Religion nordique ancienne

Religion nordique ancienne
Odin avec Hugin et Munin.

La religion nordique ancienne (ou paganisme nordique) recouvre l’ensemble des croyances et des pratiques religieuses des peuples scandinaves, des origines à l’âge du bronze, jusqu’à l’ère Viking, qui va de 800 à la christianisation autour de l’an 1000. Ces croyances sont sans prêtres, ni dogmes, ni lieux de cultes[1],[2].

Un statut particulier était accordé par ces peuples à la nature, à la femme, mais aussi à certains animaux, comme l’ours, le cheval, le sanglier et le corbeau, qui se voyaient attribuer des pouvoirs fabuleux et possédaient une place importante dans les rituels et les traditions.

Sommaire

Terminologie

Les Scandinaves ne donnaient pas de nom à leur culte avant l’arrivée du christianisme. Suite à l’arrivée des missionnaires chrétiens en Scandinavie tels qu’Anschaire de Brême vers 829 et le roi Harald Ier de Danemark qui réussit à imposer le christianisme dans son pays vers 960, les textes médiévaux de Scandinavie mentionnèrent le terme forn siðr pour désigner la religion originelle de ces peuples. L’expression signifie littéralement « ancienne coutume, ancienne pratique » en vieux norrois.

Les sources

Sources archéologiques

Pétroglyphede Norrköpings.

Âge du Bronze

Le char solaire de Trundholm, daté du premier âge du bronze soit aux alentours de -1400

.

Sources toponymiques

Carte montrant les différences régionales de culte en Scandinavie vers 900, déterminées par les noms de lieu et les données archéologiques. En bleu, les régions dominées par le culte des Vanes ; en rouge, celles où prédominent Thor, Odin et les autres Ases ; en violet, les zones de coexistence ; les points verts sont les noms de lieu dérivés d’Odin - d’après Erik Christiansen, The Norsemen in the Viking Age, Blackwell, 2002.

Sources littéraires

Sources antiques

« Ils (Germains du nord) n’ont ni druides qui président au culte des dieux, ni aucun goût pour les sacrifices, ils ne rangent au nombre des dieux que ceux qu’ils voient et dont ils ressentent manifestement les bienfaits, le soleil, le feu, la lune. Ils n’ont même pas entendu parler des autres »

— César, De Bello Gallico, VI, 21

« Ils répugnaient à présenter leurs Dieux sous formes humaines, il leur semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel, ils leurs consacrent les bois, les bocages et donnent le nom de Dieux (et Landvaettir) à cette réalité mystérieuse que leur seule piété leur fait voir » « Aucun de ces peuples ne se distingue des autres par rien de notable, sinon qu’ils ont un culte commun pour Nerthus c’est-à-dire la Terre Mère, croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et circule parmi les peuples »  »

— Tacite, Germania, IX, 3

Sources médiévales

Influences chrétiennes

Les textes constituant la mythologie nordique ont été rédigés par des clercs ou des hommes issus d’une formation cléricale[3]. La question de l'interpretatio christiana est souvent débattue pour savoir à quel point ils ont réinventé la mentalité des Vikings deux ou trois siècles après leur disparition. Ainsi, selon Régis Boyer, « l’Église apportait dans ses bagages toute une magie biblique ou orientale fatidique que l’on attribua à tort aux Vikings »[4] et « tous les documents islandais anciens sont écrits sur palimpsestes, il faut gratter l’apport continental chrétien pour tenter de retrouver l’authenticité scandinave (et germanique) ancienne »[5]. Il propose d’essayer de reconstituer la mentalité viking plutôt que de prendre à la lettre des récits souvent trop complaisants ou adaptés de sources latines[6]. Pour Hilda Ellis Davidson, « nous avons affaire à un monde mythique artificiel, bien éloigné de la foi vivante de l’ère païenne »[7],[8].

Les historiens et les archéologues[9],[10] nous mettent en garde à de nombreuses reprises, les sources de la mythologie nordique sont impures[11] et « il faut donc garder constamment ses distances envers ce texte trop beau pour être vrai »[12].

Einar Olafur Sveinsson, spécialiste islandais actuel et son école, disent (en parlant de tous les textes) que : « la littérature ancienne de son pays est mi ecclésiastique, mi séculiere ». Régis Boyer constate qu’« on ne voit pas comment le contredire »[13].

