Histoire de Sainte-Suzanne

Histoire de Sainte-Suzanne

Histoire de Sainte-Suzanne (Mayenne)

La cité de Sainte-Suzanne (Mayenne) s'est forgée un riche passé, favorisé par une situation géographique longtemps stratégique et par la qualité des familles qui ont possédé son château.

Écartelé, au 1er de France à la bordure de gueules chargée de 16 besants d'argent (famille d'Alençon), au 2e chevronné d'or et de gueules de 8 pièces (famille Hubert de Beaumont), au 3e d'hermines à 3 quintefeuilles de gueules (Ambroise de Loré), au 4e de gueules au lévrier d'argent colleté de France (famille Fouquet de la Varenne)

Sommaire

Sainte-Suzanne, 6000 ans d'Histoire

La préhistoire

Dans le canton de Sainte-Suzanne, les grottes ornées de Saint-Pierre-sur-Erve et de Thorigné-en-Charnie témoignent avec certitude de la présence humaine dans la région depuis 25 000 à 30 000 ans au moins.

Article détaillé : Grottes de Saulges.

À Sainte-Suzanne même, le dolmen des Erves constitue la première trace encore visible d'habitation de cette contrée par les hommes (IVe millénaire av. J.-C.) : il s'agit du plus ancien monument de la Mayenne.

Article détaillé : Dolmen des Erves.
Partie du mur vitrifié de Sainte-Suzanne (Mayenne). Rempart sud.

Dans ce site des Erves on a trouvé en 1874 des ossements d'animaux quaternaires au milieu d'une couche d'argile noire reposant sur le sommet corrodé des bancs du calcaire cambrien et surmonté de sables, graviers et argiles rouges. La faune a été considérée par M. Gaudry comme antérieure à celle de l'Elephas primigenius. On a trouvé : Felix leo, Hyæna crocuta, Arctomys marmotta, Rhinoceros Maerckii, etc..[1].

La protohistoire : celtes et gaulois

L'occupation par les celtes est attestée par la présence d'un ancien mur vitrifié. Encore visible et bien que partiellement détruit au XIXe siècle, il en est fait mention depuis 1759 et de nombreux fragments en sont régulièrement mis au jour lors de fouilles ou de percements. Ainsi les fouilles archéologiques entreprises en 2006 dans la cour du château ont-elles permis de révéler, sous deux niveaux d'habitat eux-mêmes antérieurs au Moyen Âge (début de l'âge du fer ou fin de l'âge du bronze), des morceaux extraits du mur vitrifié, vestiges d'un procédé de fortification qui est longtemps passé pour énigmatique. Leur datation permettra prochainement de cerner leur âge.

Article détaillé : Mur vitrifié.
Voie pavée

Le site a ensuite été occupé par la tribu des Arviens (du nom de la rivière l'Erve), qui faisait partie du peuple gaulois des Aulerques. Ceux-ci comprenaient les Diablintes (Jublains), les Cénomans (Le Mans) et les Eburovices (Évreux). Des meules gauloises du VIe siècle av. J.-C. env. , ont été trouvées lors des fouilles de 2006 ; une ancienne voie pavée mène du Pont-neuf au Tertre Ganne. Compte tenu de la proximité des villes gallo-romaines de Noviodunum (Jublains) (23 km), et Vindunum (Le Mans) (48 km), la position géographique et stratégique de Sainte-Suzanne comme "clef du Maine" n'a pas pu être négligée. Le château ayant été construit au Moyen Âge sur une structure préexistante, seules des fouilles plus approfondies permettront de dégager des vestiges plus significatifs de l'occupation gallo-romaine.

L'âge féodal

Le donjon est construit par les vicomtes de Beaumont-au-Maine, Fresnay et Sainte-Suzanne dans la première moitié ou au milieu du XIe siècle. De 1083 à 1086, Sainte-Suzanne est le lieu d'affrontement entre le vicomte du Maine, Hubert II de Beaumont, dont l'épouse Ermengarde de Nevers est l'arrière-arrière petite-fille d'Hugues Capet , et le duc de Normandie et roi d'Angleterre, Guillaume le Conquérant. Hubert avait depuis 1063 soutenu la lutte contre Guillaume le Bâtard ; il avait dû lui rendre en 1073 les châteaux de Beaumont et de Fresnay, mais il ne désarma jamais. En 1083, il s'enferme avec sa femme Ermengarde, fille de Guillaume Ier de Nevers, (°10291083), comte de Nevers, nièce de Robert de Nevers, (°10351098), dit Robert le Bourguignon, dans le donjon de Sainte-Suzanne, y réunit une élite de chevaliers, et harcèle jusqu'au Mans les partisans du Conquérant de l'Angleterre. Celui-ci se décide en 1083 à venir au secours des siens, mais renonce à attaquer de front le château, situé au sommet d'une colline protégée par des vignes inextricables. Il installe un fort dans le val de Beugy à 800 m du château, et y laisse une troupe nombreuse et aguerrie sous les ordres d'Alain Le Roux, comte des Bretons.

Prouvant la poliorcétique (ou siège militaire) un art difficile, les faits d'armes sont presque toujours à l'avantage des assiégés, qui capturent et mettent à rançon les chefs anglo-normands. Parmi eux, plusieurs chevaliers sont tués : Robert d'Ussi, Robert de Vieux-Pont, Richer de l'Aigle (18 novembre 1085), Mathieu de Vitot (janvier 1086), Hervé Le Breton, chef de la milice. La guerre s'enlisant, et après un siège de quatre ans dont subsiste aujourd'hui le Camp de Beugy ou Camp des Anglais, les assiégeants entrent alors en pourparlers de paix et Hubert II, muni d'un sauf-conduit, traverse la Manche jurer une alliance qu'il respecte ensuite loyalement. Les héritiers de Guillaume, qui meurt en 1087, respectent aussi cette paix, faisant, de fait, de Sainte-Suzanne la seule forteresse que Guillaume le Conquérant ne parvint jamais à prendre, et citée comme telle dans l'Histoire d'Angleterre[2].

Article détaillé : Liste des vicomtes du Maine.

Forte de cette victoire, la forteresse militaire se développe jusqu'au XIVe siècle. En 1189, après la prise du Mans par Philippe-Auguste, le roi Henri II d'Angleterre passe à Sainte-Suzanne.

En 1241, il est fait mention du « Chemin du roy », passant par Sainte-Suzanne : Vigor, paroissien de Sainte-Suzanne, est accusé par le procureur du bailli royal d'y avoir commis un meurtre[3]. La famille de Beaumont contribue par ailleurs à la restauration de l'Abbaye Notre-Dame d'Évron (985-989), à la fondation des abbayes de Solesmes (1010) et de Vivoin (1058-1062), enfin à l'édification de l'abbaye d'Étival-en-Charnie (1109), et à celle de la Chartreuse du Parc-en-Charnie (1235-1236).

Le Moyen Âge

Pendant la Guerre de Cent Ans, la place est aux mains des Français avant le traité de Brétigny (signé le 8 mai 1360 entre Édouard III d'Angleterre et Jean II le Bon et qui permet une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent Ans) ; Marguerite de Valentinois, veuve de Jean II de Beaumont-Brienne, et son fils Louis II de Beaumont-Brienne, encore enfant, s'y trouvent le 15 mai 1359.

