dans le monde, l'interventionnisme d'État devient suspect : ce sera l'époque de Reagan et Thatcher. L'échec du rêve collectif marquera le début d'un cinéma centré sur l'individu, et l'éloge officiel du tout privé dans les médias[réf. nécessaire].

Quebec Shooting Guide

Au profit d'une chute du dollar canadien, et de la mise en place d'un système de crédit d'impôt par Québec au profit des entreprises qui y tournent, on voit une forte montée des productions hollywoodiennes au Québec[20]. L'impact sur les artisans est tel qu'on oublie dans une bonne mesure les acquis du cinéma direct. Cela au point où l'on s'extasie quelques années plus tard devant le radicalisme du Dogme Danois, cela sans voir sa profonde filiation au documentaire et au direct. Le cinéma québécois prend le chemin, parfois tortueux[réf. nécessaire], de sa transformation vers sa forme actuelle, vers une copie des modèles de production et de diffusion hollywoodiens, où le cinéma de genre est garant de diversité.

Il y a bien quelques exceptions, à l'ONF comme au privé. Mais les œuvres des cinéastes paraissent éparpillées dans ce contexte peu propice à la création.[réf. nécessaire]

Un présent plus commercial (1995-aujourd'hui)

Aujourd'hui le cinéma québécois tente, sous l'influence de Téléfilm Canada, une approche clairement populaire de son public, ce grâce à des budgets plus grands et en utilisant des techniques industrielles de production et de distribution. Fondée en 1995, la SODEC a une position moins tranchée. Cet équivalent québécois de Téléfilm agit toutefois tant en cinéma, disque, spectacle, qu'en édition de livres[21].

L'influence seule de la Sodec ne suffit pas à contenir la tendance lourde vers des façons industrielles.

Le cinéma, industrie américaine

Par exemple, aux équipes légères, à l'esthétique d'éclairage léger et inspiré du réel qui faisait école (voir Brault), on pratique maintenant une façon plus hollywoodienne, plus léchée, et nécessitant de grosses équipes, comme celles des américains qui passent encore parfois ici.

L'industrialisation de la distribution ira quant à elle de pair, depuis 2000, avec une multiplication par quatre ou cinq des budgets de sortie (frais de marketing dits « prints and ads ») : le battage publicitaire des productions québécoises égalant celui des plus gros films américains, dépassant maintenant parfois le million de dollars, toujours public, par film.[réf. nécessaire]

Des laissés pour compte

Cette politique déplaît à une large part du milieu du cinéma[Qui ?], créateurs et artisans, et semble favoriser uniquement quelques gros joueurs, producteurs vedettes fortement financés[Qui ?]. Certains[Qui ?] de ceux-ci reçoivent automatiquement, de Téléfilm seulement, plus de 5 M$ annuellement.

Cela semble l'opinion de la majorité du milieu du cinéma, comme le démontre en 2002 un rapport commandé par Téléfilm Canada :

« La majorité des répondants ont aussi fait part de leur perception que certains bénéficient d’un traitement de faveur : 71 % croient que les grandes entreprises ont de meilleures chances d’obtenir du financement (...). Nous avons également demandé aux répondants ce que devraient être, pour les trois prochaines années, les priorités de Téléfilm en matière de planification. La suggestion principale (18 % de tous les répondants) est que Téléfilm augmente son soutien aux petites et moyennes entreprises »[22].

Fiançailles de la télé et du cinéma

Cette industrialisation semble aussi relever par certains égards de l'arrimage systématique du cinéma à la télé québécoise, une télé ayant eu historiquement beaucoup plus de succès public que le cinéma. Ainsi nombreux[Qui ?] sont ceux qui soulignent, tout autant, le nombre strict d'adaptations télévisuelles (C't'à ton tour Laura Cadieux, Dans une galaxie près de chez vous, Séraphin, Le Survenant, etc.) dans l'ensemble des grosses productions d'aujourd'hui, que le fait que les vedettes du box-office ciné, vecteur principal du marketing de type « star-system », sont souvent d'abord de la télé.

Box-office

C'est ainsi que la part du cinéma québécois dans le box-office national croît de façon importante : de 4 % qu'il était en 2000, il réussit en 2005 à atteindre 17 % (taux comparable à l'Australie). Mais certains critiques croient que le cinéma québécois, financé par l'État, produit moins de films personnels, dits d'« auteur » et trop de films populaires, perdant sa nature artistique, au fil des années.

