Viking

Viking
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Représentation de Vikings datant du IXe ou du Xe siècle.

Un Viking (vieux norrois víkingr, pluriel víkingar) est un explorateur, commerçant ou pillard scandinave au cours d’une période s’étendant du VIIIe au XIe siècle[1].

Issus des peuples nordiques, les Vikings furent considérés au début du Moyen Âge comme des pillards à cause de la violence de leurs raids. Mais ils furent aussi de grands marins, marchands et guerriers : des îles Féroé, de l'Islande, du Groenland, de l'exploration du Vinland jusqu'en Orient. Ils fondèrent des États nouveaux et originaux en Normandie, en Sicile et en Russie[2]. L'âge viking prit fin à la suite de l'affirmation en Scandinavie de pouvoirs monarchiques centralisateurs et à leurs conversions au christianisme.

Sommaire

Définition

Articles connexes : Varègue, Normands et Rus.

« On appelle Viking (Víkingr, en vieux norrois) un commerçant de longue date, remarquablement équipé pour cette activité, que la conjoncture a amené à se transformer en pillard ou en guerrier, là où c’était possible, lorsque c’était pratiquable, mais qui demeurera toujours quelqu’un d’appliqué à afla sér fjár (« acquérir des richesses »). »

— Régis Boyer, Les Vikings[3].

Au sens large, le terme « viking » désigne parfois l’ensemble des Scandinaves de la période caractérisée par le phénomène viking. Les peuples en contact avec les Vikings leur ont donné différents noms : Normands pour les Francs, Danois pour les Anglais, Rus pour les Slaves, les Arabes et les Byzantins. Ils étaient parfois aussi qualifiés de « païens » ou d’« étrangers »[4]. Varègue est le nom donné aux Vikings exerçant sur la route de l’Est (En Russie).

Ils envahirent et finalement s’établirent sur des terres éloignées de leurs pays (voir chapitre Causes hypothétiques du phénomène ci-dessous). Leurs expéditions audacieuses, les strandhögg, par voie terrestre ou maritime, ont eu un impact sur l’histoire de l’Europe et de la proche Asie. Profitant de leur inactivité liée aux longs hivers scandinaves et de la faiblesse du système de défense côtier, ils établirent de nombreux « comptoirs », nommés « vicus » par les peuples latins, notamment sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord ou en Russie, du VIIIe au XIe siècle. Bien qu’ils se soient également installés aussi bien en Irlande, où ils ont fondé la plupart des villes (sauf Dublin), qu’en Grande-Bretagne (cf. Royaume viking d'York), c’est en Normandie et en Russie que leur entreprise a le mieux réussi, puisqu'ils sont à l'origine de puissants États. Navigateurs hors pair, les Vikings furent d’abord des commerçants au long cours.

Leurs bateaux, avec un faible tirant d’eau (parfois augmenté par un lest de pierres) et une proue relevée, naviguaient aussi bien à la voile qu’à la rame. Le terme utilisé en français est drakkar, dérivé du mot drekar qui signifie « dragons » et désigne originellement les figures de proues ; ce terme fut créé en 1839 par Auguste Jal (1795-1873), alors officier français attaché au ministère de la Marine sous la monarchie de Juillet ; il s’agit d’un barbarisme sans doute pour marquer les esprits ; les Norvégiens actuels utilisent le terme de « langskip ». Embarqués à bord, les Vikings menaient des raids d’une redoutable efficacité, remontant à l’intérieur des terres par les fleuves ou grâce à des chevaux volés.

Étymologie du mot « viking »

Village viking en Norvège.

Le mot « viking » désigne le guerrier, explorateur (littéralement « pillard » en norrois) d’origine scandinave. Le terme est d’utilisation assez récente (XVIIIe siècle et XIXe siècle) hors du monde scandinave. Son étymologie est très discutée. Il vient probablement soit :

  • des termes vik, la « baie », l’« anse » (que l’on retrouve dans Reykjavik), et ing « en provenance de »,
  • du terme vicus / wik qui désignait, durant le haut Moyen Âge, les agglomérations marchandes,
  • de la manière de vivre des gens du Viken, dans la baie d’Oslo,
  • du substantif scandinave vig signifiant « combat ».

Les utilisations connues les plus anciennes proviennent de textes anglo-saxons du VIIe siècle, avec la mention de divers termes (uuicingsceadan, uuicingsceadae, saewicingas, floteman[5]) qui se rapportent tous aux activités maritimes, et notamment à la piraterie.

Les textes scandinaves contemporains à la période viking font, quant à eux, la distinction entre un terme féminin, víking, qui désigne l’activité (fara í víkingu, « ceux qui partent en expédition ») et un terme masculin, víkingr ou vikingar, qui renvoie aux Vikings en tant que personnes.

Hors du monde scandinave, les chroniques franques ou anglo-saxonnes utilisent plus fréquemment les termes « Normands », « Danois » ou « païens » pour désigner les Vikings, tandis que les Irlandais parlent plus simplement d’« étrangers » (gall). Le toponyme Donegal ferait référence aux Vikings danois, c'est-à-dire les « étrangers noirs » et celui de Fingal aux Vikings norvégiens, c'est-à-dire les « étrangers blancs ». Mais cette distinction entre Vikings noirs et Vikings blancs empruntée à Lucien Musset serait la conséquence d'une mauvaise traduction, d'autant que cette distinction n'a pas de raison d'être, la proportion du type au cheveux clairs étant à peu près semblable au Danemark et en Norvège. Donegal n'a donc probablement pas cette signification, mais celle de « forts des étrangers » dún an gall, 'noir' se disant dub. De la même manière, Finegal ne vient pas de finn gall ou fionn gall « étrangers (aux cheveux) blonds » mais plutôt de fine gall, tribu des étrangers. En Orient, ils sont appelés « Rus » ou « Varègues ». Chez les Arabes les Madjus, bab el Madju désignant « la porte des païens » (détroit de Gibraltar)[6].

Selon Pierre Bauduin (2004), la connotation du terme serait plutôt positive dans les inscriptions runiques et négatives dans les poèmes scaldiques.

Causes hypothétiques du phénomène

Le baptême forcé des Saxons par Charlemagne.

Les écrits norrois de cette époque se bornant à quelques épitaphes runiques, l’analyse des historiens se fonde essentiellement sur les témoignages des victimes[7], souvent largement postérieurs aux événements, influencés et déformés. L’archéologie apporte cependant des éclaircissements déterminants.

La réaction à la conquête franque de la Saxe

« La chute de l’arbre sacré : L’Irminsul a la forme d’un tronc d’arbre et symbolise la colonne cosmique qui soutient la voûte céleste. Lors de la campagne de 772, Charlemagne le fait abattre solennellement afin de “chasser le diable” de Saxe. » Bruno Dumézil[8],[9].

« La destruction du célèbre sanctuaire païen d’Irminsul n’eut pour effet que de les inciter à se venger en brûlant les édifices religieux en Hesse»[10].

Charlemagne, profondément religieux, convaincu que Dieu avait confié au peuple franc et à son souverain la tâche de répandre et de défendre la foi chrétienne, passa sa vie à combattre tous les païens d’Europe. Par le fer et le sang, il réussit à établir un empire chrétien sur la majeure partie de l’Europe occidentale. Particulièrement, le peuple qui occupait le nord de la Germanie à la frontière du Danemark, fut victime d’épouvantables massacres. (Alain Decaux, André Castelot)[11] Le roi franc employa la force et la terreur[12] « le baptême et la conversion ou la mort ». Le crime le plus marquant pour tout le monde païen fut sans doute le massacre de Verden en 782, les Francs décapitèrent 4 500 personnes, déportèrent 12 000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême[13],[14]. En 785 probablement, Charlemagne instaura en Saxe le capitulaire De partibus Saxoniæ.

Le chef des Saxons Widukind résista très longtemps et se réfugia à plusieurs reprises chez ses voisins nordiques (Danois) et se mit sous la protection de Sigfred « roi des Danois »[9],[15], puis il bénéficia de la protection du roi viking Godfred, son parent le successeur de Sigfred. La légende de Siegfried est probablement tirée de cet évènement entre Vikings et Saxons[réf. nécessaire]. Les Saxons et les Danois étaient très proches, ils avaient les mêmes croyances, la même culture, ils firent cause commune pour résister à l’empire chrétien. Widukind devint le parent de Godfred en épousant la princesse viking Geva de Vestfold, fille d’Oystein (Eystein) Ier de Vestfold (Westfold, Norvège)[16].

Parmi les causes ayant provoqué le phénomène viking, le traumatisme des massacres de Charlemagne qui voulait imposer sa foi par d’extrêmes violences, marqua profondément les Païens et notamment les Scandinaves qui voulurent se venger. Le professeur Rudolf Simek confirme la pertinence de cet argument religieux : « Une des causes de l’émergence de l’âge viking peut avoir été la progression du christianisme ». « Ce n’est pas un hasard si le début de l’activité viking s’est produit sous le règne de Charlemagne. La menace militaire franque, soumission des Frisons et des Saxons, à la frontière du Danemark, aurait « provoqué un changement soudain de l’attitude des Scandinaves [...] La montée du christianisme constituait une menace en soi. En conséquence il apparaît moins surprenant que le premier raid « officiel » viking se soit porté sur l’ile de Lindisfarne, et qu’il ait visé un monastère, à l’évidence le protagoniste sans défense de la nouvelle foi, qui constituait une menace politique et idéologique pour la Scandinavie»[17]. Alain Decaux et André Castelot parlent de «complications de haine de religion » entre les Vikings et les Chrétiens, ce qui expliquerait selon eux que ce soient principalement les églises, les cloîtres et les autres édifices sacrés avec leurs habitants les nonnes, les moines et les prêtres qui étaient l’objet de la fureur, des insultes et des outrages des Normands encore païens et leur haine du christianisme[18].

En l’an 882 les Vikings ne se contentèrent pas de piller le tombeau de Charlemagne à Aix-la-Chapelle, ils profanèrent la sépulture et la dépouille du grand Empereur de la chrétienté. Les témoignages des clercs chrétiens précisaient que les Vikings non contents de voler les biens de l’Église, piétinaient et s’acharnaient sur les reliques sacrées, insultaient et outrageaient, mus par une véritable haine à l'encontre de la religion chrétienne. Les historiens[19],[20] voient dans ces sacrilèges des représailles à la christianisation forcée et les menaces contre le paganisme et les Scandinaves « Après les violences en Saxe contre le paganisme, Charlemagne menaçait le Danemark d’une christianisation par le fer et le feu »[21],[22],[23]. Ils soulignent que la conquête de la Saxe par Charlemagne coïncide avec les premiers raids vikings. « Les sources franques mentionnent des hostilités à la frontière danoise entre l’empire carolingien et les danois » L'historien Pierre Bauduin explique que « la crainte inspirée par la conquête du pays [la Saxe ndlr] et la brutale soumission de ses habitants eut sans doute sa part dans le mouvement d'expansion viking »[24]. Hypothèse déjà formulée par Lucien Musset[25].

La résistance à la christianisation forcée ne fut pas anodine et explique en partie le phénomène viking, bon nombre d’entre eux se rebellaient contre la puissante Eglise qui voulait imposer sa religion. Tous les premiers raids vikings visaient les édifices chrétiens et pas seulement pour leurs richesses, tous n’en détenaient pas. Les Francs cherchaient à convertir par la force tous les païens, les Scandinaves compris. L’historien François-Xavier Dillmann cite Montesquieu dans De l'esprit des lois , « Ils [Les Vikings ndlr] attribuoient aux ecclésiastiques la destruction de leurs idoles, et toutes les violences de Charlemagne, qui les avoient obligés les uns après les autres à se réfugier dans le nord. C’étoient des haines que quarante ou cinquante années n’avoient pu leur faire oublier »[26].

Les Vikings Danois attaquèrent, les Abodrites, un peuple allié de Charlemagne. Ils renforcèrent le Danevirke pour se protéger de l’empire chrétien qui les menaçait à leurs frontières, puis vers 810, 200 navires vikings se lancèrent sur la Frise[27].

L’aspect le plus caractéristique du règne de Charlemagne est d’avoir mis l’Eglise à son service en associant les évêques et les abbés à l’administration de l’empire chrétien. Charlemagne - très pieux fonde de nombreux monastères qu’il dote richement - impose sa foi aux peuples conquis et veille à l’éducation des clercs. » Il instaure un véritable pouvoir religieux contrôlant l’État et l’armée au service de la Foi Chrétienne[28].

Causes favorisant l'expansion viking

Comptoirs commerciaux, bons réseaux de renseignements

Au VIIe siècle, les Arabes perturbent le commerce en Méditerranée. En Europe, cela entraîne le développement de nouvelles voies commerciales vers le nord. Les marchands occidentaux y trouvent des fourrures, du bois, de l'ambre et de l'ivoire et échangent avec les Scandinaves du vin, de l'argent et des armes. Les comptoirs de Birka en Suède, de Hedeby et de Ribe sur les côtes du Jutland se développent. Les Scandinaves qui acceptent la « prima signatio » (Petit baptême chrétien) sont autorisés à commercer comme par le passé. Les Scandinaves commerçaient au moins depuis l’époque romaine, ils avaient coutume de s’installer à la belle saison dans des Vicus, ils connaissaient donc parfaitement le reste de l’Europe depuis fort longtemps. Leurs comptoirs commerciaux ont servi à « faire du renseignement» pour les futurs raids. Selon l'historien Stéphane Lebecq, « le commerce a pavé la voie aux raids vikings »[29].

Déclin de l’Empire carolingien

Charlemagne a tenté à maintes reprises des offensives contre le Danemark mais sans résultats. Il provoqua une réaction et c’est sous son règne qu’eurent lieu les premiers raids Vikings. L’empire Franc était très puissant et a pu résister aux attaques vikings. L’empire carolingien entame un long déclin après la mort de Charlemagne. Les Vikings profitent des faiblesses de ce vaste empire qui commence à se morceler, il est mal défendu et souvent en proie à des guerres internes. Commerçants, certains Scandinaves se transforment occasionnellement en pillards[30]. Pour le linguiste Régis Boyer, ce phénomène est renforcé par le mercenariat : les Carolingiens, seigneurs ou souverains, utilisaient les Vikings comme mercenaires lors de leurs guerres internes, ou comme alliés occasionnels. Installés sur l'embouchures de l'Escaut, ils sont, par exemple, les alliés du Comte Herbert de Vermandois pour dévaster le Tournaisis [Annales de Tournai - Archives Communales de Tournai] [réf. nécessaire] Cette lecture est cependant discutable. En Grande-Bretagne, les historiens constatent que ce sont les Vikings qui manipulent les souverains indigènes, surnommés Puppet-kings ; il serait étonnant que ceux qui dominent le jeu politique en Grande-Bretagne se contentent d'être des pions en Francie. Les faits semblent d'ailleurs suggérer que les Francs ont eu quelques difficultés à « contrôler leurs mercenaires ».[réf. nécessaire][31]

Les guerres intestines en Scandinavie

Les raids vikings commencent au VIIIe siècle, à cette époque, la Scandinavie est constituée d’une multitude de petits royaumes. La volonté d’établir des grands royaumes centralisateurs dans les pays Scandinaves n’apparaît qu’avec la christianisation. Des Princes par la conversion au christianisme bénéficient d'alliances chrétiennes, pour accéder au pouvoir.

Au IXe siècle, le Danemark et dans une moindre mesure la Norvège connaissent une multitude de conflits internes liés à l'opposition entre les jarls et aux crises de succession. Le roi du Danemark peine à s'imposer aux différents clans et à sa famille même. Les raids en Europe financeraient les guerres entre aristocrates et augmenteraient le prestige des candidats au pouvoir[32].

La faim de terres

Un réchauffement climatique autour du Xe siècle aurait amplifié les raids vikings. Cela aurait entraîné la croissance des productions agricoles, et du coup, une hausse démographique. Les raids vikings auraient été un moyen de réponse à une faim de terre. Les historiens pensent que cet argument concerne au plus l'ouest de la Norvège[33]. Au contraire pour l’historien François Neveux « On peut affirmer que l’argument de la surpopulation est aujourd’hui largement discrédité par les découvertes archéologiques »[34]. L'archéologie rurale scandinave a révélé que les terres cultivées étaient moins étendues à l'époque viking qu'au début de notre ère[35]. On pourrait en déduire que la surpopulation ne semble donc pas avoir affecté la Scandinavie au VIIIe ou IXe siècle, mais il s'agirait d'une conclusion rapide : pour réduire la pression démographique, les Scandinaves pourraient avoir préféré conquérir des meilleures terres dans le sud plutôt que défricher des terres ingrates, gelées 6 mois par an.[réf. nécessaire]. Mais le réchauffement climatique n’explique pas la cause des raids vikings puisque il ne commence qu’aux environs du Xe siècle et les premiers raids datent du VIIIe siècle. L'invention du drakkar, navire fin, léger et robuste, a permis ces expéditions lointaines[36]. Mais le manque de terre est maintenant écarté par l’archéologie[35].