Au XIVe siècle, tous les sujets sont contraints à venir faire le guet au château, obligation contre laquelle protestent en 1369 et 1396, au nom de leurs hommes et serviteurs, les Chartreux du Parc d'Orques et les Bénédictines d'Étival. (En 1460, pour s'exempter du guet au château de Sainte-Suzanne, les habitants de Thorigné-en-Charnie, dont le château dépendait de la baronnie de Sainte-Suzanne, déclarèrent qu'ils étaient de la baronnie de Sablé...)

En 1415, les Anglais, maîtres de la Normandie, s'apprètent à envahir le Maine. Dès 1417, ils se partagent les places fortes ; John Popeham se titre capitaine de Sainte-Suzanne : c'est une menace. Tous les sujets, même ceux qui en étaient de droit exempts, se soumettent en 1419 à faire le guet au château "à cause de l'estat du temps présent et des éminents dangiers qui, à l'occasion de la guerre, pourroient avenir en la ville". Le duc Jean Ier d'Alençon (Valois), tué en 1415 à Azincourt, c'est sa femme Marie de Bretagne qui devient duchesse d'Alençon et met en état de défense ses différentes forteresses. Le commandement de Sainte-Suzanne[4] est confié en 1422 à Ambroise de Loré, compagnon de Jeanne d'Arc, qui tient bon jusqu'en 1425. La garnison opère même des sorties avec celles de Montsûrs, Laval, Château-Gontier (janvier 1423).

Article détaillé : Ambroise de Loré.
Les remparts de la cité de Sainte-Suzanne (Mayenne)

Le 2 août 1425, Thomas Montaigu, Comte de Salisbury attaque Le Mans, vaillamment défendue par Ambroise de Loré pendant 20 jours. Sainte-Suzanne, où Loré s'est renfermé, est finalement prise le 10 août 1425 par les Anglais, emmenés par une armée considérable. Salisbury s'installe au Tertre Ganne et utilise l'artillerie pour détruire les remparts. Avant le 30 août, on mène en trois charrettes, d'Argentan à Alençon, une grosse somme de deniers... pour les soudoyers estans aux sièges de Sainte-Suzanne et autres places du pays du Maine. Salisbury est en personne, le 3 septembre 1425, au siège devant Sainte-Suzanne, où il reçoit des lettres du receveur général. La brèche faite dans les remparts, Loré, gouverneur de la cité, prisonnier avec la garnison, doit se rendre et payer une rançon de 2000 écus d'or. Sainte-Suzanne reste alors anglaise durant quatorze ans, et doit payer à Jean de Lancastre duc de Bedford, comte du Maine, des « sauvegardes, appatis ou bullettes, et obtenir des anglais des sauf-conduits ou congés ». Loré se retire à Sablé pour reprendre la lutte sans défaillance.

En 1426, Ambroise de Loré avec un détachement de 150 hommes en vue de Sainte-Suzanne, surprend entre le lieu-dit La Crousille et le village d'Ambriers, un détachement de 200 à 240 Anglais commandés par un neveu de Falstaff, l'écuyer Henry Branch qu'il capture avec sa troupe. Il pousse même une pointe hardie jusque dans les faubourgs du Mans, qui tombent un instant entre ses mains. Mais Sainte-Suzanne, garnie des 2 000 à 3 000 soldats de Falstaff, reste aux mains des Anglais.

Le 20 août 1431, c'est Jean II d'Alençon lui-même, accompagné du sire André de Lohéac et du baron de Coulonces, encouragés par leurs succès militaires depuis deux ans, qui tente d'assiéger Sainte-Suzanne pour reprendre son propre château ; la frayeur est grande dans la ville et dans les autres garnisons anglaises (Alençon, Fresnay, Argentan, Louviers, Le Mans, Rouen, et même Paris), priées par Thomas Gowen, gouverneur d'Alençon, de se porter au secours des anglais de Sainte-Suzanne. Le roi Henri VI d'Angleterre demande d'urgence des renforts au bailli de Rouen. Mais les Français ne peuvent livrer d'assaut décisif avant l'arrivée des renforts et battent en retraite : Le soir du 4 septembre 1431, on vit briller des feux et paraître des enseignes de secours en divers lieux sur les hauteurs voisines : le coup était manqué pour cette fois, et les Anglais maintinrent d'importants renforts à Sainte-Suzanne.

La ville n'est reprise qu'en décembre 1439 par les Français emmenés par Jean V de Bueil, un soir que le commandant Matthew Gough est absent, grâce à la complicité d'un soldat anglais John Ferremen, marié à une Suzannaise. Mais le Sire de Bueil s'installe aux détriments de la famille d'Alençon, ses légitimes propriétaires. En mars 1441, le roi Charles VII de France lui fait enjoindre de restituer la cité. La ville n'est véritablement rendue à la famille d'Alençon qu'en mars 1447 : le 16 avril 1447, la duchesse d'Alençon reçoit à Sainte-Suzanne l'Hommage de ses sujets. Les Anglais quittent en 1448 une région profondément ravagée.

Les guerres de religion

L'église de Sainte-Suzanne est rebâtie sur l'emplacement de l'ancienne dans les années 1526-1536 ; elle est consacrée le 31 mai 1553 par Jean VIII Jouvenel des Ursins, évêque de Tréguier (en résidence au Mans), coadjuteur de Jean du Bellay (1492-1560).

  • Sainte-Suzanne demeure en paix jusqu'au temps de la Sainte Ligue, qui se forme en 1576.
Article détaillé : Guerres de religion (France).

En effet, par mariages et héritages successifs, la forteresse est passée aux Beaumont-Brienne, puis à la famille d'Alençon. Charles IV d'Alençon se marie en 1509 avec Marguerite de France (1492-1549), laquelle se remarie en 1527, après son veuvage d'avec Charles IV, avec Henri II de Navarre, père de Jeanne d'Albret.

  • À la mort de celle-ci en 1572, Sainte-Suzanne échoit donc à Henri de Navarre et a beaucoup à souffrir des guerres civiles. Cité royale (étant du domaine du roi -alors protestant- de Navarre), elle est en même temps géographiquement proche de Mayenne, si souvent prise et reprise par les différents partis. Sainte-Suzanne est assiégée en vain par les Ligueurs en septembre 1589. C'est Claude de Bouillé Blason Famille de Bouillé.svg qui défend Sainte-Suzanne contre les ligueurs en 1589[5].
Article détaillé : Château de Bouillé.
  • Durant cette période, la baronnie de Sainte-Suzanne, propriété du roi (Henri IV de France depuis son sacre le 27 février 1594), est vendue par lui le 27 septembre 1594 pour 18000 écus à son épouse, Marguerite de France (1553-1615), dite la reine Margot, qui la détiendra dix ans (1594-1604).

Le XVIIe siècle : le grand Siècle

La tour du château de Fouquet de la Varenne

Quelques années plus tard, en 1604, Guillaume Fouquet de la Varenne, homme d'État et ministre de Henri IV, achète à la première épouse du roi, Marguerite de France (1553-1615) dite la Reine Margot, les ruines de la vieille forteresse pour transformer l'ancien château en demeure résidentielle. Ce projet n'est pas achevé, car l'assassinat du roi en 1610 amene progressivement la déchéance de Guillaume Fouquet de la Varenne, Il reste cependant de cette période le logis, un beau corps de bâtiment dans le plus pur style du début du XVIIe siècle.

