Région Auvergne

Région Auvergne

Auvergne

45°20′N 3°00′E / 45.333, 3

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Auvergne

Région Auvergne (logo).svg
Détail
Langue
Langue(s) locale(s) Occitan (auvergnat)
Administration
Préfecture Clermont-Ferrand
Départements Allier (03)
Cantal (15)
Haute-Loire (43)
Puy-de-Dôme (63)
Chefs Lieux Moulins
Aurillac
Le Puy-en-Velay
Clermont-Ferrand
Arrondissements 14
Cantons 158
Communes 1 310
Conseil régional Conseil régional d'Auvergne
Président
Mandat
René Souchon (PS)
2004-2010
Préfet Patrick Stéfanini
Site internet http://www.auvergne.org/
Démographie
Population totale 1 335 938 hab. (2006)
Densité 51 hab./km²
Gentilé Auvergnate, Auvergnat
Géographie
Superficie 26 013 km²

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L'Auvergne est d'une part une province historique et d'autre part une région administrative du centre de la France dans le Massif central. Ses habitants sont les Auvergnats. Le chef-lieu de la région administrative d'Auvergne est Clermont-Ferrand, également capitale historique des provinces d'Auvergne. L'Auvergne fait partie de l'Occitanie.

Telle une forteresse de montagnes et de volcans éteints, l'Auvergne s'élève sur le Massif central, semée de sources, de lacs et de pâturages d'altitude où paissent ses vaches rustiques. Formée par quatre départements : l'Allier, le Cantal, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme, cette région du cœur de la France apparaît comme un vaste réservoir de nature.

Sommaire

Dénomination et blason

Blason historique de l'Auvergne

L'Auvergne est appelée, en occitan ou langue d'oc, Auvèrnha ou Auvèrnhe. En Nord-Lozère (non-auvergnate historiquement, mais très proche sur le plan linguistique, culturel et économique), on dit aussi "Alvèrnhe". Le mot reste féminin.

Le blason de l'Auvergne, d'or au gonfanon de gueules bordé de sinople, représente la bannière de l'abbé de Saint-Denis[réf. nécessaire], la levée de celle-ci, au printemps ou au départ en guerre, étant un privilège réservé par le roi de France au comte d'Auvergne, ce dernier jouissant ainsi du titre de gonfalonier du roi[réf. nécessaire].

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Auvergne.

Le pays des Arvernes

L'Auvergne doit son nom au peuple gaulois des Arvernes, puissante confédération des Gaules dont Vercingétorix était le roi au moment de l'invasion romaine. Son père, Celtillos, avait été élu à cette fonction avant lui et il avait été exécuté par ses compagnons pour avoir voulu la rendre héréditaire. Vercingétorix réussit en 53 - 52 av. J.-C. l'alliance de toutes les tribus celtes autour de lui, en obtenant des "otages" (fils ou filles de rois) de chaque tribu, garants de la fidélité et de l'alliance de ces tribus.

D'après les fouilles récentes des archéologues (émission radio d'Yves Calvi avec chercheurs, d'octobre 2007), la capitales des Arvernes aurait été située entre Gergovie, Corent, Aulnat et plusieurs autres sites significatifs dans un périmètre de 35 km, laissant extrapoler une population centrale de 150 000 habitants et de plus de 400 000 habitants pour le territoire contrôlé par les Arvernes, alliés des Cadurques (Cahors).

Les Arvernes étaient la tribu la plus riche de la Gaule antique du fait :

  • de son relief montagneux qui en faisait un véritable château fort (ou coffre-fort), hors d'atteinte des différents envahisseurs ;
  • de nombreuses mines d'or, d'argent et de métaux précieux (exploitées depuis 400 av. J.-C. au minimum) ;
  • de ses pâturages de Hautes-Terres dans lesquels les seigneurs confiaient de nombreux troupeaux;
  • de la maîtrise de la métallurgie et d'un artisanat complexe (Dans la Guerre des Gaules de César, Vercingétorix est décrit avec « une grande armure faite de nombreuses pièces d'argent assemblées et reflétant le soleil ») ; en particulier du travail du cuivre ;
  • de la frappe de monnaies propres et de forts échanges avec les tribus voisines ;
  • de la maîtrise de la céramique (ateliers à Lezoux , etc.) ;
  • de leurs victoires sur des tribus voisines, tels les Éduens et des tribus vassalisées.

