École normale supérieure (rue d'Ulm

École normale supérieure (rue d'Ulm
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École normale supérieure
Logo de l'École normale supérieure
Informations
Fondation Décret de la Convention, 1794
Type EPSCP à RCE [1]
Localisation
Coordonnées 48° 50′ 30″ N 2° 20′ 41″ E / 48.841667, 2.34472248° 50′ 30″ Nord
       2° 20′ 41″ Est
/ 48.841667, 2.344722
  
Ville Paris
Pays Drapeau de France France
Campus 45 rue d'Ulm, 48 boulevard Jourdan
Direction
Président Pierre-Louis Lions[2]
Directeur Monique Canto-Sperber, assistée de Estelle Oudot (section des lettres) et Yves Guldner (section des sciences)
Administrateur Coralie Waluga, directrice générale des services[3]
Chiffres clés
Enseignants-chercheurs 197 (160 titulaires et 37 non titulaires)[4]
Étudiants 900 élèves[5], 1 100 doctorants, pensionnaires et étudiants
Doctorants 650[6]
Divers
Affiliation CGE, G16+
Site web www.ens.fr/

Géolocalisation sur la carte : Paris

(Voir situation sur carte : Paris)
École normale supérieure (rue d'Ulm — Paris)

L'École normale supérieure[7] (Normale sup’, dite parfois de la rue d’Ulm, ou ENS Paris, ENS Ulm ou encore Ulm) est un établissement français d’enseignement supérieur public dont le siège est situé rue d’Ulm à Paris (5e arrondissement), placé sous l’autorité directe du ministre chargé de l’Enseignement supérieur[8]. La philosophe Monique Canto-Sperber[9] en est, depuis 2005, le 28e directeur[10].

Ses élèves et anciens élèves sont surnommés normaliens et acquièrent le statut de fonctionnaire stagiaire pendant leur scolarité[11].

Aux termes de l'article 2 du décret du 26 août 1987, « L'école prépare, par une formation culturelle et scientifique de haut niveau, des élèves se destinant à la recherche scientifique fondamentale ou appliquée, à l'enseignement universitaire et dans les classes préparatoires aux grandes écoles ainsi qu'à l'enseignement secondaire et, plus généralement, au service des administrations de l'État et des collectivités territoriales, de leurs établissements publics ou des entreprises. »

À l'origine du réseau des écoles normales supérieures[12], l'école de la rue d'Ulm compte parmi les plus prestigieux établissements d'enseignement européens[13] et recrute ses élèves par l'un des concours nationaux les plus sélectifs. Parallèlement, l'école recrute également des étudiants étrangers auxquels elle attribue une bourse d'études par la voie de la sélection internationale, ainsi que des étudiants admis à préparer le diplôme de l'ENS qui suivent le même parcours que ses élèves sans toutefois en avoir le statut[14]. Elle est classée première grande école française par le classement de l'université Jiao-Tong de Shanghai de 2010[15],[16] et 69e mondialement toujours selon le ARWU 2011 (avec le 9e rang mondial selon le critère "alumni")[17].

Sommaire

Histoire

Porte monumentale du 45 rue d'Ulm, rappel de la double fondation de l'École et de son installation rue d'Ulm

L’éphémère École normale de l’an III

Les origines de l'établissement actuel remontent à la création en 1794 de l'École normale (exclusivement masculine) dite « de l’an III » par la Convention nationale[18], sur le rapport de Lakanal et Garat, de la commission d'Instruction publique. La fondation de l’École normale visait à établir l’ensemble du système éducatif sur le territoire national. Il s’agissait aussi de rétablir la confiance entre les élites et la République après la tragique rupture de la Terreur. Le décret du 9 brumaire stipule ainsi :

(article 1er) « Il sera établi à Paris une École normale, où seront appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre, sous les professeurs les plus habiles dans tous les genres, l’art d’enseigner. »

Le cours inaugural fut donné le 20 janvier 1795 et le dernier le 19 mai dans l’amphithéâtre Verniquet du Muséum d’histoire naturelle. Le but était de former des maîtres pour des écoles normales secondaires réparties sur l’ensemble du territoire et permettre ainsi d’assurer un enseignement de base homogène pour tous. Ces cours de l’École normale de la Convention concernaient l’ensemble des disciplines des sciences et des humanités ; ils furent dispensés aux élèves (hommes) tout au long du déroulement de ce cycle d’enseignement particulièrement dense. Pour réaliser une entreprise aussi ambitieuse, on fit appel aux plus grands : des scientifiques comme Monge, Vandermonde, Daubenton et Berthollet ou des écrivains et philosophes Bernardin de Saint-Pierre et Volney. L'expérience de l'an III servit de modèle à la nouvelle école refondée en 1808[19].

Du Pensionnat normal à l’école de la rue d’Ulm

Uniforme des élèves, aboli en 1849 par le directeur Dubois.

Napoléon crée par décret le 17 mars 1808 un « pensionnat normal » au sein de l'Université de France pour « former à l'art d'enseigner les lettres et les sciences ». Il ouvre en 1810 dans l'ancien collège du Plessis. Les promotions sont réduites, le règlement d'inspiration militaire et l'uniforme obligatoire. En 1814, il est déplacé dans les bâtiments de la congrégation du Saint-Esprit. Jusqu'en 1818, il n'y a pas de concours d'entrée. Les élèves sont choisis par les inspecteurs d’académie en fonction des résultats scolaires au lycée. Considéré comme un foyer de l'esprit libéral, il fut supprimé par Frayssinous le 8 septembre 1822.

L'ordonnance du 9 mars 1826 crée une École préparatoire, dans les locaux du collège Louis-le-Grand, puis du collège du Plessis à partir de 1828. C'est à cette date (1826) que remonte l'existence ininterrompue de l'École.

À la faveur de la révolution de Juillet (1830), l'École préparatoire prend, par arrêté de Louis-Philippe, le nom d'« École normale » par référence à l'École normale de l'an III. À l'occasion de l'instauration d'écoles normales primaires en 1845, l'École normale est rebaptisée École normale supérieure.

C'est le 4 novembre 1847 que l'École normale supérieure s'installe dans de nouveaux locaux, rue d'Ulm, « sur le site quasi-campagnard de l'ancienne vigne du couvent des Ursulines » [20], dans le Ve arrondissement de Paris, tel que cela avait été décidé par la loi du 24 avril 1841[21]. Elle occupe encore aujourd'hui ces locaux qui seront agrandis notamment par la construction en 1937 de bâtiments rue Lhomond pour les sciences expérimentales.