Sainte-Suzanne, devenue baronnie puis marquisat, passe ensuite, après la descendance de Fouquet de la Varenne, à la famille de Champagne de Villaines, puis à celles de César Gabriel de Choiseul-Praslin et de Charles de Beauvau-Craon et enfin à Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas. En juillet 1661 des lettres patentes signées de Louis XIV concèdent « Foires & marchez pour la Ville de Saincte Suzanne le premier mardi de janvier, le mardi de la semaine Sainte, le jour de la Saint Mathieu , le jour de la Saint Eutrope, le jour de la Sainte Suzanne et le lendemain de la fête de tous les Saints". L'économie (agriculture, élevage, artisanat : meunerie, tannerie, papeterie, fabrique de cartes à jouer...) devient active.

Sainte-Suzanne connait aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle une vie administrative et juridictionnelle active. Les notables sont donc nombreux à Sainte-Suzanne sous l'ancien Régime. Les maisons bourgeoises qu'ils construisent intra muros traduisent encore aujourd'hui cette activité qui déclinera après la Révolution française.

  • Déjà en juin 1589, par lettres datées du camp de Gergeau, Henri IV avait ordonné de transférer à Sainte-Suzanne la sénéchaussée, siège présidial, eslection, prévôté, recepte des tailles, taillon et grenier à sel du Mans, ainsi que les juridictions de Mayenne et de Sablé, ordonnances qui restèrent sans doute lettre morte et qui, en tout cas, furent rapportées par d'autres lettres, données au camp d'Alençon en décembre 1589.
  • Il existe de fait en 1624 un siège prévôtal de maréchaussée [6] chargé de juger les crimes et délits (présence d'un lieutenant de maréchaussée en 1640). Chef lieu de bailliage.[7]
  • En Janvier 1657 est établie une messagerie ordinaire de poste aux chevaux, de Vitré, Laval, Évron, Sainte-Suzanne, Le Mans, vers Paris. Un bureau de messagerie pour Le Mans existe en 1611 et 1684. Un bureau de Poste aux lettres aurait existé dès 1675 à Sainte-Suzanne comme bureau de distribution.

Le XVIIIe siècle, l'administration sous l'ancien régime

  • En 1725, un grenier à sel est créé, engendrant parallèlement une activité de faux-saunage. Au milieu d'une des crises les plus redoutables que la monarchie française ait eu à traverser, lorsque les Anglais étaient maîtres d'une grande partie de la France, et que toutes les ressources du Trésor étaient épuisées, le sel devint en 1343 un monopole d'État par une ordonnance du roi Philippe VI de Valois, qui institua la gabelle, un impôt considérable sur le sel que les habitants durent désormais acheter dans les greniers royaux. Cet impôt était partout très onéreux; mais il était dans le Maine d'une perception plus difficile et par conséquent plus vexatoire, parce que cette province était voisine de la Bretagne, dans laquelle le commerce du sel était libre et non grevé d'impôt; la fraude était aussi facile que fréquente, et les moyens employés pour la réprimer plus rigoureux.

Le grenier à sel de La Gravelle ayant été supprimé en 1725, il en fut formé un la même année à Sainte-Suzanne[8]. Le tribunal établi pour juger des différends qui survenaient entre les Traiteurs qui avaient la ferme du sel et les habitants, et pour poursuivre toutes les fraudes qui pouvaient se commettre relativement à l'impôt des gabelles, était composé à Sainte-Suzanne d'un président, d'un grenetier, d'un contrôleur, d'un procureur du roi, ayant tous la qualité de Conseillers du Roi, d'un greffier et d'un huissier. Le greffier et le contrôleur remplissaient au tribunal les fonctions de conseillers auprès du président : ils étaient tenus d'être présents quand on apportait le sel au grenier et pendant la distribution qu'on faisait aux habitants[9]. Mais les fermiers généraux mettaient ces deux conseillers dans leurs intérêts en leur attribuant, comme à leurs propres agents, une gratification proportionnelle au bénéfice résultant de l'excédent trouvé à la fin de l'exercice dans le grenier à sel. Il en résultait que les intérêts des habitants pouvaient souffrir de la parcimonie avec laquelle on leur distribuait ce qu'ils achetaient réellement.

La serrure à trois clefs de la porte du grenier à sel de Sainte-Suzanne : pour l'ouvrir, trois magistrats devaient être présents simultanément, chacun avec sa clef...

Bien que ces fonctions ou charges publiques si multipliées puissent être cumulées, et que quelques-unes des moins importantes le fussent en effet, elles avaient eu pour résultat de former et de maintenir à Sainte-Suzanne une nombreuse bourgeoisie. Le curé Jean-François Marquis-Ducastel notera ainsi les noms de ces familles : Aveneau, Bassoin, Bésognard, Coignard, Coutelle de la Houssaye, Coutelle de la Tremblaye, Fauvelais, Marsollier, Mustière, Olivier, Panais, Pélisson, Provost, Riballier, Saudubray, Sorin. Une des plus considérables paraît avoir été la famille Pélisson qui avait plusieurs branches : les Pélisson du Bois, Pélisson de Gennes, Pélisson du Defay, Pélisson de la Pommeraye, Pélisson de la Touche et Pélisson du Vernay. On sait que, sans être noble, une personne pouvait posséder une propriété nobilière donnant droit à un titre; la bourgeoisie était très désireuse de cette distinction, qui la rapprochait de la noblesse; et ceux même qui ne possédaient pas de propriétés nobles prenaient volontiers le nom d'une de leurs terres. Outre les Pélisson et Coutelle ci-dessus, on trouve encore Bassoin, sieur de la Hervoyère, Sorin, sieur des Hardouinières, Panais, sieur de la Durairie, ou Hodé de la Huberdière, premier huissier du grenier à sel[10]. Le président du bailliage en 1605, Jean Delavigne, prendra le nom de de Lavigne de Sainte-Suzanne ou de Lavigne Sainte-Suzanne[11]

Deux manoirs (dont l'un, Renaissance, jouxtant la tour du château, fut sans doute la demeure des premiers sénéchaux et gouverneurs de la cité, puis celle des présidents du grenier à sel et du bailliage; l'autre, situé derrière l'hôtel de ville, appartint à la famille Provost puis à la famille Ollivier, avocats) et de nombreuses maisons cossues apparaissent alors dans la cité, destinés à cette bourgeoisie liée à l'administration et à la fiscalité royales; on compte alors plusieurs notaires, et même un chirurgien. Ces demeures remplacent des masures datant du Moyen Âge, dont les plus belles pierres de granit ou de grès roussard sont toutefois réutilisées pour les entourages des portes et des fenêtres des nouvelles demeures. À la Révolution, le grenier à sel sera pillé par la population (en octobre 1790). [12]

  • En 1743, un receveur des consignations est en fonction.
  • Poste de gabelle en 1746.
  • En 1771, l'Hôtel de ville comprend un échevin, des conseillers, un syndic-receveur, un secrétaire-greffier et le procureur du roi. On note cette même année la présence de deux notaires et, en 1773, d'un archer-garde des monnaies. [13]
  • La ville n'eut pas de Conseil municipal proprement dit avant la Révolution française, quoique des pièces administratives aient été adressées aux "maire et échevins", avant 1699. Mais, en vertu des édits d'août 1764 et mai 1765, qui accordaient aux villes de moins de 2000 âmes une municipalité composée de deux échevins, trois conseillers, un syndic receveur, un greffier et six notables, les habitants de la ville et du faubourg de la Taconnière, ceux de la Rivière, et enfin ceux du reste de la paroisse, se réunirent séparément les 13 et 14 août 1765. Ils nommèrent pour chaque quartier trois délégués, qui élirent six notables (Joseph Basoin, notaire ; Alexandre Aveneau, chirurgien, Michel-Louis de la Mustière, Fermier de la baronnie), un écclésiastique (le curé, Charles-Nicolas Le Mesnager), deux officiers, un bourgeois, un marchand (Louis Rable), un laboureur ou un artisan (Michel Bion, fermier à "la Pilonnière") . Ceux-ci nommèrent alors :
    • leurs deux échevins : Jacques Aveneau, contrôleur au grenier à sel, et Olivier Provost, avocat ;
    • les trois conseillers : René Coutelle, président au grenier à sel, Jean-Baptiste Coignard, seigneur du Tertre, ancien commensal de la Maison du roi, et René Provost de Brée, négociant ;
    • le syndic receveur, François Coutelle ;
    • le greffier, Antoine de Bert.
  • En 1790, le tribunal du district d'Évron est attribué à Sainte-Suzanne.