Les auteurs des textes sur la mythologie nordique subirent des apports extérieurs et une grande multiplicité d’influences comme les textes scythe, gréco-latins, celtiques, slaves, finno-ougriens, nord orientaux (« chamanistes »)[réf. nécessaire] et chrétiens De là viennent sans doute les analogies des Nornes avec les Parques, des Valkyries avec Apsaras, de Tyr avec Mars, d’Odinn avec Mercure, de Loki avec Lug, ou encore de Fjorgyn avec Perkun[14]. Les Nornes et leur destin immuable sont vues comme une invention chrétienne associant Urd (le nom d’une source), Skuld (le nom d’une Valkyrie), et Verdandi (seule la Voluspa cite ce nom). Pour Jean Renaud, « Urd était probablement la plus authentique des trois, à laquelle on aurait associé par la suite les deux autres »[15]. Bon nombre des êtres surnaturels de la mythologie nordique sont adoptés sur le tard lors de la christianisation, et certains sont apportés par l’Église[16]. On les soupçonne de suivre quelques grands modèles célèbres dans tout le Moyen Âge, comme Isidore de Séville ou tout simplement la Bible[17].

L’Islande devenue chrétienne, l’Église ne badine pas plus là qu’ailleurs sur la stricte observance de ses lois[18]. Les Vikings avaient une écriture Runique, ils voyageaient et commerçaient beaucoup et connaissaient le papier, le parchemin et autres supports d’écritures. Pourtant nous sommes confrontés à une quasi absence d’écrits (inexistants ou détruits) en dehors de gravures sur pierres. Les chercheurs supposent que ces croyances ne reposent que sur une longue tradition orale. Seules certaines pierres à inscriptions runiques auraient échappées à la destruction car elles comportaient des signes religieux chrétiens comme la pierre de pierres de Jelling, où des inscriptions neutres[19]. Certains pensent à des autodafés chrétiens. La rédaction deux siècles après l’âge Viking, donne latitude à l’Église, d’entreprendre un travail patient et opiniâtre d’éradication, bien connu d’autre part[20]. Elle s’efforçait de dévaluer les croyances et pratiques menaçant la doctrine chrétienne, les dieux passent à l’état de diables, ou subtilement ils se retrouvent ridiculisés. (Harbardsljod ou la Lokasenna). Ou les dieux ne sont plus que de simples humains divinisés[21], ainsi ils périssent lors du combat final (Voluspa, ragnarök…) Régis Boyer[22],[17].

Selon Olaus Magnus, un ecclésiastique catholique actif au cours du XVIe siècle à Uppsala, en Suède, il y avait beaucoup de livres écrits avec des runes comme le Codex Runicus dans d’importants centres religieux suédois, comme à Skara et d’Uppsala, avant leurs destructions lors de la Réforme protestante.

Article détaillé : Codex Runicus.


=Les Eddas=

Articles détaillés : Edda poétique et Edda de Snorri.

La Gesta Danorum de Saxo Grammaticus

Description

La forn siðr était la religion dominante en Europe non romaine avant la conversion des tribus germaniques et scandinaves au christianisme, soit durant le Second âge du fer jusqu’en 380, année où l’empereur romain d’Occident Théodose Ier plaça le christianisme au rang de seule religion officielle et obligatoire par l’édit de Thessalonique[réf. nécessaire].

Les divinités

Déesse mère

Régis Boyer met en exergue une croyance ancestrale en une grande déesse mère de la création et de la vie, en harmonie avec les forces et les éléments naturels qui régissent l’univers, et à qui ils ont donné par la suite une représentation anthropomorphe[23].

À l’origine « les pères des Vikings » croyaient en une Déesse Mère et aux grandes forces naturelles que sont le soleil, l’eau, la terre, l’air, le feu et la vie, qu’ils ont représentés plus tard par la création d’un panthéon qui compte notamment Odin (Yggr, le redoutable), Odr (fureur) Thor (tonnerre), Jord (terre), Frigg, Freyja (femme), Fjörgyn (il/elle, qui favorise la vie), Sól (la soleil), Máni (le lune), Baldr et Freyr, (seigneur), Surtr (noir du feu), Mímir (mémoire), Bragi (parangon), Logi/Loki (flamme), ... et le grand arbre Yggdrasill[24]. Les Landvaettir sont les esprits tutélaires des lieux naturels tels que les collines, arbres, cascades, pierres... La tête de monstre sculptée sur la proue des bateaux vikings était faite à leur intention, afin d’épouvanter les Landvaettir des pays à investir. Il convenait de l’enlever avant d’arriver en pays ami[25]. La Grande Déesse Mère constitue un point capital dans les croyances des anciens scandinaves et germains.

