Cambodge

Cambodge
ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា (km)
Preăh Réachéanachâkr Kâmpŭchea (km)
Royaume du Cambodge (fr)
Drapeau du Cambodge Armoiries du Cambodge
(Drapeau du Cambodge) (Armoiries du Cambodge)
Devise nationale : Nation, Religion, Roi
carte
Langue officielle khmer
Capitale Phnom Penh
11°33′N 104°55′E / 11.55, 104.917
Plus grande ville Phnom Penh
Forme de l’État Monarchie constitutionnelle élective
 - Roi
- Premier ministre
Norodom Sihamoni
Hun Sen
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 88e
181 035 km2
2,5 %
Population
 - Totale (2010)
 - Densité
Classé 65e
14 701 717 hab.
72,5 hab./km2
Indépendance
 - Date
de la France
9 novembre 1953
Gentilé Cambodgien,enne
Monnaie Riel (KHR)
Fuseau horaire UTC +7
Hymne national Nokoreach
Code ISO 3166-1 KHM, KH
Domaine internet .kh
Indicatif
téléphonique
+855


Le Cambodge, en forme complète le Royaume du Cambodge, en khmer Kâmpŭchea et ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា, Preăh Réachéanachâkr Kâmpŭchea, aussi appelé Srok Khmer, ស្រុកខ្មែរ, littéralement « Pays des Khmers », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ 15 millions de Cambodgiens.

La capitale du royaume est Phnom Penh. Le Cambodge est l’État successeur de l’Empire Khmer hindouiste et bouddhiste qui régna sur pratiquement toute la péninsule d’Indochine entre le XIe et le XIVe siècle. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest et au nord-ouest, le Laos au nord-est et avec le Viêt Nam à l'est et au sud-est.

Les citoyens du pays portent le nom de Cambodgiens ou Khmers en référence à l’ethnie khmère. La majorité des Cambodgiens sont de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'état), bien que le pays possède une communauté musulmane Cham (2 %) ainsi que quelques tribus des montagnes et une communauté chrétienne[1] (1 %)[2].

La géographie du Cambodge est dominée par le fleuve Mékong (khmer : Tonlé Thom ou Grande Rivière) et le Tonlé Sap (Rivière d’Eau fraîche), principale ressource halieutique. Sa géographie en basse altitude fait que le pays se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. À la saison des pluies, le courant du Mékong se renverse et s’écoule vers le Tonlé Sap dont le lac augmente considérablement sa superficie.

L'agriculture reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB)[2]. Les industries principales du Cambodge sont la confection et le tourisme (1,7 million de visiteurs en 2006). Du pétrole et du gaz ont été découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Malgré l'extrême pauvreté d'une grande partie de la population (31 % en dessous du seuil de pauvreté[2]), le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéfice de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du Royaume connut une croissance moyenne de 10 % par an[2]. Malgré cette embellie, le PIB par habitant du Cambodge reste, avec seulement 773 dollars par an et par habitant[2], bien en dessous de la moyenne régionale et au même niveau que nombre de pays d'Afrique Sub-Saharienne.

Sommaire

Histoire

Ancien protectorat français intégré à l'Indochine française, le Cambodge a obtenu son indépendance le 9 novembre 1953, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (depuis 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité en ce qui concerne la guerre du Viêt Nam, mais soutient en réalité la République démocratique du Viêt Nam dès 1966, laissant transiter par son territoire des troupes et des fournitures à destination du Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (Viêt Cong).

Confronté, à partir de 1967-68, à une insurrection fomentée par les Khmers rouges - des rebelles communistes d'inspiration maoïste -, avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk, doit se résoudre à confier le 14 août 1969 la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme, en échange d'une aide américaine. Le 18 mars 1970, Lon Nol, poussé par le prince Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin) et instaure la république khmère. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est.

12 avril 1975: l'ambassadeur américain Gunther Dean vient de quitter le Cambodge et arrive sur la base d'U-Tapao, en Thaïlande.