Il est alors composé de Juliot-Morandière aîné (président), de Pré-en-Pail, de Provost des Vignes, Berthelot (notaire à Izé), Bourmault (procureur à Évron), Le Sueur, (procureur à Beaumont-le-Vicomte et Jean-Baptiste Jouannault (greffier). Au XIXe siècle est mise en place une justice de paix.

  • Chef-lieu de canton en 1790. En Pluviôse an V (1798), Julien François Ollivier est président de l' administration cantonale. Simon Pierre BigotSaint-Pierre-sur-Erve, 24 janvier 1767) est secrétaire de l'administration municipale du canton de Sainte-Suzanne ; il se marie le 30 vendémiaire an VII (21 octobre 1798) avec Victoire Addé (° Sainte-Suzanne, 26 décembre 1773), première directrice de la Poste aux lettres du Bureau de Sainte-Suzanne, créé comme Direction en 1791, supprimé fin 1797-1798 et rétabli fin 1799. [14]
  • Administration fiscale : Sainte-Suzanne est au XIXe siècle chef-lieu de perception pour Sainte-Suzanne, Blandouet, Chammes, Torcé et Viviers, et compte un receveur d'enregistrement et un receveur des contributions indirectes.
  • Demandée en l'an VI, la gendarmerie est supprimée en 1857, puis rétablie en 1872. La commune compte en outre un conducteur des Ponts et chaussées et deux notaires.

La révolution française

En 1789, le curé écrit en marge des registres paroissiaux d'État-civil que l'année est la plus remarquable du siècle présent, par les évènements rares qu'elle nous présente en abondance. L'hiver a été le plus rigoureux qu'on ait jamais senti dans nos climats : il a commencé dès le 22 novembre 1788 et il a continué jusqu'au 18 janvier suivant. La rivière a été prise de glace durant tout ce temps, en sorte que les papeteries ont été arrêtées. Les moulins à farine ne pouvaient moudre. On a été sur le point d'éprouver la plus grande disette. On s'est servi des moulins à tabac pour moudre les grains. Les forêts ont éprouvé de grands ravages, et beaucoup de bois ont péri... Et, en mai 1789 : Les États généraux sont assemblés à Paris. Les Assemblées ordinaires se tiennent à Sainte-Suzanne pour le canton. Elles forment les électeurs pour l'Assemblée du Mans. Dix députés sont envoyés du Clergé, de la Noblesse et du Tiers état. L'on prend les armes dans toutes les villes et dans tous les bourgs...

Les cahiers de doléances des communes du canton se bornent à demander la réforme des impôts (et surtout la suppression de la Gabelle du sel), l'amélioration des chemins, l'établissement de Sœurs de Charité. Pourtant, les délits réprimés par les magistrats du bailliage et de nombreux textes laissent imaginer la souffrance du peuple en cette fin de XVIIIe siècle.[15]

Le 14 juillet, la prise de la Bastille n'émeut pas de manière apparente la population, mais par contre, en septembre, l'abandon du marché accordé en 1661 par Louis XIV, et les entraves éprouvées dans les marchés voisins par les boulangers et les cultivateurs jettent quelque trouble dans les esprits... Ce calme apparent s'explique en partie par la situation isolée de la petite ville. Cependant, une bonne partie de la population du Bas-Maine et la bourgeoisie de Sainte-Suzanne ont déjà embrassé avec ardeur les idées nouvelles.

La cité abrite une garnison républicaine; le capitaine de la garde nationale, Delelée, envoie le 1er juin 1790 une adresse enflammée à l'Assemblée nationale. En octobre, la population pille le grenier à sel.

Sainte-Suzanne prend le nom de Mont-d'Erve [16]; à partir de 1793, les Chouans sillonnent la campagne et la forêt de la Charnie. Le 2 avril, on assure que depuis quelque temps se forme une espèce d'attroupement dans les bois de Montecler et de La Chapelle-Rainsouin, et qu'un citoyen de Châtres-la-Forêt y a été désarmé par neuf personnes. Le lendemain, un nouveau rassemblement est signalé... De jour en jour, les succès de la Vendée surexcitent davantage les partisans de la Révolution... Des détachements de volontaires se forment pour marcher les uns aux frontières, les autres au secours du département de Maine-et-Loire...

Le 17 octobre 1793, une troupe de 1200 hommes se concentre dans la ville, dont on répare les brèches à la hâte, par peur des Vendéens. Cette garnison se porte sur Le Mans le 3 décembre 1793. Le 13 au soir, lendemain de la bataille du Mans, François-Joseph Westermann, surnommé « le boucher des Vendéens », qui a massacré les fuyards dans sa course depuis Le Mans[17], couche à Sainte-Suzanne.

Article détaillé : Virée de Galerne.

Le 10 octobre 1793, René Jean Baptiste Serveau[18], qui en 1788 avait pris à ferme avec Mathurin Julien Dalibourg le domaine de Sainte-Suzanne, offrit au directoire d'Évron de lui en livrer le chartrier qu'il avait entre les mains, pour le jeter aux flammes. Le brûlement de 439 liasses regroupant 3347 documents est mentionné dans un acte du 30 janvier 1794[19].

Article détaillé : Mathurin Julien Dalibourg.

De nombreuses escarmouches ont lieu de 1794 à 1799 entre les gardes nationaux et les chouans de la Charnie. Une jeune fille républicaine de 19 ans de Thorigné-en-Charnie, Perrine Dugué, est assassinée par trois Chouans le 22 mars 1796, et donne naissance à un curieux "culte".

Article détaillé : Perrine Dugué.

En raison des malheurs qui arrivent continuellement dans le canton, ordre est donné le 3 mars 1797 de faire des patrouilles pendant la nuit et de tenir les portes de ville fermées. Le 3 juin 1798, la situation du canton n'est pas rassurante... Les patriotes prennent peur . Le 3 avril 1799, ordre est donné par le Département de se tenir en garde contre un coup hardi que doivent tenter les brigands.

Le XIXe siècle

Les sympathies napoléoniennes de la cité lui valent ensuite pendant les Cent-jours le surnom de l'Île d'Elbe. À la fin des Cent-jours, un détachement royaliste, commandé par Camille de Pontfarcy, vient le 10 juillet 1815 pour s'emparer de Sainte-Suzanne, et veut livrer l'assaut. La population, rejointe par des réfugiés, se barricade dans la cité, prête à résister. Mais il y a seulement quelques coups de fusil, et les royalistes se retirent à Évron sur ordre venu de Laval. Le 13 juillet, le maire ayant fait dire que la ville se rendait sans condition et que les réfugiés l'avaient quittée, Eugène Boullier vient en prendre possession. Les habitants « reçurent les royalistes avec un morne silence et une tristesse marquée ». Jacques Marquis-Ducastel, frère de l'ancien curé, est nommé maire en juillet 1815 en remplacement d'Edouard Delespinasse, aux sympathies napoléoniennes sans doute trop marquées, qui est aussi régisseur du château. Le bruit court que de sinistres complots se trament encore. Si ces bruits sont vains, il est certain que la classe dirigeante n'est pas gagnée à la légitimité, et que l'on salue avec joie fin juillet 1830 (Trois Glorieuses) la chute de Charles X.