Les Vikings et la christianisation

« La mission par échanges culturels, puis par la parole, puis par l’épée »[37].

« En avant, en avant, hommes du Christ, hommes de la croix, hommes du Roi! ». (Fram, fram, Kristsmenn, krossmen, konungsmenn!)

Tel était le cri de bataille des convertisseurs « Christ, Croix et Roi » repris par Olaf Tryggvason. Cette détermination annonçait les futures croisades «Nous allons marquer notre emblème sur nos casques et boucliers. Dessiner à la peinture blanche la Croix Sacrée» [38].

La conversion au christianisme des Vikings s’est effectuée, de façon pacifique mais aussi violemment, sur plus de quatre siècles. Il ne s’agit pas d’une guerre de religion, car les Vikings étaient ouverts à d’autres dieux et croyances et y trouvaient parfois un intérêt politique et commercial.

Les Nordiques habitués à commercer depuis très longtemps en Europe à l’époque païenne, entrèrent en contact avec la religion chrétienne suite aux premières missions d'évangélisation dans la première moitié du VIIIe siècle, c'est-à-dire avant l'expansion viking. « Tant que la foi chrétienne ne menaçait pas les anciennes coutumes, les païens considéraient le Christ avec indulgence »[39]. Des Scandinaves n'ont pas hésité à intégrer Jésus dans leur panthéon aux côtés de leurs divinités traditionnelles comme Odin ou Thor.

En 678 Saint Willibrord et Wilfrid d'York ont pour mission d’évangéliser Heligoland et le Danemark. En 716 Boniface de Mayence. Willibrord évêque d'Utrecht, récidive vers 725 mais il échoua à convertir les Danois. Rudolf Simek précise que la propagation du christianisme n’est pas due aux seuls missionnaires. Les résultats furent décevants l’Eglise eut recours à la force[17].

En 737, le Roi Scandinave du Danemark érigea la première muraille du Danevirke contre les incursions de Charles Martel[40],[22]

Le courage des missionnaires pour répandre leur foi en Scandinavie ira parfois jusqu’à détruire des stèles païennes au prix de leurs vies. Ne parvenant pas à ses fins ni par la parole ni par les actes de vandalisme, l’Eglise eut recours à la violence : « Répandre sa foi par le fer et le sang »[41].

Avec le règne de Charlemagne qui avait comme objectif de répandre et de défendre la foi chrétienne, sans hésiter à utiliser d’extrêmes violences (Verden), le Danemark fut menacé mais résista en agrandissant le Danevirke et en participant aux premiers raids vikings[42].

Les Vikings veulent marquer les esprits à leur tour en s’attaquant à Lindisfarne, le 8 juin 793. Ce prestigieux sanctuaire constituait le symbole de réussite de la christianisation en Angleterre. Les Vikings renversèrent la croix de pierre, piétinèrent les saintes reliques, insultèrent, outragèrent et tuèrent les moines, mus par une véritable haine de la religion chrétienne[43],[23]. L’émoi et le traumatisme des massacres de Charlemagne se firent ressentir dans toute la Scandinavie. Ce fut l’une des raisons qui provoqua les raids vikings qui souhaitaient se venger de la christianisation forcée. (Alain Decaux, André Castelot, François Neveux Rudolf Simek…) [44],[23].

Les chroniqueurs ont dépeint de la manière la plus noire ces bandes de Vikings qui mettaient à sac les édifices chrétiens, en leur prêtant là des intentions religieuses. Quels motifs auraient pu empêcher ces bandes de maraudeurs nordiques d’attaquer des sanctuaires chrétiens, alors que les missionnaires chrétiens détruisaient les temples païens et qu’ils le feraient encore longtemps[45].

Vers 822-825 la Scandinavie fut déclarée terre de mission. Les premiers baptêmes furent prodigués dès 823 par Ebbon, archevêque de Reims envoyé par Louis le Pieux. Puis en 826 par Ansgar, moine de Corbie Vers 832-851 l’Abbe Wala poursuivit la Christianisation Vers 876 le moine Anschaire et Harald à la Dent Bleue, évangélisèrent leurs sujets mais sans grands succès»[17].

L’Eglise impose la « prima signatio » (baptême simplifié) aux Vikings s’ils veulent continuer de commercer dans le monde chrétien. Peuple de commerçants avant tout, les Vikings acceptent d’autant qu’ils ne voient pas d’objection à compter parmi leurs dieux, un de plus. Lors de la cérémonie, ils reçoivent également une aube blanche. Certains se font baptiser plusieurs fois afin d’obtenir plusieurs tenues que leurs épouses transforment.

Le changement décisif se produisit lorsque de grands chefs se convertirent. Des princes comprirent tout l'intérêt d'embrasser une religion qui consolidait leur pouvoir. En Francie, le jarl Rollon accepta d'être baptisé en échange de recevoir un territoire qui allait devenir le duché de Normandie. C'était un excellent critère d'intégration dans le monde franc. En Scandinavie, des rois se servirent de la religion du Christ afin de « dépasser les particularismes culturels et surtout les dissensions politiques entre clans »[46], le but étant d'unifier leur royaume.

La christianisation engendra des résistances suivies de bannissements et de brutalités, car cette nouvelle foi était coercitive, imposant un dieu unique. Les Vikings avaient l’obligation d’abandonner leurs anciennes croyances. « L’Église n’autorise pas d’autres dieux, qu’elle considère comme des démons et des forces du Mal. Freyja, la Grande Déesse des Vikings, symbole de la fécondité, fut pour l’Église un objet de ridicule et de mépris »[47].


Progression du christianisme

Autour de 974, Otton II du Saint-Empire envahit le Danemark. Le roi Harald à la Dent Bleue et son allié norvégien, Håkon Sigurdsson, perdirent une bataille près du Danevirke et furent contraints, pour avoir la paix, d’accepter le baptême et de christianiser leur peuple[48] mais une fois revenu en Norvège, Hakon se débarrassa des prêtres autour de lui et reprit ses anciennes croyances[49]. En 985, Harald à la Dent Bleue, unifie et christianise le royaume sous sa poigne.

Le prince norvégien Håkon le Bon se fit baptiser en Angleterre et, de retour en Norvège, entreprit une christianisation de son pays. Il rencontra une forte opposition à la propagation de sa foi. « En 933, des sujets de Hakon [le Bon] brûlèrent des églises, tuèrent des prêtres et forcèrent Hakon à abandonner son projet de christianiser tout le pays »[50].

Maîtres du Trøndelag, les jarls de Lade, Håkon Grjotgardsson, son fils Sigurd Håkonsson puis son petit-fils Håkon Sigurdsson, résistèrent à la christianisation de la Norvège, restaurèrent le culte des anciens et des divinités malgré les efforts des rois, en particulier Harald à la pelisse grise[51].

« L’opposition à la foi chrétienne fut brisée environ vingt ans plus tard avec une violence peu chrétienne, d'abord par le roi Olaf Tryggvason, baptisé en 995.» « Il fit preuve d’une poigne évangélisatrice redoutable pendant les cinq ans de son règne sans doute mû par un fanatisme religieux hors du commun. Son œuvre fut achevée par Olaf Haraldson»[52] (1016-1028). "Olaf Haraldsson lança la christianisation plutôt par l’épée que par le verbe. La résistance païenne fut tenace surtout dans le Trondelag de telle sorte que en 1030 le roi Olaf trouva la mort à la bataille de Stiklestad[53]."

Olafr Tryggvason fit preuve d’une poigne évangélisatrice redoutable (…) mû par une volonté de puissance et un fanatisme religieux hors du commun. Son œuvre fut achevé par Olafr Haraldsson (st Olafr). Tryggvasson imposa le christianisme aux Féroé, avec l’aide du jeune chef féroïen Sigmundr Brestisson, (Faereyinga saga) et en Islande, en envoyant des missionnaires comme Thangbrandr dont l’efficacité n’avait d’égale que la violence (Kristni saga) [54].

L'historien Olaf Olsen :"C’est également sous la pression d’Olaf Tryggvason qui menait alors un combat acharné contre le paganisme norvégien, que l’Islande accepta le christianisme " [53].

Au cours d'une réunion de l'Althing au solstice d’été de l'an 999[55], les Islandais décidèrent, contraints et forcés, d'adopter le christianisme officiellement. «Les menaces du roi Olafr Tryggvason, qui décide de garder tous les fils de grands chefs islandais séjournant en Norvège, pèsent certainement d’un grand poids sur le fameux Althing de 999 »[56].

Régis Boyer s'étonne que ce point soit souvent escamoté par les commentateurs. Il rappelle : « l'Islande se divise en deux camps, le païen et le chrétien, qui évitent de peu l'affrontement violent, juste avant l'ouverture de l'althing de 999». Thorgeirr Ljosvetningagodi, un chef reconnu des deux parties, est chargé de trancher : il décide après une très longue réflexion solitaire que tous les Islandais seront chrétiens[57]. Cette décision est motivée aussi par la crainte d'une division religieuse, et donc politique, du pays entre païens et chrétiens, ces derniers étant déjà nombreux sur l'île. Ce risque de partition était d'autant plus grand que l'Islande ne connaissait pas ni roi ni quelconque prince à sa tête[58].

En Suède, malgré le zèle des missionnaires comme l’évêque Bruno de Querfurt, le paganisme demeurait encore au XIe siècle. Les missionnaires, voyant qu’ils ne pouvaient pas détruire les anciennes croyances, les christianisèrent progressivement en récupérant les anciennes déités païennes[59].

Les Varègues furent contraints d’accepter la christianisation, en même temps que les Slaves, en 989, lors du baptême général ordonné par le roi Vladimir Ier[60] "Le puissant roi chrétien Olof Skötkonung voulut imposer le christianisme, la résistance fut si forte que des missionnaires chrétiens furent attaqués et tués". Certains furent crucifiés[53].

Rédigée vers 1230 par un aristocrate islandais, Snorri Sturluson, l'Histoire des rois de Norvège raconte la difficulté, la fragilité et la violence de l'implantation du christianisme en Norvège.

Les textes de Snorri Sturluson lui-même vantaient les exactions chrétiennes. « Ceux qui n’abandonnaient pas le paganisme étaient expulsés, à d’autres il [ndlr Olaf Haraldson]) faisait couper les mains ou les pieds ou extirpait les yeux, pour certains il les faisait pendre ou décapiter, mais ne laissait impuni aucun de ceux qui ne voulaient servir Dieu (...) à qui il affligeait de grands châtiments (...). Il leur [au peuple norvégien] donna des clercs et en institua dans les districts... »[61].

« Olaf, roi de Norvège en 1016, vu comme un héros, était un conquérant sanguinaire, canonisé à sa mort, christianisateur et unificateur de la Norvège, il fut le champion, comme Charlemagne d’un pouvoir central fort et chrétien »[62].

Les croyances vikings

Article détaillé : Religion nordique ancienne.

« Nous autres camarades n’avons pas d’autre croyance qu’en nous-mêmes et en notre force et capacité de victoire, et cela nous suffit amplement. »

— Formulation de Gauka-Thorir chapitre CCI Olafs saga hins Helga

« Hann blótađi ekki, hann trúđi á mátt sinn eiginn ok megin. »

— Il ne sacrifiait pas aux dieux, il ne croyait qu’en sa force et capacité de victoire. Au chapitre CCI Olafs saga hins Helga Olafr le gros (st Olaf) qui cherche à convertir de force les païens, s’adresse à Gauka-Thorir et le somme de s’expliquer sur ses croyances. Il affirme n’être "ni chrétien ni païen"

Ces formulations se retrouvent dans d’autres textes anciens, où ils affirment : ne croire qu’en leur propre puissance et capacité de réussir « eiginn mattr ok megin ». Ils disent ne croire qu’en leurs propres forces, et capacité de victoire « afl okkat » [63].

Le professeur Xavier Dillmann dit que « cette locution est le plus souvent utilisée dans les textes norrois au sujet de personnages qui sont réputés avoir délaissé le culte des dieux ancestraux et qui, par conséquent, se situaient en dehors du cadre habituel de l’ancienne société scandinave » [64].

Les textes médiévaux mentionnent le vocable Forn siðr pour désigner le paganisme scandinave. Leurs croyances ne possèdent aucun crédo, pas de prières, pas de prêtres, ni ordre religieux, ni temples, sans foi, sans dogmes[65].

Les Vikings ne sont en aucun cas des fatalistes subissant un destin. Ce sont avant tout des combattants et des hommes libres qui décident de leur sort au risque de déplaire aux dieux. Ils croient également à la magie et à la divination pour percer les projets de leurs ennemis, des dieux et des forces tutélaires, afin de changer le cours des évènements, d'anticiper sur le destin[66], donc de le modifier, car rien n'est écrit définitivement. Ces faits sont très éloignés et incompatibles avec la vision du Destin implacable des auteurs chrétiens qui ont rédigé ou corrigé la quasi totalité des documents dont nous disposons. Il n'y a donc pas de destin que leur volonté ne puisse modifier[67].

Il y avait des Scandinaves qui respectaient les dieux mais sans faire d’allégeance et sans sacrifice car ils les considéraient comme des proches parents, beaucoup se disaient être de leur lignage et en avoir hérité les dons. Néanmoins à ce titre ils se devaient de respecter un code d’honneur et de valeur inhérente à leurs dons et à leur prestigieuse lignée représentée par une force tutélaire qu’ils nommaient la Hamingja. Ils se distinguaient en scandant leur maxime, où ils disaient « ne pas sacrifier aux dieux et ne faire confiance qu’en leurs propres forces et capacité de réussite»

Héritage

Comme celle des autres peuples germaniques, les croyances Vikings, avant la christianisation, sont mal connues. La mythologie Viking a été réinventée de toutes pièces par les chrétiens, lors de la période Normande[68]. De même, au XIIIe siècle, des auteurs islandais comme Snorri et Saxo Grammaticus s’efforcèrent de reconstituer un panthéon organisé autour de quelques grands dieux, mais deux siècles de conversion au christianisme et d'éradication de l'ancienne religion[69] ont laissé beaucoup d'erreurs dans leurs chroniques[70].

L'archéologie et l'examen attentif des témoignages antérieurs à la domination chrétienne, qui semblent être les plus objectifs, permettront d'avoir une idée plus précise de ce qui auraient pu être les "Croyances Vikings".

Les ancêtres des Viking[71] avaient le culte d’une Déesse Mère et des grandes forces naturelles qu’ils ont représentées plus tard par la création d’un panthéon qui compte notamment Odin, Thor, Jord, Frigg, Freyja, Freyr... et le grand arbre Yggdrasill. Il existe des témoignages de l'époque romaine décrivant ceux que l'on nomme « les pères des Vikings » en ces termes :

« ils (germains du nord) n’ont ni druides qui président au culte des dieux, ni aucun goût pour les sacrifices, ils ne rangent au nombre des dieux que ceux qu’ils voient et dont ils ressentent manifestement les bienfaits, le Soleil, le feu, la Lune. Ils n’ont même pas entendu parler des autres »

— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules VI, 21

.

« ils répugnaient à présenter leurs Dieux sous formes humaines, il leur semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel, ils leur consacrent les bois, les bocages et donnent le nom de Dieux (et Landvaettir) à cette réalité mystérieuse que leur seule piété leur fait voir » « Aucun de ces peuples ne se distingue des autres par rien de notable, sinon qu’ils ont un culte commun pour Nerthus c'est-à-dire la Terre Mère, croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et circule parmi les peuples » »

— Tacite, Germania IX, 3

.