Un des hauts lieux historiques d'Auvergne est celui de la bataille de Gergovie, qui serait situé à 12 km de Clermont-Ferrand selon l'interprétation faite des écrits de César mais sans preuve tangible, où Vercingétorix battit Jules César en 52 av. J.-C., avant de le poursuivre avec ses troupes.

La victoire romaine à Alésia (Alise-Sainte-Reine) en Bourgogne, suite à la construction de pièges et fortifications sur plusieurs centaines de mètres par les légionnaires romains, conduira à l'emprisonnement de Vercingétorix à Rome et à la création de la ville d'Augusto Nemetum (ancêtre de Clermont-Ferrand), probablement sur l'un des sites arvernes existants. On y a retrouvé récemment le pied de 60 cm d'une statue monumentale de 4,50 m, représentant probablement un dieu ou empereur romain.

Au Ve siècle, Sidoine Apollinaire, noble arverne et premier évêque de Clermont, fournit un témoignage sur l'Auvergne de la fin de l'Antiquité.

l'Auvergne féodale

Au VIIe siècle, l'Auvergne est disputée entre Francs et Aquitains. Conquise par les Carolingiens, elle est intégrée un temps au royaume d'Aquitaine, sauf un alleux formant le comté d'Aurillac qui est donné au père de Géraud d'Aurillac et qui ne relèvera plus du comté d'Auvergne, mais directement du roi. Les comtes d'Auvergne, les Guilhemides vont lentement acquérir leur autonomie. Au Xe siècle, l'Auvergne fait l'objet de la rivalité entre les comtes de Poitiers et de Toulouse.

Le comté d'Auvergne couvre au Moyen Âge les actuels départements du Puy-de-Dôme, la moitié nord du Cantal ainsi que le petit tiers nord-occidental de la Haute-Loire avec le canton de Brioude. L'autre partie du Cantal constitue le domaine direct de Abbaye d'Aurillac, dont une partie a été inféodée aux vicomtes de Millau et forme le Carladès.

L’Auvergne connaît un régime féodal très dur, synonyme d’émiettement du pouvoir politique. L’évêque de Clermont soustrait sa ville à l’autorité des comtes qui favorisent du coup le développement de Montferrand toute proche. Plus tard, une usurpation du pouvoir comtal aboutit à la création par le comte légitime dépossédé d’un Dauphiné d’Auvergne indépendant du comté.

Tôt cependant, le pouvoir royal intervient dans la région. Philippe Auguste rattache la plus grande partie du comté au domaine royal : la terre royale d’Auvergne prend alors pour centre administratif Riom. Restant dans le giron de la famille capétienne, l’Auvergne est donnée en apanage à Alphonse de Poitiers, puis en 1360 comme duché à Jean Ier de Berry, qui rachète aussi le Carladès et dont une fille épouse le duc de Bourbon qui devient duc d'Auvergne. Les ducs de Bourbon acquièrent par mariage le Dauphiné d’Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués par François Ier (1527).

Temps modernes

Un siècle après la Guerre de Cent Ans, l'Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des bandes armées de Calvinistes commandée par des bandits comme le font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des villes qu'ils pillent méthodiquement, puis les rendent en contrepartie d'une forte rançon. Capitaine Merle en particulier,solidement implanté dans le Gévaudan voisin, rançonne Issoire mais échoue devant Saint-Flour.C'est ainsi que la ville d'Aurillac est prise, et son abbaye entièrement détruite.