En 1903, l'École normale supérieure est réunie à l'Université de Paris[22], avant d'obtenir en 1954 la personnalité civile et l'autonomie financière. Dès 1962, un décret du Premier ministre Georges Pompidou, reconnaît la vocation de l'école à la recherche, mais les années qui suivent sont difficiles pour l'école, perçue comme contestataire par le pouvoir gaulliste et qui est occupée par divers groupuscules maoïstes en 1971 (« nuit de la Commune »).

L'École normale supérieure actuelle résulte de la fusion[23] en 1985 de l'École normale supérieure et de l'École normale supérieure de jeunes filles, dite de Sèvres, fondée en 1881[24]. Du fait de son ancienneté, elle est la seule à être qualifiée, dans les textes législatifs ou réglementaires, d'École normale supérieure, sans mention supplémentaire.

Recherche et enseignement

Entrée de l'ENS, au no 45.

L'École normale supérieure a la particularité d'accueillir en proportions semblables à la fois des lettres et des sciences. En raison de cela, elle est globalement divisée entre « lettres » (sciences de l'homme et de la société) et « sciences » (sciences exactes et du vivant), chaque division étant dotée d'un directeur-adjoint et d'un directeur des études. Le comité d'orientation stratégique international (COSI) et le conseil scientifique (CS) sont communs aux deux divisions.

Départements

Sur le plan fonctionnel, l'établissement est divisé en 14 départements d'enseignement et de recherche, auxquels sont rattachés plus de 35 unités mixtes de recherche associées au CNRS, à l'INSERM, à l'INRIA, à l'INRA ou à l'INRP :

Section des sciences

Section des lettres

Aux départements s'ajoute l'Espace des cultures et langues d'ailleurs (ECLA), laboratoire de langues pour non spécialistes, ainsi que des structures interdisciplinaires telles que le Centre d'études des relations entre environnement et société (CÉRÈS-ERTI), le Collectif d'histoire et de philosophie des sciences (CHPS).

Enseignants, chercheurs

Partenariats académiques

L'ENS est membre fondateur de Paris Sciences et Lettres - quartier latin[32]. Elle est associée à des universités parisiennes et des grands établissements au sein de l'Alliance Paris Universitas, dont elle est également membre fondateur. L'ENS participe aussi à plusieurs réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) tels que la Fondation sciences mathématiques de Paris, la Fondation Pierre-Gilles de Gennes pour la recherche et l'Institut d'études avancées de Paris-Île-de-France (IEA) pour les sciences humaines.

Simultanément membre de droit de la Conférence des présidents d'université (CPU) et de la Conférence des grandes écoles (CGE), l'ENS se place à la charnière des grandes écoles, avec lesquelles elle partage le recrutement sélectif, et des universités : elle assure conjointement avec elles l'ensemble de ses formations et activités de recherche, du master au doctorat.

Toutes les écoles doctorales de l'ENS sont associées à des universités et de grands établissements, de la physique à l'économie en passant par la philosophie des sciences.

Études

Entrée

L'ENS accueille rue d'Ulm, dans le 5e arrondissement de Paris, des étudiants aussi bien scientifiques que littéraires. Ceux-ci sont recrutés selon différentes voies qui offrent différent statuts.

Les élèves sont recrutés par voie de concours[33].

Les premiers concours, de niveau bac + 2, sont majoritairement préparés par des élèves des classes préparatoires. Il existe deux concours littéraires et quatre concours scientifiques :

  • groupe A/L : lettres (français, philosophie, histoire, langue ancienne, langue vivante et épreuve à option)
  • groupe B/L : lettres et sciences sociales (français, philosophie, histoire, mathématiques, sciences sociales, langue vivante et épreuve à option)
  • groupe MP/MPI, ex C/S (mathématiques, physique et informatique)
  • groupe PC, ex D/S (mathématiques, physique et chimie)
  • groupe INFO (mathématiques et informatique)
  • groupe BCPST, ex E/S (mathématiques, physique, biologie, géologie, chimie)

Les concours littéraires offrent 100 postes chaque année et les concours scientifiques 90. Chez les littéraires, A/L offre 75 postes, et B/L 25. Chez les scientifiques, MP/MPI offre 40 postes, PC et BCPST 21 chacun et INFO 8.

Le second concours (anciennement groupe F/S) est destiné aux étudiants en médecine ou en pharmacie[34].

La Sélection Internationale (SI) recrute des étudiants étrangers inscrits en dernière année du premier cycle d’études universitaires dans leur pays. Les épreuves sont à la fois écrites et orales, générales ou propres à chacune des 22 options proposées, de la linguistique théorique à l'informatique. La SI offre chaque année 10 bourses d'études littéraires et 10 bourses d'études scientifiques, chacune d'une durée de trois ans.

Les étudiants admis à préparer le diplôme sont recrutés sur dossier selon des procédures propres à chaque département de l'École[35], à l'issue de deux ou trois années d'études supérieures en France (premier cycle universitaire, CPGE, etc.) ou à l'étranger. Ils ont accès à la même formation et au même encadrement que les élèves et étudiants recrutés par les autres voies, et reçoivent le même diplôme à l'issue de leur scolarité. Les départements scientifiques offrent plus de places au titre de ce mode de recrutement que les départements littéraires (78 admissions contre 53 en 2009).

Enfin, l'ENS accueille des étudiants issus d'universités étrangères, les pensionnaires en accord d'échange, et des doctorants, français et étrangers, au sein de ses différents laboratoires.

En savoir plus sur les critiques du mode de recrutement des élèves.

Scolarité : la formation par la recherche

Forte de son projet scientifique axé sur la recherche fondamentale, l'ENS forme ses élèves à la recherche par la recherche et pour la recherche. Dans le prolongement du caractère généraliste des concours d'entrée, l'interdisciplinarité s'ajoute à la spécialisation croissante des cursus. L'ouverture internationale et professionnelle (stages) est très tôt encouragée. Un tutorat individuel est assuré par les caïmans. La finalité de la scolarité réside dans le doctorat, et plus de 85 % des normaliens accèdent au titre de docteur. Depuis 1985, les élèves ne sont plus tenus de passer l'agrégation.

La scolarité dure quatre années. Les élèves sont libres de choisir leur cursus. Certains élèves peuvent ainsi se développer une solide culture multidisciplinaire. La formation suit le cursus européen LMD. La scolarité des scientifiques comprend une L3, un M1 et un stage, un M2 puis l'agrégation. Une majorité d'élèves débutent une thèse avant leur sortie de l'école. La scolarité des élèves littéraires est moins balisée, mais l'agrégation demeure un passage obligé dans certaines disciplines. Certains élèves deviennent également lecteurs pour un an ou plus dans une université étrangère. Des cours de langues étrangères et des cours pour non-spécialistes sont nécessaires pour obtenir le diplôme de l'ENS, nouvellement créé. Aucun classement de sortie n'a jamais existé.