Origines géographiques et aires d’expansion

Expansion viking du VIIIe au XIe siècle

L'origine géographique des Vikings aurait déterminé, dit-on, la direction de leur expansion. Les Varègues (Suèdois) se seraient dirigés vers l'est, autour de la Baltique et en Russie. Les "Norvégiens" auraient concentré leur raids sur les îles Britanniques tandis que les Danois se seraient répandus autour de la Mer du Nord, de la Manche et sur les côtes atlantiques de la Gaule[72]. Toutefois, toute sectorisation trop rigoureuse serait néanmoins à bannir. Les bandes vikings mêlent parfois Danois et Norvégiens[73] et certaines régions comme l'Irlande ou l'Angleterre sont disputées entre ces deux peuples[74]. On voit aussi Harald III de Norvège et les autres survivants de la Bataille de Stiklestad s'exiler à Kiev puis Constantinople où ils constituent la garde varègue.

Vers l'est, classiquement, les Varègues

Les Vikings originaires de l’actuelle Suède, bientôt nommés « Varègues », étendent leur domination à l’Est de la Mer Baltique. Vivant du commerce, de la piraterie et du pillage, et s’offrant comme mercenaires, ils écument le réseau fluvial et lacustre des futures Ukraine et Russie (avec leurs "Drakkars" à faible tirant d'eau), leur but étant d'atteindre Constantinople. Certains Varègues y parviennent, descendant le Dniepr puis traversant la Mer Noire. En 838, ils se présentent devant la capitale de l'Empire byzantin. Plus tard, l'empereur en recrute pour composer sa garde personnelle. D'autres Varègues empruntent une route plus longue : ils suivent la Volga, naviguent sur la Mer Caspienne, passent par Bagdad pour rejoindre Constantinople[75]. Dans les années 1040, une expédition varègue dirigée par Ingvar atteint même l’Afghanistan.

Les "Suédois" arrivent dans la future Russie à l'invitation des tribus slaves et finnoises, incapables de se gouverner. Ils établissent plusieurs comptoirs et fondent un État autour de Novgorod puis un second autour de Kiev. L'union de ces deux parties forme l'embryon de la Russie, le pays des Rus. Rus étant le nom que les Slaves, les Grecs et les Arabes de l'époque donnent aux Vikings[76].

Vers l'ouest, classiquement, les Danois et les Norvégiens

Les Danois organisent des expéditions massives, souvent sous le commandement de rois ou de chefs influents[77]. Ils orientent leurs conquêtes et leurs pillages le long des côtes de la mer du Nord, de la Manche et de l'océan Atlantique. Leur raids commencent dès la fin du VIIIe siècle mais s'intensifient après la mort de Charlemagne (814) et la déliquescence de son empire. À l'évidence, les Scandinaves profitent de cette faiblesse politique. Ils sont également poussées au pillage par leurs guerres internes et les Danois partent en raid sans doute pour financer leurs conflits au Danemark et pour s’auréoler du prestige du conquérant.

Morcelée en multiples royaumes, l'Angleterre est particulièrement touchée. L’Humber et la Tamise constituaient des voies de pénétration privilégiées pour les navires vikings. Entre 875 et 879, les Danois battirent les souverains locaux du nord-est de l'Angleterre et fondèrent une sorte de royaume autour de York. Ce territoire s'agrandit aux dépens des rois anglo-saxons jusqu'à recouvrir la Northumbrie, l'Est-Anglie, les Cinq Bourgs (Stamford, Leicester, Derby, Nottingham et Lincoln) et les Midlands du Sud-Est. Alfred le Grand, roi du Wessex, arrêta cette expansion et reconnut en 886 le royaume viking qui prit progressivement le nom de Danelaw, « le pays sous la loi danoise ». En tant qu'État indépendant, le Danelaw survécut jusqu'en 954, assez longtemps pour que cette partie de l'Angleterre connut une imprégnation de la langue scandinave. La densité des toponymes en -by, -beck, -fell, -thwaite, -thorp et -toft l'atteste. Certains mots anglais d'aujourd'hui comme egg ou law proviennent du vieux norrois[78].

La Gaule présentait aussi une façade maritime très ouverte ; les Vikings empruntèrent régulièrement la Seine, la Loire, la Garonne et les petits fleuves côtiers. Les chroniques des monastères nous apprennent que la Seine charria des flottes scandinaves en 841, en 845, en 851, en 852 et en 856[79]. Ensuite, les envahisseurs choisirent d'hiverner sur une île fluviale.

Les Vikings envahissant la Gaule reçurent le nom de « Normands » avant de s’établir durablement dans la région qui porte aujourd’hui le nom de Normandie. Dans la Bretagne voisine, les envahisseurs trouvent un terrain favorable à leur expansion. Dans un premier temps parce que le roi breton Erispoë ne dédaigne pas l'alliance des Vikings dans son combat contre les Francs. Dans un second temps, parce que les guerres de succession à la tête de la Bretagne favorise l'emploi de Scandinaves comme mercenaires puis leur installation. A partir de 919, les Vikings deviennent les maîtres de la Bretagne, plus précisément de la région autour de Nantes. Ces Normands de la Loire sont chassés par Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi des Bretons, entre 936 et 939. La Bretagne a failli devenir une seconde Normandie[80].

Article détaillé : Normands.

Moins bien organisés que leurs voisins danois, les Vikings originaires des côtes occidentales de la Scandinavie (l’actuelle Norvège) formaient des groupes d'individus isolés qui s'attaquèrent à l'Occident dans un but de pillage mais aussi de colonisation. Ils recherchaient en effet des terres agro-pastorales. Leur aire d'expansion recouvre l’Écosse, l’Irlande, le nord-est de l'Angleterre ainsi que les petites îles plus septentrionales comme les îles Féroé, les Orcades, les Hébrides ou les Shetland. L'Irlande constituait une proie de premier choix pour les envahisseurs : riche de ses prestigieux monastères, l'île était divisée en sept "royaumes"[81] qui ne cessaient de se faire la guerre. Vers 840, le Norvégien Turgeis[82] amorça la conquête du pays. Conquête rendue difficile par l'intervention des Danois du Danelaw. Preuve des rapports conflictuels qui pouvaient exister entre les Vikings. L'apport scandinave en Irlande est en tout cas indéniable puisqu'ils sont notamment à l'origine des villes de Wexford, Waterford, Cork et Limerick.

Des îles Britanniques, les Norvégiens se lancèrent à l'attaque des côtes occidentales de la Gaule et de la péninsule ibérique. D'autres gagnèrent l’Islande. Sur cette île proche du cercle polaire arctique, le but n'était pas de razzier mais bien de coloniser. Arrivés en 870, les premiers colons, des Norvégiens mais aussi des Irlandais et autres Celtes[83], construisent des fermes. Ils cultivent la terre, élèvent des ovins, des bovins ou des chevaux ou chassent les mammifères marins. L'historien Régis Boyer estime que c'est sur cette île isolée que s'exprima le « génie viking »[84]. Les colons formèrent une société originale, dominée non pas par un roi ou un jarl mais par une assemblée, l'Althing. D'Islande, provient une précieuse partie de la littérature scandinave, au premier chef les sagas et les Eddas (poèmes).

Les aires d'expansion extrême : Méditerranée, Groenland et Amérique

Remarquables navigateurs, les Vikings s'aventurèrent très loin de leur patrie en procédant par bonds. D'Angleterre ou de France, certains assaillirent la péninsule ibérique. En 844, Séville et Cadix alors aux mains des Maures furent ravagées par une flotte remontant le Guadalquivir. Les Vikings pénétrèrent en Méditerranée par le détroit de Gibraltar. En 859-860, ils atteignirent le port de Luni près de Pise.

Selon le Livre des Islandais, des Vikings commandés par Erik le Rouge partirent en 982 ou 983 d'Islande et mirent le cap vers l'ouest. Après quelques jours de navigation, ils rencontrèrent l'immense masse du Groenland. L'île parut si attirante (le climat était sûrement à l'époque plus favorable) qu'Erik y revint trois ans plus tard afin de coloniser les lieux. L'archéologie a retrouvé une ferme qui atteste de l'occupation viking sous ces hautes latitudes dès la fin du Xe siècle[85].

Les Vikings auraient aussi mis les pieds en Amérique, et ce bien avant Christophe Colomb. En effet, plusieurs sagas, en particulier la Saga des Groenlandais et la Saga d'Erik le Rouge, racontent l'exploration d'une région appelée Vinland par des groupes vikings en l'an 1000. Or dès le XIXe siècle, des érudits émirent l'idée que ce Vinland était en Amérique du Nord. En 1960, les archéologues norvégiens Helge et Anne Stine Ingstad découvrirent au nord de Terre-Neuve les ruines d'un campement qui se révéla d'origine viking. D'après les analyses du carbone 14, ce site de L'Anse aux Meadows daterait entre 980 et 1020[86]. Il constituerait la preuve que les premiers Européens à débarquer en Amérique étaient des Vikings. Toutefois, cette découverte archéologique ne fait pas encore l'unanimité chez les scientifiques .On reste dans le domaine de la supposition , d'autant plus qu'appeler 'Vinland' (le pays du vin) un endroit où jamais une vigne n'a poussé ( à cause du climat froid et humide) laisse perplexe[87].

Les phases d'expansion

L'historiographie place traditionnellement en 793, année du saccage de l'abbaye de Lindisfarne, le début des invasions vikings. En réalité, des Norvégiens avaient déjà sévi quelques années plus tôt en 789 sur la côte méridionale de l'Angleterre. Mais l'épisode tragique de Lindisfarne a tellement frappé les contemporains que les historiens continuent à le présenter comme le premier événement de l'âge viking.

L'historien Lucien Musset repère deux grandes phases d'invasions : la première entre 790 et 930 et la seconde entre 980 et 1030. Entre les deux périodes, l'Europe connut quelques dizaines d'années d'accalmie[88]. Musset subdivise ensuite la première phase en trois mais cette partition n'est pertinente que pour les Danois envahissant la France :

  • entre 800 et 850, les Vikings se contentent de piller les monastères ;
  • entre 850 et 900, les Vikings découvrent la faiblesse des défenses franques et organisent de véritables opérations militaires depuis des îles situées sur les fleuves francs ; ils procèdent de plus en plus par intimidation. Les populations s'en débarrassent temporairement en leur versant un tribut (le danegeld)
  • de 900 à 950, c’est le temps de la colonisation : les Francs incapables de mettre fin aux invasions par la force autorisent les Vikings à s’installer sur leurs terres.

Et Pierre Bauduin de préciser : « si ce schéma offre un cadre de lecture au mouvement viking, il ne correspond pas à un plan préétabli et les étapes en ont été franchies à des dates différentes selon les régions »[89].

Régis Boyer propose une autre périodisation qui reprend partiellement celle de Musset. Il distingue trois « vagues » d'invasions[90] :

  • entre 800 et 850, les Vikings procèdent par tâtonnement et testent leurs adversaires.
  • entre 850 et 900, sûrs de leur force, ils exploitent les territoires envahis, voire les conquièrent.
  • entre 980 et 1050, après une phase d'accalmie qui a vu l'installation des Vikings en différentes régions (Angleterre, Normandie, Groenland...), des Scandinaves repartent sur les mers, dernier soubresaut des invasions. Il s'agit surtout de Danois qui s'attaquent à la Grande-Bretagne, et dans une moindre mesure, de Suédois qui se mettent en route pour l'Asie musulmane.

Cette périodisation formulée par l'historien Danois Johannes Steenstrup (1844-1935) a été reprise par Lucien Musset qui l'a adaptée à la Neustrie. Les suivants de Musset ont repris cette périodisation et l'ont étendue au reste de la France sans autre forme de procès. Or, la conquête de la Gascogne dès 840 -largement ignorée par la plupart des chercheurs focalisés sur la Normandie- prouve que les attaques vikings n'ont pas été "progressives" partout et surtout que dès le début des invasions, les Vikings, loin de se comporter comme des pillards, ont affiché des ambitions politiques[91].

Les raisons des succès vikings : le cas franc

Le royaume franc dirigé par Charlemagne connait un raid dès 799 : point de départ d'une longue série d'attaques vikings, dont la plus connue est sans doute le siège de Paris en novembre 885. Si des mesures défensives sont rapidement prises après l'événement de 799, il n’en demeure pas moins que les incursions vikings restent d’une redoutable efficacité tout au long du IXe siècle. Ce succès s’explique d’abord par la vitesse d’exécution de la machine militaire viking, efficace et novatrice. Par ailleurs, la décadence politique de l'empire franc après 830 facilite certainement la tâche aux assaillants.

Les atouts militaires vikings

Les premiers raids vikings sont surtout dirigés vers des cibles situées à proximité du rivage et consistent surtout à piller les villages ou les monastères avec peu de moyens, de façon à pouvoir regagner le large avec des richesses rapidement gagnées. Mais dès 830, une plus grande flotte attaquent des cibles (surtout des églises ou des monastères) à l’intérieur du pays. Des éclaireurs ou des espions vont reconnaître la disposition de leurs cibles et s’attardent même parfois en territoire franc. Noirmoutier, situé à l’embouchure de la Loire, figure parmi les premiers lieux à avoir servi de base fixe aux Vikings. À partir des années 860, les Vikings entreprennent de conquérir et coloniser des territoires. Ce changement d’objectif nécessite une armée plus grande et mieux organisée. Les Danois en particulier savent rassembler plusieurs bandes dans un objectif précis. En 885-886, une armée portée par 700 navires se présente devant Paris[92]. De fait, contrairement à ce que la lecture des chroniques monastiques tente de faire croire, les assaillants ne forment pas une marée humaine se déversant sur la Francie. En effet, la Scandinavie, à cette époque comme aujourd'hui, trop peu peuplée ne peut submerger par le nombre l'Occident.

Leurs navires de guerre, appelés langskip ou snekkja (et non pas drakkar), sont l'outil de la réussite des envahisseurs. Longs en général d'une vingtaine de mètres, et mus à la rame et à la voile, la souplesse de leur coque les rend adaptés aux déplacements en haute mer tandis que leur légèreté, leur faible tirant d'eau leur permettent de remonter aisément les rivières[93]. Les Vikings peuvent également emporter leur flotte sur une bonne distance : durant le siège de Paris, ils l’auraient même traîné hors de la Seine pour la remettre à l’eau deux mille pieds plus loin, en amont de la Seine. Privilégiant la marche, les Vikings utilisent peu les chevaux du reste difficiles à obtenir.

Ces hommes du Nord ne seraient pas à proprement parler des pirates, ne combattant pas en mer, leur flotte ne sert que pour le transport.

Les armes scandinaves ne sont en rien supérieures à celles des Francs. Les guerriers sont généralement armés de haches, de grands glaives lourds, de lances, de javelots et de boucliers. À la grande hache scandinave (tenue à deux mains), répond la qualité des épées et des broignes franques. Ils utilisent aussi des épées d'origine anglo-saxonne. C’est l’élément tactique des Vikings et non l'armement qui garantit leur efficacité au combat. Ils utilisent notamment l’effet de surprise. Mais cet avantage disparait lorsqu'ils s'engagent dans la remontée des fleuves et dans l'arrière-pays car la nouvelle de leur présence est rapidement transmise de village en village. Les sources franques révèlent que les envahisseurs savent se retrancher dans des fortifications qu'ils élèvent eux-mêmes.

Lors d’un raid, les Vikings tuent ou emmènent des captifs. La nouvelle de ces violences cause la terreur chez les autochtones qui s'empressent de fuir ou de verser un tribut. Cette intimidation est une arme de dissuasion redoutable dont les effets sur l’adversaire, quoique non quantifiables, jouent sûrement un rôle important dans le succès des incursions vikings en Francie occidentale.

Enfin, de façon générale, les Vikings ne s’attaquent qu’à des cibles beaucoup plus faibles qu’eux, évitant les armées et les batailles rangées, se repliant rapidement dès qu’ils rencontrent une résistance.

L'inefficacité des Carolingiens devant l’envahisseur

Le raid précurseur de 799 contraignit Charlemagne à prendre des mesures défensives. Le roi amorça la construction d'une flotte de guerre et plaça des sentinelles et des postes de gardes sur le littoral (notamment dans les ports et à l'embouchure des fleuves)[94]. Ce dispositif sembla fonctionner puisqu'en 820 par exemple, une flotte viking dut rebrousser chemin devant l'estuaire de la Seine. Toutefois, après 830, les raids fructueux se multiplièrent. (L'énergique Charlemagne meurt en 814).