En son temps, Philippe Auguste n’avait pu complètement soumettre la région : le comte s’était maintenu à Vic-le-comte. La reine de France Catherine de Médicis, hérite par sa mère du dernier réduit du comté, ce qui permet l’intégration au domaine royal de ce dernier fief féodal en plein cœur de l’Auvergne.

En 1665, Louis XIV instaure temporairement à Riom une cour criminelle d'exception, les Grands jours d'Auvergne, ce qui donne encore l'occasion de condamner un certain nombre d'abus commis par les nobliaux de la région.

L'époque contemporaine

En 1790, la province historique disparaît comme entité administrative.

Plus tard, à partir de la Quatrième République, la France se dote de nouvelles structures intermédiaires entre l'échelon départemental et l'échelon national, ces entités deviennent officiellement à partir de 1972 des régions. La région administrative Auvergne, plus grande que l'ancienne province, est alors constituée des quatre départements situés directement dans la zone d'influence économique de Clermont-Ferrand:

Le Cantal et une partie du Puy-de-Dôme correspondent à l'ancienne province des Montagnes, ou de Haute-Auvergne. L'Allier correspond approximativement à la province historique du Bourbonnais, La Haute-Loire inclut le Velay de l'ancienne province du Languedoc. La région recouvre également une partie des terres du Lyonnais.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Vichy fut le siège du gouvernement de l'État français.

Administration

Article détaillé : Conseil régional d'Auvergne.

Géographie

Carte des pays traditionnels d'Auvergne
Article détaillé : Géographie de l'Auvergne.

La région administrative Auvergne couvre quatre départements: L'Allier au Nord, le Puy-de-Dôme au centre, le Cantal au Sud-ouest et la Haute-Loire au Sud-est.

L'Auvergne historique telle qu'elle se présentait au XVIIIe siècle correspond à peu près à une zone couvrant les départements du Cantal, du Puy-de-Dôme, une petite partie du département de Haute-Loire ainsi que le sud de l'Allier. Toutefois le territoire de la cité des Arvernes allait jusqu'aux portes des villes actuelles de Montluçon et Moulins. La cité des vellavis (actuel Velay) était cliente des Arvernes. La région actuelle correspond donc à des réalités historiques très anciennes.

La ville principale d'Auvergne est Clermont-Ferrand, dont l'aire urbaine, avec plus de 400 000 habitants, rassemble presque un tiers de la population régionale. Clermont Ferrand se voudrait désormais comme la capitale de l'ensemble du Massif central. L'idée d'une fusion des régions Auvergne et Limousin a d'ailleurs été émise par Valéry Giscard d'Estaing avant les élections régionales de 2004 (idée qui est considérée comme étant saugrenue par les habitants du Limousin, région beaucoup plus tournée vers l'ouest et le sud-ouest et vers la façade atlantique). Cependant, l'influence de Clermont-Ferrand est peu perceptible dans l'est de la Haute-Loire où l'économie est orientée vers Saint-Étienne et la région Rhône-Alpes; tandis que le sud du Massif-Central regarde vers d'autres métropoles.

Une grande partie de la région d'Auvergne est couverte par le Massif central, massif hercynien datant de la fin de l'ère primaire qui s'étire sur presque un sixième de la surface totale de la France. C'est un plateau élevé (pénéplaine) entrecoupé de profondes vallées. Un épisode volcanique est intervenu au tertiaire et au quaternaire. Les volcans les plus récents ont moins de 8000 ans et forment un ensemble appelé Chaîne des Puys. Le nord de la région (Allier) est un pays de collines. Le point culminant de l'Auvergne, 1886 m, se situe au Puy de Sancy dans le massif des Monts Dore.

Région essentiellement montagneuse, comptant quatre-vingts volcans, l'Auvergne est de ce fait à l'écart des axes de communication historiques de la France, tels que le couloir rhodanien ou le littoral Atlantique. Cet enclavement persiste aujourd'hui, malgré la volonté affichée par les institutions de promouvoir la réalisation d'infrastructures de communication traversant et desservant la région. Une telle situation n'a pas été favorable au développement économique et urbain et l'enclavement est l'un des facteurs qui ont contribué à la stagnation, voire la régression démographique de la région. C'est pourquoi elle est identifiée dès l'après-guerre comme étant la partie centrale de ce qui est nommé « la diagonale du vide ».