La scolarité et le régime des diplômes à l'ENS ont récemment fait l'objet d'évolutions significatives. L'ENS avait la particularité de ne délivrer aucun diplôme. Dans certaines disciplines, en particulier scientifiques, existent des formations organisés par l'ENS en collaboration avec des établissements de la région parisienne. Par ailleurs, à la fin du cycle de scolarité, les étudiants peuvent obtenir le diplôme d'établissement, diplôme de niveau master validant les séminaires, stages et cours suivis pendant la scolarité. Les élèves peuvent postuler à ce diplôme mais n'y sont pas statutairement tenus.

Enfin, l'ENS délivre des doctorats dans certaines disciplines et ce dans une moindre mesure que les autres ENS de Cachan et de Lyon. Les élèves, et parfois certains étudiants, ont la possibilité de postuler à une allocation de recherche de l'ENS en suivant une procédure couplée d'attribution associant l'ENS et une université de rattachement, où s'inscrit le doctorant.

Statut et régime

Depuis une loi de 1948, mise en œuvre par André Marie et Yvon Delbos[36], les élèves acquièrent durant leur scolarité la qualité de fonctionnaire stagiaire et s'engagent à servir l'État pour une période de 10 ans, leur scolarité à l'ENS comprise ; cette clause d'« engagement décennal », qui remonte à Napoléon Ier[37], est diversement appliquée. Ils s'engagent également à passer l’agrégation, ou un master recherche (ou, dans de rares cas, un master professionnel). En tant que fonctionnaires, ils sont nommés par arrêté ministériel et perçoivent dès le début de leurs études à l'ENS un traitement mensuel net de 1 312 € (1 371 € à partir de la deuxième année) et sont soumis aux dispositions du statut de la fonction publique. Chaque année, tous les élèves établissent, en accord avec les directeurs des études, un programme d'études. Tout élève ne parvenant pas à valider les diplômes ou concours prévus dans ce programme d'études peut être mis en « congé sans traitement », voire être renvoyé sur décision du ministre chargé de l'Enseignement supérieur, au bout de plusieurs échecs (en théorie du moins mais cette sanction n'est quasiment jamais appliquée). Ce régime n'est pas applicable aux étudiants des différentes formations proposées par l'ENS (diplômes nationaux de master et de doctorat et diplôme d'établissement).

Le régime de l'internat, autrefois obligatoire pour tous les élèves non mariés, est désormais simplement conseillé pour les élèves effectuant leur première année de scolarité, et proposé pour les années ultérieures, sous réserve de places disponibles. Trois sites accueillent les internes : le site de la rue d'Ulm (au 45 et au 46), le site de Jourdan, dans le 14e arrondissement de Paris, et enfin celui de Montrouge, en proche banlieue parisienne (voir plus bas thurnage). À ce jour, les capacités limitées de ces sites ne permettent pas l'hébergement des étudiants des différentes formations de l'école, mais ces derniers ont accès, à la différence des élèves, aux services d'hébergement du CROUS de Paris.

Le port de l'uniforme pour les élèves a été aboli le 22 octobre 1849[38].

En savoir plus sur les origines du statut des élèves.

Débouchés

  • Enfin, une plus petite minorité, mais dont l'importance tend à se renforcer, choisit le secteur privé[40], parfois après un mastère spécialisé (HEC, CNAM, etc.). Le Club des normaliens dans l'entreprise regroupe depuis 1983 l'ensemble des anciens élèves en poste dans le secteur privé, informe les élèves sur les perspectives de carrière et contribue au renforcement des liens entre l'école et l'entreprise. Les scientifiques s'orientent plutôt vers l'industrie, notamment la R&D, tandis que les littéraires sont surtout présents dans les métiers de la culture, de la communication et du droit.

Environnement international

École normale supérieure de Pise (Italie)

Dès 1810, Napoléon Ier fondait à Pise (Toscane) la Scuola Normale Superiore comme « succursale » de l'École de Paris. Depuis, le modèle académique de l'ENS s'est diffusé à l'étranger (Collège Eötvös de Budapest) et la rue d'Ulm a développé son réseau de partenariats.

Échanges universitaires

Les élèves peuvent bénéficier au cours de leur scolarité d'un ou plusieurs postes de visiting fellow (étudiant graduate) ou de lector (lecteur de français) dans 80 universités partenaires :

D'autres séjours et stages d'un semestre sont organisés de manière systématique dans le cadre des masters dispensés par l'école, au sein des laboratoires de recherche internationaux.

En plus des élèves recrutés par la sélection internationale (voir plus haut), l'ENS accueille et loge chaque année des pensionnaires étrangers dans le cadre d'accords d'échange. Une école d'été littéraire internationale accueille également des étudiants pour une plus courte durée.

Depuis 1988, l'ENS entretient une relation privilégiée avec la Scuola Normale Superiore, qui reçoit chaque année près de 80 normaliens, la moitié d'une promotion de normalisti se déplaçant à Paris.

Partenariats scientifiques

Les chercheurs internationaux sont accueillis pour un an à l'ENS grâce à l'Institut d'études avancées de Paris-Île-de-France, à la Villa Louis-Pasteur et à la Maison Suger. Les chaires internationales de recherche Blaise-Pascal, Marie-Curie, Condorcet et Lagrange-Michelet permettent aussi des séjours de plus d'un an dans les laboratoires, pour les doctorants, post-doctorants et chercheurs confirmés.

Une antenne permanente de l'Institut Remarque de la New York University est installée à l'école depuis 2007. Les ENS disposent aussi d'une antenne permanente à l'Université normale de la Chine de l'Est de Shangai (ECNU), l'Institut franco-chinois d'études avancées.

Doctorat honoris causa

Plusieurs personnalités internationales ont été faites docteurs honoris causa de l'ENS[41] :

Réseau unifié des bibliothèques de l’École normale supérieure (RuBENS)

L'ENS comprend 12 bibliothèques, réparties sur plusieurs sites et représentant l'ensemble des disciplines enseignées à l'école. Bibliothèques de recherche, elles sont réunies au sein d'un catalogue commun informatisé, « Halley », et sont accessibles à tous les chercheurs nationaux et internationaux à partir du cycle D (baccalauréat + 5), ainsi qu'aux enseignants, élèves et anciens élèves de l'école.