Les cultes

Les anciens scandinaves et germains ont une totale liberté de pensée et de croyance[réf. nécessaire]. Leur langue ne dispose pas de vocable pour « religion », le mot approchant serait « seydr, sejdr ou sidr » : coutume, ensemble de pratiques, magie, médecine... activités principalement féminines. Leurs croyances ne possèdent aucun crédo, pas de prières à proprement parler,«  pas de prêtres, ni ordre religieux, ni temples, point de délire imaginatif ou de longues méditations rêveuses »[1], sans foi, sans dogmes[2]. Le chef de famille ou du clan procède aux cérémonies, naissances, mariages, décès... et fait office de goði, sorte de « prêtre temporaire ». Certains de ces godis se muèrent en prêtres officiels chrétiens, surtout en Islande.

Destin

Les Vikings n’ont pas une conception du destin immuable. Quels que soient les projets de leurs dieux, les anciens scandinaves et germains demeurent libres et croient en leur capacité d’infléchir leurs dieux et de forcer le destin[26], pour le modifier, car ils croient à la chance (gaefa), à leurs talents, à leur force et volonté, à leur capacité de réussite, et aussi à l’appui de leurs ancêtres: ce qu’ils nomment « eiginn mattr ok megin »[27],[28],[29]. Pragmatiques, ils ne sont en aucun cas des fatalistes subissant un destin[30]. Ce sont avant tout des combattants et des hommes libres qui décident de leur sort au risque de déplaire aux dieux. Ils croient à la magie ou plutôt au sentiment de la présence constante du surnaturel[31] et à la divination pour percer les projets de leurs ennemis, des dieux et des forces tutélaires, afin de changer le cours des évènements, et d’anticiper sur le destin[32], donc de le modifier, car rien n’est écrit définitivement.

Ils sollicitent les forces, les dieux et leurs ancêtres qui leur répondent dans leurs songes "mik dreymdi, at Freyja" (exemple : Freyja m’a rêvé que...)[33].

Il n’y a pas de destin que leur volonté ou l’aide de leurs dieux ou de leurs ancêtres ne puisse modifier, car les scandinaves étaient des hommes d’actions prisant les valeurs d’actions, et on leur fait tort en les accablant de pratiques et de concepts dont, sans aucun doute, ils eussent été fort empêchés[14].

La question des croyances des anciens scandinaves et germains se retrouve dans la formulation de Gauka-Thorir, qui se retrouve dans d’autres textes[34], « hann trudi a sinn eiginn matt ok megin » :

« Nous autres camarades n’avons pas d’autre croyance qu’en nous-mêmes et en notre force et capacité de victoire, et cela nous suffit amplement »

— Gauka-Thorir, chapitre CCI Olafs saga hins Helga

Cette formule a parfois été interprétée comme une forme de scepticisme ou d’irréligion. Des études récentes ont montré qu’elle soulignait au contraire « la participation au sacré qui justifiait qu’un homme se sentît fondé à dépasser les dieux anecdotiques, si l’on peut dire, et à ne croire qu’en lui-même, c’est-à-dire en sa propre capacité de chance et de réussite puisque celles-ci lui venaient des puissances divines. En conséquence, la formule dont nous sommes partis, loin d’être une profession de scepticisme, était un acte d’adoration implicite ! »[35].

Place de la femme

La femme viking tenait un rôle très important[36]. On rencontre dans les textes un nombre élevé de déesses et de créatures surnaturelles féminines (nornes, valkyries, Dises, Haminjur... Il est possible qu’il s’agisse de résurgences du culte ancestral de la Grande Déesse Mère qui a la période viking prend le nom de Fri, Fiia, Frea, Freyja (bien aimée) (elle est la douce chaleur du soleil, la déesse de la vie mais aussi de la mort qui accueille la moitié des guerriers, d’où l’une de ses hypostases : Hel (helja : accueillir, cacher), elle est aussi la déesse guerrière[37], mais il est également possible qu’il s’agisse de l’influence, dans les textes mis par écrit par les clercs, du développement à partir du XIIe siècle du culte chrétien de la Vierge Marie sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux[38].