Transports

La plate-forme de correspondance de l'aéroport Clermont-Ferrand Auvergne

L'achèvement de la construction des axes autoroutiers nord-sud (Paris-Montpellier-Espagne) et est-ouest (Bordeaux-Lyon-Genève,autoroutes A71, A75, et A89), se croisant à Clermont-Ferrand, permet désormais de relier toutes les grandes métropoles nationales. Le seul chaînon manquant vers la méditerranée (à 2h45) a été ouvert récemment : le viaduc de Millau.

La qualité des routes est excellente sur tout le réseau des nationales et départementales et permet de relier Paris à Clermont-Ferrand en 3h30.

De même l'électrification et l'amélioration de la ligne SNCF Paris-Clermont-Ferrand, et la mise en service du matériel « Téoz » en septembre 2003, permet de mettre Clermont à 3h30 de Paris (trains directs).

L'Aéroport de Clermont-Ferrand Auvergne accueille le hub régional d'Air France et a dépassé en 2003 le cap d'un million de passagers annuels.

Toutefois, le désenclavement se limite essentiellement à la vallée de l'Allier au nord et aucune LGV n'est prévue à l'horizon 2012.

L'amélioration de la ligne Clermont-Lyon devrait permettre à l'Auvergne de bénéficier des avantages de la gare de la Part-Dieu pour l'accès à la LGV Méditerranée et aux futures lignes Rhin-Rhône porté par l'association ALTRO. Depuis le 1er janvier 2002, la région gère le service TER régional dans le cadre d'une convention avec la SNCF. Les dessertes de la banlieue de Clermont ont été étoffées sensiblement (la cadence étant de 15 minutes dans la première couronne).

Article détaillé : TER Auvergne.

Économie

Malgré son faible marché local, la région d'Auvergne a développé de nombreux champions nationaux et internationaux, tels que Michelin, Limagrain (semences), le groupe Centre-France-La Montagne (presse quotidienne régionale), l'eau minérale Volvic (groupe Danone) et de nombreuses PME dynamiques autour des deux universités et des grandes écoles (ingénieurs, médecins et école de commerce) de sa capitale, Clermont-Ferrand.

La plupart de ces champions exportent plus de 75% de leur production dans le monde entier.

Industrie

Michelin Poster 1898.jpg

L'Auvergne est une région relativement industrielle, puisque la part de l'industrie dans la population active y représente 22 % (110 000 emplois) contre 18 % pour la moyenne nationale.

La principale industrie auvergnate est le secteur des pneumatiques, représenté par Michelin, leader mondial du secteur, dont le siège social et historique est situé à Clermont-Ferrand, et par Dunlop, implanté à Montluçon.

Un tissu diversifié de petites industries : métallurgiques (Aubert et Duval), mécaniques, pharmaceutiques (MSD-Chibret), agroalimentaires (céréales, viande (salers, limousine), fromages (saint-nectaire, chèvres, bleus d'Auvergne), eaux minérales, etc.) existe dans la région, notamment dans le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire.

On peut citer la coutellerie à Thiers, la métallurgie à Issoire, la dentellerie au Puy et l'élevage ainsi que l'agroalimentaire dans le Cantal.

L'Auvergne est également l'un des premiers pôles de recherche en France avec + de 8 000 chercheurs, dans les domaines de la chimie, des pneumatiques, de l'acier, des sciences médicales et pharmaceutiques, dans la recherche agronomique, dans les biotechnologies, sismologie, météorologie...

L'agroalimentaire, avec ses branches eaux minérales, produits laitiers, produits carnés, sylviculture, miels, confitures et fruits confits... compte plus de 12 000 salariés.