Avec l'appui de la Chine, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du Viêt Nam. Dès 1970 les Khmers rouges sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent et sauvent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la Chine communiste prennent Phnom Penh le 17 avril 1975 et installent un régime autoritaire maoïste.

Articles détaillés : Kampuchéa démocratique et Khmers rouges.
Carte du Cambodge, réalisée avec des ossements de victimes du régime khmer rouge, un temps exposée au musée de Tuol Sleng.

L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extremiste encore que celle des soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites, "identifiées" parce que parlant des langues étrangères ou portant des lunettes (par exemple), ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de 1,7 million de victimes directes et indirectes est le plus communément admis.

Le 25 décembre 1978, redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers Rouges aux mouvements royalistes appuyés par la Thaïlande fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Des millions de mines sont alors disséminées à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu'à aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale Thaï (camps de Sa Keo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies causent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation, ni de médicaments.

Char, vestige de la vingtaine d'année de guerres, reconverti en aire de jeux pour les enfants.

Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme. Le premier ministre actuel Hun Sen, placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, Sam Rainsy, s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l'état en 1993, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.

Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé 162e sur 179 de l'Indice de perceptions de la corruption Transparency International en 2007[3]). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique. D'autres problèmes hérités du désastre Khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers Rouge, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.).

Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité d'Hun Sen attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007)[2].

En janvier 2011, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear (patrimoine mondial de l'humanité UNESCO) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté Thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer.

Politique

Article détaillé : Politique du Cambodge.

Le Cambodge est membre de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations)

Hommes politiques historiques

Ieng Sary, lors de son procès, en 2010.
  • Cheng Heng : Ancien directeur de prison devenu président de l'Assemblée nationale de Sihanouk, puis Premier Président de la République khmère
  • Sosthène Fernandez Secrétaire d'État à la Sécurité Nationale
  • Ieng Sary : Frère no 3 et ministre des Affaires étrangères du régime communiste khmer rouge.
  • In Tam : dernier Président de l'Assemblée nationale du Sangkum Reastr Niyum et dignitaire du Régime de Sihanouk. C'est lui qui avait conduit en 1970 l'Assemblée nationale à voter la destitution de son Chef le prince Sihanouk, Chef d'État en titre
  • Khieu Samphan : Président du Kampuchea démocratique du régime communiste des Khmers rouges
  • Lon Nol : Maréchal et Président de la République khmère (1970-1975)
  • Lon Non : Chef de la police de la République khmère et frère de Lon Nol (Républicain)
  • Long Boret : Premier ministre de la République khmère
  • Nuon Chea : président de l'Assemblée nationale du Kampuchea démocratique, frère no 2 du régime communiste des Khmers rouges
  • Norodom Sihanouk
  • Penn Nouth : un des premiers ministres du régime de Sihanouk (Sangkum Reastr Niyum ou Communauté socialiste populaire, régime paternaliste et autoritaire mis en place par Norodom Sihanouk)
  • Pol Pot : (de son vrai nom Saloth Sar) premier responsable ou frère no 1 du régime communiste khmer rouge
  • Sisowath Monireth : Général et ministre des années 1950; oncle de Norodom Sihanouk
  • Son Ngoc Thanh : Khmer de Cochinchine dit Krom, il fut Premier ministre après la prise de pouvoir en 1945 par les Japonais en Indochine française.
  • Son Sann : Khmer Krom. Conseiller économique et Premier ministre de Sihanouk, il fut le premier gouverneur de la Banque nationale du Cambodge. Devenu président du Parti démocrate bouddhiste en 1993, après avoir dirigé la lutte contre l'occupation vietnamienne et présidé le Front de libération national khmer du Cambodge
  • Son Sen : Khmer Krom, Chef de l'armée khmère rouge. Il a été assassiné avec toute sa famille par les hommes de main de Pol Pot
  • Ta Mok (dit le Boucher) : officier supérieur du régime communiste Khmer rouge, l'un des principaux responsables du génocide cambodgien entre 1975 et 1979, successeur de Pol Pot après la mise à l'écart du Frère no 1 en 1997, décédé en 2006.