Bibliothèque des lettres

La plus ancienne d'entre elles est la Bibliothèque des lettres de la rue d'Ulm. Lieu de mémoire, contemporain de la fondation de l'école, elle fut dirigée de 1888 à 1926 par le dreyfusard Lucien Herr. La grande salle, dédiée à Georges Pompidou, est classée monument historique[42]. La Bibliothèque, qui s'étend aujourd'hui sur plusieurs milliers de mètres carrés, est l'un des plus grands fonds en accès libre de Paris, avec plus de 800 000 volumes immédiatement disponibles et 1600 titres de périodiques vivants. Elle couvre l'ensemble des disciplines des lettres, classiques et modernes, et des sciences humaines, avec des points forts comme la littérature française, l'allemand et les études sur l'Antiquité (reconnue CADIST).

Jusqu'en 2010, la bibliothèque a été dirigée par l'historienne Laure Léveillé.

Bibliothèque de mathématiques et d’informatique

La Bibliothèque de mathématiques et d’informatique de la rue d'Ulm, fondée en 1864 par Louis Pasteur et Gaston Darboux, est destinée à fournir les ressources documentaires nécessaires aux laboratoires de recherche de l'école dans ces deux disciplines. Comprenant près de 1 000 m², elle offre plus de 30 000 ouvrages et 14 000 périodiques en libre accès.

Autres bibliothèques

La Bibliothèque de sciences sociales du boulevard Jourdan (ex-Jean-Ibanès), héritière du Centre de documentation sociale (fondé par le directeur Célestin Bouglé grâce au mécène Albert Kahn, il compta parmi ses membres Raymond Aron, Marcel Déat, Georges Friedmann, Robert Marjolin, Pierre Uri, Etienne Mantoux et son père Paul Mantoux, Jean Stoetzel) et de la bibliothèque de l'École de Sèvres, comprend aujourd'hui plus de 150 000 volumes en économie, sociologie et géographie.

À ces bibliothèques communes s'ajoutent les bibliothèques des départements et des unités de recherche : archéologie, physique, chimie, biologie, géologie et météorologie, archives Husserl, Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM).

Campus

La façade de l'ENS, au 45 rue d'Ulm.

L'ENS est l'une des rares grandes écoles à toujours occuper un campus au cœur de Paris intra-muros, rue d'Ulm, en plein cœur du Quartier latin.

C'est le 4 novembre 1847 qu'elle s'est installée dans ces bâtiments prévus par la loi du 24 avril 1841, construits par l'architecte Alphonse de Gisors, qu'elle occupe encore aujourd'hui. Au-dessus du portail d'entrée, deux figures féminines représentent les lettres et les sciences de part et d'autre du médaillon de Minerve, déesse romaine de la sagesse.

Sites

Les locaux actuels comportent :

  • Les bâtiments historiques du 45, rue d'Ulm. Ceux-ci sont organisés en carré autour de la cour centrale, la Cour aux Ernests carré auquel viennent s'accoler deux ailes plus récentes, au nord-est l'aile Érasme (du nom de la rue Érasme qui longe l'école au nord) et l'aile Rataud au sud-est (du nom de la rue Rataud qui longe l'école à l'est)[43]. Au sud du carré, une autre cour, la Cour Pasteur sépare l'école des immeubles d'habitation de la rue Claude-Bernard. Enfin, un nouveau bâtiment, dit nouvel immeuble Rataud longe la rue Rataud et relie les ailes Érasme et Rataud des bâtiments principaux. Ces bâtiments renferment, outre la direction de l'école, des départements littéraires (philosophie, littérature et langage, études anciennes, archéologie) et scientifiques (mathématiques, informatique) ainsi que la très grande bibliothèque des lettres et la bibliothèque de mathématiques et d'informatique, des logements de fonction et des internats, des services administratifs, le restaurant (Pot), etc. Le Pavillon Pasteur (avec les fresques de Louis Édouard Fournier) a abrité le laboratoire du célèbre biologiste. Le monument aux morts, inauguré en 1923, est l'œuvre du sculpteur Paul Landowski[44]. Selon les mots de Gustave Lanson, la figure nue symbolise « le flambeau de l'énergie spirituelle et de la vérité scientifique »[réf. nécessaire].
  • Les bâtiments du 46 rue d'Ulm, appelés « annexe ». On y trouve les laboratoires de biologie ainsi que d'autres internats de l'École, et un parking souterrain.
  • Les laboratoires de physique, de chimie et de sciences de la Terre du 24, rue Lhomond, inaugurés par Albert Lebrun et Léon Blum en 1936, constituent un des premiers bâtiments entièrement conçus pour la recherche scientifique (Jacques et Albert Guilbert architectes)[45].
  • Les bâtiments du 48, boulevard Jourdan, anciens locaux de l'École normale supérieure de jeunes filles, où se trouvent les sciences sociales, un deuxième restaurant, et d'autres internats, ouverts en 1948 (Germain Debré et Édouard Crevel architectes). Ce campus est destiné à être reconstruit dans le cadre du contrat de projet État-région d'Île-de-France.
  • Les bâtiments de Montrouge (1 rue Maurice-Arnoux) abritent principalement des internats.
  • La station biologique de Foljuif, à Saint-Pierre-lès-Nemours, qui accueille aussi des séminaires et d'autres manifestations.

Cour aux Ernests

La cour aux Ernests.

Le bâtiment historique de l'École est construit en carré autour d'une cour, véritable « cloître » décrit par Romain Rolland. Un bassin circulaire, récemment rénové, y abrite quelques cyprinidés. Ces paisibles poissons sont surnommés « Ernests » (du nom d'un ancien directeur de l'École, Ernest Bersot) et sont un des symboles officieux de l'École. Par extension cette cour est appelée « Cour aux Ernests », et le vestibule de l'École qui donne sur cette cour est appelé par analogie « Aquarium ».

Tout autour de la cour se trouvent les bustes de quarante grands hommes français qui se sont illustrés dans des disciplines représentées à l'ENS : hommes de sciences dans la partie nord et hommes de lettres dans la partie sud. En tournant dans le sens des aiguilles d'une montre à partir de l'entrée ouest de la cour, ce sont :

La cour aux Ernests sous la neige.

Les noms figurent chacun sous le buste correspondant, ici reproduits tels qu'indiqués.

Accès

Le campus principal de la rue d'Ulm est accessible par la gare RER (B) Luxembourg, par la ligne de métro (M) (7) Place Monge et (M) (10) Cardinal Lemoine, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP (BUS) RATP 21 27 38 82.