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  • Le faubourg artisanal de La Rivière. Du XVIe siècle au début du XIXe siècle, grâce aux nombreux moulins sur l'Erve, une vie industrielle et artisanale intense anime les hameaux de La Rivière : Pont-Perrin, Grand-Moulin (ancien four banal dit "moulin au Vicomte"), Pont-Neuf (moulin, carrière de pierres), Choiseaux, Mécanique, Gohard, Château-Gaillard, Moulin aux lièvres, Saugère, Bourg-Guyon, Patache, etc. Tannerie, moulins à blé, à papier s'échelonnent tout au long de la rivière. Au milieu du siècle, ce faubourg "industriel" compte même autant d'habitants que la population agglomérée. Les papeteries de Sainte-Suzanne fonctionnent intensément de 1544 à 1820 environ. Mais ces activités déclinent rapidement à la fin du XIXe et au début du XXe siècle avec l'abandon du projet d'installation d'une usine d'électricité et le développement des méthodes de fabrication et des moyens de communication. Le faubourg artisanal ne parvient pas à passer le cap de l'industrialisation.

Les années 1830 - 1850 sont marquées par le déclin économique (fermeture des papeteries, tanneries...), alors que la cité n'a jamais compté autant d'habitants. L'apparition, en 1845, d'une fabrique de briques, ne compense que très faiblement ces disparitions. Les journaliers agricoles, qui constituent l'essentiel de la main d'œuvre, ne sont pas facilement employables l'hiver; il est indispensable de fournir du travail à ces ouvriers sans ouvrage, et de quoi leur procurer du pain, alors même que les céréales sont devenues très chères suite à des hivers rigoureux. La population aisée devra donc se montrer charitable envers les indigents, aussi bien par esprit de solidarité que par réflexe de défense, pour éviter les dangers de la mendicité. En 1847, le Conseil municipal crée un atelier de charité destiné à employer les ouvriers à réparer les rues et à refaire des chemins de communication. Les habitants fortunés sont appelés à favoriser la poursuite de ces travaux sous forme de souscription.

Rien d'étonnant dans ce contexte à ce que la cité affirme ses sympathies à la Révolution française de 1848.

En 1852, on distribue aux pauvres une somme qui était destinée aux fêtes publiques. En 1855, le Préfet incite les communes à créer des sociétés de secours mutuels. Le Conseil municipal, « tout en reconnaissant l'utilité de pareilles sociétés, a décidé que le moment ne lui paraissait pas opportun pour en créer une actuellement en la commune, à raison de l'extrème détresse où se trouve la classe ouvrière par suite de la cherté des denrées aliementaires, ce qui l'empêcherait de fournir aucune cotisation, et parce que la souscription qui vient d'avoir lieu pour former un bureau de charité serait aussi un obstacle à ce que les personnes aisées contribuassent à former le fonds social. Il existe d'ailleurs dans la commune une Société de dames charitables pour le soulagement des pauvres malades. Elles font elles-mêmes la quête, le dimanche, à l'église, et avec les ressources qu'elles se procurent ainsi, elles distribuent aux malades les secours dont ils ont besoin en pain, viande, vin, linge et médicaments ».

Les marchés hebdomadaires et les 8 foires annuelles sont, en revanche, plus florissants. A chaque foire sont présentés en moyenne entre 400 et 600 bovins, 100 à 350 équins, 100 à 400 porcins, et 80 à 100 ovins, la foire du 31 décembre 1885 rassemblant par exemple 1350 animaux.

Lors de la Guerre de 1870, la commune est occupée du dimanche 15 au mardi 31 janvier 1871 par les uhlans, qui réquisitionnent habitations, vivres et fourrage. Abandonnée par les débris du 17e corps (Colomb), la municipalité avait fait arborer le drapeau blanc. Deux reconnaissances des Français le 16 et le 23 constatent que la ville est évacuée, mais le lendemain 24, le 6e hussards de Silésie s'y installe et ne se retire qu'à l'armistice, la ville étant comprise dans la zone neutre. Une chronique au jour le jour de l'occupation prussienne a été tenue par l'Abbé Julien Monguillon, curé de Sainte-Suzanne de 1865 à 1877.[20]

Le XXe siècle

Lors de la Grande Guerre, Sainte-Suzanne perd 59 de ses enfants, Morts pour la France.

Article détaillé : Église Sainte-Suzanne.

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Sainte-Suzanne est libérée les 6-7 août 1944 par la 90e division d'infanterie américaine (bataillon du Lieutenant-colonel Edward Hamilton, 357e régiment d'infanterie du Colonel Georges H. Barth). Les combats font 18 morts du côté américain, et 25 à 30 du côté allemand. Plusieurs avions américains de la 47th escadrille de chasse (fighter group) rattachée à la 9. Army Air Force, poursuivis par un groupe de 25 avions de chasse Messerschmidt allemands, s'étaient écrasés le 27 juillet 1944 en forêt de Charnie: un avion de chasse P-38 à proximité de Saint-Denis-d'Orques près de la ferme de l'Émerillonnière (Lieutenant Charles Patton, mort lors du crash) et un B-17 G près de la ferme de Beausoleil. L'un des pilotes, survivant, le lieutenant James Banks, fut récupéré, caché et soigné par la Résistance, et rallia le régiment d'Hamilton lors de son arrivée à Sainte-Suzanne dix jours plus tard.

Les 9 et 10 août 1947, le Général de Gaulle, qui se rend à Mayenne à une réunion de présentation de son parti, le RPF, est accueilli à Sainte-Suzanne par les anciens résistants qui ont oeuvré pendant la guerre dans les maquis de la région. Il passe la nuit dans la Maison Gauvin, rue du Champatoire.

Par ventes successives, le château devient au XIXe siècle propriété de Marie-Louise de Girardin (d'Ermenonville), des Vicomtes de Vaulogé (de Fercé-sur-Sarthe), puis par mariages, du Prince Philippe de Carini, et de sa fille Marie-Béatrice, comtesse de Livonnière. Le château est loué, puis sert de colonie de vacances ou de lieu de séjour d'enfants réfugiés, puis sombre dans l'oubli et le silence.

Le lierre et la végétation envahissent le château, le donjon, le pont-levis et les remparts. En 1960, plus de 40 maisons sont à vendre. En décembre 1961 se crée l'association des Amis de Sainte-Suzanne, destinée à sauver, sauvegarder et faire connaître l'histoire et les monuments de la cité. La commune choisit à partir de 1965 le développement touristique, et l'association organise avec elle en août 1965 un spectacle nocturne, amorce d'un spectacle Son et Lumière qui réunit durant tout l'été 1966 et 1967 plus de 130 figurants et acteurs bénévoles (soit une part importante de la population active), attirant des milliers de spectateurs. Parallèlement, dès l'automne 1965, commence le débroussaillage de la colline et du château, et le délierrage des remparts : durant une dizaine de journées de travail échelonnées sur quelques mois, plus de quarante suzannais bénévoles entreprennent et réussissent ce sauvetage. La commune acquiert la tour d'orientation et le Tertre Ganne. Le château devient lieu de promenade, de spectacles, de concerts et d'expositions. Sainte-Suzanne est lauréate régionale du concours "Village que j'aime", obtient le coq d'argent et une mention nationale, pour la participation de la population au renouveau de la cité. Un village de vacances vvf est construit en 1970-1971, tandis que le château, acheté en 1969 par Aude Fonquernie, est restauré et devient un lieu d'expositions prestigieuses (Picasso, Matisse, Giacometti, Arpad Szenes, Jeux et jouets du XIXe siècle, etc...) En 1973, l'association achète une maison, ancien auditoire de justice, pour y créer le Musée de l'auditoire, qui retrace les mille ans d'histoire de la cité.