Hommes politiques actuels

Sam Rainsy, principal opposant au premier ministre.

Principaux partis politiques (représentés à l'Assemblée Nationale)

  • PPC (Parti du Peuple Cambodgien) ou Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa : mis au pouvoir par les forces vietnamiennes suite à leur intervention victorieuse en 1978, il s'agit toujours du principal parti cambodgien. Le PPC, anciennement communiste, est dirigé par Chea Sim et Hun Sen. Il se veut aujourd'hui réformiste et nationaliste, se montrant particulièrement intransigeant sur les questions de disputes frontalières. Le PPC a obtenu 90 sièges (58 % des suffrages)[4] aux élections législatives de 2008 et ne cesse de progresser depuis les années 1990 s'appuyant notamment sur les classes populaires et les populations rurales.
  • PSR (Parti Sam Rainsy) : principal parti d'opposition au PPC, il s'affiche centriste, démocrate et libéral. Dirigé par l'opposant en exil à Paris Sam Rainsy, il est particulièrement bien implanté dans les zones urbaines et parmi les classes moyennes. Le PSR a obtenu 26 sièges (22 % des voix)[4] aux élections législatives de 2008 et tend à gagner en influence depuis les années 2000.
  • FUNCINPEC (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif) : ancien mouvement de guérilla royaliste, anti-communiste et anti-vietnamien dans les années 1980, le FUNCINPEC se transforme en parti politique lors des élections législatives de 1993 (les premières depuis la guerre) qu'il remporte. Le parti se démarque par son conservatisme, son nationalisme, son royalisme et son attachement aux traditions ancestrales Khmères. Son dirigeant de l'époque, le prince Norodom Ranariddh, deviendra alors Premier Ministre. Démis de ses fonctions au sein du parti en 2006, il fondera un mouvement politique concurrent. Le FUNCINPEC n'a cessé de perdre de l'influence depuis le début des années 2000 mais son audience demeure importante dans les zones rurales. Le parti a obtenu 2 sièges aux élections législatives de 2008 ne rassemblant plus que 5 % des suffrages[4] contre 21 % cinq ans auparavant[5].
  • Parti Norodom Ranariddh : né d'une scission au sein du FUNCINPEC et dirigé par son ancien président, le prince Norodom Ranariddh. Sur la même ligne politique que le FUNCINPEC (nationaliste, royaliste et conservateur), il bénéficie du soutien d'une partie des provinces rurales et de leur attachement à la famille royale. Le parti a obtenu 2 sièges aux élections législatives de 2008 rassemblant 6 % des voix.

Élections législatives

Article détaillé : Élections au Cambodge.
La campagne électorale de 2003.
Le Roi Norodom Sihamoni lors d'une cérémonie officielle.
Nombre de sièges
Parti 1993[6] 1998[7] 2003[8] 2008

FUNCINPEC

58

43

26

2

Parti du Peuple Cambodgien (PPC)

51

64

73

90

Parti démocrate libéral bouddhiste (PDLB)

10

Molinaka

1

Parti Sam Rainsy (PSR)

15

24

26

Parti des Droits de l'Homme (PDH)

3

Parti Norodom Ranariddh (PNR)

2

TOTAL

120

122

123

123

Subdivisions

Article détaillé : Subdivisions du Cambodge.
Le Palais Royal de Phnom Penh.

Le Cambodge comprend 23 provinces[9], plus la capitale Phnom Penh :

Géographie

Article détaillé : Géographie du Cambodge.
Situation en Asie du Sud-Est

Pays d'Asie du Sud-Est, le Cambodge est entouré par la Thaïlande, le Laos et le Viêt Nam. Sa superficie est de 181 035 km2 et sa bordure maritime, longue de 443 km, donne sur le golfe de Thaïlande.Il possède trois grandes chaînes de montagnes: de l'Eléphant, des Cardamomes et du Dong.