Tourisme

Panorama

Le tourisme vert se développe dans la région et notamment au sein du Parc naturel régional des volcans d'Auvergne, avec des sites excéptionnels comme le Puy Mary et le Plomb du Cantal qui sont accessibles par de nombreux sentiers de randonnée, par la route ou pour ce dernier par un téléphérique.

Le cône de Vulcania

Vulcania, parc de loisirs centré sur le volcanisme, est une attraction touristique ouverte en février 2002 qui reçoit chaque année plus de 300 000 visiteurs. Dans le département de l'Allier, vers Dompierre-sur-Besbre, Le Pal attire également plus de 300 000 visiteurs par an en combinant les équipements d'un parc de loisirs et d'un grand parc animalier.

La région compte plusieurs stations de ski alpin, dont les principales sont Super Lioran sur le massif cantalien, Super-Besse et Le Mont-Dore dans le massif du Sancy. L'Auvergne dispose également de plusieurs domaines dédiés au ski de fond comme le Guéry ou Pailherols dans le Carladès.

Station de ski du Super Lioran

"L'Aventure Michelin", nouvel espace patrimonial de la marque, a été inauguré le 23 janvier 2009 par Michel Rollier, co-gérant de Michelin. Situé sur le site historique de Cataroux à Clermont-Ferrand, les visiteurs peuvent découvrir les 2000 m² dédiés à l'histoire du Groupe, de ses Hommes et de ses innovations.

Au total, la région dénombre plus de 170 000 lits touristiques marchands, principalement en campings, hôtels et meublés de tourisme, et 410 000 lits en résidences secondaires.

Chaque année, la région enregistre environ 10 à 11 millions de nuitées dans les hébergements marchands, 5 à 6 millions de nuitées en résidences secondaires, et 10 à 12 millions de nuitées réalisées chez des parents ou amis.

Selon les travaux conduits par SPOT Auvergne (Observatoire régional du tourisme), cette clientèle touristique en séjour apporte annuellement entre 1,2 et 1,3 milliards d'euros dans l'économie régionale. La consommation touristique totale se situe entre 2,5 et 2,8 milliards d'euros, représentant plus de 7 % du PIB régional.

L'Auvergne représente globalement entre 2.5 et 3 % de part de marchés dans l'activité touristique nationale et totalise entre 12 000 et 25 000 emplois salariés liés au tourisme selon les mois, en raison de la forte saisonnalité.

Agriculture

Avec 41 000 emplois, l'agriculture représente 8,5 % des emplois régionaux, le double de la moyenne nationale.

Quatre fromages AOC d'Auvergne : Cantal, Bleu d'Auvergne, fourme d'Ambert, Saint-Nectaire

Dans sa partie montagneuse, l'Auvergne est surtout une région d'élevage orienté vers la production laitière, berceau des races bovines salers et aubrac. Elle est une région importante pour la production de fromages AOC avec cinq spécialités : bleu d'Auvergne, Cantal Entre-deux, Cantal Jeune, fourme d'Ambert, salers, saint-nectaire. Avec 50 000 tonnes, elle produit le quart de la production française de fromages AOC. On fabrique également sur le territoire de l'Auvergne du roquefort (fromage) et du bleu des Causses.

Il faut également citer la production de lentilles vertes du Puy (appellation AOC) sur les plateaux du Velay en Haute-Loire.

Dans l'Allier, c'est plutôt un élevage orienté vers la production de viande. L'Auvergne organise chaque année en octobre le « sommet de l'élevage » à Cournon-d'Auvergne, première manifestation de ce type en Europe.

Les parties basses, le département de l'Allier, la Limagne, pratiquent les grandes cultures : céréales (blé, orge, maïs), oléagineux (colza, tournesol) et betteraves sucrières. C'est d'ailleurs à Clermont Ferrand, que se situe l'usine française de transformation de betteraves la plus méridionale.