Rapport avec les autres et la nature

Les scandinaves et les germains du Nord, jusqu’à la période viking incluse, ne pratiquaient pas de sacrifices humains, cette rumeur est une invention chrétienne pour les diaboliser selon Régis Boyer. La « peine de mort » n’existait pas non plus et les Havamal le disent, « un mort n’est utile à personne »[39]. Pour les crimes les plus graves, on prononçait le bannissement pour trois ans (fjörbaugsgardr)[40]. Le mot blót est un sacrifice au sens « Vénération »[41]. Avant de consommer une boisson, un aliment végétal ou animal on verse symboliquement un peu de liquide, d’aliment ou de sang de l’animal pour remercier les forces naturelles, la terre nourricière ou les dieux : pour la nourriture, les bienfaits, les interventions passées ou à venir, pour solliciter. C’est l’occasion pour faire un drekka minni en l’honneur des Landvaettir, des Ancêtres, des forces naturelles ou des dieux. Ils ont avec les puissances naturelles et les dieux un rapport de « donnant donnant »[42].

Place des animaux

La plupart des dieux et déesses ont leurs animaux, et ces derniers possèdent un statut particulier dans les croyances.

Cheval

L’importance du cheval dans les textes fondateurs et les sagas mythologiques semble refléter la grande valeur qu’il possédait, comme l’attestent également les rituels liés à son sacrifice et à la consommation de sa viande, qui étaient censés apporter protection et fertilité tandis que ses ossements sont utilisés comme instruments de magie noire dans les sagas. La lutte contre les traditions et les rituels comme la consommation de viande de cheval fut un élément capital dans la christianisation des régions qui pratiquaient historiquement la religion nordique, comme la Germanie et l’Islande. Parmi les chevaux célébrés par les textes fondateurs figurent celui d’Odin, Sleipnir, qui possède huit jambes et peut voler.

Ours

L’ours possède une place très importante dans l’histoire des peuples germaniques et scandinaves à l’époque du paganisme nordique, admiré et vénéré pour sa force, son courage et son invincibilité, considéré comme le roi des animaux, il était l’attribut des puissants et l’objet de rituels ayant pour but de s’approprier ses pouvoirs. Il était également l’attribut des berserkir. Il était d’usage d’offrir un ourson aux rois. Ingimund l’ancien offrit un ours polaire au roi de Norvège vers l’an 900. Isleif, le premier évêque d’Islande, en offrit un à l’empereur d’Allemagne vers l’an 1050. Un conte en vieux norrois a pour titre « Auðunn et l’ours » (Auðunar þáttr vestfirzka).

Loup

Dans l’ancienne Germanie, comme chez les Gaulois, les guerriers se nourrissaient de loups pour acquérir ses qualités que sont la force, la rapidité et l’endurance. Ce rituel permettait de donner du courage aux combattants en les plaçant sous la protection des loups[43]. Les Winnilis, nom d’un peuple de Germains signifie "les loups". Ils ne s’appelaient donc pas hommes mais loups. On retrouve le loup dans les textes fondateurs, où Odin possède les deux loups Geri et Freki (Vorace et violent), ainsi que le gigantesque loup Fenrir (« habitant des marais ») né de l’union de Loki et la géante Gerbauda.

Corbeau

Hugin (la pensée) et Munin (la mémoire) sont deux corbeaux, messagers d’Odin, qui parcourent le monde et viennent murmurer à leur maître ce qu’ils ont vu et entendu.

Chats

Le chat était l’un des animaux favoris des Vikings[réf. nécessaire]. Il était d’usage d’offrir des chatons lors des mariages. Un auteur, Diana Paxson dans son roman Brisingamen a attribué les noms poétiques Tregul ("Arbre d’or, ou jaune) et Bygul ("Abeilles d’or, ou de miel) à des chats de Freyja. « Tendresse » et « Amour maternelle » sont les chats de Freyja. Ils sont ailés, de grande taille, et ils tirent son char.

Chiens

Les chiens bénéficient d’une grande estime comme animaux de compagnie ou de travail. Il est fréquent de retrouver ces compagnons dans des tombes, enterrés aux côtés de leurs maîtres. Le chien qui garde le royaume des morts se nomme Garmr ou Garm.