Le campus du boulevard Jourdan est accessible par la gare RER (B) Cité universitaire, par la ligne de tramway (T) (3) Montsouris, par la ligne de métro (M) (4) Porte d'Orléans, ainsi que par plusieurs lignes de bus RATP (BUS) RATP 28 38 88.

École et société

Fondation de l’ENS

Fondation de l’École normale supérieure
Logo fondation ens.gif
Contexte général
Fiche d’identité
Forme juridique Fondation reconnue d’utilité publique
Fondation 13 mars 1986
Siège central 45, rue d'UlmParis
Président(e) Alain-Gérard Slama
Site web http://www.ens.fr/fondation/

Créée en 1986 à l'initiative de plusieurs entreprises, la Fondation de l'ENS, reconnue d'utilité publique, contribue au développement de la recherche à l'école, notamment en favorisant l'accueil de chercheurs étrangers.

Présidée par Alain-Gérard Slama, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, elle gère depuis 1996 les chaires internationales de recherche Blaise-Pascal, par délégation de l'État et du conseil régional d'Île-de-France. Le Contrat de projets État-région 2007-2013 prévoit un investissement de 6,9 millions d'euros à ce titre. Chaque chaire permet l'accueil pendant douze mois (éventuellement fractionnés sur deux ans) d'un chercheur étranger en sciences exactes ou appliquées dans une université francilienne, après sélection par un comité présidé par Jean-Pierre Changeux. Par leur caractère pluridisciplinaire, ces chaires ont acquis une grande notoriété dans le monde académique[46] : le titulaire doit en effet diffuser les résultats de ses travaux par des conférences ouvertes au public le plus large. Parmi les chercheurs accueillis, on peut citer :

Elle a aussi réalisé la villa Louis-Pasteur, près de la rue d'Ulm (Paris Ve), destinée à l'accueil des chercheurs étrangers pour une longue durée et au renforcement des relations entre la recherche publique et les entreprises (maison Pasteur).

Elle a également contribué à la création de deux chaires scientifiques dans les laboratoires de l'ENS, la chaire « sécurité des réseaux de télécommunications » avec France Télécom et la chaire « vision artificielle » avec EADS.

Voir le site des Chaires Blaise-Pascal.

Portail Savoirs en multimédia

Depuis 2001, le portail internet de la Diffusion des savoirs de l'École normale supérieure donne accès à plus de 2000 enregistrements des conférences et colloques ayant eu lieu à l'ENS, à la fois en lettres, en sciences et en sciences humaines, afin de donner accès aux derniers résultats de la recherche, mais aussi aux événements scientifiques (colloques, etc.) organisés à l'ENS.

Certains modules sont spécialement destinés, dans le cadre de la formation continue, aux professeurs des classes préparatoires et, plus généralement, des lycées.

Une nouvelle version de ce portail Savoirs en multimédia, aux fonctionnalités élargies, qui donne accès aux enregistrements de certains cours, a été lancée en 2009.

Voir le portail.

Conférences ERNEST

Le 12 décembre 2009, l'ENS a inauguré un nouveau cycle de conférences multidisciplinaires grand public, les conférences ERNEST. Ces conférences, sur les sujets les plus divers (économie, philosophie, sciences, littérature..), durent chacune 15 minutes, et les intervenants sont sélectionnés pour leur charisme, parmi les spécialistes des sujets abordés.

Éditions Rue d’Ulm / Presses de l’ENS

Fondées en 1975, les presses de l’ENS, devenues en 1999 Éditions Rue d'Ulm, contribuent à la diffusion des travaux de recherche menés à l'ENS et hors de l'ENS, principalement dans le secteur des lettres et des sciences de l'homme et de la société. Destinés au public universitaire, certains ouvrages publiés n'en ont pas moins rencontré un large écho auprès du grand public, comme La Société de défiance. Comment le modèle français s'autodétruit de Pierre Cahuc et Yann Algan (prix du livre d'économie 2008).

Plus de 300 ouvrages sont disponibles en librairie ou en ligne, publiés au sein de 16 collections parmi lesquelles les « Actes de la recherche à l'ENS » (en ligne), la « collection du CEPREMAP » (économie), « Les rencontres de Normale Sup' », « Italica » (histoire de l'Italie), les « Études de littérature ancienne », « Versions françaises » (traductions critiques), « Æsthetica » (coédition Musée du quai Branly) et « La rue ? Parlons-en ! » (avec Emmaüs). Une nouvelle collection, « Sciences durables », est lancée en 2011. À raison de 25 nouveautés par an, les livres sont diffusés et distribués par Les Belles Lettres et Numilog.

Les Éditions Rue d'Ulm sont dirigées par Lucie Marignac.

Valorisation de la recherche

L'Institut d'expertise et prospective de l'ENS, créé en 1985, sert d'interface entre l'école et l'entreprise en réalisant des séminaires et des études à la demande des entreprises. Cette valorisation de la recherche s'étend dans les domaines les plus divers, de la finance aux biotechnologies en passant par le droit.

L'ENS comprend également un service de valorisation de la recherche destiné à faciliter la conclusion de partenariats entre recherche publique et recherche privée, ainsi qu'avec le monde de l'industrie.

Club des normaliens dans l’entreprise

Le Club des normaliens dans l'entreprise regroupe depuis 1983 l'ensemble des anciens élèves en activité dans une entreprise publique ou privée. Espace d'échanges entre le monde de la recherche et le monde de l'entreprise, il contribue également à l'insertion professionnelle des anciens élèves. Parmi ses membres, on compte Anne Lauvergeon, PDG d'Areva, Christophe Barbier, directeur de L'Express, Florence Méaux, PDG d'Afaq Afnor, Dominique d'Hinnin, directeur financier de Lagardère, ou Bertrand Mabille, DG de SFR Entreprises.

En 2008, le Club a lancé l'initiative Croissance & Innovation destiné à rapprocher l'école des PME innovantes en forte croissance.

Affaire du collectif Palestine

Le 18 janvier 2011, Monique Canto-Sperber, directrice de l'ENS, annule le débat sur le Proche-Orient qui devait, à l'initiative du collectif Palestine ENS, réunir plusieurs personnalités politiques et intellectuelles, dont Leïla Shahid, Stéphane Hessel, les pacifistes israéliens Michel Warschawski et Nurit Peled, ou encore la député socialiste Elisabeth Guigou. Le secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature Benoit Hurel devait également participer à cette conférence. S'ensuit une vive polémique ravivée un mois plus tard par un refus de réservation de salle de l'ENS pour la tenue d'un débat sur la question israélo-palestinienne, décision de refus annulée en référé par le tribunal administratif de Paris le 26 février 2011[47]. L'École normale supérieure fait appel, le 2 mars 2011, auprès du Conseil d'État qui, par une ordonnance du 7 mars, infirme l'ordonnance du tribunal administratif et rejette la demande de suspension[48].