À noter, dans le nord de l'Allier, la forêt de Tronçais (10 400 ha), qui est aussi une curiosité touristique. Haute futaie de chênes, créée à l'époque de Colbert pour les besoins de la marine, qui fournit aujourd'hui, notamment, le bois utilisé pour la fabrication des tonneaux des grands crus. Elle est une des plus grandes d'Europe.

Enfin, la commune de Chappes, près de Clermont-Ferrand, accueille le siège social du quatrième plus grand semencier mondial : Limagrain. Cette société dispose d'un réseau de recherche composé de 50 stations de sélection, sept laboratoires de biotechnologie et trois laboratoires de recherche sur les ingrédients, ce qui en fait, avec l'INRA et Michelin, l'un des principaux pôles de recherche de la région, avec des dépenses de Recherche et développement de 60 millions d'euros par an.

Eaux minérales et thermalisme

Stations thermales

L'opéra de Vichy

L'Auvergne bénéficie de sources abondantes et riches en sels minéraux, dont plusieurs sont commercialisées. La plus connue d'entre elles est à Volvic, dont la marque éponyme appuie notamment sa stratégie publicitaire sur le patrimoine géologique de la région.

Vichy, sous l'impulsion de Napoléon III est devenue à partir du milieu du XIXe siècle « la Reine des villes d'eaux ».

La station thermale de La Bourboule dans le Puy-de-Dôme, crée en 1875 suite à la découverte des eaux thermales, fut un centre touristique d'importance, notamment autour de 1900, lorsque 10 000 curistes y venaient chaque année. La fréquentation est aujourd'hui bien plus faible.

Sources d'eaux minérales

Article détaillé : Thermalisme de l'Auvergne.
  • Les sources minérales oubliées du Massif Central, Frédéric Surmely, Éditions de Montmarie
  • L'Auvergne qui guérit. Par ses saints, ses sources, ses guérisseurs, René Crozet, 1979

Démographie

Article détaillé : Démographie de l'Auvergne.

L'Auvergne compte 1 335 938 habitants[1].

Elle se partage entre un département en forte croissance (Puy-de-Dôme, 623 463 habitants) et trois départements à la moyenne d'âge plus élevée et moins peuplés (Allier, Cantal, Haute-Loire).

La région d'Auvergne est habitée depuis plus de 15 000 ans. Ses habitants ont donc pu voir les éruptions volcaniques à l'origine des volcans les plus jeunes de la chaîne des Puys (4 000 à 12 000 ans av. J.-C.). On estime que vers 200 à 50 av. J.-C., la population des Arvernes, les Gaulois les plus riches de la Gaule Antique, était de l'ordre de 450 000 personnes pour un territoire comparable au département du Puy-de-Dôme actuel.

Les principaux foyers de peuplement se trouvent près des cours d'eau (Allier, Tiretaine), les places de marché (Brioude) et les bassins industriels (Clermont-Ferrand, Cournon, coutellerie à Thiers, Moulins, Vichy, Aurillac, Le Puy). Les villes représentent plus de 70% de la population, tandis que les campagnes, après un fort exode rural au début du XXe siècle ont perdu l'essentiel de leur population.

Aujourd'hui Clermont-Ferrand, sa capitale historique, représente plus du quart de la population de la région.

Clermont-Ferrand, la plus grande agglomération auvergnate.

Culture

Trois régions culturelles

Costume traditionnel d'Auvergne

L'Auvergne administrative regroupe des territoires hétérogènes sur le plan culturel. Elle est principalement en zone occitane, et cela pour un peu plus de trois départements et demi sur quatre.

La région administrative « Auvergne » se compose de trois régions historiques et culturelles :

  • L'Auvergne proprement dite. Les départements du Cantal et du Puy-de-Dôme, ainsi que Brioude et le Brivadois en Haute-Loire représentent aujourd'hui le mieux la culture auvergnate, et où les composantes importantes que sont la langue, la tradition culinaire et la musique sont vivantes.
  • Le Velay, qui occupe le gros du département de la Haute-Loire (sauf Brioude et le Brivadois), a une histoire distincte et une personnalité affirmée. Il n'est pas de tradition auvergnate, même s'il appartient au même ensemble culturel occitan que l'Auvergne historique.
  • Le Bourbonnais, qui coïncide avec le département de l'Allier, est partagé entre l'occitan (langue d'oc) au Sud (Vichy, Montluçon) et le français (langue d'oïl) au Nord (Moulins).