Première raison de leur échec, les Francs souffraient des divisions internes qui fêlaient l'empire. Le pouvoir de Louis le Pieux était contesté par ses fils et une fois le père mort en 840, ces derniers se disputèrent l'héritage territorial. Le traité de Verdun en 843 sanctionna la division de l'empire en trois royaumes : Charles le Chauve reçut notamment la Francie occidentale, ébauche de la France. Cet accord ne stoppa pas pour autant la guerre, le roi devant faire face à la dissidence de l'Aquitaine, à la poussée bretonne, à la montée en puissance de l'aristocratie sans oublier les ambitions de son frère Louis le Germanique. En 858, Charles dut par exemple annuler sa campagne contre les Vikings car les aristocrates s'étaient révoltés et son frère avait envahi le royaume. Les Scandinaves profitaient de cette instabilité pour mettre à feu et à sang des villes, des monastères et en tirer un butin considérable.

Toutefois, à partir des années 860, les invasions déclinèrent pour se diriger plutôt sur la Grande Bretagne. Les dispositions défensives mises en place par Charles le Chauve semblaient porter leurs fruits. Dans les secteurs régulièrement envahis, des châteaux (castella) avaient été établis, parfois en dépit de l'accord royal. Des ponts fortifiés, tel celui de Pont-de-l'Arche sur la Seine, barraient la route des fleuves. Le roi carolingien confia de grands commandements militaires aux principaux chefs de l'aristocratie. Robert le Fort devint par exemple marquis de Neustrie et battit les Normands à Brissarthe en 866. "Victoire" toute relative puisque dans ce combat Robert le Fort et Rannoux de Poitiers trouvèrent la mort.

À la fin des années 870, les Scandinaves se jetèrent à nouveau sur le royaume. Ils étaient maintenant plus nombreux et s'organisèrent pour la conquête de territoires. Dans le même temps, la royauté carolingienne vacillait après la mort de Charles le Chauve. Les règnes étaient éphémères : Louis le Bègue régna deux ans (877-879). L'espoir se ralluma quand en 881 le roi Louis III défit une grande armée viking à Saucourt-en-Vimeu, puis en 885 quand le comte Eudes contraignit à empêcher que les Vikings prennent Paris. Mais plus souvent, les Carolingiens se soumirent à leurs adversaires. À plusieurs reprises, ils payèrent le départ des Hommes du Nord. Bien qu'il réussit à reconstituer l'empire de Charlemagne en rassemblant les différents royaumes francs, l'empereur Charles le Gros usa de ce moyen financier pour se débarrasser des Vikings qui assiégeaient toujours Paris. Cerise sur le gâteau : outre les 700 livres de tribut, les Scandinaves reçurent le droit de piller la Bourgogne en amont de la ville.

L'incapacité des Carolingiens ne se démentit pas dans les décennies suivantes. En 911, le roi Charles le Simple, petit-fils de Charles le Chauve, se résolut à négocier avec un chef viking nommé Rollon. Il lui abandonna les territoires autour de Rouen, embryon de la Normandie. Cette décision calma quelque peu les raids scandinaves en Neustrie. Ailleurs, la résistance des populations et des chefs locaux obligea les Hommes du Nord à battre en retraite.

Chronologie

Navire viking exposé au Musée de Roskilde
  • 753 : Fondation de la première colonie suédoise en Russie, près de la future Saint-Pétersbourg : « Aldeigjuborg » (aujourd’hui Staraya Ladoga).
  • 789 : Premier raid connu. Il a lieu sur l’île de Portland au sud de l’Angleterre[95].
  • 793 : Attaque du monastère de Lindisfarne dans le nord de l'Angleterre. Grand émoi en Occident.
  • 795 : Les Vikings atteignent l’Irlande. Les Vikings, installés sur la côte nord de l'Espagne combattent aux côtés du roi asturien contre les Sarrasins.
  • 799 : Première mention d'une flotte scandinave sur la côte d’Aquitaine. En réponse, Charlemagne fait tenir en alerte permanente des navires d’intervention dans tous les ports de la côte atlantique. Cette mesure coûteuse n’est pas maintenue après sa mort[96].
  • 802 : Les Vikings s’emparent des Orcades, Shetland et Hébrides.
  • 808 : Fondation d'Hedeby à la base de la péninsule du Jutland.
  • 810 : Louis le Pieux, encore roi d'Aquitaine, fait fortifier l'embouchure de la Charente.
  • 813 : L’île de Bouin est pillée et incendiée par les Vikings.
  • 816 : Des Scandinaves combattent aux côtés du roi de Pampelune contre les Sarrasins.
  • 820 : Attaque victorieuse des Vikings de Norvège contre l’Irlande, ils s’y installent ainsi qu’à l’île de Man. Tentatives avortées de débarquement en Flandre et en Baie de Seine.
  • 833 : Lothaire Ier, qui vient de renverser son père, Louis le Pieux, fait appel à des mercenaires danois.
  • 834 : Première attaque menée dans l'Empire carolingien contre Dorestad. Début de la première vague d'invasions.
  • 835 : Les Vikings prennent Dorestad sur le Rhin, Anvers sur l'Escaut et Witla sur la Meuse, les principales places commerciales franques. Ils prennent position à l'embouchure de la Tamise. Pépin Ier d'Aquitaine, incapable de contrer les Scandinaves, ordonne l'évacuation des îles d'Aquitaine (Noirmoutier, , Oléron).
  • 839 : Des Varègues atteignent Constantinople via les fleuves et lacs russes.
  • 841 : Première remontée de la Seine. Pillage de Rouen ; destruction des abbayes de Jumièges et Saint-Wandrille ; les Vikings danois sont sur l’île de Walcheren à l’embouchure de l’Escaut et aussi dans le Lindsey, l’Est-Anglie et le Kent en Angleterre.
  • 842 : Pillage de Quentovic, principal port de commerce franc à destination de la Grande-Bretagne.
  • 843 : Les Vikings prennent et désarment Nantes, principal port sur la Loire, puis s'installent à Noirmoutier.
  • 844 : Pour la première fois, une flotte viking remonte la Garonne. Agen, place forte gasconne est prise. Ils atteignent Toulouse. Un 1er raid viking sur La Corogne puis sur Séville en Espagne est repoussé par Ramire Ier et par 'Abd al-Rahman II.
  • 845 : Premier raid contre Paris par Ragnar Lodbrok ; premier tribut versé par Charles le Chauve ; Saintes en Charente tombe entre les mains des Vikings.
  • 848 : Bordeaux, capitale d'Aquitaine, tombe entre les mains des Vikings.
  • 849 : Les Vikings prennent Périgueux.
  • 850 : Auch, dernier bastion gascon, tombe aux mains des Vikings. Première fortification sur un fleuve franc sur l'île d'Oissel, près de Rouen (attestée comme Thorholmus « île de Thor » en 1030 dans une charte de Robert le Magnifique).
  • 851 : Les Vikings créent des camps retranchés à Jeufosse sur la Seine, à Bièce et à Saint-Florent-le-Vieil sur la Loire.
  • 855 : Les Vikings lancent une offensive générale contre la Francie occidentale. Ils reprennent Bordeaux.
  • 856 : Paris tombe pour la deuxième fois. Son vainqueur est Björn, fils de Ragnar. Les Vikings, partis de Saintonge à cheval, atteignent et prennent Clermont en plein cœur du Massif central.
  • 858 : Après avoir laminé la Francie occidentale, Björn se rend à Verberie et fait "sa soumission". Silence des annales sur la contrepartie qu'il obtient. Les Danois, partis de Gascogne, capturent le roi de Pampelune et le retiennent prisonnier pendant un an[97].
  • 859-860 : Deux flottes vikings contournent la péninsule ibérique. Elles attaquent : La Corogne, Porto, Lisbonne (13 jours de pillage), Séville, Cordoue, Cadix (858) puis les Vikings passent le détroit de Gibraltar et pénètrent en Méditerranée. Pillage d'Algésiras, Malaga, Alméria, Aguilas, de Nacor en Afrique et des îles Baléares (859)[98]. Hivernage en Camargue. Remontée du Rhône jusqu'à Valence puis l'Isère jusqu'à Romans (860). Les envahisseurs sont arrêtés par le comte Girard.
  • 860 : Première attaque viking contre Constantinople
  • 861 : Les Vikings danois s’emparent temporairement de Winchester, la capitale du roi Aetelbert de Wessex ; troisième prise de Paris par Sygtrygg qui occupe Oissel depuis 855.
  • 862 : Les Vikings suédois sous Riourik (Rörek) s’emparent de Novgorod ; fondation du premier État russe par les Varègues. Les Vikings quittent enfin la Seine. Charles le Chauve peut enfin construire un pont à Pîtres.
  • 864 : Pépin II d'Aquitaine, rebelle et allié des Danois, est capturé par les Francs sur la Loire.
  • 866 : Hastein tue Robert le Fort et Rannoux de Poitiers à la Brissarthe. Fin de la première vague d'invasion en Francie occidentale. Hastein reste sur la Loire.
  • 867 : Les troupes Vikings se détournent de la France et débarquent en Grande-Bretagne.
  • 868 : Charles le Chauve reprend possession de l'Aquitaine : il fortifie Saintes, Angoulême, Périgueux et Agen sur la rive droite.
  • 870 : Ingólfr Arnarson est le premier colon "norvégien" d’Islande. Trois ans plus tard environ, il se fixe sur le site de Reykjavik.
  • 876 : Fondation du royaume viking de York dans le nord-est de l'Angleterre.
  • 877 : Mort de Charles II le Chauve. Début de la deuxième vague d'invasions en France.
  • 878 : Bataille d'Edington[99]. Le roi de Wessex Alfred le Grand réussit à contenir la poussée danoise.
  • 879 : La Grande Armée venue d'Angleterre débarque près de Boulogne et commence à ravager le Nord de la Neustrie.
  • 881 : Victoire de Louis III contre les Vikings à Saucourt-en-Vimeu. Raids sur la Meuse. Les villes de Liège et d'Aix-la-Chapelle sont pillées et incendiées.
  • 885 : Reprise de Londres par Alfred le Grand.
  • 885-887 : Après avoir remonté la Seine, les Vikings entreprennent le cinquième siège de Paris. Le comte Eudes, ancêtre des Capétiens, leur résiste pendant 90 jours. L'empereur Charles le Gros s'en débarrasse en leur payant un tribut de 700 livres.
  • 886-889 : Razzias des Scandinaves jusqu'aux confins de la Bourgogne[100] avant d'être vaincus par Richard le Justicier.
  • 892 : Après treize années de ravages, la "Grande Armée" se retire.
  • 900 ou 901 : Gunnbjorn aperçoit le Groenland.
  • 911 : Charles le Simple signe le Traité de Saint-Clair-sur-Epte qui concède des territoires autour de la Basse-Seine à Hrólfr (Rollon). C'est la naissance de la Normandie.
Les Vikings de cette région sont dès lors nommés Normands par les historiens.
Troisième attaque viking contre Constantinople.
La milice de Guérande face aux Normands en 919 - in : « Vie de Saint Aubin », manuscrit du XIe siècle provenant de l’abbaye d’Angers, BNF

Réalités et mythes sur les Vikings

Représentation des Vikings au XIXe siècle.

L’Occident leur doit un héritage culturel et légendaire qui a inspiré la littérature et l’imaginaire européen. Les pays nordiques usent de cet attrait pour leur promotion touristique. Et l’image toujours subjective des Scandinaves d’aujourd’hui est encore teintée d’admiration et on leur prête encore les qualités de leurs ancêtres, à savoir : bravoure, audace, curiosité, ingéniosité… Le mythe s’est par ailleurs chargé d’idées fausses. Les Vikings n'étaient ni gros ni barbus contrairement à l'image que l'on se fait d'eux[106].L'image des Vikings se limite souvent à celle de guerriers sanguinaires. Plusieurs historiens (Pierre Bauduin, Régis Boyer) essaient de réhabiliter les Hommes du Nord en révélant leurs différentes facettes.

Des guerriers sanguinaires ?

C'est le cliché du Viking, celui d'un homme qui combat, massacre, pille et détruit. Cette vision doit largement aux récits contemporains des ecclésiastiques. Très affectés par les raids, ces auteurs peignent les hommes du Nord comme des barbares pour renforcer leur image de païens et ainsi les diaboliser. Les pierres runiques et les sagas scandinaves ne sont pas en reste puisqu'elles ont tendance à glorifier la violence et la bravoure guerrière de leurs personnages[107].

En dépit d'exagérations, ces différents récits recèlent une part de vérité. Les Vikings savaient se montrer cruels et violents. Histoire d'entretenir la terreur parmi les populations occidentales et obtenir plus facilement d'elles des danegelds (tribut). La violence relevait donc au moins d'une stratégie d'intimidation.

Pour mieux juger la mentalité guerrière des Vikings, une comparaison avec les peuples contemporains est éclairante. Les valeurs guerrières scandinaves - bravoure, générosité du chef qui redistribue les richesses captées entre ses compagnons - se retrouvent chez les Mérovingiens, les Carolingiens et plus tard, chez les chevaliers. Il faut aussi rappeler qu'en ce haut Moyen Âge, les Scandinaves n'avaient pas le monopole de la cruauté. À la fin du VIIIe siècle, la conquête de la Saxe par les Francs de Charlemagne s'est accompagnée de massacres, de destruction et de conversion forcée. Enfin, l'historien Peter Sawyer souligne que ces Vikings dont les sagas ou les chroniques relatent les ravages et les tueries ne forment qu'une minorité des Scandinaves. Il s'agit en fait de l'élite aristocratique[108].

Des points plus précis dans la représentation des Vikings méritent également d'être remis en cause. Ils n'ont par exemple jamais bu dans le crâne de leur ennemi, fantasme dû à une traduction malheureuse de « la branche courbe du crâne ». Cette expression désigne en réalité une corne. Corne que les Scandinaves de l'époque viking employaient pour boire lors de festins et cérémonies.

Autre remise en cause, les Vikings ne portaient pas de casques à cornes, à l'exception de demandes en mariage pour montrer leur richesse, et lors des grandes cérémonies[109]. Ce mythe a été créé en Suède vers la fin du XIXe siècle, puis popularisé par des bandes dessinées comme Astérix ou Hägar Dünor et de nombreuses autres fictions. En revanche leur casque pouvait avoir des "lunettes" ou un nasal (tige de fer devant le nez, comme l’atteste la tapisserie de Bayeux) qui lui donne un air de casque grec. De plus ces casques en métal n'était l'attribut que des guerriers riches. Les autres portaient le casque de cuir.

L'évolution de la représentation des Vikings

Si au Moyen Âge les Vikings sont vus en Occident comme les suppôts du diable, une réhabilitation s'opère à partir des XVIIe et XVIIIe siècles. Selon Régis Boyer, ce changement d'optique doit probablement au développement du « mythe du Nord » qui excite l'imagination des écrivains[110].

Au siècle des Lumières, les Vikings sont considérés comme le berceau de la chevalerie. Issu d'un nord plus pur, ils auraient régénéré l'aristocratie et puni l'Église de ses égarements. Les Romantiques s'emparent plus tard de ces Nordiques. Ils les considèrent comme des hommes libres et admirent leur goût pour l'aventure maritime. Leur bravoure et leur courage sont loués. Aujourdhui ceux qui étudient la question historique des Vikings depuis Ferdinand Lot, sont Pierre Bauduin et les linguistes (R. Boyer, É. Ridel, J. Renaud) ou archéologues (Anne Nissen-jaubert).

Régis Boyer démystifie ces thèses. Il souligne la faiblesse démographique des Vikings (en rappelant que la Scandinavie actuelle porte moins de 20 millions d'habitants). Pour cette raison, ils n'ont pas pu modifier fondamentalement le peuplement de certaines régions. Cet argument brandi par Régis Boyer, qui ne prouve en rien une quelconque faiblesse démographique à l'époque, est très contestable. La plupart des archéologues et historiens estiment, au contraire, que la société scandinave connaissait un excédent de population qui a justifié les invasions.[réf. nécessaire] [111]

Les historiens et archéologues constatent qu'en quelques générations, ils se fondirent dans la population. Plus rien ne les distinguait des autochtones. Ce fut le cas en Normandie, en Russie ou en Irlande du sud. Régis Boyer s'amuse aussi de la bravoure légendaire des Vikings. Leur tactique, conséquence de leur faible nombre, se résumait à des attaques surprises de lieux en général mal ou pas défendus. Les exceptions au principe posé par Régis Boyer sont cependant nombreuses : Paris, Bordeaux, Toulouse, Narbonne, Dax, Hambourg, Lisbonne, et quelques autres cités européennes ne peuvent être considérées comme des lieux mal défendus. Lucides et non téméraires, ils préfèrent se retirer quand l'ennemi est supérieur ou leur résiste vigoureusement. En 885, ils abandonnent le siège de Paris défendue par Gozlin et le comte Eudes. Mais, loin de se retirer, ils poursuivent leur remontée du fleuve et ravagent la Bourgogne. En Angleterre, après de nombreuses batailles, Alfred le Grand, les refoule au nord de la Tamise, mais les Vikings restent maîtres de l'Est-Anglie, d'une partie de la Mercie et de la Northumbrie où ils fondent le Danelaw. Régis Boyer prétend également que les Vikings évitent les batailles car ils sont toujours battus si une armée les contraint au combat. Ce principe admet cependant encore une fois de nombreuses exceptions. Il suffit de lire les Annales Royales franques, les Annales de Xanten ou les Annales de Metz pour découvrir trace de plusieurs batailles rangées remportées par les Scandinaves sur les Francs.