On pouvait lire dans le journal Le Devoir en novembre 2006 :

« Parlons d'argent. Puisque plus personne, dans le milieu du cinéma québécois, ne parle de création, parlons d'argent. (...) Si si, l'argent. Qui était autrefois un outil, un moyen. Et qui est, dans l'esprit des spectateurs, qu'on informe au moyen de palmarès, une mesure qualitative. Selon cette logique marchande, le film qui arrive en tête du palmarès est meilleur que celui qui arrive en deuxième position, et ainsi de suite. En dehors du top-10, du top-20 ou du top-40, point de salut. Un phénomène qu'on observe dans les librairies et chez les disquaires, où les best-sellers ont remplacé l'inventaire. »

— Martin Bilodeau[23]

Cet avis n'est cependant pas partagé par tous. Le critique de cinéma Gilles Carignan du journal Le Soleil constate par exemple que les deux cinémas cohabitent et que :

« Un film comme La Neuvaine a trouvé son public, sans l'apport de grosses quincailleries commerciales, en partie grâce à l'intérêt décuplé ces dernières années envers les films d'ici. » C'est ce qui lui fait dire que « Lorsque vient le temps de payer 12 $ pour une soirée au ciné, le produit local est plus qu'une option, c'est un sceau désormais recherché. Doit-on s'en plaindre ? »

— Gilles Carignan[24]

Cette opinion est partagée par le critique du journal Voir Martin Girard qui note, en donnant l'exemple de l'année 2005 :

« En 2005, le cinéma québécois a rempli son cahier des charges habituel en livrant son lot de blockbusters destinés à un large public (Le Survenant d'Érik Canuel, Idole instantanée d'Yves Desgagnés, Horloge biologique de Ricardo Trogi, Aurore de Luc Dionne, Maurice Richard de Charles Binamé) et son lot d'œuvres plus personnelles ou indépendantes (C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée, La Neuvaine de Bernard Émond, Les États nordiques de Denis Côté, Manners of Dying de Jeremy Peter Allen, Petit Pow! Pow! Noël de Robert Morin, La Vie avec mon père de Sébastien Rose, Familia de Louise Archambault, Les États-Unis d'Albert d'André Forcier, Saints-Martyrs-des-Damnés de Robin Aubert). »

— Martin Girard[25]

Les Prix

Cette popularité est catalysée par la création en 1999 d'un gala télévisé sur le modèle des Oscars du cinéma, récompensant le cinéma québécois, La grande soirée du cinéma québécois, où l'on remet les Prix Jutra.

Par ailleurs, le succès du cinéma québécois est confirmé par l'intérêt démontré à l'égard de ses films dans les événements et festivals, tant canadiens qu'internationaux. On tient pour exemple :

Les insuccès de l'avant-industrialisation réparés ?

On notera cependant quant au travail des cinéastes de « l'avant-commercialisation », que la présence québécoise dans les grands rendez-vous internationaux ne date pas d'hier. Le travail, notamment, des Brault, Perreault, Arcand, McLaren, Back, Lauzon et Lanctôt ayant été présenté à Venise, aux Oscars, et à Cannes, où ils récoltèrent maints prix.

L'avenir dira si, avec les moyens qu'on leur donne, les cinéastes d'aujourd'hui sauront, comme les pionniers québécois du direct et de l'animation, trouver une façon de laisser une marque à l'échelle de l'histoire du cinéma mondial.[style à revoir]

La technique aujourd'hui

De nombreuses entreprises de multimédias[Qui ?] sont toujours établies à Montréal. Montréal demeure, grâce à l'héritage technologique de l'ONF, un lieu de créativité et de recherche dans le domaine des images en mouvement[réf. nécessaire]. Mais cette créativité sert, malheureusement, de moins en moins les cinéastes et créateurs québécois, ou même canadiens, et elle est mise au profit de productions étrangères plus fortunées, surtout en provenance des États-Unis.[réf. nécessaire]

C'est par exemple à l'ONF qu'on invente le IMAX. Plus tard encore, c'est encore grâce au soutien technologique de l'ONF, et de son secteur d'animation que l'on développe la technologie d'imagerie 3D[26] derrière les succès de Softimage[27] puis de Discreet Logic[28]. Ces deux compagnies font des logiciels d'une grande complexité qui permettent de réaliser les effets spéciaux des films hollywoodiens dont Jurassic Park sera le premier exemple célèbre.