Hydrographie

La capitale, Phnom Penh, est située sur le principal fleuve du pays, le Mékong, au niveau de son delta. Ce fleuve prend sa source au Tibet et traverse la moitié est du Cambodge avant de rejoindre le Viêt Nam où il se jette en mer de Chine. Le plus grand lac du pays est le Tonlé Sap formé par l'inondation d'une vaste plaine durant la saison des pluies (environ 300 km² lors de la saison sèche, et jusqu'à 10 000 km2 lors de la saison des hautes eaux).

Climat

Le Cambodge des campagnes.

Le pays est situé en basse altitude soit au niveau du fleuve ou encore plus bas ce qui fait que la saison des pluies fait augmenter le niveau des lacs et du fleuve principal ; le Mékong.Près de 80% des précipitations reçues en une année tombent durant la saison des pluies. Les températures s'échelonnent entre 10 °C et 38 °C. Le Cambodge est sous l’influence d’un climat tropical à « saisons alternées ». Les pluies s’échelonnent de mai à novembre. La sécheresse, quant à elle, est presque absolue entre décembre et avril.

Le climat du Cambodge

Économie

Article détaillé : Économie du Cambodge.

Au cours de la décennie des années 2000, l'économie cambodgienne fut de loin la plus dynamique de l'Asie du Sud-Est avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 8 % entre 2000 et 2007 (avec des pics à 13 % en 2005 et 11 % en 2006)[11]. La crise financière de 2008 plongea l'économie cambodgienne dans une période de morosité dont le Royaume a encore du mal à sortir. Centrée sur l'exportation, l'économie du pays souffre du ralentissement constaté chez ses principaux clients (États-Unis, Allemagne, France, Chine). En 2009, l'économie cambodgienne entre en récession avec une contraction du PIB de 2,75 %. La croissance repart alors que la crise mondiale s'estompe et le PIB s'accroît de nouveau de 6,70 % en 2010, essentiellement grâce au fort développement du secteur touristique ainsi que l'explosion des exportations de produits textiles[12]. Néanmoins, malgré ces bons résultats économiques, le pays demeure dépendant de l'aide internationale laquelle représentait 10 % du PIB en 2009 (contre 33 % en 2001)[11].

Le temple d'Angkor Vat, classé à l'UNESCO, est la principale attraction touristique du pays.

Au niveau du secteur primaire, le Cambodge se spécialise principalement dans l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière. L'agriculture est un des plus importants secteur d'activité constituant 33,5 % du PIB en 2009 et employant 58 % des habitants[2]. L'agriculture cambodgienne est principalement basée sur la culture du riz, du caoutchouc, du maïs et du tabac ainsi que la production de viandes, de poissons, de produits laitiers, de sucre et de farine. Du café est également produit dans les provinces de Mondolkiri et Ratanakiri. Les ressources naturelles du Cambodge sont le bois, les pierres précieuses, le minerai de fer, le manganèse et le phosphate, le potentiel hydroélectrique de la rivière Mékong, des quantités inconnues de pétrole, le gaz, et de la bauxite.

La culture du riz demeure la principale activité économique du Royaume.

Pour le secteur secondaire, le Cambodge se concentre surtout sur les activités visant une modification plus ou moins raffinée des matières premières, par exemple l'industrie manufacturière et la construction. Ces activités, en relation avec le PIB, représentent 21 % en 2009. L'industrie du textile est de loin la plus importante activité manufacturière du pays contribuant à elle seule à 16 % du PIB cambodgien et constituant 75 % des exportations du pays en valeur[11]. La fabrication de chaussures, de cigarettes, de ciment et de papier ainsi que la transformation et le conditionnement du bois pour l'export constituent les autres principales activités industrielles du Royaume.

Quant au secteur tertiaire (45,5 % du PIB, 2009), il regroupe les services, ce qui comprend les assurances, les banques, la santé, l'éducation, les services publics et le tourisme (2,5 millions de visiteur en 2010)[13]. Le tourisme est l'activité économique en plus forte croissance du Cambodge. Le nombre de visiteurs a ainsi été multiplié par deux entre 2000 et 2010. En 2010, les touristes Sud-Coréens, Japonais et Vietnamiens étaient les plus importants visiteurs du Royaume en nombre[14]. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à Siem Reap et Sihanoukville, les deux principales destinations touristiques du pays. Il y a malheureusement, en raion de cette activité, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause la propagation du sida.