Mouvement social contre la précarité

Dans le même temps, un mouvement social se déroule à l'ENS : une dizaine d'employés de la cantine, employés en CDD, se mettent en grève au mois de janvier pour obtenir des titularisations dans la Fonction Publique et une amélioration de leurs conditions de travail. Le 22 mars 2011, les salons de la Direction sont occupés pour protester contre le refus de Monique Canto-Sperber d'accepter un protocole d'accord proposé par le Secrétaire d'État à la Fonction publique, Georges Tron, qui conduirait à la titularisation de tous les grévistes[49] ; ils sont évacués par la police le 19 avril 2011[50]. Monique Canto-Sperber fait alors l'objet de vives critiques pour sa gestion du conflit[51], qui voit la victoire des protestataires le 26 mai 2011 après que tous les employés grévistes ont reçu un CDI[52]. Le 12 juillet 2011 pendant les vacances scolaires, Monique Canto-Sperber prononce contre six élèves-fonctionnaires de l'ENS, après avis du conseil de discipline, des sanctions (5 avertissements et 1 blâme) ; une manifestation de 100 personnes a protesté le jour même contre ce qui est alors considéré comme « une volonté de la direction de réprimer le mouvement social et syndical »[53].


Vie sportive et associative

Le COF

La vie associative s'organise autour du Comité d'organisation des fêtes (COF), nom usuel de l'Association des élèves (voir ci-dessus), et du Bureau des sports, qui a acquis son autonomie en 2007[54].

Le COF, qui regroupe de très nombreux clubs sportifs, artistiques ou festifs, édite chaque semaine depuis près de 20 ans le BOcal, journal hebdomadaire consacré à l'actualité interne à l'école, et a en charge l'organisation des soirées et événements festifs ayant lieu à l'école. La plus connue est la Nuit de la rue d'Ulm (autrefois appelée « gala de l'ENS »), la plus grande soirée étudiante de l'école, qui a lieu autour de la Cour aux Ernests, entièrement illuminée.

Le COF comprend aussi un Bureau des arts, partenaire de grands lieux culturels parisiens.

La DG

La Délégation générale des élèves (DG) assure la répartition des thurnes (les fameux thurnages) entre les élèves et gère certaines questions matérielles par délégation de l'administration de l'école. Elle est constituée de quatre délégués généraux (dégés, dits grands, beaux et forts) élus chaque année par les élèves, et d'une délégation spéciale à l'environnement.

Les autres associations

Les actions sociales des normaliens sont fédérées par l'Action sociale étudiante. On peut également noter l'action des normaliens en faveur de l'ouverture sociale des grandes écoles, notamment via les associations Talens, Tremplin et Animath.

L'association Paris-Montagne organise chaque année un festival consacré à la vulgarisation scientifique et à la promotion des carrières de la recherche scientifique.

Une école d'été littéraire internationale a eu lieu à l'école en 2008, à l'initiative de plusieurs élèves.

Plusieurs clubs politiques et syndicats sont implantés dans l'école. Le principal d'entre eux est Pollens (association pour la politique à l'ENS), qui organise un séminaire politique avec de grands invités chaque semaine. Les élèves et étudiants sont représentés au conseil d'administration et au conseil scientifique.

Voir la liste complète des associations sur le serveur des élèves.

Jargon

L'ENS utilise un riche jargon relatif aux particularités locales. On ne sait quand ce jargon s'est formé, sans doute aux alentours de 1900. Pour une raison aujourd'hui oubliée, beaucoup de termes sont inspirés par l'Amérique du Sud, comme « cacique », « tapir », « caïman »…

Une « turne » ou « thurne » est une chambre d'internat (on parle de « thurne de jour » pour des pièces d'études). Le « thurnage » est la procédure relativement complexe d'attribution des thurnes aux élèves à partir de la deuxième année (l'ENS dispose de chambres sur plusieurs sites et aménagées différemment, donc différemment prisées).

Du temps des chambres à deux occupants, le colocataire s'appelait le « co-turne ». Un « caïman » est un agrégé-préparateur, c'est-à-dire un enseignant titulaire de l'agrégation et dont l'enseignement consiste essentiellement à préparer les élèves et les auditeurs libres à l'agrégation ; ce sont habituellement de jeunes chercheurs (moins de 30 ans). Par extension, plus particulièrement dans les études littéraires, un caïman est tout enseignant de l'ENS.

Un « cacique » est un major au concours d'entrée de l'ENS. Par extension, on nomme « cacique » toute personne classée première au concours d'entrée à une grande école, à l'agrégation, etc. À l'origine, « cacique » désignait un chef de tribu en Amérique centrale, c'est pourquoi « cacique » est aussi usité de nos jours dans le sens de leader, non sans ironie. À l'inverse, le dernier de la promotion est parfois désigné comme le « culal ». Un « archicube » est un ancien élève. L'annuaire des anciens élèves est l'« archicubier ».

Le « pot » désigne le restaurant de l'École, le service y est assuré midi et soir. Le petit-déjeuner est également proposé, sous le nom de « petit-pot ». Par extension, le mot pot désigne à peu près tout ce qui a un rapport proche ou lointain avec la nourriture. Par exemple, « il est pot » signifie qu'il est l'heure d'aller manger, le « pot » est également le surnom de l'intendant, etc. On parlait autrefois de « goimarder », ce qui consiste pour un archicube à toujours fréquenter le pot (le terme vient du nom de Jacques Goimard).

Les femmes de ménages et plus généralement tous les techniciens de service étaient jadis appelés « sioux ».

L'« ernestisation » consiste à jeter une personne dans le bassin.

Chaque année a lieu un week-end d'intégration des promotions entrantes, appelé communément WEI dans les écoles d'ingénieurs. À l'ENS, ce week-end s'appelle le « Méga » en référence à une antique tradition consistant à se prosterner devant un fossile du Megatherium, conservé à la Bibliothèque des lettres. Ce fossile a depuis été cédé au Muséum national d'histoire naturelle. L'association des élèves, officiellement l'AEENS, est le plus souvent nommée COF (pour « Comité d'organisation des fêtes ») ; on ne parlera évidemment jamais de « bureau des élèves ».

