Neustrie

Neustrie
Localisation de la Neustrie à l'époque mérovingienne puis carolingienne

Neustrie
Neustria (la)

511751

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La Neustrie en 752

Informations générales
Capitale Soissons
Religion Christianisme
Histoire et évènements
511 Mort de Clovis et partage de son royaume. L'Austrasie revient à Thierry
751 Le dernier Mérovingien, Childéric III, est déposé par Pépin le Bref : fin du royaume
Rois
(1er) 511 - 561 Clotaire Ier
(Der) 743 - 751 Childéric III

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Neustrie, "Neustria", "Neustrasia"[1] ou même "Neptrecus"[1] dans les chroniques latines qui en font connaître l'histoire, est le royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons.

Le terme apparaît au VIIe siècle, utilisé par le moine Jonas de Bobbio, pour désigner le royaume de l'ouest lors des partages entre rois mérovingiens.

Karl Ferdinand Werner, historien allemand, présente la distinction entre Neustrie et Austrasie comme héritière de la distinction entre Francs saliens et Francs rhénans. A ce titre, la Neustrie comprend la partie principale de l'héritage salien que Clovis reçut de son père Childéric Ier.

La Neustrie est le nom d'un royaume franc qui couvrait le nord-ouest du royaume des Francs, approximativement entre Loire (frontière avec l'Aquitaine) et Escaut, incluant l'Armorique franque, avec une frontière à l'est floue, dans l'actuelle Champagne : Reims est ainsi généralement en Austrasie, et la Bourgogne fut souvent détachée en royaume autonome. L'Aquitaine fit parfois partie de la Neustrie.

Le royaume qui ne s'appelle pas lors Neustrie avait été créé lors du partage qui suivit la mort de Clovis Ier, en 511, et revint à Clotaire Ier, qui, au terme de son long règne de cinquante ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le deuxième grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l'océan Atlantique et la Bretagne à l'ouest, et la Champagne à l'est. Elle s'étendait jusqu'en Flandre au nord.

À la mort de Clotaire Ier, en 561, le royaume est à nouveau partagé — par tirage au sort — entre ses quatre fils : Caribert Ier, Gontran Ier, Sigebert Ier et Chilpéric Ier. Tout en abandonnant la ville de Soissons à l'Austrasie, ce dernier reconstitue en 568, au sein de la part qui lui échoie après le partage du royaume de Caribert défunt, une Austrasie privée de l'Orléanais resté burgonde, qu'il récupère par les armes en 583 après avoir repris Soissons en 575, depuis capitale de la Neustrie.

Âgé seulement de quelques mois, Clotaire II, fils de Chilpéric Ier, hérite de la Neustrie à la mort de son père en 584. À la mort de Thierry II de Bourgogne, en 613, Clotaire II récupère l'Austrasie et devient ainsi roi des Francs qui récupère aussi l'Aquitaine.

Après la mort de Clotaire III en 673, la Neustrie, après la déposition d'Ébroïn se voit imposer un roi — Thierry III — par les Austrasiens, l'Aquitaine ayant retrouvé auparavant son indépendance. Berchaire, maire du palais du roi Thierry III est vaincu en 687 à la bataille de Tertry, petit village de Picardie proche de Péronne, par Pépin de Herstal, maire du palais d'Austrasie. Cette défaite ruine définitivement les prétentions hégémoniques de la Neustrie, qui n’est à partir de ce moment qu'un État vassal de l'Austrasie que dirigent les Arnulfiens. Cependant les dénominations mérovingiennes de Neustrie, Austrasie et Bourgogne vont subsister encore sous les carolingiens, bien que s'effaçant progressivement. En 768, à la mort de Pépin, la frontière orientale de la Neustrie est fixée, comme en 568, à l'Oise, Carloman régnant sur l'Austrasie à Soissons. Après le traité de Verdun en 843, le nom de Neustrie ne désigne plus que la partie ouest du royaume.

Lors du Traité d'Angers signé en 851 entre le royaume de Francie occidentale et la Bretagne, la Neustrie perd toute la partie à l'ouest de la Mayenne et de la Sélune (les Marches de Bretagne) qui est annexée au royaume breton. La population de cette région ne sera évidemment pas exterminée lors de cette annexion et constituera la Bretagne de langue romane (langue appelée également gallo).

En 861, Charles le Chauve réorganisa la défense de Neustrie en créant deux marches (voir Marche de Neustrie), afin de défendre cette région contre la double menace bretonne et normande mais en 867, par le traité de Compiègne, il est contraint de reconnaître la suzeraineté de la Bretagne sur le Cotentin[2]. La frontière occidentale de la Neustrie recule officiellement sur la Vire, le Bessin et ce qui n'est pas encore appelé la campagne de Caen étant de fait occupés par des seigneurs saxons très autonomes[3].

Mentionnée encore dans le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, lorsqu'une partie mal définie du territoire de celle-ci sera cédée au viking Rollon pour constituer la Northmannie ou Normandie, le terme de Neustrie disparaîtra avec la dynastie carolingienne et l'émergence des principautés d'Anjou, du Maine, de Blois et d'Orléans.

Voir aussi

Austrasie

Articles connexes

Notes et références

  1. a et b B. Krusch, "Chronicon Fredegari" IV 76 in Scriptores rerum merowingicarum II, p. 159, MGH, Hanovre, 1888.
  2. G. Minois, Nouvelle histoire de Bretagne, p. 165, Fayard, Mesnil sur l'Estrée, 1992.
  3. Ch. Pilet, "Installation anglo saxonnes en Basse Normandie au Ve, VIe, VIIe siècles?" in Les barbares de la mer: les migrations des peuples du nord ouest de l'Europe du Ve au VIIIe siècles, p.111 à 130, Editions Jean Yves Marin, Caen, 1992.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Neustrie de Wikipédia en français (auteurs)

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