Le Royaume de Thaïlande et le Vietnam sont les premiers fournisseurs du Cambodge en 2010 (25 % des importations en valeur pour le premier, 20 % pour le second)[2]. Les États-Unis demeurent le premier acheteur de produits cambodgiens à l'export (45 % des exportations en valeur) devant Singapour (9 %) et l'Allemagne (7 %). Le chômage est quasi-inexistant dans le Royaume et son taux est stable entre 3 et 3,5 % de la population active[2].

Démographie

Article détaillé : Démographie du Cambodge.

Le Cambodge compte 14,71 millions d'habitants.

Ethnie majoritaire: khmer (90 %)[2]

Le bouddhisme est religion d'état au Cambodge depuis 1989.

Groupes minoritaires: vietnamien (5 %), cham (2 %), chinois (1,9 %), kui (0,2 %), mnong (0,2 %), tampuan (0,2 %), laotien (0,2 %), jarai (0,1 %), kru’ng (0,1 %), malais (0,1 %), thaï (0,1 %), chong (0,1 %), etc.[15]

On estime qu'entre 1975 et 1979 la politique du régime des Khmers rouge aurait entraîné la disparition de près de 20 % de la population, soit 1,8 millions de personnes[15].

Espérance de vie : 62,6 ans, en 2010[2]. Nombre d’enfants par femme : 2,84 en 2010[2].

En 2005, 26 % de la population était sous-alimentée. En 2003, il y avait 0.3 médecins pour 1000 habitants. En 2008, 61 % de la population avait accès à l'eau courante (81 % en zone urbaine, 55 % en zone rurale)[16]. 6 % du PIB est investi dans la santé. Taux de mortalité des nourrissons : 97 pour 1000 naissances. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans : 141 sur 1000.

Mortalité infantile due surtout aux maladies infectieuses et aux infections respiratoires.

Taux d’alphabétisation des plus de 15 ans de 73,6 % en 2010 (84 % chez les hommes, 65 % chez les femmes)[2].On observe un bas niveau de scolaritsation au Cambodge. Il y un manque d'infrastructures scolaires ainsi que d'enseignants.À noter, que seulement 1,6% du PIB sert à financer le système d'éducation dans ce pays.

Transports

Les voies de communication terrestres sont souvent de mauvaise qualité. Le code de la route n'est en général pas appliqué. Il n'y a pas d'autoroute. La route qui relie la capitale à Sihanoukville est une concession privée à péage. Des compagnies de bus permettent de relier les principales villes. En attendant que le réseau ferré devenu trop vétuste soit rénové, il n'y a plus de transport ferroviaires pour passagers.

Il y a deux aéroports internationaux, qui permettent de relier les grandes villes du sud-est asiatique:

L'aéroport de Sihanoukville, situé 12 km à l'Est de la ville n'assure aucun vol régulier. La gestion de ces aéroports est assurée par la société française Vinci[17]

Depuis mars 2011 trois vols hebdomnadaires Air France relient Phnom Penh à Paris avec une escale à Bangkok.

Deux petites compagnies aériennes cambodgiennes existent: Cambodia Angkor Air et TonleSap Airlines (depuis 2011). La compagnie Royal Air Cambodge a fait faillite en 2001.

Sihanoukville comprend le seul port en eaux profondes du pays[18]. Il y transite chaque année 1 à 2 millions de tonnes de marchandises.

Culture

« Cambodge » en khmer
Article détaillé : Culture du Cambodge.

La langue officielle est le khmer. Depuis 2002, l'anglais est la seconde langue administrative du pays, et il y a plus de 800 000 anglophones. Le chinois est parlé dans ses variantes par plus de 100 000 locuteurs, tout comme le thaï. Le vietnamien est plus parlé, par plus de 250 000 personnes. Il reste environ 8000 francophones, le plus souvent âgés de plus de 65 ans.