Langues

Il y a plusieurs langues autochtones dans la région Auvergne:

Si la moitié nord du Bourbonnais (Allier), autour de Moulins, est de langue d'oïl, il faut préciser que la moitié sud du Bourbonnais, vers Montluçon et Vichy, est de langue d'oc. Le terme de bourbonnais est ambigu: il peut désigner aussi bien les parlers occitans que les parlers français du Bourbonnais.

D'après un sondage de 2006[2], la dénomination la plus répandue pour l'une ou l'autre des deux langues est le terme patois (78 % de la population) au côté de termes plus régionalisés (auvergnat, bourbonnais, vellave). Néanmoins, une certaine conscience des identités culturelles émerge au travers de dénominations telles que bourbonnais (5 %), auvergnat (10 %), occitan (8 %) ou langue d’oc (4 %).

La langue régionale, qu’elle soit d'oïl ou d'oc représente une forte réalité de la région :

  • 61 % déclarent comprendre plus ou moins bien leur langue régionale dont 22 % facilement ou parfaitement
  • 42 % déclarent savoir la parler plus ou moins bien dont 12 % facilement
  • 29 % déclarent la lire plus ou moins bien dont 10 % assez facilement
  • 17 % déclarent l’écrire plus ou moins bien dont 4 % facilement.

La transmission de la langue se fait pour l'essentiel dans le cadre familial (grands-parents à 61 %, ou encore l’entourage à 50 %) avec une part très faible par le réseau institutionnalisé qu'est l'école (10 %). Ici se pose le problème du rôle de l'État dans celle-ci puisque 40 % des gens qui n’ont pas appris la langue à leurs enfants regrettent maintenant de ne l'avoir pas fait. Ce regret est encore plus fort chez les générations montantes (58 % chez les moins de 35 ans). De plus le souhait d'apprendre est très présent. Il est le plus fort chez les moins de 35 ans (23 %). Le désir de voir la langue être proposée à l'école est le plus fort dans les départements suivants: Haute-Loire (53 %), Puy-de-Dôme (51 %) et Cantal (74 %). Le souhait que ses propres enfants apprennent la langue est très fort (41 %) et se renforce chez les jeunes générations (58 % chez les moins de 35 ans). 71 % des habitants de la région se déclarent favorables au maintien et au développement de la langue et de la culture régionales, encore davantage chez les moins de 35 ans (76 %). Pour ce faire, ils souhaitent voir différentes institutions jouer leur rôle :

  • France 3 Auvergne devrait proposer des émissions en langue régionale à 54 %
  • la région (54 %), l'Éducation nationale (43 %), le ministère de la culture (42 %) et les communes sont vus par les habitants de l'Auvergne comme étant les acteurs légitimement en devoir de transmettre et de développer leur langue et leur culture.

Sources :