Un « tapir » (référence au « petit animal à la chair fade mais nourrissante ») est un élève à qui un normalien donne des cours particuliers. « Tapirat » et « tapirer » en découlent.

Chaque année, sont désignés par les normaliens de confession catholique des « princes » et « princesses tala », du sobriquet que les élèves de l'école publique lançaient aux élèves du privé (les « tala », « ceux qui [von]t à la [messe] ») ; ceux-ci administrent et animent l'aumônerie catholique de l'ENS. Il en est de même pour les normaliens protestants qui désignent leur prince ou princesse « talo » (« qui [von]t à l'o[ffice] »). Depuis mars 1981, l'aumônerie tala est assumée par le père Jean-Robert Armogathe.

Voir un lexique du jargon normalien.

Références

  1. Responsabilités et compétences élargies (RCE) dévolues aux EPSCP autres que les universités, prévues par la loi du 10 août 2007 relative aux libertés et responsabilités universitaires (LRU)
  2. Décret du 11 juin 2009 (J.O. du 13 juin 2009)
  3. En réalité secrétaire générale, conformément à l'article 11 du décret du 26 août 1987 modifié relatif à l’Ecole normale supérieure
  4. Répartition par établissement, académie et fonction des personnels enseignants non permanents ou titulaires de l'enseignement supérieur, hors enseignants des disciplines hospitalo-universitaires, en 2009-2010 p.15, effectif équivalent temps plein
  5. Fonctionnaires-stagiaires recrutés par concours
  6. cf. rapport AERES de décembre 2009, p.5
  7. Décret n°2000-250 du 15 mars 2000 portant classification d’établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel
  8. Aux termes du décret du 26 août 1987, ce dernier exerce à l'égard de l'établissement les compétences dévolues aux recteurs, assurant ainsi son indépendance vis-à-vis des universités.
  9. Le directeur est nommé par le président de la République sur proposition d'un comité composé des secrétaires perpétuels des Académies et de professeurs au Collège de France. Cf. l'article liste de directeurs de l'École normale supérieure (rue d'Ulm).
  10. Elle est la deuxième femme seulement, après Josiane Heulot-Serre, cependant, à occuper ces fonctions.
  11. Le terme normalien désigne dans le langage courant uniquement les « élèves » et anciens « élèves » d'une école normale supérieure désignés comme tel dans les statuts des écoles ; ils sont sélectionnés sur épreuves écrites et orales (arrêté du 9 septembre 2004). Les autres catégories d'étudiants d'une ENS ne sont appelés ni élèves, ni normaliens.
  12. C'est sur son modèle qu'ont été créées les ENS de Pise (Italie), d'Hanoï (Viêt-Nam), d'Abidjan (Côte d'Ivoire), d'Alger, de Constantine et d'Oran (Algérie), de Nouakchott (Mauritanie), de Tunis (Tunisie), d'Antananarivo (Madagascar) ainsi qu'en France, les ENS de jeunes filles de Sèvres, de l'enseignement primaire de Saint-Cloud et de Fontenay-aux-Roses, de l'enseignement technique de Cachan. Selon l'Agence universitaire de la francophonie, il y aurait actuellement une vingtaine d'ENS dans le monde.
  13. Allocution du président François Mitterrand prononcée à l'École normale supérieure à l'occasion de son bicentenaire (1994). Selon Dominique de Villepin, « cet établissement prestigieux, symbole de la tradition d’excellence de notre pays [...] illustre les valeurs d’égalité et de mérite qui sont au cœur de notre République. » (allocution à l'ENS, 25 août 2006).
  14. Description des différents modes de recrutement sur le site institutionnel de l'ENS.
  15. site de l'ARWU : rang 3 pour la France (après Paris-XI et Paris-VI), rang 21 pour l'Europe, y compris la Grande-Bretagne, rang 71 pour le monde. Elle est 9e sur le score des élèves au niveau mondial (établi à partir du nombre de prix Nobel et de médailles Fields parmi les anciens élèves)
  16. Times Higher Education - QS World University Rankings 2009
  17. classement de l'université Jiao-Tong de Shanghai de 2010 et 2011 : site de l'ARWU 2011, classement de Shanghai
  18. Ecoles de l'an III
  19. Les deux premiers volumes de ces cours sont parus aux Éditions Dunod en liaison avec les manifestations du bicentenaire de la Révolution que présidait Jean-Noël Jeanneney, avec le soutien de la mission du bicentenaire. Les leçons de mathématiques (Laplace, Lagrange, Monge), publiées en 1992 sous la direction de Jean Dhombres, constituent une somme des savoirs de cette discipline à la fin du XVIIIe siècle. L’impact de ces leçons sur l’enseignement des sciences de la première partie du XIXe siècle fut considérable, en particulier à l’École polytechnique. Les leçons d’histoire, de géographie et d’économie politique (Volney, Buache de la Neuville, Mentele, Vandermonde) sont parues en 1994 sous la direction de Daniel Nordman. Elles représentent une somme des connaissances de l’époque en sciences humaines et sociales et préfigurent le développement futur de ces disciplines. L’École normale supérieure, consciente de la valeur patrimoniale exceptionnelle de ces textes, a pris le relais pour la publication des volumes suivants. Le volume consacré aux cours de sciences expérimentales : leçons de physique, de chimie, d’histoire naturelle (Haüy, Berthollet, Daubenton) est paru début 2006 sous la direction d’Étienne Guyon aux éditions Rue d'Ulm. Il apporte un éclairage original sur ces sciences dans une période décisive. Les leçons d’analyse de l’entendement, art de la parole, littérature, morale (Garat, Sicard, La Harpe, Bernardin de Saint-Pierre) sont parus en 2008 sous la direction de Béatrice Didier et Jean Dhombres. Un cinquième volume d’introduction historique générale sur l’institution de l’École normale de l’an III, sous la direction de Dominique Julia, viendra conclure cette série. L’ensemble constituera ainsi, à l’instar de l’Encyclopédie mais dans un esprit différent, un témoignage unique sur l’état du savoir à la fin du siècle des Lumières.
  20. Jean Leclant, « L'École normale supérieure et l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : passé, présent et futur », 'Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres', 1999, 138, n°4
  21. Serge Benoît, « La rue d'Ulm », dans Christian Hottin (dir.), Universités et grandes écoles à Paris : les palais de la science, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1999 (ISBN 2-913246-03-6), p. 177-181, spécialement p. 177.
  22. Décret du 10 novembre 1903.
  23. Décret du 24 juillet 1985 relatif à la création d'établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel.
  24. Avant 1940, les femmes avaient le droit de passer le concours de la rue d'Ulm. Deux exemples fameux sont Simone Weil, entrée à Ulm en 1928, et l'académicienne Jacqueline de Romilly, en 1933.
  25. phys.ens.fr
  26. biologie.ens.fr
  27. chimie.ens.fr
  28. philosophie.ens.fr
  29. histoire.ens.fr
  30. Remarque at ENS
  31. [geographie.ens.fr http://www.geographie.ens.fr/]
  32. Cinq grandes écoles parisiennes créent une fondation dans Le Monde du 16 avril 2010.
  33. Seuls les étudiants recrutés par concours sont qualifiés d'élèves, comme le définit l'article 25 des statuts de l'École.
  34. Concours sciences sur le site de l'École normale supérieure
  35. Voir page sur le recrutement des étudiants sur le site de l'École.
  36. Loi n° 48-1314 du 26 août 1948 attribuant aux élèves des écoles normales supérieures le traitement et les avantages afférents à la condition de fonctionnaire stagiaire et loi n° 54-304 du 20 mars 1954 accordant la qualité de fonctionnaire stagiaire à tous les élèves des écoles normales supérieures. Ces dispositions concernent les élèves français ou, depuis 1994, ressortissants d'un État membre de l'Union européenne.
  37. Loi du 10 mai 1806 relative à la création de l'Université impériale, art. 118
  38. Jean-François Sirinelli (dir.), École normale supérieure. Le livre du bicentenaire, PUF, 1994, p. 431
  39. Organisée conjointement avec l'Université Panthéon-Sorbonne depuis 2005. 10 normaliens (sur 40 postes) ont été admis au concours externe de l'ENA en 2007. Cf. rapport du jury du concours d'entrée 2007, pp. 6 et 7.
  40. Environ 14 % selon une étude du sociologue Christian Baudelot (2005).
  41. NS Infos
  42. Notice no PA00132985, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
  43. Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 178.
  44. Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 179.
  45. Serge Benoît, « La rue d'Ulm », p. 180.
  46. http://www.diffusion.ens.fr/index.php?res=conf&idconf=1469
  47. « Débat sur Israël : l'ENS condamnée pour entrave à la liberté d'expression », Le Monde, 1er mars 2011 ; texte de l'ordonnance du TA de Paris
  48. CE, ord. réf., 7 mars 2011, no 347171
  49. « Les non-titulaires de l'ENS durcissent le ton », L'Humanité, 24 mars 2011.
  50. « Les occupants de Normale-Sup évacués », Le Monde, 19 avril 2011.
  51. « Lutte contre la précarité à l'ENS : rassemblement contre la répression vendredi 6 avril 11 h 14 », site de la tendance CLAIRE du NPA, brève du 7 avril 2011.
  52. « Sortie de conflit à l'ENS : une immense victoire pour les salariés », L'Humanité.fr, 27 mai 2011.
  53. « ENS/précaires: 6 élèves sanctionnés », dans [Le Figaro], 12 juillet 2011 [texte intégral (page consultée le 13/07/2011)] 
  54. La déclaration d'association est disponible sur le site de l'association des élèves