Aujourd'hui, la bande dessinée développe une autre représentation des Hommes du Nord. Ils deviennent des personnages truculents et burlesques.

D'excellents navigateurs

Les Vikings ont parcouru toutes les mers européennes et même au-delà. Ils ont remonté les fleuves et les rivières d'Europe occidentale et de Russie. Cette expansion n'aurait pas été possible sans la qualité des navires qu'ils construisaient.

Les navires vikings

Article détaillé : bateau viking.

« Quiconque a vu le bateau d'Oseberg ne verra plus jamais les Normands du IXe siècle comme des barbares vils et insensibles »[112] écrivait un historien après avoir visité le musée des navires à Oslo. Même si elle reste imparfaite, la connaissance des bateaux scandinaves a progressé grâce aux découvertes archéologiques d'embarcations. Le navire d'Oseberg mis au jour en 1904 est l'un des plus beaux spécimens conservés auquel on peut lui comparer celui de Gokstad[113] et ceux de Skuldelev[114]. L'iconographie, au premier rang la Tapisserie de Bayeux, apportent d'autres informations.

Il n'existe pas un bateau-type scandinave. Son architecture variait selon la destination (commerce de cabotage, au long cours, guerre ou apparat) et évolua dans le temps. Toutefois se dégagent quelques points communs. La proue et la poupe sont relevés ; leur coque est construite à clins. Depuis le VIIIe siècle, ils sont propulsés par le vent grâce à une voile rectangulaire en laine. Ce navire remonte très bien au vent[115]. Ce qui n'empêche pas les bateaux d'être aussi équipés d'avirons. Les navires de guerre, comme celui de Gokstad, sont appelés langskip, snekka[116] ou drakkar. Mais ce dernier terme est un barbarisme erroné créé au XIXe siècle, inspiré du terme suédois moderne « drake » (dragon) – et non « dreki » en norrois – auquel un double « k » a été ajouté pour en accentuer l’aspect exotique. Les Vikings ne désignaient pas ainsi leur embarcation.

Les archéologues reconnaissent l'excellente architecture des bateaux scandinaves. Ils s'étonnent notamment de la souplesse de la coque. Les membrures sont fixées au bordé - et non à la quille - par des liens d'osier, des lacets de cuir ou, pour les modèles tardifs, par des chevilles[117]. Résultat, le navire peut affronter la haute mer en se tordant face aux vagues. Outre la souplesse, les bateaux vikings sont reconnus pour leur légèreté. La coque fait quelques centimètres d'épaisseur. Du coup, le tirant d'eau est faible, donnant l'impression que le bateau glisse sur les flots. La vitesse pouvait dépasser les 10 nœuds.

Une bonne connaissance de la mer

Les Vikings n'utilisaient pas de boussole ou de compas mais des sagas scandinaves[Lesquelles ?] relatent une « pierre mystérieuse » qui permettait au capitaine de s'en servir comme instrument de navigation même par temps couvert : en la pointant au zénith, il pouvait trouver la direction du soleil. Cette « pierre de soleil » pourrait être en fait un spath d'Islande (Iceland spar (en)), cristal de calcite transparent relativement courant en Scandinavie qui a la propriété de dépolariser la lumière du Soleil, la filtrant différemment selon le pointage[118] . Ils n'avaient pas de cartes. La nuit, ils pouvaient s'aider de l'étoile polaire pour conserver un cap et le jour, s'appuyer sur la hauteur du soleil pour estimer leur latitude. C'est surtout l'observation de la mer, des repères terrestres et des animaux marins qui leur permettait de trouver leur chemin en pleine mer. Le nombre plus grand de macareux annonçait la proximité des îles Féroé. La brusque variation de température de l'eau, conséquence de l'entrée dans un courant polaire, le changement de couleur de l'océan passant du bleu au vert, la multiplication des icebergs indiquaient que le Groenland était proche[119]. Les navigateurs vikings connaissaient en outre les courants qui emmenaient facilement les bateaux d'un secteur à l'autre ou le trajet migratoire des baleines. Le Hausbók, un manuscrit islandais qui raconte notamment la navigation de Norvège au Groenland, fournit de nombreux détails de ce genre[120].

Cette connaissance de la mer et plus généralement de la navigation a permis aux Vikings d'explorer des régions lointaines. À l'ouest, ils sont les premiers européens à débarquer au Groenland. De là, ils ont peut-être découvert l'Amérique. À l'est, des Suédois ont emprunté le réseau des lacs et fleuves russes pour atteindre l'Asie centrale et ses routes caravanières venues d'Extrême-Orient. L'image d'explorateur a donc autant de pertinence que le cliché de guerrier sanguinaire qui colle aux Vikings.

Connaissance du globe terrestre

Les Vikings connaissaient la forme de notre globe terrestre avant que l’Eglise n’impose sa vision biblique d’une terre plate comme un disque : orbis terrarum en latin ou Heimskringla en vieux Norrois. Il subsiste un document datant du XIIe siècle qui l’atteste : l’Elucidarium [121]. Ce savoir leur a permis de s’aventurer très loin en mer sans craindre de « tomber dans l’abîme » censé entourer notre monde comme le pensaient les Religions du Livre. Nous savons qu’un des plus grands explorateurs scientifiques le navigateur originaire de Massalia (l'antique Marseille) du nom de Pythéas a effectué vers 340-325 avant J.-C. un voyage dans les mers du nord de l'Europe et il a très bien décrit et étudié la Scandinavie notamment l'île de Thulé située sur le cercle arctique qui pourrait être l’Islande ou la Norvège. Pythéas comme tous les savants Grecs à cette époque connaissaient la forme de notre globe terrestre, ses échanges avec les Scandinaves sont peut-être à la source de leur savoir sur cette question, à moins qu’ils ne l’aient découvert par eux-mêmes.

Les Vikings, explorateurs de l'Amérique ?

Deux sagas islandaises, celle des Groenlandais et celle d'Erik le Rouge, racontent la découverte par des Vikings de terres situées au-delà du Groenland. Vers 986, un navigateur groenlandais Bjarni Herjolfsson, dérouté par une tempête, aperçoit des terres et des forêts inconnues. Une vingtaine d'années plus tard, Leif, fils d'Érik le Rouge entreprend une expédition pour vérifier le récit de Bjarni. Après plusieurs jours de navigation, il découvre de nouveaux territoires : un pays de montagnes et de glaciers qu'il nomme Helluland (« pays des pierres plates »), puis une côte dominé par un arrière-pays forestier, qu'il appelle Markland (« pays des arbres »), puis une terre agréable où les explorateurs pêchent des saumons et cueillent des grappes de vignes, le Vinland (« pays de la vigne »)[122]. À partir du XIXe siècle, des érudits avancent officiellement l'hypothèse que ces navigateurs ont en fait suivi les rivages de l'Amérique. Les Vikings auraient donc mis le pied sur le Nouveau Continent environ cinq cents ans avant Christophe Colomb.

Les sagas étant généralement considérées comme des sources littéraires peu fiables (les nombreuses contradictions entre la saga des Groenlandais et celle d'Érik le Rouge le prouvant), des chercheurs tentent de trouver la preuve matérielle qui confirmera l'hypothèse. En 1898, une pierre runique est découverte à Kensington, aux États-Unis mais à ce jour, son authenticité n'est pas encore assurée. En 1930, un équipement guerrier typique d'un Viking est retrouvée à Beardmore en Ontario mais la découverte tourne au canular. L'hypothèse des Vikings comme premiers découvreurs de l'Amérique reprend de la valeur dans les années 1960 quand un couple d'archéologues norvégiens, Helge et Anne Stine Ingstad, révèlent les vestiges d'habitations vikings sur l'île de Terre-Neuve. Le site de l'Anse aux Meadows se compose de huit édifices distribués en trois complexes. Sont notamment dégagés un atelier de menuiserie, une forge, un four et un fourneau. La datation des objets artisanaux recueillis colle avec la date de l'expédition de Leif. L'Anse aux Meadows devient célèbre dans le monde entier et s'affirme comme la preuve qui manquait aux scientifiques[123].

Aujourd'hui, subsistent toutefois quelques doutes. Même Régis Boyer, pourtant favorable à la thèse scandinave, avoue que le site archéologique ne résiste pas à une « hypercritique »[84]. Les maisons sont-elles vraiment vikings ? Les objets ne pourraient-ils pas provenir d'Inuits qui auraient troqué avec les Vikings ? La nouvelle datation au carbone 14 ne donne-t-elle pas une amplitude temporelle trop large ? Surtout, comment expliquer que les sagas parlent de vignes alors que Terre-Neuve, par sa position septentrionale, ne peut pas produire de raisins ? (néanmoins il ne faut pas oublier que Groenland signifie "terre verte" ce qui tend à démontrer un climat général plus chaud à l'époque ... la culture du raisin aurait donc été possible à cette latitude sous un climat plus chaud)

Les autres facettes du Viking : le commerçant et l'administrateur

Régis Boyer insiste aussi sur l'erreur de cantonner les Vikings à un rôle de combattants pillards et violents. Pour ce professeur de littératures et de civilisations scandinaves, les Hommes du Nord tant redoutés des Occidentaux, étaient avant tout des commerçants. Pour preuve, Viking désignerait l'homme qui va de vicus (ville comptoir marchand) en vicus. Quant à Varègue (Væringr), sa signification serait l'homme qui s'occupe de marchandises (var). On sait toutefois que ces interprétations étymologiques sont débattues. Régis Boyer rappelle que les Vikings pratiquaient au moins le commerce depuis le VIe siècle. Ce n'est qu'à la faveur d'un affaiblissement de l'empire carolingien que ces commerçants se sont convertis en guerriers prédateurs entre grosso modo 800 et 1050[124]. La dualité marchand-brigand ne cessa pas avec les raids vikings. Le butin ramené d'Occident était en partie vendu sur les places commerçantes de Scandinavie. Dans la seconde moitié du IXe siècle, le roi de Wessex Alfred le Grand s'entendit avec un "Norvégien" nommé Ottar pour s'approvisionner en ivoire et peaux alors même qu'il combattait depuis le début de son règne les Scandinaves établis en Angleterre[125].

Difficile de considérer encore les Vikings comme des barbares quand on regarde le développement des territoires qu'ils se sont vu confier ou qu'ils ont colonisés. Ils se sont révélés de talentueux administrateurs. Qualité que les Slaves avaient, semble-t-il, remarquée puisque, selon la Chronique de Nestor, ils auraient demandé aux Varègues de les gouverner. Ce serait l'explication de leur installation en Europe de l'est. Et on sait que les Vikings y ont fondé deux États dont l'union autour de l'an 900 formera la Russie. Le sens de l'organisation et la discipline scandinaves ont profité aussi au Danelaw et surtout à la Normandie. Dans ce dernier territoire, les Vikings sont à l'origine d'un État modèle. Modèle d'administration, modèle de vigueur économique et de vigueur tout court puisque les Normands se lanceront au XIe siècle à la conquête de l'Angleterre et de l'Italie du Sud. Il ne faudrait pas oublier parmi les réussites scandinaves un pays isolé, l'Islande. Les Vikings y ont inventé un système de gouvernement original, non une république comme souvent dit, mais plutôt une « oligarchie ploutocratique »[126]. Des assemblées réunissant les grands propriétaires fonciers déterminaient la politique et la gestion de l'île.

Vie privée

La femme viking

La société viking est « viriliste » et patriarcale mais comme le viking s’en allait plusieurs mois, la ferme était sous la responsabilité de la femme, la húsfreyja, qui veillait à la bonne marche de tout. Elle était souveraine innan stokks hýbýli (« enceinte sacrée du domicile ») et l’homme útan stokks (« à l’extérieur »). La femme viking contrairement à ses « cousines » européennes, jouissait d’un prestige évident. Elle assurait la pérennité des usages, des institutions, et l’instruction des enfants. Elle était la gardienne des traditions familiales, et finissait par être l’incarnation et l’honneur de son clan. Elle était plus souvent que l’homme, sorcière ou magicienne. Il arrivait parfois que la femme participe aux expéditions vikings, avec ou sans ses enfants.

Les concubines

Les hommes étaient polygames. L’épouse en titre se reconnaissait aux clefs des coffres qu’elle portait à sa ceinture, elle avait les cheveux relevés en chignon pour manifester sa dignité, elle était la seule à diriger parmi les concubines. Pour faire valoir des droits à l’une des concubines, il était indispensable que leur « ami » les reconnût officiellement, ce qu’il faisait très rarement pour éviter de déséquilibrer le clan et tous conflits d’héritage.

L’enfant viking (barn)

Il devient adulte (maðr) à 12 ans puis 14. On le nomme skilgetinn, quand il est l’enfant légitime de l’épouse en titre et oskilgetinn l’enfant des concubines.

Le mariage

L’année ne connaissait que deux saisons (misseri) été et hiver. Le mariage avait lieu le plus souvent vers la fin octobre durant les trois jours des vetrnoetr qui symbolisaient la venue de l’hiver. C’est le meilleur moment pour les noces (brúđlaup), les récoltes sont rentrées, le foin est prêt, le bétail est installé, le poisson séché, la bière brassée, les expéditions vikings interrompues… il y a un temps de répit.

Environ une année avant le mariage avaient eu lieu les fiançailles (festarmál) où l’on buvait la bière de fiançailles (festaröl) et l’hydromel. Sous ces latitudes il n’y avait pas de clivages sociaux, mais dans les familles soucieuses de la tradition, les mariés devaient avoir de préférence un rang social proche et être d’égale fortune (jafnroedi). La mariée apportait une dot (heimanfylgja). La part du mari était le tilgjöf, auquel il ajoutait un douaire (mundr). La mariée pouvait demander le divorce ou la séparation et demeurait propriétaire de sa dot et du douaire. Avant la cérémonie il y avait le bain de la mariée (avec les demoiselles d’honneur). Elle relevait ses cheveux et les attachait avec un ruban ou un bijou. Elle attachait à sa ceinture les clés de la maison et du coffre pour devenir la Húsfreyja (maîtresse de maison). Une offrande était faite à Frigg (la Déesse Mère) pour appeler sur les époux le bien-être, la fertilité-fécondité et la paix, et à Freyr dieu du bonheur du plaisir et des biens. L’union était consacrée « til árs ok fridar » pour une année féconde et pour la paix. Les croyances vikings n’avaient pas de prêtres, c’était le chef de clan qui présidait l’évènement avec le marteau de Thor (hammarsäng). On cachait également un marteau de Thor dans le lit de la mariée. Le banquet (brúđveizla) avait lieu dans la salle commune (skáli). On se jurait de ne pas tenir compte des propos qui seront échangés une fois que l’on sera bien ivre. Des toasts étaient portés aux dieux et aux grands Ancêtres, drekka minni (boire à la mémoire de). Le lendemain matin le mari offrait un présent à son épouse (morgingjöf) [127].

Médecine, magie, sorcellerie.

Odin et Freyja étaient les maitres du Seidr. Homme ou femme pouvait être médecin "loeknir". La magie et la sorcellerie étaient exercées strictement par les femmes. Les sorciers masculins étaient considérés comme homosexuels (passifs) ce qui avait une connotation très négative de déshonneur, de couardise et non-virilité dans la société viking. Les Vikings pouvaient intervenir sur leur destin qui n’était pas inéluctable comme il le devint à l’époque chrétienne. Le recourt aux magiciennes et aux sorcières était un moyen de questionner les esprits et de s’en servir pour exécuter les ordres du sorcier. Egalement pour la guérison, porter bonne chance, contrôler le climat, susciter le gibier et le poisson, la virilité, rechercher les choses cachées dans les domaines de l’esprit ou matériel. Mais il y avait également une magie destructive. Il existait d’autres pratiques comme le Galdr, Gandr, Utiseta, magie[128].