Boucs

Thor a deux boucs qui tirent son char Tanngrisnir et Tanngnjóstr (Dents grinçantes et Dents étincelantes). Il lui est arrivé d’être contraint de les manger, mais il prit soin de conserver les os pour les ressusciter.

Sanglier

Sæhrímnir est le sanglier consommé chaque nuit par les Einherjar dans la Valhöll. Il est ramené à la vie afin de servir à nouveau de repas le jour suivant. Hildisvíni (sanglier de la bataille) est la monture de Freyja lorsqu’elle n’est pas sur son char tiré par ses deux chats.Freyr possède également un verrat Gullinbursti (aux soies d’or) ou Slidrugtanni (aux défenses redoutables). Il court plus vite que n’importe quel cheval de jour comme de nuit, dans les airs et sur la mer et ses soies illuminent la nuit la plus sombre[44].

Christianisation

Article détaillé : Christianisation des anciens germains et scandinaves.

La lutte contre ces croyances et traditions « païennes » fut un point crucial lors de la christianisation de ces peuples.

La détermination des missionnaires pour répandre leur foi en Scandinavie et en Germanie, ira parfois jusqu’à détruire des stèles au prix de leurs vies[45]. Ne parvenant à éradiquer ce paganisme ni par la parole ni par les actes de vandalisme, l’Église eut recourt à une violence volontaire : « Répandre sa foi par le fer et le sang. »[46]. L’émoi et le traumatisme des massacres de Charlemagne se firent ressentir dans toute la Scandinavie. Les historiens et spécialistes (Alain Decaux, André Castelot, François Neveux Rudolf Simek…) pensent que ce fut l’une des raisons qui provoqua les raids vikings qui souhaitaient se venger de la christianisation forcée[47],[48],[49]. La conversion des Scandinaves et des Germains s’est effectuée plus ou moins violemment, sur plus de quatre siècles.

l’explication évhémériste des mythes païens

L’Église a tâché de ravaler les anciens dieux au rang de démons[26]. Snorri et Saxo Grammaticus s’efforcent de reconstituer un panthéon organisé autour de quelques grands dieux en se contredisant souvent et parfois gravement, et proposent une explication évhémériste des dieux païens [14] : dans les prologue de son Edda et de la Heimskringla, Snorri « nous explique que les dieux ne sont que des hommes d’autrefois, des magiciens de préférence, qui ont été progressivement divinisés, Saxo Grammaticus ne dira rien d’autre, lui aussi » [50]. Cette explication se retrouve dans d’autres textes comme la Saga des Troyens, mêlant l’origine pseudo-étymologique des Ases en Asie, au mythe des origines troyennes des peuples scandinaves (Troie étant en Asie mineure)[51].

Néopaganisme

Articles détaillés : Ásatrú et Odinisme.

La foi scandinave, nommée par certains Ásatrú ou parfois Odinisme, a été reconstituée avec plus ou moins de succès, et certains pays acceptent désormais de la compter parmi les religions officielles. C’est le cas de l’Islande, la Norvège, la Suède, le Danemark.