Articles connexes

Bibliographie

  • Collectif, Le Livre du centenaire, Hachette, 1895
  • Collectif, Les Normaliens peints par eux-mêmes, Chamerot et Renouard, 1895
  • Collectif, Notre école normale, Belles lettres, 1994
  • Robert Brasillach, Notre avant-guerre, Plon, 1941
  • Paul Dimoff, La Rue d’Ulm à la Belle époque (1899-1903), imp. G. Thomas, 1970
  • François Dufay et Pierre-Bertrand Dufort, Les Normaliens. De Charles Péguy à Bernard-Henri Lévy, un siècle d'histoire, J.-C. Lattès, 1993 (ASIN 2709613077) ;
  • Édouard Herriot, Normale, Société nouvelle d’édition, 1932
  • Michèle Ferrand, Françoise Imbert et Catherine Marry, L'Excellence scolaire : une affaire de famille. Le cas des normaliennes et normaliens scientifiques, L'Harmattan, coll. « Bibliothèque de l'éducation », 1999 (ISBN 2-7384-8221-X) ;
  • Pascale Hummel, Humanités normaliennes. L'enseignement classique et l'érudition philologique dans l'École normale supérieure au XIXe siècle, Les Belles Lettres, coll. « Études anciennes », n° 298, 1995 (ISBN 2-251-32645-6) ;
  • Pascale Hummel, Regards sur les études classiques au XIXe siècle. Catalogue du fonds Morante, Paris, Presses de l’École normale supérieure, 1990.
  • Pascale Hummel, Pour une histoire de l’École normale supérieure : sources d’archives (1794-1993), en collaboration avec A. Lejeune et D. Peyceré, Paris, Archives nationales – Presses de l’École normale supérieure, 1995.
  • Stéphane Israël, Les Études et la guerre. Les normaliens dans la tourmente, Éditions Rue d'Ulm, 2005
  • Adoniram Judson Ladd, École normale supérieure an historical sketch, Grand Forks, N.D. : Herald Pub. Co, 1907, lire en ligne
  • Gustave Lanson, « L'École normale supérieure », La Revue des Deux Mondes, 1926 lire en ligne
  • Nicole Masson, L'École normale supérieure : les chemins de la liberté, Gallimard, coll. « Découvertes », 1994 (ASIN 2070532844 ) ;
  • Éric Méchoulan, Pierre-François Mourier, Normales Sup' : des élites pour quoi faire ?, L'Aube, coll. « Mondes en cours », 1994
  • Michel Nusimovici, Les écoles de l'an III, 2010 [1]
  • Alain Peyrefitte, Rue d'Ulm. Chroniques de la vie normalienne, Fayard, 1994 (rééd.) ;
  • Robert Flacelière, Normale en péril, Presses universitaires de France, 1971
  • Romain Rolland, Le Cloître de la rue d'Ulm, Albin Michel, 1952 ;
  • Jules Romains, Les Copains, Paris, 1913
  • Clément Rosset, En ce temps-là, Minuit, 1992 ;
  • Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Fayard, 1988
  • Jean-François Sirinelli (dir.), École normale supérieure : le livre du bicentenaire, PUF, 1994.

Liens externes

Sites liés à l’école

Sites des élèves

Enquêtes sur l'origine sociale des élèves

Histoire de l'école

L’École normale supérieure : bientôt 208 ans de présence au Quartier latin, communication à l'ENS, 2003.


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