Viols, homosexualité, mœurs sexuelles…

Les sagas décrivent les vikings comme discrets et pudiques. Régis Boyer a relevé dans les sagas "des restrictions sociales et sexuelles", "pruderie et pudibonderie", " restrictions sexuelles codifiées ", "perversions sexuelles radicalement proscrites par la législation"... Le viol, les perversions sexuelles, l’homosexualité… étaient radicalement proscrits par les législations. Il n’existe pas d’injure plus grave que de traiter un homme d’argr ou ragr (homosexuel). Quiconque était pris en flagrant délit de viol ou d’ergi (homosexualité) était hors la loi. Il s'était déshumanisé, on pouvait impunément le tuer, puisqu’il ne correspondait pas à l’opinion que l’on se faisait de la nature humaine[129]. Une accusation fausse d’homosexualité était un crime équivalent à un meurtre[130]. Au contraire, à en croire le témoignage d’Ibn Fâdlan, les Rús de la Volga font l'amour en public avec leurs esclaves, et l'esclave qui va mourir lors des funérailles de son maître se donne à une partie de la clientèle de celui-ci, ainsi que juste avant de se faire sacrifier dans le bâteau sépulture.

vaðmál et fausse fourrure

Tissu filé à la maison produit par la toison des moutons. Habillant toute la population, utilisé pour la literie, tapisseries, bagages, cadeau pour les rois, de monnaie d'échange et surtout pour les voiles des bateaux vikings. "Sans exagérer, les voyages des Vikings n'ont été possibles que grâce aux voiles tissées par les femmes". Les femmes inventèrent également une nouvelle forme de tissu (la fausse fourrure) tirées directement de la toison sans être traitées et placées régulièrement dans le tissu pendant le tissage, donnant l'aspect du pelage. Cela permettait de répondre au goût de luxe de l'époque où les hommes aimaient porter la fourrure alors que l'Islande était dépourvue de faune[131].

Les structures sociales

L’organisation de la société est à la base clanique, tout tourne autour de la famille, (Aett ou kyn) qui est sacrée. C’est une société très peu hiérarchisée, assez égalitaire et autarcique. Les Vikings étaient modérément libertaires individualistes, très solidaires et non inféodés. Ils constituaient une société pragmatique et réaliste, ils étaient des hommes d’action aimant les valeurs d’action[132],[133].

Les Boendr

(sing.Bondi) hommes libres, constituent la grande majorité de la société. Ils ont le droit de vote au Thing et Althing. Ils sont propriétaires, paysans, pêcheurs, guerriers, commerçants, artisans (smidr), en charge de l’administration et du gouvernement. On peut distinguer les Storboendr (grands Boendr), et les Smaboendr (Boendr ordinaire) aux conditions plus modestes, ils ont néanmoins les mêmes occupations et prérogatives que les grands Boendr.

Les Konungar, Jarlar

(sing. konungr, mot dérivé de kyn :famille) rois ou princes : Chefs de clan, roitelets, ils ont été élus ou ont hérité de la fonction avec l’accord du conseil des Boendr. Ils sont soumis à la loi. Ils doivent être avant tout des grands chefs de guerre. Le konungr et le jarl, sont souvent les saekonungr (roi des mers) et (Hovding) chefs d’expédition viking. Ils ont beaucoup moins de prérogatives que leurs homologues européens compte tenu du caractère libertaire individualiste des Vikings. Les Jarlar ducs ou comtes, sont à la tête de filki (une division administrative) avec au moins quatre hersar. Leurs devoirs étaient de maintenir et améliorer l’honneur, la sécurité et le bien-être de leur peuple. Ils communiquaient les informations et les ordres importants avec « le message par la flèche ». Une flèche aux couleurs d’un konungr circulait parmi les clans qui avaient l’obligation de propager l’information[134].

Les Thraell

(plur.Thraellar) étaient des « captures de guerre » lors des strandhogg (raids) qu’ils vendaient ou ramenaient dans leurs clans. Ce ne sont pas réellement des esclaves taillables et corvéables à merci tels que nos sociétés se les représentent. On ne pouvait pas les maltraiter, les tuer ou les mutiler impunément. Ils bénéficiaient du respect de leur dignité humaine. Ils n’étaient pas vraiment libres, et n’avaient pas le droit d’ester mais avaient une très grande facilité à s’émanciper, à recouvrer la liberté en l’achetant, en se mariant avec un(e) Scandinave, ou en ayant rendu un grand service à leur maître. Ils devenaient des leysingi ou frjalsgjafi (à qui l’on a donné la liberté)[135].

Umagi

Celui qui ne peut subvenir à ses besoins. Ces indigents assez nombreux, (vieux, infirmes, malades, vagabonds …) ainsi que les pauvres (fatoekr : celui qui prend/reçoit peu de chose) vivent grâce au hreppr (la solidarité des clans).

Le Godi

Les hommes, et plus rarement les femmes, pouvaient accéder à la fonction de Godi (plu.Godar). Plutôt riches et influents sur le plan politique, ce sont des chefs de clans. Cette fonction peut être rachetée ou héritée. Ils siègent aux jurys des Things, et Hreppar (sing. Hrepr : sorte d’assurance tous risques, solidarité entre clans). Ce sont des administrateurs, des hommes de lois, en charge des pratiques, coutumes, lors des grandes dates de l’année, (équinoxes, solstices, Jol…) et lors des grands évènements (naissance, mariages, funérailles, mémoire des Ancêtres…). Ils ne sont ni des prêtres, ni des druides, ils n’ont pas de religion, pas de dogmes ni de temples, ni caste religieuse…Ils devinrent des prêtres lors de la christianisation[136],[137].

Thing, Althing, Leid.

Assemblées saisonnières de tous les hommes libres dans tous les districts où sont prises les décisions d’intérêt général, les procès, les projets… Un caractère sacré s’attachait à cette institution, présidées par le Lögsöguma (l’homme qui dit la loi) élu pour trois ans. Le dieu du Thing fut sans doute Tyr (dieu). Au printemps se tenait le « Varthing » (où se préparent les thèmes à venir). Au solstice d’été le « Althing » où se tenaient les votes, jugements, projets, échanges d’informations sur les voyages, récits de poèmes de sagas, cessions d’héritages, ventes de biens, transactions commerciales, mariages… durant deux semaines. En automne avait lieu le « Leid » qui entérinait les décisions prises en juin. Pour prendre part à ces assemblées il fallait s’acquitter du Thingfarakaup (adhésion, impôt, affecté à l’organisation du Thing). Les Thing avaient lieu dans des endroits naturels, vastes et représentant un avantage acoustique comme un mur naturel de basalte (site de Lögberg ou Mont de la loi)…Lors des procès, le verdict maximum était la compensation financière (bot), l’exil dans les bois (le skoggandr), le bannissement (fjorbaugsgardr) durée limitée, trois ans en général, mais pas de peine de mort sauf dans des domaines très précis de nature à invalider la qualité humaine du coupable (homosexualité, viol, vol) ils étaient alors qualifiés de obotamal (un cas qui ne saurait appeler compensation)[138].

Hreppr

Devoir social de solidarité entre clans et envers les pauvres fataekr, ou félitill (qui a peu de biens), vieillards, malades…antérieur au christianisme. Quand la famille faisait défaut, le district (fjordungar), la province ou le land pouvait s’en charger, ou le hreppr. C’était l’équivalent de notre sécurité sociale, assurance maladie, assurances tous risques… (Pauvreté, perte de bétail, incendies…). Le hreppr était composé d’une vingtaine de Boendr et davantage, payant le Thingfararkaup, percevant l’impôt dont un quart revenait aux pauvres qui bénéficiaient également des dons en nourriture (matgjafir)[139].

Économie

Commerce

Ce serait en raison de la pauvreté de leurs terres et de la rudesse du climat, que, selon Régis Boyer, les Scandinaves se seraient naturellement tournés vers l'activité commerciale[140].

L'espace commercial

Au cours du haut Moyen Âge, la Scandinavie est progressivement intégrée à un espace commercial centré sur la Mer du Nord et la Manche[141]. Les marchands frisons jouent un grand rôle dans cette expansion. Une route commerciale se met en place de l'océan Atlantique à la mer Baltique en remplacement de l'axe méditerranéen contrôlé par les Arabes depuis le VIIIe siècle.

Les Vikings agrandissent à leur tour cet espace en explorant de nouvelles voies et en installant des comptoirs jusqu'aux extrémités de l'Europe. Byzance est atteinte en 839 par le Dniepr. Des bateaux partent pour l'Islande et le Groenland récemment colonisés par les Vikings pour ramener de l'ivoire de morse et des fourrures. La diversité géographique des objets retrouvés en Scandinavie atteste que les hommes du Nord établirent des contacts commerciaux au-delà du cadre européen. À York, comptoir du nord de l'Angleterre, des coquillages typiques de la Mer Rouge sont trouvés. Une tombe suédoise du VIe siècle recèle un bouddha. Lors des fouilles des comptoirs scandinaves, les archéologues découvrent des pièces arabes.

Le commerce se pratique dans des comptoirs. C'est dans ces lieux que transitent les matières premières et les produits finis. Ils constituent aussi des centres de production où on travaille le bois, le fer, l'os ou le cuir. Birka et Hebeby sont les plus fameux comptoirs du monde scandinave. En 808, le roi Godfred fonde le premier à la base orientale de la péninsule du Jutland[142]. Au Xe siècle, la ville accueillerait selon les archéologues environ 1 500 habitants. Le second, Birka, également disparu, occupe une situation originale au milieu des terres suédoises, au bord du lac Mälar. D'autres comptoirs scandinaves sont des places importantes : Ribe, sur la côte occidentale du Jutland, Helgö en Suède, certains étant saisonniers comme Kaupangr en Norvège. L'expansion viking se concrétise par l'installation de comptoirs au-delà de la Scandinavie. L'un des plus anciens est Staraïa Ladoga, porte d'entrée de la future Russie, fondée vers 753. Les Varègues poussent plus loin dans l'intérieur des pays slaves et fondent Novgorod et Kiev. À l'ouest, les Vikings multiplient aussi les étapes, les principales villes irlandaises d'aujourd'hui sont d'anciens comptoirs. Ces comptoirs ne correspondent pas toujours à des créations ex nihilo. Certains comme York et Rouen prennent place à l'intérieur d'anciennes cités que l'installation viking revitalise.

Les produits du commerce

Les Vikings se spécialisent dans un trinôme de produits de luxe : l'ambre, les fourrures et l'ivoire de morse. La faible capacité des bateaux vikings aurait, dit-on, limité le commerce de produits pondéreux et moins lucratifs[143]. Cette vision de commerçants du luxe est née avec les découvertes des navires de Gokstad et d'Oseberg au XIXe siècle. Ces navires, très similaires, embarquent de nombreux membres d'équipage. Par ailleurs, étant pontés, ils ne possédent aucune cale permettant de stocker des marchandises en quantité. Avec des navires aussi mal conçus, les commerçants n'embarqueraient que des marchandises peu encombrantes, donc des produits de luxe : a priori, remis en cause par les fouilles de Skudelev, dans le Golfe de Roskilde en 1962. Les archéologues danois y découvrent plusieurs types de navires : navires de guerre pontés et navires de commerce avec cale ouverte. Les Vikings possédent donc des bateaux de transport embarquant des tonnes de marchandises. Les navires découverts dans les tertres funéraires norvégiens, ne sont bien évidemment pas de vulgaire navires de transport, mais de prestigieux navires de guerre, de la famille des Langskip. Pour les auteurs français en particulier, il conviendrait de cesser de propager l'idée que les Vikings sont des "commerçants du luxe".

Récolté dans le sud de la Baltique et dans le Jutland oriental, l'ambre (résine fossilisée des forêts de pins) se négocie dans les comptoirs environnants. L'ambre sert à la confection de bijoux (amulettes, pendentifs ou colliers).

Les Vikings commercialisent aussi les fourrures, fruits de leur propre chasse ou achetées aux Lapons. Dans les zones les plus septentrionales (Groenland, nord de la Scandinavie, Finlande, Russie), vivent en effet loups, ours, castors, écureuils, hermines, renards et martres. La noblesse, le haut clergé et les riches marchands d'Europe s'enorgueillissent de revêtir ces fourrures. Le renne, élevé notamment par les Lapons, fournit aussi des peaux mais ses bois sont également prisés pour la confection de peignes décorés et de montures d'épée[144]. Birka constitue la plaque tournante de ce type de commerce. Mis à part ces différents mammifères, les chasseurs apprécient l'eider, grand canard dont le mâle a un plumage noir et blanc, qui recouvre ses œufs avec ses plumes duveteuses[145].

Les morses, nombreux au Groenland et autour de la Mer Blanche, sont recherchés pour leurs longues défenses, dont l'ivoire est utilisé pour différents objets de luxe comme les peignes, les crucifix ou les pièces de jeu d'échecs[146].

Les comptoirs vikings sont aussi alimentés en esclaves : hommes et femmes, le plus souvent capturés lors des raids en Occident ou dans les pays slaves. Parfois, les Vikings jettent l'un des leurs en servitude. Olaf Tryggvason, roi de Norvège, passe sa jeunesse comme esclave avant d'être racheté par son oncle en Estonie[147]. Selon Régis Boyer, les esclaves capturés en France, d'abord rapatriés au Danemark, traversent la Baltique, la Russie, puis la Mer Noire, et sont vendus à Constantinople. Les Byzantins vendent ces esclaves au Califat de Bagdad et au Sultanat de Cordoue. Passer par Hedeby, Novgorod et Constantinople pour aller de Nantes à Cordoue, n'est pas très rationnel. Il y a tout lieu de penser que les esclaves faits sur la Loire et la Seine, loin d'être rapatriés vers la Scandinavie, étaient au contraire acheminés vers l'Espagne où se trouvait le principal acheteur d'esclaves en Occident, et surtout, les marchandises venues d'Orient que convoitaient tant les Scandinaves.[réf. nécessaire] [148]

Les Vikings importent des meules et du vin de Rhénanie, des brocarts en provenance de l'Empire byzantin, des soieries de Chine, de l'argent... Ils reçoivent aussi sûrement des matières périssables plus communes comme le miel, les tissus et les céréales, dont il ne reste toutefois pratiquement aucune trace.

Agriculture[149]

Types de cultures

Comme dans la majeure partie de l’Europe médiévale, la grande majorité des habitants de la Scandinavie médiévale étaient des agriculteurs. Les surfaces idéales aux activités agricoles et pastorales n’étant cependant pas légions dans ces pays, de nombreux paysans devaient avoir recours à la pêche et à la chasse pour assurer leur survie. Une schématisation grossière montrerait des Norvégiens principalement pêcheurs et des Suédois et des Danois principalement agriculteurs et éleveurs. Cette réalité est cependant à nuancer en fonction des différentes régions de chacun des pays. Dans tous les cas, les « bönder », c’est-à-dire les fermiers indépendants formant la majorité de la population scandinave de l’époque, étaient de véritables travailleurs polyvalents et étaient sans doute obligés de s’adonner aussi bien à la pêche qu’à l’élevage et à la culture.

L’élevage (notamment bovins, moutons, porcs et volaille) était extrêmement important, et était pratiqué même au-delà du cercle polaire. Il est probable aussi que ce soit la recherche de nouveaux pâturages qui ait poussé de nombreux Scandinaves à s’établir en Islande, aux Îles Féroé ou au Groenland. Les végétaux cultivés consistaient, eux, principalement en seigle, orge, avoine et choux. La culture du seigle, et notamment celle du seigle d’hiver, a connu une période d’expansion durant l’âge viking.

Parmi les spécialités alimentaires, on peut citer le thorrablot, conservé de façon très édulcorée par les Normands dans les tripes à la mode de Caen, les andouillettes, fromages au lait cru et de nombreuses spécialités culinaires au goût fort. Le célèbre « smalahove » de Voss, spécialité de tête d’agneau calcinée et fumée accompagnée de rutabagas pourrait aussi remonter à l’âge viking. Du côté des boissons, les Scandinaves étaient de grands consommateurs de bière au malt d’orge non houblonnée, et de boisson de type hydromel.