Voir aussi

Notes et références

  1. a et b Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 41; 46.
  2. a et b Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 33, 44.
  3. Régis Boyer, Vikings idées reçues, le cavalier bleu, Éditions (ISBN 2-84670-040-0) 2002, p. 70.
  4. Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 44-47.
  5. Régis Boyer, L’Islande médiévale, Guide des belles lettres, p. 90 ISBN 2-251-41014-7.
  6. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9, p. 18.
  7. Mrs H. Ellis Davidson, Gods and Myths of Northern, Harmondsworth, Penguin Books, N° A670, 1964 p. 24.
  8. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, éditions Payot, p. 37, (ISBN 978-2-228-90165-9).
  9. Torfi H.Tulinius : chap :la conversion du Viking (traduction de R.Boyer, les nouvelles découvertes de l’archéologie, collection mémoires et histoire 2008, ISBN 2-7467-0736-5.
  10. Einar Olafur Sveinsson, Hilda Roderick Ellis Davidson, Viktor Rydberg, Eugen Mogk , Jean Renaud. Jacob Grimm, A. d’Apremont, Keary Charles, Grau, Régis Boyer.
  11. Régis Boyer, L’Islande médiévale, Guide des belles lettres, p. 98. ISBN 2-251-41014-7.
  12. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, Paris, Payot, p. 37, ISBN 978-2-228-90165-9.
  13. Régis Boyer, L’Islande médiévale, Guide des belles lettres, ISBN 2-251-41014-7 p. 203.
  14. a, b et c Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, édition Payot, P 8 ISBN 978-2-228-90165-9.
  15. Jean Renaud: les dieux des Vikings, éditions Ouest France, p. 122. ISBN 2-7373-1468-2.
  16. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 37.
  17. a et b Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 34.
  18. Régis Boyer « l’Islande médiévale », Guide des belles lettres, ISBN 2-251-41014-7, p. 185.
  19. Alain Marez "Une Europe des Vikings ? La leçon des inscriptions runiques" (Les Vikings premiers Européens, Editions "Autrement" ISBN 9 782746 707368 p. 131-177.
  20. Régis Boyer, Les Sagas islandaises, Payot, ISBN 978-2-228-90164-2 p. 122.
  21. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 33-34.
  22. Régis Boyer, L’Islande médiévale, Guide des belles lettres, ISBN 2-251-41014-7 p. 186.
  23. Régis Boyer Les Vikings : histoire, mythes, dictionnaire, éditions Robert Laffont, collection bouquins ISBN 978-2-221-10631-0 p.&nbs;421à 425.
  24. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 23;35.
  25. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 25.
  26. a et b Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs; 44.
  27. Régis Boyer : Les Vikings 800-1050, la vie quotidienne Hachette p. 218, ISBN : 2-0123-5690-7.
  28. F. Ström : Den egna kraftens män, Göteborg, 1948.
  29. Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs; 32, 33.
  30. Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs; 37,40,44.
  31. Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs; 42.
  32. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;93.
  33. Régis Boyer le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs; 43.
  34. leur propre puissance et capacité de réussir « eiginn mattr ok megin », leurs propres forces et capacité de victoire « afl okkat » Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;31, 32.
  35. Régis Boyer, L’Islande médiévale, p. 147.
  36. Régis Boyer Les Vikings : histoire, mythes, dictionnaire, éditions Robert Laffont, collection bouquins ISBN 978-2-221-10631-0 p.&nbs;421.
  37. Régis Boyer La Grande Déesse du Nord, Paris, Berg, 1995 et Les Vikings : histoire, mythes, dictionnaire, éditions Robert Laffont, collection bouquins ISBN 978-2-221-10631-0 p.&nbs;424.
  38. Régis Boyer, L’Islande Médiévale, p. 99.
  39. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 33.
  40. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 69.
  41. François Xavier Dillmann « Histoire des rois de Norvège par Snorri Sturluson » Ed. Gallimard, Page 371, ISBN 2-07-073211-8.
  42. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p. 38.
  43. Le loup gris - Le loup dans la Mythologie http://cybcharlotte.free.fr/mythologie/mythologie.htm.
  44. Les dieux des vikings, Jean Renaud, édition ouest France, p. 73 ISBN 2 7373 1468 2.
  45. François Xavier Dillmann « Histoire des rois de Norvège par Snorri Sturluson » Ed. Gallimard, ISBN 2-07-073211-8 pages ?.
  46. Tout l’Univers Hachette volume 5 p. 1110) et (Axis Hachette, volume 9 p. 294 ISBN 2-03-505279-3).
  47. Rudolf Simek, « L’émergence de l’âge viking : circonstances et conditions », dans Régis Boyer, Les vikings, premiers Européens VIIIe-XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l’archéologie, Autrement, 2005, p. 24-25.
  48. Pierre Barthélemy, Les Vikings, Albin Michel, p. 156 édition 1988,ISBN 2-226-03257-6.
  49. Alain Decaux et André Castelot - opt. cit, p. 715.
  50. Régis Boyer « l’Islande médiévale », Guide des belles lettres, p. 186.
  51. Hélène Tétrel « L’utilisation et l’interprétation des mythes païens par les écrivains islandais du Moyen Âge » [1].

Articles connexes

Bibliographie

  • Georges Dumézil Les Dieux des Germains, essai sur la formation de la religion scandinave, PUF, 1959 ;
  • Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, Payot, 2007 ;
  • Anders Andrén, Kristina Jennbert, Catharina Raudvere Old Norse religion in long-term perspectives : origins, changes, and interactions : an international conference in Lund, Sweden, June 3-7, 2004, Nordic Academic Press, 2007 [2].

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