Religions

Religion d'État depuis 1989, le bouddhisme compte 14,2 millions d'adeptes, soit 96,4 % de la population[2]. Les autres religions sont l'Islam (2,1 % de la population), le christianisme (1 %) ainsi que d'autres cultes divers (0,5 %).

Divers

Quelques chiffres sur le Cambodge en 2010[19]
Cambodge Inde Chine France métropolitaine
Densité (hab./km²) 81,2 361,8 140,6 117,86
Espérance de vie (années) 62,6 66,8 74,7 81,2
Population urbaine (%) 20 30 47 85
I.D.H. [20] 0,494 0,519 0,662 0,872
Taux d'alphabétisation (%) 73,6 61 91,6 99,1
P.I.B.-PPA / hab. (US$) 2 000 3 400 7 400 33 300
P.I.B. brut / hab. (US$) 773 1 203 4 255 39 308
  • Population : 14 701 717 habitants (en 2010)[2]. 0-14 ans: 32,2 %; 15-64 ans: 64,1 %; + 65 ans: 3,8 % (en 2010)
  • Groupe majoritaire: khmer (85,7 %)
  • Groupes minoritaires: vietnamien (7,4 %), cham (3,5 %), chinois (3,2 %), kui (0,2 %), mnong (0,2 %), tampuan (0,2 %), laotien (0,2 %), jarai (0,1 %), kru’ng (0,1 %), malais (0,1 %), thaï (0,1 %), chong (0,1 %), etc.[15]
  • Le khmer (appelé parfois cambodgien) constitue la langue nettement majoritaire (85 %) alors que le vietnamien, le chinois et le cham constituent les seules langues minoritaires d’importance. Parmi les langues étrangères, l'Anglais est parlé par environ 15 % de la population, le Français par environ 9000 personnes.(http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/cambodge.htm). Ajoutons aussi que la très grande majorité des Cambodgiens pratique le bouddhisme; les Chams sont musulmans ainsi que certains Khmers, et certains Vietnamiens sont catholiques[15]
  • Superficie : 181 035 km2
  • Densité : 81,2 hab./km²
  • Frontières terrestres : 2 572 km (Viêt Nam 1 228 km; Thaïlande 803 km; Laos 541 km)
  • Littoral : 443 km
  • Extrémités d'altitude : 0 m > + 1 813 m (Phnom Aoral)
  • Durée moyenne de vie des femmes (espérance de vie des femmes à la naissance) : 59 ans (en 2001)
  • Durée moyenne de vie des hommes (espérance de vie des hommes à la naissance) : 55 ans (en 2001)
  • Taux de croissance de la population : 1,70 % (en 2010)
  • Taux de natalité : 25,4 ‰ (en 2010)
  • Taux de mortalité : 8,1 ‰ (en 2010)
  • Taux de mortalité infantile : 55,50 ‰ (en 2010)
  • Taux de fécondité : 2,85 enfants/femme (en 2010)
  • Taux de migration : -0,34 ‰ (en 2010)
  • Taux de prévalence du virus du SIDA : 0,5 % de la population de plus de 15 ans (en 2009)
  • Indépendance : 9 novembre 1953 (ancien protectorat français)
  • Lignes de téléphone : 21 800 (en 1998)
  • Téléphones portables : 80 000 (en 2000)
  • Postes de radio : 1,34 million (en 1997)
  • Postes de télévision : 94 000 (en 1997)
  • Utilisateurs d'Internet : n.c.
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 2 (en 2000)
  • Routes : 35 769 km (dont 4 165 km goudronnés) (en 1997)
  • Voies ferrées : 603 km
  • Voies navigables : 3 700 km
  • Nombre d'aéroports : 19 (dont six avec des pistes goudronnées et trois qui se situent près de zones d'élevages bovins) (en 2000)

Codes

Le Cambodge a pour codes :