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La commune, malgré sa taille modeste, se porte progressivement acquéreur d'autres sites emblématiques de son histoire : le château en 1980, le Camp de Beugy en 1992, le manoir de la Butte-verte en 2000 par exemple. Elle aménage la rivière (régularisation du cours de l'Erve, plan d'eau du Pont-neuf, étang des Chauvinières), construit une piscine, un village de vacances, un camping, des terrains de tennis, une salle socio-culturelle en 2005. Depuis 2009 la Commune abrite le siège de l'Office de Tourisme des Coëvrons, et, à travers l'association Médiéville53, organise dans la cité de grandes fêtes médiévales les années impaires, le second week-end de juillet. Le château est enfin acquis en 1999 par le département de la Mayenne, qui réalise, de 2000 à 2009, des travaux considérables sur le donjon, le pont-levis, la porte de fer, les remparts et enfin le logis. Le CIAP Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Paysage du Pays d'Art et d'Histoire Coëvrons-Mayenne et du département de la Mayenne y est installé depuis le 26 juin 2009.

Un Musée du jouet et de la plaque émaillée a ouvert également place Ambroise-de-Loré le 4 juillet 2009.

Personnages célèbres



Sources et bibliographie

Notes et références

  1. Source : « Histoire de Sainte-Suzanne (Mayenne) », dans Alphonse-Victor Angot, Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Goupil, 1900-1910 [détail de l’édition]
  2. "St.Suzanne, the one castle which the Conqueror himself could never take".cf. E. Freeman, Sketches of travel in Normandie and Maine, London, (1897)
  3. cf. Histoire de Guillaume Le Maréchal, Édition de la Société de l'Histoire de France, citée par Robert Triger "Sainte-Suzanne, son histoire et ses fortifications" ch. II.
  4. Capitaines et gouverneurs de Sainte-Suzanne : Pierre Hérisson 1415 ; Blason Ambroise de Loré.svg Ambroise de Loré 1422-1425 ; Jean Blocet ou Blosset, nommé par le roi Charles VII de France en 1451 quand Jean II d’Alençon est condamné pour trahison ; Guy de Chourses, seigneur de Malicorne, est nommé par Louis XI de France gouverneur en 1462 bien que ses biens aient été rendus à Jean II d'Alençon ; quand celui-ci meurt, le roi rend ses domaines à son fils René d'Alençon mais nomme Jean de Bruges, seigneur de Grutuse, gouverneur de la place forte et du château ; Jean Aubin 1462 ; N. d'Harcourt, fils du seigneur de Bonnétable 1486 ; Blason Famille de Bouillé.svg Claude de Bouillé 1589, capitaine ; Brisegault Labbé 1591-1593, son lieutenant ; Isaac de Germaincourt 15 août 1592, gouverneur ; MoIse Gaudin 1593 puis Jean de la Croix 1595-1597, lieutenants; Michel Barberet 22 octobre 1592, capitaine du château ; Blason Michel Luette de la Vallée.svg Michel Luette seigneur de la Vallée 1614 ; Jean Maridor seigneur de Boulleron 1621 gouverneur.
  5. Claude de Bouillé sert sous les ordres de son frère René de Bouillé en 1590, sous le nom de comte de Créance le jeune, paraît à la bataille de Craon en 1592, puis au siège de Mayenne. Nommé gouverneur de cette dernière place en 1593, il garda ce titre jusqu'à la fin de la guerre civile, et fut aussi lieutenant du duc de Longueville en Normandie. Un acte du 10 août 1597 le qualifie chevalier de l'ordre de Saint-Michel.
  6. Prévôt en 1632 : Jacques Négleau, écuyer, sieur de la Rimbergère. Assesseurs : en 1642 Jacques Berthelot ; en 1645 : Julien Pelisson, sieur de Vernay.
  7. Baillis : Richard de Vesot, senescallus de Sancta Suzanna, XIIe siècle ; Richard de Beaumont, fils du précédent; Martin Théroude, 1451 ; Émery Piau, 1506-1510 (Procureur : Gervais Pélisson) ; Clément Émond, 1463 (sceau avec son nom en exergue et écusson fruste) ; Jean Delavigne, mari d'Anne Bodineau, 1605 (NB : de cette souche partira vers la Martinique la branche de la famille de Lavigne de Sainte-Suzanne ou de Lavigne Sainte-Suzanne, notamment Pierre de Lavigne de Sainte-Suzanne, avocat au Parlement, le premier de la famille qui en 1658 aborda à la Martinique. L'Abbé Angot signale un Jean Delavigne sénéchal de Courtaliéru et notaire à Vimarcé en 1516, et un autre Jean Delavigne, bailli d'Évron, qui commença le 2 octobre 1559 le registre des assises de la baronnie; le lien avec le bailli de Sainte-Suzanne est sans doute à chercher de ce côté) ; René Derouez ou de Rouez, mari de Sarah Maumousseau, 1609, mort en 1616; Jacques Courtin, mari d'Anne Charlot, 1617; Urbain Le Pelletier, sieur de la Bicheraie, mari de Renée Courtin, 1641; Gabriel-Joseph Yver, sieur de la Rivière, mari de Françoise Le Pelletier, 1684, 1700 ; Jean-François Pélisson de Gennes, (° Décembre 1708 - † 13 mars 1789, inhumé dans la chapelle de la Madeleine à Sainte-Suzanne) 1737-1784; Mathurin Julien Dalibourg, 1784-1790.
  8. Les paroisses de l'arrondissement du grenier à sel de Sainte-Suzanne étaient : Assé-le-Bérenger, Ballée, Blandouet, Brée, Chammes, Châtres-la-Forêt, Chémeré-le-Roi, Cossé-en-Champagne, Évron, Izé, La Chapelle-Rainsouin, Livet, Mézangers, Neau, Neuvillette-en-Charnie, Saint-Christophe-du-Luat, Saint-Georges-sur-Erve, Saint-Jean-sur-Erve, Saint-Léger, Saint-Pierre-sur-Erve, Sainte-Gemmes-le-Robert, Sainte-Suzanne, Thorigné-en-Charnie, Torcé-Viviers-en-Charnie (alors formée de deux paroisses), et Voutré.
  9. La serrure à trois clés différentes du grenier à sel, toujours visible de nos jours, atteste que la confiance ne régnait guère : les trois magistrats devaient être présents ensemble, chacun avec sa clé, pour ouvrir la porte.
  10. Cf. « Vie de M. Marquis-Ducastel », par l'abbé F. Pichon, Ed. Leguicheux-Gallienne, Le Mans, 1873p. 63-65.
  11. Voir note 7.
  12. Officiers du grenier à sel : Présidents : 1732 : René Pélisson, sieur du Deffay, notaire royal, greffier du bailliage ; 1737 : Charles Coutelle de la Tremblaye ; 1740 : René Coutelle de la Houssaye. Grénetiers : 1725 : Martin Lelong, notaire royal ; 1741 : Pierre Pélisson de Vernay, procureur du roi ; 1761 : Nicolas Boury de la Fauvelais, procureur du roi. Contrôleurs : 1731 : François Aveneau de la Durairie, avocat à Sainte-Suzanne, bailli d'Evron ; 1741 : Jacques Aveneau, avocat ; 1781 : Jacques-Françis Aveneau, notaire. Procureurs du roi : 1741 : Urbain-Denis Despagnole, d'Evron ; 1763 : René Provost-Debrée. Greffiers : 1735 : Gervais Lelong de la Brandière, notaire royal ; 1771 : Olivier Provost, avocat et notaire ; 1781 : François-Pierre Guédon, contrôleur des actes. Receveurs : 1725 : Joseph-Louis Le Breton de Villeneuve ; 1733 : François Foucher ; 1762 : Charles de Courty ; 1783 : Augustin de Lespinasse.