  • Enquête de l'IFOP pour le compte de la section auvergnate de l'Institut d'études occitanes, 2006.
  • BONIN Marcel (1984) Dictionnaire général des patois bourbonnais, Moulins: impr. Pottier
  • BONNAUD Pierre (1992 [date non indiquée]) Grammaire générale de l’auvergnat à l’usage des arvernisants, coll. Eubransa / Travaux, Chamalières: Cercle Terre d’Auvergne
  • BONNAUD Pierre (1999) Nouveau dictionnaire général français-auvergnat, 63340 Nonette: Créer
  • CHAMBON Jean-Pierre, & OLIVIER Philippe (2000) “L’histoire linguistique de l’Auvergne et du Velay: notes pour une synthèse provisoire”, Travaux de linguistique et de philologie 38: 83-153
  • DAHMEN Wolfgang (1985) Étude de la situation dialectale dans le Centre de la France: un exposé basé sur l’‘Atlas linguistique et ethnographique du Centre’, Paris: CNRS
  • ESCOFFIER Simone (1958) La rencontre de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du franco-provençal entre Loire et Allier: limites phonétiques et morphologiques, coll. Publications de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon-vol. 11, Paris: Les Belles Lettres
  • ESCOFFIER Simone (1958) Remarques sur le lexique d’une zone marginale aux confins de la langue d’oïl, de la langue d’oc et du francoprovençal, coll. Publications de l’Institut de Linguistique Romane de Lyon-vol. 12, Paris: Les Belles Lettres
  • PÉROUX-BEAULATON Louis (1940) Les parlers populaires en le Centre de la France: pays de Combrailles, voisinages du Berry, du Limousin et de l'Auvergne, sn.: Montluçon [1e éd. sd., vers 1907]
  • REICHEL Karl-Heinz (sd. 2005) Dictionnaire général auvergnat-français, 63340 Nonette: ed. Créer
  • RONJAT Jules (1930-1941), Grammaire istorique [sic] des parlers provençaux modernes, 4 vol. [rééd. 1980, Marseille: Laffitte Reprints, 2 vol.]
  • ROUX Jean (2002) L’Auvergnat de poche, coll. Langues de poche, Chennevières-sur-Marne: Assimil

Musique

George Onslow est incontestablement le plus éminents des compositeurs ayant vécu en Auvergne. Né à Clermont-Ferrand (1784), il y est également décédé (1853). En dépit d'une renommée internationale, il resta toujours fidèle à sa ville natale, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenter les plus illustres musiciens de son temps et d'être publié et diffusé partout en Europe par les plus grandes maisons d'édition. Un festival, Les Soirées Onslow, lui est consacré chaque été pendant la première semaine du mois d'août à l'initiative du Quatuor Prima Vista.

Plusieurs compositeurs ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues en Auvergne, sans toutefois s’y installer : Jean-Philippe Rameau (originaire de Dijon), Isaac Strauss (originaire de Strasbourg), Joseph Canteloube (originaire de l’Ardèche), Pierre Angot (originaire de Neuville-lès-Dieppe), et Dominique Jayles (originaire de Toulouse). On notera une exception en ce qui concerne Daniel Meier (1934-2004), originaire de Pau, mais qui s'est établi définitivement en Auvergne en 1975. La liste est longue, par ailleurs, des musiciens nés en Auvergne, mais bien vite partis s’établir à Paris : Antoine Lhoyer, Emmanuel Chabrier, François George Hainl, André Messager, Antoine François Marmontel, Roger Désormières, André Gannes, etc. Seuls quelques-uns sont originaires d’Auvergne et y ont établi leur activité : c’est le cas d’Henri Thévenin (né à Vichy), Gilles Raynal (né à Saint-Flour) et Baudime Jam (né à Clermont-Ferrand).

Cabrette

Dans le domaine de la musique folklorique, l'Auvergne est connue pour sa musique à danser. Remise au goût du jour dans les années 1970, lors de la vague folk, la musique de tradition orale a été collectée et mise sur bande audio. Martin Cayla (1889-1951) est un musicien et éditeur de musique originaire de Sansac-de-Marmiesse dans le Cantal.

Article détaillé : musique auvergnate.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Girard, Femmes et hommes célèbres ou remarquables de l'Auvergne, du Bourbonnais et du Velay : dictionnaire biographique et historique, Olliergues, les Éditions de la Montmarie, réédition 2005. 988 p.-[40] p. de pl., 25 cm. ISBN 2-915841-03-9.
  • Alexandre Vialatte, L'Auvergne absolue,
  • Daniel Martin (dir.), L'identité de l'Auvergne (Auvergne, Bourbonnais, Velay). Mythe ou réalité historique, Nonette, Éditions Créer, 2002.

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