Notes et références

  1. 10000 personnes selon François Ponchaud.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n et o https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cb.html
  3. Transparency International
  4. a, b et c http://www.ipu.org/parline-e/reports/2051_E.htm
  5. http://www.necelect.org.kh/English/ElectionResult/Result_2003/Result_2003.html
  6. Union Interparlementaire - Cambodge - Élections de 1993
  7. Union Interparlementaire - Cambodge - Élections de 1998
  8. Union Interparlementaire - Cambodge - Élections de 2003
  9. a, b, c et d (en) Decree Creates Three New Provinces, khmerization.blogspot.com, décembre 2008
  10. (km) Décret royal portant transformation de la municipalité de Pailin en province [PDF]
  11. a, b et c http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/cambodge_562/presentation-du-cambodge_945/index.html
  12. http://www.lepetitjournal.com/eco-cambodge/economie-en-bref-cambodge/75395-eco--une-croissance-de-65--en-2011.html
  13. http://www.lepetitjournal.com/cambodge/a-la-une-cambodge/70309-cambodge-actu.html
  14. http://www.tourismcambodia.com/news/localnews/2666/tourism-surge-south-korea-heads-list-of-visitors.htm
  15. a, b, c et d http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/cambodge.htm
  16. http://www.unicef.org/french/infobycountry/cambodia_statistics.html
  17. www.vinci-concessions.fr
  18. Portail web du Port de Sihanoukville
  19. D’après les données du CIA World Factbook https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cb.html
  20. http://hdr.undp.org/en/reports/global/hdr2010/chapters/

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Delvert Jean, Le Cambodge, P.U.F., Que sais-je ?.
  • Chandler, David, Une histoire du Cambodge, Les Indes savantes, Paris, 2011. Traduit par Christiane Lalonde avec la collaboration de Michel Antelme

Politique Cambodgienne :

  • Vandy Kaonn, 1993, Cambodge ou la politique sans les cambodgiens, Ed. L’Harmattan, Paris, 157 p.
  • Thion Serge, 1989, Quelques constances de la vie politique cambodgienne, dans Affaires Cambodgiennes, 1979-1989, Asie Débat, no 5, Ed. L’Harmattan, p. 224-247.
  • Ponchaud François, 1994, Réalités économiques et sociales, visages du peuple khmer, dans Problèmes politiques et sociaux, No 716, p. 39-42.
  • Sam Rainsy, Des racines dans la pierre, mon combat pour la renaissance du Cambodge, Paris, Calmann-Levy, 2008.
  • Jennar Raoul Marc, Cambodge : une presse sous pression, Paris, Reporters sans frontières, 1997, 101 p.

Organisation sociale traditionnelle cambodgienne :

  • Ovesen J., Trankell Ib., Ojendal J., Social organization and power structures in Rural Cambodia, Uppasa Research Reports in Cultural Anthropology, no 15, 1996.
  • Luco F., 2002, Entre tigre et crocodile, approche anthropologique sur les pratiques traditionnelles et nouvelles de traitement des conflits au Cambodge, UNESCO, Phnom Penh, p. 15-21.
  • Martin M.A., 1992, La paysannerie khmère et le processus démocratique, dans Revue FPH, p. 129-142.
  • Népote Jacques, 1997, Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain, quelques aspects et quelques application du modèles les régissant, CNRS, Centre d’Anthropologie de la Chine du Sud et de la Péninsule Indochinoise, CDRCK, Thèse, 224 p.
  • Ebihara M.M., 1968, Svay, a khmer village in Cambodia, Thesis, Columbia University, Red. University Microfilms, A XERGH Company, Ann Arbor, Michigan, 705 p. Version papier disponible au GRET Cambodge.
  • Forest A., 1992, Le culte des génies protecteurs « neakta » au Cambodge, Ed. L’Harmattan, Paris, p. 15.
  • Mikaelian Grégory, La Royauté d'Oudong. Réformes des institutions et crise du pouvoir dans le royaume khmer du XVIIe siècle, Paris, PUPS, 2009.


Liens externes


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