  13. L'Hôtel de ville en 1771 : Échevin : Jacques Aveneau, avocat au bailliage. Conseillers : René Coutelle de la Houssaye, président du grenier à sel ; Coignard, remplacé par M. Marquis-Ducastel, curé de Sainte-Suzanne ; René Provost-Debrée, papetier ; Charles Coutelle de la Houssaye, docteur-médecin ; de la Durairie, remplacé par M. Pautonnier, chirurgien ; de la Mustière ; Pierre-Simon Coutelle, marchand ; Bion, fermier à la Pilonnière. Procureur du Roi : Nicolas-François Boury de la Fauvelais. Greffier : Julien Duchène.
  14. La Poste est bien rétablie en l'an VIII (Loi du 27 frimaire), et, de Distribution vers 1819, sous la restauration, le bureau de Sainte-Suzanne repasse en Direction le 1er octobre 1845 Un service télégraphique lui est adjoint en 1875.
  15. A. Bouton, "Le Maine : histoire économique et sociale" : La disette n'a pu manquer de produire une foule innombrable de pauvres de toutes parts. L'on en voyait aux portes plus d'un cent par jour, sortis de toutes les paroisses circonvoisines; l'on en a compté de plus de cinquante paroisses. Mais de tous ceux-là, il n'en était point qui fissent une aussi grande pitié que ceux de Blandouet, de Saint-Jean-sur-Erve et de Chammes. On les connaissait à la figure pâle, jaune et déchargée, marchant languissamment, accablés de faiblesse, réduits quelquefois à ne pouvoir manger pour avoir souffert trop longtemps des rigueurs de la faim, quelques-uns même succombant sous le poids de leurs misères; transis de froid et à jeun au soir fort tard, n'entroient dans les maisons charitables que pour y donner le douloureux spectacle d'un évanouissement subit, accompagné de nausées et de maux de cœur qui leur faisaient vômir des choux et du marc bouilli dont ils s'étaient nourris chez eux longtemps auparavant que de se déterminer à laisser leurs maisons et leurs enfants à l'abandon. Plusieurs aussi avaient apporté du pain de glands et de racines de fougères, qui formait un pain noir et gluant comme de la suie de cheminée. NB : Le pain de fougères rendait fou.
  16. Mont-d'Erve, 1794 ; Suzanne-sur-Erve, an VII (Arch.nat., F/1c, III, Mayenne, 7).
  17. À proximité des prairies de Clairbois sur la commune de Chammes, à l'orée de la forêt de laCharnie, se trouve un enclos réputé être "le cimetière des Chouans".
  18. Membre d'une famille évronnaise connue depuis le XVIe siècle, René Jean Baptiste Serveau, dit Touchebaron, né à Évron le 2 septembre 1740, fils de René-Urbain Serveau et de Renée Launay, licencié en droit de la faculté de Caen, bailli d'Assé-le-Bérenger par déciusion capitulaire du 4 septembre 1765, juge civil et criminel à Évron en 1772, fut nommé administrateur du département en juillet 1790. Il adhéra au mouvement fédéraliste, mais moins compromis ou plus brave que ses collègues, resta à Laval après l'échec du parti. Destitué le 3 octobre 1793 par François Joachim Esnue-Lavallée, il fut rétabli le 13 floréal an III par Grenot, Guezno et Guermeur. Le 29 frimaire, il est délégué avec Juliot-Morandière pour fermer les loges des francs-maçons de Laval. On le trouve président de la première section du tribunal du département.
  19. 105 liasses partent ainsi en fumée pour ce qui concerne l'histoire de la baronnie, 75 pour celle de de la seigneurie, 57 pour le fief d'Ambriers, 134 pour celui des Sourches-Chamaillard, 11 pour Neuvillette, 21 pour la Giraudière, 1 pour le Gohard, 14 pour Saint-Jean-Domard et 21 pour la Verrerie... René Jean Baptiste Serveau ajoute que les registres de recettes, de baux, de remembrances avaient été brûlés par les citoyens d'Évron. Édouard Delespinasse, régisseur du château d'Antoine-César de Choiseul-Praslin, remit au district d'Évron une « déclaration constituant une véritable notice historique sur la baronnie ». Serveau était en 1766 l'auteur d'un Traité de la jurisprudence sur les différents usages de la campagne et s'y qualifiait juge des châtellenies d'Assé-le-Bérenger, Brée, Saint-Georges-sur-Erve, Foulletorte et avocat au siège de la baronnie d'Évron; marié à Julienne Jeanne Perrine Le Duc de la Pilière, de Chemeré, en 1772, il fut en avril 1795 préposé, avec Lefebre-Champorin et Maupetit, au triage des archives départementales, et mourut à Laval le 4e jour complémentaire an VII, soit le "jour de l'opinion" des "sans-culottides", 20 septembre 1798).
  20. Ainsi le 15 janvier 1871 : « Vers une heure, on vient en toute hâte au presbytère nous dire qu'on entend le canon dans les environs. En effet, je vais sur la terrasse et j'entends parfaitement les coups de canon et le bruit des mitrailleuses. Quelques obus viennent de tomber sur le champ de foire. La consternation est à son comble. Chacun se retire dans sa maison et ferme sa porte. Vers 4 heures, M. l'abbé Jolly, vicaire provisoire, et mon frère Alphonse, vont sur la rue Neuve et du côté du champ de foire, et aperçoivent des soldats à cheval qui font le tour de la place et lancent quelques coups de revolver. Bientôt on sait que ce sont les uhlans prussiens. Ils ne tardent pas à se répandre dans les maisons du champ de foire et de la Grand'rue. Ils ont pillé plusieurs maisons. Ils ne sont point venus au presbytère». Lundi 30 janvier 1871 : « Les Prussiens continuent leurs réquisitions dans la campagne. Ce matin un officier français envoyé comme parlementaire est venu parler au général prussien logé chez Mme Vve Ollivier. » (Manoir de la Butte-Verte) « Quel était le but de cette démarche, on ne le sait pas au juste. Toutefois, on croit que le général Chanzy l'envoie à propos de l'armistice.» Louis Morteveille, "Sainte-Suzanne au XIXe siècle", imprimerie René Madiot, Laval, 1975.
  21. Ref. Marquis de Beauchêne in "Les seigneurs et la baronnie de Sainte-Suzanne" : Les plus anciens seigneurs connus de la terre qui nous occupe sont les vicomtes de Beaumont. D'après le chanoine André René Le Paige, cette terre avait été portée en dot par Lucie de Sainte-Suzanne à un membre de cette famille. Mais certaines généalogies inexactes rapportées par le chanoine Le Paige peuvent faire douter de cette affirmation. Cette Lucie de Sainte-Suzanne a-t-elle pu être confondue avec Luce de Laigle, épouse de Richard Ier de Beaumont, vicomtesse de Sainte-Suzanne ?...