Habitat rural

Le sud de la Scandinavie connaît un habitat groupé relativement précoce. Dans le Västergötland et l’Uppland, ce type d’habitat se met en place à la fin de la période viking. En revanche, dans le reste de la Scandinavie (autres parties de la Suède, Norvège, Islande après la colonisation), on a plutôt affaire à un habitat dispersé.

L’archéologie a permis de mettre au jour des restes d’habitat rural de cette période. L’exemple le mieux connu est celui de Vorbasse, dans le Jutland.

Outillage

L’usage de l’araire semble avoir été dominant dans toute la Scandinavie viking, mais la charrue était également connue. Le moulin à eau est une exception, mais il est tout de même attesté dès le IXe siècle.

Artisanat

En plus d'être des places de transit et de négoce pour les matières premières, les comptoirs vikings étaient des lieux d'artisanat. On trouve donc des forgerons, des bijoutiers, des artisans travaillant les os, les bois de cervidés, le cuir, le bois ou l'ambre[146]. D'après les fouilles archéologiques, York était spécialisé dans le travail du bois ; Dublin produisait des épingles. Ribe, Ahus (dans le sud de la Suède) et Paviken (sur l'île de Gotland) étaient des centres de verrerie tandis qu'on travaillait la stéatite à Kaupang.

Écriture

Les Vikings avaient une écriture, les runes.

Système d’écriture « ancêtre » des runes, l’écriture dite d’Hallristinger a été découverte dans la partie nord nord-ouest de l’Europe, elle daterait de la fin de la préhistoire.

L’alphabet runique est un mélange d’alphabets italique nordique/alpin avec une influence latine[150].

D'après Tacite, les pères des Vikings gravaient déjà les runes sur des supports comme le bois, l’os, l’ivoire, la pierre, l’écorce, les feuilles d’arbres fruitiers[151]

Les Vikings, commerçants par excellence, en contact avec toutes les civilisations et toutes les marchandises, n’ignoraient pas le papier, le papyrus, le parchemin, le vélin… supports idéaux pour noter les transactions et les stocks pour le commerce. Néanmoins, peu de ces supports ont été retrouvés. Le climat humide probablement, mais plus que tout, les palimpsestes et les très nombreux autodafés catholiques (hérésie, Inquisition, sorcellerie...) puis les grands autodafés de la Réforme protestante ont eu loisir de détruire le reste durant un millénaire. Les seuls documents runiques subsistants sont ceux écrits par des moines, comme le Codex Runicus, les autres écrits étant suspects d'abriter des formules magiques et diaboliques.

Quelques Vikings célèbres

  • Saint Olaf est le patron de la Norvège mais avant de christianiser son pays, ce roi a sévi comme pirate et/ou mercenaire dans un grand nombre de contrées d’environ 1007 à 1016.

Fin du phénomène

On date la fin du phénomène viking vers le milieu du XIe siècle. Parmi les hypothèses, on retient la conversion au christianisme, qui a entraîné la fin du commerce (et du rapt lors des raids) des esclaves et instauré une Église hostile aux raids, la concurrence commerciale des Frisons, l’unification des peuples scandinaves sous la direction de rois dont l’intérêt n’était plus d’organiser des expéditions de pillage à l’étranger, une meilleure organisation de la défense chez les victimes, avec des États forts et organisés parfois même apparus en réponse aux Vikings (c’est le cas de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et de l’Irlande)[152].

Il y a aussi le fait que le roi de France, lassé des pillages incessants des Vikings, leur a accordé le droit de s'installer en Normandie (le pays des 'Normands' ou hommes du Nord) , à condition de vivre pacifiquement et de cesser les pillages.

Si les Vikings ont disparu en tant que phénomène, la civilisation et les peuples scandinaves dont ils étaient issus se sont perpétués jusqu’à nos jours.

L’héritage viking

Si la christianisation a marqué la fin du mouvement et le début de l’assimilation des peuples scandinaves, on retrouve cependant leur trace aujourd’hui dans un certain nombre de langues vivantes et dans des us et coutumes plus complexes à identifier.

L'héritage linguistique

Les Vikings parlaient le vieux norrois, une langue germanique. Elle n'est plus parlée aujourd'hui mais l'islandais et le féringien en sont toujours restés plus proches que les autres grandes langues scandinaves.

Ailleurs, des éléments linguistiques issus du norrois sont perceptibles dans la toponymie normande, britannique et, dans une moindre mesure, irlandaise. On trouve également de nombreux noms de familles normands issus d'anthroponymes (Toutain, Anquetil, Estur, Doudement, Turgis, Théroulde, etc.).

Les langues et dialectes eux-mêmes ont conservé des éléments lexicaux essentiellement, mais aussi des éléments grammaticaux : l’anglais principalement (booth, mug, take, sister, their, etc.), le mannois, le gaélique, le normand ((é)griller « glisser », tierre « longe, corde », falle « plastron, gorge », grade, garde « groseille », brumant « nouveau marié », flie « patelle », (i)èbbe « marée basse », etc.). Les termes relatifs aux techniques maritimes sont pour la plupart passés en français (hauban, hune, cingler, etc.). On trouve aussi quelques mots concernant la flore et la faune marine (varech, marsouin, etc.), ainsi que des découvertes géographiques.

La langue française compterait encore aujourd'hui 150 mots issus de l'ancien scandinave[153].

L'anglais a conservé via le normand, et pendant longtemps, la tradition scandinave qui consiste à ajouter le nom du père à celui du fils. Par exemple Osbern a pour fils Roger FitzOsbern, c'est-à-dire « fils d'Osbern » cf. fitz. Cette coutume est bien attestée dans les familles nobles normandes à l'époque ducale et reproduit l'ancienne tradition norroise qui consiste à ajouter la terminaison -son « fils » au nom du père pour nommer le fils. Elle se perpétue encore de nos jours en Islande, sous forme d'une terminaison -son pour un garçon et -dottir pour une fille.

La Russie leur doit son unification identitaire, son système patronymique et une partie de sa structure linguistique.

Personnages de fiction empruntés au mythe viking

Bibliographie

Sources médiévales

Les sources écrites contemporaines proviennent principalement d’observateurs étrangers (arabes, byzantins, occidentaux). En Occident, il s’agit, la plupart de temps, du témoignage des victimes des raids vikings, notamment de clercs. Leurs écrits sont donc très partiaux.

À l’exception des inscriptions runiques, les sources écrites médiévales scandinaves ne sont généralement pas plus anciennes que le XIIe siècle et donc postérieures à la période viking. Ces textes, notamment les sagas qui mêlent faits historiques et faits inventés[réf. souhaitée], sont donc traités avec beaucoup de circonspection par les historiens. Les recueils juridiques dont on a connaissance sont également nettement plus récents que la période considérée.

L’archéologie est donc la principale source d’information sur cette période. Si elle apporte de grands résultats en Scandinavie et dans les îles Britanniques, et surtout au Groenland où les vestiges n'ont pratiquement pas été remaniés par des activités humaines depuis la fin du moyen âge, les résultats sont décevants en France. Les fouilles ont d'abord concerné les lieux les plus monumentaux, principalement les grandes villes et les tombeaux de grands personnages. Depuis les années 1970, l'attention des archéologues se porte sur l'habitat rural et des lieux de pouvoir[154].

Textes contemporains

Ouvrages modernes

  • Dragons et drakkars : le mythe viking de la Scandinavie à la Normandie, XVIIIe ‑ XXe siècle, Caen, Musée de Normandie, 1996
  • Les Vikings : les Scandinaves et l’Europe 800-1200, Paris, AFAA, 1992
  • Sagas des peuples du Nord : les Vikings, Amsterdam, Time-Life Books, 1997
Représentation du scalde viking Egill Skallagrímsson dans la saga d’Egill.
  • Pierre Bauduin, Les Vikings, Paris, Presses Universitaires de France, 2004
  • Régis Boyer, Héros et dieux du Nord : guide iconographique, Paris, Flammarion, 1997
  • Régis Boyer, Jean Robert, Au nom du viking, Paris, Belles lettres, 2002
  • Régis Boyer, L’Art viking, Tournai, Renaissance du livre, 2001
  • Régis Boyer, Le Mythe viking dans les lettres françaises, Paris Éditions du Porte-Glaive, 1986
  • Régis Boyer, Les Vikings (800-1050), Paris, Hachette, 2003 (ISBN 2012356907)
  • Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Perrin, 2002 (ISBN 2262019541)
  • Régis Boyer, Les Vikings, Paris, Cavalier bleu, 2002
  • Régis Boyer, Les Vikings, premiers européens : VIIIe siècle : les nouvelles découvertes de l’archéologie, Paris, Autrement, 2005 (ISBN 9782746707368)
  • Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2008 (ISBN 9782221106310)
  • Anne Civardi, James Graham-Campbell, Stephen Cartwright, L’aventure des Vikings, Paris, Bordas, 1978
  • Yves Cohat, Les Vikings, rois des mers, Paris, Gallimard, 1994 (ISBN 2-07-053027-2)
  • Sigurd Curman, Objets d’art d’origine suédoise des X premiers siècles de notre ère, Stockholm, Nordisk rotogravyr, 1933
  • Frédéric Durand, Les Vikings et la mer, Paris, Errance, 1996
  • Pierre Efratas, Hrólf le Vagabond, Editions Cheminements, 2005
  • Oddveig Foldøy, Inga Lundström, Le Viking dans l’identité norvégienne, Stavanger, Musée Archéologique de Stavanger, 1995
  • James Graham-Campbell, Colleen Batey, Atlas du monde viking, Paris, Fanal, 1994
  • René Guichard, Les Vikings, créateurs d’États : Islande et Norvège ; découvreurs de nouveaux mondes : Érik le Rouge au Groenland en l’an 982, Leif l’Heureux au Vinland en l’an 1000, Paris, A. et J. Picard, 1972
  • Charles Guyot, E. Wegener, Le Livre des Vikings d’après les anciennes sagas, Paris, Piazza, 1924
  • Anders Hagen, Les bateaux vikings, Oslo, Universitetets Oldsaksamling, 1961
  • Roar Hauglid, Art norvégien, mille ans de tradition viking, Paris, Les Presses Artistiques, mars-mai 1954
  • John Haywood, Atlas des Vikings, Paris, Autrement, 1995 (ISBN 2-86260-569-7)
  • Angus Konstam, Atlas historique du monde viking, [S.l.], Succès du Livre, 2004
  • Jean-Pierre Langellier, Les Héros de l’an mil, Paris, Seuil, 2000
  • Gutorm Gjessing, Les bateaux vikings, Oslo, J. Petlitz Boktrykkeri, 1955
  • Claudine Glot, Michel Le Bris, L’Europe des Vikings, Paris, Hoëbeke, 2004
  • Daniel Lacotte, Erik le Viking, Paris, Acropole, 1992
  • Daniel Lacotte, Les conquérants de la Terre Verte, Paris, Hermé, 1985
  • Jean Mabire, Pierre Vial, Les Vikings à travers le monde, Saint-Malo, L’Ancre de marine, 1992 (ISBN 2-905970-49-9)
  • (pt) L. Saavedra Machado, « Expedições normandas no Ocidente da Hispania », Boletim do Instituto Alemão, III, Coimbra, 1930
  • André Manguin, Au temps des Vikings : les navires et la marine nordiques d’après les vieux textes, Paris, Peyronnet, 1944
  • Margaret Mulvihill, Les Drakkars vikings, Tournai ; Montréal, Gamma ; Saint-Loup, 1990
  • Hélène Ouellet, Les transformations de la représentation du Viking en Angleterre, VIIIe siècle XIe siècle. Bilan de l’historiographie anglaise du XXe siècle, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada, 1995
  • Robin Place, Les Vikings : réalités et légendes, Paris, Sorbier, 1988
  • Jean Renaud, Archipels norrois : Orcades, Shetland et Hébrides dans le monde viking, Göppingen, Kümmerle, 1988
  • Jean Renaud, Les Vikings en France, Éditions Ouest-France (Édilarge), exclusivité pour le Grand Livre du Mois, (ISBN 2702854087), 2000
  • Roger Renaud, L’Explosion viking ou l’Agonie d’un monde (Préface de Robert Jaulin), Publications de l’université Denis Diderot-Paris 7, 1998, 272 pages.
  • Elisabeth Ridel, L’Héritage maritime des Vikings en Europe de l’ouest, Caen, Presses universitaires de Caen, 2002
  • Thorleif Sjøvold, Les Vaisseaux vikings : de Gokstad, d’Oseberg et de Tune : brève introduction illustrée, Oslo, Dreyer, 1954
  • Elis Wadstein, Le mot viking : anglo-saxon wicing, frison wising, etc., Gotenb, Elanders boktryckeri Aktibolag, 1925
  • Patrick Weber, Vikings, Paris, Timée-Éditions, 2006
  • Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980
  • (en) Viking Trade and Settlement in Continental Western Europe, Iben Skibsted Klaesoe, 2010 (ISBN 978-8763505314)