Références

Sources utilisées

  • (fr) Marcel Jean, Le cinéma québécois, Montréal, Boréal, 2005, 127 p. (ISBN 2-76460-415-7) .
  1. p. 15.
  2. p. 16.
  3. p. 16-17.
  4. p. 23.
  5. p.17.
  6. p.20.
  • (fr) Yves Lever, Histoire générale du cinéma au Québec, Montréal, Boréal, 1988, 551 p. (ISBN 2-89052-202-4) .
  1. p. 27.
  2. p. 28-29.
  3. a, b et c p. 30.
  4. p. 31.
  5. p. 33.
  6. p. 33-34.
  7. p. 39.
  8. p. 39-40.
  9. a et b p. 43.
  10. a et b p. 59.
  11. p. 60.
  12. p.35
  13. p.35-36
  14. p.40
  15. p.41
  16. p.36
  • (fr) Yves Lever et Pierre Pageau, Chronologie du cinéma au Québec, 1894-2004, Montréal, 400 coups, 2005 (ISBN 2-89540-194-2) .
  1. p. 14.
  2. p. 16.
  3. p. 17.
  4. a et b p. 20.
  5. p. 21.
  6. p. 24.
  7. p. 40.
  8. p. 48.

Autres sources

  1. http://www.publifarum.farum.it/ezine_articles.php?art_id=48
  2. La Presse Canadienne, « Le cinéma plus populaire au Québec en 2009 » sur www.cyberpresse.ca, 23 février 2010. Consulté le 21 aout 2010
  3. André Gaudreault, « Le cinéma au Québec au temps du muet, 1896-1930 - Parcours interactifs » sur www.cinemamuetquebec.ca, GRAFICS, 2007. Consulté le 5 septembre 2010
  4. André Gaudreault, « Le cinéma au Québec au temps du muet, 1896-1930 - Vues animés » sur www.cinemamuetquebec.ca, GRAFICS, 2007. Consulté le 5 septembre 2010
  5. André Gaudreault, « L'arrivée du cinéma parlant » sur www.cinemaparlantquebec.ca, GRAFICS, 2009. Consulté le 29 septembre 2010
  6. (fr) Nombre de films présentés dans les salles de cinéma et les ciné-parcs selon le pays d'origine des films, Québec, 2005-2009, Institut de la statistique du Québec, 2009 [lire en ligne] 
  7. a et b Sans le Québec
  8. (fr) Projections, assistance et recettes selon le pays d'origine des films1, Québec, 2005-2009, Institut de la statistique du Québec, 2009 [lire en ligne] 
  9. (fr)Nombre d'établissements et de permis selon la catégorie d'établissements, Québec, 2005-2009, au 31 décembre, Institut de la statistique du Québec, 2009 [lire en ligne] 
  10. (fr)Nombre total de salles de cinéma et de fauteuils, Québec, 1985-2009, Institut de la statistique du Québec, 2009 [lire en ligne] 
  11. (en) www.victorian-cinema.net
  12. www.stat.gouv.qc.ca
  13. http://www.bilan.usherb.ca/bilan/pages/evenements/21830.html
  14. rbc.com
  15. http://www.monquebec.net/cinema/annees_1960_1970.php
  16. Deux femmes en or
  17. (en) Maple syrup porn
  18. Cinéma au Québec sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
  19. http://www.telefilm.gc.ca/01/12.asp
  20. http://www.quebecshootingguide.com/#Dollars
  21. http://www.sodec.gouv.qc.ca/sodec_loi.php
  22. Téléfilm Canada, Enquête sur la satisfaction de la clientèle et sur ses besoins, RAPPORT FINAL rédigé à l’intention de Téléfilm Canada, par Omnia Communications Inc. et POLLARA Inc., mars 2002
  23. Bilodeau, Martin, Parlons d'argent, Journal Le Devoir, Montréal, 24 novembre 2006.
  24. Carignan, Gilles, La tarte a meilleur goût, Chronique « Contrechamp », Journal Le Soleil, Québec, 7 janvier 2006, p. G3.
  25. Girard, Martin, L'année C.R.A.Z.Y., Journal Voir, Montréal, 15 décembre 2005
  26. http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/biographies/502.html
  27. http://www.softimage.com/francais/15/default.htm
  28. http://www4.discreet.com/cdn/fr/company.php?id=65

Annexes

Articles connexes

  • GRAFICS (groupe de recherche sur le cinéma muet au Québec)

Liens externes

Bibliographie

Livres
  • Yves Lever, Histoire générale du cinéma au Québec, Éd. ref. et mise à jour, Boréal, 1995.
  • Dictionnaire du cinéma québécois (nouvelle édition), Boréal, 2006
  • Yves Lever et Pierre Pageau, Chronologie du cinéma au Québec, Les 400 coups, 2006
Revues
  • Objectif (1960-1967)
  • Cinéma Québec (1971-1978)
  • Séquences (1955- )
  • 24 images (1979- )
  • Cine-Bulles (1980- )
Web



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