  22. ref. Marquis de Beauchêne in "Les seigneurs et la baronnie de Sainte-Suzanne" : Comme la plupart des historiens qui se sont occupés de la question, nous appelons Raoul Ier le père de celui par qui Ménage et le Père Anselme font commencer "la Généalogie des anciens Beaumont".
  23. a  et b Hypothèse résultant des Comtes du Maine, d'Étienne Patou, 2007 ( [1]).
  24. Raoul, attaché à la cause de Roger que M. Robert Latouche reconnaît pour le premier comte héréditaire du Maine, serait, d'après le même auteur et d'après dom Briant, le premier vicomte ayant possédé sa charge non plus à titre viager, mais avec garantie de succession pour ses descendants. Cette opinion est soutenable sans être absolument sûre.Raoul, vicomte, que M. Depoin prétend avoir accompagné Hugues Ier du Maine, comte du Maine, dans un gouvernement momentané du Poitou, en 937, est donné sans aucune référence, et les auteurs de l'histoire de Poitiers les plus récents n'en parlent pas ; on ne saurait donc l'admettre. Il est certain d'ailleurs qu'il y eut un degré intermédiaire entre Raoul II et Raoul III. Dans la charte de restauration d'Évron, Raoul III de Beaumont affirme qu'il possédait les terres de cette dotation de succession paternelle. Mais ne connaissant que son existence, nous ne saurions le nommer à son rang. Nous ne pouvons en dire qu'une chose, c'est qu'il était lui-même vicomte du Maine.
  25. L'évêque Mainard avait été marié, était père de nombreux enfants et avait porté les armes avant d'aspirer à l'épiscopat qu'il occupa de selon les sources, 940 à 960 ou de 951 à 971.
  26. Auttre hypothèse : Godeheult fut, croit-on (cf. l'Abbé Angot), la seconde des sœurs de l'évêque Avesgaud, et la belle-sœur de Gervais de Château-du-Loir, son successeur. C'est ainsi que Raoul III, frère de l'évêque Mainard, serait allié à trois évêques successifs du Mans, à l'époque où ils furent, en même temps que des prélats, de puissants seigneurs temporels.
  27. On a voulu lui ravir cet honneur au profit du vicomte de Blois, mais, quoique la tentative ait réussi, le fait est contre toute vraisemblance et démenti par de nombreux monuments.
  28. Fidèle de Foulques Nerra, dit Célestin Port, il aurait conquis avec lui les Mauges.
  29. Veuf d'Emma de Montreveau, Raoul V épousa Cana de Pontlevoie, d'origine anglaise, semble-t-il ; laquelle paraît depuis la fondation du Prieuré de Vivoin, dans nombre d'actes de son mari; elle lui survécut, car on la trouve avec le titre de vicomtesse, tenant sa cour de justice dont faisait partie son beau-fils, Hubert.
  30. Jean II de Beaumont-Brienne fut l'objet de plaintes graves et de censures de la part de Guillaume Ouvroing, évêque de Rennes de 1329 à 1345. Non content d'injurier le prélat, son suzerain, de s'emparer de son manoir de Ranée où il faisait apportrer ses grains, il avait maltraité plusieurs clercs et prêtres, en avait pris et détenu d'autres; quant au messager, porteur des lettres de l'évêque contre lui, il l'avait saisi dans le cloître de Saint-Melaine et, l'épée à la main, l'avait forcé de manger ces lettres. L'interdit jeté sur ses terres aux diocèses de Rennes et du Mans, il l'avait violé et fait violer à ses gens. Enfin, il retenait en prison Jean Baratin, archidiacre du Désert et vicaire général. Le pape Benoît XII ordonna, le 18 juillet 1341, aux évêques du Mans et d'Angers de citer devant lui dans 40 jours ce terrible homme. L'évêque Guillaume Ouvrouing, le 28 août 1341, pria les évêques de Dol, de Léon et de Tréguier, de l'excommunier, lui et ses complices, nommément Bonabbe de Rougé, chevalier. Le mécréant se rendit et fut absous le 24 novembre 1341, à condition de payer une amende de 3000 florins, de rendre le manoir de Ranée et de réparer les injustices commises. Ref : Abbé Angot, Dictionnaire historique, archéologique et biographique de la Mayenne, tome IV, page 834 article "Sainte-Suzanne" (édition impr. Floch, Mayenne, de 1962) et Lettres de Benoît XII, 1096, 9109, 9152).
  31. Jean II de Beaumont ne laissait qu'un fils, Louis II de Beaumont, qui fut tué lors de la bataille de Cocherel, et sa fortune échut, soit légalement, soit par disposition testamentaire, à Marie de Beaumont, sa nièce. Beaumont-le-Vicomte, Fresnay, Sainte-Suzanne, Argenton, Nogent-le-Rotrou, La Flèche, Château-Gontier et Pouancé s'ajoutèrent ainsi au patrimoine des Chamaillard.
  32. Blasonnement : Ecartelé : au 1 et au 4, de sable fretté d'argent au chef d'argent chargé d'un lion issant de gueules armé et lampassé d'or, au 2 et au 3 d'or à la croix de gueules chargée de 5 coquilles renversées d'argent, cantonnée de seize alérions d'azur, quatre par canton; sur le tout parti : au I d'azur à la bande d'argent accostée de deux cotices doubles d’or, potencée et contre-potencée en dedans, qui est de Champagne et au II : d'azur fleurdelysé d'or au lion d'or.
  33. Blasonnement : Écartelé, au Ier de gueules au lion d'or armé et lampassé d'azur, au IIe fascé de sable et d'or de six pièces, au IIIe d'rargent à la fasce de gueules, au IVe d'or au lion de sable, un ecusson d’azur à la croix d’or accompagné de dix-huit billettes du même, cinq et cinq en chef posées en sautoir, quatre et quatre en pointe posées deux et deux brochant sur le tout.
  34. Il fut lieutenant général et ambassadeur à Vienne. Il fut reçu comme chevalier du Saint-Esprit le 1er janvier 1762. Il fut nommé membre honoraire de l'Académie des sciences le 15 décembre 1769. Cousin d'Étienne François de Choiseul-Stainville, il fut secrétaire d'État aux Affaires étrangères du 13 octobre 1761 au 8 avril 1766.
    Le 10 avril 1766, Choiseul reprit le portefeuille des Affaires étrangères et son cousin se chargea du département de la Marine qu'il conserva jusqu'au 24 décembre 1770, date à laquelle, Choiseul ayant été disgracié, il fut remplacé par l'abbé Terray.
  35. a  et b de Clare en Irlande.
  36. Son frère, César-Hippolyte de Choiseul-Praslin (° 1757 - † 1793), comte de Sainte-Suzanne (x Joséphine de Choiseul d’Esquilly )voit son château de La Flèche dévasté pendant la Révolution et meurt à 36 ans.
  37. Au sein de la Famille de Beauvau, Charles est le petit-neveu de Charles Juste qui donna son nom à l'hôtel de Beauvau, actuel siège du Ministère de l'intérieur à Paris.
  38. Le comté de Richmond se trouve dans le nord du Yorkshire.
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