Notes et références

  1. John Haywood Atlas des Vikings 789-1100, 1996, p. 50. (ISBN 2-86260-569-7).
  2. Kristjan Toomaspoeg, La principauté de Novgorod et Alexandre Nevski, Clio.fr
  3. Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Robert Laffont, 2008, p. 33
  4. (en) Sawyer, Peter, The Oxford illustrated history of the Vikings, hxford : Oxford University Press, 1997, p. 4. (ISBN 0192854348).
  5. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisse de la Manche, éditions Picard 1986. p. 119.
  6. Larousse. Découvertes du monde n° 2, « l’aventure Viking », octobre 1978.
  7. Régis Boyer, Les Vikings (800 à 1050), éditions Hachette, juin 2003, p.27 et 193
  8. Bruno Dumézil, Maître de conférence à Paris X-Nanterre, Normalien, agrégé d’histoire, auteur de Conversion et Liberté dans les royaumes barbares. Ve ‑ VIIIe siècles (Fayard, 2005).
  9. a et b Annales royales franques citées dans Peter Sawyer, The Oxford Illustrated History of the Vikings, 2001, p. 20
  10. Pierre Barthélemy, 'les Vikings, Albin Michel, 1992, ISBN 2-226-03257-6 p. 112
  11. Dictionnaire d’Histoire de France – Perrin –Alain Decaux et André Castelot - 1981 - pages 184/185 (ISBN 2-7242-3080-9)
  12. R.Boyer « les Vikings » Histoire, mythes, dictionnaire, Robert Laffont Bouquins 2008, p96 (ISBN 978-2-221-10631-0)
  13. Tout l’univers, édition Hachette, album n°5, p. 1110
  14. Jean Mabire, les Vikings à travers le monde, éditions l’Ancre Marine, 2004, p. 14, et Pierre Vial,
  15. Tout l’Univers Hachette volume 5 page 1110) et (Axis Hachette, volume 9 page 294 (ISBN 2-03-505279-3))
  16. Jean Mabire, Pierre Vial, opt. cit, p. 13 et Généalogie de la famille de Saxe sur GénéalogieQuébec
  17. a, b et c Rudolf Simek, « L'émergence de l'âge viking : circonstances et conditions », dans Régis Boyer, Les vikings, premiers européens VIIIe ‑ XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l'archéologie, Autrement, 2005, p.24-25
  18. Dictionnaire d’Histoire de France – Perrin –Alain Decaux et André Castelot - 1981 - pages 715 ISBN 2-7242-3080-9
  19. François Neveux (historien) « l’aventure des Normands VIIIe ‑ XIIIe siècle » collection Tempus, éditions Perrin, page 48, ISBN : 978-2-262-02981-4
  20. Else Roesdahl et David ( 1980/ Danmarks vikingetid) et M wilson : (1980 Les Mondes Nordiques) Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  21. Olaf Olsen page 154 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens) Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  22. a et b Pierre Barthélemy, Les Vikings, Albin Michel, p. 156 édition 1988,ISBN 2-226-03257-6
  23. a, b et c Alain Decaux et André Castelot - opt. cit, p. 715
  24. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 371
  25. Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, 1970, p. 93. Hypothèse que l'on peut aussi lire dans le Dictionnaire du Moyen Âge, histoire et société, Encyclopaedia Universalis, Albin Michel, 1997, p.285 et 833
  26. François-Xavier Dillmann, Culture et civilisation vikings. Une bibliographie de langue française, Caen, Centre de recherches sur les pays du Nord et du Nord-Ouest, Université de Caen, 1975, p.19 et Les Vikings - Les Scandinaves et l'Europe 800-1200, 22e Exposition d'art du Conseil de l'Europe, 1992, p.26
  27. C. D. Kindrock, a history of the vikings, Courrier Dover Publications, p. 91-92
  28. Pierre Miquel - docteur d’état et professeur agrégé d’histoire à l’université de Paris Sorbonne et agrégés d’histoire : Stéphane Maire, Carole Bitoun, Leïla Dakhli, Catherine Donnadieu, Christine Gruest, Nicole Leroux, histoire collège p 268, 269 édition de la cité, manuel+ ISBN 2-84410-002-3)
  29. cité dans Jean-François Mondot, « Des raids vikings à l'installation définitive », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 28
  30. Régis Boyer, Les Vikings, Robert Laffont, 2008.
  31. Cf Les puppet-kings sont mentionnés par tous les auteurs britanniques. Dernièrement : David Hughes, « British Chronicles », 2007 ; R. Chartrand, Magnus Magnusson, Ian Heath, Mark Harrison, Keith Durham “The Vikings”, 2006 ;
  32. Philippe Descamps, « Guerres de clans et conquêtes forcées », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 18
  33. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La sexologie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 372
  34. François Neveux (historien) « l’aventure des Normands VIIIe ‑ XIIIe siècle » collection Tempus, éditions Perrin, page 36, ISBN : 978-2-262-02981-4
  35. a et b Anne Nissen Jaubert, « La face cachée des Vikings », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 89
  36. Cf Else Roesdahl, “The Vikings” Penguin, 1996 : “ The whole of Northern Europe had seen a great economic growth during the eighth century” p 188 ; “Emigration became a way of life for many people » ; p 190. Else Roesdahl, David M. Wilson, Chapitre introductif in “Les Vikings » Gd Palais, 1992, “L’une des causes de la participation de certains scandinaves aux expéditions et aux entreprises de colonisation peut avoir été l’existence de conditions matérielles difficiles dans leur pays d’origine : famines.., pauvreté, manque de terres… » p28 ; Peter Sawyer « The Oxford illustrated History of the Vikings »,1997, they « were attracted by the prospect of having more land than they could ever hope to own or rent in Scandinavia ». p3
  37. KD Schmidt : Trosskiftet Kulturhistoriskt lexikon för Nordisk Medeldit
  38. Olaf saga Helga (1235 snorri p166)
  39. Jean Renaud, les dieux des Vikings, éditions Ouest France, (ISBN 2-7373-1468-2), sept 96
  40. « les Vikings, Histoire et Civilisation » de Régis Boyer, éditions Perrin ISBN 2-262-02243-7
  41. Tout l’Univers Hachette volume 5 page 1110) et (Axis Hachette, volume 9 page 294 ISBN 2-03-505279-3)
  42. Dictionnaire d’Histoire de France – Perrin –Alain Decaux et André Castelot - 1981 - pages 184/185 ISBN 2-7242-3080-9
  43. Pierre Barthélemy, opt. cit, p.  63
  44. Pierre Barthélemy, Les Vikings, Albin Michel, p. 156 édition 1988,(ISBN 2-226-03257-6)
  45. . « B.A-BA des traditions nordiques » Arnaud D’Apremont éditions Pardès ISBN 2-86714-163-X
  46. Philippe Descamps, « Des rois sous le signe du Christ », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 110
  47. Jean Renaud, op. cit., p. 190
  48. Snorri Sturluson, p.250-254
  49. Snorri Sturluson, p.254-255
  50. Jean Renaud, op. cit., p.188
  51. Snorri Sturluson, Histoire des rois de Norvège, trad. par François Xavier Dillmann, Gallimard « l’Aube des peuples », 2000, p.177-182, p.206-207, p.240
  52. Jean Renaud, op. cit., p.187
  53. a, b et c Olaf Olsen page 154-155 (1981 Der lange Weg des Nordens zum Christentum éditions Ahrens): Les vikings…Les scandinaves et l’Europe P 26 éditions AFAA 1992 ISBN 87 7303 557 2
  54. Jean Renaud « les dieux des Vikings » Editions Ouest France ISBN 2-7373-1468-2, sept 1996, page 187.
  55. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 89
  56. Régis Boyer, la vie religieuse en Islande, Paris, Fondation Singer-Polignac, 1979, 1re partie et Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, éditions Payot, 2007, p.224
  57. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.  68
  58. Philippe Descamps, op. cit., p. 112
  59. Bernard Mariller, Vikings, collection B-A BA, éditions Pardès, 2003
  60. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 81
  61. Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Perrin, 2002. Régis Boyer, Yggdrasill. la religion des anciens Scandinaves, éditions Payot, 2007. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p. 18
  62. , Axis volume 2 page 393 ISBN 2 245 026977
  63. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;31, 32
  64. Xavier Dillmann(Folke Ström, Den egna kraftens män. En studie i forntida irreligiositet, Göteborg, 1948). L’histoire des rois de Norvège par Snorri Sturluson traduit par François Xavier Dillmann p 483 l’Aube des peuples chez Gallimard. ISBN 2 07 073211 8
  65. Régis Boyer, Le Christ des Barbares, éditions Cerf ISBN 2-204-02766-9 p.33
  66. Régis Boyer, le Christ des Barbares, éditions du CERF, p.&nbs;93
  67. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, édition Payot, P8 (ISBN 978-2-228-90165-9)
  68. Caryl Ebenezer, Les Normands, une dynastie de conquérants, Premières invasions, France 5, 13 avril 2009
  69. Régis Boyer « l’Islande médiévale », Guide des belles lettres, ISBN 2-251-41014-7, p.185
  70. Régis Boyer, Yggdrasill, la religion des anciens Scandinaves, édition Payot, P 8 (ISBN 978-2-228-90165-9)
  71. Michel Kazanski, « Les ancêtres des Vikings », Pour la Science n°339, janvier 2006
  72. Michel Balard, Jean-Philippe Genet, Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette supérieur, 1997, p. 82
  73. Rollon, le fondateur de la Normandie, serait par exemple un Norvégien commandant une troupe danoise. Lucien Musset, « Naissance de la Normandie », Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Privat, 1970, p. 102.
  74. En 851, des Danois abordent les côtes de l'Irlande puis s'emparent de Dublin mais deux princes norvégiens les en chassent peu après. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l'arrivée des Vikings, Ouest-France, Rennes, p. 377
  75. Régis Boyer, « Les Varègues, ces Vikings qui firent la Russie ? » sur Clio.fr
  76. Régis Boyer, opt. cit.
  77. Jean Renaud, Les Vikings en France, Éditions Ouest-France, 2000, p. 9
  78. Régis Boyer, « Les Vikings en Grande-Bretagne » sur Clio.fr
  79. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.372-374
  80. Jean-Christophe Cassard, « Avant les Normands, les Vikings en Bretagne » in Jöelle Quaghebeur et Bernard Merdrignac, Bretons et Normands au Moyen Âge. Rivalités, malentendus, convergences, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p.97-107
  81. Connaught, Munster, Leinster, Meath, Ailech, Ulaiech et Oriel
  82. ou Thorgils ou Thorgestr
  83. Selon Régis Boyer, les Celtes étaient certainement plus nombreux que les Scandinaves
  84. a et b Régis Boyer, « L'expansion viking à l'Ouest, de Lindisfarne au-delà du Groenland » sur Clio.fr
  85. Jean-Baptiste Gouyon, « Les épopées atlantiques », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 58
  86. Émile Rauscher, « Avant Christophe Colomb, Bjarni, Leif et les autres », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 62-66
  87. Régis Boyer, « L'expansion viking à l'Ouest, de Lindisfarne au-delà du Groenland » sur Clio.fr ou Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Plon, 2002, p. 228
  88. Lucien Musset, Les Invasions. Le second assaut contre l'Europe chrétienne, 3e édition, Paris, 1984
  89. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.376
  90. Régis Boyer, Les Vikings : histoire et civilisation, Paris, Plon, 2002, p. 16
  91. Sur l’invasion de la Gascogne cf Georges-Bernard Depping, « Les expéditions maritimes des Normands », 1844, réédité à la Découvrance, 2005 ; Jean Renaud, « les Vikings de la Charente à l’assaut de l’Aquitaine », Princi Neguer, 2002 ; sur l’installation des Danois en Gascogne, cf Renée Mussot-Goulard « Histoire de la Gascogne » Que sais-je ?, Joël Supéry « le Secret des Vikings » Les Equateurs, 2005 ; « Les Vikings au cœur de nos régions » Yago, 2009.
  92. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 67. Il faut en ce qui concerne le nombre, tenir compte des exagérations coutumières des chroniqueurs contemporains
  93. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.377-378
  94. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.382-383
  95. selon la chronique anglo-saxonne OMACL: The Anglo-Saxon Chronicle: Part 2), les envahisseurs venaient de Norvège et débarquèrent de trois bateaux. Le raid coûta la vie à l’intendant du roi Beaduheard et à ses hommes.
  96. Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 978-2-910919-09-2), p. 53 .
  97. Cf « Annales royales dites de Saint Bertin », année 858 ; Cf chroniqueurs sarrasins Ibn Hayyan, Ibn Al-Athir, Ibn Idhari, Al Nuwayri, cités in Alberto Perez de Laborda « Guia para la historia des pais Vasco hasta el siglo IX » Editorial Txertoa, 1996.
  98. Michel Dillange op. cit., p. 57.
  99. Eleanor Shipley Duckett, Alfred the Great: The King and His England, University of Chicago Press, 1958, p.79-80
  100. La Bourgogne au Moyen Âge, Académie de Dijon, Centre régional de recherche et de documentation pédagogique, 1972
  101. Les premiers Barons de La Roche sont les descendants directs des Normands installés sur le site.
  102. Siège de Guérande mentionné par plusieurs sources dont : dans le manuscrit du XIe siècle : « Vie de Saint Aubin », Biblio. Nat. et dans « Chroniques de Nantes ».
  103. Lisa Garnier, « Byzance et les Vikings, un pan de l'histoire reste à explorer », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 20
  104. Cf Pierre de Marca « Histoire du Béarn » 1640, p215 cite l’acte de fondation de l’abbaye de Saint-Sever. Voir également Charte de Condom.
  105. Michel Dillange op. cit., p. 61.
  106. L'historien Ulrik Kirk et le skipper Jasper Vittenburg dans Échappées belles à Copenhague, 31 octobre 2009
  107. Jean-François Mondot, « Des peuples plus riches que leur légende. Interview d'Anne Nissen Jaubert », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 6
  108. Jean-François Mondot, idem
  109. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 21
  110. Régis Boyer, Les Vikings, Histoire, mythes, dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2008
  111. Certes, l'auteur n'est ni historien, ni archéologue, mais il est connu... Régis Boyer, « Les Vikings » Perrin, écrit « La toponymie révèle qu’en Norvège, à partir du VIIIe siècle, l’habitat se développe, et tout donne à penser que le Nord a connu une forte expansion démographique précisément dans les trois siècles vikings, au point que l’on peut se hasarder à dire que, vers 900, tout l’espace utilisable ait été utilisé ». p78
  112. cité dans Robert Wernick, opt. cit., p. 34
  113. dégagé en 1880 dans un tumulus en Norvège
  114. trouvés à l'entrée du fjord de Roskilde, au Danemark
  115. Magazine « échappées belles » Danemark, 31.10.2009 : Historien Ulrik Kirk et skipper reconstituteur Jasper Vittenburg
  116. Snekka ou snekkja a donné en français le mot féminin esnèque
  117. Jean-Baptiste Gouyon, « Le drakkar, un navire simple mais efficace », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 41
  118. (en) Guy Ropars, Gabriel Gorre et coll, « A depolarizer as a possible precise sunstone for Viking navigation by polarized skylight », dans Proceedings of the Royal Society, 2 novembre 2011 [lien DOI] 
  119. Robert Wernick, opt. cit., p. 51
  120. Jean-Baptiste Gouyon, « Sans carte ni compas », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 41
  121. cf.éd.Evelyn Scherabon Firchow et Kaaren Grimstad, Elucidarius in Old Norse Translation, Reykjavik, 1989, p40 ; Rudolf Simek, Altnordische Kosmographie, Berlin, 1990, pp 102 sq ; Histoire des Rois de Norvège par Snorri Sturluson François Xavier Dillmann l’Aube des peuples Gallimard p 367 ISBN 2-07-073211-8
  122. Émilie Rauscher, « Avant Christophe Colomb. Bjarni, Leif et les autres », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 63
  123. Émilie Rauscher, idem
  124. Régis Boyer, « Pour présenter les Vikings » sur Clio.fr
  125. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p. 107
  126. Régis Boyer, ibidem
  127. Régis Boyer, « les vikings » de 800 à 1050 « la vie quotidienne, édition Hachette Histoire. Pages15à 20. ISBN 2-01-235690-7
  128. Neil Price, « Magie et mentalité dans la société Scandinave ancienne», dans Régis Boyer, Les vikings, premiers Européens VIIIe ‑ XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l'archéologie, Autrement, 2005, p.200
  129. .Régis Boyer, L’Islande médiévale, Guide des belles lettres des civilisations, 15 octobre 2002, p. 245 (ISBN 2-251-41014-7)
  130. Neil Price, « Magie et mentalité dans la société Scandinave ancienne, magie et sexe», dans Régis Boyer, Les vikings, premiers Européens VIIIe ‑ XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l'archéologie, Autrement, 2005, p.205
  131. Jenny Jochens, « La femme viking en avance sur son temps», dans Régis Boyer, Les vikings, premiers Européens VIIIe ‑ XIe siècle - Les nouvelles découvertes de l'archéologie, Autrement, 2005, p.226
  132. R.Boyer « Les Vikings » p 195 Tempus, Perrin ISBN 2-262-02243-7
  133. R.Boyer l’Islande médiévale, guide des belles lettres, page 56, 57 édition, ISBN 2-251-41014-7
  134. R.Boyer « Les vikings » opt. cit, p.  275,276
  135. R.Boyeropt. cit, p. 55
  136. R.Boyer opt. cit, p.  3, 137
  137. . R.Boyer « Les vikings » Tempus, Perrin ISBN 2-262-02243-7;p194, 195
  138. R.Boyer opt. cit, p.  61, 62
  139. R.Boyer « Les vikings » opt. cit, p.  272,273
  140. interview sonore de Régis Boyer sur Canal Académie, webradio de l'Institut de France
  141. Élisabeth Deniaux, Claude Lorren, Pierre Bauduin, Thomas Jarry, opt. cit., p.371
  142. Il s'agit plus certainement d'une refondation puisque les archéologues ont retrouvé les traces d'une agglomération frisonne à proximité. Lisa Garnier, « Des comptoirs commerciaux ouverts sur le monde », Cahiers de Sciences et Vie. Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 94
  143. Robert Wernick, L’Épopée Viking, Amsterdam, Time-Life, 1980, p 101-102.
  144. Robert Wernick, op. cit, p. 102-103
  145. Robert Wernick, op. cit, p. 110
  146. a et b Lisa Garnier, op. cit., p. 93
  147. Robert Wernick, op. cit, p. 111-112
  148. Sur les routes improbables cf « Les Vikings », Idées reçues, 2002, p88 « Le Viking capturait volontiers le plus grand nombre d’esclaves possible qu’il emportait à l’un des deux grands centres de trafic de cette « marchandise », soit la ville (aujourd’hui disparue) de Hedeby au Danemark, en face de l’actuelle ville de Schleswig, soit à Byzance (sic) qui aura été, tout le Moyen Âge durant, le grand centre de ce type de négoce. Les invendus, si l’on peut dire, il les rapportait chez lui… » Sur le rôle de Tortosa, plaque tournante de la traite : Ramon Miravall « Madina Turtuxa », Dertrosa, 1999
  149. Sources de cette partie : Bauduin [1994], pp. 14-16.
  150. Seebold, Krause, Jensen (571) et Coulmas (1996: 444 ff.)
  151. Tacite
  152. Régis Boyer, Les Vikings, Robert Laffont, 2008, p. 475-9.
  153. Elisabeth Ridel, Les Vikings et les mots, Editions Errance, 2010
  154. Anne Nissen Jaubert, « Des peuples plus riches que leur légende », Cahiers de Sciences et Vie, Vikings : enquête sur les secrets des maîtres des mers, n°80, avril 2004, p. 6-9

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